ETAPE 11 : de Chonas l'Amballan km 500 à Tain l'Hermitage km 550

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Chonas l'Amballan [ départ de l'étape] - Auberives sur Varèze - Péage de Roussillon - St Maurice l'Exil - Roussillon - Salaise sur Sanne - Chanas

Cette 11e étape débute à 500 km de Paris, à hauteur du Motel du Km 500 sur la commune de Chonas l'Amballan.
Nous sommes dans le département de l'Isère (38) en Région Auvergne-Rhône-Alpes.

Rappel : Suite au déclassement de la route nationale 7 par la réforme 2005 : dans tout le département de l'Isère, l'ancienne RN 7 a conservé sa numérotation de N 7.

http://routes.wikia.com/wiki/Réforme_de_2005

Nous nous situons donc à mi-chemin de notre périple.


Point de départ de la 11e étape


En Route -

Avant de partir, jetons un œil sur la boutique "épicerie fruit et légumes", au rond point, qui derrière un bardage récent cache une architecture en demi-rotonde.. ça vous rappelle quelque chose ??


Vue en 2010 : Le Bar - Grill sur le Pouce, sans bardage, devenu aujourd'hui épicerie. Image réactive.
La rotonde ne trompe personne, il s'agit effectivement d'une ancienne station BP.
Illustration d' Yves Delfo représentant l'univers BP à Chonas L'amballan, vers le milieu des années 1950.


Chonas l'Amballan Km 500 - La station BP en bordure de route nationale 7. Derrière, le camping des Tilleuls.

C'est parti en direction de la grande bleue. La route, rectiligne sur plusieurs kilomètres, traverse une plaine.
Sur la gauche on aperçoit l'autoroute du sud, qui après Lyon a modifié son appellation de A6 en A7.

Des bornes N7 authentiques balisent notre route, ici la borne du km 16, puis la borne du km 17.
Elles indiquent la distance parcourue depuis la frontière du département de l'Isère.


C'est sympa d'avoir conservé le look des anciennes bornes kilométrique . Ici la borne 16 km.

J'aime les casses automobiles.
Ces amoncellements de vieilles carcasses, souvent malmenées durant leur vie, qui finalement se retrouvent un jour abandonnées au fond d'un terrain vague, rongées par la rouille, mutilées par le temps, oubliées de tous.
Quel plaisir mystérieux que de parcourir les allées de ces cimetières où les ailes embouties et la tôle froissée s'entremêlent, silhouettes fantomatiques comme autant de monuments funéraires torturés.
Plaisir tout en retenu, presque intime, où l'on se risque parfois à jeter un œil indiscret au travers d'un pare brise ou d'une vitre brisée et à imaginer ce que ces vieilles dames vécurent avant de terminer leur vie en ces lieux.


Ancien cimetière de voiture, le long de la nationale 7

A l'entrée d'Auberives sur Varèze, un panneau indicateur nous informe d'une pente à 8 % sur une distance de 700 mètres environ. Prudence donc..

 

Auberives sur Varèze Km 0503.

Dans la descente sur la droite, un muret laissait apparaître une publicité peinte pour Suze.
Le muret sera repeint en 2009.


Les premières publicités peintes pour Suze Gentiane apparaissent à l'aube des années 1920.
Celle-ci a disparu en 2008. Image réactive


Dans le sens de la montée, le ravalement a ici aussi effacé une publicité murale. Image réactive.

Dans le bas de la côte, là où l'on retrouve quelques maisons en bordure de route, nous voici quartier de Parassat.
Le nom de ce quartier au nord de la Vareze, remonte à l'époque lointaine des diligences.
Les postillons avaient pris l'habitude de lancer leurs attelages au grand galop dans la descente, criant aux passagers "Parou lou Sas" (Paré aux sacs, attention aux sacs)
car la région regorgeait alors de brigands Auberivois, très redoutés des voyageurs.
On dit même que le célèbre Mandrin avait son repère proche de Reventin.
Quoi qu'il en soit, une fois les malandrins éloignés, on pouvait alors, sans danger, marquer l'étape à Parassat.


Au début du siècle dernier, on ne manquait pas de venir dans les auberges de Parassat à l'occasion de noces ou de banquets. Image réactive.
Aujourd'hui , comment dire... le quartier est moins vivant.


Café Restaurant Clémaron, croisement des routes de Marseille et de Cour. Image réactive.


Photo Claude.K

On poursuit notre descente, jusqu'à atteindre la rivière Varèze que l'on franchit aujourd'hui par "Le pont Napoléon" construit au XVIIIe siècle.

Cet ouvrage de pierre, qui remplace un ancien passage à gué, possède la particularité d'être doublé par un gué dallé sur toute la largeur de la rivière.
Gué dallé qui peut être aperçu du parapet, si le niveau de la Varèze n'est pas trop haut.

La construction du pont modifiera le tracé de l'ancien chemin Royal.

Sources et extraits : http://auberives.free.fr


Le pont sur la Varèze et le gué dallé. Image réactive. Photos Claude.K

Nous reviendrons dans un moment sur ce tracé historique de la route royale. Mais dans l'immédiat poursuivons par la route nationale.


Photo Claude.K

Après le pont sur la Varèze, la route, arrivée à son point le plus bas, entame cette fois une forte côte à 10% qui nous mènera au centre du bourg, véritable village-rue au trafic routier incessant,
du moins jusqu'au début des années 60 et de la mise en service de la section Reventin-Vaugris/ Péage de Roussillon de l'autoroute du Sud.


La rue principale d'Auberives sur Varèze tout en montée. Les habitants de la commune doivent avoir de bons mollets.
On remarque également que les couches successives de bitume, au fil des années, ont relevé le niveau de la route jusqu'à recouvrir les marches.
Image réactive.

Le nom de la ville, Auberives, vient du latin "alba ripa", qui veut dire "Rive Blanche".
Cette blancheur atteste de la présence de kaolin dans le sol, c'est pourquoi la poterie fut une des activités principales de l'époque antique à nos jours.
Blancheur qui contraste vivement avec la noirceur des façades en pisé des maisons de la rue principale.


Beau lettrage pour cet établissement du centre ville, aujourd'hui fermé.

Gentiane Suze. Photo JF Lobreau

Le secteur du centre bourg, aujourd'hui moribond, pourrait être un peu plus attrayant ...
Allez m'sieur le Maire, un ptit effort :
Faites enlever les vilains panneaux publicitaires actuels, et faites restaurer, par un peintre en lettre, l'ancienne publicité murale pour la Suze, ainsi que le lettrage de l'hôtel en face désormais fermé.
Réintroduisez, pour le fun, l'ancienne cabine téléphonique à proximité de la pub Suze et installez sur la placette, aux beaux jours, une buvette... quelques tables et des parasols colorés.
Affichez quelques panonceaux explicatifs sur l'historique de la ville.
Manque plus que d'apposer l'ancienne plaque de cocher restaurée, et vous aurez un bon spot où les amoureux nostalgiques de la route nationale 7 viendront photographier leur voiture ancienne sous la pub Suze, devant la cabine téléphonique,
avant de se désaltérer et manger une frite sous un parasol de la placette située entre la route nationale et la route impériale.

Arrivé au sommet de la côte, la Grande Rue alterne pentes douces et faux plats, jusqu'à la sortie de l'agglomération.


Sortie d'Auberives, vue en direction de Péage de Roussillon.


Un mur peint difficilement déchiffrable aujourd'hui, mais avec un peu d'attention on décrypte une rare pub pour le Cognac Henessy.


En direction de Vienne, plus aucune trace d'un mur peint Antar qui conservait quelques belles touches colorées. Image réactive.


Sortie sud d'Auberives en route vers Péage de Roussillon. Image réactive.

Petite Variation par la Route Impériale

Avant de poursuivre notre voyage, revenons un instant sur le tracé historique de la première route, celle d'avant la construction du pont sur La Varèze.


Retour au pont


De cette vue aérienne en direction du Nord, on distingue bien les deux tracés de la route

La route historique :

Les cartes d'état major du XIXe siècle attestent du franchissement de la rivière par un gué.
A l'époque, la route passait à l'Est de notre actuelle nationale. Il s'agit de l'étroite route en contrebas : dénommée route Impériale.
Il faut imaginer ici une rue avec rigole centrale, serpentant dans le petit centre ville qui concentrait alors l'essentiel des commerces.

Vous ne pourrez manquer dans la côte, le cadran solaire sur la façade d'une ancienne maison restaurée.
Il s'agit du relais de la poste aux chevaux. D'après le site Internet de la ville, un second relais se situait un peu plus haut à la sortie du village sur la route du Péage de Roussillon.


L'ancien relais de poste et son cadran solaire, route Impériale. Photos Claude.K

La route impériale passe ensuite devant la minuscule place de l'église et poursuit son cheminement jusqu'à rejoindre l'actuelle route nationale.
Nous nous retrouvons donc rapidement à la sortie d'Auberives sur Varèze.


La route Impériale au niveau de l'église. Photo Claude.K

En route -

Une centaine de mètre après Auberives, sur la droite, voici l'hôtel et le Camping "Des Nations".
Deux institutions en place sur les bords de la nationale 7 depuis plusieurs générations.
N'hésitez pas à les soutenir en vous y arrêtant.


Hôtel Restaurant des Nations, version vintage. Image réactive.

A quelques mètres de là, l'hôtel du Dauphin a quant à lui abandonné définitivement le tourisme et s'est reconvertit en résidence d'appartements meublés.


Un peu en retrait de la route, l' ex hôtel du Dauphin. Image réactive.

On poursuit notre route toujours jalonnées de bornes kilométriques, aujourd'hui faites du plus beau plastique...


Borne du Km 21 avant son remplacement par une borne en plastique. Photos Claude.K-2016.
Mais comme dit la chanson : "le plastique c'est fantastique"...

S'il est certain que nous recherchons la nostalgie à chaque mètre de la nationale, ce n'est pas une raison pour penser qu'il manque la lettre S, à l'enseigne IMCA sur notre gauche.
Ici rien à voir avec la défunte marque automobile. Il s'agit de l'entreprise de carrelage IMCA sur le bord de route depuis 1967.


L'entreprise Imca et la borne du km 22.


Et une station de fermée ... à la suivante ! Actuelle et 2008. Image réactive.


Mur peint Atlantic. Photos Claude.K 2016. Image réactive.

Dans notre série : "On en apprend tous les jours"

Aujourd'hui la marque "Atlantic".

Une publicité peinte d'un autre âge qui sent bon le temps des vacances...
L'Atlantique et ses plages de Vendée, ses criques de Bretagne, ses îles de Ré ou d'Oléron, sa côte landaise…
Mais, il ne s'agit pas ici d'une réclame pour une agence de voyage ! Car l'Atlantic, dont il est fait promotion, se trouvait jadis dans les foyers des années 1950 et 1960.

L'Atlantic, c'est une machine à laver. Symbole des trente glorieuses.
Si la consonance de la marque sonne anglo-saxon, il s'agit pourtant bien d'une ancienne marque française, fruit de la collaboration de Jean Esswein, natif de Vendée ( ce qui explique cet amour de l'Atlantique)
et de George Henry, ingénieur… d'Outre-Atlantique.
Le Vendéen et l' Américain ont flairé ce besoin d'équipements des ménages.
Atlantic fut la première marque 100 % française de machine à laver le linge après avoir fabriqué… des pièces détachées pour l'automobile.

Le Slogan de la marque est encore bien visible ici : La machine à bien laver.

Atlantic perdra son nom, racheté par Thomson, qui fusionnera par la suite avec Fagor.

Sources et extraits : Réclames d'Antan, La voix du Nord, article de 2014.

En route -

A l'approche de la ville du Péage de Roussillon un panneau nous informe d'une nouvelle pente à 10%.

" C'est à ce bourg que le soleil de la Provence fait sentir au voyageur les effets de sa douce influence.
Ses rayons dissipent les brouillards qui couvrent fréquemment la route.
Le ciel se colore d'un azur plus vif, et les campagnes riantes semblent s'animer d'une nouvelle vie. L'horizon s'éclaircit."

Extrait du Guide du Voyageur en France 1830-1831.

St Maurice l'Exil

Mise à part le panneau d'agglomération, nous ne verrons rien de la commune de St Maurice l'Exil, ci ce n'est l'amorce de la descente d'un toboggan à 10 %


Attention ! ça va descendre ...

500 mètres de descente abrupte sur 2 x 1 voie, ce qui veut dire que si vous remontez la côte, il vous faudra patienter derrière les véhicules lents.


Dans le sens de la montée, si vous êtes derrière un vélo ou une caravane, vous aurez tout le temps d'admirer le paysage...
En l'occurrence ici une peinture murale Vichy recouvrant une pub Cognac.


Photo Claude.K

Le Péage de Roussillon Km 0507


Après Vichy... une publicité Perrier, aujourd'hui bien cachée derrière la haie. Image réactive.
Photos Claude.K


Borne 24 km dans la descente vers le centre ville. Photo Claude.K

 

S'il est difficile de connaître exactement les origines de la ville, principalement par manque de documentation, on sait tout de même que la ville de Péage de Roussillon tire son nom de la redevance perçue par le seigneur de Roussillon.

Cette taxe, pas encore "éco", concernait les personnes, les animaux et les marchandises passant sur le territoire du seigneur.

Du fait de cette situation de péage, au fil des siècles, la ville devint une importante cité commerciale qui vit naître le long de la grande route, future Route Nationale 7, de nombreuses boutiques et ateliers.

Au XIXe siècle Le Péage comptait plusieurs fabriques de soie, des poteries, des huileries et tirait ses revenus principalement de la culture de la vigne et des arbres fruitiers.

Au sortir de la grande guerre, de grandes sociétés installèrent leurs usines au Péage, insufflant à la petite cité commerçante un renouveau industriel.

A la fin du XXe siècle, la ville en perte d'activité, comme beaucoup d'autres en France, vivra au rythme des baisses de production, des fermetures d'entreprises et des reclassements de personnel.

 

 

 

Sources et extraits : https://www.le-peage-de-roussillon.fr


Cliché de 1968, l'arrivée Au Péage de Roussillon. Image réactive.
Aujourd'hui la Nationale modifie son tracé en passant par un rond point, ce qui occasionne un court délaissé.


Sur la gauche du rond point, dans le sens Nord-Sud, l'ancienne Nationale 7 délaissée sur 120 mètres. Photo Claude.K

La fin de la pente à 10 % appelée Montée de Louze, correspond à peu près à l'entrée dans la rue de la République, ancienne "Rue Grande".
Du fait de l'étroitesse de cette rue et devant l'augmentation du trafic routier, la ruelle, pourtant artère principale, est passée en sens unique dans notre sens de circulation, et porte aujourd'hui le numéro de D1007.

Le retour se fait par une rue parallèle, l'avenue Jacques Prévert, qui porte le numéro de N7.


La Rue de la République / N7. Image réactive.
A l'époque on circule encore dans les 2 sens, les plaques Michelin et le panneau de direction en témoignent.
Pendant que le facteur extrait le courrier des sacoches de son Solex, devant l'épicerie des Docks Lyonnais, un agent au centre du carrefour gère la circulation.


Aujourd'hui, à défaut de quartier animé , il nous reste quelques fresques
qui donnent le change... Photo Claude.K

 

En 1958, est mise en service la déviation qui contourne l'agglomération de Péage de Roussillon.

Sur 2 x 2 voies, cette section rapide, d'environ 6 km dont l'usage est encore gratuit à l'époque, est gérée par la SAVR (Société de l'Autoroute de la Vallée du Rhône) qui deviendra en 1973 Autoroutes du Sud de la France (ASF).

En 1963, la déviation est intégrée au tracé de l'autoroute A7 et la section devient à péage.


Le 7 décembre 1981, un camion fou n'ayant pas respecté l'obligation d'utiliser la déviation, viendra s'écraser dans le centre-ville, provoquant entre autres, la mort de 6 personnes.

Extrait du journal Le Monde :

Six morts, dix-huit blessés, tel est le bilan définitif du grave accident qui s'est produit le samedi 5 décembre, en milieu d'après-midi dans l'artère principale de la cité ouvrière de Péage-de-Roussillon dans l'Isère.

Vers 16 heures, un poids lourd, immatriculé en Espagne, descendait la côte de Louze (déclivité 11 %), située à l'entrée de l'agglomération. C'est à ce moment que les freins du véhicule lâchèrent. Le conducteur ne put éviter la collision avec une rangée de voitures. Un incendie se déclarait aussitôt après la collision et se propageait à un magasin de chaussures.

A l'intérieur, deux personnes ont péri carbonisées, dont le gérant du magasin, M. Maurice Pérard, qui avait auparavant assuré l'évacuation d'une vingtaine de clients par l'arrière-boutique. Quatre autres personnes qui se trouvaient sur le trottoir ont trouvé la mort au moment des chocs. Les dix-huit blessés souffrent soit de brûlures, soit de traumatismes.

L'accident a provoqué une très vive émotion dans une agglomération, où la population et les élus ont, à maintes reprises, signalé le danger que représentait le trafic sur la RN 7.

A la Une du Parisien.


En route -

Qu'est-ce qui fait qu'au Péage de Roussillon la magie n'opère plus ?

J'entends par là, la magie des vacances qu'évoque à lui seul le terme de Roussillon. La Provence, les arbres fruitiers, les platanes, les cigales...
La ville a perdu en authenticité, du coup, même l'étroite rue principale, pourtant poumon économique de la ville, laissera indifférent le plus attentif des observateurs.


Devant l'Hôtel du Commerce, vue en direction de Roussillon. Même vue aujourd'hui. L'Hôtel est fermé. Image réactive.

Tout de même, en fin de rue, une petite récompense attend le voyageur en mal de nostalgie.
Un beau garage à l'architecture art déco, avec totem et moulures, le Mondial garage, présent depuis les années 1920.


Mondial Garage, cent ans de présence sur le bord de la Nationale 7. Photo Claude.K


Architecture Art Déco, pour le Mondial Garage - Station Shell des années 40


Un dernier coup d’œil en arrière, vers les années 1940. On aperçoit la station Shell. Image réactive.


Borne Atypique, indiquant très précisément "Les Sablons" à 6 km 287 m (photo borne JF Lobreau)

Presque sans nous en rendre compte, au carrefour suivant, voici la commune de Roussillon.

Roussillon km 0510

Nous sommes ici à Roussillon en Isère, à ne pas confondre avec Roussillon en Provence.


Si la publicité Martini a définitivement disparu ainsi que le mur qui la supportait, la borne a été préservée. Image réactive.

Roussillon, à l'origine du 1er janvier pour tous !!!

C'est l'office du tourisme qui le dit.. mais les historiens aussi... 

Le 9 août 1564, c'est à Roussillon que le roi Charles IX signa l'Édit qui ordonnait que l'année commençât le 1er janvier dans tout le royaume de France.
En 1582, le pape Grégoire XIII fit appliquer cette décision à tous les pays chrétiens.

Avant, selon le lieu où l'on se trouvait, le calendrier ne débutait pas toujours le 1er janvier.
À Lyon, l'année commençait le 25 décembre, mais un peu plus au sud à Vienne, c'était le 25 mars. Ailleurs, c'était à Pâques, ou à la Trinité.

En vérité le roi ne fit que confirmer l'article 39 de l’Édit de St Germain de 1563, mais il fut effectivement promulgué à Roussillon par le Jeune roi de France Charles IX,
le 9 août 1564 lors de son grand tour de France organisé par sa mère Catherine de Médicis.


Quelques garages de quartiers au sortir de la ville, parfois transformés, parfois conservés.


Seules quelques inscriptions subsistent sous la marquise de cet ancien garage. "Electricité Automobile"
Merci à François (d'Annonay) pour son œil acéré


Enseigne et façade délicieusement "années 70" . . Pourquoi ne pas y faire étape ?

En route -

De la ville de Roussillon, nous n'en verrons qu'un triste faubourg, bordé de platanes certes, mais finalement pas très folichon.


Le quartier des cités, entre Voie ferrée et route Nationale 7.

Plus loin, le quartier des cités est plus intéressant.
Il nous ramène au début du siècle dernier, à l'époque ou les grandes sociétés industrielles construisaient des zones résidentielles destinées à loger les ouvriers à proximité de leur lieu de travail.

Au début du siècle dernier, les Usines Chimiques du Rhône (S.C.U.R.), qui deviendront par la suite la société Rhône-Poulenc, s'implantent d'abord sur les communes du Péage-de-Roussillon, de Roussillon puis de Salaise, trois communes rurales, essentiellement arboricoles.

A la fin de la première guerre mondiale, les nouvelles productions, la mise en route de fabrications en système continu, nécessitent une main d'œuvre de plus en plus importante.
Dans les années qui suivent, les usines façonnent le territoire par la construction de logements pour leurs ouvriers et cadres : le “Cantonnement” et les “Cités”.

Le Rhodia-Club voit le jour avec son stade, et sa piscine. Le quartier se développe entre la voie SNCF Paris-Lyon-Marseille et la Route Nationale 7 (RN7), puis il s'étend progressivement de l'autre côté de la RN7.

Des équipements collectifs (écoles, garderies) et des commerces s'installent à proximité pour répondre aux besoins des habitants.


La nationale 7 traverse le quartier des cités. Image réactive.

Si les premiers travailleurs logent dans les cantonnements, qui ne sont en fait que de simple baraquements, le personnel se voit par la suite attribuer un logement dans un quartier selon son origine et sa position hiérarchique dans l'usine.

Dans les années 70, Rhône-Poulenc se désengage de son patrimoine foncier, en vendant à bas prix aux particuliers les logements des Cités.
Puis Rhône-Poulenc cède l'ensemble du quartier à la ville qui se retrouve avec des rues en mauvais état, un réseau d'eau et d'assainissement à repenser, les réseaux d'alimentation en eau potable et d'assainissement des Cités étant imbriqués avec ceux de l'entreprise.
Un investissement supporté par la commune, alors que l'urbanisation lui a été imposée, de facto.

Les cités sont toujours habitées de nos jours et témoignent de l'aventure industrielle à l'origine du développement et de l'identité ouvrière du Pays Roussillonnais.

Sources et extraits : L'urbanisation autour des sites à risques ;
Fernand Francès, Adjoint au Maire de Salaise-sur-Sanne, chargé des bâtiments et des affaires scolaires
Plaquette office du Tourisme de Roussillon.

Sur la droite, après les cités, une petite curiosité sur les murs du fameux Rhodia Club, club omnisports créé en 1920 pour les familles ouvrières des cités.
Il s'agit d'une exposition sur les "cantonnés de Salaise sur Sanne", cette main d’œuvre étrangère réquisitionnée dans les colonies lors de la première guerre mondiale
pour continuer à faire tourner les usines françaises, alors que la plupart des hommes étaient mobilisés sur le front.

Une fresque constituée de 3500 photos sur carreaux de faïence témoigne de la vie des habitants dans ces cantonnements.


Le Rhodia Club et sa fresque sur les cantonnés de Salaise. Image réactive. Photo fresque François (d'Annonay)

Le quartier des cités est à cheval sur l'agglomération de Salaise sur Sanne.


Salaise sur Sanne

Salaise sur Sanne Km 0511

Le 14 mars 847, le comte Otton fait don à l’abbaye de Condat (devenue par la suite Saint-Claude), d’un vaste domaine marécageux, planté de saules et d’oseraies, entourant la rivière Sanne.

C'est dans le secteur du prieuré que quatre ou cinq moines vont développer leur petit monastère.
Le nom de Salegiae Salibicus est donné à cette vallée plantée de saules (Salegine signifie « saulée » en français), d'où le nom de Salaise. (wikipédia)

 

 

En Route -

De Salaise, nous n'entreverrons, hélas, qu'une zone industrielle et commerciale, aux entrepôts sans charmes et aux supermarchés envahissants.

Tout juste reconnaîtra-t-on, par endroits, l'emplacement d'anciennes stations-service parfois reconverties, mais le plus souvent démolies.

Bref, une seule envie ici, celle de s'extirper rapidement de cette zone.


Sur la droite, une ancienne station Total reconvertie depuis sa fermeture en résidence, occupée aujourd'hui par les anciens gérants.
(merci Michel pour l'info)


Un peu plus loin, toujours sur notre droite, une autre ancienne station de marque Mobil.


La station Mobil en 1963 et en 1955. Remarquez derrière, une station Shell.
Le plein d'essence pour cette Peugeot 403 bien chargée en partance vers le sud.
A l'époque le gamin de la station profite de ses vacances scolaires pour se faire un peu d'argent de poche en servant à la pompe.
Le plein, le niveau d'huile et un petit coup sur le pare brise, c'était le pourboire assuré.... ou presque.
Remerciements à Patrick Conjard.

La zone commerciale semble enfin se terminer pour laisser place à un hameau de quelques maisons anciennes réparties de part et d'autre de la route.


Vue en direction de la zone commerciale, une publicité pour la station Total à 1 km. Photo JF Lobreau
Total, Shell, Mobil, on avait le choix à l'époque pour les cadeaux distribués avec le plein d'essence.


1932 - le petit garage Dorel, à l'entrée de Salaise sur Sanne.


Vue en direction de Roussillon, l'emplacement du garage Dorel. Image réactive.


Le Pont sur la Sanne. Entrée Sud.


Salaise au niveau du pont sur la Sanne. Image réactive.

En route -

On quitte Salaise après le pont sur la Sanne.

On quitte la ville, mais la nature n'en reprend pas pour autant ses droits.
Face à quelques rares vergers arboricoles qui font de la résistance, les terres agricoles ont définitivement laissé place à une immense zone commerciale faite d'entrepôts champignons subitement sortis de terre.
Green 7 qu'ils appellent ça !
Pas glop ! comme aurait dit Pifou.. (ceux de la génération Pif gadget auront compris l'expression.. les autres revoyez vos classiques ;-)).


Avant c'était vert et agricole, mais on ne le disait pas pour autant et surtout pas en anglais.
Des champs, et des haies.
Aujourd'hui ça s'appelle "Green 7".
Si l'on comprend assez bien l'allusion à la route Nationale 7, le terme Green est plus difficilement compréhensible.
Sauf peut-être dans dans la tête des promoteurs qui ont fait pousser ces hangars comme des champignons !!
Bon sang ! mais il est là le rapport avec le vert de la nature, cette zone commerciale a poussé comme un champignon, si c'est pas écolo ça !!

Ça fera toujours 500 mètres de terres agricoles en moins.. et après on nous bassinera avec le local"....
Un "local" refoulé toujours un peu plus loin ...km après km.


Il y a un effort sur la déco tout de même ! Photo JF Lobreau


La station satellite sur la droite est désormais rasée. Image réactive.

Les ronds points, si chers à nos élus locaux, se suivent à intervalles réguliers.
Certains aux allures d'échangeurs routiers, nous en feraient presque "perdre le sud".... Je sais, l'expression est "perdre le nord", mais ce n'est pas notre direction ! ;-)

Mais, pas d'inquiétude, la brave Nationale 7 est encore bien indiquée.
Dirigeons nous vers Valence, et suivons la bien nommée « route de Marseille ».


Oups, au prochain giratoire, va falloir être attentif à la direction à suivre.


L'échangeur de Chanas permet de rejoindre la section à péage de l'autoroute A7, ouverte à la circulation en 1963 entre Vienne-Sud et Chanas.


L'échangeur de Chanas entre route et autoroute vers le milieu des années 60.
Les ronds-points ne sont pas encore à la mode, la priorité à droite est de mise.
Et la Nationale 7 dans tout ça ? c'est la route qui traverse de gauche (Nord) à droite (Sud).


L'ancien carrefour, à la fin des années 50. Vue en direction du Nord.
Simple carrefour, sans échangeur puisque l'autoroute ne sera construite qu'en 1963.
Difficile de se repérer aujourd'hui, mais certains éléments sont toujours là. (voir ci-dessous)


Dans les cercles blancs, les seuls éléments encore identifiables de l'ancien carrefour. (voir ci-dessus)

Aurais-je raté le panneau d'agglomération ? Nous voila arrivés sur la commune de Chanas sans en avoir été prévenu.


Chanas, publicité Valentine. Aujourd'hui la façade est ravalée et la pub a disparu. Image réactive.
Photos Claude.K

Chanas Km 0516

Le nom de la ville, provient du latin Casnus... et comme les cours de latin sont loin et oubliés.. Casnus à donné le mot "Chêne".
Le village aurait donc pu s'appeler "Les Chênes"
L'arbre est d'ailleurs toujours présent aujourd'hui sur de nombreuses parcelles de terrain de la petite commune rurale. http://www.mairie-chanas.fr

Au rond point du Dolon, si l'on suit le tracé historique, il faudra abandonner la N7 et emprunter la D807 en direction de St Rambert d'Albon,
car depuis 1956, la Nationale 7 contourne les communes de Chanas et de St Rambert d'Albon par l'Est.

Comme pour la commune de Péage de Roussillon, cette première déviation sera rapidement intégrée au tracé de l'autoroute A7 et deviendra section à péage.

Mais ici, contrairement au Péage de Roussillon, une seconde déviation, gratuite celle là, est mise en service en 1985 et longe l'autoroute tout d'abord sur 2 x 1 voie avant d'être doublée sur 2 x 2 voies en 2007.


Rond Point du Dolon - Au temps de la première déviation. Image réactive.
Remarquez les réclames peintes dont celle pour Chevrolet toujours en place aujourd'hui.

Etonnante surprise que de retrouver à 500 km de distance, un beau mur peint pour le garage Duvivier à Paris.
Nous avions déjà pu observer cette publicité sur un mur du Coudray-Monceaux, au km 0036 de notre voyage.

Ce mur peint, aux couleurs encore éclatantes, est en bien meilleur état du fait qu'il fut partiellement protégé pendant de longues années par un enduit aujourd'hui disparu,
et par le lierre qui selon les périodes de l'année recouvre intégralement la publicité.


La publicité Chevrolet - Duvivier - rond-point du Dolon. Photos Claude.K - juin 2016. Image réactive


Si la page hôtellerie est aujourd'hui définitivement tournée, l'activité de restauration perdure toujours
pour cet établissement le long de la Nationale 7.
Image réactive.


Le secteur était riche de publicités peintes. Elles sont aujourd'hui devenues assez rares.
Ici la marque "Rasurel" le sous-vêtement de Santé mis au point par le Dr Rasurel en 1884.

 


La suite de l'étape


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Rendez-Vous Nationale 7 @2017 mise à jour /2022