ETAPE 2 : de CHAILLY EN BIERE à FONTENAY SUR LOING de 0050 km à 0100 km de Paris

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← L'Auberge ( Grez Sur Loing ) - St Pierre Lès Nemours - Nemours - Portonville (Bagneux sur Loing) →
En route -

Au rond-point suivant, je vous propose un petit détour de moins de 2 km, histoire de faire une halte champêtre au bord de l'eau.
Un petit coin sympa.
Prendre la direction de Grez sur Loing à gauche par la D 104 et continuer tout droit jusqu'au pont qui franchit le Loing.
Continuer encore 500 mètres.

Nous y sommes ! l'étang de la Clarette !

Rendez-vous nationale 7 : Dimanche 3 Août 1969, 09h00 Grez sur Loing. Etang de la Clarette. Episode 06.

Mon père a ses secrets, et il connaît sur le parcours de la nationale 7 tout un tas de petits coins sympas où il fait bon musarder.
La petite Opel est arrêtée presque au bord de l'eau, et chacun est sorti se dégourdir les jambes. Le capot est ouvert, histoire de refroidir le moteur.

La table pliante est installée, le petit réchaud à gaz allumé, ma mère prépare la café frais qui emplira de nouveau la bouteille thermos, condition nécessaire à la poursuite du voyage, tandis que mon père vérifie pour la seconde fois les niveaux de la Kadett.
Il faut dire que la voiture est neuve, et à peine rodée. Nous sommes seuls en pleine nature, pour nous les mômes c'est déjà les vacances.

Un plaid est déployé à même l'herbe en bordure d'eau. Le ciel est clair, il ne fait pas vraiment froid, mais l'eau du petit étang nous semble tout de même bien glacée, assurément ce n'est pas encore la méditerranée.
La halte sera de courte durée, à peine trois quarts d'heure, mais voila tout de même une bien belle escale que nous aimions retrouver années après années.

Aujourd'hui l'endroit n'a pas vraiment changé, juste un peu... mais pas suffisamment pour me faire oublier les bons moments passés ici.

En Route -

Après cette petite étape aquatique, poursuivons notre voyage sur la route nationale.

A l'approche du rond point, entre les voies de circulation, une petite stèle commémore le souvenir d'un agent de la DDT, ancien pompier bénévole décédé à l'âge de 55 ans, après avoir été fauché sur la route par une voiture, en accomplissant son travail de voirie. La stèle nous rappelle les dangers de la route. Levez donc un peu le pied, pour éviter que les vacances ne se terminent mal.


A Claude Rivalan, agent départemental des routes, décédé dans le cadre de ses fonctions, le 24 novembre 2015.

Sur la D607, après avoir dépassé la station Elf sur notre droite, on aperçoit, dans l'autre sens de circulation, après le rond-point, les traces d'une aire bitumée en bordure de route.
Il s'agit de l'emplacement d'une ancienne Station Azur qui servit à l'époque de modèle pour la photo de couverture de l'Atlas Azur.
La station disparaîtra au début des années 1980, pour être remplacée par une station Total, construite une centaine de mètres plus loin.


Vue aérienne Nord (haut) Sud (bas).
L'emplacement de l'ancienne Station Azur est toujours visible aujourd'hui.
Sur le cliché Noir et Blanc de 1970, on remarque en fait que deux stations se faisaient face,
de part et d'autre de la chaussée, comme c'était souvent le cas à l'époque. Image réactive

Le début des années 1950 voit l'arrivée d'un nouveau concept venu tout droit des US : la Station Service.
Le réseau Azur n'est pas en reste avec l'implantation de "stations boutiques" dans les villes et villages, et de "stations relais" sur les grands axes routiers.
A partir de 1966 les stations Azur passeront peu à peu sous les couleurs Total.


Vue en direction de Bourron-Marlotte, on distingue à droite l'aire asphaltée de l'ancienne station Azur. Image réactive.
Merci à Phil André et son œil de lynx pour ses précisions quant à la localisation de cette ancienne Station Service.

L'auberge Km 0070

http://www.grezsurloing.fr

Comme son nom le laisse sous entendre, au lieu-dit "L'auberge" se trouvait anciennement... une auberge.
D'auberge, il n'y en a plus guère aujourd'hui, tout juste retrouve-t-on l'emplacement de l'ancien "Moulin Fleuri", qui accueillait les voyageurs de la route nationale 7, devenu aujourd'hui "le Baroque", un restaurant de cuisine Thaï sur la D 607.

Le hameau "l'Auberge", tout en longueur de part et d'autre de la nationale, dépend de la commune de Grez sur Loing située quelques centaines de mètres en contrebas en bordure du Loing.

Grez sur Loing comme Barbizon ou Bourron-Marlotte connut une importante activité artistique dès 1860.

Avec la proximité de la gare de Bourron-Marlotte, de nombreux artistes et personnalités débarquèrent à Grez sur Loing à la découverte d'une vie campagnarde plus authentique que celle qu'ils menaient à Paris.
Les Champs, la forêt, les ruines de la Tour de Ganne, les bords du Loing et la lumière exceptionnelle des lieux, contribuèrent largement à l'émerveillement des sens.

Si la peinture restait une des spécialités de Bourron-Marlotte et de Chailly en bière, le village de Grez sur Loing ne fut pas en reste, puisqu'il accueillit d'autres disciplines telles la sculpture, la gravure, l'écriture, ou la musique.

Jean-Baptiste Corot (encore lui) fut l'un des premiers attiré par la beauté des lieux. Il peindra: le Pont de Grez-sur-Loing en 1860.
De nombreuses célébrités suivirent et s'installèrent dans la commune, les frères Goncourt, Camille Pissarro, Balzac.
L'écrivain écossais Robert Louis Stevenson, auteur de " l'île au trésor ", y rencontra sa future épouse l'artiste californienne Fanny Osbourne.

Plus tard des colonies d'artistes américains, britanniques, scandinaves et japonais s'établirent à Grez afin d'y étudier la peinture de plein air.

Grez Sur Loing

Pour en savoir vraiment plus : http://www.artistes-grezsurloing.fr/
http://arts-lubies.blogspot.fr/2010/02/les-peintres-de-grez-sur-loing.html
http://www.grezsurloing.fr


Le Pont de Grez sur Loing, Jean Baptiste Corot.

Avant de reprendre la route, je vous engage à entrer dans le bourg, afin de vous rendre jusqu'au vieux pont sur le Loing qui a conservé tout son charme.
Ne manquez pas les ruines de la tour de Ganne érigée en 1127 par Louis VI le Gros et qui fut la résidence de Blanche de Castille, Philippe Le Bel et Jean Le Bon durant la guerre de 100 ans.
Dans le jardin de la tour vous y trouverez la borne royale N°36 très bien conservée avec sa fleur de Lys.
Aujourd'hui déplacée, la borne se situait à l'époque au niveau du relais de poste, le long de la Route Royale, à l'emplacement actuel du hameau de "l'Auberge".
Pour voir la borne aujourd'hui c'est ici : http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=77216_2


La rue principale de Grez sur Loing au fil des ans. Saurez vous dater les époques ?
En route -

Reprenons le cours de la nationale 7, retour à "l'Auberge".
Presque à la sortie du lieu-dit, nous retrouvons notre restaurant de cuisine Thaï, autrefois l'auberge du Moulin Fleuri, un restaurant-café-bar, où il faisait bon manger dans la petite salle campagnarde,
et aux beaux jours sur le bord de route à l'ombre des arbres.


A l'auberge du Moulin Fleuri, on déjeune en bordure de route. Image réactive.
Aujourd'hui le resto Thaï a préféré isoler sa terrasse.



La salle à manger du Moulin Fleuri, et son bar.

Quittons le hameau de l' Auberge.

La vue satellite nous informe que notre axe routier D607 est bordé sur sa gauche par le cours du Loing, et sur sa droite par la voie ferrée Paris - Clermont-Ferrand, ainsi que par l'autoroute A6 qui franchit notre route.


Avec la mise en œuvre de la loi Grenelle II, ces panonceaux publicitaires devraient bientôt disparaître du Paysage.
Quoi qu'on en pense, certains avaient leur utilité .

Dès que le pont de l'autoroute A6 est en vue, au niveau du carrefour avec la D63, vers Villiers sur Grez, un portail anodin sur la gauche .. n'attire pas l'attention... ce qui est normal puisqu'il est anodin !


Sur la gauche, un portail anodin et peu visible... Image réactive

Il s'agit du portail du château de la Bouleaunière, propriété de Madame de Berny, une des femmes, sinon la femme la plus importante dans la vie d'Honoré de Balzac.
A la fois son inspiratrice et son amante, Mme de Berny reçoit l'écrivain dans les années 1830, en sa demeure de la Bouleaunière.
L'homme de lettres y écrit son roman "Ursule Mirouet" paru en 1841, roman qui s'inspire de la société nemourienne et qui décrit la ville de Nemours au milieu du XIXe siècle.

https://debalzac.wordpress.com/2010/01/10/balzac-et-laure-de-berny/

Nous verrons plus loin que Balzac ne fût pas le seul écrivain inspiré par la capitale du Gâtinais.
Quoi qu'en ce qui concerne Balzac, c'était plutôt la présence de Mme de Berny qui l'amenait à découvrir la région.

La multiplication des panneaux publicitaires nous indiquent la proximité de Nemours.
Nous arrivons tout d'abord avenue Carnot, sur la commune de Saint Pierre Lès Nemours.

Saint Pierre lès Nemours Km 0073

http://www.saintpierrelesnemours.fr
Attention ! à 400 mètres sur la droite, un monument de la RN 7, qui pourrait passer inaperçu pour le profane qui roule un peu trop vite ..
Mais ça, c'était avant la disparition complète de la rangée d'arbres qui nous en masquait partiellement la vue.
Une réclame peinte pour la marque "Saponite" : "La lessive douce et savonneuse qui blanchit tout sans brûler" comme disait le slogan à l'époque.


Un mur peint d'exception à l'entrée de St Pierre Lès Nemours

Outre son excellent état et sa grande rareté, l'emplacement de cette "pub" n'est pas anodin.

Cette marque de lessive aujourd'hui oubliée, apparaît à la fin du XIXe siècle.
Selon la Bibliothèque Nationale de France les premières affiches publicitaires datent de 1890.
Son siège sociale est alors situé à Charenton mais la fabrique de lessive se trouve à… St Pierre Lès Nemours, juste en face de notre panneau publicitaire, de l'autre côté de l'avenue Carnot.

Pour sa réclame, Saponite va réunir dans un cercle : Napoléon Bonaparte, Louis Philippe et Marianne.
Les premiers slogans publicitaires ont alors une curieuse connotation politique : "Avec quoi allons nous laver notre linge sale ? ". (imaginez le même slogan avec nos hommes politiques)
Les personnages choisis ne le sont pas par hasard puisqu'ils évoquent les rivalités politiques entre bonapartistes, monarchistes et républicains.
La marque a depuis longtemps disparu, mais aujourd'hui, le groupe industriel Henkel France (Mir, Le Chat, Super Croix, X-Tra) occupe toujours l'emplacement de la fabrique Saponite de l'autre côté de la rue.

Pour la petite histoire, cette publicité, la plus ancienne de la nationale 7, est entretenue par des fonds privés, d'où son excellent état aujourd'hui.
http://lesmurspeints.blogspot.fr/2009/02/saponite-la-bonne-lessive.html

Une autre interprétation du slogan ici.
http://fr.topic-topos.com/publicite-la-saponite-saint-pierre-les-nemours


à l'époque, les murs Michelin jalonnent les routes de France.

En route -

Un peu plus loin, au niveau du rond-point sur la gauche, ayez l'œil pour apercevoir la borne de "demi-lieue" numéro trente-huit.
Il s'agit ici d'une borne Royale et non pas d'une borne romaine comme celle rencontrée à Corbeil-Essonnes.
Le quartier où nous nous trouvons se nomme d'ailleurs "La demi-lieue".
La présence de cette borne nous informe qu'au XVIe siècle, cette route était considérée comme "Grand-Chemin Royal "reliant Paris à Lyon, délaissant en conséquence l'ancien itinéraire jugé moins direct qui passait par Larchant, lieu de pèlerinage sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
http://fr.topic-topos.com/borne-royale-saint-pierre-les-nemours


Sculpture monumentale, rond-point de la demi-lune.

Au Niveau du Rond-Point, face au resto fast-food, vous aurez bien du mal à identifier le Garage MalBert, ancien concessionnaire Simca. Mais pourtant c'était bien là !


L'ancienne concession Simca - station Esso, à l'entrée de la ville.


Mur peint proche de la gare St Pierre Lès Nemours.

Saint Pierre Lès Nemours fait face à Nemours, sur la rive gauche du canal du Loing.
Habité depuis le paléolithique, une église est édifiée au XIIe siècle en la paroisse de St Père de Nemox.
Sous le règne du pape Alexandre III l'église est officiellement consacrée à St Pierre, validant ainsi le nom de la ville actuelle.

La zone traversée de nos jours par la nationale 7 reste toutefois une zone d'activité inhérente à beaucoup de ville de province, fonctionnelle certes, mais pas vraiment folichonne.


Chopin frère


Route pavée, Avenue Carnot, face à la gare, vue vers Fontainebleau.
Sur la droite l'Hôtel St Pierre, aujourd'hui Boulangerie, pâtisserie. Image réactive

L'avenue Carnot passe devant la gare de Nemours / St Pierre, située sur l'itinéraire ferroviaire de dédoublement de la ligne Paris-Lyon, via Dijon, utilisée jusqu'en 1952 pour le transport de fret.
Aujourd'hui elle relie Paris à Clermont-Ferrand ou à St Etienne.

Nemours Km 0075

http://www.nemours.fr

Le nom de la ville provient d'un dieu Gaulois nommé Némausus, qui aurait également donné son nom à la ville de Nîmes.

Petite Chronologie Historique :

Habitée depuis le paléolithique, comme sa consœur St Pierre Lès Nemours, la bourgade prend véritablement son essor au Moyen-Âge, avec en 1120 la construction d' un château sur la rive gauche du Loing .
Au XIIIe siècle, appauvris par les croisades, les seigneurs de Nemours cèdent leur terre au roi de France.
Au XVIIIe siècle marqué par les règnes de Louis XV et Louis XVI, Nemours devient une importante cité administrative, siège d'une maîtrise des Eaux et Forêts, d'un grenier à sel et de deux paroisses, Saint-Jean-Baptiste et Saint-Pierre.
La Révolution de 1789, qui fait de Saint-Pierre une commune indépendante de Nemours, puis l' Empire, annoncent le déclin de la capitale du Gâtinais français au profit de Fontainebleau qui devient le centre régional et administratif de la région.

En 1814 les Cosaques entrent dans Nemours, mais l'événement sera effacé par le souvenir de " l'Année terrible " de 1870 au cours de laquelle 3.000 Prussiens envahissent la ville et incendient le quartier de la gare.
Cette occupation ennemie durera quatre mois.

Au cours des Trente glorieuses, Nemours se dote des équipements sociaux, culturels et sportifs correspondant à son expansion démographique.
Le patrimoine historique n'est pas en reste : château, église et bords du Loing, sont mis en valeur.
Le bourg rural, qui en 1946 comptait 5 418 habitants, voit sa population plus que doublée vers les années 1970.

Source et extraits : http://www.nemours.fr

En route -

Quelques mètres avant le panneau d'agglomération, situé juste avant le pont de Paris, sur le même trottoir, une plaque en fonte accrochée à presque 3 mètres de haut nous rappelle que :

"La mendicité est défendue dans le département de la Seine et Marne".

Il existe plusieurs plaque comme celle-ci dans le département de Seine et Marne.


L'entrée de Nemours et sa plaque anti-mendicité dans le département.
En bas la plaque identique mais restaurée de La ferté sous Jouarre. ( image http://plaquedecocher.fr)

Cette plaque semble correspondre à l'application de l'arrêté du 16 mars 1846 du préfet de Seine-et-Marne, stipulant :
- à partir du 15 avril 1816, la mendicité est interdite dans le département, cet arrêté sera communiqué et placardé dans toutes les communes.
Ce contrôle des mendiants est repris par le préfet en 1890 et s'accompagne cette fois de la répression de la mendicité et du vagabondage.

Extrait du site : http://fr.topic-topos.com/plaque-de-defense-de-mendier-villiers-sous-grez

En route -

Après avoir franchit le "Pont de Paris" qui enjambe un bras du canal du Loing , la nationale 7 entre dans la "Rue de Paris".
Des rues, ou des routes de "Paris", pratiquement toutes les villes que traverse la N7 en possèdent. Bon à savoir si l'on se perd en route.
De même, la sortie des villes se fait la plupart du temps par la rue ou la route de "Lyon".

Avant l'ouverture du tronçon de l'autoroute A6 qui depuis 1967 contourne la ville, la traversée de Nemours était redoutée par les automobilistes, car elle annonçait un ralentissement effectif de la circulation, le plus souvent d'une durée aléatoire, un fâcheux contretemps occasionnant immanquablement une chute de la vitesse moyenne du trajet.
Ceux qui ont connu les grandes heures de la nationale, parlent de plusieurs heures d'embouteillage passées dans le centre de la capitale du Gâtinais du fait des nombreux feux tricolores qui jalonnent les rues de la ville.


Sur le Pont de Paris à l'entrée de Nemours, un bras du Loing et le chemin de halage.

Le parcours du combattant commence donc Rue de Paris.
Rectiligne, à double sens, la rue étroite s'enfonce en direction de l'église dont on aperçoit le clocher tout au bout.

Immédiatement sur la gauche, à l'entrée de la rue de Paris, une ancienne halte appréciée des automobilistes pour une pause casse croûte bienvenue :
" Au Rendez Vous des Pêcheurs" en terrasse et en bordure du chemin de halage le long du canal. Agréable.
L'établissement est fermé depuis bien longtemps, il n'en subsiste que les jardinières qui délimitaient la petite terrasse en bordure du Loing.
En face c'était l' hôtel restaurant "du Prieuré" qui accueillait le touriste en lui proposant la friture du jour fraîchement pêchée dans le Loing.


Casse croûtes au "Rendez-Vous des Pêcheurs" à gauche et friture au "Prieuré" à droite.
Image réactive
.


Plaque hectomérique Rue de Paris. Photo plaque J-F Lobreau


Bar et restaurant la route Bleue, le patron est sans doute un fan de la route en question.

Plus loin, au coin de la rue Brunette, un bar-restaurant porte toujours le nom de Route bleue, le nom touristique de la nationale 7.
En fait la physionomie générale de la ville n'a que très peu changé depuis des siècles.
Nemours est restée authentique, presque dans son jus, ce qui en fait tout son charme.


Au 90 de la rue de Paris, l'hôtel particulier de Charlotte Marie Louise Le Dée de Rencourt. première épouse du Sieur Du pont de Nemours.

Du Pont de Nemours :

L'aventure industrielle de la famille Du Pont de Nemours a débuté à Nemours, avec Pierre Samuel Du Pont de Nemours (1739-1817).
A la suite de son élection comme représentant du Tiers Etat pour les Etats Généraux de 1789, il commence une brillante carrière sous la monarchie.
C'est à Nemours, dans un hôtel particulier situé rue de Paris, qu'il rencontre celle qui va devenir sa première femme : Charlotte Marie Louise Le Dée de Rencourt.
Précurseur de l'économie politique moderne, il accède aux responsabilités du pouvoir, grâce à son ami Turgot.
Député du bailliage de Nemours, il est anobli en 1783, pour services rendus.
Louis XVI lui accorde une patente de noblesse, et l'autorise à accoler le terme de Nemours à son nom d'origine.
Pendant la révolution et la Terreur, il quitte la France pour les Etats Unis d'Amérique.
Son fils Eleuthère-Irénée, chimiste y fonde une manufacture de poudre, en 1802 et devient ainsi le plus gros fournisseur de l'armée US.
Le groupe chimique et industriel Du Pont de Nemours invente le nylon et les polymères.


Aujourd'hui, l'entreprise Dupont de Nemours est toujours une des plus grandes multinationales américaines.


En route -

Une longue succession de maisons de ville, récentes ou plus anciennes, avec portes cochères dont certaines remarquables, des commerces en tous genres, des banques, des bars, un garage, un supermarché, un square, assurément l'étroite rue de Paris ne peut se traverser qu'avec prudence et au ralentit.


Ça passe ou ça casse rue de Paris ?

A l'emplacement du square sur la gauche se trouvait à l'origine la halle aux veaux.


La halle au Veaux hier et aujourd'hui. Image réactive.


Juste après le carrefour avec le quai Victor Hugo, en direction de Montargis, nous franchissons à nouveau un bras de canal du Loing.
Nous abordons maintenant la seconde section de la rue de Paris.
Juste après le pont, la maison sur la gauche ne loue plus de chambres meublées et, en face, l'établissement de bains froids dans le Loing n'existe plus.


Seconde partie de la rue de Paris aujourd'hui et au début du siècle dernier. Image réactive.

Alors que la majorités des voyageurs contournent la ville par l'autoroute A6, la circulation dans la rue de Paris aujourd'hui, reste tout de même relativement dense.
J'imagine dès lors le jour des grands départs en vacances lorsque l'autoroute n'existait pas…

Au 60 rue de Paris, l'enseigne "A la ménagère de Nemours", aligne sur son mur l'inventaire de son catalogue... un joyeux bazar !
Aujourd'hui le mur est effacé, et la quincaillerie s'est transformée en parfumerie.


Intéressant mur peint, inventaire de ce que proposait A La Ménagère de Nemours, vue en direction de Paris.
Point de vue identique aujourd'hui, histoire de jouer au jeu des sept erreurs. Image réactive.


La crue de 1910, rue de Paris.

Juin 2016 :

Une crue exceptionnelle, supérieure à la crue de 1910, prévient Météo France dans son bulletin.
Le Loing, l'un des affluents de la Seine, vit depuis le 31 mai 2016 une crue centennale, après plusieurs jours de précipitations records.
Une ville coupée en deux par les eaux. Nemours, 12 824 habitants, a été littéralement noyée par la crue exceptionnelle du Loing.
C’est le centre-ville, où vivent environ 4 000 personnes, qui a été le plus sévèrement impacté : un millier de foyers, près de 200 commerces ainsi que de nombreux édifices publics ont été touchés par les débordements de la rivière.


La crue de 2016, rue de Paris . Photo agence Sipa.

En route -

La rue de Paris continue sa progression et s'élargit quelques peu en approchant de l'église St Jean Baptiste.


La rue de Paris vue du clocher de l'église.
Des voitures sont garées devant l' hôtel de l' Ecu de France. Remarquez la "micro car"


Malgré les apparences aujourd'hui, l'Ecu de France était une étape réputée sur la Nationale 7.

A cet endroit, sur la droite, une halte pour gourmet : l'hôtel restaurant "l'Ecu de France".
L'étape gastronomique obligatoire des vacanciers gourmands, une des anciennes adresses mythiques de la nationale 7.

L'écu de France


Une flopée de belles voitures, des tables en terrasses prises d'assaut, comme souvent,
il y a affluence à L'Ecu de France. Normal, c'est une bonne table.

Déjà en 1844, Victor Hugo y loge quelques jours et décrit Nemours dans ses carnets de voyages :

"Nemours n'a pas de cathédrale comme Amiens ou Chartres, mais la paroisse est une de ces magnifiques églises de campagne, qui sont,
dans leur genre, et toutes proportions gardées, aussi rares, aussi complètes, et pourrait-on dire aussi belles que les cathédrales".

Pour lire le carnet de voyage de Victor Hugo le chapitre concernant Nemours

Et aujourd'hui ? Aujourd'hui l'Ecu de France perdure !
Il ne fait plus hôtel, mais son restaurant gourmet s'est adapté à une nouvelle clientèle toujours plus pressée.
Il propose désormais une cuisine de brasserie plus traditionnelle, toujours de qualité.


L'Ecu de France et son restaurant moderne, ou bien le charme suranné de la salle à manger 1970. Image réactive.

En route -

Au niveau du parvis de l'église, sur la droite, voici le cœur de la ville : la place de la république, ancienne place St Jean, et toujours place du marché..
Quittons quelques instant l'axe de la rue de Paris pour une petite balade sur cette place.

"Nemours n'a pas de vieilles rues à maisons sculptées comme Nuremberg, Rouen, Vitré, ou Ernani, ni d'admirables places à devantures gothiques
comme Francfort ou Bruxelles; mais les rues, la place, les maisons de Nemours, quoique un peu bien défigurées et engluées de badigeons variés,
ont conservé la disposition, la dimension, l'irrégularité et la gaîté du Moyen Age."

Victor Hugo, Carnet de Voyage, 2 octobre 1844.


Clocher et Colombages

Vérifions par nous même aujourd'hui !

Voici une place toujours commerçante, avec ses maisons basses à deux étages, quelques maisons en pierre, d'autres au colombage apparent.
Ici la façade art déco d'un ancien "Grand magasin" en l'occurrence "Les Nouvelles Galeries" aujourd'hui marchand de chaussures.
Il est amusant de constater que ce quartier conserve les traces d'un passé qu'il est encore aisé d'imaginer.
Pour lire le carnet de voyage de Victor Hugo le chapitre concernant Nemours


Place de la république et église St Jean Baptiste. vue aérienne.

Après cette petite balade, reprenons le tracé de la route nationale 7.

Voici le "Grand Pont" de Nemours inauguré le 25 novembre 1804 par le pape Pie VII se rendant à Paris pour le couronnement de Napoléon. (voir plus haut : La croix de St Hérem en forêt de Fontainebleau).

Du pont de Nemours ( l'ouvrage et non l'homme) nous observons une belle vue sur le Loing, l'abside de l'église et le château de la ville.

"Les quatre tourelles et l'imposante tour carrée du château – édifice des XIIe, XVe et XVIIe siècles – font l'orgueil des Nemouriens.
Ce monument médiéval, fleuron du patrimoine historique local, se dresse fièrement sur la rive gauche du Loing, surplombant
avec élégance les eaux paisibles de la rivière le Loing." Extrait du site : http://www.nemours.fr

Le pont est pavé, et donne un aperçu de ce à quoi pouvait ressembler la route nationale 7 à l'époque.


Le Grand Pont et l'église St Jean Baptiste.


Souvenir du château de Nemours 1843, dessin à la plume. Victor Hugo

Un tout petit peu d'histoire :

Le château de Nemours, est une forteresse bâtie au XIIe siècle sur la rive gauche du Loing, au niveau d'un ancien guet.
Cet édifice est l'un des seuls châteaux de ville en Île-de-France parvenu jusqu'à nous. Contrairement aux châteaux construits à la même époque,
il a échappé au démantèlement par la royauté grâce à la relation privilégiée des seigneurs de Nemours avec celle-ci.
Transformé en château-musée des beaux-arts en 1903, il abrite une riche collection de plus de 20 000 œuvres.
http://www.nemours.fr/decouvrir-nemours/histoire-patrimoine-et-tourisme/histoire

Après le pont, prendre sur la droite la direction de Montargis par le quai des tanneurs.
Là aussi la vue sur le château est plaisante et donne envie de baguenauder le long des canaux de la ville.

Pour prolonger l'expérience et musarder dans la région : Randonnée d'un jour dans le Gâtinais. et son diaporama , de superbes photos.


Un cliché, 3 coups : L'église, le pont sur le Loing et le château de Nemours.

Une fois le pont franchi, il faut remonter immédiatement à droite par le quai des tanneurs.

Après le feu, face au vieux garage Renault dans la côte, on pouvait apercevoir il y a encore quelque temps une publicité murale, certes passablement conservée, pour les Vins Nicolas.
Nicolas, depuis 1922 le précurseur des marchands de vins en bouteilles. http://avis-vin.lefigaro.fr/magazine-vin/o31589-la-saga-des-vins-nicolas-a-travers-la-publicite
Aujourd'hui le ravalement de façade est hélas passé par là.


Dans la montée, avenue de Lyon, un mur peint pour les Vins Nicolas.
On distingue encore vaguement la silhouette de "Mr Nectar" le livreur emblématique du célèbre négociant.
Avant / après. Image réactive.


Même si sur la devanture il est indiqué "nouveau service de carrosserie", le garage a définitivement tiré sa révérence.

Les habitations se font plus espacées, la circulation devient plus fluide, nous traversons la sempiternelle zone d'activités commerciales annonciatrice de notre prochaine sortie d'agglomération.
Sur la gauche une ancienne jolie petite station service, on dirait presque une maquette à l'échelle 1:1.


Quelle était la marque de distribution de cette charmante station service ?


1 - Au centre de la vue satellite, on identifie bien la petite station-service aujourd'hui fermée.
2 - Sur le cliché IGN de 1962, le quartier est moins peuplé, la station est en pleine activité.

Image réactive.

Quatre cent mètres plus loin, une station Esso, ex- station Shell, est accolée au "Relais Savoyard", un honnête resto routier.

Mais vers les années 1950-60 le coin était surtout réputé pour son restaurant le "Kilomètre 76", situé en face du Relais Savoyard, en lieu et place de l'actuel restaurant Thaïlandais.
Un établissement qui ne désemplissait jamais. Une excellente table pour les routiers noctambules et les voyageurs de la route.

"Le célèbre « Kilomètre 76 » de Nemours, aux odeurs d'amitié et de boudin aux pommes" comme le titrait un numéro du Point.

"Un relais routier à la façade rose à la sortie de Nemours, sur les bords du Loing. Rendez vous gastronomique que les chauffeurs se recommandent de bouche à oreille" extrait du journal L'express.

Georges Simenon, dont nous verrons plus loin qu'il affectionnait la région, nous dépeint en une courte description, l'atmosphère du lieu.
Même si dans cette nouvelle se déroulant à la sortie de Nemours le restaurant ne porte pas le même nom, l'ambiance de la nationale est bien restituée :

"Le commissaire Maigret quitta l'auberge [..] sur le siège d'un camion de dix tonnes qui faisait un vacarme infernal.
Ils avaient fait la route en silence, dans l'obscurité, dans la pluie, croisant parfois des autos qui se mettaient en code, et l'essuie-glace faisait un bruit régulier, comme un gros bourdon.
[...] - Arrête toi devant le premier caboulot venu ... [..]

Seuls trois camions indiquaient l'auberge dont les dehors étaient plus que modestes, mais où les routiers savaient trouver des petits plats mijotés.
La patronne servait elle même. Ici il n'y a pas trente six plats, il faut prendre le plat du jour...[..]
Des chauffeurs se levèrent enfin après une tournée de vieux marc, et on entendit peu après le ronronnement des moteurs "


On repère à droite du cliché, sur le terre-plein, la station, actuelle station Esso & Relais Savoyard.
En face les poids-lourds rangés le long de la N7, indiquent que leurs chauffeurs sont descendus
goûter les petits plats du Kilomètre 76. Image réactive.

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Quatre cent mètres plus loin, au panneau indicateur, nous quittons définitivement Nemours pour entrer dans la forêt communale.
En direction de Montargis, la D607 longe maintenant le Loing qui coule sur la droite

Rendez-vous nationale 7 : Route royale de Nemours à Lyon, Nemours 24 avril 1791.

En route -

Un kilomètre plus loin, sur la gauche, en bordure de route, une petite stèle en forme de pyramide rappelle l'exécution par les Allemands du FFI Colleau et du garde républicain Marssin, le 19 août 1944, trois jours seulement avant la libération de la ville de Nemours.

La mémoire des deux hommes est honorée le 23 août de chaque année.


La stèle en bord de route.


Le Rocher de Pierre le Sault.

Nous voici sur la route de Pierre Le Sault, un hameau lié à la commune de Bagneaux sur Loing.
Le site est connu depuis des lustres pour son non moins célèbre rocher dont on aperçoit la sombre masse en bordure de route, parfois cachée par la végétation selon la saison.


Sur la route de Pierre Le Sault / N7.
Au premier plan le rocher, au second plan l'ancienne hostellerie / boîte de nuit.

Autrefois, ce rocher plus imposant qu'aujourd'hui, menaçait la route. Il fit peur à l' impératrice Marie-Louise qui ordonna d'en faire sauter une partie.

Ce beau rocher à sa légende :

Au XIIIe siècle, un jeune gentilhomme, Pierre de Harley, abusa d'une bergère prénommée Jeanne.
Celle-ci désespérée se tua en se jetant du haut de la roche.
Son amant, plein de remords, mis lui aussi fin à ces jours en se précipitant de ce rocher.


L'Hostellerie de Pierre Le Sault

La propriété attenante au rocher, n'est autre que la célèbre "Hostellerie de Pierre Le Sault" des années 30.
A présent, l'établissement s'est transformé en boîte de nuit et change de nom au gré des changements de tôlier : le Club Baïa, L'Amazonia.
A l'origine elle prit pour nom "Le Nem's" (contraction de Nemours) mais fut vite rebaptisée par son patron exaspéré par les nombreux clients croyant réserver une table dans un restaurant... chinois. oups !!

En route :

Le coin regorge ici de rochers ou plus exactement de Poudingues.
Terme francisé, tiré du fameux pudding anglais, pour désigner ces concrétions géologiques sédimentaires, qui jalonnent toute la vallée de la route de Pierre Le Sault.
En explorant ce vallon, on trouvera une ancienne carrière et même une mer de sable miniature.

On ne tarde pas à apercevoir, toujours sur l'accotement gauche, une nouvelle borne royale portant cette fois le chiffre 41.


La Borne Royale 41 en 2015... Ne la cherchez plus, elle a disparu. Comme envolée, sans doute victime d'un accident, après
300 ans de bons et loyaux services sur le bord de cette route. Image réactive.
Heureusement qu' une bonne âme, [:-)) c'est moi] a eu la bonne idée de l' immortaliser avant sa totale disparition.

Mais au fait ! Doit on parler de borne royale, de borne milliaire ou de borne de demi-lieue (comme à St Pierre lès Nemours) ?
Hé bien, les trois mon capitaine ! Car nous parlons de la même chose !

Pour mieux comprendre, remontons le temps :

Dans l'antiquité, les voies romaines qui sillonnaient la gaule étaient jalonnées de bornes espacées les unes des autres d'un mille Romain, ce qui correspondait à mille pas.

On s'accorde à dire que ce "pas" était équivalant à deux enjambées d'un soldat romain, soit 2 x 0,741 m. Le mille Romain valait donc environ 1 482 de nos mètres actuels.

A la fin du moyen âge, le réseau routier du royaume, si tant est qu'il existe un réseau routier digne de ce nom, est en état de délabrement avancé.
Seule la route de Paris à Orléans est pavée. Sur les autres routes, les chaussées sont peu carrossables.
Le plus souvent, on circule sur des chemins de terre embourbés, parfois sur des routes empierrées mal entretenues et peu sûres.
Il n'existe par ailleurs aucun repère qui pourrait guider le voyageur ou le pèlerin dans son voyage. Ni panneaux indicateurs, ni bornes.
Il est alors d'usage de demander son chemin aux villageois rencontrés aux bords des routes. Les voyages sont longs, pénibles et dangereux.

Malgré les efforts de Sully nommé "Grand Voyer de France"qui impose que l'on plante des arbres le long des routes afin de protéger du soleil voyageurs et animaux, après Colbert qui supprime la "corvée obligatoire d'entretien des routes" et la remplace par un nouvel impôt destiné au budget routier, un arrêté de 1705 impose enfin un semblant d'organisation et de cohérence dans cet imbroglio territorial.

Cet arrêté fixe de nouvelles normes routières et impose aux chemins de nouveaux tracés aussi rectilignes que possible.
Il réglemente la largeur des voies à 60 pieds pour les chemins royaux, à 36 pieds pour les autres, il défini fossés et accotements et impose aux riverains la plantation d'ormes, de hêtres et d'arbres fruitiers en bordure de chaussée.

Les bornes royales que nous rencontrons aujourd'hui encore le long de nos routes, sont implantées lors de ces grands travaux routiers qui rectifient le tracé du "Grand Chemin" pour devenir, le "Grand Chemin Royal de Paris à Lyon ", future nationale 7.

Toujours situées sur la gauche de la chaussée (dans le sens Paris - province) pour être mieux aperçues du postillon qui se tient sur la gauche de l'attelage, ces bornes jalonnent le bord des routes, espacées régulièrement de mille toises, d'où leur nom de bornes milliaires.
Jusqu'à la révolution, ces bornes de pierre portent sur leur face un cartouche ovale orné d'une fleur de lys gravée, symbole de la royauté, d'où cette seconde appellation de bornes royales.

1000 toises, mais encore ? :

Sachant :

  • qu'une toise est égale à six pieds,
  • que le pied en question est celui d'un roi,
  • que ce roi étalon se nomme Charlemagne...

Que peut donc bien indiquer ce chiffre 41 gravé sur notre borne en bord de route ?

A défaut de système métrique, c'est le pied du roi qui à l'époque sert de mesure étalon.(Tout comme le pas Romain dans l'antiquité)
Charlemagne a le pied long puisqu'il mesure 0.32 m (32 cm) en système métrique d'aujourd'hui.
Une toise est égale à 6 pieds soit 6 x 0.32 = 1.92 de nos mètres.
Mille toises ce sont donc 1000 x 1.92 = 1920 m / 1.92 km.
Les bornes Royales sont donc espacées de 1920 mètres les unes des autres.
Cette distance de 1920 m correspond également à la distance d'une demi-lieue, car la lieue = 2000 toises ou 3,840 km d'où cette dernière appellation de bornes de demi-lieue.

Notre borne n° 41 est donc la 41ème bornes installées depuis Paris.

Cela correspond donc à 41 x mille toises, soit 41 x 1920m = 78720 mètres.
Nous nous situons donc à 78.720 km de Paris.

Mon GPS n'aurait pas dit mieux. Et le vôtre ?


On trouvait également des bornes N7, mais ça c'était avant le déclassement de la route.

En route -

Nous voici à Portonville, un hameau rattaché à la commune de Bagneaux sur Loing.

Portonville Km 0079

http://www.mairie-bagneauxsurloing.fr

Il y a dans ce hameau une bonne adresse très "ambiance nationale 7". L'auberge du Moulin, une auberge à la fois en bord de route et au bord de l'eau.
Un rendez-vous de pêcheurs où nous allons pouvoir déguster du poisson frais pêché du jour…j'en ai l'eau à la bouche miam !


Il est pas sympa mon rendez-vous au bord de l'eau ?
Hélas aujourd'hui c'est un peu la déception ! Image réactive.

Hélas j'arrive au moins 30 ans trop tard, quelques mètres avant le feu au carrefour, l'auberge n'existe plus !
Délaissée presque délabrée, le lieu semble aujourd'hui hanté par quelques voyageurs en mal d'une bonne adresse.


Lot de consolation

Pour nous consoler, il reste tout de même cette ancienne Publicité Murale pour " PIKINA", un agréable Fortifiant, aux vins de France, fabriqué par Picon et cie.

Juste en face, en direction de Nemours, on trouvait au début du siècle dernier, au pied du rocher, le Café - restaurant du Rocher. Si le restaurant a aujourd'hui disparu, le rocher est toujours là, caché par la végétation.
Encore un poudingue.


Vue en direction de Nemours. Image réactive.


Hameau de Portonville. Image réactive.


Un peu de gaieté dans ce monde de béton. Image réactive.

En route -

Après le carrefour nous quittons Portonville et la route de "Pierre le Sault" pour continuer sur "la route de Glandelles".


Un arrêt de car .. et une pub pour Antar Tri Super. Photo Claude.K 2016


et une pub bientôt illisible pour le carburant Antar Tri-Super.


Garage de la Vallée du Loing à la sortie de Portonville. Image réactive.

Sur la gauche, à la sortie du hameau, la borne milliaire 42 nous fait un rapide salut, nous sommes donc au km 80.640.

 


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