ETAPE 11 : de Chonas l'Amballan km 500 à Tain l'Hermitage km 550

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← St Rambert d'Albon - Le Creux de la Thine - Bancel - Champblain - Laveyron - Saint Vallier →

 

A la sortie de Chanas, un panneau nous annonce notre entrée dans le département de la Drôme (26), en région Auvergne Rhône-Alpes.

Déclassement de la route nationale 7,  par la réforme 2005  : dans le département de la Drôme :
l'axe Vienne – Orange reste non déclassé et conserve sa numérotation principale de N7, hormis les anciens tracés déclassés avant réforme qui pourront prendre l'appellation D807, D257 etc...

 


L'entrée du pays, comme l'on disait autrefois. Le parc et le château Loubat. Même lieu aujourd'hui. Image réactive.

St Rambert D'Albon Km 0519

Petite paroisse du diocèse de Vienne et de la communauté d'Albon, l'église de St Rambert appartenait à l'abbaye Lyonnaise de l'Isle Barbe (quartier du 9e arrondissement de Lyon) fondée par St-Ragnebertus au VIIIème siècle.
St Ragnebert également connu sous le patronyme de St Rambert donna donc son nom au hameau.
Rattachée à la commune d'Albon, la bourgade devient en 1793, St Rambert d'Albon.


Borne de limite de département

Le 30 mars 1349, après 300 ans de souveraineté, le Dauphiné finit par tomber aux mains des rois de France .
St Rambert possédait alors plusieurs moulins, plusieurs péages routiers étaient établis et une forteresse était construite sur les ruines romaines à l'emplacement actuel de la Gare.
La centralisation du pouvoir royal (notamment à partir du règne de Louis XI) allait mettre fin à la toute puissance des seigneurs locaux, et les châteaux-forteresses qui surplombaient la vallée du Rhône dans la région allaient tomber un à un.

Dans le même temps, avec l'avènement de la poste, et l'activité qu'engendrait son relais de poste pouvant héberger jusqu'à 27 chevaux, la petite bourgade pris de l'importance et devint, par ordonnance du roi Louis Philippe, commune à part entière le 20 mai 1839.

A partir du XIXe siècle la ville prend réellement son essor.
Tout d'abord avec la construction dès 1855, d'une gare de chemin de fer qui, grâce à sa position au croisement de l'axe Nord-Sud et de l'axe Est-Ouest occupa jusqu'à trois cents cheminots.

En 1890 St-Rambert devient le plus important marché aux pêches de France, son arboriculture florissante et ses industries chimiques, textiles ou métallurgiques attirent des milliers d'employés venus des campagnes voisines.
Ces activités n'auraient sans doute pas connu un tel développement sans une position géographique propice au transport.
Aujourd'hui encore, alors que la plupart des activités dites de fabrication ont disparu du paysage local, celui-ci est gagné peu à peu par la logistique.

Source et extraits : http://ville-st-rambert.fr/

En route -

La présence de la borne de limite de département fait de St Rambert la ville la plus septentrionale du département de la Drôme.
Nous débutons par l'avenue de Lyon, faubourg rectiligne, où de grosses maisons cossues blotties au fond de leur parc côtoient des programmes immobiliers récents et des immeubles de quartier d'un autre âge.


Le secteur du passage à niveau, vu en direction de Valence au début du siècle dernier. Image réactive.

Le bout de l'avenue est marqué par la place du monument aux morts et la présence d'un passage à niveau.
Cette ancienne ligne de chemin de fer, aujourd'hui entièrement reconvertie dans le trafic de céréales et d'engrais, date de 1857.
Elle reliait St Rambert à Rives.
Seconde ligne ferroviaire du département de l'Isère, ce fut la première à atteindre la ville de Grenoble, en 1858.

La ligne fut officiellement inaugurée en 1860 par Napoléon III , qui effectua le voyage de Saint-Rambert à Grenoble avec l'impératrice Eugénie.
Aujourd'hui partiellement déclassée, la voie est utilisée entre Saint-Rambert-d'Albon et Beaurepaire.


Le secteur du Passage à Niveau, vu en direction de Vienne. Années 40. Image réactive.

En route -

Après le passage à niveau, la rue Steinberg, toute en montée en direction de Valence, est séparée en deux par une rangée de platanes et de places de parking qui lui confèrent une vague allure de cours Provençal.


Le bas de la rue Steinberg, ancienne publicité Dubonnet aujourd'hui effacée. Image réactive
Photos Claude.K + JF Lobreau


Affluence à l'Hôtel de la Croix d'Or au début du siècle dernier. L'établissement aura perduré juqu'au début des années 2010.
Plus d'un bon siècle de loyaux services. En 2016 les volets clos ne laissaient rien présager de bon.
Aujourd'hui la bâtisse existe toujours, transformée en immeuble d'habitation anonyme.
Image réactive. Photo couleur Claude.K


La rue Steinberg, vue en direction de Vienne. Même lieu aujourd'hui. Image réactive.

La rue se fait peu à peu plus commerçante, jusqu'à atteindre la place du marché sur laquelle se déroulait au début des années 1900 le fameux marché aux pêches, considéré à l'époque comme le plus important marché aux fruits de France.



Le fameux marché aux pêches au début du XXe siècle. Image réactive.
Sur la place, aujourd'hui, beaucoup moins d'ambiance mais surtout moins de fruits.


Magnifique ambiance de la Route Nationale 7 vue en direction de Vienne en 1959. A gauche l'hôtel de La Poste. Image réactive.


Ambiance années 70 autour de la place du marché et façade jaune pour l'hôtel de La Poste. Image réactive.

Poursuivons la rue du Dr Lucien Steinberg.
Un peu plus bas sur la droite, sur l'esplanade de la mairie, une stèle nous rappelle le décès de l'aviateur Jules Védrines ainsi que de son mécanicien Marcel Guillain, survenu lors de la première tentative de liaison postale aérienne Paris – Rome.

http://www.aerosteles.net/stelefr-strambertalbon-vedrines


L
e 21 avril 1919, Jules Védrines, domicilié à Bussière-Dunoise, lieutenant aviateur au groupe des missions spéciales à Paris, en service commandé, entreprend avec son mécanicien Marcel Guillain le raid Paris/Rome sans escale.

Au décollage de Villacoublay à 6 heures du matin, ils emportent 1600 litres d'essence dans le Caudron C 23, lourd biplan bimoteur, baptisé « La Cloche » du fait que ce 21 avril est le « Lundi de Pâques » et qu'ils se rendent à Rome !!!

Arrivés dans la vallée du Rhône, par un vent de nord violent, l'appareil en panne du moteur droit , après plusieurs passages sur la région, est plaqué au sol par une rafale de vent et s'écrase dans les vignes, sur la commune de Saint Rambert d'Albon dans la Drôme.

Les deux hommes sont tués sur le coup. Jules Védrines 37 ans et Marcel Guillain 31 ans,
sont « Morts pour la France » le 21 avril 1919 à 10 heures 30 du matin.

 

 

 

 

Extraits : http://www.airmemorialcreusois.fr/wp-content/uploads/2016/04/VEDRINES-_bio_.pdf

Attention tout de même, ce texte est aujourd'hui trompeur, car la stèle située à l'origine sur le lieu même de l'accident à l'est de la localité,
se retrouve aujourd'hui déplacée devant la mairie, qui n'est pas le lieu où périrent les deux aviateurs.


Place de la mairie 1959. De gauche à droite : Simca Chambord, Simca Aronde, Vespa 400, Renault Dauphine, Peugeot 403, Citroën 2CV
Image réactive.

En route -

Nous voici rue de Marseille. Nos amis littéraires auront une pensée émue pour le poète Jean Marc Bernard qui logeait chez sa mère au n° 21.
Dans cet appartement familial, se réunissait un petit groupe d'amis poètes s'inscrivant dans le mouvement de l'école fantaisiste.
JM Bernard fut tué au front, en Artois en 1915. Son nom est cité au Panthéon de Paris.

https://www.wikiwand.com/fr/Jean-Marc_Bernard

Un cercle de poètes disparus en quelque sorte.


Une plaque au n° 21 de la rue de Marseille.


Une surprise nous attend un peu plus loin.
Une plaque Michelin émaillée, bien préservée car entièrement intégrée à la façade de la maison.
La borne avec logo du Touring Club de France nous annonce Valence à 45 Km.


Rue de Marseille, Plaque Michelin. Photo Claude.K - 2016

La rue de Marseille n'en finit plus.

Elle nous promène en droite ligne, toute bordée de platanes, à travers ses faubourgs aux faux airs de village méridional, puis s'éloigne au milieu de lotissements récents,
jusqu'à atteindre la zone industrielle où elle retrouve au niveau d'un giratoire la déviation N7 de 1985.

jonction des routes.


Borne et mur peint après St Rambert.


On l'a connue plus pimpante, mais heureusement toujours là en 2021..

Radiola était une marque d'électronique grand public, issue de la Société Française Radio-électrique (SFR) créée par Émile Girardeau en 1910.
Bénéficiant d'une forte renommée en France, Radiola fut une marque de produits bruns (téléviseurs, radios...) tout comme de produits blancs (électroménager).
Toutefois, la marque Radiola devint progressivement une sous-marque du groupe Philips, avant de disparaître en 2002.
En mai 2016, suite à un accord de licence signé entre Philips (propriétaire de la marque) et Schneider Consumer, Radiola fait son retour dans le commerce avec un logo modernisé.
Elle distribue désormais des produits fabriqués en Asie.

Source et extrait : wikipédia.

Sur notre gauche, nous passons devant l'hôtel Ibis de Lyon Sud, et nous arrivons rapidement à ou au :

Le Creux De La Thine. Km 0521.

Drôle de nom pour un patelin. J'ai longtemps cherché ce terme de Thine, d'ailleurs souvent orthographié Tine. Un cours d'eau, une colline, une géologie spécifique formant un creux ?
Si la région est connues pour ses légumes et surtout ses fruits, les vignes alentours ne sont toutefois pas en reste.

Les "Collines Rhodaniennes" est une appellation viticole dont les vins sont produits dans le vignoble du Rhône, vignoble au sud-est de la France et plus précisément dans les régions viticoles du Rhône-septentrional et du Rhône-méridional.
En ancien français la thine n'est autre qu'une cuve à vin, un tonneau, une barrique. Et le Creux (Cros en langue d'Oc) indique une propriété seigneuriale.
Nous voici donc sur les "Terres du tonneau"

En route -

Le Creux de la Thine, hameau satellite rattaché à la commune d'Andancette, a conservé sa physionomie d'antan et n'a pas trop souffert des affres du modernisme.
Mais si rien ne vous y retient, le hameau sera tout de même vite traversé...


Une petite stèle presque invisible en bordure de route.

Le CREUX-de-la-THINE - ANDANCETTE : le 12 juillet 1944
Le 12 juillet 1944, l'équipe du Sous-lieutenant Marius VIBOUD quitte le camp MABBOUX.
Dans le but de stopper, ou tout au moins de ralentir l'acheminement des renforts ennemis, elle a pour mission de détruire, à l'explosif, un ponceau de voie ferrée au nord d'Andancette.
A 19H00 la mission est accomplie. Sur le chemin du retour, à la hauteur du Creux-de-la-Thine, sur la RN7, c’est la tragédie.
Une traction avant Citroën, avec trois miliciens à bord, se met brutalement en travers de la route, bloquant la Peugeot 402 des maquisards.
Les miliciens ouvrent le feu sur la 402.
Le Sous-lieutenant Marius VIBOUD tombe, mortellement atteint, au bord de la route. Roger CORNIDAS, tué lui aussi, gisait sur le siège arrière.
Touché à la tête par plusieurs balles, le Caporal Georges GOUILLARD s'affaisse à l'arrière du véhicule, laissé pour mort. Messieurs POLLET et Henri SOUVIGNÉ sont blessés.
Henri SOUVIGNÉ, blessé à la cuisse et à l'épaule, peut, en rampant, se positionner dans un emplacement de tir. Ouvrant le feu avec son fusil mitrailleur, Il permet, grâce à la précision de son tir, le repli de son camarade.
Profitant d'une seconde d'accalmie, malgré leurs blessures, ils réussissent, en se traînant, à se réfugier dans les dépendances d'une maison proche.
Les blessés reçoivent alors les soins du Dr GUY appelé par Mme BARRIER. Mme JOUD les veille toute la nuit avant qu'une équipe du maquis de Saint-Christophe-et-Le-Laris les récupère.
Georges GOUILLARD a reçu la Légion d'Honneur et Henri SOUVIGNÉ la Médaille Militaire.

Copie de la notice : Association Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance Comité Drome Nord.
https://anacr26dromenord.jimdofree.com

Vite traversé.. à moins d'un petit creux ... de la Thine ;-)
Vous pourrez alors marquer l'arrêt dans l'un des deux restaurants qui perpétuent la tradition depuis pas mal de décennies déjà, certes avec des hauts et des bas, au grès de fermetures et de reprises successives,
mais l'important reste que l'on puisse faire de nouveau étape au Creux de la Thine, comme le faisaient déjà nos parents dans nos souvenirs d'enfant.


Souvenir de l'année 1959. Etape au Creux de la Thine, de quoi ravitailler les vacanciers mais également leurs véhicules à la station Azur. Image réactive.

Dans le prolongement de nos restaurants, un bar aujourd'hui fermé depuis pas mal d'années sur la façade duquel on aperçoit encore un dessin mural représentant un Biker,
libre sur sa Harley, bandana au vent, sur la Route Nationale 7... à défaut de Route 66.


Fresque signée Robespierre

Nous sommes ici devant l'ancien siège des "Outlaws MC France", un Club de Motards, qui longtemps fit les gros titres de journaux et d'émissions télévisées.
Le président du MC Outlaws fut assassiné... et sa mort fut vengée !
Alors que le JDD titrait "Meurtres en série chez les Bikers", le programme TV" Faites entrer l'accusé " en fit à l'époque une de ces émissions phares.

A écouter : Western chez les Bikers, un récit de Christophe Ondelatte.

Bref, du cuir, du dur à cuir ... du viril tout ça !!
Et si soudainement, vous venait l'envie de boire une grenadine ou un Vichy rondelle... attendez plutôt le prochain bistrot. Y'en a qu'ont essayé... ;-))


Sur notre gauche, une petite borne en pierre, rappelant les bornes milliaire , a perdu depuis très longtemps ses plaques indicatrices en fontes.
Ces colonnes placées aux carrefours des axes routiers faisaient suite à une circulaire de Napoléon III en 1859.
Nous en trouverons une autre, cette fois en parfait état, plus loin sur la commune de Loriol.


Sur ce cliché satellite de 1969, on constate que la borne était située à un croisement de route.
Le carrefour sera bouché par la placette actuelle au début des années 1990. Image réactive.


Petit garage de province. Photo JF Lobreau

En route -

Dès la sortie du bourg, s'étend sur notre gauche la plaine de la Valloire.
Quoi de plus normal que d'y voir implanter l'aérodrome de St Rambert d'Albon, siège de l'Aéroclub d'Annonay, et de l'association Aéro Rétro

L'aéro club d' Annonay occupe cet ancien « Champs d'aviation » depuis 1935.
Né de la passion de cinq co-fondateurs, ces pilotes aventuriers, ont permis l'évolution du club à travers les époques.

1947, La première attaque contre les nuages dans le ciel de l'aéro-club d'Annonay.

Fin 1947, la pluie fait défaut sur la région annonéenne...
Le président de l'Aéroclub et le maire d'Annonay décident alors de mettre sur pied une opération visant à faire pleuvoir !
La technique : lancer une bonbonne d'acide carbonique à partir d'un avion dans le nuage afin de faire pleuvoir.
Mais durant le vol, le copilote laisse malencontreusement la bonbonne lui échapper des mains.
Résultat : pas de pluie mais à l'impact de la bonbonne sur le sol, celle-ci explose et givre tout dans un rayon de 150 mètres... un véritable paysage lunaire !
Ce jour là, sur le plateau de Talencieux, Hiroshima n'avait jamais semblé si près...

Un des hangars de l'aérodrome, accueille depuis 1974 l'association Aéro-rétro qui a pour objectif la préservation et la remise en état de vol d'anciens aéronefs.
L'occasion, si c'est ouvert, d'admirer une bien belle collection d'avions.
Renseignements ici : http://www.aeroretro.fr


L'entrée de l'aérodrome à la sortie du Creux de la Thine et la stèle en hommage à Jules Védrines et son mécanicien Marcel Guillain.

Si vous aviez manqué la Stèle Jules Védrines sur l'esplanade de la mairie de St Rambert, alors ne ratez pas celle qui se situe juste à la sortie Du Creux de la Thine, à l'entrée de l'aérodrome sur notre gauche.

Un peu en retrait, une seconde stèle est érigée à la mémoire du Marquis d’Arlandes, né à Anneyron (dans la région), premier navigateur aérien avec Pilatre de Rozier le 21 novembre 1783, sur le ballon des frères Montgolfier.

Védrines : http://www.aerosteles.net/stelefr-strambert-vedrines
Mongolfier : http://www.aerosteles.net/stelefr-strambert-ballon


Éléments de la Stèle érigée à la mémoire du Marquis d’Arlandes.


L'aérodrome du Creux de la Thine.


Magnifiques vues aériennes aux alentours de 1960.
On constate que l'entrée actuelle de l'aérodrome se situe à l'emplacement d' une station-service aujourd'hui disparue.

Sur notre droite peu après l'aérodrome, on distingue la piste de bitume d'une ancienne station service.


On retrouve aujourd'hui les vestiges d'une ancienne station service. La nature reprend vite ses droits.


A la sortie du Creux de la Thine, sur un cliché satellite de 1969, on distingue bien une station service sur la droite.
Il s'agit d'une petite station "Esso - Service de la Tour" référence à la Tour d'Albon. Photo station Harry Cover


Ancien garage ou ancienne station service ? Peut-être bien les deux. Photo JF Lobreau


Garage Renault et Station Service Cheval. Photo Logo JF Lobreau

D'ici, il est facile de deviner où se situe la vallée du Rhône, le fleuve serpente au pieds de la chaîne de collines qui s'étend sur notre droite.
Après le garage Renault et le relais routier de la Tour d'Albon, nous retrouvons une route nationale standard sur 2 voies alternées.


Dans un registre plutôt psychédélique et certes beaucoup moins glamour que le calendrier "Pirelli",
le relais routier de la Tour D'Albon fait l'affiche du mois de Juillet 1976 du calendrier "Berliet". Image réactive.

En route -

Vous aviez emprunté la Route Bleue afin d'éviter Lyon en passant par St Etienne ?
Alors c'est sur la commune d'Andance, à quelques centaines de mètres de là, que vous trouverez le premier pont vous permettant de rejoindre à nouveau la RN7.
Construit en 1827 par Marc Seguin, en remplacement d'un bac à traille, il s'agit du plus ancien pont suspendu encore utilisé sur le Rhône.
Le pont est aujourd'hui toujours ouvert au trafic routier, malgré un tablier étroit rendant les croisements assez délicats.
Le milieu du pont marque la frontière entre le département de la Drôme et celui de l'Ardèche.

 

Après avoir franchit le pont sur la rivière Le Bancel, voici "Bancel" le bourg.

Bancel km 0524

Après le hameau du Creux de la Thine, voici le second hameau appartenant à la commune d'Andancette.
Bancel est un hameau discret, pratiquement inconnu des aficionados de la RN7.
Vous me direz qu'il passe assez inaperçu !

C'est ici, plus exactement au niveau du pont, que l'on situe l'antique station Gallo-romaine de Figlinae, station équivalente à nos relais de poste, où le voyageur trouvait le gîte et le couvert lui permettant de passer la nuit.

N'oublions pas que nous sommes sur le tracé de la voie Agrippa.

Une borne milliaire fut même retrouvée dans les fondations du pont.
Elle est actuellement exposée au musée de Valence.

 

Pour voir de près la borne milliaire :

http://www.museedevalence.fr/fr/valentia-et-son-territoire/borne-milliaire-de-maximin-le-thrace


Ancien mur peint pour les huiles Berliet, depuis, le ravalement est passé par là. Image réactive.


La Nationale 7 vue en direction du Creux de la Thine. Même emplacement aujourd'hui. Image réactive

500 mètres après la commune de Bancel, nous voici à Champblain, commune de Laveyron.


Photo Claude.K

Le hameau de Champblain, aux nombreuses maisons abandonnées éparses le long de la nationale...


Pour le casse croûte ce midi, il faudra repasser.


Dubonnet.


Jaugez là, Jugez là, l'huile Hafa (depuis 1953)


Sur ce cliché 2008, la maison tombe en ruine.
La baraque est aujourd'hui difficilement visible, mangée par la végétation...

Sur notre droite, en bordure du Rhône, on aperçoit des bâtiments, qui de loin, pourraient faire penser à une centrale Edf.

Il n'en est rien.
Il s'agit en fait de la papeterie Emin Leydier, un groupe industriel né de la fusion en 1975 de l'ancienne papeterie Leydier déjà implantée à St Vallier et de la cartonnerie Emin située à Oyonnax dans l'Ain.
Aujourd'hui l'entreprise Emin Leydier est rachetée par le groupe Espagnol SAICA.

Et voici un ouvrage SNCF pour le moins curieux. Un pont asymétrique, que les gens du coin appellent le Pont Biais.
Pour mieux comprendre cet ouvrage datant de la fin des années 1950, il faut examiner les photos aériennes.


En jaune, le tracé initial de la route, légèrement rectifié après guerre (flèches blanches)
afin d'adoucir un zigzag surprenant les automobilistes en plein milieu de ligne droite.
Image réactive.

On s'aperçoit qu'avant 1957, le chemin de fer se présentant de biais par rapport à l'axe routier, c'est la route nationale qui effectuait un petit décrochement juste avant le croisement,
afin de passer le plus perpendiculairement possible sous les voies ferrées. (photo 1950)

Le nouveau pont construit en 1957-58, va permettre de conserver un tracé beaucoup plus rectiligne de la route, sans pour autant modifier celui du chemin de fer,
qui voit passer à l'époque le fameux train Mistral, qui intégrera en 1965 le réseau du Trans Europe Express.


Le Pont Biais, et sur la gauche l'ancienne section en courbe de la RN7 qui a conservé ses platanes. Vue en direction de Lyon.


Un zeste de peinture Valentine sur une Liqueur Cointreau. Vue vers Lyon. Image réactive.
Photos Claude.K, JF Lobreau

Laveyron Km 0527

Laveyron, à l'origine village sans école ni église, est rattaché à la commune de Saint-Vallier jusqu'au début du XIXe siècle.
Le village s'étire le long du Chemin Royal construit dès le XVe siècle dans la plaine, en digne héritier de l'antique voie romaine qui passait à l'époque à flanc de collines loin des crues du Rhône.
Édifié à proximité du fleuve, rendu plus accessible, notre Chemin Royal, future Nationale 7, est lui aussi surélevé par rapport à la plaine qu'il traverse, afin d'éviter les inondations.

L'entrée du bourg se situe au croisement du quartier de la Croix des Mailles, nom qui renverrait à un lieu stratégique où les bateaux remontant le fleuve, grâce à la traction des chevaux, changeaient de rive.

Entre 1800 et 1840, on trouvait à Laveyron, un relais proposant des chevaux, mais ceux-ci n'étaient pas destinés à la poste, ni même aux diligences, mais à la traction batelière.
Le nom du quartier de la Croix des Mailles, où nous nous trouvons actuellement, proviendrait de ce lieu en bordure du Rhône, où les bateaux tirés par les chevaux, se croisaient.
En terme de batellerie, la corde de halage se dit « Maille ».
On imagine donc ici le trafic de nombreux convois de bateaux remorqués par des chevaux de halage, se croisant pour changer de rive.

Trafic de bateaux aux siècles derniers, mais également trafic routier important le long de cet axe de communication que sera la route Nationale 7 des temps modernes.
Avec une circulation en constante augmentation au fil des décennies, cette intense circulation devient peu à peu gênante pour les riverains.
La vitesse des trajets s'accentue et les automobilistes en transit, de plus en plus pressés, toujours plus impatients, ne prennent plus la peine de s'arrêter.
Malgré l'ouverture de l'autoroute qui détourne définitivement une partie des voyageurs, les embouteillages restent omniprésents le long de cet axe qui n'a que très peu évolué à travers les époques.


Le giratoire et sa borne à l'entrée de Laveyron. Photo Claude.K

Pour retrouver un peu de quiétude, le quartier de la Croix des Mailles va subir de nombreux aménagements destinés à réduire la vitesse des véhicules, afin de sécuriser les riverains.
1996 voit l'aménagement d'un giratoire à l'entrée de la ville, puis en 2012 se sera l'apparition d'un passage protégé et d'une zone 30 km/h par la suite.

Ah ! décidément nos élus ont bien du mal à résister à l'appel du rond-point et de la zone 30 km/h !
La chasse au "tout automobile" est désormais ouverte.
C'est tendance aujourd'hui. Politiquement correct.

Du coup les bagnoles se raréfient, préférant faire l'impasse sur une traversée devenue pénible.
Le quartier est calme, mort, peut-être y faudrait-il un peu d'animation ?

En 2014, on redécouvre la Route Nationale 7. On en fait même l'éloge :

" La nationale doit redevenir un atout. Elle fait partie de notre patrimoine.
Une association à laquelle nous adhérons a vu le jour sous l’impulsion de Monsieur Gilbert Bouchet maire de Tain l’Hermitage : « Aire N7 ».
Son but : Faire revivre le passé glorieux de la RN7.
Une borne décorative posée sur le rond-point revendiquera notre appartenance à « la nationale ".

(Extrait plaquette de présentation les voies de communication à Laveyron.)

Cette route même que l'on souhaitait bannir de la ville.. On croit rêver !
La borne nous indique le kilométrage restant jusqu'à Valence, Lyon, Paris, mais également Marseille, alors que la Nationale 7 ne passe pas à Marseille, ça en dit long sur la sincérité de la démarche.

 

Toujours sur ce rond point, à proximité de la borne N7, trônait un étrange mécanisme ..

Quid de cette ferraille rouillée qui semblait tout de même avoir son importance pour être exposée là ?

À Laveyron on retrouve une tour surmontée d’un équipement métallique qui aurait pu être un des piliers du bac à traille, qui permettait de traverser le Rhône.

Au cours du XXe siècle, elle supporta le mécanisme d’une éolienne afin de pomper l’eau d’un puits situé à côté de la tour.

Il s'agit d'un ancien mécanisme retrouvé sur un pilier de pierre en bordure du Rhône, que l'on suppose être l'ancien dispositif du bac à traille de 1826.

Le bac permettait la traversée du fleuve dont le cours tumultueux, à l'époque, n'était pas encore maîtrisé par l'aménagement de digue ou de barrage.

Aujourd'hui le mécanisme a totalement disparu du rond-point, sans doute remisé au fond d'un hangar de la DDE.

 

 

 

Photo ???

 


Laveyron, vue en direction de Lyon. Image réactive.
Même point de vue aujourd'hui. L'îlot de maisons à droite est toujours là.
La pierre blanche, aujourd'hui disparue, était une borne indiquant la présence d'une voie romaine.

En route -

Passons rapidement les quelques kilomètres qui nous séparent de St Vallier.
Une banlieue vouée à la zone industrielle coincée entre voies ferrées et Rhône, suite ininterrompue d'entrepôts, d'entreprises de transports, de hangars, de stations services , de "car-wash " et de fabriques moribondes.

Saint Vallier Km 0530

Débutons par un petit peu d'Histoire :

Présente dès l'antiquité sur la via Agrippa, cette station romaine fut nommée Ursuli, en référence à des ours aperçus sur une colline environnante.
C'est au Moyen-Âge, que la ville prend le nom d'Orsolles, toujours en référence aux ours,
pour ensuite devenir Saint Vallier en hommage à Saint Valère (aussi appelé Vallier), un des premiers évêques de Viviers,
capitale du Vivarais et puissante cité épiscopale sur la rive droite du Rhône.

Flèches rouges le tracé actuel de la nationale 7, en bleu le tracé avant 1958.

Au IXe siècle, la cité s’enferme dans des remparts dont il ne reste aujourd'hui que quelques traces.
Saint-Vallier est rattachée à la maison de Bourgogne jusqu'en 1270, avant d'être transférée par dot à la famille de Poitiers.

Au XVe siècle, les habitants négocient avec leur seigneur Aimar VI de Poitiers, le remplacement de la "taille" par un droit de villefranche.
C'est également au XVe siècle que fut construit le château de Diane de Poitiers. Bâtiment carré avec tours d’angle, plus tard entouré d’un parc dessiné par Le Nôtre.
Diane de Poitiers est née dans ce château en 1499.
Comtesse de Saint-Vallier, Duchesse de Valentinois, elle sera pendant plus de vingt ans la favorite d'Henri II, roi de France, et la dame de compagnie de sa rivale Catherine de Médicis.
A sa mort en 1566, c'est sa fille, Louise, qui hérite du Château.


Construite en 1856 la bâtisse des bureaux de l'ancienne"tuileries mécaniques de la Drôme", toute droit sortie de l'ère industrielle.

Au XIXème siècle, s’installent à proximité des cours d’eau, les entreprises de moulinage et de tissage. La main d’œuvre est surtout constituée de femmes et d’enfants.
Au milieu du XIXème siècle, les activités industrielles augmentent. Le réseau ferroviaire se développe, donnant à Saint-Vallier un avantage d’accès.

A la fin du siècle, la modification des sources d’énergie (houille…) et la maladie du ver à soie entraînent la fermeture de plusieurs usines de soierie.
Au XXème siècle, avec la proximité du Rhône comme source d’énergie et voie fluviale, une nouvelle papeterie s’installe au nord de Saint-Vallier, ainsi qu’une usine de pièces détachées pour l’aviation.

Le débarquement allié en Provence a lieu le 15 août 1944.
Pour préparer l’avance des troupes et freiner le retrait des troupes allemandes, l’aviation américaine effectue de nombreux bombardements le long de la voie stratégique qu’est la vallée du Rhône. 
Le 16 août 1944, l’aviation américaine bombarde le sud de l’agglomération visant les ponts routiers enjambant la rivière La Galaure, détruisant un nombre important de maisons.
On relève près de 100 morts et de nombreux blessés.

C’est le quartier du Champ-de-Mars qui a été le plus touché par les bombes.
La photo est prise de la nationale 7 en direction de l'est.
Au fond, on aperçoit deux arches du viaduc du chemin de fer restées intactes.
Le pont routier sur la Nationale 7 et le pont du chemin de fer, visés par le bombardement, n’ont pas été détruits.

Sources : wikipédia;
https://www.saintvallier.fr
http://museedelaresistanceenligne.org/index.php

Bon voilà pour ce court survol historique de St Vallier, qui bien entendu, n’exclut pas de votre part une visite plus approfondie de la cité.

En route -

L'avenue du Québec longe la voie ferrée, ancienne ligne Paris-Lyon-Marseille construite en 1850.
Encore quelques centaines de mètres et nous arrivons au rond-point, où nous retrouvons le Rhône et le pont de Saint Vallier.

C'est ici qu'il était d'usage, pour ceux ayant emprunté la route Bleue par St Etienne, de rejoindre la Nationale 7. (si vous n'aviez pas déjà rejoint la route par le pont d'Andance).
Le pont actuel, fut bâti en 1971, en remplacement de l'ancien pont suspendu de 1835 qui était situé un peu plus en aval et qui fut partiellement détruit en 1940 et 1944.


Cliché de 1962, où l'on aperçoit encore le premier pont construit en 1835, reconstruit après la guerre et finalement détruit en 1971.
Il faudra attendre 1958 pour que la Route Nationale 7 emprunte le quai.
Avant 1958, la nationale se faufilait par la rue Jean Jaurès tout droit, d'ailleurs, le pont débouchait directement rue Jean Jaurès.

Au début des années 1830, le maire de Saint-Vallier a en tête de construire un ouvrage fixe pour franchir le Rhône entre St Vallier et Sarras.
Les plans de ce pont suspendu en "fil de fer" comme l'on dit à l'époque sont attribués à Marc Seguin.
Le pont est achevé et ouvert au public le 13 août 1835. Il s'agit d'un ouvrage suspendu à deux travées de 90 m.
Du fait de son coût et du risque pris par l'entrepreneur, l'ouvrage est concédé et soumis à péage pour une durée de 99 ans.
La concession est finalement racheté par l'État en 1886 rendant la traversée gratuite.
L'ouvrage est alors classé dans la voirie nationale en tant qu'annexe de la RN7, sous la dénomination Annexe 7-1.
Le pont n'était relié au réseau national qu'en rive gauche du fleuve, côté Drôme.
En rive droite, côté Ardèche, il débouchait sur le chemin vicinal d'intérêt commun n° 21.
Après la réforme de 1930, l'annexe devient la RN86c Annexe du pont de ST Vallier sur Rhône.
Le 23 juin 1940, l'artillerie française fait sauter l'ouvrage pour ralentir l'avancée allemande; la travée rive gauche est détruite.
En attendant une reconstruction rapide, des barques et l'ancienne traille de Saint-Vallier assurent le passage.
Fin août 1944, les Allemands détruisent à nouveau le pont en coupant les câbles.

Au début des années 1960, la vétusté du pont et la hauteur insuffisante du tablier ne permettant plus aux péniches de passer en toute sécurité
après la montée du niveau du fleuve occasionnée par les aménagements de la C.N.R, conduisent à la décision de le remplacer par un nouvel ouvrage.

Le pont est définitivement démolis en 1971 lors des travaux de construction du pont en béton armé actuel.
La RN86c est déclassée au début de 1973 en D86c dans l'Ardèche et en D886 dans la Drôme.
L'emplacement de l'ancienne travée du pont, côté Drôme, est situé square Charles Grenier et débouche dans l'avenue Jean Jaurès.

Sources :

Plaquette région Auvergne-Rhône-Alpes.
https://javise.net/vmhzyxjd

https://routes.fandom.com/wiki/Accueil


le pont suspendu partiellement détruit pendant la guerre.


Au rond-point, trois directions possibles. Image réactive.

Au rond-point :

L'ancien tracé de la Route Nationale 7 passait par le centre ville, sur la gauche, par l'avenue Jean Jaurès (D51A), et ce jusqu'en 1958.
Aujourd'hui à sens unique, dans notre sens de circulation, n'hésitons pas à l'emprunter, tout en nous rappelant que la circulation s'effectuait alors dans les deux sens.
Nous reviendrons ultérieurement sur le second parcours post 1958, par le quai.

En route -

Après avoir parcouru une cinquantaine de mètres environ, une trouée entre les maisons nous permet d'apercevoir le Rhône.
Nous sommes ici à l'endroit même où débouchait l'ancien pont suspendu, jusque vers les années 1970.
En venant de Sarras et de la Route Bleue, les vacanciers désireux de rejoindre la Nationale 7, traversaient le pont et effectuaient un virage à 90° pour gagner la rue Jean Jaurès.
Imaginons les ralentissements que cette jonction devait engranger.


Il ne reste aujourd'hui qu'un morceau de la pile de l'ancien pont qui traversait le fleuve. Image réactive.
Même lieu au début du siècle dernier. Le petit édifice carré sur la droite n'est autre que le pavillon du bureau de l'octroi.

La rue Jean Jaurès c'était la rue commerçante de la ville, vivante et populaire.
S'y côtoyaient alors beaucoup de commerces, pour certains désuets et hors d'âge, bien dans le ton de la route Nationale 7 historique.
Une rue rassurante, familière qui sentait bon la province, digne des images naïves illustrant les livres scolaires d'antan.

Les dernières décennies ont vu tous ces anciens commerces fermer à tour de rôle.
Désuète mercerie, populeux bistrots, antiques quincailleries, épiceries démodées et autres hôtels de quartier poussiéreux ont tous baissé le rideau.


L' Hôtel-Restaurant de la Poste, au charme suranné, avait connu les diligences puis l'opulence des trente glorieuses.
Derrière l'immeuble, les anciennes remises à chevaux étaient transforméses en garage pour automobiles.
Même lieu aujourd'hui...en beaucoup moins charmant. Image réactive.

La rue Jaurès affiche malheureusement aujourd'hui un franc déclin.
Le snack-bar sandwich à l'entrée de la rue a laissé place à un vendeur de kébabs, à ses côtés le restaurant de 'l'Ancien Pont" est définitivement fermé.
L'épicier du coin et la mercerie aussi sont fermés. La séculaire boutique de pêche à hauteur du vieux pont, a cédé sa place à une boucherie sacrificielle.
Plus loin, un restaurant propose ses pizzas et ses kebabs à emporter...
Culinairement parlant, difficile de croire que nous sommes encore dans la vallée du Rhône.
Les Valloiriens et les Valloiriennes seraient-ils devenus accros à la mode du fast food oriental ?

Signe des temps modernes, à proximité de la place Aristide Briand, le vieil hôtel des Voyageurs, institution du début du siècle dernier, a définitivement fermé ses portes en 2002, promis à une destruction certaine par la municipalité.


La Place Aristide Briand, la rue Jean Jaurès, et l'hôtel des Voyageurs en 1960. Même lieu aujourd'hui. Image réactive.

Sur la place, si vous levez les yeux, vous apercevrez la plaque Michelin indiquant la direction à suivre vers Valence ou Tain l'Hermitage.
Preuve que la nationale7 passait bien par ici.
Suivons la flèche et empruntons la très étroite rue du président Wilson, qui comme la rue Jaurès tente de maintenir un tant soit peu l'attractivité du centre-ville.


La place Aristide Briand. Pour Valence, suivez la flèche. Photo Claude.K

Cette plaque émaillée fut sans doute apposée vers 1927 suite aux délibérations du conseil municipal.

Délibérations du Conseil Municipal du 17 novembre 1926 :

"Sur proposition de M. FRACHON, premier adjoint, le Conseil Municipal décide :
Comme suite à une lettre en date du 17 novembre 1926 du Chef de Service de la signalisation des routes du Touring Club de France,
de demander à celui-ci un certain nombre de plaques indicatrices à installer en des emplacements qui seront désignés par la commission."

Source et extraits : https://javise.net/vmhzyxjd/


La rue Wilson bien avant et... bien après. Image réactive



Les dernières heures du Tabac - Journaux de la rue Wilson. Aujourd'hui le commerce a définitivement baissé le rideau.


Il est parfois bon d'avoir les yeux qui traînent. Photo logo JF Lobreau


Ambiance des années 60 rue Wilson.
Sur la gauche, le Tabac-journaux vu ci-dessus / Même emplacement aujourd'hui . Image réactive

La rue du président Wilson débouche devant le pont de pierre sur la Galaure.

Dans son "Histoire de Saint Vallier" éditée en 1867, Albert Caise écrit :

- De temps immémorial, on voyait au dessus de la Galaure, un pont d'une seule arche, établi pour le passage du Grand Chemin Royal de Lyon à Marseille.

Ce pont qui existait déjà à l'époque Romaine, fut sans doute construit et reconstruit au fil des siècles et des crues du Rhône.

La Société Départementale d'Archéologie et de Statistique de la Drôme relève dans son bulletin de 1889 :

- Le 21 septembre 1842, les pluies recommencent violentes et continuelles. Le 25, un nouvel orage fond sur Valence, qui est frappé par la foudre en plusieurs endroits.

Tous les ruisseaux sont transformés en rivières.
A St Vallier, le pont sur la Galaure, qui avait coûté plus de 100 000 francs, est emporté le 26 septembre...

Histoire de Saint Vallier 1867

 

 

En bleu le tracé historique jusqu'en 1958.

En rouge la N7 après 1958.


Le pont de pierre sur la Galaure, au débouché de la rue Wilson, aux alentours des années 50.

" Le pont actuel fut édifié entre l'hiver 1810 et l'hiver 1811.
Renforcé en 1893 par une armature métallique pour le passage du tramway, le pont de pierre reprit son autonomie en 1902 après l'adjonction à ses côtés d'une passerelle métallique supportant les rails de la ligne de tramway.


Le pont sur la Galaure et la passerelle du tramway au début du siècle dernier.

Résistant à la crue de l'hiver 1937 qui endommagea sévèrement les berges de la rivière et sonna le glas pour la passerelle métallique du tramway,
il échappa de justesse aux bombes américaines du 16 août 1944 qui visaient le viaduc ferroviaire et ne fut que légèrement endommagé par des explosifs lors de la retraite allemande, à la fin du mois.


Avant 1958, l'embouchure de la Galaure et le pont de pierre sur lequel passe la Route Nationale 7.
Au fond on aperçoit les arches du viaduc ferroviaire.

Dans les années 196o, une grande longueur du parapet en pierre fut remplacée par une rambarde métallique afin d'élargir le pont..
Depuis 1970, les 3 arches de 13 m sont presque noyées, les travaux d'emménagement de la Compagnie Nationale du Rhône ayant entraîné une montée du niveau du Rhône de plus de 4 m.

Restauré en 1993, ce pont bi-centenaire continue de remplir son office, malgré les colères occasionnelles de la Galaure.

Source et extraits : Notice de Jean-Pierre SOUSTELLE
https://cartepatrimoine.ladrome.fr

Un second pont sur la Galaure est construit en 1958.
A partir de cette année là,  la N7 emprunte un nouvel itinéraire plus rapide par les quais du Rhône.


Cliché IGN 1961. Le second pont est construit en 1958, la Nationale 7 est détournée vers la rive du Rhône et l'embouchure de la Galaure.

Après le pont de pierre, on poursuit tout droit par l'avenue Désiré Valette, maire de la commune entre 1912 et 1941, qui nous entraîne sur le parvis de la salle de spectacle du même nom, à la façade classée "Art Déco".
Située face au champ de Mars, la salle ouverte au public en 1934, résiste au bombardement du 16 août 1944, à l'exception des vitraux de la façade principale, de la porte d'entrée et de la verrière sur le toit.

Rénovée après-guerre, cette salle de spectacles est toujours équipée de son plancher en bois inclinable, permettant une flexibilité d'utilisation peu commune.

Source et extraits : notice de Jean-Pierre SOUSTELLE
https://cartepatrimoine.ladrome.fr


On se rend compte que la route autrefois passait à quelques mètres de l'entrée de la salle.
Aujourd'huiun vaste parvis nous en sépare. Image réactive.

Au niveau de la croix de mission sur notre gauche, on gagne l’avenue Eugène Buissonnet, beaucoup plus large. Nous sommes dans les faubourgs de sortie de ville.


La croix de mission, érigée en 1847, marque l'ancienne limite sud de la ville. Remarquez les sabots de l'homme au premier plan.
Il fallait bien ça pour ne pas se crotter les pieds sur une route nationale boueuse. Même lieu actuel. Image réactive.

On quitte St Vallier par le long faubourg de l'avenue Buissonnet autrefois ombragée de platanes, pour rejoindre la jonction avec la Nationale 7, qui n'est autre que la déviation construite en 1958.


Échangeur routier à la jonction sud du tracé historique avec la toute nouvelle route nationale tout juste ouverte à la circulation,
si l'on en croit l'absence de marquage au sol.

Pour rejoindre la Nationale 7 actuelle, il suffit de suivre les panneaux en direction de Valence qui nous mèneront rapidement sur la 4 voies.
Pour les puristes qui souhaiteraient suivre l'ancien tracé jusqu'au bout, sachez qu' un sens interdit (dans le sens nord-sud) vous empêchera d'aller plus loin,
autrement que de vous perdre au milieu d'une petite zone industrielle, singulière façon de quitter St Vallier.

Le second tracé, la déviation de St Vallier.

Avant de quitter définitivement St Vallier, intéressons nous maintenant au second tracé, qui est en fait le tracé actuel et officiel de la RN7 depuis le début des années 60.
De la jonction où nous nous trouvons, prenons la direction de Lyon et de St Vallier centre, sur la droite.

A la fin des années 50, la nécessité de dévier les ruelles du centre ville se fit de plus en plus ressentir à St Vallier.
Le problème majeur se situait au niveau du pont sur la Galaure, véritable goulet d'étranglement de la circulation routière.
La construction d'un nouveau pont à l'embouchure de la Galaure en 1957, permettra d'y adjoindre une nouvelle route plus large et plus directe se substituant naturellement à l'ancien tracé étroit et sinueux.

Sur la gauche, se dresse la grande bâtisse des anciennes Filatures de vers à soie Baboin.

Ce bâtiment a été construit en 1861 à l'initiative de l'industriel Aimé BABOIN, natif de Saint-Vallier et alors propriétaire d'une usine de tulle à Lyon.
Il contenait des machines à tisser le tulle, mues par la vapeur et des salles d'élevage de vers à soie.
Le bâtiment est abandonné en 1878 lors du déclin de cette industrie dans la région.

Utilisé comme salle de spectacle, salle de sport, tonnellerie puis bureau d'architecte plus récemment, ce vaste bâtiment est aujourd'hui muré et propriété privée.

Extrait Notice de Jean-Pierre Soustelle.
https://cartepatrimoine.ladrome.fr

Nous voici rapidement à l'embouchure de la Galaure, sur le pont qui double l'ancien pont de pierre depuis 1958.


A l'embouchure de la Galaure, le nouveau pont, plus large, permet d'absorber le trafic de la route Nationale 7.
Remarquez au fond, le vieux pont suspendu qui traversait le Rhône jusqu'en 1970.

Nous voici Quai Bizarelli, sur la rive droite du Rhône.
La vue sur le fleuve est majestueuse. En face sur l'autre rive, c'est le département de l'Ardèche.


Cet ancien garage Peugeot était là bien avant la déviation.
Il est aujourd'hui à vendre, et je ne donne pas cher de sa façade vintage.


Photo borne Claude.K

Les maisons le long du quai, ont conservée la configuration des anciennes maisons de batelier des siècles dernier, le garage à bateau au rez de chaussée, l'habitation et le balcon à l'étage.


1958, la déviation vient juste d'être inaugurée. Le marquage au sol est encore inexistant.
Les vacanciers en caravane ne semblent pas regretter les ruelles exiguës du centre ville.
Le pont suspendu sur le Rhône sera remplacé en 1972.


Un aperçu du quai au début du siècle dernier. Vue prise du pont. Les hautes portes sur la gauche permettaient de faire rentrer les bateaux.
A cette époque, les vacanciers n'empruntent pas encore cette voie, les rails témoignent du passage du tramway.

Nous passons devant l'ancienne pile du vieux pont suspendu, dont il ne reste qu'un mur de soutènement aujourd'hui.
Partiellement détruit lors de la seconde guerre mondiale, il fut reconstruit et resta en fonction jusqu'en 1971.

Le projet de reconstruction d'un nouveau pont pour relier Sarras, intervient dans le cadre de l'aménagement de Saint-Vallier dès 1967.
Le chantier débute en 1971 par la démolition de l'ancien pont.
Le nouvel ouvrage, construit une centaine de mètre en amont du fleuve, ouvre à la circulation le 29 janvier 1972.


Lors de la seconde guerre mondiale, le vieux pont de 1835 est partiellement détruit.
Il sera reconstruit après guerre en attendant son remplacement par un pont neuf une centaine de mètres plus loin. Image réactive.

 

Nous retrouvons le giratoire nord qui fait la jonction entre les deux tracés et le départ vers la RN 86 par le pont sur le Rhône.
La boucle est bouclée. Fin de la déviation.
Reprenons notre parcours là où nous l'avions laissé, à savoir : aux abords de la zone industrielle, à la sortie sud de St Vallier.

 


La suite de l'étape


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Rendez-Vous Nationale 7 @2017 mise à jour 2022