ETAPE 2 : de CHAILLY EN BIERE à FONTENAY SUR LOING de 0050 à
0100 km de Paris.
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1 /3
Chailly en Bière / Barbizon - Fontainebleau
- Le Pavé du Roy ( Bourron Marlotte
) → |
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Le point de départ
pour cette seconde étape se situe à la sortie du village
de Chailly en Bière, au croisement des routes D607 et D64.

Le point de départ de la seconde étape :
le carrefour des routes de Barbizon et Fontainebleau

Pour le point Google Earth c'est ici
|
Nous sommes dans le département de Seine et Marne
77 en région Île-de-France.
Déclassement de la route nationale 7, par
la réforme 2005 : dans le département de Seine et
Marne, l'ancienne RN 7 prend le numéro de
D 607.

22 ... les v'là ! . Remarquez le type de panneau indicateur
en forme de bloc de béton.
Une autre vue du carrefour à une époque ou tout est bon
pour attirer le chaland. Image réactive.
Pour en savoir plus sur cette expression : https://fr.wikipedia.org/wiki/22,_v%27là_les_flics_!
C'est parti - Laissons sur la droite la
route qui mène à Barbizon et continuons direction Fontainebleau
par la N7, aujourd'hui déclassée en D607.
Cette section de route, ombragée et bordée de platanes comme
à la grande époque de la route mythique, fait partie d'un
patrimoine arboré, aujourd'hui en voie de disparition.
L'instant est plutôt rare de nos jours, sachez l'apprécier.

Cette ancienne station service ne vous rappelle-t-elle rien ?
Sur la droite, après quelques serres de maraîchers,
on remarquera une ancienne station service aujourd'hui reconvertie en
centre pour automobiles d'occasion.
C'est dans cette station service, qu'en 1961 est tourné l'une des
scènes du film : "Les petits matins" où une pléiade
d'acteurs célèbres se prêtent au jeu de ce road movie
tout à fait bon enfant.
Pour en savoir plus sur Les Petits Matins ou Mademoiselle
Stop :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Petits_Matins
C'est dans cette station Mobil qu'est tourné
en 1961, une séquence du Film "Les Petits Matins"
Une façon pour nous de remonter le temps. Cliquez sur l'image pour
télécharger l'extrait.
Juste après l'ex-station, voici l'entrée
du "Chalet du Moulin", bar d'ambiance et piste de danse dans
un cadre digne du peintre Millet.
Une vieille institution sur la nationale 7.
http://www.lechaletdumoulin.fr


L'architecture de cette ancienne station service ne trompe pas, mais
elle est aujourd'hui condamnée. Image réactive.
La route franchit la D637, bretelle d'accès vers l'autoroute A6.

Je suis d'accord avec vous, chers amis !
Le "Grand Veneur", c'est un peu surfait, le personnel y est
crispé, et la clientèle guindée vous regarde comme
si vous débarquiez de votre province natale !
Alors qu'en face, juste en bordure de route nationale 7. il y a "La
Broche".
Tables et parasols en terrasse, ambiance décontractée et
prix modérés.
Que demander de plus ? Même lieu aujourd'hui. Image réactive.
Sur la gauche après l'actuel "Black Stone", pub live
music, très anciennement "La Broche de Barbizon", voici
une ancienne station service en partie désaffectée.
Si le bâtiment principal s'est reconverti en boulangerie, la piste
attenante se fait envahir doucement par la végétation.
Ce ne sera hélas pas la seule station abandonnée que nous
rencontrerons le long de la route.
"Leurs murs sont tagués, les terrains devenus
de vraies décharges sauvages ou des terres d'accueil pour les
gens du voyage.
Plusieurs dizaines de stations-service désaffectées polluent
le paysage seine-et-marnais.
Impossible de connaître le nombre exact de ces établissements
fantômes. Car si la Drire (Direction régionale de l'industrie,
de la recherche
et de l'environnement) surveille de près leur dépollution,
elle n'a aucun contrôle sur leur devenir.
Et depuis les années 1980, c'est l'hécatombe dans ce secteur
de l'industrie pétrolière.
Bon nombre d'indépendants ont mis la clé sous la porte.
Le risque de pollution a dans la plupart des cas été écarté.
Situées généralement le long d'une voie express,
ces friches n'intéressent pas les promoteurs immobiliers. Pas
plus que les pétroliers."
Extrait du Parisien 2007.

La station service désaffectée. Qui se souvient de son
enseigne ? Réponse ci-dessous.

Et bien voici un élément de réponse. Image réactive.
A quelques mètres de là, sur la droite, au niveau du rond-point,
nous passons devant une des grandes institutions de la nationale 7 : L'auberge
du "Grand Veneur".
Une rôtisserie réputée dans la région, certes
haut de gamme, qui depuis 1927 régalait les papilles des gourmets
de la route, qui n'hésitaient pas à s'arrêter pour y
déguster civets et gibiers rôtis.

Un saut dans le temps le long de la nationale 7. Image réactive

De la Simca à la Rolls, Le Grand Veneur accueillait une clientèle
de milieux différents, mais ayant en commun le goût
pour la bonne cuisine.

Auberge du Grand Veneur
|
Dans un décor
digne d'un relais de chasse où il fleure bon le feu de bois,
parmi les trophées de chasse et les tables fleuries, trône
une immense cheminée, rôtissoire géante que
n'aurait pas reniée le cuisinier du roi.
Mais, justement ne sommes nous pas sur l'ancienne Route Royale
?
La fin de l'histoire est plus triste et la carte postale
laisse aujourd'hui un goût amer.
En 2006 l'auberge est fermée, laissée à l'abandon
et à vendre.
Rachetée en 2012 elle est transformée
en galerie d'art : "Le Grand Veneur, lieu hétéroclite".
Nous sommes, rappelons le, sur la commune de Barbizon, village artistique
par excellence et nous pouvons toujours nous réjouir de la
conservation d'un tel bâtiment.
Depuis quelques années, le bâtiment semble
une nouvel fois à l'abandon, ou bien est-ce juste une impression
?
Encore une bien belle étape de la nationale
7 qui disparaît à jamais.
Pour en savoir plus :
Une visite vidéo du nouveau lieu, ce qui
permet de revoir la grande salle actuellement.
Attention ! nostalgique de la rôtisserie s'abstenir :
Un
aperçu de la salle aujourd'hui |
En route -
La route traverse maintenant sur plusieurs kilomètres, et sur
2 x 2 voies, la magnifique forêt de Fontainebleau autrefois appelée
forêt de Bière (dérivé de bruyère).
C'est un important massif boisé de 25000 hectares administré
principalement en forêt domaniale. http://fr.wikipedia.org/wiki/Forêt_de_Fontainebleau
Et voici, cachée dans la végétation, mais toujours
en bordure de route, notre troisième borne royale à fleur
de Lys, numérotée 27.
Lorsque nous atteindrons la sortie de Nemours, nous nous attarderons plus
longuement sur l'histoire de ces bornes de demi-lieue qui jalonnaient
jadis la route royale.

La borne royale 27.

Le carrefour de l'épine. Image réactive
Le Carrefour de l'épine est facilement reconnaissable
à ses larges parkings qui bordent les côtés de la
chaussée.
Ce carrefour, qui n'en est plus vraiment un, est nommé ainsi car
jadis, un buisson d'aubépine plus que centenaire en occupait le
centre.
Le buisson fut rasé lors de l'élargissement de la nationale
7 après la première guerre mondiale.
Ancien rendez-vous des artistes de Barbizon, le carrefour est connu aujourd'hui
par les randonneurs et les varappeurs qui viennent ici escalader les célèbres
rochers de la forêt de Fontainebleau.
Le lieu est le point de départ de bons nombres de sentiers qui
cheminent à travers les dédales rocheux de la forêt
de Fontainebleau.
Si pour de nombreux Franciliens la forêt est aujourd'hui synonyme
de pique-nique, de promenade en famille, d'escalade, de randonnée
à pied ou à cheval, il n'en fut pas toujours ainsi.
A une époque reculée où les voyages à travers
les chemins de France tiennent plus de l'aventure périlleuse que
du voyage d'agrément, l'expression "bandit de grand chemin"
est toute trouvée pour illustrer la progression du banditisme sur
les routes de campagnes et aux abords des forêts.
La forêt reste toutefois un magnifique terrain de chasse pour les
rois de France et leur Cour, qui n'hésitent pas, l'automne arrivé,
à parcourir en huit heures de temps la route qui les sépare
de Versailles pour venir s'installer à Fontainebleau.
Voir à ce sujet : L'affaire du courrier de Lyon, la malle-poste
attaquée en 1796 par des bandits de grands chemins - http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article4634

En route -
La sombre forêt recèle bien d'autres mystères...
Longtemps, les bois de Fontainebleau furent hantés par le tapage
de chasses à courre fantômes conduites par le spectre d'un
"Grand Veneur".
Entendues successivement par Charles VI que l'on disait fou (ce qui explique
peut-être cela) puis par François 1er, c'est Henri IV qui
décrira le mieux sa rencontre avec le "chasseur noir".
Il déclarera avoir ouï distinctement les aboiements des chiens,
la cavalcade des chevaux et le son d'un cor de chasse, et avoir vu un
chasseur vêtu de noir, "qu'on voyait de loin, mais qui disparaissait
dès qu'on s'en approchait."
La hantise ne s'arrêta toutefois pas à ces témoignages.
Cent ans après les déclarations d'Henri IV, en 1698, à
un carrefour de la forêt, le fantôme d'un "Grand Veneur"
tout de noir vêtu, "environné d'une meute de chiens
dont on entendait les cris", apparut en personne à Louis XIV.
De nos jours, ce point de rencontre porte le nom de carrefour du "Grand
Veneur" . (Certaines versions situent l'apparition au carrefour de
St Herem, c'est un peu plus loin, mais c'est toujours sur la nationale
7.)
L'apparition se manifesta une dernière fois, vers 1897 à
une touriste Anglaise.
Sources : Edouard Brasey, Guide du chasseur de fantômes; Daniel
Cohen, l' encyclopédie des fantômes.
Traditions
et légendes en Seine et Marne.
|
Après quelques kilomètres,
nous voici arrivés au fameux carrefour du "Grand Veneur".
Vous ne devriez pas y rencontrer de fantôme, mais vous verrez
au centre du rond-point, une croix de pierre.
Des croix sur les routes de la forêt de Fontainebleau, on
en trouve une à chaque carrefour.
Elles ont été installées en 1669 suite à
une ordonnance royale qui imposait l'édification d'une croix,
d'un poteau ou d'une pyramide à tous les carrefours des grandes
routes et des chemins royaux.
Après la révolution en 1793, les croix de la forêt
de Fontainebleau seront détruites et les carrefours débaptisés.
Ce n'est qu'au premier Empire qu'elles seront remises en place.
La plus ancienne est "Belle Croix", érigée
en 1304 sur la "route ronde", route qui ceinture la forêt
et qui fut construite à l'initiative d'Henri IV pour permettre
aux dames de la Cour de suivre les chasses royales en carrosse.
Un luxe et un beau geste de galanterie.
Extraits , sources, et documents :
http://www.grimporama.com/index.html
Pour
en savoir plus sur les croix de la forêt de Fontainebleau
http://www.fontainebleau-photo.com/
Photo Claude.K
|

Le carrefour du Grand Veneur. Deux époques, deux versions du
carrefour. Image réactive.

Carrefour du Grand Veneur
Le carrefour du Grand Veneur :
"Lieu de queste et de relai quand l'assemblée
pour la chasse à courre est à l'ermitage de Franchard,
à Chailly ou aux Hautes Loges de Salnove."
Le livret des Chasses du Roy nous apprend qu'en 1725 l'assemblée
pour la chasse à courre se fit deux fois en cet endroit.
La croix du carrefour :
La croix élevée au centre du carrefour n'est pas là
pour exorciser le fantôme rencontré par Louis XIV en cet
endroit, mais pour rendre hommage à François VII :
"Duc de La Rochefoucauld, Pair et Grand Veneur de
France, Prince de Marcillac, Duc de la Rocheguyon, Chevalier des Ordres
du Roi et Grand Maître de sa garde robe (pas moins),
né le 15 juillet 1634, mort le 11 janvier 1744. (source : Dictionnaire
Historique et Artistique de la Forêt de Fontainebleau)
Construite en bois à son origine, elle est détruite
à la révolution, puis réédifiée en
grès en 1846. C'est cette dernière qui orne le carrefour
aujourd'hui.
Association des Amis de la Forêt de Fontainebleau
: http://www.aaff.fr/
Bleau, un blog d'une grande diversité, la section albums
photos est remarquable http://bleau.hautetfort.com/
En route - Poursuivons à travers les bois.
Au loin se profile la silhouette d'une tour, non pas une tour du château
de Fontainebleau, mais la tour Warnery, une tour d'habitation HLM, pas
vraiment glamour, située juste dans l'axe de la route.
Vous en conviendrez, cette construction sortie des années 1950,
considérée comme la verrue de Fontainebleau, jure assez
avec le paysage environnant.
L'arrivée à Fontainebleau.

La tour Warnery, à l'entrée de Fontainebleau.
Nous voici à Fontainebleau.
Au carrefour de la libération empruntons le boulevard de "Constance
/ D607"qui oblique légèrement sur la droite.
Nous voila donc arrivé au terme de la route Royale : Versailles
- Fontainebleau.

Carrefour de la Libération. Tout compte fait en 53 ans, le
carrefour s'est peu modifié, et nous ne sommes pas trop dépaysé.
Même la station service, au pied de la tour, est restée une
station BP.
Extrait du film "les petits matins" 1962 . Image réactive.

Panneau indicateur au carrefour de la Libération, où
il est encore question de la Nationale 5 et non de la N6.
Extrait du film "Les petits matins" 1962.
Fontainebleau Km 0058
http://www.fontainebleau.fr
Fontainebleau est la commune la plus vaste de la région Île-de-France.
Elle s'étend sur 17 205 hectares, (172,05 km2).
Notre route ne traverse pas la ville, mais vous pourrez, si vous le désirez,
atteindre facilement le fameux château en prenant la direction :
Fontainebleau centre, au rond-point suivant.
http://www.musee-chateau-fontainebleau.fr/
Un peu d'histoire
:
Fontainebleau villégiature des rois.
Fontainebleau est tout d'abord un hameau où
Louis VII y fait construire un rendez-vous de chasse et une chapelle.
Philippe le Bel y naît en 1268 et y
meurt en 1314.
En 1528 François Ier décide
d'y construire une splendide demeure digne des palais qu'il avait
vus en Italie.
La ville tire bien vite parti des visites
répétées du roi et de la Cour.
Elle accueille rapidement auberges et restaurants.
Les chambres sont louées à prix d'or.
Lorsque la Cour n'est pas à Fontainebleau, la ville continue
à vivre grâce aux travaux constants d'embellissement
du château : ouvriers et artistes y vivent toute l'année.
Le 18 octobre 1685, Louis XIV y signe l'Édit
de Fontainebleau, plus connu sous la désignation de Révocation
de l'Édit de Nantes, qui a poussé à l'exil
de nombreux protestants.
En 1725, Louis XV s'y marie.
La Révolution n'a pas eu d'incidences notables
sur la ville, ses habitants ayant toujours bénéficié
de la Royauté qui leur a permis de s'enrichir. |
Le château de Fontainebleau |
L' Empire va réveiller cette ville assoupie. Napoléon
Ier s'installe au château et le fait rénover.
En même temps, les vieux hôtels particuliers sont restaurés
et certains sont même transformés en hôtels de tourisme,
comme l'Aigle Noir.
Des casernes sont construites pour abriter les régiments de hussards.
Le 20 juin 1812, avant de partir pour sa funeste campagne de Russie, Napoléon
fait transférer secrètement Pie VII à Fontainebleau
(transfert secret de Savone à Fontainebleau) qui y restera enfermé
pendant dix-neuf mois.
Le 18 avril 1814, Napoléon, peu après sa
première abdication, fait ses adieux à sa garde, aux célèbres
grognards, dans la cour du Cheval Blanc.
Le château de Fontainebleau était d'ailleurs une résidence
appréciée de l'empereur.
Avec la chute de l'Empire, Fontainebleau s'endort doucement.

Vue aérienne de Fontainebleau
Au total, 34 souverains, de Louis VI le Gros à
Napoléon III, ont séjourné à Fontainebleau
au cours de sept siècles.
Du XVIe au XVIIIe siècle, tous les rois, de François
Ier à Louis XV, y ont effectué des travaux importants (démolition
– reconstruction – agrandissement – embellissement)
d'où le caractère un peu « hétérogène
», mais néanmoins harmonieux, de l'architecture du château.
Extraits et compilation Wikipédia
En route - Nous arrivons maintenant
au carrefour de l'Obélisque également connu sous le nom
de "carrefour de Marie-Antoinette".
C'est ici que se rencontrent les ex nationales 6 et 7, toutes deux reliant
Paris à Lyon.
Carrefour de l'obélisque.

Le carrefour de l'obélisque, sans aucune circulation.
Mais qu'est donc devenue la nationale 5 annoncée
au carrefour de la Libération ? (voir plus haut)
A l'origine, au carrefour de l'Obélisque, la N7
rencontrait la N5 grand itinéraire reliant Paris à Genève
via Sens et Dijon.
La N6 quant à elle ne débutait qu'à Sens et gagnait
l'Italie via Lyon et Chambéry.
Pour rejoindre Lyon, l'automobiliste avait donc le choix entre deux itinéraires
:
- La N7 de Paris à Lyon,
ou
- la N5 de Paris à Sens puis la N6 de Sens à Lyon.
Lors d'une renumérotation des routes françaises
en 1973, la RN5 fut en partie déclassée sur sa section Sens-Dijon.
En 1978 pour parfaire la cohérence de cette numérotation,
il fut décidé de renommer la section de la RN5 entre Paris
et Sens, en RN6.
Ainsi, la Nationale 6 débutait désormais de Paris pour rejoindre
Lyon directement, comme sa consœur, la Nationale 7.
La rencontre des deux routes mythiques . |
Le voyageur pourra donc, s'il le désire,
modifier ici son voyage vers le sud, en optant soit pour les difficultés
de la nationale 7,
notamment les traversées de Nemours, Lapalisse, Roanne ou
encore le franchissement de la zone montagneuse du Lyonnais,
soit en choisissant le parcours plus facile de la nationale 6 en
direction de la Bourgogne.
Dans ce cas il faudra toutefois compter avec le trafic important
des camions ayant également choisi cette dernière
solution sans contretemps.
Au milieu du rond-point, trône non pas une croix, mais un
Obélisque.
Une Croix de Saint-Jacques a tout d'abord été érigée
entre 1664 et 1697 sur le carrefour, le plan Defer de 1697 l'atteste.
La croix a été remplacée en 1786 par l'obélisque
actuel.
Cet obélisque est la réplique en plus petit de celui
de la Place Saint-Pierre de Rome.
La légende veut qu'il ait été offert à
Marie-Antoinette par les Bellifontains, mais son financement provient
simplement de la bonne gestion des crédits de travaux du
château.
L'obélisque fait partie du domaine national du Palais de
Fontainebleau.
Source Dictionnaire Historique et Artistique de la Forêt
de Fontainebleau.
Un lien : Pour
voir l'obélisque et ses bornes indicatrices de plus près.
Quelques photos gros plan : http://maria-ant.justgoo.com/t3648-l-obelisque-de-fontainebleau
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La rencontre de plusieurs routes nationales
en ce point précis, rendait la circulation routière
particulièrement dense certains jours.
Il était donc fréquent d'y subir d'importants "ralentissements",
le terme de "bouchon" n'étant pas encore très
usité à l'époque.
Avec la démocratisation de l'automobile dans les années
1950, les parisiens n'hésitent plus à quitter la capitale
en voiture pour passer le week-end en province.
Le dimanche soir, les retours sont marqués par l'apparition
des premiers encombrements récurrents.
Radio France qui dès ses débuts a toujours fait de
l'information routière une priorité de service public,
diffuse en 1950 "Route de Nuit" sur Paris Inter.
En 1951 l'émission "Inter Route", animé
par Roger Couderc et Christiane Pollefoort, innove en cela qu'elle
est diffusée en direct d'un PC routier.
En 1958, toujours sur France Inter on peut entendre des "points
routes" basés sur les informations fournies par la Gendarmerie
Nationale.
Ces points routes sont diffusés depuis le carrefour de l'obélisque
en forêt de Fontainebleau où se croisent la RN5 (pas
encore RN6) et la RN7.
La Gendarmerie de Seine-et-Marne avait adopté un dispositif,
encore inédit à l'époque, de surveillance par
axe.
Le carrefour de l'obélisque en était le point convergeant.
En ce lieu "stratégique" est implanté en
1960 un "PC avancé" dont le rôle est de renseigner,
aider, dépanner et secourir les usagers.
Le PC est installé dans une remorque de commandement où
une permanence est tenue de 07h00 à 22h00 du lundi au jeudi
et 24h/24 les vendredis, samedis, dimanches, les veilles et jours
de fête.
Il s'agit là de la toute première structure dédiée
à l'information de l'usager sur les conditions de circulation
routière.
Photo Claude.K
|
En 2015, un chantier d'envergure agite le secteur de l'obélisque.
Il s'agit de la réhabilitation du carrefour historique.
Un projet mené par le Département, l’ONF, la ville
et le château.
Le projet vise à offrir un cadre de qualité à ce
carrefour emblématique situé dans le Site classé
de la Forêt de Fontainebleau et qui fait le lien entre la ville
et la forêt.
Le réaménagement prévoit la mise en valeur des monuments
par l’ouverture d’une clairière circulaire «
dont le rayon est donné par l’arc du mur du jardin anglais
», la remise à niveau de la chaussée « avec
mise en œuvre de belles bordures en béton et d’îlots
en grès », la reconversion du disque central du giratoire
en prairie et la mise en lumière du site.
En mars 2017, c'est au tour du Département de faire sa partie
du travail en déplaçant les quatre bornes classés
monument historique et en terrassant la placette.
« Dans les prochaines semaines, le Département va enherber
le disque central » nous précise-t-on du côté
du Département.
A noter que c’est la ville qui aura pour mission d’entretenir
le disque Central désormais, alors que c’est le Conseil départemental
qui s’en occupait jusque-là.
Le château, lui devra continuer à entretenir le mur du Jardin
Anglais.
Extraits :
https://actu.fr
https://actu.fr/ile-de-france/fontainebleau_77186/lobelisque-continue-sa-mue_7066175.html
Le PC avancé dans la remorque bleue au carrefour de l'obélisque
en 1964.
Photo extraite du site : Motards de la gendarmerie
Le marché de l'autoradio étant en pleine expansion, les
émissions dédiées à la route vont se multiplier.
En 1963 Jean-Louis Foulquier et Gérard Klein font de France Inter
"la station de l'automobiliste et du routier".
En 1972, l'émission "Les routiers sont sympas" animée
par Max Meynier sur l'antenne de RTL prendra le relais et rencontrera
un vif succès pendant plus de 10 ans.
Sources : Wikipédia & Radio France.
Photo : Tout
sur le « P.C avancé de l'Obélisque » à
Fontainebleau. Passionnant !
En route - Continuons sur la N7 / D607 et prenons maintenant
la direction de Montargis / Nemours.
2 kilomètres plus loin, un ouvrage d'art surplombe la route. Il
s'agit de l'aqueduc de la Vanne.
L'aqueduc de la Vanne franchit la RN7 en pleine forêt de Fontainebleau.
Un peu d'histoire :
En 1867, la ville de Paris a engagé une série
de travaux et construit un long aqueduc destiné à
capter les sources de la vallée pour alimenter la capitale,
et cela depuis l'amont de la rivière "La Vanne"
dans l'Aube, jusqu'à la ville de Sens.
Les travaux ont été réalisés par l'architecte
Eugène Belgrand. Le débit du cours d'eau en fut fort
modifié. Un aqueduc longe la rivière sur presque toute
sa longueur, parfois souterrain et parfois à l'air libre.
On peut y voir d'importants ouvrages d'art. À noter que les
Romains avaient déjà effectué des travaux analogues
pour alimenter la ville de Sens.
Aujourd'hui, l'aqueduc de la Vanne court jusqu'à
Paris, traversant notamment l'Yonne et la forêt de Fontainebleau,
et transportant à 2,5 km à l'heure pas moins de 957
litres d'eau de source (et non pas de rivière) par seconde
dans le réservoir de Montsouris pour la consommation d'environ
20 % de l'eau potable de la capitale. Le débit de la rivière
en est diminué d'autant.
Extrait Wikipédia. |
Aqueduc de la Vanne, hier |
En route -
|
Environ 500 mètres plus loin
sur la droite, une stèle dressée en bord de route
appelle notre attention.
C'est un monument élevé à la mémoire
de Georges Mandel, né en 1885, chef de cabinet de Clemenceau,
député du Médoc, ministre des PTT, puis des
Colonies, emprisonné en 1940 par le gouvernement Pétain.
D'abord livré aux Allemands qui le déportent au camp
de Buchenwald, avant de le ramener en France, Mandel est ensuite
abandonné à la milice qui l'exécute.
Une stèle est érigée à
l'endroit même où il est assassiné par la milice
le 7 juillet 1944.
Le monument est inauguré le 8 juillet 1946, en présence
de Michel Clemenceau, Paul Reynaud et Léon Blum.
Sur le soubassement sont gravés ces vers de
Tristan l'Hermite :
« Lorsqu'il fut tombé sanglant dans la
poussière les mains de la Victoire ont fermé ses paupières
».

Source et photo de la stèle : http://fr.topic-topos.com/georges-mandel
Pour en savoir plus : http://cercledesconnaissances.blogspot.fr/2012/05/georges-mandel.html
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En route -
Situé au sommet d'une côte, le prochain carrefour est celui
de la croix de St Herem. Encore une croix me direz-vous ! mais qui est
donc ce Saint-Herem ?

Carrefour de la croix de St Hérem. Aménagement actuel
et ancien . Image réactive.
En 1660, François-Gaspard
de Montmorin de Saint-Hérem, gouverneur de la ville et du
château de Fontainebleau, capitaine des chasses et louvetier
des forêts de Bière et de Brie, fait ériger
une croix en bois à ce carrefour.
Détruite en 1793, elle est relevée en 1827, avant
d'être reconstruite en pierre en 1864.
Nous sommes au croisement de la N7 et de la route ronde, route
qui ceinture la forêt et qui fut construite sous le règne
d'Henri IV.
La grande Histoire :
Le 25 novembre 1804, c'est à ce carrefour que Napoléon
Ier a rendez-vous avec le Pape Pie VII, qui a accepté, contre
l'avis de la Curie, de venir sacrer " Empereur des Français"
Napoléon Bonaparte à Notre-Dame de Paris le 2 décembre
1804.
En 1863, l'empereur Napoléon III demandera à Alexis
Paccard d'édifier une nouvelle croix en pierre, afin de commémorer
l'événement.
C'est cette dernière, restaurée que l'on peut voir
aujourd'hui.
Pour en savoir plus et voir des photos gros plan :
http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=77186_2
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Ambiance automnale à la croix de St Hérem.
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Maintenant la petite histoire : De cette rencontre entre les
deux souverains, pas moins de treize auteurs, tous contemporains
des faits, en présentent leur version.
En voici la synthèse :
Le matin du 25 novembre, donc, Napoléon vêtu
d'un habit vert, feint de chasser dans la forêt de Fontainebleau
en compagnie de ses veneurs et de cinquante chiens, tout en sachant
parfaitement que la berline pontificale, qui a quitté Montargis
à l'aube, s'approche après une courte halte à
Nemours.
Aussi, à midi, qu'elle n'est pas sa surprise feinte de
la rencontrer au carrefour de la croix de St Herem, après
qu'elle a traversé Bourron !
Aussitôt un veneur ordonne à la voiture de s'arrêter
et le pape en descend, tandis que l'Empereur demeure un moment
à cheval pour bien manifester sa prééminence
et déjà humilier le pauvre vieillard pataugeant
à présent dans la boue, ce qui fait dire cruellement
à Savary : "il fallut bien qu'il en vint là".
Enfin Napoléon met pied à terre et serre le pontife
stupéfait dans ses bras avant de l'entraîner vers
son propre carrosse qui stationne discrètement à
quelques mètres.
[..] Deux valets aussitôt ouvrent les portes,
mais l'Empereur, plus jeune et plus agile que son hôte,
en profite pour prendre la place de droite, la place d'honneur,
laissant celle de gauche à son invité. Et fouette
cocher..
[..] Un court moment plus tard, la voiture stoppe devant le grand
escalier de Fontainebleau, où dix années plus tard
Napoléon fera ses adieux à la garde impériale...
Extrait - Gonzague Saint Bris : Le Sacre
|
En route -
Traversons la forêt de Fontainebleau sur quelques
kilomètres encore avant d'arriver "Au Pavé du Roy",
un hameau et lieu-dit dépendant de la commune de Bourron-Marlotte.

Le Pavé du Roy Km 0065
http://bourronmarlotte.fr
Vous souvenez vous de Chailly en Bière et de son hameau Barbizon
?
Et bien le hameau du "Pavé du Roy" a comme un air de
déjà vu, en cela qu'il accueillit lui aussi dans ses auberges,
des artistes peintres et des écrivains, tous amateurs de forêt
et de vie champêtre.
Lorsque plus tard ces artistes bohèmes jugèrent le Pavé
du Roy trop branché et trop cher à leur goût, ils
migrèrent vers la commune située à une centaine de
mètre de là : Bourron-Marlotte.
|
Petit retour en arrière :
"Au 19ème siècle, c'est la grande période
artistique de Bourron-Marlotte.
Vers 1830 Caruelle d'Aligny et Jean-Baptiste Corot, son ami, s'installent
à Marlotte où un grand nombre d'artistes de Barbizon
leur rendront visite : Harpignies, Daubigny, Diaz de la Pena, Olivier
de Penne, Celestin Nanteuil.
A partir de 1860, Sisley, Renoir, Monet, Cézanne, Pissarro,
Bazille.. les rejoindront.
C'est l'esprit de bohème qui règne."
Extrait du site de la municipalité : http://bourronmarlotte.free.fr/
Le pavé du Roy en direction de Nemours. |
Au Pavé du Roy, lieu de passage très fréquenté
sur la grande route de Fontainebleau à Nemours, un relais de chevaux
existait depuis la fin du XVe siècle.
Longtemps réservé à faciliter les déplacements
militaires, le tenant de poste auquel ce relais était confié
devait mettre des chevaux frais à la disposition des courriers
du roi.
Sa situation privilégiée au pied de « la redoutable
montagne de Bourron » et le rapide développement du transport
des voyageurs et des marchandises à la fin de la Guerre de cent
ans, faisaient de ce relais proche de Fontainebleau et de son palais,
un emplacement stratégique, exigeant un Maître de Poste sûr
et compétent.
Les voyageurs empruntant les coches, les diligences ou roulant
carrosse trouvaient là, outre des chevaux de rechange, une ou deux
auberges offrant le gîte et le couvert.
Selon la coutume du temps, elles avaient pour enseigne la branche de genévrier
ou le traditionnel bouchon, signe que l'on pouvait y boire du vin «
à pot et à pinte ».
Extrait du site : http://www.apophtegme.com
Nota : Une branche de genévrier était utilisée comme
enseigne pour les petites auberges rurales. Lorsqu'il y avait changement
de propriétaire, cette branche était décorée,
durant cette période le patron payait sa tournée.
En route - Arrivé dans le bourg, l'auberge du
Pavé du Roy sur la droite en direction de Nemours, était
une halte appréciée des voyageurs de la nationale 7, je
parle bien entendu au passé car là ...
Vous ne trouverez plus trace de l'auberge aujourd'hui.
Quoique, en regardant de près !

L'auberge du Pavé du Roy. Image réactive. Photo Claude.K
2007

La ruelle pavée devant l'ancienne auberge, une remontée
dans le temps. Photo Claude.K 2017
Des bidons de 5 litres de Moto Naphta (Deutcsh de la Meurthe) entreposés
au pied de l'arbre, sont proposés à la vente.
A l'époque où l'automobile est encore rare au début
du siècle dernier, ce sont les commerces de proximité qui
vendent le carburant.
Pour faire le plein on s'arrête donc chez l'épicier, le droguiste
ou comme ici le café.
Au carrefour, en face, subsiste un mur Michelin et si l'on s'engage en
direction de Bourron, un ancien panneau indique encore la nationale 7.

01 - En direction de Fontainebleau, un rare mur Michelin, en place
depuis 1933, indique une Voie Ordinaire (Vo) vers Bourron ou Montigny.
02 - Une ancienne vue de la côte de Bourron. Image réactive.
Photo du mur Claude.K 2017.

Un panneau de signalisation (officiel ?) vers la RN7

En concurrence directe, de l'autre côté de la chaussée,
l'auberge de la Route Bleue et ses tables en bordure de route,
symbole d'une époque ou boire un verre à un mètre
de la route nationale n'était pas encore si désagréable...
Image réactive.
En route - Le hameau est vite traversé. Je vous
propose dès à présent un petit détour par
les chemins de campagne pour partir à la découverte d'une
ancienne publicité murale plutôt bien conservée.
Suivez le guide !
Arrivé au carrefour suivant
prendre la direction de Bourron-Marlotte et Villiers sur Gretz à
droite, le but étant d'aller à gauche, mais la traversée
de la nationale est interdite.
Donc contournons. Continuer jusqu'au petit rond-point et suivre la direction
de Bourron-Marlotte/ Fontainebleau.
Passer sous la nationale, la route longe ensuite la voie ferrée,
c'est là au niveau du rond-point.
Devant la gare de Bourron-Marlotte, sur le mur de l'ancienne buvette encore
dans son jus, une publicité pour le "vin tonique au quinquina".
Approchez-vous! Sur la façade on peut encore lire "Buvette,
café, vins, liqueurs" et tout ça sans modération
! Ah le bon temps !!
J'aime ces petits détours qui nous font découvrir une petite
parcelle du temps passé.

L'ancienne buvette face à la gare, et sa réclame murale
bien conservée.
Le retour vers la nationale 7 s'effectue simplement en faisant le tour
du rond-point pour revenir sur nos pas.

A la sortie du Pavé du Roy, la borne royale 35. Photos Claude.K.2017
- Image réactive.
En route - La route se poursuit en franchissant la
voie de chemin de fer Paris-Montargis, au départ de la gare de
Bourron-Marlotte, puis passe devant une station Elf discount, solitaire
en rase campagne.

Station Elf

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