ETAPE 5 : de Pouilly sur Loire à Magny-Cours, de 0200 à 0250 km de Paris.

3 / 5
Nevers

Nevers Km 0233

Nevers, ville principale du département de la Nièvre, est dotée d'un patrimoine historique remarquable et d'un important ensemble patrimonial Médiéval (église Saint-Étienne, cathédrale Saint-Cyr et Sainte-Julitte), Renaissance (palais Ducal) ou Contemporain (église Sainte-Bernadette du Banlay).
La ville est affiliée au réseau national des villes d'art et d'histoire.

En route -

Le boulevard du Maréchal Juin, faubourg mi-résidentiel, mi-commercial, bordé de maisons époque 1930, ne présente pas vraiment d'intérêts pour le voyageur.
Nous passerons donc rapidement.

Un peu d'histoire : .... et bien non !

Je n'évoquerais pas ici l'Histoire de la ville de Nevers qu'il serait importun de résumer en quelques lignes sur ce site.
La capitale du Nivernais riche d'un important patrimoine historique et religieux mérite mieux et je laisse à l'internaute, érudit et toujours curieux, tout le loisir de se renseigner ailleurs.

Alors vrai, pas d'Histoire ?... Hé bien si, quand même un peu !
Lors de la traversée de Nevers, nous croiserons immanquablement des éléments historiques disséminés le long de la route mythique.
C'est à ceux là, ainsi qu'à l'Histoire des quartiers traversés que nous nous intéresserons plus particulièrement.


En 2018, un panneau "moderne" faisait la publicité pour une chaîne d'hôtel.(à droite)
Depuis le panneau est enlevé et laisse apparaître une autre publicité peinte. Image réactive.

Une traversée = plusieurs possibilités :

Au bout du boulevard du Maréchal Juin, au moins trois itinéraires sont possibles aujourd'hui pour la traversée de Nevers (voir plan ci-dessous).

- continuer tout droit par l'avenue Colbert (tracé rouge)
- emprunter la D907 sur la gauche (tracé jaune);
- ou prendre la D907Bis, quelques mètres plus loin sur la droite (tracé vert).


Trois directions possibles pour traverser Nevers

Tout droit par l'avenue Colbert : c'est depuis tout temps le tracé originel, celui de la route royale et plus tard de la RN7, celui qui traverse le cœur de la ville.
Ce circuit sera par la suite subdivisé en deux trajets distincts, notamment lors de la mise en sens unique des rues.
Devenu rapidement limité devant une circulation toujours plus dense circulant avec difficulté dans des rues très étroites, des travaux de déviation sont finalement entrepris.
Ils débutent en 1957 et se terminent en 1968.
Ce chantier entraînera la disparition entière de plusieurs quartiers, la mise en impasse de plusieurs rues, la couverture de la Nièvre dans sa partie aval, et la mise en sens unique de rues particulièrement étroites.

Par la D907 : Une fois les travaux de la déviation terminés, la traversée de Nevers par l'avenue Colbert devient en quelque sorte obsolète.
La Nationale 7 suit à partir de 1968 son second tracé, principale rocade de déviation qui permet le contournement de la ville par l'est, aujourd'hui dénommé D907, ce sera le nouveau parcours officiel de la RN7 post 68.

Par la D907bis : La troisième traversée, est un tracé alternatif plus récent, qui assure par une demi-rocade achevée en 1981, le contournement du centre ville par l'ouest et les quais.

Il faudrait ajouter à ces parcours quelques variantes sans intérêts pour nous, et ne pas oublier un quatrième tracé, celui du grand contournement de la Ville par la voie express A77.

Sources : http://www.nevers.fr/

En route -

Pour l'instant restons sur la D907, le trajet aujourd'hui officiel post-1968.

Prendre toutes directions à gauche.

Le boulevard du Maréchal Leclerc débute par quelques quartiers aux ensembles immobiliers typiques des années 1970.


La cité le long du Boulevard du Maréchal Leclerc.


Graphik sur la cité. Photo JF Lobreau


Nous longeons ensuite le mur du cimetière Jean Gautherin où est enterré Pierre Bérégovoy, ancien maire de Nevers et premier ministre sous le régime de François Mitterrand.
Son décès survenu le 1er mai 1993 avait à l'époque soulevé tout un tas d'hypothèses qui n'ont à ce jour pas réussi à contredire la version officielle du suicide.

http://www.landrucimetieres.fr/spip/spip.php?article1401


Faute d'indications précises pour cette fresque en bordure du Boulevard Koenig , je pencherais pour une manifestation Bolchevik ?

Au rond-point suivant, direction Moulins – Bourges – Magny-Cours.
La déviation qui semblait autrefois à l'écart de la ville, se retrouve aujourd'hui enclavée au sein d'une urbanisation envahissante et considérablement transformée au fil des siècles.
Boulevard de Coubertin, il faut imaginer ici le quartier des Pâtis, ancien quartier de la corporation des mariniers sur les bras de la rivière Nièvre, démoli entre 1950 et 1970 pour laisser place au passage de la déviation de la RN7.


Reportage INA 1965 sur les grands travaux de Nevers.


Lorsqu'elle arrive à Nevers, la rivière Nièvre se divise en deux bras et forme à l'est de la ville une première île où se sont installés meuniers et tanneurs.
Puis la "Franche" et la "Batarde", noms donnés aux deux bras de la rivière, continuent leur chemin et donnent naissance à une large bande de terre située au sud de la colline.

"Une rue sinueuse, malsaine, impraticable aux voitures à cause de son peu de largeur. C'est le sommet d'une levée séparant en deux portions la rivière de Nièvre.
Les maisons des numéros pairs communiquent par des passerelles en bois avec des masures plus ou moins infectes, construites au pied des anciens remparts.
Des passerelles, on a une belle vue sur la Tour Saint-Eloi ".

Victor GUENEAU Mémoires de la Société académique du Nivernais – 1927

Justement, sur le boulevard Pierre de Coubertin, face à la station service Esso, l'imposante Tour Saint-Eloi (aperçue dans le reportage INA) assiste impassible depuis 1422, à la mutation inexorable de son quartier.


La Tour St Eloi, seul repère immuable depuis 1422. Image réactive.
Vue identique aujourd'hui et au temps du quartier insalubre des Pâtis au début du siècle dernier.


La Tour St Eloi et la RN7 avec la signalisation jaune.

Autrefois, la rivière Nièvre passait au pied de la tour délimitant avec les fortifications, les frontières de la ville.
Dès 1194, des remparts sont érigés autour de Nevers. Ils seront renforcés par l'adjonction de tours et de portes fortifiées lors de la Guerre de Cent Ans.
Dans le courant du XVIe siècle, les remparts perdront leur utilité défensive et serviront de carrière de pierres.
La Tour Saint-Eloi est un vestige de ces fortifications, bâtie en 1422, elle est couronnée de mâchicoulis tréflés.


Ancienne station service quai de Mantoue, mais aussi ancienne permanence politique dont le logo, la rose, est encore visible sur le fronton.
Photo Jf Lobreau

En route -

Bientôt les quais. La Loire apparaît sur la gauche, ainsi que le Pont de Loire.
C'est ici que se rejoignent les trois tracés qui traversent la ville par le centre, l'est (D907) et l'ouest (D907Bis)

Mais avant de franchir la Loire, partons maintenant sur la piste du tracé originel, au temps où il n'était pas encore question d'éviter le cœur de la ville.

Retour sur le parcours originel, celui d'avant 1968.
A la jonction des trois tracés, prenons cette fois-ci tout droit par l'avenue Colbert, anciennement RN7 et Rue de Paris.


Avenue Colbert, un garage pour Poids Lourds


Une station Shell, au pied d'un immeuble, en plein centre-ville. Impensable aujourd'hui. Image réactive.

A la bifurcation avec la rue Paul Vaillant-Couturier, nous sommes dans l'ancien "Faubourg de la Chaussée", une ancienne zone maraîchère.
Lors des épidémies de pestes qui durèrent près de 50 ans à Nevers, c'est dans ce quartier que les pestiférés étaient envoyés, hors de la ville fortifiée.
Le tracé de la route de Paris n'était apparemment pas encore totalement fixé.
En 1606 la route venant de Pougues, traversait le "Faubourg de la Chaussée" par la Rue de la Chaussée (ex Félix Faure actuelle Paul Vaillant-Couturier) et non par la rue de Paris.
Plus tard, lors de la mise en sens unique des ruelles du centre-ville dans le sens des retours, les vacanciers réemprunterons cette route sur leur trajet aller. Nous y reviendrons.


Tout droit la rue de Paris. Image réactive.
A droite l'ancienne rue de la Chaussée devenue Rue Félix Faure aujourd'hui rue Paul Vaillant Couturier.
Au centre, la croix des pèlerins.
Photo actu Claude.K

Un petit calvaire posté à l'intersection des deux rues depuis 1678, atteste du passage du chemin de Compostelle à Nevers. Nous sommes place des Pèlerins.

En 1678, à la suite d'une mission prêchée par 20 capucins, une croix fut placée sur la route de Paris, en face de l'hôpital récemment construit.
Située dans un quartier mal famé, elle fut transférée en 1785, à la demi-lune, en face de la rue Bovet, « attendu que dans l'emplacement actuel, soit à cause des casernes, soit par rapport aux cabarets, il s'y commet presque journellement des indécences ».

Les croix de la ville disparurent pendant la Révolution, celle de la rue de Paris fut rétablie en 1804 aux frais des descendants des confrères de Saint Jacques,
ce qui lui valut le transfert du nom de Croix des Pèlerins. Elle fut refaite en fer en 1848. Le Christ en faïence qui figurait sur la précédente fut vendu à l'antiquaire Barat en 1864.
La place des Pèlerins, appelée, en 1877, Square de la rue de Paris, dut, à cette époque, être plantée d'arbres et recevoir la croix.

Source : https://www.gennievre.net/wiki/index.php

En route -

Continuons la remontée de l'avenue Colbert (ancienne rue de Paris).

Sur la gauche, le quartier de l'ancien hôpital de Nevers fait peau neuve. Les promoteurs immobiliers sont à l’œuvre.

En 1665, un hôpital fondé par lettres patentes du roi est construit, hors des murs de la ville.
Il remplace l'hôtel Dieu qui se situait à l'origine dans l'enceinte de la ville fortifiée.
Le nouvel hôpital possède une chapelle dédiée à Notre-Dame de la Pitié et les bâtiments hospitaliers forment un large ensemble architectural massé en U.

Les travaux de construction s'étaleront du XVIIe siècle jusqu'au XIXe siècle.

En 2003 le site ferme définitivement ses portes remplacé par le nouveau centre Hospitalier de l'Agglomération de Nevers, l'hôpital Pierre Bérégovoy.
La chapelle aujourd'hui désacralisée, les bâtiments disposés en U et les pavillons d'entrées sont conservés, car classés à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques


Une vue de la rue de Paris en direction de Pougues les Eaux. A droite l'ancien hôpital.


Au 4 de la rue de Paris, aujourd'hui rue Colbert, face à l'hôpital,
le grand Garage Nandrot, agent Panhard et Levasseur, Delaunay-Belleville, Chenard et Walker. Image réactive.

Au bout de l'avenue, à l'angle du Square de la Résistance, on trouvait jadis l'Hôtel de France, un établissement prestigieux et renommé sur la nationale 7.


Face à l'hôpital, L'hôtel de France. (Remarquez la station Total en lieu et place du garage Nandrot). Image réactive.

Ce n'était jadis qu'un petit pavillon carré où il y avait une guinguette pour les sous-officiers du Royal-Piémont.
La guinguette alla toujours en croissant et devint, pendant la Révolution, l'Hôtel de la Nation.

Le ministre de la police Fouché y logea en 1793 et sa femme y accoucha d'une fille.

En 1805, après le passage à Nevers de Napoléon qui revenait de se faire sacrer roi d'Italie, l'établissement prit le nom d' "Hôtel de l'Empereur".

Se rendant à l'île d'Elbe, Napoléon y descendit également le 21 avril 1814 et en repartit le lendemain 22, à six heures du matin.

A la Restauration, l'établissement devint l'Hôtel de France.
Derrière le bâtiment principal se tenaient les écuries qui pouvaient contenir 150 chevaux.

Le 18 février 1846, l'ambassadeur du Maroc s'y arrêta quelques heures avec sa suite.
La façade changea d’aspect dans les années 1930 et l'hôtel de France s'accola au grand Hôtel.

Le Grand Hall, salon agencé dans les années 1926, était un lieu de rencontres internationales : Joliot-Curie en 1949, Mistinguett en 1950, Maurice Chevalier en 1952, François Mitterrand ou encore le chanteur Jacques Brel en appréciaient l'élégance.

 

 

Carte Postale Hôtel de France et Route Bleue.

Dans le prolongement de l'avenue Colbert, vous ne pourrez la manquer, voici la Porte de Paris.
Récemment rénovée (mai 2019), 273 ans après sa construction la porte a retrouvé sa "paleur" et son éclat d'antan.

Mais est-ce une porte ou un arc de triomphe ?

Et bien les deux mon capitaine !!

A l'origine c'est l'une des 7 portes que comporte l'enceinte de la ville élevée par Pierre de Courtenay (1194).
La porte des Ardilliers - déformation de artilliers, car des tirs à l'arquebuse se déroulaient dans les fossés tout proches - est reconstruite en 1434 par les gens de Varrennes-les-Nevers, qui en en ont la charge et l'entretien.

En 1734 le duc Mazarin-Mancini permet la démolition de plusieurs portes de la ville à condition que ses armes figurent sur les nouveaux ouvrages bâtis.
La ville de Nevers décide de remplacer la porte médiévale des Ardilliers et construit à ses frais de 1742 à 1746 un nouvel édifice plus au goût du jour : la Porte de Paris.
Ce n'est plus une porte mais un Arc de triomphe de style antique, La Porte de Paris célèbre la victoire de Louis XV à Fontenoy en 1745.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Porte_de_Paris_(Nevers)

Source : guide pittoresque dans la Nièvre 1854.


La nationale 7 passe en sens unique sous la porte de Paris.


Un propos toujours d'actualité quelque soit la municipalité.

Attention , la porte est à sens unique dans la direction Sud - Nord, depuis le milieu des années 60, de plus le secteur des ruelles est aujourd'hui entièrement piétonnier.
Pour passer sous l'antique porte, il faudra donc laisser la voiture et s'aventurer à pied dans le centre.
Compter 500 mètres tout au plus pour traverser la ville jusqu'à la Loire, en suivant les traces de la RN7..

Passons sous la porte et pénétrons dans l'enceinte de la ville fortifiée.
L'étroitesse de la rue des Ardilliers surprend, et pourtant les véhicules de milliers de vacanciers sont bien passés par ici (depuis 1965 uniquement dans le sens des retours)

Flèches noires, la traversée de Nevers à partir de 1577.

Scène de rue vers les années 1970 : La rue des Ardilliers

De toute ancienneté la route de Paris passait à l'origine par la Porte du Croux (voir plus loin).
Cette direction fut abandonnée pour celle de la Porte de la Barre qui fut à son tour délaissée en août 1577, pour celle des Ardilliers.
En 1606, la route de Paris abandonna un temps la Porte des Ardilliers pour passer par le faubourg de la Chaussée, en venant de Pougues et Vernuche, pour finalement être ramenée à la Porte des Ardilliers, qui prit définitivement le nom de Porte de Paris.
La rue des Ardilliers fut souvent désignée par le nom de rue de la Porte-de-Paris.

Le terme Ardilliers s'emploie à l'origine pour désigner un lieu fait de ronces et d'épines.
Mais il est plus probable qu'en ce qui concerne notre rue, ce soient les artilleurs qui s'entraînaient dans les fossés proches de la porte qui donnèrent leur nom à la rue, la rue des Artilliers (par déformation devenue Ardilliers).

Presque dans l'axe de la porte de Paris, voici l'entrée de l'église St Pierre construite en 1612.
La rue des Ardilliers prend fin au niveau de la placette Maurice Ravel.


A l'angle de la place Maurice Ravel et de la rue des Ardilliers, une plaque de cocher nous rappelle le passage de la route nationale 7.
Image réactive. Photos Claude.K


Une belle fresque moderne pour une pharmacie, rue du commerce.
Photo JF Lobreau.


Même lieu, et déjà une pharmacie en 1916.

La route nationale continuait tout droit, par la rue du Commerce, ancienne rue des Marchands, devenue rue François Mitterrand en 1996, aujourd'hui entièrement piétonnière.

Jusqu'au début du XIXe siècle, toutes les boutiques de la rue du Commerce, avaient conservé leur devanture Moyen-âgeuse.
Ce n'est qu'après 1800 que l'on vit apparaître les premières devantures modernes.
Les maisons étaient fort basses et l'on était souvent obligé de descendre plusieurs marches pour entrer dans les magasins. (wiki58)


L'ancien Beffroi de la ville.

Si la rue des Commerces est sans ambiguïté en ce qui concerne sa vocation première, il en est de même pour les rue avoisinantes.
Rue des Francs Bourgeois, rue des Merciers, rue des Boucheries, rue de la Pelleterie (peaux et fourrures).
Qui pourra dire, dans quelques siècles, quels genres de commerces l'on trouvait dans la Rue François Mitterand ?

Notre ruelle traverse maintenant la petite placette St Sébastien, jadis "place du marché au blé", sur laquelle se dressait le pilori.
Une certaine effervescence régnait ici, au carrefour de la rue des Saulniers (sel), de la rue de la froumagerie (fromage et oeufs), de la revenderie (commerces).
Dans un joyeux tohu-bohu se bousculaient ici des fermiers et des commerçants, des manœuvres et leurs ânes venus apporter leur marchandises.
Des voyageurs et des pèlerins, mais aussi des spectateurs venus assister à la mise au pilori de quelques manants et va-nus-pieds.

Au XIXe siècle, la place était toujours source de "grand mouvement " puisque s'y concentraient les compagnies de diligence.
Les messageries royales... 2 départs quotidiens pour Paris, 1 pour Lyon, 1 pour Clermont.
Les messageries générales de France..1 départ pour Paris, Lyon et Clermont.
Les chaises de poste Marseillaises, passage quotidien à 7 heures du soir (Paris - Marseille en 84 heures).

Source : Wiki58, l'encyclopédie, le wiki Nivernais

Justement, à propos de transport, nous pouvons avoir un aperçu de l'ancien relais de poste.


Le Relais de Poste. Image réactive (Photo plaque Claude.K)


Situé à l'angle de la place Saint Sébastien et de la rue François Mitterrand, ce bâtiment du 15ème siècle fait de bois et de ciment se compose de deux maisons.
Au 19ème siècle, il servait de point de départ des voitures à cheval à destination de Marseille, Clermont-Ferrand, Lyon et Paris.
De l'extérieur on devine aisément l'escalier à vis menant aux étages.

Plus bas, la place Mancini, ancienne place de la revenderie, nous rappelle la dernière dynastie des Ducs de Nevers.


Enseignes d'une époque révolue, place Mancini.

Le secteur piétonnier prend fin au niveau de la place Mancini.

Encore quelques mètres dans le vieux quartier et nous retrouvons le quai de Mantoue qui longe parallèlement le boulevard Pierre de Coubertin sur lequel nous venons de circuler lors du tracé post-68.
Nous voici revenus au rond-point face au pont de Loire, la boucle est bouclée pour le tracé originel. Quoi que...


A gauche le Pont de Loire, au centre Le Boulevard Pierre de Coubertin, à droite le quai de Mantoue.

Nous avons pu le constater, les rues du centre-ville, à l'époque non piétonnières, étaient trop étroites pour autoriser le double sens de circulation sans difficultés.
Il suffit de mesurer l'étroitesse de La Porte de Paris pour s'en convaincre. Aussi lorsque la circulation devint difficile voir impossible, au milieu des années 1960, les ruelles passèrent en sens unique.

Dans le sens Sud-Nord, les automobilistes venant du Pont de Loire remontaient par la rue du Commerce, la rue des Ardilliers et passaient sous la Porte de Paris.
(trajet que nous venons d'aborder dans son sens Nord-Sud)

Naturellement, les automobilistes venant de Pougues inauguraient dès lors une nouvelle variante de la traversée de la ville.

Cette variante débutait un peu plus haut que la porte de Paris, à la bifurcation de la croix des Pèlerins dans le quartier de la Chaussée.

Retour à la croix des pèlerins.

Laissons cette fois-ci la rue Colbert, et prenons à droite la rue Paul Vaillant-Couturier.
C'est l'ex-rue Félix Faure, elle même ancienne rue de la Chaussée qui n'en était pas à son coup d'essai, puisqu'à partir de 1606, le trafic se détourna un temps de la porte des Ardilliers pour traverser ce faubourg maraîcher où l'on envoyait également les pestiférés à l'écart de la ville.
Le quartier aujourd'hui n'a rien d'exceptionnel, faubourg résidentiel, maisons de villes et peu de commerces.
Un peu morne comme quartier, de plus on passe devant la maison d'arrêt, ce qui n'a rien de réjouissant...

Au carrefour avec la Rue de Lourdes au niveau du parc Salengro, un panneau indique la "Châsse de Ste Bernadette".
Quel est donc le rapport entre Nevers, Lourdes et Ste Bernadette ?

Bernadette Soubirous, qui enfant témoigna de 18 apparitions de la vierge Marie à la grotte de Lourdes, décède à Nevers le 16 avril 1879, à l'âge de 35 ans.
Suite à sa béatification en 1925, son corps parfaitement conservé, repose dans une châsse de verre située dans l'ancien couvent Saint-Gildard à Nevers.

http://www.sainte-bernadette-nevers.com/

En route -

Voici une description datant de 1775 et sans complaisance du quartier dans lequel nous nous trouvons actuellement : Nevers, voyage d'un Français 1775 (page 376 et suivantes..)

Poursuivons tout droit par la rue Henri Barbusse dont la particularité est d'être bordée d'une unique rangée de maison face au parc pour déboucher ensuite Place Carnot.
(Comparez votre vision du parc avec la description qui en est fait ci-dessus en 1775 page 377)

Tour à tour place de la halle aux blés, marché couvert, marché aux bestiaux, grenier à sel, c'est également sur cette place que se dressait la potence, puis plus tard un hospice, nous sommes place Carnot.
C'est le poumon de Nevers avec une perspective sur la mairie, le palais Ducal et la Cathédrale St-Cyr et Ste-Juliette.


La Place Carnot.


Une célèbre mais défunte institution de la place Carnot.
Cette publicité avait été peinte en 1964-65.

Laissons la place Carnot derrière nous, et engageons nous dans l'avenue du Général De Gaulle en direction de Moulins, à droite. Une Avenue un peu plus vivante et commerçante.


La rue de la gare, actuelle avenue Général de Gaulle. Image réactive.

Au milieu de l'avenue, prendre à gauche en direction de Moulins. La Rue du Midi, confirme par son nom que nous sommes dans la bonne direction.
Nous retrouvons les étroites et sinueuses ruelles de la cité médiévale.


A gauche la rue du midi, remarquez la direction Moulins. Même lieu aujourd'hui. Image réactive.


Plaque émaillée, sur le modèle des panneaux de la Route Bleue, rue du Midi. Ne cherchez plus, elle a disparu. Image réactive


Une belle Publicité peinte à l'angle de la rue du Midi et de la rue Roche.

La seconde partie de la rue du Midi est passée en sens interdit dans notre sens de circulation. Il vous faudra contourner le pâté de maison.
Sur la droite, avant de s'engager dans la rue St Genest, nous sommes au niveau de la Porte du Croux, la seconde porte sauvegardée de l'enceinte médiévale. Vous pouvez toujours aller y jeter un oeil.
Dans le prolongement, la Rue St Genest doit son nom à son église du XIIe siècle, aujourd'hui déclassée, successivement transformée au fil du temps en brasserie, marchand de vins, et garage d'automobiles.


La rue St Genest, un quartier conservé dans son jus.


Ancien commerce, Rue St Genest

Notre trajet touche presque à sa fin, le pont de Loire se profile bientôt.

En bout de la rue St Genest, un rapide coup d'œil dans la rue du Singe sur la droite, vous fera entre-apercevoir une maison dont la couleur rouge annonçait sans ambages le caractère sulfureux de l'établissement.
La nuit, la maison était signalée par une lanterne rouge, à l'enseigne "Aux trois étoiles".
Ne cherchez plus à vous y aventurer, en 1946 la loi Marthe Richard est passée par là.
L'établissement coquin est aujourd'hui réhabilité.

http://cfpphr.free.fr/maisonclose58nevers.htm


La "maison rouge" de la rue du Singe

Remarquez maintenant la dernière maison de la rue St Genest, une vieille bâtisse en coin, presque en ruine, aux murs de ciment gris, aux vitres cassées et aux portes murées.

Votre oeil aiguisé aura tôt fait de repérer là un ancien relais, ou plus exactement l'Hôstellerie du "Grand Monarque", hôtel du XVIIe siècle qui reçu en ses murs le Général Napoléon Bonaparte,
le 15 octobre 1799 alors qu'il revenait d'Égypte.


A quelques mètres du Pont de Loire, l'ancienne Hostellerie, un temps menacée de destruction. image réactive.

Depuis 1910, une plaque est apposée sur la façade de l'établissement pour rappeler l'événement.


Après plus de vingt années d'abandon et de dégradations, le site devrait être réhabilité en logements, commerces, bureaux, et un restaurant devrait également voir le jour à partir de 2020.
Le projet est dans les mains d'investisseurs privés...


Place Mosse, juste avant le pont. La célèbre Auberge Saint Louis. Image réactive.

Non loin de là en contrebas, vous trouverez un petit parking, duquel on a une belle perspective sur le pont et la Loire.
Tous les chemins de Nevers mènent au pont, nous voici donc à la jonction finale des traversées de la ville.


Jonction sud des divers tracés étudiés.

Le pont remonte à l'antiquité, d'abord construit en bois, puis en pierre, il a subit au fil des siècles, nombre de destructions.
Le pont actuel composé de 14 arches est en fait la soudure de deux ponts, le premier datant de 1770, l'autre de 1817. Il totalise 350 mètres de long.


Le Pont de Loire, vu du quai des mariniers.

Deux pavillons, servant aux bureaux d'octroi et de péage, s'élevaient à l'entrée du pont, du côté de la ville.
Ils seront supprimés en 1883 et remplacés par un nouveau bureau de l'octroi situé sur l'autre rive en 1885.
Le pont a résisté aux crues du XIXe siècle, qui ont dépassé celles de 1790.
En raison de la qualité des pierres du pont, « un grand nombre de citoyens de la ville et du dehors » avaient pris l'habitude de venir y aiguiser leurs outils.
Il fallut un arrêté préfectoral (7 février 1833) pour mettre fin à cette pratique.

Source : https://www.gennievre.net/portail/index.php/wiki58-l-encyclopedie


  http://player.ina.fr/player/embed/DXC9809302281/1/1b0bd203fbcd702f9bc9b10ac3d0fc21/560/315/0/148db8

Reportage INA 1979 sur le Pont de Loire


Retour au sommaire

@novembre 2013 - 2019