ETAPE 6 : de Magny-Cours à Bessay sur Allier, de 0250 à 0300 km de Paris.

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Moulins - Toulon sur Allier - Bessay sur Allier [ fin d'étape ]

En route -

Passons derrière l'abside de la cathédrale pour emprunter maintenant la rue François Péron.
Le quartier tout entier donne envie de se perdre dans les petites rues adjacentes, de parcourir la ville en dehors de la route tracée par la nationale 7, si vous en avez l'occasion n'y manquez pas.

Nous voici place de l' hôtel de ville, reconnaissable à son beffroi ou plus exactement à son Jacquemart.


La Place de l'hôtel de ville et le Jacquemart

Le Jacquemart est une tour horloge d'une trentaine de mètres, construite au milieu du XVe siècle.
Tout d'abord simple horloge aux gargouilles richement ornées, elle brûla entièrement en 1655 et fut reconstruite surmontée de trois cloches et de 4 automates de fer et de bois :
Jaquemart, sa femme Jacquette, et leurs 2 enfants Jacquelin et Jacqueline. Les enfants sonnent les quarts d'heure, les parents les heures.

Une nouvelle fois détruite en 1946 lors d'un feu d'artifice tiré de son sommet, elle fut reconstruite grâce à une souscription.

Pour en savoir plus sur le jacquemart :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tour_Jacquemart_(Moulins)

http://patrimoine-de-france.com/allier/moulins/tour-de-l-horloge-dite-jacquemart-52.php

On quitte le Jacquemart pour s'engouffrer dans les rues de l'horloge, puis de la flèche, dont le pavage confère une ambiance Moyenâgeuse.
A propos de Moyen-Âge, on trouvera au début de la rue de la flèche, en coin, l'Hôtel particulier Feydeau du XVe siècle qui, dit-on, aurait hébergé Jeanne d'Arc en 1429.

https://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=03190_10
https://montjoye.net/maison-jeanne-darc-moulins


L'Hôtel Feydeau du XVe siècle.


La rue des Couteliers, au moins cent ans d'écart entre ces deux vues. Image réactive.

La rue des Couteliers se fait aujourd'hui moins commerçante et moins bourgeoise.
On remarquera l'ancienne concession Citroën aujourd'hui centre de contrôle technique.

Le garage mérite une petite attention.
Ouvert en 1910, il devient la première concession Citroën de Moulins en 1919.
En 1989, la concession Citroën quitte définitivement la rue des Couteliers pour s'installer en lieu et place de l'actuelle concession, à l'entrée d'Avermes.


Cent-ans d'écart entre ces deux clichés du même lieu. Image réactive.

Voici la rue de Lyon, qui longe l'église St Pierre et nous indique la direction à suivre pour sortir de la ville.
La chaussée s'élargit peu à peu et les habitations nous ramènent en une époque plus contemporaine.
La brique et la pierre font place aux agglos et au béton.

Nous sommes dans ce qu'il est convenu d'appeler le "faubourg de Lyon".
On y trouvait jadis nombre de garages et de stations-service qui proposaient de refaire le plein avant de quitter la ville.
Tous ces lieux dédiés à l'automobile ont disparu, seules quelques façades méconnaissables aujourd'hui subsistent encore.


Le garage de la Route Bleue, aujourd'hui oublié de tous. Image réactive.

Le prochain carrefour marque la fin de la traversée originelle de Moulins.
C'est ici que nous récupérons la déviation du centre-ville qui retrouve son itinéraire commun avec Nationale 7.

Il est temps pour nous de partir à la découverte de la traversée transit :


Face au sens interdit de la rue de Paris, vous n'aurez qu'une seule possibilité, suivre à droite "Toutes Directions" par la rue "Jean Baron".
Poursuivre jusqu'au bout de la rue en bordure de l'hippodrome et prendre à gauche "l'Allée des Soupirs"qui longe les berges de l'Allier.


Vue en direction de Paris. La nationale 7 est en contrebas de la promenade. Image réactive..


En jaune, traversée alternative de Moulins.
Flèches blanches, la traversée de nos jours.

Avant le sens interdit de la rue de Paris, le contournement d'usage débutait plus loin devant la porte de Paris. flèches jaunes ci-dessus.
Il empruntait, sur la droite, le Cours de Bercy.
À partir du milieu du 17e siècle, la plupart des villes françaises perdent leur caractère de ville forte.
Les remparts sont progressivement détruits, des portions de murailles sont démolies, les fossés comblés.
Occupant l'emplacement des fossés de l'ancienne enceinte, le Cours de Bercy, construit en 1684 par Jacques de Bercy, est une vieille promenade reliant la Porte de Paris aux berges de l'Allier.
Conçus comme un lieu de promenade, le cour accueillait les foires, les marchés, les fêtes musicales ou foraines.

Sources : Flyer Moulins, Ville d’art et d’histoire
http://www.ville-moulins.fr


Le cours de Bercy, pas encore ouvert à la circulation routière.

Les berges nous mènent jusqu'au carrefour du Pont de Régemortes.

Le pont est un pont en pierre au dessus de l'Allier, construit au milieu du XVIIIe siècle par l'ingénieur Louis de Régemorte et conçu pour résister aux fortes crues de la rivière.
Le pont précédant, dessiné par Mansart en 1705 avait été emporté par les eaux en 1710 avant même d'être terminé.

Si la route nationale 7 ne traverse pas le pont, le carrefour n'en est pas moins un carrefour important, car c'est ici que débute une autre route nationale mythique la RN9, définie comme un prolongement de la N7 vers l'Espagne via Clermont Ferrand.


Le pont de Régemortes et le carrefour RN7 / RN9 avec et sans la trémie souterraine. Image réactive.
Sur la seconde photo, on aperçoit les deux pavillons d'octroi.

C'est ici que de nombreux vacanciers en partance pour les plages espagnoles, quittaient la N7 pour emprunter le pont sur l'Allier et la N9 en direction du Perthus.
On imagine alors facilement les kilomètres de bouchons qui pouvaient se produire à ce carrefour, à une époque ou seule la priorité à droite était de mise.

 

En 1940, le troisième Reich transforme Moulins en ville frontière, partagée entre France libre et occupée.

Sous le régime de Vichy, le pont constituait un point de passage de la ligne de démarcation entre la Zone libre et la Zone occupée.

Ici, le poste de garde occupe un ancien pavillon d'octroi, qui servait à contrôler les accès depuis la rive gauche.

 

 

 

http://archives.allier.fr


L'avenue d' Orvilliers. Même lieu image réactive.

En route -

Ce ne sont pas les plages de La Costa Brava qui nous intéressent maintenant, mais bien celles de la Riviera.
Poursuivons donc tout droit par l'avenue "d'Orvilliers" puis l'avenue "Alsace Lorraine" qui nous mènera au prochain carrefour avec la "rue de Lyon".

C'est ici que nous récupérons la route N7 - D707.

Poursuivons en direction du Sud, par la rue de Lyon qui se termine au passage à niveau de la ligne de chemin de fer Moulins-Montluçon.
Aujourd'hui plus rien à craindre, vous pouvez la franchir sans risque, la ligne ouverte en 1859 a fermé son trafic voyageurs en mars 1972, et celui du fret en décembre 2005.


Passage à niveau de la ligne ferroviaire Moulins-Monluçon.

A partir du passage à niveau, débute la très longue Route de Lyon, moitié faubourg, moitié zone commerciale interminable et sans âme.


Nous sommes encore dans le faubourg de sortie de ville, Route de Lyon. Photo Thierry Lacombe.
Faubourg qui a très peu changé aujourd'hui. Image réactive.


Au 120 Route de Lyon la station service BP, de Mr et Mme Barry.


120 Route de Lyon, emplacement de l'ancienne station BP. Image réactive.


131 Route de Lyon vers 1989. Photo Thierry Lcb.
Même lieu aujourd'hui. Image réactive.


Ultime apparition en 2013, pour cette réclame Radiola cachée pendant des années derrière un panneau publicitaire moderne.
D'où sa relative bonne conservation.
Aujourd'hui mur et maison ont laissé place aux parkings de la zone commerciale.

Incongrue dans son environnement de zone commerciale, située à la sortie Sud de l'agglomération de Moulins, la "maison But" avait de quoi intriguer les touristes de passage.
Une bâtisse de briques construite au XIXe siècle avec des parties boisées façon colombage, faisait autrefois partie des dépendances du château de Fromenteau.

Le bâtiment avait été habité dans les années 90 jusqu'au début des années 2000.
Un couple l'avait, en effet, acheté en 1993 à un agent immobilier moulinois qui l'avait acquise avec le parc arboré qui l'entourait.

Une dizaine d'années plus tard, le parc était vendu pour accueillir le magasin But.
Dès lors, le couple qui occupait la maison l'avait revendue au promoteur de la zone commerciale.
Depuis, elle était effectivement restée inoccupée.

Avec l'extension de la zone d'activité commerciale au début des années 2000, cette ancienne dépendance s'est un jour retrouvée totalement isolée au milieu des entrepôts des grandes enseignes.
Notamment face à l'enseigne d'ameublement But.

La maison ne faisant l'objet d'aucune inscription au patrimoine, son propriétaire, une société immobilière de Haute Loire, après avoir chercher à la vendre, fit finalement procéder à sa démolition. en 2015.


Destruction de la maison But en 2015.


Sources divers articles La Montagne..

Bientôt un panneau nous informe que nous quittons Moulins ainsi que l'agglomération d'Yzeure, l'axe de la D707 faisant ici office de frontière entre les deux villes.

L'échangeur suivant nous permet de retrouver la rocade de Moulins / nouvelle RN 7, qui contourne également notre prochaine étape "Toulon sur Allier".
Ne nous laissons pas abuser par cette déviation et poursuivons le tracé original en suivant la direction de la D707.


La Route Nationale 7 à la sortie sud de Moulins en 1954. Même lieu aujourd'hui. Image réactive.


Au rond-point, une section de l'ancienne route, dessert encore quelques habitations. Photo Claude.K

Franchissons la rocade, et poursuivons en direction de Toulon sur Allier.
Un petit calvaire joue à cache-cache avec les hautes herbes sur la droite de l'échangeur.


La Croix du Jubilé. Photos Claude.K

Juste après l'échangeur routier, un peu avant de franchir les voies ferrées, on aperçoit, en contrebas sur la droite, un tronçon de l'ancienne Route Nationale 7, aujourd'hui estampillée D300.
Empruntons le !


Sur la droite, la petite route D300 n'est autre que l'ancien tracé de la RN7.

Ce tronçon oublié depuis plus de soixante ans, nous replonge à l'époque de l'après guerre, où les routes étaient étroites, vieillissantes, déformées,
jalonnées de passages à niveau et en définitive mal adaptées aux nouvelles normes du trafic routier grandissant des Trente Glorieuses.

Difficile d'imaginer ici les cohortes de véhicules se croisant en périodes estivales.


Le trafic routier n'était sans doute pas si important à l'époque, mais la route n'était guère large à l'approche des voies du chemin de fer.

Après une courbe, apparaît la maison du garde barrière. La route, à l'époque, traversait la voie ferrée avant d'arriver à Toulon sur Allier.
Il y avait donc ici un passage à niveau. Le PN 140.


L'ancienne Route Nationale 7 s'arrête là, devant les voies du chemin de fer et de la maison du garde barrière.
La déviation est visible au dessus.


Carte routière 1950. Un passage à niveau situé entre deux virages.


Après avoir franchi les voies ferrées, la Route Nationale 7 entre dans Toulon sur Allier.
En bas à droite le passage à niveau et la maison du garde barrière.

En 1952, Madame Gabrielle Camus est mutée comme "garde barrière titulaire" au PN 140 de Toulon sur Allier. Elle y restera jusquà sa fermeture en 1959.
Son époux, Monsieur Camus, également cheminot, était cantonnier sur les voies et veillait (entre autres) au bon fonctionnement des barrières.


Le passage à niveau sur la RN7 et la maison du garde barrière. Document photographique Daniel Camus.

A la fin des années 50, la route est déviée. Désormais les véhicules franchiront les voies ferrées sur un pont.
Il faut dire que le secteur était potentiellement dangereux avec ce passage à niveau situé au milieu d'un virage en "S", ce qui pouvait surprendre plus d'un automobilistes non avertis.

"Les accidents n'étaient pas rares", se souvient Daniel, le fils de la garde barrière.

"Je garde en mémoire un accident spectaculaire ou deux voitures se sont percutées frontalement sur le passage à niveau.
Mon père a évité le pire en courant au devant du train déposer des pétards sur les rails et agiter le drapeau rouge, ce qui a permis au chauffeur du train de s’arrêter juste avant le PN.

Il y a eu plusieurs autres accidents sur ce passage à niveau, plus ou moins graves...
Il y avait toujours des inconscients qui voulaient franchir les barrières au moment des fermetures."


Madame Gabrielle Camus, fut la dernière Garde barrière titulaire du passage, avant la mise en circulation du pont.
Document photographique Daniel Camus.

Les travaux de la déviation débutent en 1958.
Ils consistent en une nouvelle route mieux adaptée à la circulation automobile de l'époque d'après guerre, plus large, plus rectiligne, et surtout évitant le passage à niveau.
La famille Camus est mutée en Saône et Loire et quitte le PN 140 de Toulon sur Allier.
La déviation est ouverte et fonctionnelle en 1959.


La construction du pont biais, qui permettra à la nouvelle RN7 de franchir les voies ferrées sans passage à niveau. Nous sommes en 1958
Document photographique Daniel Camus.


Sur ce cliché aérien de 1961, la toute récente Nationale 7 rectiligne, franchit le réseau ferré par un pont biais.
L'ancienne route (flèches blanches) en courbe et son passage à niveau sont désormais délaissés.

Laissons derrière nous cette petite escapade buissonière et reprenons le cours de notre voyage.


L'entrée actuelle de Toulon sur Allier. Image réactive.
La RN7 entre le pont SNCF et le château du Colombier.

Le château du Colombier à l'architecture néo-gothique, d'inspiration médiévale, est un château construit tardivement au XIXe siècle, à l'emplacement d'une ancienne demeure de style Louis XVI.


L'entrée de Toulon sur Allier à hauteur du Pont sur les voies de chemin de fer.

Toulon sur Allier Km 0290

Important site de production de poteries gallo-romaines, Toulon sur Allier est une bourgade vivant au fil des siècle principalement de l’agriculture.
Durant les XVIIe et XVIIIe siècles la paroisse de Toulon ne fait pas parler d’elle mais l’aménagement de la grande route de Paris à Lyon et la navigation sur l’Allier qui borde la commune développent les échanges locaux. De grandes demeures y sont édifiées.

La Révolution de 1789 entraîne quelques bouleversements, notamment d’importantes modifications des limites communales et le changement de nom qui devient sous la Terreur « Mont la Loi ». Le clocher de l’église est abattu.

Toulon aborde le XIX° siècle dans un cadre nouveau, celui du développement de l’agriculture et des voies de communication, le chemin de fer traverse la commune et la Route Nationale 7 est élargie.
La population augmente, atteignant le chiffre de 1035 habitants en 1896 et Toulon devient « Toulon-sur-Allier » par un décret du 25 janvier 1899.

Le XX° siècle est celui de la transformation de la commune. L’électricité et la traction automobile, modifient la vie de l’agriculture et accroissent la rapidité des échanges.
Durant la seconde guerre mondiale la ligne de démarcation passe à Toulon-sur-Allier et des toulonnais courageux aident de nombreux réfugiés ou évadés à la franchir.
La guerre finie, Toulon-sur-Allier entre dans la période dite des « Trente Glorieuses », qui se caractérise par une modification profonde de l’agriculture, une population qui décroît rapidement,
et une influence grandissante de la ville de Moulins toute proche.


Toulon sur Allier et la Route Nationale 7, en provenance de Moulins.
Image réactive

Au début du XXI° est construite une déviation de la Route Nationale 7, suivie par la création d’un important centre routier puis par celle de nouveaux lotissements.
Le centre du bourg, rendu à la tranquillité, est aménagé. Toulon-sur-Allier entre dans une nouvelle ère de son histoire.

Nombreux extraits : www.toulon-sur-allier.fr

En route -

Toulon sur Allier est un village de la région Auvergne, mais n'a en fait rien du village typique Auvergnat tel qu'on se le représente, avec des maisons aux murs gris et rocailleux groupées autour d'une église de pierre de lave,
des ruelles médiévales et des toits de Lauze.
Non, le bourg est aéré, les trottoirs larges, les maisons semi-modernes sans uniformité architecturale avec quelques lotissements et immeubles plus récents.
On y trouve encore quelques restaurants, mais rien de bien particulier.

Un "bourg-rue" mal fichu, comme posé sur le versant du talus surplombant la voie ferrée avec parfois des maisons en léger contrebas de chaussée.


La rue principale, qui à pour nom La Route Bleue, est jalonnée de quelques commerces.
Maréchal Ferrant, La Poste et Télégrammes, l'Hôtel Restaurant. Image réactive.


Quelques commerces traversent les âges. Image réactive.


Café, restaurant et pompe à essence. Image réactive.


Une place qui a perdu de sa superbe d'antan. Image réactive


Heureuse époque où la route traverse les villes, et les voyageurs y font des arrêts réguliers. Image réactive.

Le bourg est vite traversé.
Et comme nous l'a indiqué la municipalité, avec l'ouverture de la (nouvelle) déviation du XXIe siècle, le centre bourg a retrouvé sa tranquillité...
J'ajouterais que plus rien ici, ne donne envie de s'y arrêter.


Superbe Antar / Hotchkiss et CIPE, à la sortie de Toulon sur Allier. Image réactive.

Une aire bitumée pour poids lourds, véritable parking de supermarché, une station essence Shell, il s'agit du centre routier de Toulon sur Allier.
On y mange également "Au Top du Roulier".


Rien à voir avec la Brigade de Répression du Banditisme, mais plutôt avec les ponts élévateurs et autres matériels pour ateliers automobiles.
Blitz Rotary Butler est une marque allemande.

Voila maintenant notre D707, appelée également sur ce secteur Route Bleue ou encore N 2007, qui retrouve la voie express N7, qui termine ici ses grands contournements de Moulins et de Toulon sur Allier. (on ne peut pas être plus clair..)

 


Au lieu dit Les Larry, la récente rocade N7 et la D707/N2007 retrouvent l'itinéraire historique de la nationale 7.

Au niveau de l'étang de Sannes, un imposant bâtiment borde la route.
Il s'agit du Moulin de Sannes.

Des fouilles entreprises ici permirent de découvrir un atelier de poterie ainsi que de nombreux moules de statuettes et de vases datant de l'ère gallo romaine.
On notera le choix judicieux de l'emplacement de l'atelier situé sur la voie romaine (N7 aujourd'hui) avec abondance de bois et d'eau, et la proximité d'une voie navigable l'Allier.


Le Moulin de Sannes, image réactive.


La ligne de démarcation

Mais le Moulin de Sannes c'est aussi le sombre souvenir du régime de Vichy.
En juin 1940 le tracé de la ligne de démarcation entre zone libre et zone occupée suivait le cours de l'Allier depuis Apremont jusqu'à Moulins, coupant la N7 à Toulon sur Allier.

Ainsi, le poste frontière allemand barrait l'entrée nord de Toulon sur Allier et le poste de frontière français situé au Moulin de Sannes, barrait l'entrée sud de la ville.

D'après la carte de Cassini, c'est également à hauteur du moulin, que se situait le relais de poste de Toulon sur Allier, sans doute dans les bâtiments de l'actuel domaine de Sannes sur la gauche.

La route passe sous la RN79, tronçon de la route Centre Europe Atlantique qui relie Montmarault à Mâcon.
5 km de rase campagne plus loin, quelques maisons signalent la proximité de la prochaine ville.


Encore de belles couleurs éclatantes pour cette réclame Schneider de 1955.
Schneider, c'est toujours le meilleur. Image réactive.

Une bonne odeur de pâtisserie exhale l'air ambiant, il s'agit de la biscuiterie Delos, aujourd'hui groupe Bouvard, implantée à Bessay sur Allier depuis 1929, spécialiste des boudoirs et biscuits à la cuillers.

 

Bessay sur Allier Km 0300

Contrairement à Toulon/Allier, la ville de Bessay n'est pas contournée.
La RN7 traverse toujours la petite agglomération, qui débute tout d'abord par la "route de Moulins" bordée de pavillons plus ou moins contemporains et de maisons plus ou moins anciennes.


Ancien Logo Total, pour une station située à 11 Km

Bessay a conservé un petit quelque chose de la route d'antan. Ici subsiste encore un peu de l'esprit N7.

Sur la gauche, les deux murs d'une maison arborent des peintures murales aux tons passés.
Côté pignon, une publicité pour Total, mais avec l'ancien logo : flamme rouge, cercle bleu, fond blanc, qui apparaît en 1955 et disparaît au début des années 1960.

Sur le mur de côté, une publicité pour les pastilles "Vichy – Etat", l'un des trois grands fabricants de pastilles produites après la guerre et jusqu'au début des années 1960, avant son rachat en 1966 par le groupe Perrier.

A droite, la belle façade d'un garage d'antan. Il s'agit d'un garage Citroën de 1919 qui faisait également station BP.

Rue Charles Louis Philippe, il ne reste que des enseignes décrépies et quelques anciennes publicités peintes.
Le quartier moribond aux commerces définitivement fermés manque singulièrement d'attrait touristique.

La ville ne donne plus envie de s'y arrêter, sauf si ce n'est pour immortaliser le passé de la Route Bleue.


Peu ou pas de circulation en ces années 70. Aujourd'hui ? pas mieux ! Image réactive


Réclame peinte pour le Glacis Express Ripolin, sèche en 3 heures.

C'est annoncé à l'entrée de la ville , la rue n'est pas rectiligne et amorce un double virage.
Méfiance donc, s'agit pas de refaire le coup de Sacha Distel à Maltaverne :-)

Au niveau du premier virage, une plaque Michelin, visible uniquement dans le sens inverse de circulation, annonce la distance, nous sommes à 301 km de la capitale.


Plaque Michelin, visible en direction de Moulins. Photos Claude K

 


Ambiance Vintage au café Tabac du coin. Une autre époque. Ne cherchez pas, c'est aujourd'hui fermé.

Rues désertes, commerces fermés, volets clos et maisons à vendre, la ville est à l'image de ces villes fantômes de l'ouest américain, morose et déprimante.
La redynamisation du centre bourg semble être un pari aujourd'hui perdu d'avance.
Quoi qu'il en soit, c'est ici, sur la place, que se concentraient les hôtels, les restaurants et les bistrots d'étape, histoire de marquer une pause après ces 300 premiers kilomètres depuis la capitale.


Reste le souvenir d'une époque bienheureuse.
A gauche l'ancien routier de la Route Bleue, à droite dans le virage, plaque Michelin. Photos Claude.K


L'hôtel Moderne et sa borne peinte du km 300. Image réactive.


Cognac Bisquit. Photo JF Lobreau.

Rue André Messager, encore un ancien garage, celui-ci pour Peugeot. Il a conservé son Totem sur l'îlot de pompes à essence, mais hélas, il a perdu son mur peint pour les Bougies Marchal


Le démontage du panneau publicitaire modernes 4 x 3 laissait apparaître temporairement cette réclame peinte.
Temporairement, car aujourd'hui le mur est repeint et la pub effacée.

Après le petit pont sur un bras de l'Allier, la route prend la dénomination de "Route de Lyon".

Pour les nostalgiques de la route, la loi adoptée en 2010 concernant la disparition des panneaux publicitaires à l'entrée des villes, a pour une fois quelque chose de bon.
Elle nous permet de redécouvrir les anciennes publicités ou les annonces d'un temps aujourd'hui révolu.


Entrée sud de Bessay, Total est annoncé à 14 Km. Image réactive. Photo Total JF Lobreau



Entree sud de Bessay.


Encore une façade de ce qui semble être un ancien garage ou peut-être un atelier de carrosserie, transformé un temps en brocante.

Plus loin sur le mur d'une remise en ruine, une publicité pour Suze, aujourd'hui disparu.

Encore quelques mètres avant d'arriver au terme de cette étape qui prend fin au niveau du panneau de sortie de Bessay sur Allier.

Nous sommes à environ 302 Km de la Capitale.

Fin de l'étape

 


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