1 /7 Paris - Le Kremlin Bicêtre - Villejuif → |
PARIS Km 0000 http://www.paris.fr La place occupe l'ancien secteur de la barrière de Fontainebleau, qui n'était autre qu'une des portes de l'enceinte des Fermiers généraux construite juste avant la révolution et servant à percevoir les taxes sur les marchandises entrant dans la ville. Au delà de cet octroi c'était la campagne outre-capitale.
|
En 1806, la barrière de Fontainebleau devient la barrière
d'Italie, précisant par là même son orientation géographique.
C'est par cette barrière que Napoléon 1er rentra d'exil en
1815, pendant que Louis XVIII sortait par la barrière de Clichy.
La liste des barrières de Paris : https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_barrières_de_Paris
Pour en savoir plus sur le Mur des Fermiers généraux :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mur_des_Fermiers_généraux
Victor Hugo décrit dans "Les misérables" l'étrangeté de ce secteur situé à la lisière de la ville dans les années 1820 :
« le promeneur solitaire qui s'aventurait dans les pays perdus de la Salpêtrière et qui montait par le boulevard jusque vers la barrière d'Italie, arrivait à des endroits où l'on eût pu dire que Paris disparaissait. Ce n'était pas la solitude, il y avait des passants ; C'était un lieu habité où il n'y avait personne,
c'était un lieu désert où il y avait quelqu'un
; |
Point d'entrée des condamnés à mort incarcérés à Bicêtre, la barrière d'Italie avait une funeste réputation.
Extrait de la brochure Place d'Italie Historique :
Direction des Affaires Culturelles Sous-Direction du Patrimoine et de l'Histoire
Département Histoire de l'Architecture et Archéologie de Paris.
La barrière d'Italie et les deux pavillons Ledoux en 1865.
(photo mairie de Paris)
En 1860, Napoléon III demande à ce que les faubourgs situés
aux extérieurs de la ville, entre le mur des Fermiers généraux
et l'enceinte de Thiers, soient annexés à Paris.
(Note : Le tracé de l'enceinte de Thiers est aujourd'hui matérialisé
par le boulevard périphérique)
C'est ainsi qu'au sud, une partie de la commune de Gentilly, du quartier
de Glacière et de Maison-Blanche intègrent la Capitale.
Suite à cette annexion, la ville s'agrandit repoussant ses frontières
au delà du mur des Fermiers généraux.
Les portes et barrières de Paris désormais situées
en ville et non plus en lisière, deviennent obsolètes et n'ont
plus lieu d'être.
La barrière d'Italie disparaît, remplacée par une place
tout en rondeur - La Place d'Italie - située au cœur même d'un
tout nouvel arrondissement.
En route :
Quittons la Place d'Italie et engouffrons nous maintenant sur l'ancien
chemin de la Commune de Gentilly, rebaptisé route de Fontainebleau
après la construction du château de Fontainebleau,
et finalement renommé "Avenue d'Italie" après l'annexion
de 1860.
Jusqu'au XIXe siècle, pas de grands bouleversements dans le secteur
dont l'habitat reste principalement constitué de hameaux, de commerces,
de gargotes, guinguettes et cabarets.
Les Parisiens en mal de campagne aiment à venir s'encanailler dans
ces établissements situés hors barrière dont on a gardé
l'habitude de servir du vin détaxé car non soumis à
l'octroi.
Une visite dans le passé entre place et porte d'Italie (et un site vraiment intéressant) : http://www.paris-unplugged.fr/1860-de-la-porte-a-la-place-ditalie
La place d'Italie, vers 1950. On situe, en haut à droite, la
mairie du XIIIe arrondissement dont la façade donne sur la place
.
L'avenue d'Italie et donc la RN7 est celle qui part en bas à gauche.
Le grand chambardement débute à l'aube des années
1960, lorsque la municipalité se pose la question de savoir comment
rénover les nombreux îlots d'habitations, insalubres pour la
plupart, dispersés le long de l'avenue d'Italie.
Après 5 ans d'étude, de projet divers et de palabres, la réponse
tombe le 13 janvier 1966 : Le Conseil de Paris lance l'opération
"Italie 13" qui prévoit la construction de 16 400 logements,
150 000 m2 de surface commerciales et de bureaux, sur un secteur couvrant
87 hectares.
Le résultat, vous l'avez aujourd'hui devant les yeux.. et encore ! on a pas eu droit à tout...
L'avenue d'Italie aujourd'hui, vue de la place d'Italie.
Sur les 55 tours initialement programmées, une trentaine seulement
seront construites à partir de 1969.
En 1974, le nouveau président de la République, Valéry
Giscard d'Estaing, marque le point d'arrêt des grandes opérations
d'urbanisme de tours. C'est la fin du projet "Italie 13".
Une vue panoramique annotée du projet Italie 13 : https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/4/4c/Paris-13eme-panorama-annote.jpg
Bon, certes, les mille trois cents mètres de l'avenue d'Italie sont
aujourd'hui très fortement urbanisés, à se demander
si la ville de Paris n'a pas ressuscité le défunt projet d'
"Italie 13".
Mais, reconnaissons le, tout n'est pas que verre et béton.
Le quartier ressemble tout de même à un faubourg vivant et
commerçant, jalonné par endroits de beaux immeubles anciens...
pour qui sait regarder.
Une virée architecturale à travers les époques, non
dénuée d'intérêts.
Temple et symbole de la consommation des années 1970.
Le centre commercial Galaxie (aujourd'hui Italie 2) construit par Bouygues
est inauguré en 1976.
Image réactive.
A l'angle de la rue de Tolbiac, côté impair,
un bel immeuble construit en 1904, arbore une façade embossée
façon bow window, avec balustrades en pierre ou en fer forgé.
De hautes et larges baies vitrées viennent compléter un ensemble
huppé très représentatif de son époque.
Vue vers la place d'Italie. Le bel immeuble à droite a plutôt
bien résisté au modernisme ambiant. Image réactive.
Après la rue de Tolbiac, sur la gauche, situé légèrement
en retrait de l'avenue, voici "Le Périscope", nom donné
à la toute première tour du plan "Italie 13".
Au pied de cet immeuble de standing, un supermarché Monoprix et au
dernier étage, une piscine résidentielle. La classe des années
70.
Avenue d'Italie, à gauche, le Périscope et son supermarché.
Nos amis cinéphiles auront bien entendu reconnu le hall d'entrée du Périscope, en partie caché par un jardinet ... Non ? Vraiment pas ?
Le hall du Périscope. Image réactive.
C'est ici que se déroule en 1969 une des scènes du film "Dernier
domicile connu" de José Giovanni avec Lino Ventura, Marlène
Jobert et Michel Constantin dans les rôles principaux.
Si le film ne vous dit rien écoutez un extrait de la BO : La
bande son originale
Poursuivons...
Nous voici quartier de Maison Blanche, dont le nom provient d'une ancienne
auberge relais de poste située à l'époque à
hauteur du n° 103 (occupé aujourd'hui par une agence bancaire)
et de la bouche de métro.
Le club de la réforme de 1848, y avait établi son siège.
Plus tard l'auberge donnera son nom au hameau qui se construit le long de
la route de Fontainebleau.
Après l'annexion de 1860, le quartier conservera ce nom de "Maison
Blanche", nom que reprend également la station de métro
de l'avenue d'Italie.
Cette station de métro, ainsi que la station "place des fêtes",
eurent pour particularité d'être transformée en 1935
en refuge anti-aérien et complètement étanche aux gaz
de combat.
Ces deux stations prototypes furent choisies pour leur grande profondeur
et pour leur implantation au milieu de quartiers populaires très
peuplés.
Wikipédia : Deuxième
république
Source Maison Blanche : http://butte.cailles.free.fr/page_5_4a.htm
Modern Architecture 1950 - 1970 source Périscope : http://astudejaoublie.blogspot.fr/2014/06/paris-immeuble-le-periscope-m-novarina.html
Ratp : https://www.ratp.fr
Ambiance début des années 60, vue en direction de la Place
d'Italie au carrefour avec la rue du Tage. Image réactive.
Toujours sur notre gauche, vous ne pourrez pas la rater, la tour "Super Italie" construite par l'architecte Maurice Novarina à qui l'on doit également "Le Périscope" (voir plus haut)
Super Italie sera achevée en 1974, année où tous les projets de tours furent annulés par le nouveau gouvernement de Valéry Giscard d'Estaing. |
Tout au long de la route nationale, nous croiserons d'anciennes
publicités murales en plus ou moins bon état de conservation.
Très à la mode dans les années 1950, aujourd'hui tombées
en désuétude, ce sont les ancêtres de nos panneaux publicitaires
contemporains.
Aujourd'hui, rares sont les réclames peintes ayant survécu
dans la capitale, mais les pignons de Paris n'en ont pas pour autant abandonné
leurs fards. Ils s'adonnent maintenant à l'Art.
Sur des surfaces gigantesques, des artistes Street-Art recouvrent des pans
entiers d'immeubles de leurs œuvres contemporaines.
En novembre 2012, au 129 de l'avenue d'Italie, juste à côté
de la tour Super Italie, c'est l'artiste chilien Inti Castro, qui réalise
cette fresque en une dizaine de jours.
Les riverains du quartier ont été consultés pour choisir
l’œuvre intitulée : Our Utopia is Their Future.
En 2018, un ravalement de façade aura eu raison de la fresque, aujourd'hui remplacée par de vrais et horribles tags urbains.
Our Utopia is Their Future. Photo Jean-François Lobreau.
Encore 600 mètres et nous voila rendu porte d'Italie.
En 1970, porte d'Italie, les bretelles d'accès au périphérique
sont en cours de construction. Tout droit c'est le Kremlin-Bicêtre.
Porte d'Italie, visible dans le sens des retours de vacances,
impossible de manquer la fresque de l'artiste polonais Sainer.
Peinte en une semaine en septembre 2013, cette "jeune femme à
la Balançoire" guette le flot ininterrompu des voitures de la
porte d'Italie, dans un style naturaliste.
Jeune femme à la balançoire. Photo Jean-François Lobreau
Jeudi 20 mai 1971, Porte d'Italie, 1er jour du week-end de l'Ascension.
Image réactive.
En attendant de pouvoir accéder au périphérique saturé,
les camions bloquent les véhicules qui veulent emprunter la RN7 tout
droit.
Pas mieux aujourd'hui...
On s'accorde à dire, que c'est ici, porte d'Italie, que débute
réellement la Route Nationale 7. Plutôt par convenance d'ailleurs
que par pure formalité.
Car si l'on y prête attention, le comptage kilométrique de
la route débute effectivement au point zéro des routes de
France, exactement situé sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame.
Le point zéro c'est le point de référence
de toutes les routes qui partent de la capitale en direction de la
province. Ainsi lorsque vous serez arrivés à Menton
et que vous verrez le panneau indicateur Paris 1000 km ... sachez
que c'est par rapport à ce point que la distance est calculée.
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Porte d'Italie, notre compteur kilométrique affiche donc les 5 km qui nous séparent du point zéro. (4.2 km à vol d'oiseau)
La porte d'Italie est située dans le 13e arrondissement,
au carrefour de l'avenue d'Italie, du boulevard Masséna, de l'avenue
de la Porte d'Italie et du boulevard Kellermann, face à la ville
du Kremlin-Bicêtre.
Le boulevard périphérique circulaire passe sous la porte d'Italie
et délimite les frontières de la capitale en un tour complet
de 35.04 Km.
Pour la Route Nationale 7, inutile d'emprunter le périph.
Porte d'Italie, il suffit de repérer le panneau indicateur en béton,
dernier vestige rescapé à Paris, qui nous indique la direction
de la route mythique.
En direction du soleil et de la méditerranée
Porte d'Italie - Kremlin-Bicêtre 1970.
Hélas, fin 2017, le carrefour de la porte d'Italie est réaménagé afin de favoriser, d'optimiser, d'améliorer, de sécuriser, de rénover le secteur et finalement de faire disparaître l'antique panneau en béton qui était implanté là depuis avril 1968.
Le carrefour, début 2018, sans le panneau en béton. Photo
Claude.K
Je précise que la mairie du Kremlin Bicêtre n'a
pas daignée répondre à mes questions concernant la
disparition et le devenir de ce panneau en béton de 1968.
Mes mails sont restés sans réponses hormis le standard : nous
avons transmis votre demande aux services concernés...services concernés
qui sont restés muets.
Le feu vert, c'est parti, plein sud, 50 mètres à peine et
voilà l'avenue de Fontainebleau au Kremlin-Bicêtre dans le
département du Val de Marne 94.
Large sur 2 x 2 voies. On se croirait encore dans Paris. Direction Villejuif,
tout droit. (de toutes manières, avec la RN7 c'est toujours tout
droit :-)) )
Suite au déclassement de la route nationale 7 par la réforme 2005 : Dans tout le département du Val de Marne, l'ancienne RN 7 prend officiellement la numérotation de D 7.
Une fois passé ce que l'on appelle à l'époque "La
Zone" car principalement occupée par des taudis occupant l'emplacement
du futur périph,
nous voici à l'entrée du Kremlin-Bicêtre, accueilli
par une station essence et un arrêt tramway.
Le Kremlin Bicêtre Km 0005.1
Les ruines imposantes du Château Bicêtre incendié en 1411. |
Un peu d'histoire : Mais d'où vient ce nom bizarre de Kremlin-Bicêtre ?
de Russie ? Le domaine est par la suite racheté par Louis IX qui y installe
une communauté de moines Chartreux. |
Mais à l'époque le terme "Winchester" reste difficilement
prononçable pour le commun des Français et, au fil des siècles,
le domaine se transforme en domaine de "Vincestre" (en fait Winchester
avec l'accent français), puis en Bincetre jusqu'à devenir
"Bicêtre". ( Ah ! ces Français toujours fâchés
avec les langues étrangères...)
Le château va ensuite changer de mains plusieurs fois jusqu'à
sa destruction ordonné par Louis XIII en 1632, pour y faire construire
un Hôpital.
L'hôpital Bicêtre est né.
Et le Kremlin alors ? ...
Durant le Premier Empire, les vétérans de la campagne de Russie
napoléonienne sont hospitalisés à l'hôpital de
Bicêtre.
Près de l'hospice, un bistrot ou un cabaret à l'enseigne du
"Kremlin" ou "Au sergent du Kremlin" , accueille les
anciens soldats mutilés en mal de virée.
Peu à peu les gens du coin désigne par "Le Kremlin"
toute la petite agglomération qui se développe progressivement
autour de l'hôpital et de son cabaret.
C'est sur une carte d'état-major de 1832 que le nom de Kremlin apparaît
pour la première fois de manière officielle.
Puis les deux noms, Kremlin et Bicêtre, s'accolent pour n'en former
qu'un seul, et lorsque le quartier sera érigé en commune,
en se séparant de Gentilly, le 13 décembre 1896, il prendra
le nom de… Kremlin-Bicêtre.
Sources : http://kremlinbicetre.fr et wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Kremlin-Bicêtre
Route de Fontainebleau, les réclames peintes s'affichent encore
en 1970 sur des pignons entiers d'immeubles.
Nous l'avons vu précédemment, nous rencontrerons, au cours
du voyage, de nombreuses publicités peintes sur les murs des villes
et des villages traversés.
Véritables affiches durables dans le temps puisqu'elles subsistent
encore, pour certaines, aujourd'hui.
Au Kremlin-Bicêtre, dés le départ, les réclames
géantes pour le dentifrice du Dr Pierre, ne pouvaient passer inaperçues.
Peintes de chaque côté de la route, recouvrant des pignons
entiers d'immeubles, de manière à ce que ni les "partants",
ni les "revenants", ne puissent les rater, elles ont, durant près
d'un siècle fait partie du paysage Kremlinois.
Cette publicité visible dans le sens des départs, vit
là ces derniers instants. L'immeuble sera bientôt détruit
puis reconstruit. Image réactive.
Cette autre publicité, située de l'autre côté
de l'avenue, fut longtemps visible dans le sens des retours en direction
de Paris. Image réactive.
Hélas, en 2019 l'immeuble de droite se rehausse de quelques étages et recouvre désormais intégralement un des plus ancien mur peint de la route nationale 7.
Il aura fallu attendre un peu plus de 100 ans pour masquer à
jamais la pâte dentifrice du Dr Pierre,
La
pâte dentifrice du Dr Pierre
Document
Pdf pour en savoir plus
Suite de stations service et de garages, avenue de Fontainebleau (vue
en direction de Paris) Image réactive même lieu aujourd'hui.
01 - La route de Fontainebleau vue en direction de Paris aux alentours
des années 1930. Image réactive.
02 - Emplacement identique aujourd'hui.
Si vous avez l’œil, sur la photo ci-dessus,
vous apercevrez la publicité du Dr Pierre.
Le Kremlin ressemble à un boulevard de Paris où de modernes
constructions colorées côtoient des immeubles d'un autre temps,
parfois classés.
L'avenue de Fontainebleau en conserve encore de beaux restes pour qui prend
le temps de lever les yeux au delà des enseignes commerciales.
De belles façades d' immeubles classés.
Au 51 Avenue de Fontainebleau, un immeuble classé a échappé
de justesse à la destruction.
Depuis 2012, il est accolé au nouveau centre commercial. Curieux,
mais réussi mélange des genres.
Larges trottoirs, stations de métro, couloirs de bus,
embouteillages, le quartier s'est quand même refait une beauté
et les gigantesques travaux sont enfin terminés. Qui l'eut cru ?
Démarrés en 2005, après 5 ans de travaux, un centre
commercial d'un genre nouveau est sortit de terre.
Okabé, le premier centre commercial "vert". (vert, pas
la couleur...mais l'écologie :-)).
Nous sommes à l'emplacement exact de l'ancienne entreprise de charcuterie
/ salaisons « Géo » installée là
en 1913.
L'entrée des usines GEO. Remarquez les voyantes et odorantes
Vespasiennes à gauche.
Édicules que l'on rencontraient encore fréquemment dans les
rues de Paris vers les années 70.
Même lieu aujourd'hui. Image réactive.
Pour la petite histoire :
Au Kremlin-Bicêtre les familles sont modestes et issues du mouvement
ouvrier. Le fondateur de l'industrie Géo, 'Geo'rges
Foucault mène une politique sociale et paternaliste.
L'établissement propose ainsi à ses employés une cantine
et une crèche sur le site même de l'usine, ainsi que des logements,
des jardins ouvriers et un stade.
A son apogée, l'entreprise occupe 28 000 m2 de terrain et emploie
1 500 personnes qui transforment 200 porcs par heure.
L'entreprise, rachetée par le groupe Madrange, a ensuite été
transférée dans les Yvelines et est aujourd'hui remplacée
par un centre commercial.
Pour en savoir plus sur ce centre commercial : https://www.okabe.com
Le tout premier Centre commercial "vert" en France, à
l'emplacement de l' entreprise Géo. 2013.
Bon, mais quel rapport avec notre route dans tout ça ?
En 1924, une gigantesque horloge est installée sur le toit de l'entreprise
Géo, visible de très loin dans un sens comme dans l'autre
par les voyageurs de la nationale 7.
Pendant plus de quatre-vingts ans, ce monstre d'acier de plus de 3 tonnes,
a rythmé la vie des Kremlinois, des ouvriers et des automobilistes
se lançant sur la route des vacances.
Plus d'un parent débutant le voyage a dû montrer à ses
enfants l'horloge géante afin qu'ils puissent s'amuser à en
noter l'heure de départ ou selon, l'heure d'arrivée.
Avenue de Fontainebleau en direction de Paris. Hier et aujourd'hui.
Image réactive.
Remarquez qu'une nouvelle horloge a été installée sur
l'immeuble du centre commercial.
Avenue de Fontainebleau vue vers Paris
Démontage de l'horloge Géo
L'entreprise Géo a fermé ses portes en 1997 et l'horloge géante a été démontée le 25 août 2005. Depuis, le centre commercial actuel a réinstallé une nouvelle horloge sur son toit.
Rendez-vous nationale 7 : Dimanche 3 août 1969. Paris avenue d'Italie 5h30. Épisode 01.
Arrivés hier de
notre province de l'est de la France, mon père a préféré
nous faire passer la nuit à Paris, dans un petit hôtel
minable de l'avenue d'Italie, afin d'être au plus près
de la porte d'Italie en ce dimanche matin de grands départs
en vacances. Mon père redoute les embouteillages. |
Extrait du Film : Une Parisienne 1957. La RN7 au Kremlin Bicêtre
et l'horloge Géo.
A hauteur du rond point suivant, sur la droite, au bout de l'avenue Eugène Thomas, on aperçoit rapidement l'entrée du « Centre Hospitalier Bicêtre ».
Sur la gauche du carrefour cette fois, devant le 93 de l'avenue de Fontainebleau, un drôle de personnage scrute, imperturbable, la circulation.
Sur la gauche du carrefour, un drôle de bonhomme impassible, observe
le trafic routier. Le voyez vous ? Image réactive.
Il s'agit du Gaulois. Une sculpture de bronze, d'un solide
gaillard d'une tonne et 2 mètres de haut, réalisée
par Alex Garcia en 1984.
Véritable institution de la vie kremlinoise, un peu comme l'horloge
Géo - on se donne rendez-vous devant le Gaulois - cette statue symbolise
la continuité de l’Histoire.
Elle nous rappelle la présence, il y a 2 000 ans, de nos ancêtres
les Gaulois, qui empruntaient la route du sud, de Lutèce (Paris),
pour commercer avec les Romains.
Notre Gaulois kremlinois fait le lien avec le passé, mais aussi,
grâce à son regard qui porte au loin, avec l’avenir.
A l'origine, l'ancêtre était tourné face
à la Capitale.
Lors du grand chantier de 2011, la statue disparaît pour être
restaurée.
En 2015, Le Gaulois retrouve sa place, légèrement décalée
de quelques mètres, et cette fois, le regard tourné vers le
centre hospitalier.
source: Le Kremlinois avril 2015
Carte postale multi-vues du Kremlin Bicêtre. "Le Gaulois"
y figure en bonne place.
En route -
L'avenue de Fontainebleau - D7- RN7 continue son parcours rectiligne sur encore quelques centaines de mètres puis franchit le panneau de la ville suivante : Villejuif.
Les banlieusards qui travaillent sur Paris habituellement,
ne doivent pas trouver cette route si bucolique que cela.
Pour eux le matin c'est le trajet du boulot, du stress, des bouchons engendrés
par les véhicules qui avancent au pas, au rythme des feux tricolores
et des travaux engagés.
Le soir c'est le retour au logis, dans les mêmes conditions.
Mais, pour nous, vacanciers provinciaux, aoûtiens qui plus est, cette
route annonce bien la couleur : celle des vacances à la mer.
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L'explication se trouve sur le site Internet de la ville :
"Par souci de cohérence et d’accessibilité, le logo de la Ville s’est fait une beauté pour 2023.
Le blason originel prend une forme plus sobre, tourné vers l’avenir.Plus simple, plus lisible, plus populaire, le nouvel emblème de Villejuif met en avant les éléments forts de notre histoire commune.
Les colombes, symboles de paix, de liberté, de mouvement collectif.
Au centre, la colonne représente la République.
La hache rappelle la volonté de défendre la Révolution. Elle est soutenue par un grand V, comme un drapé, tout en équilibre et en union.
La devise "Tout cède à notre union" reprend une place centrale et devient un message à part entière.Toute l’image de la Ville va se décliner pour rendre la communication municipale plus visible et réaffirmer notre identité."
Bla bla bla .. bla !
Langage stérile et pompeux, allégations
vides de sens, poudre aux yeux, j'adore ces nouveaux concepts tout droit
sortis de cabinets-conseils-publicitaires... à un fric fou... ;-)
!!
Tout ça pour dire que, finalement, la nouvelle
affiche d'entrée d'agglomération... elle est pas top.
Ici aussi, le secteur s'est transformé.
Immeubles, bureaux, centres commerciaux, chantier du futur tram, le quartier
vit sa transformation du siècle digne de celle d'un Baron Haussmann
au XIXe siècle.
Linéaires d'immeubles de part et d'autre, l'actuelle physionomie
de l'avenue de Paris.
En plein quartier rénové, l'Avenue de Paris n'a plus rien à voir avec ce que les voyageurs de la nationale 7 ont pu connaître...jadis.
Une avenue pavée et arborée, des maisons basses, une sensation
d'espace, on se croirait déjà en province. Image réactive.
Même lieu aujourd'hui, il ne subsiste que le troquet du coin de rue.
Villejuif, Avenue de Paris, dans le prolongement du bar-tabac ci-dessus.
Un cliché d'ambiance qui illustre bien la vie de quartier au début
des années 1950.
Vue en direction de Paris. Remarquez les câbles des trolley bus électriques.
Seul point de repère aujourd'hui : le pignon du bar-tabac à
gauche. Image réactive.
La montagne de Villejuif
Passé la station de métro « Villejuif - Léo
Lagrange » nous nous retrouvons au pied de la première
côte rencontrée depuis Paris : "la montagne de Villejuif".
Le terme "montagne" n'est d'ailleurs plus vraiment approprié
pour caractériser cette montée, tant la grimper aujourd'hui
nous semble facile, voire imperceptible, sauf peut-être si nous devions
l'attaquer à la force des mollets.
Pourtant, il n'en fut pas toujours ainsi, car Villejuif est situé
à l'extrémité d'un plateau à forte pente, le
plateau de Longboyau, montagne pentue sur le versant de laquelle de nombreux
moulins à vent avaient élus domicile.
Une route si inclinée, qu'il était impossible pour les attelages
de monter la côte.
"La vraie difficulté, pour les hommes et pour les attelages, c'était la côte de Villejuif, sur la grand route" nous relate l'historien Carlos Escoda dans ses chroniques de Villejuif.
L'omnibus à traction animal reliait donc Paris à Villejuif,
mais s'arrêtait au pied de la colline, délaissant le centre
bourg situé sur la hauteur du plateau.
Cette arrête abrupte, véritable obstacle sur la route, constitua
longtemps un frein au développement du transport et à l'essor
de la ville.
il fut donc décidé d'araser la crête de la colline afin
d'améliorer l'accès à la ville.
Entre 1886 et 1889, des travaux gigantesques furent menés.
La route fut excavée par endroit, formant une large et très
profonde tranchée, à la manière d'un chemin creux.
Elle fut remblayée et comblée à d'autres endroits afin
d'en niveler la pente.
Dés 1900, grâce à une inclinaison beaucoup moins prononcée,
les omnibus et les tramways purent enfin desservir le centre ville de Villejuif.
Une fois les travaux d'arasement réalisés, les omnibus
purent enfin gravir la côte. On constate que seule l'allée
centrale a été modifiée.
Pour continuer à desservir les commerces et les maisons des bas côtés,
les allées extérieures (rues basses) n'ont pas été
rectifiées.
Route de Paris, en bas de la côte de Villejuif / même lieu
aujourd'hui. Image réactive.
L'avenue s'élargit sur 6 voies.
Trois voies montantes dont une extérieure dans le sens aller, trois
voies descendantes dont une extérieure dans le sens retour.
Les voies extérieures ou rues
basses sont les plus pittoresques, quoique pittoresque soit ici un bien
grand mot.
Disons qu'elles sont toujours dans leur jus et conservent encore "l'esprit
de quartier", mais on sent bien que tout n'est plus ici qu'une question
de temps.
Empruntons la voie de droite, histoire de nous rendre mieux compte.
Juste après la mairie annexe, au coin de la rue Croizat, le Tabac de l'Avenue pourrait témoigner du bon vieux temps qui s'est écoulé devant sa vitrine.
Le tabac de l'Avenue, devenu Tabac de la 7e Avenue, un très ancien
commerce de quartier. Image réactive.
Belle perspective qui nous permet d’apprécier la différence
d'inclinaison entre les diverses voies de l'avenue de Paris. Image réactive.
Sur la vue actuelle, on peut constater que le tabac et les deux immeubles
suivants on traversé les années.
Extrait du film La Parisienne 1957. La côte de Villejuif, vue en direction
de Paris.
Sur ce rare cliché des années 30 , vue en direction de
la capitale, on constate que l'avenue centrale est excavée... sans
doute pour les travaux de raccordement à la future déviation.
Du coup c'est la rue basse qui surplombe la chaussée centrale.
Imaginez l'allure du mur peint Antar sur fond rouge.
Incroyable : l'immeuble avec la cheminée de briques claires, le "Tabac
de l'avenue" en coin et la pharmacie existent toujours aujourd'hui.
Image réactive.
Poursuivons notre progression...
La rue basse longe encore quelques modestes habitations, pour la plupart maintenant remplacées par des immeubles modernes, avant de rejoindre la voie centrale.
A ce point précis, nous nous trouvons à la jonction de deux tracés de la route nationale 7.
Après avoir fait araser la colline en 1890 afin d'améliorer
l'accès de la RN7 au centre-ville, voila que la municipalité,
au début des année 1930, prévoit d'en dévier
le tracé.
Il s'agit cette fois d'éviter les étroites rues du centre-ville
par lesquelles passait jusqu'alors la totalité du trafic routier.
Et voila inaugurée, en 1935, la toute première déviation
de l'histoire de la route nationale 7.
Prévoyance ou simple hasard du calendrier, la municipalité
avait vu juste.
Avec l'instauration des congés payés en juin 1936, de nombreuses
villes n'allaient pas tarder à connaître leurs premiers embouteillages
estivaux.
Désormais à Villejuif, les automobilistes seront détournés
par un itinéraire plus direct et plus rapide.
En 1935, le tracé historique par la rue de Paris (à droite)
est en passe d'être remplacé par la déviation du futur
boulevard Gorki (à gauche).
Au centre, un panneau indique la direction à suivre : N7 - Fontainebleau
Direct - Vitesse Maximum 30 km/h.
Exactement le même point de vue aujourd'hui. Image réactive
Mais avant de partir à la découverte de la déviation (flèches rouges sur la carte ci-dessous), poursuivons notre trajet en suivant la route historique, par la rue de Paris (flèches bleues sur la carte ci-dessous)..
Un peu d'histoire : Le nom de « Villejuif » apparaît
pour la première fois dans une bulle du pape Calixte II, datée
du 27 novembre 1119, sous la forme de « Villa Judea ».
Plusieurs versions existent quant à l'origine de ce nom : la plus
probable est celle d'une déformation du nom du propriétaire
d'une villa gallo-romaine, Juvius ou Juveus.
Cette hypothèse est renforcée par le fait que Villa Judea
a été longtemps transcrit Villejuifve, ainsi que par la présence
avérée de restes d'habitat gallo-romain .
L'explication selon laquelle Villejuif désignerait la « ville
des Juifs » est jugée peu crédible aujourd'hui.
Elle s'appuyait sur des écrits comme ceux de Louis Moréri,
indiquant que la ville aurait été fondée par des Juifs
chassés de Paris.
Cependant, cela n'expliquerait pas la graphie latine antérieure de
Villa Judea.
En route -
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Aujourd'hui à la jonction des deux tracés, trône
une ancienne station-service , dans le plus pure style Art Déco,
à l'instar de ce qui se faisait dans les années 30.
Implantée vers 1936, c'était à ses début une
station BP. Sa position centrale, lui permettait de desservir les deux routes
à la fois.
Magnifique Totem d'une ancienne Station essence Art Déco à
la jonction du Boulevard Gorki et de la rue de Paris, aujourd'hui concession
pour deux roues.
La station originale, située juste à la jonction de l'ancien
tracé et de la déviation de 1935.
La Société Générale des Huiles de Pétrole,
distributeur de la marque Energic,
Deviendra en 1954, la Société Française de Pétrole
BP.
Avez vous remarqué la surélévation de
certaines maisons par rapport à la rue ?
On dirait qu'elles ont été construites au dessus du niveau
de la rue dans le but d'éviter une montée des eaux.
La rue de Paris serait-elle sujette à de fréquentes inondations
?
Des escaliers pour accéder à la porte de certains immeubles.
Ici aussi un escalier et un accès surélevé ?
Ces maisons étaient déjà là au
temps de la vieille route pentue, et les portes palières y avaient
un accès direct sur la rue, sans escalier.
On se rend compte dès lors des fantastiques travaux d'excavation
qui se déroulèrent de 1886 à 1889 dans le but d'abaisser
la rue afin de la rendre moins abrupte.
Les maisons n'ont pas bougé, c'est la rue qui s'est abaissée.
Afin de mieux nous rendre compte des travaux accomplis, partons
à la découverte d'un petit patrimoine scientifique et historique
de la ville de Villejuif.
Masquée la plupart du temps par une abondante végétation,
la pyramide, ou mire de Cassini, se dresse au milieu d'un petit jardinet
surplombant la rue de Paris.
Aujourd'hui un mur de soutènement protège le monument
d'un éventuel éboulement, mais en 1742, année de son
édification,
la route se trouvait au même niveau que la pyramide.
Haut de 7 mètres, l’obélisque fut édifié en 1742 par trois hommes : Jacques Cassini, son fils César et l’astronome de La Caille.
C’est une commande du roi Louis XV (1715-1774) fait à César
François de Cassini, alors directeur de l’Observatoire de Paris,
qui va faire naître ce monument.
Le monarque demandait une carte géométrique du royaume de
France, une première.
Pour cela, l’homme et son père doivent réaliser une
triangulation du territoire.
En découpant l’espace en une série de triangles, on
peut ainsi déterminer la distance entre deux points.
Pendant plus de 50 ans, la famille Cassini s’attelle à la
tâche, prenant pour sommet des triangles un « élément
marquant du paysage » comme un clocher d’église par exemple.
Dans le cas de la rue de Paris à Villejuif, faute de hauts bâtiments,
une mire fut donc construite sur un terrain situé à 105 mètres
d’altitude.
Comme le précisent les archives de la ville, l’endroit était
déjà connu pour être un « point de vue remarquable
».
Au siècle précédent (16e), l’abbé Jean
Picard avait utilisé un moulin à vent voisin pour ses mesures
du méridien de Paris.
Source et extraits :
https://actu.fr/ile-de-france/villejuif_94076/val-de-marne-villejuif-la-pyramide-de-cassini-vestige-de-la-gloire-scientifique-francaise_43684789.html
https://monumentum.fr/monument-historique/pa00079916/villejuif-mire-dite-de-cassini
En route -
Le quartier s'est profondément transformé ces
dernières années.
Les vieux immeubles aux portes et fenêtres murées depuis longtemps
déjà, ont laissé place à des bâtiments
résidentiels tout neufs ou parfois restaurés.
Cet hôtel de quartier confère au secteur une ambiance surannée
digne d'un roman hard boiled.
Publicité pour les huiles minérales de la société
française Veedol dont les premiers murs peints datent de 1930.
Le quartier désuet n'est pas très vivant.
Plus loin, une belle bâtisse de briques rouges, construite en 1927,
avec la mention : "Villejuif Bains Douches", nous rappelle que
les maisons ou les appartements ne possédaient pas de salle de bains
à cette époque.
Les WC sur le palier étaient communs à tous les locataires
d'un étage, parfois il s'agissait d'une simple cabane ... au fond
du jardin.
Rue Jaurès, le vieux cinéma de quartier Le Capitole
a depuis longtemps tiré sa révérence.
Il laisse désormais sa place à un nouvel ensemble immobilier,
qui en souvenir de la salle de spectacle arbore un totem façon Art
Déco.
Triste fin pour ce fidèle cinéma de quartier, comme l'aurait
déploré l'ami Eddy Mitchell.
http://sallesdecinemas.blogspot.fr/search/label/Villejuif
La Rue Jean Jaurès et le Capitole. Image réactive.
La rue Jean Jaurès, longue ligne droite anciennement rue principale et commerçante, aujourd'hui à sens unique, bordée de boutiques plus ou moins moribondes.
Qui achète encore des graines ?
Place des fusillés, le quartier devient plus commerçant,
plus vivant.
On a du mal à croire qu'avant 1935, cette voie était l'axe
principal routier.
De grands ensembles urbains et un supermarché au look des années
1970 ont sérieusement modifiés la physionomie du secteur.
Les grands ensembles urbains des années 60/70.
Aujourd'hui, la place de la Fontaine est devenue la place des Fusillés.
Image réactive.
Notez que le tramway partageait la rue /RN7 avec les automobilistes, en
attendant l'ouverture d'une déviation en 1935.
Un avant goût de ce qui nous attend après Menton.... Pizza
& Chianti... moi ça me va !
Étonnamment, la dernière partie de la rue Jaurès
n'a pas vraiment changé.
Elle conserve par endroit son aspect de début de siècle.
Le XXe siècle bien entendu ...
Le café du coin est toujours là, ainsi que quelques maisons
de quartier.
On retrouve également l'îlot séparateur de chaussée,
qui autrefois servait de quai aux voyageurs des tramways.
Mais tout cela n'est qu'une question de temps.
La venue du Grand Paris Express semble irrémédiablement transformer
le secteur en profondeur.
Au carrefour de la rue Jean Jaurès et de l'avenue de
la République, le café/tabac dans l'angle semble fermé
depuis le début des travaux du Grand Paris Express en 2018.
Nous nous situons au bout de l'ancienne Grande Rue, la rue Jean Jaurès,
terminus de la ligne de tramway du siècle dernier, d'où le
nom du bar-tabac.
Nous étions ici aux limites de la ville, après, c'était
la pleine campagne.
Bordée de platanes, longée par une piste cyclable, la route
pavée jusqu'à Fontainebleau, nous emmenait cahin-caha, à
travers les hameaux et les champs de ce que l'on ne nommait pas encore la
banlieue parisienne.
Au bout de la Grande Rue (aujourd'hui la rue Jaurès), voici
le terminus de la ligne de tramway. Image réactive.
Nous sommes à la lisière de la ville, la route file vers Fontainebleau
à travers la campagne.
Même vue aujourd'hui. Emplacement identique un siècle plus
tard.
Vue aérienne du quartier vers 1960, vue en direction de Villejuif.
Route pavée, tabac du Terminus ouvert, une route nationale pavée
et peu passante car le gros du trafic routier emprunte la déviation
Bd Gorki.
En 1928, c'est ici que se situent les limites de la ville. Après
c'est la campagne. Même lieu aujourd'hui. Image réactive.
Traversons la rue pour passer derrière la gare routière
RATP, la gare de tramway et le parking aérien à sur plusieurs
étages
Les anciennes bicoques cèdent leur place à des programmes
immobiliers récents. Le quartier est en pleine mutation.
Nous sommes avenue de Stalingrad sur la D55. La rue ne tarde pas à
rejoindre la D17 et retrouve ici son parcours normal.
Encore une petite centaine de mètres, et nous récupérons la fin du Boulevard Gorki, qui termine là sa déviation du centre ville.
Jonction Sud du boulevard Maxime Gorki et de l'ancienne route nationale
7.
Tout droit l'avenue Gorki récente déviation du centre ville,
à gauche la route nationale 7 historique.
Sur la gauche, une station service de la marque Ecco, filiale française
de la Standard Oil (S.O)
Même lieu aujourd'hui. Image réactive.
Avant de poursuivre plus en avant, retournons rue de Paris pour cette fois parcourir la toute première déviation de l'histoire de la route nationale 7 ( tracé rouge ci-dessous).
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Camarades !!!
A sa droite le maire de Villejuif, Paul Vaillant Couturier,
à sa gauche Mikhaïl Koltsov le chef de la délégation
soviétique. On les voit ici poing levé entonnant l'International. Le 20 juin 1936, André Gide était invité
à prononcer l'éloge funèbre de Maxime Gorki,
décédé deux jours plus tôt. Cependant, ce séjour en URSS fut pour l'écrivain français le voyage de la désillusion.... |
En route -
Symétriquement à la rue de Paris, le Boulevard Gorki est lui aussi marqué par la jolie station service Art Déco, qui mériterait bien une réhabilitation de son architecture.
La magnifique station BP côté boulevard Gorki. / vue aérienne
1961. Image réactive
Cela n'aura échappé à personne - même
si cela paraît aujourd'hui moins évident - le boulevard Gorki
est bordé de commerces voués à l'automobile et aux
deux roues.
Garages, magasins de pièces détachées, vendeurs de
véhicules d'occasion, concessionnaires, auto-bilan, pneus ....
Cela n'est qu'un début.. et nous aborderons le sujet un peu plus
loin.
Quelques enseignes spécialisées dans l'automobile ou les
deux roues boulevard Gorki. On remarquera que le chiffre 7 est ici "le"
chiffre porte bonheur.
Terminé les grisâtres petits pavillons de banlieue, disséminés
au beau milieu des garages et des parcs à ferraille qui jalonnaient
le boulevard de bout en bout.
Le quartier Gorki est aujourd'hui en pleine mutation et fait la part belle
au grands ensembles immobiliers... gris aussi
Si le petit pavillon de banlieue a su résister à la pression
immobilière, ce n'est hélas plus le cas de son mur peint,
publicité pour le lubrifiant IGOL,
(toujours l'automobile), aujourd'hui le pignon est entièrement repeint.
Dans la côte du bd Gorky en 1967.
Les références à l'adresse RN7 n'existent plus aujourd'hui.
Encore des vendeurs de véhicules, des centres de contrôle
technique et des immeubles, des immeubles, des immeubles.....
Des barres d'immeubles desquelles émerge le clocher de l'église
orthodoxe Orientale Copte, Archange Michel et Saint Georges.
Sur le boulevard Gorki, l'église Copte - Orthodoxe.
Le récent boulevard Gorki au carrefour avec la route de Vitry
sur Seine. Borne d'angle Michelin.
Notre déviation post-1935 prend fin au bout du boulevard, où
elle retrouve son tracé historique.
Même lieu aujourd'hui. Image réactive.
Le boulevard Gorki et le carrefour de la route de Vitry, vu en
direction de Paris. L'un des tout premier immeuble du boulevard, construit
en 1930.
Même emplacement aujourd'hui. Image réactive.
Nous retrouvons, côté face cette fois-ci, la gare routière Villejuif Aragon.
La jonction avec l'avenue Stalingrad, met fin à la déviation de 1935.
1970. Jonction Sud du boulevard Maxime Gorki (déviation post-1935)
et de l'avenue Stalingrad (tracé historique)
Remarquez la station service et ses pompes à essence en bordure de
route (en bas à gauche)
En 2008, à la sortie sud de Villejuif, on retrouvait encore un
quartier figé dans le temps.
Aujourd'hui tout est détruit pour laisser place à un complexe
immobilier de 170 logements et quelques nouveaux commerces. La fin d'une
époque.
En route -
L'avenue Stalingrad dans son ancienne version disposait d'une
large chaussée à 2, voire 3 voies de circulation de chaque
côté.
Ce qui malheureusement ne permettait pas toujours d'éviter les bouchons
à la sortie du boulot.
Dans sa version Grand Paris, il ne reste plus qu'une voie
unique de chaque côté pour circuler en automobiles, bordée
par une double, voire triple piste cyclable par endroits.
Les voies de tramway occupent le centre de l'avenue et les embouteillages
perdurent toujours... comme quoi !
Nous arrivons à L'Haÿ les Roses.