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Histoire réjouissante,
n'est-ce pas ? Après la lecture de ce premier texte, faisons le point : 1- D'après ce texte, l'auberge se situe à Neuvy sur
Loire sur le chemin de Paris, vers 1830. Quelques interrogations : - L'auberge a-t-elle résisté aux bombardements
de 1944 sur Neuvy ? Et ces arbres, les ormes, ont-ils disparu suite
aux travaux de la voie ferrée, peut-on encore en apercevoir
aujourd'hui ? Si c'est le cas, l'hôtel d'après le texte, devrait se situer plutôt en périphérie du bourg, du fait de la présence de champs à proximité, et non loin du chemin de fer du fait des travaux entrepris pour la construction de la voie ferrée. Une affaire comme celle-ci a dû faire les beaux titres de la presse de l'époque...recherchons dans les archives. Bingo ! "Le courrier de la Drôme" du 7 février 1860 reprend un article du "journal de la Nièvre" sur l'affaire d'une auberge sanglante : Voici, dit le Journal de la Nièvre, d'après les informations qui ont été prises sur les lieux mêmes et dont nous garantissons l'exactitude,les seuls détails vrais que l'on puisse donner sur l'affaire des 25 cadavres trouvés à Lacelle sur Loire.... L'info se précise, l'article donne des détails. "Lacelle sur Loire".(notez l'orthographe)..
cela nous éloigne donc de Neuvy, qui s'avère désormais
être une fausse piste, puisque l'exactitude des informations
est garantie.... Suite du voyage sur la nationale 7 en direction de La Celle sur Loire.A la sortie de Neuvy, donc, voici le hameau Les Pelus.
C'est ici que se rejoignent l'ancien tracé de la N7 et le
contournement de 1981. Le hameau est vite traversé.
Si vous avez un peu de temps, je vous conseille d'emprunter
la route impériale jusqu'à l'entrée de La Celle
sur Loire, où vous retrouverez votre nationale favorite Rn7
/ D907.
Sinon, poursuivons sur la D907 - La route passe sous deux pylônes à haute
tension en provenance directe de la centrale Nucléaire. Plus
loin voici le "Musée
Paysan de la Bourgogne Nivernaise".
Deuxième partie : L'auberge sanglante, la réalité, les faits.L'affaire qui nous intéresse débute vers 1830 sous
la seconde république et se termine 30 ans plus tard, vers
1860 sous le second Empire. En réalité, après lecture des faits divers de la presse de l'époque, on peu plus précisément la situer en bordure de la route impériale sur une section comprise entre Neuvy et la Celle sur Loire.
- Selon le courrier de la Drôme et de l'Ardèche : A cette époque, "en bordure de ce qui est la route
impériale 8, on trouvait une petite auberge à l'enseigne
de la "Girafe" ou "Giraffe" (note : orthographe
admise à l'époque). - Une auberge de la Girafe ???
- Contes, récits et articles de presse concordent tous sur l'histoire générale : Une charmante taverne proposant
aux voyageurs un couvert généreux et un gîte douillet.
Que demander de plus en cette contrée ?
Un aubergiste et sa famille attentifs et prêts à satisfaire les moindres désirs de leurs hôtes. Les pauvres bougres ayant quittés pays et familles, voyageant depuis des jours sur la route en direction de la capitale, espérant y trouver fortune, ne manquaient pas de s'arrêter à l'auberge qui sentait bon la soupe au gras et le feu de bois. Ainsi passaient les voyageurs, rouliers et colporteurs, marchands de vin, Bougnats et pèlerins. En général sur le chemin aller, tout se
passait magnifiquement bien.
Le bougre choyé par les taverniers, le vin abondant aidant à la confession, ne manquait pas d'en raconter un peu trop sur le but de son voyage. Jusqu'où allait-il ? Quelqu'un attendait-il son retour ? Avait-il de la famille ? Quand espérait-il revenir au pays, une fois fortune faite ? Tant de questions passées inaperçues le lendemain, noyées à jamais dans les limbes de la conversation alcoolisée et somme toute anodine de la veille. Le client devenu depuis cette fameuse nuit, "l'ami de l'aubergiste",
ne manquait pas à son retour de refaire halte à "L'Auberge
de la Girafe". Bizarrement... c'est à ce moment là que l'on perdait
leur trace. Au fil des années, la plantation d'ormes devint si importante..
ma foi.. ces aubergistes, ils aimaient la nature ! La révolution industrielle et l'expansion
ferroviaire des années 1860 allaient marquer fortement le
Pays. En 1860, les travaux de terrassement débutent à La
Celle sur les terrains situés entre la Loire et la route
impériale. "Le propriétaire de cette auberge
(Mr Guillot selon le journal l'Illustration) est un très-brave
homme qui a toujours, depuis vingt ans, rempli très consciencieusement
sa profession d'aubergiste, Et les ormes dans tout ça ? et bien... une légende de terroir ! En vérité, selon le journal de la Nièvre : " le champ des Braults, d'une contenance assez considérable,
de l'autre côté de la route impériale, est entouré
de haies et n'est pas planté d'arbres comme on l'a dit. Aujourd'hui, ( février 1860 date de l'article)
le nombre de ces cadavres s'élève à trente-deux
(sept ont encore été trouvés depuis que nous
avons fait connaître cette mystérieuse découverte),
Prescription : " Une instruction (et non une enquête) a été faite depuis la découverte de ces ossements. Malheureusement, la justice est impuissante à frapper
les coupables, quand même elle serait assurée de les
connaître. "Mais que les fouilles qui sont commencées dans le champ des Braults fournissent la preuve qu'un crime a été commis il y a moins de dix ans, et le meurtrier qui sera alors désigné par des témoignages trop tardifs mais accablants, devra rendre compte à la justice des nombreux forfaits dont il est coupable." (fin de l'article) Je n'ai hélas pas trouvé traces des conclusions de
l'instruction. 10 ans après les faits il y avait prescription
et pas l'ombre d'une preuve plus récente. Le village de "Lacelle" est situé aux bords
de la Loire, sur la route impériale 7 (Il y a confusion
entre la route impériale 7 qui deviendra RN6, et la route
impériale 8 qui deviendra RN7) On voit encore, en face de ce chemin l'ancienne route de Cosne
à Neuvy. A l'angle formé par cette ancienne route
et la route impériale, a été construite. il
y a tout au plus vingt ans, une auberge désignée sous
le nom d'Auberge de la Girafe , à laquelle le champ en question
n'est pas attenant, puisqu'il en est séparé par la
route et qu'il dépend d'une autre propriété. Fort de ces indications, examinons la carte de plus près.
A gauche, l'étroite route qui grimpe à partir de
la borne incendie, est l'ancienne route de Cosne à Neuvy,
la vieille route impériale. Les "Braults" de 1860 sont devenus les "Brocs" actuels, et le terme de La "Giraffe", enseigne de l'auberge, a donné son nom à une section de la route. Mais aujourd'hui, que reste-t' il de cette "bâtisse
imposante avec étage et grenier", comme il était
conté dans l'histoire ? C'est le journal de l'illustration du 17 mars 1860 qui va répondre
à ma question. Et là, il ne fait plus aucun doute, l'auberge sanglante
est sous mes yeux !...........
"L'auberge rouge" de la nationale 7, sans grand sensationnalisme,
rien d'effrayant, une simple masure anodine, qui si elle faisait
encore auberge aujourd'hui, attirerait toujours le client ... En route – Après "les Brocs", on passe devant un petit cabaret de transformistes dont le parking est fermé par d'anciennes barrières roulantes de passage à niveau, nous arrivons à La Celle sur Loire.
La Celle sur Loire Km 0173
La ville présente plutôt bien avec ses larges bas
côtés tondus et ses massifs de fleurs.
Jadis, l'ensemble des commerces de la ville étaient
regroupés autour de la place de l'église. Bonne surprise, la réhabilitation de l'ancienne borne d'angle Michelin / Touring Club de France A quelques mètres de là, difficile aujourd'hui de retrouver l'ambiance qui régnait autour de l'Auberge Nivernaise L'auberge Nivernaise vers les années 60 , et le DTM aujourd'hui. Image réactive. Les vétérans se souviennent sûrement
de cette bonne adresse à l'Auberge Nivernaise tenue par Charles
Henri Trottier, maître cuisinier de talent. Aujourd'hui, l'auberge n'est plus qu'un souvenir
anonyme. Le restaurant DTM, qui occupe les lieux, semble fermé.
Après le petit pont sur l'Oeuf, on aperçoit sur la gauche une plaque de cocher sur un mur de la villa des Vernes à la sortie de la ville.
En route -A peine 2 kilomètres entre coteaux et Loire et voilà déjà Myennes, petite bourgade toute en longueur, établie de part et d'autre de la Nationale 7, dénommée ici "Rue de Paris".
Myennes Km 0176Passons devant "Le Ranch" un relais routier à la façade boisée avec "intérieur traditionnel Bourguignon", précise le site des "relais routiers " en ligne.
Un peu plus loin, face à la Poste, un transformateur
EDF pour le moins original. http://www.trompe-l-oeil.info/Murspeints/details.php?image_id=11881 Il fut un temps, pourtant pas si lointain, où
les hypermarchés n'existaient pas.
Photo : http://www.coopchampagne.fr/ La mairie est un bâtiment construit en 1888 et qui en impose encore aujourd'hui, avec de part et d'autre ses écoles de garçons et de filles séparées.
Au croisement des Rue de Paris et de St Amand, face au parc du château de Myennes, un petit hôtel posté dans le sens des retours, aujourd'hui fermé.
En route -A la sortie de Myennes, un rond-point nous dirige vers L' A77 (l'autoroute
de l'arbre) qui évite Cosne sur Loire en un large contour
de la ville par l'ouest et nous pourrions bien être tentés
de l'emprunter.
Pour continuer sur le trajet originel, il faut donc
serrer à droite et prendre la D955A en direction de Cosne
et Sancerre.
Il s'agit de l' Etape, un ancien relais station-service. Une étape reposante avec sa terrasse de café vue sur la Loire.
Cosne-Cours sur loire Km 0179http://www.mairie-cosnesurloire.fr/ La ville de Cosne sur Loire date de la Préhistoire. La traversée de la ville débute par la Rue du Maréchal
Leclerc, anciennement Route puis Rue de Paris, qui dans cette première
partie n'est qu'un faubourg sans charme, aux nombreux panneaux publicitaires
sans rapport avec les belles publicités peintes d'antan. Le secteur devient par la suite plus attrayant.
La physionomie du faubourg se modifie à mesure
que l'on se rapproche du centre ville.
Direction le centre ville. Nous voici maintenant au
niveau de l'hôpital. L'actuel centre hospitalier abrite également une maison de retraite, le bâtiment initial quant à lui est désaffecté. L'hôpital militaire et civil : "Un ensemble architectural typique de l'architecture publique de la 3ème République, qui emploie des matériaux nouveaux en gardant un décor éclectique." http://patrimoine-de-france.com/nievre/cosne-cours-sur-loire/
Remontons toujours la rue du Maréchal Leclerc en direction de l'église St Jacques dont on aperçoit le clocher au loin.
Au passage, immortalisons d'un cliché, l'hôtel-bar-restaurant
du "Point du Jour", à la curieuse façade.
Dans le département de la Nièvre, les enseignes de coiffeurs aiment à se faire voyantes. Après la paire de ciseaux géante rencontrée Neuvy, voici le peigne géant de Cosne.
Au 20 Rue de Paris, à l'emplacement de l'actuel Bowling de Cosne, on trouvait jadis l'établissement du Grand Café Tivoli et sa fameuse "Chaumière" attenante.
Un contrat est passé avec le tenancier du
Café Tivoli, situé rue de Paris. C'est donc à
côté du grand Café Tivoli, que sera construite
la nouvelle salle de bal. En 1899, le nouveau propriétaire transforme
la salle de bal en un complexe qui devient la "Chaumière
Tivoli ". Sources et extraits : http://www.mairie-cosnesurloire.fr
En route - Attention ! Là où la rue de Paris
se termine, la rue St Jacques débute. En mal de verdure ?
Mais pour nous "Google Road Tripper"', restons Rue St
Jacques.
Rendez-vous Route Royale : Hôtel du Grand cerf, Cosne, mars 1873 :
Le document suivant, édité par la mairie de Cosne,
relate les préparatifs imposés à la ville et
aux habitants lors du passage du Pape Pie VII à Cosne. http://www.mairie-cosnesurloire.fr/uploads/Actualit-s/cosnoisette21-1-.pdf En route -
Rue St Jacques, voici l'église... St Jacques construite
au 15ème siècle, ancienne collégiale, surmontée
(si vous levez les yeux au ciel ), d'une plate-forme en encorbellement
qui permettait de placer là un veilleur. La place du veilleur au sommet de l'église. Image réactive
L'étroite rue St Jacques débouche maintenant place de la République.
Place de la République, un bâtiment attire immanquablement l'attention.
En route - Poursuivons par la populaire et animée rue St Agnan. Nous voici devant l'ancien relais de poste, rebaptisé le Vieux Relais, reconnaissable à sa porte cochère.
Fermé depuis peu, il ne fait plus ni hôtel, ni restaurant, mais propose uniquement quelques chambres meublées.
Notre itinéraire passe derrière l'église romane "St Agnan" construite au XIIe siècle. Ici, les commerces se font plus rares.
La rue, maintenant aux allures de faubourg, conserve encore quelques
belles façades bourgeoises.
La route longe ensuite le cimetière de Cosne pour franchir
la voie ferrée et atteindre la rue du "85e régiment
d'infanterie de ligne", hommage au régiment qui occupait
la caserne Binot située route de Nevers.
L'avenue du 85e se poursuit en direction de Nevers.
Après quelques circonvolutions en plein cœur de la ZAC, de quoi en perdre son sens de l'orientation, nous nous retrouvons, non sans mal, au rond point avec un panneau indiquant notre sortie de Cosne-Cours/ Loire.
A partir d'ici, suivre le tracé original de la nationale
va s'avérer plus difficile tant le secteur a subi de modifications.
Pour faire simple : la 4 voies de l'autoroute A 77
recouvre aujourd'hui le bitume de l'ancienne route nationale 7. Pour rester au plus près de "l'ambiance
RN7", engageons nous plutôt sur la D 907 première
à droite en direction de Maltaverne. Mais cette route n'existait
pas du temps de la RN7.
Juillet 2013 / 1ère mise à jour août 2014 - 2018 |