ETAPE 7 : de Bessay sur Allier au Département de la Loire , de 0300 à 0350 km de Paris.

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St Prix - Les Espalus - St Pierre Laval - Droiturier (fin de l'étape)

 

Passage devant le stade et le camping de la Route Bleue, à la sortie de Lapalisse.


Photo Jean François Lobreau

On quitte Lapalisse avec une dernière pub murale qu'il va falloir immortaliser rapidement car peinte sur une bâtisse qui menace ruine.


A force de voir cette pub tout le long de la route, il faudra bien goutter au St Raphaël un de ces jours..
Ah, le pouvoir attractif de la pub tout de même !


Une dernière station service. Photo Jean François Lobreau

On longe un temps la Bresbre, le paysage se fait plus vallonné, plus forestier aussi et la route sinueuse annonce les premiers contreforts de la côte Roannaise.

http://www.montsmadeleine.fr/monts-madeleine-histoire-sites.php

Saint Prix Km 0340

https://www.saintprix-allier.fr/mairie-commune-saint-prix-allier-auvergne_fr.html


St Prix et la route nationale.

Le petit bourg, proche banlieue de Lapalisse, tient son nom de St Priest, ancien évêque de Clermont-Ferrand martyrisé au VIIe siècle.
La commune est aujourd'hui traversée par la D707, ex route nationale 7, ainsi que par la voie ferrée Paris – Lyon.

Mais il n'en fut pas toujours ainsi.

Nous avons vu qu'après Lapalisse, la route royale à son origine passait par le village de Droiturier situé un peu plus à l'ouest.
Ce n'est qu'en 1852 que cet itinéraire sera modifié, pour adopter un tracé plus sinueux certes, mais beaucoup moins abrupte, délaissant désormais Droiturier, pour traverser St-Prix,
faisant de cette bourgade la dernière ville du département de l'Allier parcouru par la route nationale 7.

Source : http://www.cc-paysdelapalisse.fr/ccpl/nos-14-communes/saint-prix/decouvrir-la-commune.html

Pas grand chose dans la traversée de St Prix, si ce n'est un restaurant l' "Etape Bleue", dont l'enseigne nous rappelle, côté face, la distance qui nous sépare des plages de la Riviera ou moins séduisant, côté pile, la distance vers la capitale.


Enseigne recto / verso.

C'est à St Prix que l'Association des Véhicules Anciens Industriels et Agricoles entrepose ses pièces de collections. http://www.association-avaia.fr/index.php


Vue en direction de Lapalisse. Même point de vue aujourd'hui. Image réactive.


Pellicules GEVAPAN le film photo de Gevaert aux environs des années 1950. Photo JF Lobreau.


Peinture Valentine. Photo JF Lobreau


Suze. Photo JF Lobreau

On quitte St Prix en passant le long d'une carrière à ciel ouvert. Un décor inattendu sur la N7.


La N7 comme on ne l'imagine pas vraiment.

Viennent ensuite d'agréables et longues portions de route rectilignes et vallonnées en rase campagne, paysage champêtre qui nous fait lever le pied pour mieux l'en apprécier.
Attention au rond-point du Grand Remblai, si vous souhaitez rester sur la route nationale 7 originale, il faut poursuivre sur l'actuelle D707/N2007en direction de Chatelus et Arfeuilles.


La ferme du Grand Ramblai, avant 2009. Même point de vue aujourd'hui. Image réactive.


A partir de 2008, le tracé de la route nationale a été profondément modifié au Grand Ramblai.
La route N7 déclassée en D707/N2007 passe désormais par dessus la nouvelle N7. Photo Claude.K

Après le rond point, notre route (D707 / N2007) passe au dessus des voies de la Nationale 7 actuelle, tronçon sur 2 x 2 voies, prolongement récent (2016) du contournement de Lapalisse et de St Prix jusqu'au département de Loire.


Les 2 x 2 voies de la nouvelle N7 encore embryonnaire en 2010.

Dans certains virages, il n'est pas difficile de retrouver quelques portions abandonnées de l'ancienne route nationale 7.
Virages à l'époque trop abruptes, aujourd'hui rectifiés, ces délaissés asphaltés servent à présent d'aire de repos.


Après St Prix quelques délaissés asphaltés nous indiquent que la N7 passait alors au plus près des habitations. Image réactive.
Aujourd'hui la route s'en écarte de quelques mètres comme par exemple au hameau des grands bois.


Sur le bord de la route.... Image réactive. Photo Claude.K


Le délaissé du hameau des Grands Bois. On distingue encore par endroit la ligne jaune qui sépare la chaussée.
A droite la route nationale rectifiée. Cliché Claude.K

Au hameau des Espalus, nous passons devant ce qui fut l'Auberge des Espalus, installée sur le bord de la nationale dès le 19e siècle.
L'établissement a subit pas mal de modifications tout au long sa vie, jusqu'à sa fermeture définitive en 1993.

Source : http://palicia.blogspot.com/2010/09/lauberge-des-espalus.html


L'auberge des Espalus vers 1950. Image réactive.

Encore quelques kilomètres de campagne, et quelques hameaux solitaires, Rossignol, Féjard, Les Chevreaux, Adin ...


Un ancien mur peint sur lequel on distingue à peine l'annonce de la prochaine Station. Image réactive.


Sous l'annonce de la station service, la publicité pour les Huiles Renault. Image réactive


Paysage du Jura ? Non non, Le hameau des Chevraux et les collines Bourbonnaises. Photo Claude.K


Les Chevreaux, réclame Valentine et au fond l'ancien Relais Routier. Photo Claude.K


Photo Claude.K


Cette réclame pour Evian est datée du 20 mai 1939. Photo Claude.K


Attention ! le rond point suivant situé à la jonction de plusieurs tracés différents, marque la fin de notre étape.
En poursuivant tout droit nous empruntons la route nationale 7 actuelle, un tracé chronologiquement trop récent pour être abordé ici.


La fin de l'étape

A quelques mètres en amont de l'échangeur, la D570 débouche sur notre D707/N2007 (ex N7)
C'est ce tracé que nous allons maintenant aborder, car il s'agit de l'ancienne Route Royale qui jusqu'en 1852 se trouvait être la route principale de Paris à Lyon.


Cercle rouge, la jonction de l'ancienne route Royale (D570) avec la route Nationale 7 historique.

Parcours alternatif par la Route Royale :

Partons maintenant découvrir cet itinéraire bien plus pittoresque que la double voie de contournement.

Et tout commence devant le château de Lapalisse.


Retour devant le château de Lapalisse.


La Route Royale ? C'est à gauche.

 

Tracé alternatif, par l'ancienne route Royale avant 1852 .

Au pied du château de Lapalisse, empruntons cette fois-ci, la rue du Commerce sur la gauche.
Blottie au pied du château, la rue affiche son passé historique au travers de quelques maisons à colombages sans doute contemporaines de l'époque médiévale.


La route accuse ici une pente, ou selon une côte, de 5%. sur près d'1.5 km, ce qui expliquera son déclassement au début du siècle dernier.
Les équipages des diligences, les rouliers et leur charrette ne devaient pas être à la fête lors de la descente en hivers ou par temps de pluie.
Et la montée devait-être toute aussi laborieuse.

Le quartier de l'église romane et de l'Hôtel de ville domine la ville, l'on peut y entrevoir quelques belles bâtisses de caractère, plutôt XVIIIe mieux conservées que dans le bas du bourg.


Faubourg de fin de ville, la route du Donjon. Image réactive.

 


Carte d'Etat Major de la route Royale, secteur Lapalisse au Pont de la Vallée (cercle jaune).

Lapalisse prend fin presque au sommet de la côte, après un long faubourg anciennement dénommé la route du Donjon.

La D990A continue de grimper.
Le "Pont de la Vallée" est annoncé en direction de Droiturier.
Arrivé à la patte d'oie, il faudra bifurquer sur la droite par la D570.
La route bucolique se rétrécit pour devenir par endroit un chemin à voie unique où la végétation tente de reprendre ses droits.



On bifurque à droite par la D570 en direction de Droiturier.

Au carrefour avec la D990, poursuivre tout droit.
La verte route entame sa descente jusqu'à rejoindre le Pont de La Vallée, un ouvrage construit sous le règne de Louis XV, inscrit depuis 1992 à l' Inventaire supplémentaire des monuments historiques.



Le Pont de la Vallée, sur L'Andan. (photo Claude K)

Si vous le pouvez, arrêtez vous et savourez quelques instants la quiétude d'un lieu intemporel.

Construit sur le ruisseau Andan en 1752, le pont vient détourner l'antique voie romaine Lyon – Paris qui jadis passait en contrebas sur un pont gallo-romain bien conservé lui aussi et également inscrit à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques.

La déviation de la route nationale 7 par St Prix au XIXe siècle, ont laissé le pont dans son état d'origine.

 

A propos de quiétude du lieu, il n'en fut pas toujours ainsi.
En novembre 1799 une bande de brigands armés sévissait dans les parages.
Ils profitèrent de l'isolement du pont pour tendre une embuscade et faire main basse sur le contenu de la malle poste se rendant de Paris à Lyon, n'hésitant pas à molester vivement le convoyeur et son postillon qui cette fois là s'en tirèrent à bon compte.

 

Le Pont de la Vallée, ancienne Route Royale.


Le pont de la Vallée XVIIIe siècle, avec les parapets en pierre et ses boute-roues intactes.


à 700 mètres environ en amont du pont de la Vallée, le pont Romain sur l'Andan et l'antique voie romaine.
... la toute première route nationale. Photo Claude.K

En route -

Sans aucuns risques aujourd'hui, gagnons le village de Droiturier dont le nom signifie "voie droite" car le village s'étendait le long de l'ancienne voie Romaine qui deviendra par la suite la Route Royale.
Lieu de passage important, le bourg possédait son relais de Poste, un prieuré Bénédictins de l'ordre de Cluny et quelques belles bâtisses des XVe et XVIe siècles.

Aujourd'hui, le charme opère toujours.


Photo Claude.K

Le bourg a conservé son charme d'antan, constructions en pierre, portes cochères, boute-roues, colombage, manquent juste les chevaucheurs royaux ou encore les diligences pour parfaire le décor.
Après avoir dépassé le bâtiment des écoles, nous abordons la rue principale bordée sur sa droite d'un long bâtiment de pierre avec un porche central.
Il s'agit de l'ancien relais de poste, ou du moins de sa grange avec accès pour les diligences. L'autre partie du domaine, un manoir du XVIe / XVIIe siècle se situe de l'autre côté de la grange en question.


A droite, les bâtiments du relais de poste. Photo Claude.K


Le charme de Droiturier. Photo Claude.K


Place de l'église et du monument aux morts. Image réactive.

Le village est vite traversé, mais avant de poursuivre notre route, je vous propose d'effectuer, une mini virée insolite, pour ne pas dire une virée plutôt ... ésotérique.

Arrivés au carrefour devant l'église, prenons la route buissonnière sur la gauche. Oui oui ! la petite ruelle entre deux maisons. Direction Andelaroche mais aussi.... le cimetière...brr !
Poursuivons une centaine de mètres après le cimetière. C'est là, à droite, au niveau du rocher et de la croix dans le prés.

Un rocher, ou plus exactement une roche granitique, vestige d'un antique lieu de culte voué à quelques dieux aujourd'hui oubliés, lieu magique, lieu mystique, sur lequel, dit-on, des sacrifices furent pratiqués.
Aujourd'hui, une croix scellée dans la pierre marque la roche comme pour en conjurer le mauvais sort.
Une partie bien plus importante du rocher émerge à quelques mètres de là, dans le petit bois juste de l'autre côté de la route.

Ce type de roches à bassins, également appelées roches à cupules, regorgent dans le coin. Se sont des mégalithes.
Les cavités ne sont en rien naturelles, elles ont été creusées volontairement dans la pierre, peut-être à des fins médicinales, mais rien n'est moins sûr.
Ici, un système de becs verseurs rend possible l'écoulement d'une cuvette à l'autre.
Croyances d'un autre âge, de puissantes ondes telluriques provenant de la nappe phréatique modifieraient les propriétés de l'eau de pluie recueillie dans les cupules de la roches lui conférant ainsi mille vertus curatives.

Qui tente le coup ?

(Source : Voies romaines et vieux chemins en Bourbonnais Par Lucien Fanaud, Lapalisse tourisme, http://www.t4t35.fr/Megalithes/Default.aspx )


Les vestiges d'un ancien lieu de cultes ?.


En rouge le tracé historique de la route royale et de la voie antique avant 1852.

En route -

Retour à Droiturier, vite traversé et l'on retrouve la D570 qui ici tient plus du "Petit Chemin Qui Sent La Noisette" chanté par Mireille que de la "Nationale 7" chantée par Trenet.
Ne sommes nous pas sur le tracé Historique ?


Sur le tracé historique.

Mais bientôt notre quiétude champêtre prend fin avec la proximité de la nouvelle voie express N7.
La route historique louvoie le long du moderne tronçon, le paysage est en partie chamboulé, la numérotation des routes également, notre but va être de rester sur la D570 le plus longtemps possible.


Même si la configuration des lieux nous incite à gagner l'actuelle nationale 7,
nous détournant en celà de l'ancien tracé, l'antique voie romaine rectiligne est toujours là.
Photo Claude.K

Immanquablement, nous devrons tout de même franchir la 4 voies sur un pont, pour finalement rejoindre l'ancienne route N7, actuelle D707/N2007. Vous suivez toujours ?


Au bout de la D570, antique chemin Royal, on retrouve la jonction avec la route nationale 7 postérieure à 1852. Photo Claude.K

Quelques mètres encore et nous retrouvons l'ancienne N7/D707/N2007 sur laquelle nous sommes déjà passé lors de l'itinéraire normal. La boucle est ainsi bouclée.
Nous voici maintenant réellement arrivés au terme de notre étape.


Fin du tracé alternatif.


La fin de l'étape


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