C'est en 1837 que la canal latéral à
la Loire a été ouvert à la navigation entre
Digoin et Le Guétin (à environ 10 km au sud de Sermoise)
et jusqu'à Briare en 1838.
La construction du canal, compte-tenu de l'ampleur des travaux
et des techniques et matériels de l'époque dura
16 années.
La mise en service du canal attira une partie importante du trafic
de la Loire (400.000 tonnes), favorisant ainsi le développement
de Plagny, autour de la sucrerie, puis de la tuilerie.
En 1866, plus de 900.000 tonnes transitaient par
le canal.
Il fut alors décidé de l'aménager pour en
augmenter le gabarit en 1890.
Ces travaux furent terminés en 1898, offrant
la possibilité aux bateaux fréquentant les grands
canaux du Nord et de l'Est de naviguer jusqu'à Briare en
empruntant le fameux pont-canal, ouvert à la circulation
des bateaux dès 1896.
La majorité du trafic se faisait grâce au halage
humain et animal. Puis, grâce aux évolutions technologiques,
apparut la traction mécanique.
Le halage animal perdura jusqu'en 1972...
Aujourd'hui, les bateaux commerciaux ont faits place aux
bateaux de plaisance.
Sources : http://lasermoisienne.fr/index.html
En route -
La route actuelle a été rehaussée
et surplombe aujourd'hui la rue principale du bourg.
Une déviation aérienne en quelque sorte.
Le tracé original de la route nationale 7 passait évidemment
aux pieds des maisons en contrebas.
La rue existe toujours et il est encore possible de l'emprunter
sur 150 mètres.
L'entrée du Pays.. comme on disait avant. Même
point de vue aujourd'hui. Image réactive.
Le café du canal en bordure le l'ancienne route, ici le
temps s'est arrêté.
L'auberge "A l'ami Ernest", bon accueil, bonne table,
bon gîte disait la pub.
Aujourd'hui c'est un peu moins vrai. Image réactive.
Plus tard, l'Ami Ernest deviendra l'hôtel du Nivernais.
Image réactive.
Il reste des traces de l'ancienne activité de cette
bâtisse.
Café -Tabac pour le conducteur, station service
Antar pour l'automobile. Remarquez dans le fond, une station Azur.
Image réactive.
Vue vers Nevers, la poste. Image réactive.
Entrée sud de Plagny, vue en direction de Nevers, station
Azur. Image réactive
|
A la sortie de Plagny, une passerelle piétonnière
surplombe et franchit la route :
- 4 avril 2003. Un pont entre deux lycées
:
L´inauguration de la passerelle commune
aux lycées de Challuy et Plagny marque la collaboration
entre deux établissements à vocations agricole
et rurale.
Le Conseil régional de Bourgogne a financé
la réalisation d´une passerelle au-dessus de
la route nationale 7, afin de permettre aux élèves
des lycées agricoles de Plagny et de Challuy, de
traverser sans danger, ces deux lycées ayant des
structures communes d´hébergement, de restauration
et de sport. Extrait du site : REUSSIR MACHINISME
Poursuivons.
Le carrefour suivant réserve quelque
surprise à l'automobiliste distrait.
Voila-t-y pas que notre route vire subitement à gauche,
sans crier gare.. ou presque..
C'est que l'autoroute A77, tout proche, ou plutôt
ici son prolongement après Nevers (voie express RN
7), cherche une nouvelle fois à brouiller les pistes. |
Bon alors on résume !!
Il y a donc cette nouvelle N7, en fait une voie express dans le
prolongement de l'A77 qui contourne Nevers, mais aussi toutes
les bourgades suivantes ..Challuy, Sermoise, Plagny, Magny Cours.
Il y a l'ancienne N7, rebaptisée D907 et que nous suivons
depuis le début de cette étape.
Il y a enfin, la N7 originelle, le tracé d'avant les années
1950, qui se confond la plupart du temps avec la D907, mais qui
parfois peut prendre le nom de Route de Paris.
Comment donc retrouver l'itinéraire original
de la route bleue dans tout ce fatras ?
La D 907/N7 jouerait-elle avec les nerfs du conducteur ?
Comme souvent avec notre route, il ne faut pas
chercher bien loin. Son parcours est en général
rectiligne et traverse les agglomérations.
Si la route se met à dévier brusquement, c'est qu'il
y a eu modification de son tracé originel.
Une vue aérienne confirmera ce précepte.
|
La route rectiligne est en fait balafrée par la voie
express. Photo ci-contre réactive. (photo Noir
et blanc 1957)
Aujourd'hui, le parcours est respecté sur 250 mètres
rectilignes et s'interrompt avant le virage, barré
par la voie express N7.
Un peu avant d'amorcer un virage, l'ancienne route rectiligne
est arrêtée par le talus de la voie express.
(photo Claude.K)
|
Revenons sur nos pas, franchissons les voies de
la nouvelle N7 et prenons la direction de la peu engageante Chaume
des Pendus.
Nous récupérons rapidement l'ancien
tracé de la route au niveau d'un portail fermé qui
semble protéger l'ancienne parcelle de la voie mythique.
L'ancienne route rectiligne réapparaît de l'autre
côté de la voie express A77/RN7. Photo Claude.K
En route -
Un peu plus loin, quelques maison forment le lieu-dit
"La Chaume des Pendus".
Voila bien un nom qui pourrait servir de titre pour un film d'horreur
de série B ou un roman policier. En tous les cas, pas question
d'y tomber en panne en pleine nuit. ;-)
En fait, les Chanoines de Challuy avaient droit
de Haute Justice et l'on trouvait ici les "Fourches Patibulaires".
Gibets et Potences ornaient donc ce paysage champêtre, et
les pendus restaient exposés à la vue des passants
en guise de bienvenue au pays.
Une belle réclame peinte pour les sous vêtements
Rasurel.
(Photo Claude.K juin 2016)
Peinture Valentine. Photo Claude.K
Hmm !! Courte paille à 18 km en direction de Nevers.
Il s'agit du Courte Paille de Pougues les Eaux. Photo JF Lobreau
La route de Lyon continue rectiligne, bordée
sur la gauche par le parc et le bois de Faye, et sur la droite
par la nouvelle N7.
Certains clichés Google, montrent la construction de la
future voie express, mise en service en 2013.
Sur notre droite, la voie express RN7. Et en 2009 lors de
sa construction. Image réactive.
Au niveau du virage, bien que rien ne soit indiqué,
nous sommes à la Croix des Bois.
Impossible de trouver une carte récente répertoriant
ce lieu, mais la carte d'état major de 1840 fera l'affaire.
Attaque d'une diligence par d'ancien soldats.
Gravure 18e siècle, Paris, Bibliothèque Nationale
de France
|
Au XVIIIe siècle,
ce secteur, appelé "La croix des Bois",
est réputé très dangereux .
Non pas que le voyageur risque de s'y rompre les os sur
un chemin pourtant mal dégrossi, miné par
les pluies, ravagé par les profondes ornières
que tracent les roues des nombreux chariots, diligences,
et autres malles poste.
Non, en ce temps là, ce qu'il faut
craindre ce sont les bandits de grand chemin, les brigands,
mendiants et vagabonds en tous genre qui ont trouvé
refuge dans les bois alentours.
Déjà au XVIIe siècles
il est pour habitude que les soldats en garnisons dépouillent
et assassinent les voyageurs.
Les déserteurs sont les plus à craindre, ils
n'hésitent pas à s'allier aux mendiants ou
même à la population riveraine qui vit dans
le dénuement le plus complet en ces temps de famine,
pour délester de quelques pièces les malheureux
voyageurs ayant eu l'audace de s'aventurer sur les routes
du royaume.
En 1664, malgré une ordonnance du tribunal
de justice qui autorise "quiconque qui viendrait à
surprendre sur la route de St Pierre le Moutier à
Nevers, un voleur de grand chemin, à le capturer
et à l'amener sur le champ en prison", le secteur
de la Croix des Bois reste le théâtre de nombreux
crimes de sang.
Afin d'améliorer l'image de la prévôté,
et aussi d'assurer la sécurité des voyageurs,
ordre est donné à la maréchaussée
d'arpenter quotidiennement la route à cheval de St
Pierre le Moutier à Nevers et d'y inspecter les tavernes
des villages.
Six archers sont affectés à cette tâche.
Les bois qui longent la route sont coupés d'une quinzaine
de toise (30 mètres environs) aux endroits jugés
le plus dangereux, afin de dégager la vue des usagers
de la route.
Un siècle plus tard, des procès
verbaux attestaient toujours d'agressions de voyageurs à
la Croix des Bois.
Aujourd'hui... évitez tout de même le pique-nique
en bordure du bois on ne sait jamais...
Certaines légendes ont la vie dure.. ;-)) |
En route -
Depuis la construction de l'A77 et de son prolongement,
le secteur est profondément chamboulé.
La D907 franchit une nouvelle fois la 4 voies.
Mais on peut encore aisément deviner le tracé de
l'ancienne route.
Venant du Nord, la D907 longe la voie express avant de la
franchir à nouveau,
en direction du sud. Image réactive avec un cliché
de 1957.
Au croisement des 2 routes nationales 7. L'ancienne et la
nouvelle.
Après le pont, c'est le hameau de la Vieille
Poste avec son ancienne poste située dans la côte
en bordure de route.
On s'en grille une ??
En route -
Le bourg de Magny Cours est dévié
depuis 1957. Auparavant, la route nationale 7 traversait le centre
du village.
A la bifurcation nous continuerons tout droit par la bien nommée
Rue de Paris, afin de traverser l'agglomération, sur les
pas du tracé originel.
Cliché aérien de la traversée de Magny
Cours. Les flèches indiquent le sens Nevers vers Lyon.
Deux tracés au choix : par le centre du bourg (blanc) ou
par la déviation de 1957 (jaune).
La bifurcation à l'entrée de Magny Cours. (Photo
Claude.K)
Magny-Cours Km 0245
L'entrée du bourg par la rue de Paris. (Photo Claude.K)
Le village n'offre pas vraiment d'intérêt
pour le voyageur de passage, hormis celui de parcourir le tracé
originel de la RN 7.
Il conserve pourtant son authenticité et possède
une belle collection de publicités peintes et de plaques
émaillées.
"Perrier l'eau qui fait Pschitt", ce slogan donnera
naissance à la marque Pschitt Orange ou Citron. Photo Claude.K
Au dessus (fond bleu) une publicité pour un coiffeur puisqu'il
est question de cheveux...mais rien de bien identifiable aujourd'hui.
Sur un autre pignon de mur à droite, une
réclame pour Dubonnet, une des publicités murales
les plus récurrentes du bord de route.
Après ce matraquage publicitaire, le voyageur arrivé
à bon port n'avait d'autre choix que de commander inconsciemment
"du Bo, du Bon, Dubonnet" pour l'apéro du soir.
Le lierre commence à recouvrir partiellement la publicité.
Photo Claude.K
En face, le mur d'un corps de ferme collectionne
quelques réclames d'époque dont une pour Frigéco
ou pour l' Hôtel de France à Nevers, cela bien
avant sa fermeture définitive.
Quelques réclames d'époque sur ce corps de ferme.
Image réactive.
Cadastre Napoléonien 1809 - 1857 : Cours-sous-Magny
est rattachée à Magny-en-Rosiers en 1830.
La nouvelle commune prend le nom de Magny-Cours.
Le village ressemble à un de ces petits
bourgs de l'intérieur de la côte Normande où
se succèdent fermes, murets de pierres, prés et
vergers.
La toponymie des rues nous renseigne sur la géographie
: rue de Paris, rue du vieux Magny, ou sur la nature des activités
qui s'y déroulaient autrefois : rue du relais de poste,
rue des parsonniers (une communauté agricole au Moyen Âge),
rue du fournil, rue du lavoir ou encore rue du puits.
Place de la Forge, l'hôtel restaurant La Renaissance.
Image réactive.
Place de la Forge, L' Hôtel Restaurant "la
Renaissance" toujours en activité, occupe depuis près
d'un siècle les locaux d'un ancien relais de poste du XIXe
siècle.
La Renaissance, vue en direction de Nevers. Image réactive.
Au carrefour, pas moins de 3 plaques Michelin nous
rappellent qu'avant 1960, la N7 traversait le village de Magny.
Les plaques Michelin aux coins de la place de la Forge. Image
réactive. Photos plaques Claude.K
Au stop devant l'actuelle pharmacie, poursuivons
à gauche comme nous l'indique l'une des plaques.
La rue du vieux Magny est la rue commerçante où
certaines enseignes, mêmes si elles ont changées
de nom, exercent toujours leur métier depuis plus de 100
ans.
Par contre ne cherchez pas à manger au restaurant du Lion
d'Or.
On y mange plus, mais l'enseigne perdure. Photo Claude.K
Vue de la Grande Rue, en direction de Nevers.
On remarque au fond l'enseigne du Café du Lion d'or, ainsi
qu'une belle réclame pour Perrier, et toujours notre coiffeur.
Image réactive.
La ville laisse vite place à la campagne,
toujours avec cette vague sensation d'être au milieu du
bocage Normand.
Au prochain Stop, au niveau de l'ancienne station essence, la
rue retrouve l'actuelle D907.
Vue en direction de Nevers. Jonction sud de l'ancienne route
(à gauche) avec le D907 (à droite). Photo Claude.K
Voila bientôt 60 ans que le tracé
s'est détourné du centre de Magny Cours.
L'occasion pour nous de partir maintenant à la découverte
de cette déviation. Retour à la "bifur",
avant Magny-Cours.
Cette fois-ci, continuons sur la D907 et laissons
sur la droite, la Rue de Paris.
La signalisation n'a pas encore suivi, mais nous sommes
bien sur la D907, ancienne N7 depuis 1957.
Depuis 2013-2014 une nouvelle nationale 7 a vu le jour. (visible
au fond du cliché)
Les panneaux suivront sans doute la mise à jour...
Un large panneau publicitaire nous rappelle au bon souvenir
du Circuit Automobile de Magny-Cours.
Si dans le bourg aucune référence n'y fait allusion,
c'est pourtant ici que se situe le célèbre circuit
de "Nevers Magny-Cours" qui accueillit de 1991 à
2008, le Grand Prix de France de Formule 1 .
Un peu d'histoire :
Le premier circuit, une piste de karting de
510 mètres de long, est créé par Jean Bernigaud,
maire de Magny-Cours et propriétaire du terrain.
Une seconde piste de 2000 mètres de long est inaugurée
en 1961, c'est le circuit Jean Behra (du nom du pilote français
décédé en 1959)
En 1986, le conseil général de
la Nièvre rachète à la famille Bernigaud
le circuit qui fait alors 3850 mètres.
Un nouveau parcours de F1 est tracé et la piste est homologuée
en 1989. Le circuit va alors accueillir les épreuves
Françaises de F1.
La compétition du Bol d'or s'y déroule également
à partir de 2000.
En 2005, le circuit est en faillite. En 2009
le Grand Prix de France est suspendu faute de promoteur.
A sa charge, le circuit est isolé en
pleine campagne Nivernaise.
Les rares infrastructures hôtelières ne suffisent
pas à héberger les nombreux spectateurs qui doivent
emprunter des routes embouteillées les jours de grands
événements sportifs et se loger loin du circuit.
Depuis 2010 l'autoroute A77 permet de désenclaver le
circuit sur lequel se déroulent toujours pas moins de
17 épreuves annuelles.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Circuit_de_Nevers_Magny-Cours
Mais si vous avez le temps passez donc y faire un tour.
http://www.circuitmagnycours.com/
Embouteillage sur la Nationale 7 dans le sens nord /sud.
Jour de manifestation sportive au circuit, départ en
vacances ou accident de la route ?
Mur peint pour un établissement hôtelier.
A la jonction sud des deux tracés.
La D907 rejoint rapidement l'ancien tracé.
A la jonction, on y trouve encore l'aire de l'ancienne station
Avia et quelques belles publicités peintes qui prouvent
que le secteur a connu des jours plus heureux.
L'ex station service à gauche, et son kiosque satellite
à droite.
Les plaques de cuves prouvent même que c'était
une ancienne station BP.
Des jours plus heureux, le secteur va peut-être en connaître
à nouveau.