ETAPE 4 : de Briare Le Canal à Pouilly sur Loire - de 0150 à 0200 km de Paris.

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Briare le Canal (départ) - Châtillon sur Loire - La Poste (Cne d' Ousson sur Loire) - Bonny sur Loire - Neuvy sur Loire
 

Départ de cette quatrième étape à la sortie de Briare, au niveau de la jonction entre contournement de la ville et tracé original.



Le point de départ de la quatrième étape.

En route -

A la sortie de Briare, les tracés de l'ancienne et de la nouvelle N7 fusionnent et retrouvent sur 2x1 voies leur itinéraire historique, en direction de Nevers. (aujourd'hui D2007)

Quelques kilomètres et un panneau annonce : " Les Canaux du Loiret, écluse de Mantelot".
Située sur la commune de Châtillon sur Loire, c'est grâce à cette écluse que les bateaux, en provenance du Sud et à destination de Paris, traversaient la Loire.

La traversée était longue et périlleuse, jusqu'à l'ouverture du nouveau canal et surtout du pont-canal de Briare en 1896.

Aujourd'hui l'écluse est classée aux Monuments Historiques.
Si vous avez le temps, c'est à Châtillon sur Loire, au prochain carrefour à droite.

chatillon-sur-loire.com

Bientôt, à gauche, l'ancienne casse Auto ADOC, spécialiste de pièces détachées pour les grandes marques automobiles américaines,
celles là même qui roulaient sur la Route 66 : Ford, Jeep, Pontiac, Chrysler, Daimler...
Le rêve américain s'est depuis transformé en mauvais rêve sur le bord de la Nationale 7, puisque désormais la casse est fermée.


Casse et pièces détachées américaines en 2012... la casse est aujourd'hui fermée, et le mur repeint en blanc.


Caché dans la végétation un panneau annonce un resto Routier.

Au carrefour suivant voici le "Relais de Châtillon" relais routier, "avenue de la gare" sur la commune de Châtillon sur Loire.
Petit établissement dressé au milieu d'immenses aires de parkings pour poids lourds et convois exceptionnels. Ouvert de 6h00 à 23h00.


Avenue de la gare à Châtillon sur Loire. Remarquez la borne Michelin au carrefour en bordure de Nationale 7.
Aujourd'hui les arbres de l'allée ont disparu, la borne aussi. Image réactive

La gare ferroviaire, que l'on peut toujours apercevoir au fond de l'allée, est ouverte en 1861, mettant Châtillon-sur-Loire à trois heures de Paris.
L'hôtel restaurant situé entre gare et Nationale 7 accueillait aussi bien les voyageurs de la route que ceux du train.


Le relais de Châtillon, hier et aujourd'hui. Image réactive


A
quelques mètres de là - à 500 mètres derrière la gare pour être précis - se situe l'aérodrome de Briare-Chatillon.

Construit en 1936 sur des terres agricoles, ce terrain d'aviation à vocation militaire, est utilisé, durant la Seconde Guerre mondiale, par le deuxième groupe de la 51e escadre,
équipé d’avions Bloch MB.210 puis à partir d’avril 1940, de Breguets Br.693 armés de bombes de 50 kg.

Le 11 et 12 juin 1940, se déroule au château du Muguet, à Breteau, non loin de Briare, la "conférence de Briare" avant dernière réunion du Conseil suprême interallié qui à pour but de superviser la stratégie militaire conjointe entre la France et le Royaume-Uni.
Cette rencontre au sommet a marqué une fracture décisive entre la France et le Royaume-Uni sur la stratégie à adopter face à l’ennemi d’outre-Rhin.

Un an plus tôt, à l’aube du déclenchement de la guerre, Français et Britanniques ont créé le Conseil suprême interallié, aux fins de mettre au point une tactique militaire commune.

Cependant, en mai et juin 1940, l’offensive menée par la Wehrmacht inflige de lourdes pertes à l’armée française. Le 10 juin, le gouvernement se replie à Tours.

Le lendemain, le Premier ministre britannique, Winston Churchill, provoque la conférence de Briare afin de sonder les intentions de ses alliés.
Son avion, un "De Havilland Flamingo", est escorté de douze chasseurs Hurricane lorsqu’il se pose sur le petit aérodrome de Briare.
À son bord, se trouvent également le ministre de la Guerre, Anthony Eden, le maréchal John Dyle, chef d’état-major de l’armée et les généraux Spears et Easley.

La réunion débute à 19 heures dans les salons du château du Muguet, qu’occupe depuis la veille le général Weygand, à la tête des armées françaises, dont le quartier général est établi sur le domaine de Vaugereau, à Briare.

Côté français, ont pris place, autour de la table, le tout nouveau secrétaire d’état à la Guerre et à la défense nationale, Charles de Gaulle, le Président du Conseil – pour quelques jours encore – Paul Reynaud, le vice-président du Conseil fraîchement nommé, Philippe Pétain, et quelques généraux.


Winston Churchill à la descente de son avion à Briare-Chatillon

Churchill souhaite très clairement que la France poursuive la lutte contre l’offensive allemande. Il reçoit le soutien de Reynaud et de Gaulle qui envisagent de se replier en Afrique du Nord ou bien en Bretagne, afin d’installer « un réduit breton », où seraient concentrés les forces combattantes et le gouvernement de la France.

Cette stratégie se heurte cependant à l’opposition de Pétain et de Weygand qui sont favorables à la signature d’un armistice avec l’Allemagne et reprochent à Churchill de ne pas vouloir engager son aviation dans la bataille.

Le lendemain matin, 12 juin, le chef de la marine française, l’amiral François Darlan, se joint aux discussions qui ont repris. Il assure que la flotte française ne tombera jamais aux mains de l’ennemi.

Quoi qu’il en soit, la réunion ne permet pas de trouver un accord. Et l’ultime conférence organisée, le lendemain, à la préfecture de Tours, sonnera le glas du Conseil suprême interallié.
De fait, dix jours plus tard, le 22 juin 1940, l’armistice est signé en forêt de Compiègne.

Une stèle a été érigée sur l’aérodrome en témoignage de cet événement.

Sources et extraits : Article La Republique du Centre - Philippe Renaud - 11/06/2020

Pour en savoir plus :

https://www.villedebriare.fr/sports-loisirs-et-activites/les-infrastructures/laerodrome/

Merci à Jean Paul Munoz pour cette découverte.

Après la gare de Chatillon sur Loire, sur la droite, le voyageur d'aujourd'hui aura bien du mal à se replonger dans un passé désormais oublié.
Si les locaux du Petit Pompadour existent toujours, en partie cachés par la végétation, plus aucun élément ne nous évoque ses vies antérieures.


Le Petit Pompadour. Image réactive


Une route Nationale pas trop passante, des tables en bois côté buvette, des nappes à carreaux côté restaurant.. prenons le temps..
On peut lire sur le panneau d'affichage : Ici kilomètre 160. Halte ! Restaurant -Matelotte Friture de la Loire - Téléphone Ousson RN7


Extrait : Les auberges de France. Reportages gastronomiques 1938.


Quelques vénérables automobiles, pour nous mettre dans l'ambiance. Comme on dit ailleurs.....

En route –

Un peu après la discothèque Le Zizax, voici : "La Poste" sur la commune d'Ousson sur Loire.


Le panneau d'entrée d'agglomération, avant la classification en route départementale. Aujourd'hui D2007

La Poste, commune d'Ousson sur Loire Km 0154

A l'entrée du bourg, un ancien garage fait peau neuve avec son bardage de tôles peintes recouvrant son antique façade.

Le vieux relais de poste, c'est la grande bâtisse en partie mangée par le lierre, encore visible sur la droite au niveau de l'unique passage piéton qui traverse la nationale 7 au centre du bourg.
Et pour descendre musarder en bord de Loire, c'est à droite au carrefour, juste après le relais.

Quelques vieilles publicités murales agrémentent la traversée du hameau, mais difficiles de les identifier aujourd'hui.


Multicouches de publicités peintes, bientôt indéchiffrables. Image réactive.
On repère toutefois à gauche le logo et les premières lettres du St Raphaël et à droite les lettres blanches obliques de Dubonnet. (merci à Luc S pour son décryptage)


Encore un ancien pignon de mur peint celui-ci pour Frigéavia le Froid Ménager, la Technique Aviation au Service du Froid. Image réactive.


L'ancien relais de poste.


La Poste d' Ousson vue en direction de Briare. Image réactive.
Remarquez le poteau Michelin sur la droite, face à l'ancien relais de poste.

Ousson Sur Loire fait partie des 14 communes appartenant au vignoble du "Coteaux du Giennois", une appellation AOC du Centre de la Loire. Une appellation à découvrir.

http://www.vin-vigne.com/commune/Ousson-sur-Loire-45250.html
http://www.vin-vigne.com/appellation/appellation-coteaux-du-giennois.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Coteaux-du-giennois

 


Une plaque "moderne" Route bleue, sur la façade du Clos du Vigneron. Photo JF Lobreau.


Et pourquoi ne pas prendre le temps de goutter ce vin à une des tables de l'hôtel restaurant du Clos du Vigneron à la sortie du bourg ?
http://restaurant.michelin.fr/restaurant/france/45250-ousson-sur-loire/le-clos-du-vigneron/2e9kcyt
http://www.hotel-clos-du-vigneron.com

Nous quittons le lieu-dit par la côte du "tiers état" bordée sur sa hauteur de vignes appartenant au Clos des Cortillaux, une des productions de vin des Coteaux Giennois.

Je rêve ! ou est-ce l'effet du vin de Loire ? Non !
Et pourtant voici une section de Route Nationale toujours ombragée par une rangée d'arbres sur ses bas côtés.
Sans peinture blanche sur les troncs pour mieux les signaler, ni rails de sécurité pour protéger l'automobiliste. Une rareté sur nos routes actuelles.
La chaussée ici n'est pas large, juste deux voies, on se croirait revenu 30 ans en arrière. L'endroit se prête assurément à un pique-nique en bord de route.

Il ne manque plus que la ligne jaune et quelques automobiles anciennes pour parfaire le tableau. On en sortirait presque le plaid et la nappe à petits carreaux...


Renault Ondine, Pique Nique sur la RN7. Diorama Ixo Altaya


Une soudaine envie de Pique Nique. ... mais ça c'était avant 2021 ! Image réactive.
Un élu pourrait-il nous fournir une explication valable pour justifier l'arrachage des arbres ?
Nous n'avons pas assez de forêts brulées sur notre territoire pour qu'il faille en plussupprimer des arbres qui apportaient un peu de fraîcheur sur nos routes surchauffées.
Et après on va nous nous pondre des ZFE pour lutter contre le réchauffement climatique. On marche sur la tête !!!

Bon du coup, faute d'arbres, pour le pique-nique à l'ombre c'est foutu.

En route -

La suite du trajet jusqu'à Bonny sur Loire est tout aussi bucolique (mais sans les arbres).
Au hameau du Loup une ancienne publicité murale pour Vichy Celestin.

Et au hameau de "Maison Seule"....


... effectivement une maison seule ! et un vélo sur la cheminée !!

Voici sur la droite les "Jardins de la Loire", une résidence pour personnes âgées.
Si je m'attarde quelque peu sur cet établissement, ce n'est pas pour vous inciter à visiter cet ehpad de nouvelle génération, mais pour vous faire remonter le temps.


Le motel du Val de Loire, à Bonny sur Loire.

Pour ceux qui s'en souviennent encore, on trouvait anciennement à ce même emplacement, le "Motel du Val de Loire", un établissement reprenant tous les codes du Motel américain,
proposant 25 chambres de plain-pied à ses débuts en 1960 puis 30 appartements en 1970.
Un bar, un restaurant et à l'entrée une station service venaient parfaire le rêve américain. Pour toute réservation téléphonique demandez le 62 à Bonny.
Le concept importé du motel à la mode US était encore rare à l'époque sur nos routes.
Les voyageurs de la N7 tentaient là une expérience inédite où flottait comme un petit air de route 66, made in France.
Le Motel cessera son activité au début des années 1980.


Station service du Motel en bordure de RN7, même lieu aujourd'hui. Image réactive.


Le principe du Motel : on gare sa voiture face à la porte de sa chambre d'hôtel.


Bonny sur Loire est annoncée sur la gauche

Bonny sur Loire se profile, on aperçoit au loin le clocher de son église côtoyant les tours de la centrale EDF de Belleville sur Loire.


Clocher et centrale EDF

En route -

Bonny est détournée depuis les années 1980, nous emprunterons l'ancien tracé par la suite.

Le projet de déviation de Bonny-sur-Loire initié en 1960, fut grandement revu en 1974 pour permettre le passage d’une autoroute sur son tracé.
Lors de sa réalisation, le projet fut finalement phasé.
La première phase était constituée d’une unique chaussée bidirectionnelle de 7 m. La seconde phase qui correspondait à la phase définitive restait quant à elle inchangée : une 2x2 voies à caractéristiques autoroutières.
Les travaux de la première phase furent terminés en juin 1983, la seconde phase ne fut en revanche jamais réalisée et à ce jour n'est plus d'actualité.


2 juin 1983, inauguration de la déviation.

C'est donc sur les 2 voies bidirectionnelles de la première phase du projet de déviation que nous poursuivons notre trajet.
Le contournement se fait par l'ouest de la ville.
Entre deux bosquets, le bourg apparaît sur la gauche, bucolique à souhait.
La suite de la déviation n'est qu'une rapide traversée de prairies.

Quelques kilomètres plus loin, un simple panneau annonce notre sortie du département du Loiret. Un autre notre entrée dans le département de la Nièvre en région Bourgogne Franche-Comté.
Il fut un temps, certes lointain, où la borne limite de département était fixée à l'extérieur du parapet du pont, surplombant dangereusement la petite route de Beaulieu qui marque la frontière entre les deux régions.
Celle-ci a complètement disparu aujourd'hui..


Au fond, la D907, tracé historique de la N7, et l'ancienne borne de délimitation du département, toujours en place aujourd'hui.
Au premier plan la N7, contournement de 1983, et l'emplacement de la borne limite de département, accrochée à l'extérieur du parapet.
(merci à Xavier pour la photo de la borne suspendue http://bornededepartement.free.fr)

La RN7 retrouve la D907, nous sommes à la sortie de Bonny à la jonction avec l'ancien tracé.
Il est temps à présent de découvrir cet itinéraire historique. Retour sur le parcours original à l'entrée de Bonny sur Loire.

Prendre cette fois-ci à gauche en direction du bourg. L'ancien tracé de la RN7 est aujourd'hui désigné par la D907.

Bonny sur Loire, par l'ancien tracé Km 0160

http://www.bonny-sur-loire.fr

Quelques repères historiques :


Longtemps ville d'étape, Bonny (anciennement Bonnay) a des origines qui remontent au Néolithique.
Fortifiée dès les invasions barbares du IXe siècle, elle acquiert son statut de "ville" sous Philippe Auguste.
La ville située sur le grand chemin de Paris à Lyon accueillera au cours des siècles les rois Louis XI, Louis XII,
François 1er, Henri II, et Henri IV.

A la Renaissance, du fait de l'ouverture d'un relais de poste à chevaux sur l'itinéraire Paris – Lyon, de nombreuses hostelleries verront le jour au cœur de la ville. Le négoce du vin, l'un des principaux commerce, va bon train.
Les guerres de religion vont porter un coup dur à la ville. En avril 1562, les Huguenots se saisissent de Bonny et y implantent un temple. La ville gravement éprouvée perd la protection de ses remparts dont une partie reste béante.

Touchée par la Peste, puis par la famine à la fin du XVIIe siècle, Bonny, ville de garnison, reste encore une ville d'étape (s'y arrêteront Racine, des pèlerins pour Rome, des artisans saisonniers…).
Quant au vin, il est toujours consommé et exporté en abondance.

Le XVIIIe siècle va porter un coup décisif à Bonny. La crue de la Loire en 1707 anéantit les infrastructures.
L'itinéraire de Paris à Lyon ne dessert plus que le Bourbonnais et l'Auvergne, enlevant à Bonny son activité d'accueil.
La population diminue. Le relais de poste ferme définitivement.
Chef-lieu de canton en février 1790, Bonny cède ce statut à Briare en plein développement avec son canal, en 1801.
En 1804, lorsqu'il se rend à Notre-Dame pour sacrer Napoléon 1er, le pape Pie VII s'arrête à Bonny où il donne sa bénédiction.
Le XIXe siècle se termine avec les ravages du phylloxera et l'importation de cépages américains.

Source et extraits :

Pour en connaître plus sur l'histoire de Bonny.



L'ancienne ville fortifiée et le pont aux sœurs.

En route pour la traversée de Bonny -

Franchissons la mini zone d'activité commerciale pour nous retrouver sur la "Grande Rue". Sur la droite un garage Renault, le garage Parot ouvert depuis 1935 sur la Nationale 7.


Le garage Parot à l'entrée du bourg. Photo n&b extraite du site http://www.garage-parot.com. Image réactive.

Un peu plus loin, un second garage, le "Garage du Centre", confirme qu'anciennement de nombreux automobilistes passaient par le centre de Bonny.


Une centaine d'année sépare ces deux vues, mais le quartier reste encore reconnaissable, non ? Image réactive.


Après le garage Parot... le Garage Gateau, à l'emplacement exact de l'actuel garage du Centre.


Le "Garage du Centre" sans les pompes à essence


La Nationale 7 à l'entrée nord de Bonny. On distingue le Garage du Centre, à l'époque station BP.


Publicité murale pour Garden Center, et en dessous, l' Auberge de Batilly.


La montée nord vers l'église. Image réactive.

Après la petite montée par le nord, nous voici au pied de l'église St Aignan :

Classée Monument historique, l'église Saint Aignan témoigne du passé prestigieux de Bonny sur Loire, cité fortifiée dotée d'un prieuré, lieu de passage de plusieurs rois de France et de séjour des mariniers de Loire qui dégustaient le petit vin local déjà renommé.

Peut-être sise à l'emplacement d'un sanctuaire voué à Saint Aignan, l'église est entourée d'un cimetière occupé depuis l'époque médiévale jusqu'au milieu du XIXème siècle.

 

Extrait du site : http://www.bonny-sur-loire.fr/index.html

Pour en savoir plus :
http://lafrancedesclochers.xooit.com/t1127-Bonny-sur-Loire-45420.htm?q=bonny

Inventaire du petit patrimoine de Bonny : http://cfpphr.free.fr/bonnysurloire.htm


Eglise de Saint Aignan.


Mosaïque sur le mur de l'église. Photo J.F Lobreau

Sur un mur, non loin du parvis de l'église, de beaux restes pour une belle publicité murale qu'il était temps d'immortaliser.


Jusqu'en 2011, on pouvait admirer cette publicité peinte et sa plaque émaillée intégrée,
pour l'Huile Renault Spéciale Sport Supra. Image réactive


Pendant prés de 45 ans personne n'avait touché à cette publicité ni à cette plaque émaillée.
C'est hélas chose faite depuis.


Vue aérienne orientée Nord (haut) / Sud (bas) et la nationale 7 qui serpente au centre.

Parole de camionneur !
Bien avant la déviation du bourg, lorsque l'intégralité du trafic routier passait par l'étroite rue centrale, des centaines de camions se croisaient ici quotidiennement, arrachant au passage le revêtement des façades noircies par les gaz d’échappement.
Imaginez la vie des habitants arpentant dangereusement les minces trottoirs de la Grande Rue, le long du flot incessant de circulation.
Imaginez les murs crasseux, les nuisances sonores et olfactives qui vous agressaient aux abords des boutiques qui jalonnaient la rue.
Imaginez les difficultés rencontrés par les chauffeurs routiers, qui devaient ici redoubler de vigilance pour ne pas heurter un passant étourdi, un véhicule mal garé ou une enseigne de boutique empiétant sur la chaussée.

Et c'était sans parler des difficultés rencontrées lors des croisements de ces mastodontes, qui obligeaient souvent à plusieurs manœuvres délicates... sans direction assistée.

Aujourd'hui, l'ambiance est tout autre.

Les commerces ont pratiquement tous baissé le rideau.
La ville semble s'être brutalement vidée de ses habitants et de son âme.
Une curieuse impression règne ici, comme un vague sentiment de désolation.
Descendez la Grande Rue un dimanche pluvieux en soirée, vous devriez ressentir assez bien l'esprit mélancolique du lieu.


La Grande Rue n'aime pas le changement. La preuve ?
Notez l'emplacement de la boîte aux lettres resté inchangé depuis des lustres. Image réactive.


Photo JF Lobreau

Remarquez les portes cochères arrondies et les œils de bœuf caractéristiques des habitations du coin.


Porte cochère et petit œils de bœuf, dans la "Grande Rue" agréablement fleurie.


La patine du temps fait son office sur cette façade de commerce désuet.


La traversée de Bonny avant la déviation /Même lieu aujourd'hui. Image réactive.


La grande rue, vue en direction de l'église

La Grande Rue est légèrement vallonnée, elle descend puis remonte doucement. Justement sur la hauteur, voici la place du village, avec ses commerces actuels.
Une bouffée d'air dans le vague à l'âme ambiant de la Grande Rue.
Avec son "Grand café", son office du tourisme, sa pharmacie, sa banque et sa mairie, le coin vient contrecarrer ma première impression. Non ! la ville n'est pas morte.
La halle sur la place a certes disparu depuis longtemps, les époques ont changées, mais les voitures se garent toujours sur cette place commerçante.


La place Beaupin.


Ambiance seventeen, Place Beaupin.


A gauche, une publicité peinte pour Evian, faite pour être vue de loin. Image réactive. Photos Claude.K.

Plus loin, à l'angle du carrefour avec la rue Jean Jaurès, voici l'hôtel des Voyageurs, une ancienne bâtisse du début du siècle dernier ayant toujours été exploitée en hôtel-restaurant gastronomique.
Attention, après vingt ans de bons et loyaux services à la tête de l'établissement, Philippe et Laurence Lechauve quittent "les Voyageurs" et leur resto gastronomique pour ouvrir "le comptoir des voyageurs" dans la galerie marchande du Super-U.


Depuis plus d'un siècle sur la nationale 7,
l'hôtel des Voyageurs propose le gîte et le couvert. Image réactive.

Poursuivons de quelques mètres encore...
A gauche l'ancien bâtiment de la Poste.
En 1880, on disait P&T, pour Postes et Télégraphes, puis à partir de 1925, PTT pour Postes, Télégraphes et Téléphones, pour revenir en 1985 à P&T, Postes et Télécommunications.
Sur le ton de la plaisanterie on utilisait parfois l'acronyme détourné de PTT pour Petits Travaux Tranquilles.
La réforme de 1990 scindera l'administration en deux entreprises publiques : La Poste et France Télécom.


Bonny sur Loire, La Poste et la RN7. Image réactive

Une envie de farniente ? Un trop plein de N7 ? Prenez donc immédiatement à droite, vers le camping et partez musarder le long de la Cheuille, la rivière qui serpente en contrebas.
Le coin y est charmant. Deux ponts franchissent le petit cours d'eau.
Le premier pont a conservé ses boute-roues en pierre, qui permettaient de protéger le parapet des moyeux de roues et éventuellement de remettre dans l'axe les voitures à cheval.


Le pont sur la Cheuille, jalonné de boute-roues. Au fond passe la N7.


Non loin de là, à proximité du sentier des remparts, le Pont aux Sœurs, date de la Renaissance.


Le pont aux Sœurs.

En route –

Après cette petite pause verdoyante, reprenons notre route.
Face au supermarché, l'emplacement de l'ancienne gendarmerie, reconnaissable aux deux portes cochères conservées.


La gendarmerie flanquée de ses deux porches. Image réactive.

Vers les années 1950, jouxtant la porte cochère de la gendarmerie on trouvait le Café de la route Bleue.


Le café de la route bleue, immage réactive.

Ensuite, la ville change de physionomie au fur et à mesure que l'on s'éloigne du centre. Fini les maisons de ville, le quartier accueille maintenant de grosses villas bourgeoises.
Voici la fabrique de poterie des célèbres "Grès de Bonny" ouverte en 1881.
Fabriqués de façon traditionnelle et manuelle, les Grès de Bonny perpétuent la fabrication des grès dits "flammés", aux émaux de grand feu, contrastés et uniques.
Quand je dis : "Perpétuent", je devrais plutôt dire :"perpétuaient", car depuis 2014 s'en est bien terminé des grès de Bonny.
En juin 2018 avait d'ailleurs lieu la vente aux enchères des 50 000 pièces restantes de la fabrique moribonde.


Passage devant la fabrique de poteries

Au carrefour suivant, la villa "Bon accueil", villa typique des faubourgs à la sortie de Bonny.


La villa "Bon Accueil" et son kiosque en 1908, image réactive.

Apparemment, quelque soit l'époque, le carrefour était assez dangereux, si l'on en croit les clichés pris juste au même endroit.


Face à la villa Bon Accueil. Photo borne JF Lobreau. Image réactive

Avec ses villas cossues d'un autre siècle qui ne feraient pas tache sur la côte Normande, le faubourg dégage un parfum d'art nouveau.
Difficile d'imaginer le flot de vacanciers venir perturber la quiétude de ce quartier paisible et aujourd'hui un rien désuet.
Nous sommes maintenant rue du "Faubourg de la Villeneuve".


Rue du Faubourg de la Villeneuve, même point de vue, en direction de Bonny. Image réactive.

Passons devant le garage Du Roy, et admirons plusieurs publicités peintes avant de quitter Bonny.


Un ancien garage à la sortie de Bonny sur Loire..


Quelques murs peints devenus indéchiffrables.


Entrée sud : La fréquentation de la route justifiait la multitude de publicité.


Toujours visible dans le sens des retours.

Quittons Bonny sur Loire sur une note plutôt potache avec cette devinette : savez-vous comment se nomment les habitants de la commune de Bonny sur Loire... ?

Voici la réponse que n'aurait pas reniée Daniel Prévost et Pierre Desproge dans l' émission TV culte du Petit Rapporteur, pour ceux qui s'en souviennent encore..
http://www.annuaire-des-villes.com/comment-appelle-t-on-les-habitants_bonny-sur-loire_dep_45.html
...

Bon voila, c'était la minute potache de cette étape.
50 mètres après la sortie de Bonny, voici à gauche, la borne délimitant le département. Nous quittons le Loiret pour entrer dans la Nièvre en région Bourgogne Franche-Comté.


La borne de délimitation du département et une borne hectométrique..

L'ancien tracé D 907 passe ici en sens unique pour rejoindre le tracé actuel RN7, qui à l'entrée du département de la Nièvre perd son appellation de RN 7, pour conserver celle de D 907. Vous suivez ?

Déclassement de la route nationale 7, par la réforme 2005 : dans le département de la Nièvre, l'ancienne RN 7 prend le numéro de D 907.

Bref.. poursuivons donc sur la D 907.

En route -

Les cheminées de la centrale électrique se rapprochent. Nous voila en région Bourgogne.
Un peu plus loin, une stèle sur la droite et des panneaux informatifs font la promotion du département de la Nièvre.


Bienvenue dans la Nièvre http://nievre.fr

Sans encombre, nous arrivons rapidement à Neuvy sur Loire.


Un double panneau annonce Neuvy sur Loire.


A l'entrée de Neuvy, une casse de tracteurs agricoles

Passons devant la casse de pièces détachées pour tracteurs anciens de toutes marques, dont l'enseigne est un ....tracteur. http://www.pieces-tracteurs-shop-agri.com/

Au carrefour de l'Europe, à hauteur du rond-point, trône la statue d'une Vierge qui marque l'entrée de l'ancien "quartier du Port" qui s'étendait sur notre droite jusqu'au quai de Loire.

"Neuvy sur Loire connut son apogée entre 1800 et 1944, notamment grâce à la navigation ligérienne.
Son port était si réputé pour le chargement et le transport des poteries de la Puisaye, que la cité était parfois surnommée Neuvy les Pots".

Extrait feuille périodique d'information Histoire Locale n°1198 19/09/2013.

Ici aussi, la RN 7 a été déviée de son parcours initial, lui même plusieurs fois dévié au cours des siècles, comme nous le verrons plus loin.
Mais avant de découvrir le tracé historique, restons sur l'actuelle D 907, bretelle de route canalisée entre Loire et voie ferrée, qui contourne Neuvy par l'ouest depuis 1981.


01 - L'entrée de Neuvy en 1961 lorsque la nationale 7 (au premier plan) passait encore par le centre-ville.
02 - Même lieu aujourd'hui. A partir de 1980, le quartier sera entièrement réaménagé pour faire place à l'actuelle rocade de contournement D 907/N7.
Même la statue de la vierge, qui marquait l'entrée du quartier du port, sera amenée à traverser la rue.
Image réactive.

Des études, des projets mais au final.... peu de réalisations.

Le village de Neuvy-sur-Loire fut sinistré lors d’un bombardement en 1944.
Suite à cela, un plan de reconstruction de la localité fut établi après-guerre.
A ce plan fut joint en 1946 un projet de déviation de Neuvy développé par le service des Ponts-et-Chaussées de la Nièvre.
L’avant-projet de cette déviation fut présenté le 2 mars 1946 et approuvé le 30 avril 1946.

Le projet prévoyait d’éviter la traversée du bourg de Neuvy-sur-Loire en supprimant deux virages à angle droit.
La déviation longue de 1,3 km devait comporter une plate-forme de 17 m supportant une chaussée large de 7 m.
Le raccordement Nord de cette déviation à l’ancien tracé, imposait la reconstruction de l’ouvrage d’art de la voie SNCF.

Tout cela resta à l'état de projet jusqu'en 1963, année où débutèrent dans la Nièvre, de nouvelles études concenant l'aménagement de la RN7 à 2x2 voies.

Lors de cette étude publiée le 27 mars 1963, il fut constaté que l’aménagement sur place de la RN7 entre les localités de Neuvy-sur-Loire et La Celle-sur-Loire risquait de poser de lourds problèmes d’ordre technique du fait de la médiocre qualité des sols. Il fut donc décidé d’étudier un tracé entièrement nouveau obligeant de ce fait à abandonner totalement le projet de déviation de Neuvy-sur-Loire établi en 1946.


Photo 01 : En noir et blanc la route nationale de 1955, la déviation n'existe pas. Image réactive.
Photo 02 : Du rond-point au pont sur la Loire, première phase de la déviation ouverte en 1981, du pont à la jonction sud seconde phase en 1982
.

Un projet de "grande déviation" entre le Nord de Neuvy-sur-Loire et le Sud de Myennes fut envisagé et complètement révisé en 1974, lorsque les services du SETRA, en collaboration avec la DDE de la Nièvre, eurent étudié ce tronçon pour la mise à 2x2 voies de la RN7.
Le projet de 1974 proposait deux variantes de grande déviation : une par l'Est et une par l'Ouest.
Le tracé par l'Ouest fut retenu parce qu'il était plus court et qu'il n'imposait pas de travaux de terrassement importants.
Mais finalement, le projet de Grande déviation fut lui aussi abandonné.
Seule la partie déviant Neuvy-sur-Loire fut retenue. Cette dernière se décomposa en deux phases successives.
Le premier tronçon (500 m) allant du Nord de la déviation (carrefour de l'Europe) à l’échangeur donnant accès au pont sur la Loire, fut mis en service en 1981 pour permettre l’accès à la centrale nucléaire en construction à cette époque.
Le second tronçon de la déviation de Neuvy-sur-Loire, allant de l’extrémité Sud du premier tronçon jusqu'au hameau Les Pelus, fut ouvert en 1982. (500 m)

Source Wiki Sara http://routes.wikia.com/wiki/Accueil

En route -
Sur à peine 1 km, le contournement de Neuvy se fait rapidement.
Un panneau nous annonce déjà notre sortie de Neuvy. La route passe presque aux pieds des tours de la centrale nucléaire de Belleville.
Plus loin, derrière un bosquet d'arbres, on distingue sur la gauche la petite gare de Neuvy.


La petite gare abandonnée de Neuvy, visible de la route uniquement en période hivernale.

La route franchit la voie ferrée au hameau "Les Pelus" pour retrouver la jonction avec l'ancien tracé qui passait à l'époque par le centre de Neuvy.
Fin du contournement de Neuvy.


Les Pelus, passage sur la voie ferrée..

Découvrons maintenant le parcours original de la nationale 7. Pour cela retour au rond-point de l'Europe à l'entrée de Neuvy.

Petite balade par l'ancien tracé de la nationale 7 à Neuvy sur Loire.

Nous revoici devant la Vierge du Port.

La statue, plus connue sous le nom de "Notre Dame de la Délivrance", fut élevée après la guerre de 1870 par les Neuvycois qui souhaitaient ainsi remercier la Vierge de les avoir préservés de l'occupation des Prussiens.

En effet, en 1870, la ville n'avait subie que très peu l'occupation ennemie, malgré une résistance organisée contre les Allemands qui entraîna tout de même la prise de plusieurs otages le 27 décembre 1870.

Nous le verrons par la suite, malgré cette pieuse offrande, Neuvy, n'en aura pas pour autant fini avec les guerres.

A l'origine, la statue marquait l'entrée du quartier du port qui était situé en contrebas sur le bord de Loire.
A la suite du réaménagement complet du carrefour au début des années 1980, elle fut déplacée de quelques mètres, à l'emplacement que nous lui connaissons aujourd'hui.

Source :
: https://sites.google.com/site/lequaideneuvysurloire/neuvy-sur-loire/monuments/les-monuments


Notre Dame De La Délivrance


01- En 1975 la route nationale 7 amorce un premier virage à hauteur du carrefour à la vierge, puis passe sous le pont de la voie ferrée avant de gagner le centre ville de Neuvy/Loire.
02 - Vue en 2000. Le carrefour est modifié en 1980, pour laisser place à la nouvelle déviation, qui évite désormais le centre-ville.

Neuvy Sur Loire Km 0165

http://www.neuvysurloire.com/

Le quartier du "rond-point de l'Europe" a fortement changé.
Jusqu'au début des années 1980, la nationale 7 passait alors sous la voie de chemin de fer devant quelques villas récentes, construites après guerre.


Derrière cette villa d'après guerre, se profile le pont de chemin de fer sous lequel passait la route nationale 7


En route -
Passons donc sous le pont de chemin de fer, pour nous trouver "Avenue du 17 juillet 1944", anciennement "Boulevard de la mairie".
Si cette date est devenue importante au point d'en rebaptiser une rue, c'est que Neuvy conserve le souvenir tragique d'un événement qui bouleversa à jamais la vie et la physionomie de la petite localité.


Image réactive.

 

Un peu d'histoire :

Alors que la libération approche, le 17 juillet 1944 à 11h00 du matin, des forteresses volantes américaines survolent Neuvy et sans plus de mise en garde, bombardent la ville.

Le pilonnage est rapide et offensif.
En quelques minutes, pas moins de 150 bombes s'abattent sur la bourgade, ravageant une grande partie des infrastructures.
Les habitants surpris n'ont pas eu le temps de se mettre à l'abri et d'ailleurs pourquoi l'auraient-ils fait, puisque les yeux au ciel, ils admiraient le passage des avions alliés.

Alors que les secours se mettent en place, on déplore déjà 40 morts et une soixantaine de blessés.
A midi, des avions de chasse attaquent des convois de trains allemands stationnant en gare de Neuvy. Trois quart d'heure de tirs intensifs qui détruiront totalement les trains.

La grande majorité des habitants est restée à Neuvy, persuadée que le bombardement n'était qu'une erreur de l'aviation américaine.

Le 2 août 1944 vers 17h00, les forteresses volantes firent leur retour.
Elles larguèrent sur le pays près de 300 bombes, finissant de détruire ce que le premier bombardement avait épargné.

A la suite de cette nouvelle attaque on retira des décombres 80 morts et 120 blessés.
Le 5 août l'évacuation de la ville fut ordonnée.
Le lundi 7 Août, à 14 heures, Neuvy subissait son troisième bombardement.
Le bourg étant évacué, on ne déplora la mort que de 4 personnes qui étaient venues déblayer les décombres.
L'exode des Neuvycois se prolongea jusqu'en octobre 1944, bien après la libération.


Photo Le Journal du Centre.
Les bombardements du 17 juillet puis du 2 août 1944 ont réduit à néant presque l’ensemble de ses habitations et de ses commerces. © Famille Fougerat

Les 3 bombardements successifs avaient provoqué la mort de 130 personnes, la destruction totale de 70 immeubles, et touché la plupart des habitations.
Bizarrement, certains diront miraculeusement, les édifices religieux restaient debout, peu ou pas touchés.
La Vierge du Port, au milieu d'un paysage d'enfer, continuait à sourire et à tendre ses mains bénissantes.

Pendant bien longtemps, les raisons d'un tel bombardement restèrent inconnues de la population.
La rumeur disait que l'entreprise de caoutchouc de Neuvy, propriété d'une grande famille, travaillait pour les Allemands, d'où la nécessité de détruire la ville.
D'autres parlaient d'erreurs de tirs, de malentendus... la vérité est plus prosaïque.

Vous l'avez remarqué en arrivant à Neuvy, la nationale 7 passe sous la voie de chemin de fer.
En supprimant ce nœud de voies routière et ferroviaire, on supprimait définitivement toute possibilité de communication vers le Nord, aussi bien par la route que par le rail.
En pleine débâcle, la retraite était ainsi coupée aux Allemands, les privant de toute possibilité de renfort.

Sources et extraits : http://www.neuvysurloire.com/Main.aspx?numStructure=39862&numRubrique=30975
Pour en savoir plus : https://sites.google.com/site/lequaideneuvysurloire/le-quai-a-ses-differente-epoque
Pour garder la mémoire : http://www.memorialgenweb.org/

En route -

On comprend dès lors mieux, pourquoi les maisons semblent plus récentes ici, qu'à Bonny sur Loire par exemple.
Malgré une totale destruction pendant la guerre, Neuvy s'est reconstruite sur les traces de l'ancienne ville, conservant la même morphologie de ses rues et de ses carrefours.


Il est peut-être temps d'immortaliser en photo ce bon vieux garage Renault, ancienne station Esso. Image réactive.


La poste, initialement située proche du pont sur la Vrille, fut reconstruite après guerre dans ce nouveau quartier .
Image réactive.


L'avenue du "17 juillet 1944" vers 1960, anciennement Boulevard de la Mairie, avant guerre.
Vue en direction du pont de chemin de fer. Image réactive.

Au bout de l'avenue, nous voici Rond-Point de la République, au milieu duquel trône un monument élevé en souvenir des victimes du soulèvement contre le coup d'état de 1851.

Le coup d'état de 1851 ??? Kezako ???

Je ne cesse de le répéter, sur la route nationale, nous roulons studieusement, l'esprit empreint de curiosité...
Il est donc naturel que nous nous intéressions de plus près à cet épisode de l'histoire, qui a fait qu'un monument soit érigé au beau milieu de notre mythique route.

Alors... un peu d'histoire pour tout comprendre.

Le neveu de Napoléon 1er choisit le 2 décembre 1851, anniversaire du sacre de son oncle et de la bataille d'Austerlitz, pour conduire le coup d'État qui lui permettra de passer du statut de prince-président à celui d'Empereur des Français.
Il prend acte de l'échec flagrant de la IIe République, qui a trahi ses idéaux en massacrant le peuple.
La IIe république était de toute façon vouée à disparaître et beaucoup de ses représentants songeaient à une restauration monarchique.
Ils ont été pris de vitesse par le président de la République, Louis Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III.

Alban Dignat (Hérodote.net)


Sur le monument figure 4 noms

Si le peuple de Paris réagit relativement peu pour défendre une assemblée conservatrice qui l’a dépouillé d’une partie de ses droits politiques, ce n’est pas le cas dans les zones rurales de près d’une trentaine de départements.
Dans certains endroits les républicains prennent les armes et marchent sur les chefs-lieux, pour s'opposer au coup d'état.

Wikipédia.

Le dimanche 7 décembre 1851, à Neuvy sur Loire, on sonne le tocsin et de nombreux habitants convergent vers la Mairie. Le Maire, l’adjoint, le percepteur et le médecin sont arrêtés.
La gendarmerie ne résiste pas : armes et munitions sont distribuées. Au cours d’une arrestation mouvementée, le Curé Villain est blessé d’un coup de pistolet tiré par Guillaume Thème.
Dans la soirée, Alexandre Dugué est envoyé à Cosne pour s’informer de la situation.
Au retour, il indique que la Révolution a échoué à Paris, que le calme règne à Cosne et qu'une troupe armée fait mouvement sur Neuvy depuis Nevers pour mater la révolte.
Son appel au calme n’est pas entendu : une barricade est édifiée à l’entrée sud du bourg.

Vers 8 heures du soir, trois parlementaires sont envoyés au devant de la troupe.
En cours de route, ils sont tous trois arrêtés par un détachement militaire.

Alexandre Dugué part avec le jeune Chollet, au-devant de la troupe pour protester contre l’arrestation de leurs parlementaires.
A leur rencontre, à 300 mètres du bourg, Dugué prend la parole. Il lui est répondu par une fusillade et des coups de baïonnettes.
Il tombe mort, Chollet mortellement blessé, meurt une heure après (il avait 18 ans). 

La troupe armée pénètre dans la ville.
En passant devant la gendarmerie, un soldat aperçoit un homme descendant la pente du « Champs des Cris ». Il lui crie : « Qui vive ».
Sourd, l’homme n’entend pas et continue sa route. Un coup de feu l’étend mort. C’est le Père Louis Paris
Les barricades sont abandonnées, la révolte est maîtrisée.

Guillaume Thème, qui l'avant veille avait blessé le curé d'un coup de pistolet, s’était entre temps caché à Bonny,
Le 9 décembre, il se présente volontairement à la Mairie où il est aussitôt mis en état d’arrestation, puis fusillé dans l’après-midi, à quelques mètres de son habitation.


Le 3 mars 1902, Emile Loubet, président de la République, signe un décret autorisant l’érection de monument à la mémoire des victimes du soulèvement contre le coup d’état du 2 décembre 1851.


Aussitôt la commune de Neuvy passe commande d’une stèle au tailleur de pierre du pays : Eugène Morin qui est artisan et travaille avec ses deux frères.

Le monument est inauguré le 7 décembre 1902 par le citoyen Alexandre Paris, maire de Neuvy, assisté des autorités civiles du département de la Nièvre.

Il porte les noms des quatre victimes du soulèvement du 7 décembre 1851 : Chollet – Dugué – Paris – Thème.

Ces mêmes noms sont inscrits sur la stèle érigée à Cosne sur Loire à la mémoire d’Alphonse Baudin, député de la Nièvre tué à Paris sur une barricade élevée Faubourg Saint Antoine le 3 décembre 1851.

 

 

Remarquez les publicités pour les pneus Le Gaulois et Continental, dont la manufacture de caoutchouc, Etablissement FOUGERAT, était installée ici à Neuvy sur Loire.

En 1953, un camion faisant une marche arrière intempestive, renversa la stèle.
Pour la sauvegarder elle fut réinstallée 50 mètres plus loin, sur le trottoir de la rue Jean Jaurès, derrière les platanes, face à l'hôtel de la Paix.
En décembre 2001, lors de la commémoration du cent cinquantenaire des événements de 1851, on suggéra de remettre la stèle à son emplacement initial.

En 2005, le projet d'un rond-point est adopté. Le monument y retrouvera sa place d'origine.
A l’unanimité le Conseil Municipal choisit la dénomination : ROND-POINT de la RÉPUBLIQUE.

Sources et extraits : https://sites.google.com/site/lequaideneuvysurloire/home


Hier et aujourd'hui, la place du monument. A gauche, l'entrée de l'usine Fougerat. Remarquez sur le mur la plaque Citröen. Image réactive.

Jusqu'au début du XXe Siècle, le carrefour du monument aux morts situait l'entrée de la ville.
C'est en effet ici que débouchait l'ancienne route de Paris, véritable route des crêtes escaladant la "grande Montagne".
La côte était rude et dangereuse pour les attelages hippomobiles.
En 1841, la route est déviée et contourne désormais "montagnes et collines" et passe alors à l'emplacement de l'actuelle ligne de chemin de fer.

Vers 1860, à la construction du chemin de fer, la route est une nouvelle fois déplacée, pour adopter grosso-modo, le tracé que nous suivons actuellement.


L'ancienne route de Paris. Hier et aujourd'hui. Image réactive.

Le tracé de la route sera modifié à l'aube de l'ère de l'automobile et l'on verra apparaître les premiers murs Michelin en guise de panneaux indicateurs.


Vers 1940, en direction de Paris, un mur Michelin et des panneaux directionnels.
La particularité de ces panneaux directionnels était leur rétro-réflexion obtenue grâce à des billes de verre
disposées sur les lettrages, réfléchissant ainsi la lumière des phares la nuit.


Sur le pignon de la maison au carrefour, une pub Esso annonce une station à 300 mètres .
Publicité disparue en 2018.


L'entrée de la manufacture de caoutchouc Fougerat


Mur Michelin, en direction du centre ville. Image réactive.

 

Poursuivons par la rue Jean Jaurès, anciennement Rue Nationale, où pendant plus d'un siècle l'hôtel de la Paix accueillit les voyageurs.


Question "hostellerie", Neuvy sur Loire en était bien pourvue et ce depuis tout temps.

Plusieurs établissements se partageaient une clientèle de touristes qui profitaient ainsi d'une halte bienfaisante qui de plus, permettait la dégustation des vins du pays.

L'ex-Hôtel de la Paix, devenu plus récemment La Porte de Bourgogne, est aujourd'hui un hôtel fantôme.

 

 

 

 

L'hôtel de la Paix, on aperçoit l'ancienne route de Paris qui grimpe la colline et le monument aux morts. Image réactive

 

Traversons le pont sur la "Vrille" et passons devant "la Poste d'avant guerre", la grande bâtisse à droite dressée sur un îlot.
En 2016, une plaque Route Bleue y est apposée.


Plaque "moderne" route bleue.


Le "Café de la Terrasse", aujourd'hui "Brasserie La Vrille", aligne toujours ses tables au bord du cours d'eau.


Aux abords de l'agréable café de la Terrasse, aujourd'hui brasserie " La Vrille". Image réactive.

Derrière le Café, la place de la mairie, le cœur de la ville avec ses commerces.


Rue Jean Jaurès et Place de la Mairie.

Rendez-Vous Nationale 7 : Neuvy / Loire. Dimanche 3 Août 1969. 12h15. Episode 09.

La petite Opel est garée sur la place de la mairie. C'est bien connu, en vacances il n'y a plus d'horaires, mais ce n'est pas une raison pour manquer la pause de midi, même après 13h00.
Le "Café de la Terrasse" est le genre d'établissement sans prétention, le rendez-vous des habitués du village et qui fièrement affiche sur sa vitrine "Casse-croûte à toute heure".
Bien que le soleil ne soit pas au rendez-vous, nous choisissons la terrasse.
Je profite de l'attente de la commande pour me rendre sur le pont regarder les pêcheurs à la ligne qui taquinent le poisson du petit cours d'eau.
Les casse-croûtes sont copieux, et le petit vin blanc, dégusté sans modération à l'époque, semble convenir à mon père.
La conversation s'engage facilement avec nos voisins de table, touristes eux aussi.
Ils sont à Neuvy pour quelques jours et se pressent de nous faire part de leur récente découverte :

- "Savez-vous que dans la petite rue des Vignerons, juste en face du café, se trouve la maison de La famille Hézard ?"
- "Et justement, savez vous qui est inhumé anonymement depuis 3 ans dans le cimetière du bout de la rue ?"

Voila bien une sombre affaire, dont Neuvy, une nouvelle fois se serait bien passée...

Hézard, ce nom ne vous dit rien aujourd'hui et pourtant une affaire retentissante va défrayer la chronique judiciaire et criminelle dans les années 1930.
Une affaire qui sera très vite récupérée à des fins politiciennes et qui se terminera 30 ans plus tard.

 

 


L'affaire Violette Nozière.

Pour faire court...... parce-qu'on a encore de la route à faire ! ;-)

Le 17 août 1914, à Paris, Germaine Hézard, de Neuvy sur Loire, épouse en secondes noces, Baptiste Nozière, de Prades.
Leur fille unique, Violette Nozière naît le 11 janvier 1915 à Neuvy-sur-Loire. (rue des Vignerons).
La petite Violette grandit à Paris mais revient régulièrement passer ses vacances à Neuvy dans la maison familiale.

Le 21 août 1933, à Paris, Violette Nozière, 18 ans, alors dépeinte comme voleuse, menteuse, mythomane, libertine, manipulatrice et prostituée,
empoisonne ses parents après une première tentative ratée quelques mois plus tôt.

Cette fois-ci, seule sa mère en réchappe. Pour expliquer le parricide, on parle de la vie dissolue de Violette qui se prostituait dans le quartier latin, de viol, d'inceste même...
Bref, couverte d'opprobre, Violette est condamnée à mort en 1934. Mais la peine capitale est qualifiée de symbolique puisqu'on ne guillotine plus les femmes à cette époque.

Violette Nozière est donc graciée le 24 décembre par le président Albert Lebrun et sa peine est commuée en travaux forcés à perpétuité.
Le 6 août 1942, suite à son exemplaire conduite en prison, le maréchal Pétain ramène sa condamnation à douze ans de réclusion.
Résolue à prendre le voile dès l'expiration de sa peine, Violette est finalement libérée le 29 août 1945, et son interdiction de séjour est annulée par le général de Gaulle.

A sa libération, Violette redécouvre un Neuvy-sur-Loire complètement différent de celui qu'elle a connu dans son enfance.
Elle ne prend pas le voile, contrairement à se qu'elle semblait souhaiter, mais épouse le 9 décembre 1946, le fils du greffier comptable de la prison de Rennes où elle purgeait sa peine.
La cérémonie de mariage se déroulera à Neuvy, dans une salle de la petite école, la mairie n'étant pas encore reconstruite après les bombardements.

Le couple part ensuite habiter Rouen où il ouvrira un commerce. Ils ont 5 enfants. En 1963 Violette Nozière est définitivement réhabilitée par la cour de Rouen.

Violette meurt, le 26 novembre 1966 à son domicile près de Rouen. Elle repose anonymement dans le caveau familial à Neuvy-sur-Loire, à côté de son mari, de sa mère, et de son père.


L'affaire de A à Z : http://fr.wikipedia.org/wiki/Violette_Nozière#cite_note-Mariage_1914-23

Une bonne synthèse détaillée :
http://www.collection-privee.org/public/galerie-virtuelle-plus.php?theme=3

Le cimetière de Neuvy : http://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article221


Photo JF_Lobreau

En route -

Après la place de la mairie, la rue Jean Jaurès se fait plus étroite.
Le "Soleil D'Agadir", ancien "Hôtel de la Gaieté" (où Violette aimait aller danser lorsqu'elle était en vacances au pays), nous promet un voyage culinaire plus exotique que notre périple vers Antibes.


L'hôtel de la gaieté et sa terrasse en bordure de route.


La rue Jaurès hier et aujourd'hui, même point de vue. Image réactive.


enseigne de salon de coiffure


Visibles dans le sens des retours de vacances, ces deux publicités peintes, ne demandent qu'a être restaurées.


Le paysage à la sortie de Neuvy, avec quelques décennies d'écart. Image réactive.
Au fond l'ex- "hôtel du Nivernais".

A la sortie de la ville, un dernier Hôtel, où plutôt ce qu'il en reste aujourd'hui, L'hôtel du Nivernais, anciennement "Hôtel Moderne de la Gare".
De par sa proximité avec la petite gare, il fut réquisitionné en 1944 afin d'y loger les troupes allemandes.
En face, on trouvait jadis le Garage Beaufils, station service. Allez un petit effort d'imagination quoi !


Ambiance Nationale 7 : l'hôtel du Nivernais et en face, la station service, vers les années 1950 et aujourd'hui. Image réactive.


Ici, nous sommes plutôt vers les années 35-40, au temps de l'hôtel Moderne de la Gare, gare que l'on aperçoit derrière les arbres.
Une dernière plaque de cocher, et nous quittons la ville de Neuvy. (plaque de cocher disparue)


La gare de Neuvy

Avant de quitter la ville, passons devant la petite gare P.L.M de Neuvy sur Loire qui n'accueille hélas plus de voyageurs depuis bien longtemps.
Epargnée lors des bombardements de 1944, elle semble encore bien conservée.

La gare de Neuvy est bien connue dans le milieu de la maquette ferroviaire. C'est ce bâtiment qui servit de modèle pour la maquette de Gare Standard, commercialisée par la société Jouef.


Jouef - "Gare de Neuvy" André Porte n° 122 .

Pour voir un exemple de réalisation et d'utilisation de la maquette : http://www.train-miniature.net/modelisme/train05.ht
La gare est le dernier bâtiment de Neuvy, après le panneau marquant la sortie de la ville, plus aucune maison, retour à la campagne.


Le voyage continue.

 


La suite de l'étape.

 


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