ETAPE 4 : de Briare Le Canal à Pouilly sur Loire - de 0150 à 0200 km de Paris.

2 /3
← Neuvy sur Loire - Les Pelus (Cne de Neuvy) - La Celle sur Loire - Myennes - Cosne Cours sur Loire
 

La sortie de Neuvy me rappelle une sombre histoire (une de plus) censée se dérouler entre Neuvy et Cosne sur Loire.
Une anecdote du bord de route, difficilement vérifiable aujourd'hui. Mais essayons tout de même.

Une histoire à sensation, entre légende rurale et fait divers morbide, où il est question d'auberge sanglante en bordure de route.
Une histoire déformée par l'imagination et les racontars des gens du cru où il n'est pas toujours facile de démêler l'histoire romancée de la réalité, si réalité il y a.

Mais pourquoi ne pas essayer de nous lancer à la recherche de cette auberge rouge...

Première partie : les Ormes de Neuvy. L'histoire comme on l'a connaît.

Commençons par l'histoire telle qu'elle nous est parvenue aujourd'hui :

Le récit : Les Ormes de Neuvy.

L'auteur des "Ormes de Neuvy" s'est inspiré d'un fait divers relaté dans le livre "Les grandes affaires criminelles du Nivernais",
sous le titre : "Le Bosquet d'ormes rouge, affaire de l'auberge sanglante de Neuvy sur Loire (1830-1860)", Par Thierry Desseux.

Histoire réjouissante, n'est-ce pas ?
Maintenant que vous en connaissez les généralités, je vous propose de jouer les petits détectives de la nationale 7, afin d'essayer de localiser au mieux l'auberge, si tant est quelle ait réellement existé.

Après la lecture de ce premier texte, faisons le point :

1- D'après ce texte, l'auberge se situe à Neuvy sur Loire sur le chemin de Paris, vers 1830.
2- Le récit parle d'une auberge "d'allure imposante avec étage, grenier et des dépendances un peu à l'écart ".
3- Il est également question d'une allée d'ormes.

Quelques interrogations :

- L'auberge a-t-elle résisté aux bombardements de 1944 sur Neuvy ? Et ces arbres, les ormes, ont-ils disparu suite aux travaux de la voie ferrée, peut-on encore en apercevoir aujourd'hui ?
- Avant l'arrivée du chemin de fer, nous avons vu que le tracé de la route nationale passait à l'emplacement de l'actuelle voie ferrée. Faut-il chercher le long des voies actuelles ?
- L'auberge en question ne serait-elle pas un de ces hôtels désaffectés de Neuvy devant lesquels nous venons de passer au cours de notre étape ?

Si c'est le cas, l'hôtel d'après le texte, devrait se situer plutôt en périphérie du bourg, du fait de la présence de champs à proximité, et non loin du chemin de fer du fait des travaux entrepris pour la construction de la voie ferrée.

Une affaire comme celle-ci a dû faire les beaux titres de la presse de l'époque...recherchons dans les archives.

Bingo ! "Le courrier de la Drôme" du 7 février 1860 reprend un article du "journal de la Nièvre" sur l'affaire d'une auberge sanglante :

Voici, dit le Journal de la Nièvre, d'après les informations qui ont été prises sur les lieux mêmes et dont nous garantissons l'exactitude,
les seuls détails vrais que l'on puisse donner sur l'affaire des 25 cadavres trouvés à Lacelle sur Loire
.... L'info se précise, l'article donne des détails.

"Lacelle sur Loire".(notez l'orthographe).. cela nous éloigne donc de Neuvy, qui s'avère désormais être une fausse piste, puisque l'exactitude des informations est garantie....
La Celle sur Loire est dans notre direction alors... en route !

Suite du voyage sur la nationale 7 en direction de La Celle sur Loire.

A la sortie de Neuvy, donc, voici le hameau Les Pelus. C'est ici que se rejoignent l'ancien tracé de la N7 et le contournement de 1981. Le hameau est vite traversé.
A la sortie des Pelus, au niveau de l'aire de repos, alors que notre route prend son virage à droite, un chemin se poursuit rectiligne et grimpe sur le coteau.
C'est le "Chemin de la Vieille Route", celui de l'ancienne route impériale, aujourd'hui sur l'itinéraire du GR3.


A gauche le "Chemin de la Vieille Route" emprunté par le GR3 qui grimpe sur les coteaux, il s'agit de l'ancienne route Impériale.
Sur la droite, un délaissé de route servant de parking pour l'aire de repos. Photo Claude.K


Photo Claude.K


Ci-dessus atlas de Trudaine (1745-1780) : une seule et unique route, par les coteaux , entre Le hameau des Pelus et celui des Braux.
(aujourd'hui ancienne route impériale)


Sur cette carte d'état major de 1866, on constate l'apparition d'une seconde route en bordure de Loire, actuelle N7 D907

Si vous avez un peu de temps, je vous conseille d'emprunter la route impériale jusqu'à l'entrée de La Celle sur Loire, où vous retrouverez votre nationale favorite Rn7 / D907.
Une petite escapade buissonnière de 3.5 km tout au plus.
Outre le fait que la vieille route grimpe sur les coteaux, qu'elle est étroite et qu'elle circule en pleine nature, empruntant en partie le tracé de l'antique voie romaine, les lieux aux abords ont peu changé et la route donne une assez bonne idée de l'aspect que devait avoir les principaux axes routiers à l'époque Napoléonienne. N'oublions pas qu'au 19e siècle la route impériale c'est l'équivalent de nos autoroutes actuelles.
Sur sa dernière section, vous y retrouverez même le revêtement d'origine, une voie pavée restée dans son jus, il ne vous manquera que la diligence pour parfaire l'expérience.


La section pavée de la route impériale

Sinon, poursuivons sur la D907 -

La route passe sous deux pylônes à haute tension en provenance directe de la centrale Nucléaire. Plus loin voici le "Musée Paysan de la Bourgogne Nivernaise".
Un Eco musée sur les traditions paysannes, dans une grange du XVe siècle, qui souffre néanmoins du manque de visiteurs depuis l'ouverture de la voie rapide.
Plus loin encore, une portion de route délaissée au profit d'une courbe renégociée.


En haut de la côte quelques maisons se profilent autour d'un petit carrefour. Nous sommes au lieu-dit "Les Brocs".
Arrêtons nous et reprenons la suite de notre enquête.


Des maisons se regroupent autour d'un carrefour, nous sommes au lieu-dit Les Brocs.

Deuxième partie : L'auberge sanglante, la réalité, les faits.

A l'instar de la commune de Lanarce en Ardèche, qui à l'époque défraya la chronique avec l'affaire de son Auberge de Peyrebeille en bordure de route nationale 102 ,
(plus connue sous le nom d'Auberge Rouge et immortalisée par le cinéma), la route nationale 7 posséderait, elle aussi, son auberge du crime.

Méconnue, pour ne pas dire totalement oubliée, elle n'en est pas moins tout aussi sanglante si l'on en croit la légende et les chroniques de l'époque.
Là où l'auberge de Peyrebeille ne recense officiellement qu'un unique décès, on dénombre à l'auberge de la RN7 plusieurs dizaines de cadavres.
A Peyrebeille, les tenanciers de l'établissement et leur valet furent tous jugés puis guillotinés devant leur établissement. Ici, l'histoire va prendre une toute autre tournure.

Démêler le vrai du faux n'est pas toujours chose aisée. Surtout lorsque la rumeur s'en mêle jusqu'à faire évoluer un simple fait divers en sensationnelle légende rurale, formidable histoire locale.

Voici donc une compilation et une remise en ordre des divers faits relatifs à cette affaire.
J'ai voulu faire la part des faits réels, en comparant articles de journaux traitant de l'affaire à l'époque, et de la légende souvent enjolivée, ou plutôt ici brocardée par les racontars locaux.

L'affaire qui nous intéresse débute vers 1830 sous la seconde république et se termine 30 ans plus tard, vers 1860 sous le second Empire.
Localiser exactement le lieu, contrairement à Peyrebeille, est plus difficile.
On l'a vu précédemment, l'histoire des "Ormes de Neuvy", situe l'auberge dans le Nivernais, à Neuvy sur Loire, en bordure du grand chemin qui relie Paris à Antibes.

En réalité, après lecture des faits divers de la presse de l'époque, on peu plus précisément la situer en bordure de la route impériale sur une section comprise entre Neuvy et la Celle sur Loire.


La presse de 1860 relate le fait divers.

- Selon le courrier de la Drôme et de l'Ardèche :

A cette époque, "en bordure de ce qui est la route impériale 8, on trouvait une petite auberge à l'enseigne de la "Girafe" ou "Giraffe" (note : orthographe admise à l'époque).
L'auberge fut construite 20 ans au moins avant les faits datés de 1860 ". Note : On peut donc penser que l'auberge fut construite vers 1820 -1830.

- Une auberge de la Girafe ???

Pourquoi cette enseigne de la Girafe en plein Nivernais ? Sans doute parce que ses propriétaires, comme de nombreux Français du reste, avaient cédé à la "Girafomania" qui envahissait le pays tout entier depuis l'arrivée en France de Zarafa, la première Girafe offerte par le Pacha d'Egypte, au roi Charles X en 1827.
Depuis son long périple à pied, qui l'avait conduite de Marseille à Paris, tout le monde se mettait à la mode de la girafe.
On en trouvait son motif sur les gravures, les foulards, les bijoux, la vaisselle, même les enseignes des auberges adoptèrent indifféremment le nom de Giraffe ou Girafe.
Voila sans doutes l'origine de l'enseigne, l'année de construction de l'auberge (1820-1830) correspondant à la mode de la Girafomania, (à partir de 1827).

- Contes, récits et articles de presse concordent tous sur l'histoire générale :

Une charmante taverne proposant aux voyageurs un couvert généreux et un gîte douillet. Que demander de plus en cette contrée ?
Un aubergiste et sa famille attentifs et prêts à satisfaire les moindres désirs de leurs hôtes.
Les pauvres bougres ayant quittés pays et familles, voyageant depuis des jours sur la route en direction de la capitale, espérant y trouver fortune, ne manquaient pas de s'arrêter à l'auberge qui sentait bon la soupe au gras et le feu de bois.
Ainsi passaient les voyageurs, rouliers et colporteurs, marchands de vin, Bougnats et pèlerins.
En général sur le chemin aller, tout se passait magnifiquement bien.
Le bougre choyé par les taverniers, le vin abondant aidant à la confession, ne manquait pas d'en raconter un peu trop sur le but de son voyage.
Jusqu'où allait-il ? Quelqu'un attendait-il son retour ? Avait-il de la famille ? Quand espérait-il revenir au pays, une fois fortune faite ?
Tant de questions passées inaperçues le lendemain, noyées à jamais dans les limbes de la conversation alcoolisée et somme toute anodine de la veille.

Le client devenu depuis cette fameuse nuit, "l'ami de l'aubergiste", ne manquait pas à son retour de refaire halte à "L'Auberge de la Girafe".
Il rapportait en général un bon pécule issu de son labeur Parisien, destiné à nourrir sa famille restée au pays ou à financer le projet qu'il avait à cœur.

Bizarrement... c'est à ce moment là que l'on perdait leur trace.
Beaucoup ne reparaissaient pas.
Dans le village, les commérages allaient bon train.
L' aubergiste et sa famille menaient grande vie, on avait bien entendu des cris dans la nuit, celui là plein aux as n'était pas ressorti de l'auberge et puis.. ce champ où la plantation d'un arbre correspondait à chaque fois à une disparition...

Au fil des années, la plantation d'ormes devint si importante.. ma foi.. ces aubergistes, ils aimaient la nature !
Des soupçons, certes, mais pas de preuves. D'ailleurs jusqu'a présent, personne n'était venu s'enquérir d'un disparu.
Ni familles, ni hommes de loi, et cela continuerait ainsi pendant 30 ans.

La révolution industrielle et l'expansion ferroviaire des années 1860 allaient marquer fortement le Pays.
La construction du chemin de fer de Paris à Lyon décidée, la ligne P.L.M passerait par La Celle sur Loire.
Le chemin de fer allait dès lors exproprier les nombreux propriétaires qui se trouvaient sur son tracé.

En 1860, les travaux de terrassement débutent à La Celle sur les terrains situés entre la Loire et la route impériale.
Dans un champ, au lieu dit les "Braults", on découvre des ossements. Pas moins de 25 corps tout d'abord.
Ce vaste champ n'est séparé de l'auberge que par la route impériale qui en est mitoyenne.

"Le propriétaire de cette auberge (Mr Guillot selon le journal l'Illustration) est un très-brave homme qui a toujours, depuis vingt ans, rempli très consciencieusement sa profession d'aubergiste,
et qui jouit dans le pays d'une excellente réputation
". (courrier de la Drôme)

Et les ormes dans tout ça ? et bien... une légende de terroir !

En vérité, selon le journal de la Nièvre :

" le champ des Braults, d'une contenance assez considérable, de l'autre côté de la route impériale, est entouré de haies et n'est pas planté d'arbres comme on l'a dit.
Dans ce champ se trouvent trois maisons [...] les squelettes ont été découverts pour la plus grande partie en plein champ, les autres auprès des maisons
".

Aujourd'hui, ( février 1860 date de l'article) le nombre de ces cadavres s'élève à trente-deux (sept ont encore été trouvés depuis que nous avons fait connaître cette mystérieuse découverte),
ce qui en porte le total à quarante deux, en ajoutant les dix squelettes déjà découverts il a dix ans
".

"Une meule de rémouleur et autres objets trouvés à côté des squelettes prouvent que les victimes des odieux assassinats, ont été de pauvres colporteurs, porte-balles et gagne-petit qu'on a lâchement égorgés pour leur enlever leur pécule".

Prescription :

" Une instruction (et non une enquête) a été faite depuis la découverte de ces ossements.

Malheureusement, la justice est impuissante à frapper les coupables, quand même elle serait assurée de les connaître.
L'examen des squelettes donne la certitude que les assassinats ont été commis il y a vingt ans au moins et trente ans au plus, et l'article 637 du code d'instruction criminelle dit : « Que l'action publique et l'action civile résultant d'un crime de nature à entraîner la peine de mort ou des peines afflictives perpétuelles, ou de tout autre crime emportant peine afflictive ou infamante, se prescriront après dix années révolues, à compter du jour où le crime aura été commis, si dans cet intervalle il n'a été fait aucun acte d'instruction ni de poursuite.
»

"Mais que les fouilles qui sont commencées dans le champ des Braults fournissent la preuve qu'un crime a été commis il y a moins de dix ans, et le meurtrier qui sera alors désigné par des témoignages trop tardifs mais accablants, devra rendre compte à la justice des nombreux forfaits dont il est coupable." (fin de l'article)

Je n'ai hélas pas trouvé traces des conclusions de l'instruction. 10 ans après les faits il y avait prescription et pas l'ombre d'une preuve plus récente.
Mais que pouvons nous encore apprendre afin de mieux localiser l'auberge ? Le "Courrier de la Drôme et de L'Ardèche" du 7 février 1860 précise :

Le village de "Lacelle" est situé aux bords de la Loire, sur la route impériale 7 (Il y a confusion entre la route impériale 7 qui deviendra RN6, et la route impériale 8 qui deviendra RN7)
de Paris à Antibes, à égale distance de Cosne et de Neuvy.
Le chemin de fer de Paris à Lyon par le Bourbonnais actuellement en construction, coupe par le milieu les propriétés placées entre la Loire et la route impériale.
C'est à deux kilomètres de Lacelle-sur-Loire que se trouve, au lieu dit "les Braults", le champ où l'on a découvert les ossements.
Ce champ est côtoyé par la route impériale et borné au nord par un petit chemin qui conduit à la Loire.

On voit encore, en face de ce chemin l'ancienne route de Cosne à Neuvy. A l'angle formé par cette ancienne route et la route impériale, a été construite. il y a tout au plus vingt ans, une auberge désignée sous le nom d'Auberge de la Girafe , à laquelle le champ en question n'est pas attenant, puisqu'il en est séparé par la route et qu'il dépend d'une autre propriété.
En face de l'auberge de la Girafe, le champ des Braults, de l'autre côté de la route impériale.

Fort de ces indications, examinons la carte de plus près.
Une section de route retient tout de suite mon attention. Elle se trouve quelques km avant La Celle, et se nomme "La Girafe". Coïncidence ?
Et ce n'est pas tout, à proximité on trouve une route "des Brocs"... Voilà qui tombe à point nommé !
Rejoignons le carrefour afin de nous rendre compte sur place. vue du carrefour de la Giraffe


Au lieu-dit Les Brocs - La Girafe - extrait de la carte IGN.

A gauche, l'étroite route qui grimpe à partir de la borne incendie, est l'ancienne route de Cosne à Neuvy, la vieille route impériale.
C'est donc ici, si l'on en croit l'article, à l'angle de la route nationale et de la vieille route que se trouvait l'auberge.
De l'autre côté de la route, se serait donc le fameux champs aux squelettes et le chemin (aujourd'hui route des Brocs) qui descend sur la Loire. Tout semble concorder.

Les "Braults" de 1860 sont devenus les "Brocs" actuels, et le terme de La "Giraffe", enseigne de l'auberge, a donné son nom à une section de la route.

Mais aujourd'hui, que reste-t' il de cette "bâtisse imposante avec étage et grenier", comme il était conté dans l'histoire ?
Je cherche attentivement tout indice qui confirmerait l'endroit. Après tout, les ormes n'existaient pas. Se pourrait-il que l'auberge soit détruite ?
Je descends le chemin des Brocs jusqu'au chemin de fer, remonte celui de la Girafe. Il y a bien quelques maisons, mais rien de probant à mes yeux.
Petites, peu imposantes, rien qui ressemble à un relais ou à une auberge.
Si les journaux de l'époque s'attardent sur le sordide de l'affaire, aucun ne fait une description précise de la bâtisse.

C'est le journal de l'illustration du 17 mars 1860 qui va répondre à ma question.
Un article commente la fameuse affaire, fait divers illustré d'une gravure d'époque, un dessin de l'auberge dont la légende est : "Auberge de La Girafe, Aux Brocs, Près La Celle-Sur-Loire, Nièvre, sur la route de Paris à Lyon par Le Bourbonnais".
La légende est on ne peut plus précise.

Et là, il ne fait plus aucun doute, l'auberge sanglante est sous mes yeux !...........



1- Gravure extraite du journal L'illustration de 1860 :
Auberge de La Girafe, Aux Brocs, Près La Celle Sur Loire (Nievre) sur la route de Paris A Lyon Par le Bourbonnais- Façade au couchant.
2- Google Street View 150 ans plus tard.. Image réactive.

"L'auberge rouge" de la nationale 7, sans grand sensationnalisme, rien d'effrayant, une simple masure anodine, qui si elle faisait encore auberge aujourd'hui, attirerait toujours le client ...
Le côté insolite de la N7.
Nous pouvons maintenant refermer le dossier de l'auberge sanglante.

En route –

Après "les Brocs", on passe devant un petit cabaret de transformistes dont le parking est fermé par d'anciennes barrières roulantes de passage à niveau, nous arrivons à La Celle sur Loire.


Un Cabaret le long de la Nationale

La Celle sur Loire Km 0173


La rue de Paris, RN7ou D907, traverse la ville du Nord au Sud

La ville présente plutôt bien avec ses larges bas côtés tondus et ses massifs de fleurs.
La rue de Paris qui traverse le bourg du nord au sud, est séparée par un terre plein qui canalise la circulation sur 2 x 1 voie limitant les dépassements.
Elle est agréablement bordée de fermes et d'anciennes villas cossues.


Un terre plein central, de larges bas côtés, des plantations... Le bourg est joliment aménagé.


Une ancienne publicité peinte propose au voyageur un remède contre ses problèmes intestinaux.
Il était bon à l'époque de se prémunir du mal de la route, de la tourista et autres petits désagréments.


Sur cette peinture murale, on distingue encore le B de Byrrh, le S de Suze et par dessus, l'enseigne Total à 8 km.


En direction de Neuvy cette fois, sur le même bloc d'habitation que précédemment, une pub murale pour Camions Unic-Fiat, recouvre également une ancienne pub pour Byrrh.
Ces deux clichés permettent de constater l'avancée de la dégradation.


L'entrée du Pays en venant de Neuvy


Au croisement de la rue de Paris et de la rue du Port. Photo J.F Lobreau

Jadis, l'ensemble des commerces de la ville étaient regroupés autour de la place de l'église.
Il ne subsiste aujourd'hui qu'un Bar / Restaurant Le petit Cellois.
Ce n'est pas un resto routier, mais l'ambiance est là. La cuisine y est familiale pour un prix très convenable. Un petite étape sans prétention, mais très sympa sur la route nationale..

Bonne surprise, la réhabilitation de l'ancienne borne d'angle Michelin / Touring Club de France

A quelques mètres de là, difficile aujourd'hui de retrouver l'ambiance qui régnait autour de l'Auberge Nivernaise

L'auberge Nivernaise vers les années 60 , et le DTM aujourd'hui. Image réactive.

Les vétérans se souviennent sûrement de cette bonne adresse à l'Auberge Nivernaise tenue par Charles Henri Trottier, maître cuisinier de talent.
L'auberge Nivernaise, c'était à la fois une station essence, le téléphone public, l'épicerie, les journaux, les vins et le repas, de quoi ravitailler les grandes migrations de vacanciers.
La table renommée a vu défiler bon nombre de "peoples"de l'époque.
Du peintre Utrillo à Elsa Triolet, en passant par les vedettes du petit écran, Léon Zitrone, Guy Lux, Jean Richard, le Clown Achille Zavatta, et le groupe pop des années 1970, les Martin Circus. (source Wikipédia).

Aujourd'hui, l'auberge n'est plus qu'un souvenir anonyme. Le restaurant DTM, qui occupe les lieux, semble fermé.
Sans doute le patron est-il amateur du : Deutsche Tourenwagen Masters, championnat allemand de voitures de tourisme.

Après le petit pont sur l'Oeuf, on aperçoit sur la gauche une plaque de cocher sur un mur de la villa des Vernes à la sortie de la ville.


Plaque de cocher sur le mur de la villa des Vernes. Photo Claude.K


La Celle sur Loire, entrée sud du pays. A gauche le château des Vernes.

En route -

A peine 2 kilomètres entre coteaux et Loire et voilà déjà Myennes, petite bourgade toute en longueur, établie de part et d'autre de la Nationale 7, dénommée ici "Rue de Paris".


Myennes Km 0176

Passons devant "Le Ranch" un relais routier à la façade boisée avec "intérieur traditionnel Bourguignon", précise le site des "relais routiers " en ligne.


Le Ranch pour routiers sympas.


Encore visible sur le bas côté, une pub pour Suze l'apéro à la Gentiane,
et sur la gauche un transformateur artistiquement bien tagué . Image réactive.

Un peu plus loin, face à la Poste, un transformateur EDF pour le moins original.
Habituellement tagué, le petit édicule a eu la chance de rencontrer un artiste qui l'a peint d'un décor représentant les bords de Loire.

http://www.trompe-l-oeil.info/Murspeints/details.php?image_id=11881

Il fut un temps, pourtant pas si lointain, où les hypermarchés n'existaient pas.
Pour faire les courses ? Il y avait le marché et les petites épiceries de quartier.
Ainsi à Myennes, "les commerçants étaient nombreux : deux cafés, deux épiceries, un maraîcher, un boucher, un boulanger, trois coiffeurs, une couturière.
Les restaurants ne manquaient pas avec la Belle France, les Croquets.
Puis au sud, le long de la RN7, l'Étape très active à cette époque, avec ses pompes à essence
." (Le journal du Centre)


Epicerie coop - avant / après. Image réactive.

Photo : http://www.coopchampagne.fr/

La mairie est un bâtiment construit en 1888 et qui en impose encore aujourd'hui, avec de part et d'autre ses écoles de garçons et de filles séparées.


Les institutions de la nation : La mairie et ses écoles. Image réactive.


Myennes - La pub disait : Atlantic la machine à bien laver

Au croisement des Rue de Paris et de St Amand, face au parc du château de Myennes, un petit hôtel posté dans le sens des retours, aujourd'hui fermé.


Une vue de l'hôtel, dans le sens des retours pour les vacanciers. Image réactive.

En route -

A la sortie de Myennes, un rond-point nous dirige vers L' A77 (l'autoroute de l'arbre) qui évite Cosne sur Loire en un large contour de la ville par l'ouest et nous pourrions bien être tentés de l'emprunter.
Pourtant, cette section d'autoroute gratuite, mise en service en 2004 entre Cosne-sur-Loire et Nevers, n'a rien à voir avec l'historique nationale 7.
Nous constaterons hélas que l'A77 se confond parfois parfaitement avec le tracé de l'ancienne route, mais pour l'instant ignorons là.


Depuis 2004, un rond point nous invite à contourner Cosne par l'autoroute A77. Image réactive.
En 1957: A la sortie de Myennes, la route passe sur la voie ferrée et longe ensuite la Loire en direction de Cosne.

Pour continuer sur le trajet originel, il faut donc serrer à droite et prendre la D955A en direction de Cosne et Sancerre.
La route franchit le pont sur la voie ferrée et longe maintenant les berges de la Loire sur sa droite et les rails du chemin de fer sur sa gauche.
Un panneau nous indique que nous quittons Myennes. Nous roulons maintenant sur un talus en bordure de Loire.
A mi-chemin, solitaire, une villa blanche à colonnade et préau, d'architecture années 1950, retient l'attention.


Entre Myennes et Cosne, une drôle de bâtisse.

Il s'agit de l' Etape, un ancien relais station-service. Une étape reposante avec sa terrasse de café vue sur la Loire.


Encore quelques kilomètres et une petite zone commerciale annonce notre arrivée à Cosne.


Arrivée à Cosne. Avant la pose du panneau publicitaire, le pignon de la maison affichait une réclame murale. Image réactive.

Cosne-Cours sur loire Km 0179

http://www.mairie-cosnesurloire.fr/

La ville de Cosne sur Loire date de la Préhistoire.
A l'époque gauloise, elle se nomme Condate qui signifie "confluent".
Aujourd'hui elle se nomme plus exactement "Cosne-Cours sur Loire", car la ville a fusionné avec "Cours-lès-Cosne", le 1er janvier 1973.

La traversée de la ville débute par la Rue du Maréchal Leclerc, anciennement Route puis Rue de Paris, qui dans cette première partie n'est qu'un faubourg sans charme, aux nombreux panneaux publicitaires sans rapport avec les belles publicités peintes d'antan.
Avez vous repéré cette ancienne plaque de cocher, patrimoine historique de la route et actuellement toujours en place ?

Le secteur devient par la suite plus attrayant.
Quelques belles et vieilles bâtisses attestent tout de même d'une certaine bourgeoisie et confèrent au quartier un je ne sais quoi de "petite station balnéaire".
Mais ne sommes nous pas justement proche des plages de la Loire ?


Un petit air de station balnéaire.

La physionomie du faubourg se modifie à mesure que l'on se rapproche du centre ville.
Les villas bourgeoises se font plus rares et cèdent leurs places aux immeubles populaires et aux petits commerces de proximités.


Garage Citroën Route de Paris, aujourd'hui Rue du Maréchal Leclerc. Image réactive.

Direction le centre ville. Nous voici maintenant au niveau de l'hôpital.
Le centre hospitalier, anciennement, hôpital militaire et civil est un monument historique datant de 1850.
Pendant la première guerre mondiale l'hôpital soignera de nombreux soldats incorporés au 85e Régiment d'infanterie de ligne installé à la caserne Binot, à la sortie de la ville, sur la route de Nevers.

L'actuel centre hospitalier abrite également une maison de retraite, le bâtiment initial quant à lui est désaffecté.

L'hôpital militaire et civil : "Un ensemble architectural typique de l'architecture publique de la 3ème République, qui emploie des matériaux nouveaux en gardant un décor éclectique."

http://patrimoine-de-france.com/nievre/cosne-cours-sur-loire/
http://www.actuacity.com/hopital--actuellement-centre-hospitalier_m124253/

Remontons toujours la rue du Maréchal Leclerc en direction de l'église St Jacques dont on aperçoit le clocher au loin.


Hélas, ici nous ne tomberons plus dans le traquenard..


La rue de Paris au carrefour des actuelles rues Victor Hugo et Traversière. Hier et aujourd'hui... même point de vue. Image réactive.
A droite, le futur hôtel du "Point du Jour", à gauche le garage "Renault".


Le Point du Jour

Au passage, immortalisons d'un cliché, l'hôtel-bar-restaurant du "Point du Jour", à la curieuse façade.
Cet établissement au pied de la vieille N7 a mis la clé sous la porte et pourrait bien se voir transformé, un de ces jours, en supermarché de quartier...ce ne serait hélas pas le premier.
Même si l'établissement n'était à pas un 3 étoiles, il offrait au voyageur, le garage, le gîte et le couvert, une cuisine de routier sans prétention aucune, loin de ces hôtels-budget et autres fast-foods sans âmes que l'on rencontre aujourd'hui à la périphérie des villes.


Une façade stylisée qui tient un peu du Saloon Western.


Un petit "canon de blanc" et la lecture du journal à la terrasse du Point du Jour, au bord de la nationale 7, en toute simplicité.
Le must...;-))


Ci-gît l'ancien garage Renault, mais ça c'était dans l'autre siècle... image réactive

Dans le département de la Nièvre, les enseignes de coiffeurs aiment à se faire voyantes. Après la paire de ciseaux géante rencontrée Neuvy, voici le peigne géant de Cosne.


Centre de "bien-être", bowling, billard, jeux vidéo, brasserie.. une autre manière de s'amuser.

Au 20 Rue de Paris, à l'emplacement de l'actuel Bowling de Cosne, on trouvait jadis l'établissement du Grand Café Tivoli et sa fameuse "Chaumière" attenante.

Petite remontée dans le temps :

Au XIXe siècle, la réputation et la prospérité de ville de Cosne tiennent pour une bonne part à ses fêtes publiques, et particulièrement à ses fêtes du 15 août ou celles de la St Michel, qui attirent en ses murs " un nombre considérable d’étrangers."

Très vite, le manque de place et la "malpropreté des locaux" obligent la municipalité à se doter "d'un local convenable pour continuer d'organiser ses réjouissances publiques".

En 1835, une salle de bal de 190 m2 est construite dans les jardins de l'hôtel de ville, en bordure du Nohain.

Après 20 ans de bons et loyaux services, la salle est convertie en classes pour l’école primaire des Frères des écoles chrétiennes.

En 1855, la municipalité, est donc en quête d'un nouveau lieu moderne avec suffisamment d'espace pour accueillir les fêtards et autres noceurs.


Le très populaire restaurant "La chaumière Tivoli".

Un contrat est passé avec le tenancier du Café Tivoli, situé rue de Paris. C'est donc à côté du grand Café Tivoli, que sera construite la nouvelle salle de bal.
Elle accueillera un orchestre de 12 musiciens et sa buvette servira la bière, les limonades, les sirops et les glaces. Il faut vivre avec son temps.

En 1899, le nouveau propriétaire transforme la salle de bal en un complexe qui devient la "Chaumière Tivoli ".
Avec son restaurant, son patio, ses salles de bal et de banquets, son café et son cinéma, "La chaumière" devient le lieu de divertissement incontournable de la vie Cosnoise.
...Jusqu’à sa fermeture au milieu des années 1960.

Sources et extraits : http://www.mairie-cosnesurloire.fr


Le voyageur de la route, fourbu et assoiffé par des heures de trajet, trouvait là une halte sélecte et rafraîchissante au milieu d'un agréable patio ombragé.

En route -

Attention ! Là où la rue de Paris se termine, la rue St Jacques débute.
Celle-ci est à sens unique en direction de Nevers.

En mal de verdure ?
Sachez que d'ici, nous sommes à peine à 300 mètres du pont sur la Loire, que l'on aperçoit du carrefour, et qui vous mènera sur l'île de Cosne, sur laquelle se trouve le camping, les plages et de vertes prairies, entre Loire et Nohain.
Un agréable retour à la nature.


La plage sur les bords de Loire à Cosne.

Mais pour nous "Google Road Tripper"', restons Rue St Jacques.

Voyez l'immeuble au volets bleus, situé sur notre droite, à l'angle des rues St Jacques et du Général De Gaulle, repérable à la marquise art déco au dessus du perron.
Il s'agit de l'ancien "Hôtel du Grand Cerf ".
L'hôtel n'existe plus aujourd'hui, mais la bâtisse demeure et héberge divers commerces.


L'hotel du Grand Cerf, recommandé par le Touring Club de France, et l'Automobile Club de France. Image réactive

Rendez-vous Route Royale : Hôtel du Grand cerf, Cosne, mars 1873 :

"En me promenant à travers l'Hôtel du Grand Cerf où j'étais logé, mes yeux rencontrèrent à l'improviste, sculptées et peintes au-dessus de la cheminée d'une petite salle, la "triple tiare et les clés de Saint Pierre".

Assez étonné de rencontrer le blason de la papauté dans cette salle d'auberge, je m'informe auprès de mon hôtesse, qui m'apprend que, lors de son voyage pour le sacre de Napoléon, Pie VII a passé une nuit dans cette chambre, et que le lendemain la cheminée lui servit d'autel pour célébrer la messe à son réveil, en souvenir de quoi les armes de la papauté furent sculptées à cette place.
« Vous possédez certainement ce qu'il y a de plus intéressant à Cosne, fis-je observer à mon hôtesse, et, comme ce souvenir ne se trouve mentionné dans aucun guide pour les touristes, je vous engage à réclamer, cela vous ferait une bonne annonce commerciale, et quantité de voyageurs qui s'arrêtent à Cosne descendraient chez vous sur la mention de ces armoiries.

Il n'est pas étonnant que le fait ne soit pas connu, me dit-elle, car cette sculpture a été recouverte pendant de très nombreuses années par une maçonnerie que le précédent propriétaire avait fait élever ; c'est nous qui, ayant eu besoin de remettre les lieux dans leur premier état, l'avons rendue au jour dans ces derniers temps sur l'avis d'une vieille bonne qui avait passé dans l'hôtel plus de soixante et dix ans. Vous ferez attention quand vous arriverez à cet endroit, avait-elle dit aux maçons en leur désignant la place de la cheminée : " il y avait là quelque chose, je ne sais pas ce que c'était, mais c'était bien joli ".

Soixante et dix ans ! m'écriai-je, cette servante avait passé dans l'hôtel soixante et dix ans ! En ce cas, ce devait être une servante modèle.
- "Oh ! oui, me répondit l'hôtesse avec une expression sérieuse et une inflexion de voix légèrement respectueuse ; elle était entrée enfant au service de ceux qui fondèrent la maison, et c'est nous-mêmes qui l'avons enterrée il y a peu de temps".

Après l'auguste légende, voici le fabliau gausseur....

L'hôtelier, qui assiste à cette conversation, prend à son tour la parole et complète les renseignements précédents par une petite anecdote que nous rapporterons malgré son irrévérence, parce qu'elle montre très au vif la persistance de cet esprit gaulois que notre littérature a rendu si célèbre.

. « Ma femme ne vous raconte pas tout, me dit cet homme ; la chronique de Cosne rapporte qu'à l'époque où le pape passa dans notre ville, il s'y trouvait une femme qui n'avait pas d'enfants et se désolait de ne pas en avoir. Rien n'y faisait, ni neuvaines, ni pèlerinages.
Alors l'idée lui vint subitement que, si elle pouvait dormir dans le même lit où le pape avait couché, sa stérilité cesserait certainement.

Elle guetta donc le moment où personne ne l'observait, se glissa dans la chambre que le pontife venait de quitter, et se coucha audacieusement dans le lit, où on la trouva quelques heures après, et d'où on eut beaucoup de peine à la déloger. Elle se plaignit même par la suite de cette expulsion comme d'un abus de la force, car, comme elle n'eut pas davantage d'enfant que par le passé, elle prétendit que cette persistance de stérilité venait de ce qu'elle n'avait pas dormi assez longtemps dans le lit du pontife, et elle ne pardonna jamais à ses compatriotes de l'en avoir fait sortir avant que l'influence miraculeuse eût eu le temps d'agir. » "

Extrait de la Revue des Deux Mondes - 1873


Hôtel du Grand Cerf

Le document suivant, édité par la mairie de Cosne, relate les préparatifs imposés à la ville et aux habitants lors du passage du Pape Pie VII à Cosne.
Organisation des relais de poste, nettoyage des rues, dernières consignes aux commerçants, illuminations de la ville, lorsque la grande et la petite Histoire se rencontrent.
Gageons que vous ne regarderez plus ce bâtiment comme avant, maintenant.

http://www.mairie-cosnesurloire.fr/uploads/Actualit-s/cosnoisette21-1-.pdf

En route -


Belle vue aérienne de La rue St Jacques et de la place de l'hôtel de ville.

Rue St Jacques, voici l'église... St Jacques construite au 15ème siècle, ancienne collégiale, surmontée (si vous levez les yeux au ciel ), d'une plate-forme en encorbellement qui permettait de placer là un veilleur.
La ville fortifiée avait besoin de guetteur.

La place du veilleur au sommet de l'église. Image réactive


Rue St Jacques. Image réactive.

L'étroite rue St Jacques débouche maintenant place de la République.


La rue St Jacques / nationale 7, l'Hôtel de ville et la place de la République.

Place de la République, un bâtiment attire immanquablement l'attention.


Perspective de l' Eden Cinéma, rue St Agnan alias... la nationale 7.


La façade d'un cinéma antique, issu d'un voyage dans le temps, tout droit sorti de l'époque de Méliès, enfin presque...

La salle municipale établie sur les bords du Nohain début 1900 se transforme en 1915 en salle de cinéma et devient L'Eden Cinéma.

Une première façade voit le jour en 1928, mais c'est la façade art-déco de 1935 qui retiendra toute l'attention. Elle est incrustée d'émaux de Briare

La salle peut alors accueillir 500 spectateurs.

Racheté par la municipalité en 1988, ce cinéma indépendant est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.

Equipé récemment d'un système de projection numérique, il n'en abandonne pas moins le 35 mm pour autant.

Le cinéma Éden est parrainé par Catherine Deneuve et Bruno Putzulu.

Sources : Wikipédia + Le blog d'un passionné de salle de cinéma, immanquable : http://sallesdecinemas.blogspot.fr/2013/05/eden-cosne-cours-sur-loire-58.html


Gravée sur le pilier du pont sur le Nohain, une borne nationale 7,
récemment repeinte. Image réactive

 


Webcam de Cosne-Cours-sur-Loire

En route -

Poursuivons par la populaire et animée rue St Agnan.

Nous voici devant l'ancien relais de poste, rebaptisé le Vieux Relais, reconnaissable à sa porte cochère.


Le Vieux relais, ancien relais de poste du XVIe siècle.

Fermé depuis peu, il ne fait plus ni hôtel, ni restaurant, mais propose uniquement quelques chambres meublées.



Ne vous fiez plus à l'enseigne, Le vieux Relais ne fait plus ni hôtel, ni restaurant.



La rue St Agnan, vue en direction de la rue St Jacques.

Notre itinéraire passe derrière l'église romane "St Agnan" construite au XIIe siècle. Ici, les commerces se font plus rares.


Eglise de St Agnan

La rue, maintenant aux allures de faubourg, conserve encore quelques belles façades bourgeoises.
Ne manquez pas la plaque de cocher à proximité du cimetière.


Plaque de cocher au 88 de la rue St Agnan.

La route longe ensuite le cimetière de Cosne pour franchir la voie ferrée et atteindre la rue du "85e régiment d'infanterie de ligne", hommage au régiment qui occupait la caserne Binot située route de Nevers.
Le 85e de ligne c'était "Le" régiment de Cosne, qui ne renie en rien son passé de ville de garnison et cela depuis le Moyen-Âge.


La Caserne Binot route de Nevers, hier et aujourd'hui. Image réactive.

La caserne construite en 1877 le long de la nationale 7, route de Nevers, abritera l'emblématique 85ème régiment d'infanterie de ligne jusqu'à sa dissolution en 1920.
Par la suite, la caserne sera tenue par diverses écoles et bataillons militaires, jusqu'à son occupation et sa destruction par les Allemands en août 1944.
Sur le site de la caserne, les pierres des bâtiments détruits servirent de matériau de construction aux premières HLM de Cosne, logements que l'on aperçoit aujourd'hui sur la gauche.
De la caserne ne subsistent plus que le portail et les grilles situés entre le groupe scolaire et les HLM.

Source : http://www.mairie-cosnesurloire.fr
Sur le 85e régiment : http://fr.wikipedia.org/wiki/85e_régiment_d'infanterie_de_ligne

 

L'avenue du 85e se poursuit en direction de Nevers.
Quelques vendeurs automobiles, dont une grande concession Renault qui occupe les deux côtés de la route, puis c'est une longue zone commerciale où l'on retrouvent toutes les grandes enseignes communes à chaque ville.


En 1957, la sortie de Cosne est on ne peut plus champêtre. Aujourd'hui, c'est beaucoup moins glamour.. Image réactive.

Après quelques circonvolutions en plein cœur de la ZAC, de quoi en perdre son sens de l'orientation, nous nous retrouvons, non sans mal, au rond point avec un panneau indiquant notre sortie de Cosne-Cours/ Loire.


Sens du Nord (haut) au Sud (bas)
L'A77 recouvre entièrement le tracé de la N 7.
Après quelques détours, la D955a nous remet dans le droit chemin.

à la sortie de Cosne

A partir d'ici, suivre le tracé original de la nationale va s'avérer plus difficile tant le secteur a subi de modifications.
Ce n'est pas la route qui a changée de nom, comme nous l'avons vu auparavant, mais bien le tracé lui même qui a disparu.

Pour faire simple : la 4 voies de l'autoroute A 77 recouvre aujourd'hui le bitume de l'ancienne route nationale 7.
Pour poursuivre, deux solutions s'offrent donc à nous : emprunter l'autoroute A77 ou bien la D 907, cette petite route conçue pour relier les zones non desservies par L'A77.

Pour rester au plus près de "l'ambiance RN7", engageons nous plutôt sur la D 907 première à droite en direction de Maltaverne. Mais cette route n'existait pas du temps de la RN7.
La route et l'autoroute ne sont séparées que de quelques mètres l'une de l'autre, et restent parfaitement alignées sur l'axe de l'ancien tracé.

 


La suite de l'étape.

 


Retour au sommaire

Juillet 2013 / 1ère mise à jour août 2014 - 2018