ETAPE 1 : de PARIS à CHAILLY EN BIERE de 0000 à 0050 km
4 /7 ← Athis Mons - Juvisy Sur Orge → |
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Athis-Mons Km 0017
http://www.mairie-athis-mons.fr
Athis-Mons situé à 17 km de la capitale, c'est la fusion, en 1817, de deux villages agricoles séparés sur les coteaux de la Seine et de l'Orge : Athis-sur-Orge et Mons-sur-Orge.
La route nationale 7, anciennement route de Fontainebleau, dénommée
ici "Avenue François Mitterrand" parcourt deux kilomètres
et quatre cent mètres de parfaite ligne droite,
de la limite nord du département jusqu'au carrefour dit "de la
Pyramide" à Juvisy-sur-Orge.
En route –
La merveilleuse route nationale 7 qui nous mènera jusqu'en
Provence, n'est ici qu'une une zone urbaine, que l'on pourrait qualifier de
France moche.
Paysage d'enseignes commerciales, successions d'entrepôts de déstockages,
de locaux commerciaux, de parkings, où les programmes immobiliers récents
côtoient de vieilles bâtisses aux façades cachées
sous des bardages dénués de tout esthétisme.
Trêve de discussion, nous voici au rond-point de la Belle Étoile.
Étrangement, il n'y a jamais eu de rond-point ici, mais
le croisement se retrouve au centre d'une étoile formée par
les rues perpendiculaires qui convergent toutes vers ce carrefour.
Carrefour qui de tout temps a toujours générer un trafic automobile
important vers Fontainebleau, l'aéroport d'Orly, Morangis ou le centre-ville
d'Athis.
Route de Fontainebleau / RN7, carrefour de la Belle Etoile.
Pas de rond-point, mais un agent veille à la fluidité du trafic
routier, en route ici en direction de Fontainebleau.
Le lieu n'est plus reconnaissable aujourd'hui, si ce n'est la façade
de la maison (sans le balcon) à gauche. Image réactive
En visionnant le documentaire : "Sacrifice, du débarquement
à la libération de Paris", j'entrevois, lors d'une
très courte séquence montrant un convoi de véhicules
militaires se dirigeant vers Paris, l'image furtive d'une borne Michelin,
sur la N7.
A l'époque, les bornes d'angle Michelin sont encore nombreuses sur
le bord de nos routes.
L'image est nette, malgré la briéveté de la séquence
(3 à 4 secondes tout au plus) toutefois quelques éléments
vont permettre de localiser la borne exactement.
La RN7, le kilométrage, le département Seine et Oise, et les
mots "??? Étoile" à peine discernables sur le bâtiment
derrière.
Image extraite du film : "Sacrifice, du débarquement à
la libération de Paris".
Le département et le kilométrage nous amènent
à penser que l'on se situe à Athis-Mons.
Les carrefours y sont nombreux, mais le mot "étoile" sur
la boutique, indique sûrement le carrefour de la Belle Étoile.
Même si 80 ans plus tard, le paysage a bien changé, la physionomie
de l'actuelle boutique de Sushi ne trompe pas. Encore un doute ?
Et l'emplacement inchangé de la boîte aux lettres, certifie
qu'il s'agit bien du Carrefour de la Belle Étoile.
Image réactive.
Nous sommes effectivement à Athis Mons, au carrefour
de la Belle Étoile. Une rare carte postale du carrefour avant guerre,
confirmera la localisation.
Le mot Étoile sur la devanture de l'établissement indique qu'il
s'agit du Bar de L'Étoile.
Une super borne Michelin, au croisement de la Belle Étoile, carrefour
de la N7 et de l'avenue Marcel Sembat.
Dans notre rubrique, les insolites de la RN7 :
Une centaine de mètres plus loin, l'automobiliste curieux
a pu observer, sans en connaître véritablement la raison, une
étonnante enseigne installée au dessus de l'entrée d'une
célèbre agence bancaire Lyonnaise.
Enseigne que l'on pouvait encore apercevoir en 2015 : le buste d'un homme
barbu soulevant un haltère de son seul bras gauche.
La sculpture placée là il y a plusieurs décennies, semblait défier les clients de la petite succursale.
Une manière d'engager un bras de fer avec son banquier ? Non bien entendu ! Quoique... Pour comprendre l'origine de cette figurine, il nous faut remonter le temps...
Nous voici au cœur
des années 1930, plongés dans la fumée, la sueur et l'ambiance
des arrières cours de bistrots, où le samedi soir l'on organise
des combats de catch.
Ce soir là sur le ring, "Athis" et son champion "Monsieur
100 kg" affronte le "Vésinet" et son "Monsieur
Rigoulot", présenté à l'époque comme l'homme
le plus fort du monde.
Dans la torpeur de la fumée de cigarette et des vapeurs d'alcool les
paris vont bon train. Le combat est houleux. Les spectateurs déchaînés.
Ce soir là c'est "Mr 100 kg" qui remportera le combat, apportant ainsi la victoire à Athis.
Mr 100 kg, de son vrai
nom Monsieur Mongélas était haltérophile
et avait réalisé lui même cette sculpture de ciment et
d'acier qu'il avait exposé à la fenêtre de son logement
vers les années 1950.
Depuis, en souvenir, le buste de Mr 100 kg défie les voyageurs de la
nationale 7...
En 2016 le colosse est démonté. Les souvenirs effacés.
Sources :
http://brudipat.over-blog.com/article-catch-a-la-petite-vitesse-100417508.html
-
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Rigoulot
Station-service Total, concession Peugeot, en cœur de ville. Même
lieu aujourd'hui. Image réactive
Athis-Mons vue en direction de Paris.
Avenue de Fontainebleau avant / Avenue François Mitterrand vue en 2019.
Oui vous avez bien vu, il existait une piste cyclable le long de la N7. Et
si vous avez l'œil bionique, vous apercevrez la sculpture de l'Hercule
à la fenêtre de l'immeuble.
Image réactive.
Même vue que ci-dessus en 2022, il est certain qu'avec une telle hauteur
d'immeuble la route nationale va se retrouver à l'ombre.
Profusion d'enseignes, jungle urbaine, la France moche des années 80.
RN7 vue en direction de Paris. Image réactive.
Poursuivons, toujours sur l'avenue François Mitterrand,
entre le carrefour de la Belle Étoile, et celui de la Pyramide, plus
au Sud.
Le quartier est en pleine mutation, une transformation majeure qui redessine
en profondeur la physionomie du quartier, si ce n'est de la ville entière.
Du coup, toutes les anciennes références, les points de repères
qui nous faisaient tant apprécier le voyage, se retrouvent rasés,
supprimés, oubliés.
Effacées les anciennes publicités murales, détruits les
garages antiques, fermés les restos-routiers ...
Pour peu de temps encore, il subsiste pourtant ça et là quelques pans d'un passé devenu aujourd'hui insoupçonnable...
Ici le quartier semble encore dans son jus. Presque figé dans le
passé, pour peu de temps encore. Image réactive.
Ici aussi, le Café Tabac le Fontenoy traversé les âges,
même si aujourd'hui, il n'est plus possible de s'attabler sous un parasol
en bordure de route.
Image réactive.
Ambiance de quartier à hauteur du groupe scolaire, la vue est ici en
direction de la capitale. Image réactive.
Un peu avant d'arriver au carrefour de la Pyramide, carrefour
marquant l'entrée de Juvisy, on ne peut que se réjouir de la
conservation de l'ancien réservoir d'eau implanté là
depuis 1907.
Coincé entre 2 immeubles récents, le contraste est saisissant.
Le château d'eau est construit par l'entreprise Chassin
en 1906-1907, en bordure de la N 7 près de la Pyramide de Juvisy et
des premiers lotissements installés dans le secteur avant la première
guerre mondiale.
Très vite, les parcelles agricoles alentours sont achetées par
des Sociétés mutuelles d'épargne qui lotissent les terres.
150 hectares (36 lotissements, 3500 lots) sont ainsi colonisés par
de nouveaux habitants qui accèdent à la propriété.
Le château d'eau patrimoine naturel : hier et aujourd'hui. Image
réactive.
Le carrefour suivant marque la sortie d'Athis-Mons et l'entrée à Juvisy sur Orge.
Sortie d'Athis-Mons, entrée à Juvisy sur Orge au carrefour
de la Pyramide. Image réactive
Juvisy Sur Orge Km 0018
Nous voici arrivé à ce que j'appellerai une petite
"étape didactique" sur la route nationale 7.
Car ici, Science, Art et Culture vont agrémenter notre périple.
Commençons donc la découverte de Juvisy en laissant
la voiture dans une rue perpendiculaire sur la droite et revenons à
pied au carrefour dit de la "Pyramide".
Ce sera notre première halte scientifique à Juvisy.
L'avez vous au moins remarqué ce petit monument qui trône
sur notre gauche, un peu en retrait sur la place, à côté
de la pharmacie ?
Il tient d'ailleurs plus de l'obélisque que de la pyramide mais semble
aujourd'hui bien anodin, presque invisible, comme fondu dans le paysage urbain
du carrefour.
Il s'agit pourtant d'un monument commémoratif élevé à
cet emplacement par l'académie des sciences en 1740.
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Ces deux édifices, pyramide et réservoir,
sont les seuls repères survivants d'un quartier qui n'a plus rien
à voir avec ce cliché pris au début du XXe siècle
sur la RN7.
Image réactive.
La Base de Villejuif à Juvisy. |
Un peu d'histoire : En 1668, l'Académie des Sciences de Paris fut
chargée par Jean-Baptiste Colbert, son fondateur, d'effectuer
une nouvelle mesure du méridien de Paris afin d'établir
une carte de France plus exacte que celles qui existaient alors. Les limites fixées
à Picard pour ses mesures, étaient les communes de Malvoisine,
au sud de Paris à 6 km de La Ferté-Alais, et Sourdon,
à 20 km au sud d'Amiens.
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En 1740, la science ayant évolué, Jacques Cassini entreprend de reprendre les mesures de triangulation de l'abbé Picard. Mais 70 années ont passé
et les repères physiques laissés par son prédécesseur
ne sont hélas plus exploitables et restent le plus souvent
introuvables. L'académie des Sciences fait élever en bordure de route deux pyramides de pierre sur l'axe rectiligne. Repères plus durables dans le temps que ceux de Picard, qui par exemple avait utilisé un moulin comme point de référence, moulin qui 70 ans plus tard n'existait plus. Une première mire est positionnée à Juvisy-sur-Orge, une autre à Villejuif , ces deux points servant à vérifier la mesure du degré du méridien. Premier repère : La pyramide de Juvisy, 10 mètres
de hauteur, située en ville en bordure immédiate de
la route, bien connue des automobilistes et des vacanciers de la RN7.
Par arrêté du 20 janvier
1942, la Pyramide, dite de Juvisy, située sur la route nationale
7, qui marque le terme sud de la base de départ de la méridienne
de l'abbé Picard, a été classée parmi
les monuments historiques.
Implantation de la pyramide d'après l'atlas de Trudaine. 1748 |
Le second repère est la mire de Villejuif,
rencontrée précédemment lors de l'étape à
Villejuif.
Plus petite, elle ne mesure que 7 m de hauteur.
Moins connue du public elle est située Rue de Paris, sur le tracé
historique de la route, presque invisible de la voie publique.
Des travaux de terrassements entrepris pour décaisser la rue, avaient
permis d' abaisser la route, laissant la mire à hauteur de l'ancienne
route (Voir la mire de Villejuif plus haut)
Qui dit carrefour important, dit panneaux directionnels.
Comme on peut le voir sur d'anciennes photographies, le croisement n'était
pas avare en bornes d'angles Michelin, en panneaux d'agglomération
émaillés, et même en plaques de cochers.
Jusqu'en 2014, à quelques mètres de là,
on pouvait observer une plaque émaillée scellée sur
le mur d'une maison vouée à la destruction.
Aujourd'hui, destruction et reconstruction ont eu lieu, et la plaque a disparu.,
la pub LABO aussi.
Jusqu'en 2014, on pouvait encore voir cette plaque type Michelin, et
une publicité murale pour les huiles Labo.
Aujourd'hui, le quartier est transformé et tout a disparu.
Une discrète plaque de cocher en fonte se niche sur la façade du restaurant japonais.
Rare couleur rouge pour une plaque de cocher habituellement d'un bleu
outremer.
En route -
Allez, refermons là nos cahiers de géographie
et de trigonométrie pour aborder une nouvelle matière : l'Histoire
de France.
Le nom de la prochaine avenue s'y prête d'ailleurs fort bien : l'avenue
de la Cour de France.
La route était encore longue jusqu'à Fontainebleau,
et les rouliers ne manquaient pas de faire une halte chez le père
François Victor, situé juste au carrefour de la pyramide.
Près de 150 ans plus tard, l'établissement est toujours
là, mais le Sushi et le soda ont remplacé le sauciflard et
le p'tit coup d'blanc. Image réactive.
Avant de quitter le quartier, jetons un regard plus contemporain
sur le bar de L'Éden, qui jouxte la pharmacie.
Jusqu'en 2016, l'établissement était accolé à
un bâtiment à l'architecture très théâtral,
abritant en ses murs un bazar ou une solderie.
Il s'agissait de l'ancien cinéma L'Éden ouvert en 1929 et
qui à l'époque se vantait d'être un "établissement
cinématographique moderne".
https://sallesdecinemas.blogspot.com/search/label/Juvisy-sur-Orge
Le cinéma Éden au cœur du quartier de la pyramide
vers les années 1970.
Puis transformé en solderie à partir de 1976. Image réactive.
L'Éden bar et cinéma.
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L'Amour existe. 1960.
Pavillons, HLM, bidonvilles, embouteillages, et cette image furtive
« volée » au documentaire. Une banlieue de nuit
en 1960. |
Le cinéma Éden de Juvisy, situé en bordure de nationale 7, près du carrefour de la pyramide, avait ouvert ses portes en 1929. De vaines tentatives furent lancées pour essayer de classer l'édifice, voué à la destruction. Finalement en cette année 2016, promoteurs et pelleteuses eurent le dernier mot, et le rideau est définitivement tombé sur ce cinéma de quartier. |
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La destruction du cinéma Éden - Bazarama en 2016
En route -
Nous roulons à présent sur l'avenue de "La Cour de France", car Juvisy est avant tout un ancien gîte royal, une étape pour la Cour du Roi sur le trajet vers Fontainebleau.
La route nationale amorce une légère côte,
mais ce tracé, autrefois plus pentu, n'était nullement utilisé
comme route Royale.
Il ne s'agissait que d'un simple chemin menant jusqu'au hameau de Fromenteau,
la "montagne de Juvisy" sur les coteaux de l'Orge.
La route Royale, quant à elle, partait également du carrefour
de la pyramide et gagnait les pentes de Juvisy et les bords de l'Orge, par
un parcours abrupte, critique et fort dangereux pour les équipages
attelés.
Si dangereux, que par temps de glace, le chemin se gravissait à l'aide
de nombreux chevaux de louage, la descente des voitures s'effectuant par
traîneaux.
(tracé correspondant aux actuelles avenue Thiers, rue Camille Flammarion
et Grande rue)
L'ancien chemin Royal, pentu, étroit, glissant et tortueux, requérait
la plus grande prudence de la part des cochers par mauvais temps.
Vu ici de la ruelle Camille Flammarion au début du siècle
dernier.
Vers la fin du règne de Louis XIV, le Duc d'Antin,
gouverneur de l'Orléanais, dédaignant les moyens ordinaires,
voulu descendre le chemin verglacé avec ses propres chevaux.
Sa voiture se fracassa au bas de la côte et le Duc faillit payer de
sa vie cette imprudente bravade.
Échappé à ce péril, il promit que le chemin serait détourné, ce qui, certainement, contribua de hâter les travaux de la nouvelle route Royale (future avenue de la Cour de France).
Le point rouge correspond au carrefour de la Pyramide. De là
partait l'ancien et dangereux chemin royal, vers le centre de Juvisy (tracé
jaune)
La nouvelle route dénommée ici La Cour de France, (tracé
rouge) gagnait le hameau de Fromenteau et son relais de poste avant de rejoindre
le Pont du Roy sur l'Orge
Vous le remarquez, le quartier est aujourd'hui en pleine mutation... toujours le Grand Paris.
Pas mal de bâtiments le long de la route nationale 7,
pour ne pas dire tous, sont frappés d'alignement.
Les expropriations ont débuté. Le quartier fait peau neuve.
Les programmes immobiliers se développent tout au long de l'avenue
et effacent à jamais les dernières traces du passé.
Bientôt l'automobiliste se demandera même à quoi peu
bien faire référence ce nom de Cour de France.
Hameau de Fromenteau, avenue de la Cour de France, en direction de Fontainebleau,
vers 1917.
Au début du siècle dernier, la physionomie du paysage n'avait
guère changé par rapport ce qu'avait connu nos rois et nos
reines se rendant à Fontainebleau.
Sur la vue en 2008, hormis l'immeuble et le garage Peugeot, le quartier
était encore assez semblable. Image réactive.
Aujourd'hui, les immeubles gagnent du terrain, modifiant radicalement la
physionomie du quartier.
Avançons jusqu'au garage Peugeot, et arrêtons
nous un instant devant la récente barre d'immeubles, pour une nouvelle
halte scientifique mais non moins historique :
Remontons le temps.
Ce qui nous intéresse ici , c'est la construction qui se trouvait
là bien avant l'immeuble.
Programme immobilier récent, en lieu et place d'un immeuble du XVIIIe
siècle.
En 2018, la bâtisse vit sa dernière année d'existence.
Image réactive
Il s'agissait de " l'Auberge du Pavillon " à Fromenteau.
Construit au milieu du XVIIIe siècle, à proximité
du pavillon de chasse de la propriété seigneuriale voisine
(d'où son nom), ce petit immeuble servait d'auberge pour les voyageurs
de la route reliant Paris à Fontainebleau.
La Cour de France y était reçue et l'on dit même que
Napoléon et ses maréchaux y firent un séjour.
Hameau de Fromenteau, avenue de la Cour de France, en direction de Fontainebleau.
Remarquez la coupole sur le toit de l'auberge du Pavillon.
En 1866, l'auberge change de fonction et devient un centre
d'accueil pour les orphelins et les vétérans des insurrections
polonaises, sous l'égide des Sœurs de la Charité de St
Vincent de Paul.
En 1893, l'abbé polonais Bonaventure Metler qui dirige le centre,
fait la connaissance de son voisin, le célèbre astronome Camille
Flammarion (voir plus loin).
Metler va vite s'enticher d'astronomie et devenir un disciple de Flammarion,
à tel point qu'il va faire construire son propre observatoire sur
le toit de son pensionnat.
Il y fera installer un puissant télescope qui sera considéré
pendant longtemps comme le plus gros télescope de Pologne.
Comme son renommé maître, Metler saura rendre accessible cette
discipline, faisant de Juvisy un haut lieu de l'astronomie.
Source : la Société astronomique de France.
L'observatoire installé sur le toit de l'ancienne Auberge du
Pavillon par le père polonais Metler. ( photo 1972)
Au début du XXe siècle, les règles d'accueil des ressortissants polonais changent, et l'abbé Metler ainsi que les sœurs de la Charité retournent en Pologne en 1907.
En 2018, les pelleteuses auront finalement raison de ce vestige du XVIIIe siècle. Il n'en reste plus rien aujourd'hui.
Sources :
http://surfredericchopin.blogspot.com/2014/02/maison-des-veterans-polonais-de-juvisy.html,
article du Parisien oct 2013.
Qu'est devenu l'abbé Metler ?
En septembre 1939, au début de la seconde guerre mondiale, la Pologne
est envahie par l'Allemagne.
L'abbé Metler devenu fondateur et directeur de l'institut de l'Observatoire
Astronomique de Czestochowales est emmené par les Allemands.
Sorti de son presbytère, il est traîné derrière
une charrette tirée par des chevaux jusqu'au cimetière du
village de Jaworzno à 7 km de sa paroisse.
Là, avec son vicaire, Joseph Danecki, et l'organiste de son église,
il est fusillé par les Allemands.
http://www.swzygmunt.knc.pl/MARTYROLOGIUM/POLISHRELIGIOUS/vENGLISH/HTMs/POLISHRELIGIOUSmartyr1755.htm
Hameau de Fromenteau route de la cour de France, en direction de Paris
fin XIXe siècle.
Les pavés disposés en tas, attendent d'être replacés,
sans doute après des travaux de voirie.
En route -
Quelques mètres encore et se profile sur la gauche
la tour crénelée et le dôme d'un bâtiment pour
le moins étonnant.
Il s'agit du fameux Gîte Royal devenu au fil du temps relais de poste,
puis observatoire.
Arrêtons nous un instant et marquons ici notre troisième halte scientifique, mais non moins historique.
L'observatoire de Juvisy , propriété de Camille Flammarion,
ancien relais des postes, ancien Gîte Royal, en bordure de la nationale
7. Image réactive.
Un peu d'histoire :
Dès le XIIe siècle, il existait sur les hauteurs
de Juvisy, au hameau de Fromenteau, à l’emplacement actuel
de l’Observatoire Camille Flammarion, un vaste domaine comprenant
des bois, des vignes, des terres et un colombier.
Cette demeure baptisée le Gîte Royal de Fromenteau, recevait
les rois et les princes en route vers le Château de Fontainebleau.
Les rois Charles IX, Henry IV et son ministre Sully, Louis XIII et Louis
XIV s'y arrêtèrent régulièrement.
En 1710 le Gîte Royal disparaît pour devenir un relais de poste. (c'est l'ouverture de ce relais, qui entraînera la fermeture de celui de Paray devenant ainsi une Vieille Poste)
Grand Prix de la Pédale en octobre 1925, le peloton passe devant
l'observatoire. Agence Rol.
C'est dans ce relais de poste que le 30 mars 1814, Napoléon
apprend la capitulation de Paris qui annonce la chute de l'Empire.
Napoléon quitte le relais et abdique le 12 avril 1814. Un événement
qui marquera l’Histoire sous le nom des "Adieux de Fontainebleau".
Une statuette, offerte par l’empereur se trouve toujours à
l’Observatoire Camille Flammarion.
En 1843, l’ouverture de la gare de Juvisy entraîna
la fermeture définitive du relais de poste.
Peu de temps après, un bordelais, Louis-Eugène Meret, amateur
d’horticulture, racheta la propriété pour la convertir
en maison d’agrément.
Mais les Prussiens occupèrent les lieux et défigurèrent
le parc pendant la guerre de 1870.
Refusant d’y revenir, Meret, féru d’astronomie et de
sciences physiques, en fit don en 1882 à l’auteur de "L’Astronomie
populaire", Camille Flammarion.
Sources :
http://juvisy.fr/votre-ville/histoire-de-juvisy
Devant le portail de l'observatoire au début du XXe siècle.
Un aspect de la route nationale, du haut de la tour crénelée.
Vue en direction de la capitale. Image réactive.
En 1882, le scientifique Camille Flammarion reçoit la propriété en legs et en devient propriétaire, il transforme alors le lieu en observatoire astronomique. Camille Flammarion astronome, œuvre pour la vulgarisation des sciences positives. Rédacteur scientifique et conférencier il fonde en 1883 l'observatoire de Juvisy-sur-Orge et en 1887, la Société astronomique de France, dont il est le premier président. Flammarion est un touche à tout.
Il popularise l'astronomie, travail sur l'atmosphère terrestre
et le climat. Camille Flammarion décède
en 1925. Sa tombe se situe au fond du parc de l'observatoire. Aujourd'hui l'observatoire est en état de délabrement avancé. L'illustre résidence est en danger. Des associations militent pour lui venir en aide. |
Sources / pour en savoir plus :
Un bon site pour en savoir beaucoup plus sur l'observatoire
de Juvisy à ne pas rater :
http://www2.culture.gouv.fr/culture/flammarion/accueil/accueil.htm
Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Observatoire_de_Juvisy-sur-Orge
La tombe de Camille Flammarion : http://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article1720
Le site de l'association des amis de Camille Flammarion qui œuvre
pour la sauvegarde de l'observatoire.
http://www.astrosurf.com/amis2camille/
Les Secrets de l'Observatoire : Camille Flammarion s'intéresse également à la parapsychologie et au spiritisme. Il participe à de nombreuses séances spirites
et recueille de nombreux témoignages sur les maisons hantées
et les fantômes. Voulez vous faire une visite passionnante et angoissante
de l'observatoire avec un célèbre chasseur de fantômes
? http://www.maison-hantee.com/files/flammarion/maison_assassinee090206b.htm |
Reprenons maintenant la route après cette halte pour
le moins instructive.
Vous l'aurez remarqué, je n'aime pas passer à un endroit sans
en connaître son histoire.
On pourra par la suite approfondir ses recherches si le sujet nous interpelle,
mais en connaître un minimum évite de rouler "idiot".
C'est cela aussi la nationale 7.
Avenue de la Cour de France, 1963 et Aujourd'hui. Image réactive. |
Après la passerelle piétonnière qui
surplombe l'avenue de la Cour de France et qui s'engouffre dans le parc
de la Mairie, dont on aperçoit l'entrée sur la gauche, on
amorce une descente en courbe.
Bien que sur 2 x 2 voies, plus l'on approche des rives de l'Orge, plus la
route se resserre.
Dans la descente, un petit patrimoine routier toujours en place, mais en
bien mauvais état.
Nous arrivons maintenant sur le pont des Belles Fontaines,
l'objet de notre quatrième halte.
Avouons le, le nom de ce pont a tout de charmant, mais le coin en lui même
a perdu de sa superbe.
A peine le remarque-t-on aujourd'hui.
Sur quatre voies depuis 1970, il a hélas perdu ses fontaines, ses
trottoirs et ses pavés.
Le Pont des Belles Fontaines et la route nationale 7, en direction de
Fontainebleau au début du siècle dernier. Image réactive.
Même lieu aujourd'hui.
Un peu d'histoire :
La construction de ce pont, qui permit à
la Route Royale de Paris à Fontainebleau de franchir le cours de
l’Orge, résultait du contournement routier du bourg de Juvisy
décidé en 1722.
Et cela pour résoudre les dangers que l’étroitesse de
la voie urbaine et la forte déclivité de la chaussée
faisaient courir aux voyageurs.
La voie royale y était si pentue et si étroite "rue de
la Vieille-Montagne", que cavaliers et carrosses peinaient à
y grimper.
Sabots et roues cerclées de fer dérapaient sur la chaussée
rendant la traversée du bourg souvent périlleuse pour les
voyageurs et les attelages.
Afin de réaliser
le tracé de cette nouvelle route, il fallu remblayer le coteau et
construire un pont pour franchir l'Orge.
Un travail de titan confié à l'administration des Ponts et
Chaussées.
Le pont ne constituait
qu’un maillon d’une déviation longue de plus de deux
kilomètres, creusée en tranchée dans le coteau menant
à Athis, et établie en talus en direction de Viry-Châtillon.
La nouvelle chaussée devait présenter une pente adoucie de
4,16%, régulière et assez large pour un trafic routier aisé.
Deux régiments d'infanterie contribuèrent aux travaux de sape du coteau, assistés par des spécialistes du Génie experts en explosifs . Le chantier du pont se déroula en deux phases successives : de 1724 à 1726, on réalisa la voûte du pont ainsi que, de part et d'autre, deux murs convergents raidis par sept contreforts. Après l'effondrement de l'un de ces murs en avril 1727, l'écartement des murs convergents fut assuré par une série de sept arcs doubleaux. En 1728, le pont fut orné de deux fontaines disposées de part et d'autre de la chaussée. Pour faire passer la ligne de chemin de fer Paris-Orléans, ouverte en 1843, on perça le remblai à 75 m du pont de façon à ne pas modifier la pente de la chaussée. En 1970, la route nationale 7 est élargie
sur le tronçon compris entre la "pyramide" et la
rue Blazy. Le trafic ferroviaire ne cessant de croître, la percée du remblai doit être élargie en 1974 pour le passage de 6 voies ferrées. Extraits : https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA91000741 Ci-contre les contreforts sous le pont des Belles Fontaines. |
En direction de Viry-Châtillon/Fontainebleau.
On remarque que seule la chaussée de droite est goudronnée.
Les deux autres voies sont encore pavées.
A l'origine, baptisé
le Pont du Roy, il est vite surnommé Pont des Belles Fontaines en
raison des deux fontaines monumentales placées de chaque côtés
de la route et par lesquelles s'écoulent des sources découvertes
au moment de la construction.
Les fontaines permettaient ainsi de faire boire chevaux et cavaliers.
Le 30 mars 1814, Napoléon espère encore éviter
la débâcle à Paris lorsqu’il fait halte pour la
nuit au relais de Juvisy,
après un arrêt au pont des Belles Fontaines.
Le pont des Belles Fontaines et la route vers Viry-Châtillon/Fontainebleau
en 1910.
L'eau minérale naturelle de Juvisy
Les Eaux de Juvisy :
Les eaux et sources de la Cour de France jouissent d’une
légitimité sans faille depuis des temps immémoriaux.
Leur limpidité et leur saveur leur ont conférées le
nom « d’Orgeat de Juvisy ».
En 1908 une étude est menée afin de faire de Juvisy une station
hydro-minérale, suite aux demandes répétées
de la population et des municipalités successives.
L’objectif étant de faire reconnaître par l’administration
compétente, la valeur et la qualité des eaux de sources de
Juvisy.
Camille Flammarion et son adjoint Monsieur Loisel procèdent à
une étude des conditions climatériques du milieu.
Il s'avère que les Belles Fontaines, sources et terroir, constituent
une station parfaitement climatérique et hydrominérale. Trois
millions de bouteilles se vendait alors à Paris et dans sa banlieue.
On projette alors l'idée d'un pavillon thermal pour la dégustation
de l'eau des Belles Fontaines.
Le projet ne verra jamais le jour, et aujourd'hui les eaux de Juvisy sont
impropres à la consommation, polluées dit-on par la proximité
de la gare et de l'aéroport d'Orly.
Source.. :-)) : http://juvisy.fr
Détail d'une fontaine déplacée dans le parc de
la mairie.
En 1970, la Nationale
7 est élargie : les deux fontaines sont déplacées et
réinstallées dans le parc de la mairie de Juvisy.
Des milliers d'automobilistes empruntent chaque jour ce pont, sans soupçonner
une seconde que ce trésor architectural est classé monument
historique depuis près d'un siècle.
Sources et extraits :
L'article du Parisien du 21/01/2012 : "Sous la nationale
7, un joyau"
Wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pont_des_Belles_Fontaines
Une fontaine vue de près : http://bibliotheque-numerique.inha.fr/collection/item/3790-juvisy-fontaine?offset=1
Avant de quitter définitivement le pont, voici le
fameux départ en vacances route nationale 7 de l'année 1958.
On y aperçoit le pont, au temps des Belles Fontaines. cliquez
sur l'image
Le pont des Belles Fontaines franchit le cours de l'Orge, puis en 1843 on
perce le remblai pour y faire passer le train.
En route –Quelques mètres seulement séparent le pont des "Belles Fontaines" du pont qui enjambe le réseau de voies ferrées (en bien moins spectaculaire). Pour le passage des voies, il a fallu, dès 1843, percer le talus quelques 75 mètres avant le pont sur l'Orge. Juvisy est l'un des principaux carrefours du dispositif
de transport de la région parisienne. Dès la fin du XIXe siècle, la gare de Juvisy est surnommée : la plus grande gare du monde, du fait de son réseau commun avec la Compagnie du chemin de fer de Paris à Orléans (PO), la compagnie du Paris Lyon Marseille (PLM) ainsi que les lignes de la grande ceinture de Paris. Aujourd'hui encore, même si l'activité de triage n'existe plus, la gare reste très active avec près de 70 000 voyageurs par jours.
Pour en savoir plus : https://juvisy.fr/votre-ville |
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