En route -
Passons derrière l'abside de la cathédrale pour emprunter
maintenant la rue François Péron.
Le quartier tout entier donne envie de se perdre dans les petites
rues adjacentes, de parcourir la ville en dehors de la route tracée
par la nationale 7, si vous en avez l'occasion n'y manquez pas.
Nous voici place de l' hôtel de ville, reconnaissable à
son beffroi ou plus exactement à son Jacquemart.
La Place de l'hôtel de ville et le Jacquemart
Le Jacquemart est une tour horloge d'une trentaine de
mètres, construite au milieu du XVe siècle.
Tout d'abord simple horloge aux gargouilles richement ornées,
elle brûla entièrement en 1655 et fut reconstruite surmontée
de trois cloches et de 4 automates de fer et de bois :
Jaquemart, sa femme Jacquette, et leurs 2 enfants Jacquelin et Jacqueline.
Les enfants sonnent les quarts d'heure, les parents les heures.
Une nouvelle fois détruite en 1946 lors d'un feu
d'artifice tiré de son sommet, elle fut reconstruite grâce
à une souscription.
Pour en savoir plus sur le jacquemart :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tour_Jacquemart_(Moulins)
http://patrimoine-de-france.com/allier/moulins/tour-de-l-horloge-dite-jacquemart-52.php
On quitte le Jacquemart pour s'engouffrer dans les rues
de l'horloge, puis de la flèche, dont le pavage confère
une ambiance Moyenâgeuse.
A propos de Moyen-Âge, on trouvera au début de la rue de
la flèche, en coin, l'Hôtel particulier Feydeau du XVe
siècle qui, dit-on, aurait hébergé Jeanne d'Arc
en 1429.
https://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=03190_10
https://montjoye.net/maison-jeanne-darc-moulins
L'Hôtel Feydeau du XVe siècle.
La rue des Couteliers, au moins cent ans d'écart entre ces deux
vues. Image réactive.
La rue des Couteliers se fait aujourd'hui moins commerçante
et moins bourgeoise.
On remarquera l'ancienne concession Citroën aujourd'hui centre
de contrôle technique.
Le garage mérite une petite attention.
Ouvert en 1910, il devient la première concession Citroën
de Moulins en 1919.
En 1989, la concession Citroën quitte définitivement la
rue des Couteliers pour s'installer en lieu et place de l'actuelle concession,
à l'entrée d'Avermes.
Cent-ans d'écart entre ces deux clichés du même
lieu. Image réactive.
Voici la rue de Lyon, qui longe l'église St Pierre
et nous indique la direction à suivre pour sortir de la ville.
La chaussée s'élargit peu à peu et les habitations
nous ramènent en une époque plus contemporaine.
La brique et la pierre font place aux agglos et au béton.
Nous sommes dans ce qu'il est convenu d'appeler le "faubourg de
Lyon".
On y trouvait jadis nombre de garages et de stations-service qui proposaient
de refaire le plein avant de quitter la ville.
Tous ces lieux dédiés à l'automobile ont disparu,
seules quelques façades méconnaissables aujourd'hui subsistent
encore.
Le garage de la Route Bleue, aujourd'hui oublié de tous.
Image réactive.
Le prochain carrefour marque la fin de la traversée
originelle de Moulins.
C'est ici que nous récupérons la déviation du centre-ville
qui retrouve son itinéraire commun avec Nationale 7.
Il est temps pour nous de partir à la découverte
de la traversée transit :
Face au sens interdit de la rue de Paris,
vous n'aurez qu'une seule possibilité, suivre à droite
"Toutes Directions" par la rue "Jean Baron".
Poursuivre jusqu'au bout de la rue en bordure de l'hippodrome et prendre
à gauche "l'Allée des Soupirs"qui longe les
berges de l'Allier.
Vue en direction de Paris. La nationale 7 est en contrebas de la
promenade. Image réactive..
En jaune, traversée alternative de Moulins.
Flèches blanches, la traversée de nos jours.
Avant le sens interdit de la rue de Paris, le contournement
d'usage débutait plus loin devant la porte de Paris. flèches
jaunes ci-dessus.
Il empruntait, sur la droite, le Cours de Bercy.
À partir du milieu du 17e siècle, la plupart des villes
françaises perdent leur caractère de ville forte.
Les remparts sont progressivement détruits, des portions de murailles
sont démolies, les fossés comblés.
Occupant l'emplacement des fossés de l'ancienne enceinte, le
Cours de Bercy, construit en 1684 par Jacques de Bercy, est une vieille
promenade reliant la Porte de Paris aux berges de l'Allier.
Conçus comme un lieu de promenade, le cour accueillait les foires,
les marchés, les fêtes musicales ou foraines.
Sources : Flyer Moulins, Ville d’art et d’histoire
http://www.ville-moulins.fr
Le cours de Bercy, pas encore ouvert à la circulation routière.
Les berges nous mènent jusqu'au carrefour du Pont
de Régemortes.
Le pont est un pont en pierre au dessus de l'Allier, construit
au milieu du XVIIIe siècle par l'ingénieur Louis de Régemorte
et conçu pour résister aux fortes crues de la rivière.
Le pont précédant, dessiné par Mansart en 1705
avait été emporté par les eaux en 1710 avant même
d'être terminé.
Si la route nationale 7 ne traverse pas le pont, le carrefour
n'en est pas moins un carrefour important, car c'est ici que débute
une autre route nationale mythique la RN9, définie comme un prolongement
de la N7 vers l'Espagne via Clermont Ferrand.
Le pont de Régemortes et le carrefour RN7 / RN9 avec et sans
la trémie souterraine. Image réactive.
Sur la seconde photo, on aperçoit les deux pavillons d'octroi.
C'est ici que de nombreux vacanciers en partance pour
les plages espagnoles, quittaient la N7 pour emprunter le pont sur l'Allier
et la N9 en direction du Perthus.
On imagine alors facilement les kilomètres de bouchons qui pouvaient
se produire à ce carrefour, à une époque ou seule
la priorité à droite était de mise.
|
En 1940, le troisième Reich transforme Moulins en ville
frontière, partagée entre France libre et occupée.
Sous le régime de Vichy, le pont constituait un point
de passage de la ligne de démarcation entre la Zone libre
et la Zone occupée.
Ici, le poste de garde occupe un ancien pavillon d'octroi, qui
servait à contrôler les accès depuis la rive
gauche.
http://archives.allier.fr |
L'avenue d' Orvilliers. Même lieu image réactive.
En route -
Ce ne sont pas les plages de La Costa Brava qui nous intéressent
maintenant, mais bien celles de la Riviera.
Poursuivons donc tout droit par l'avenue "d'Orvilliers" puis
l'avenue "Alsace Lorraine" qui nous mènera au prochain
carrefour avec la "rue de Lyon".
C'est ici que nous récupérons la route N7
- D707.
Poursuivons en direction du Sud, par la rue de Lyon qui se termine
au passage à niveau de la ligne de chemin de fer Moulins-Montluçon.
Aujourd'hui plus rien à craindre, vous pouvez la franchir sans
risque, la ligne ouverte en 1859 a fermé son trafic voyageurs
en mars 1972, et celui du fret en décembre 2005.
Passage à niveau de la ligne ferroviaire Moulins-Monluçon.
A partir du passage à niveau, débute la très longue
Route de Lyon, moitié faubourg, moitié zone commerciale
interminable et sans âme.
Nous sommes encore dans le faubourg de sortie de ville, Route de
Lyon. Photo Thierry Lacombe.
Faubourg qui a très peu changé aujourd'hui. Image réactive.
Ultime apparition pour cette réclame Radiola cachée pendant
des années derrière un panneau publicitaire moderne.
D'où sa relative bonne conservation.
Aujourd'hui mur et maison ont laissé place aux parkings de la
zone commerciale.
Bientôt un panneau nous informe que nous quittons Moulins ainsi
que l'agglomération d'Yzeure, l'axe de la D707 faisant ici office
de frontière entre les deux villes.
L'échangeur suivant nous permet de retrouver la
rocade de Moulins ou nouvelle N7, qui contourne également notre
prochaine étape "Toulon sur Allier".
Ne nous laissons pas abuser par cette déviation et poursuivons
le tracé original pour suivre la direction de la D707.
La Route Nationale 7 à la sortie sud de Moulins en 1954.
Même lieu aujourd'hui. Image réactive.
|
Au rond-point, une section de l'ancienne route, dessert
encore quelques habitations. Photo Claude.K
|
Franchissons la rocade, et poursuivons en direction
de Toulon sur Allier.
Un petit calvaire joue à cache-cache avec les hautes herbes
sur la droite de l'échangeur.
La Croix du Jubilé. Photos Claude.K
Un peu avant de franchir les voies ferrées, on
aperçoit, en contrebas sur la droite, un tronçon de
l'ancienne route nationale.
Délaissée depuis le début des années 1960,
elle traversait les voies par un passage à niveau.
Sur ce cliché aérien de 1961, la toute récente
nationale 7 rectiligne, franchit le réseau ferré par
un pont biais.
L'ancienne route (flèches blanches) en courbe et son passage
à niveau sont désormais délaissés.
|
Toulon sur Allier Km 0290
Important site de production de poteries
gallo-romaines, Toulon sur Allier est une bourgade vivant
au fil des siècle principalement de l’agriculture.
Durant les XVIIe et XVIIIe siècles la paroisse de Toulon
ne fait pas parler d’elle mais l’aménagement
de la grande route de Paris à Lyon et la navigation
sur l’Allier qui borde la commune développent
les échanges locaux. De grandes demeures y sont édifiées.
|
Toulon aborde le XIXe siècle dans un cadre nouveau,
celui du développement de l’agriculture et des voies
de communication, le chemin de fer traverse la commune et la route
nationale 7 est élargie.
Vue aérienne de Toulon sur Allier. On aperçoit la
route nationale traversant à l'époque le passage à
niveau
En route -
Toulon sur Allier est un village de la région
Auvergne, mais n'a en en fait rien du village typique Auvergnat tel
qu'on se le représente, avec des maisons aux murs gris et rocailleux
groupées autour d'une église de pierre de lave, des
ruelles médiévales et des toits de Lauze.
Non, le bourg est aéré, les trottoirs larges, les maisons
semi-modernes sans uniformité architecturale avec quelques
lotissements et immeubles plus récents.
On y trouve encore quelques restaurants, mais rien de bien particulier.
Un bourg-rue mal fichu, comme posé sur le versant
d'un talus surplombant la voie ferrée avec ses maisons en léger
contrebas de chaussée.
Quelques commerces traversent les âges. Image réactive.
Une place qui a perdu de sa superbe d'antan. Image réactive
Heureuse époque où la route traverse les villes,
et les voyageurs y font des arrêts réguliers. Image réactive.
Le bourg est vite traversé.
Double Antar / Hotchkiss, à la sortie de Toulon sur Allier.
Superbe. Image réactive.
Une aire bitumée pour poids lourds, véritable
parking de supermarché, une station essence Shell, il s'agit
du centre routier de Toulon sur Allier.
On y mange également "Au Top du Roulier".
Rien à voir avec la Brigade de Répression du Banditisme,
mais plutôt avec les ponts élévateurs et autres
matériels pour ateliers automobiles.
Blitz Rotary Butler est une marque allemande.
Voila maintenant notre D707, appelée également
sur ce secteur Route Bleue ou encore N 2007, qui retrouve la voie
express N7, qui termine ici ses grands contournements de Moulins et
de Toulon sur Allier. (on ne peut pas être plus clair..)
|
Au lieu dit Les Larry, la récente rocade N7 et
la D707/N2007 retrouvent l'itinéraire historique de
la nationale 7.
|
Au niveau de l'étang de Sannes, un imposant bâtiment
borde la route.
Il s'agit du Moulin de Sannes.
Des fouilles entreprises ici permirent de découvrir
un atelier de poterie ainsi que de nombreux moules de statuettes et
de vases datant de l'ère gallo romaine.
On notera le choix judicieux de l'emplacement de l'atelier situé
sur la voie romaine (N7 aujourd'hui) avec abondance de bois et d'eau,
et la proximité d'une voie navigable l'Allier.
Le Moulin de Sannes, image réactive.
La ligne de démarcation
Mais le Moulin de Sannes c'est aussi le sombre souvenir
du régime de Vichy.
En juin 1940 le tracé de la ligne de démarcation entre
zone libre et zone occupée suivait le cours de l'Allier depuis
Apremont jusqu'à Moulins, coupant la N7 à Toulon sur
Allier.
Ainsi, le poste frontière allemand barrait l'entrée
nord de Toulon sur Allier et le poste de frontière français
situé au Moulin de Sannes, barrait l'entrée sud de la
ville.
D'après la carte de Cassini, c'est également
à hauteur du moulin, que se situait le relais de poste de Toulon
sur Allier, sans doute dans les bâtiments de l'actuel domaine
de Sannes sur la gauche.
La route passe sous la RN79, tronçon de la route
Centre Europe Atlantique qui relie Montmarault à Mâcon.
5 km de rase campagne plus loin, quelques maisons signalent la proximité
de la prochaine ville.
Encore de belles couleurs éclatantes pour cette réclame
Schneider de 1955.
Schneider, c'est toujours le meilleur. Image réactive.
Une bonne odeur de pâtisserie exhale l'air ambiant,
il s'agit de la biscuiterie Delos, aujourd'hui groupe Bouvard, implantée
à Bessay sur Allier depuis 1929, spécialiste des boudoirs
et biscuits à la cuillers.
Bessay sur Allier Km 0300
Contrairement à Toulon/Allier, la ville de Bessay
n'est pas contournée.
La RN7 traverse toujours la petite agglomération, qui débute
tout d'abord par la "route de Moulins" bordée de
pavillons plus ou moins contemporains et de maisons plus ou moins
anciennes.
Ancien Logo Total, pour une station située à 11
Km
Bessay a conservé un petit quelque chose de la
route d'antan. Ici subsiste encore un peu de l'esprit N7.
Sur la gauche, les deux murs d'une maison arborent des
peintures murales aux tons passés.
Côté pignon, une publicité pour Total, mais avec
l'ancien logo : flamme rouge, cercle bleu, fond blanc, qui apparaît
en 1955 et disparaît au début des années 1960.
Sur le mur de côté, une publicité
pour les pastilles "Vichy – Etat", l'un des trois grands
fabricants de pastilles produites après la guerre et jusqu'au
début des années 1960, avant son rachat en 1966 par
le groupe Perrier.
A droite, la belle façade d'un garage d'antan.
Il s'agit d'un garage Citroën de 1919 qui faisait également
station BP.
Rue Charles Louis Philippe, il ne reste que des enseignes
décrépies et quelques anciennes publicités peintes.
Le quartier moribond aux commerces définitivement fermés
manque singulièrement d'attrait touristique.
La ville ne donne plus envie de s'y arrêter, sauf
si ce n'est pour immortaliser le passé de la Route Bleue.
Peu ou pas de circulation en ces années 70. Aujourd'hui
? pas mieux ! Image réactive
Réclame peinte pour le Glacis Express Ripolin, sèche
en 3 heures.
C'est annoncé à l'entrée de la
ville , la rue n'est pas rectiligne et amorce un double virage.
Méfiance donc, s'agit pas de refaire le coup de Sacha Distel
à Maltaverne :-)
Au niveau du premier virage, une plaque Michelin, visible
uniquement dans le sens inverse de circulation, annonce la distance,
nous sommes à 301 km de la capitale.
Plaque Michelin, visible en direction de Moulins. Photos Claude
K
|
Ambiance Vintage au café Tabac du coin.
Une autre époque. Ne cherchez pas, c'est aujourd'hui
fermé.
|
Rues désertes, commerces fermés, volets
clos et maisons à vendre, la ville est à l'image de
ces villes fantômes de l'ouest américain, morose et déprimante.
La redynamisation du centre bourg semble être un pari aujourd'hui
perdu d'avance.
Quoi qu'il en soit, c'est ici, sur la place, que se concentraient
les hôtels, les restaurants et les bistrots d'étape,
histoire de marquer une pause après ces 300 premiers kilomètres
depuis la capitale.
Reste le souvenir d'une époque bienheureuse.
A gauche l'ancien routier de la Route Bleue, à droite dans
le virage, plaque Michelin. Photos Claude.K
L'hôtel Moderne et sa borne peinte du km 300. Image
réactive.
Cognac Bisquit. Photo JF Lobreau.
Rue André Messager, encore un ancien garage,
celui-ci pour Peugeot. Il a conservé son Totem sur l'îlot
de pompes à essence, mais hélas, il a perdu son
mur peint pour les Bougies Marchal
Le démontage du panneau publicitaire modernes 4 x 3
laissait apparaître temporairement cette réclame
peinte.
Temporairement, car aujourd'hui le mur est repeint et la pub effacée.
Après le petit pont sur un bras de l'Allier,
la route prend la dénomination de "Route de Lyon".
Pour les nostalgiques de la route, la loi adoptée
en 2010 concernant la disparition des panneaux publicitaires à
l'entrée des villes, a pour une fois quelque chose de bon.
Elle nous permet de redécouvrir les anciennes publicités
ou les annonces d'un temps aujourd'hui révolu.
Entrée sud de Bessay, Total est annoncé à
14 Km. Image réactive. Photo Total JF Lobreau
Entree sud de Bessay.
Encore une façade de ce qui semble être un ancien
garage ou peut-être un atelier de carrosserie, transformé
un temps en brocante.
Plus loin sur le mur d'une remise en ruine, une
publicité pour Suze, aujourd'hui disparu.
Encore quelques mètres avant d'arriver au
terme de cette étape qui prend fin au niveau du panneau
de sortie de Bessay sur Allier.
Nous sommes à environ 302 Km de la Capitale.
Fin de l'étape
Retour au sommaire
conception @2014 - maj 2020
|