Le triptyque du monument. Œuvre du sculpteur Picaud de
Roanne
Le verso du monument se veut quant à lui
résolument pacifiste. Sur trois panneaux, des textes gravés
invitent à la réflexion sur l'horreur de la guerre
et font l'apologie de la paix.
"Maudite soit la guerre et ses auteurs", "des innocents
au poteau d'exécution "...
Le monument ne fut officiellement inauguré
qu'en 1947 lors de l' inscription des victimes de la guerre de
39-45.
Les textes pacifistes rédigés par le maire assisté
du directeur de l'école, M. Hugenneng, firent polémiques,
et le monument fut vandalisé à deux reprises en
1930 et en 1932.
On y trouvera également gravés, quelques Morts pour
la France, lors de conflits militaires plus récents.
Chaque 11 novembre, des militants pacifistes se réunissent
devant ce monument aux morts.
Source et extrait :
http://prisons-cherche-midi-mauzac.com/actualites/maudite-soit-la-guerre-et-ses-auteurs-15061
Quelques liens pour en savoir plus :
http://moulindelangladure.typepad.fr/monumentsauxmortspacif/2007/12/saint-martin-de.html
http://www.st-martin-destreaux.fr/Le-monument-aux-Morts
En route –
Arrivés sur la place, avant de poursuivre
par la seconde partie de la rue du commerce, on passait inévitablement
devant le café de l'Union, et son voisin le Relais de Poste
: l'Hôtel du Lion d'Or, dont on aperçoit ici, la
cour arrière.
Ce n'est pas la première fois (et pas la dernière
non plus), depuis notre départ de Paris, que nous rencontrons
un établissement à l'enseigne du "Lion d'Or"
.
Il s'agit en fait d'un petit calembour taquin utilisé par
les aubergistes pour signaler aux voyageurs, surtout aux plus
illettrés, qu'ici ils trouveraient un lit pour dormir :
"Au lit, On dort !".
A l'angle de la Place de l'église et de la rue
du commerce, le Café de l' Union et les grilles de l' Hôtel
du Lion d'Or, Relais de Poste.
Dans la cour on aperçoit les écuries et des attelages
hippomobiles. Image réactive.
Même point de vue aujourd'hui. Photo Claude.K
Les grilles de la cour de l'Hôtel du Lion d'Or. Photo
Claude.K
Rendez-vous Nationale
7 : St Martin d'Estreaux. Relais de Poste "Au
lion d'Or", le 20 décembre 1832.
Aux premières lueurs du jour, en cette froide journée
de décembre 1832, un étrange équipage
se présente devant les grilles du Relais de Poste,
l'Hôtel du Lion d'Or à St Martin d'Estreaux.
Jugez un peu !
Un convoi comme on en a encore jamais vu en cette contrée.
En tête, une voiture attelée transportant les
voyageurs les plus importants, suivi de quelques chariots
chargés de matériels hétéroclites
et en queue de cortège du personnels à pied
accompagnant.... un éléphant.
Il ne s'agit pas d'un cirque, mais plutôt d'un montreur
d'animaux, propriétaire de l'animal, qui voyage de
villes en villes avec cet éléphant aussi imposant
qu'effrayant, le clou du spectacle.
En général la troupe circule de nuit pour
garder toute la surprise, gagne pain nécessaire à
l'équipe de bateleurs.
Après une virée qui mena la petite troupe
à Bordeaux, la prochaine étape qui s'annonçait
était Lyon.
Voila donc les saltimbanques en provenance de Lapalisse,
arrivés à St Martin d'Estreaux au petit matin,
occupant une bonne partie du Relais de Poste, seule auberge
disposant de locaux assez vastes pour accueillir l'éléphant
le matériel et toute la troupe.
Le convoi demeura au Lion d'Or jusqu'au 27 décembre,
attendant une météo sans doute plus favorable
pour poursuivre sa route.
Un éléphant ça trompe ...
Le 27 décembre, au petit matin, alors que la troupe
se prépare à reprendre la route pour Lyon,
le drame survient.
Pour une raison qui nous est inconnue, l'éléphant
dans un accès de colère tue son cornac.
Le procès-verbal rapporte une "suite de mauvais
traitements perpétrés par l'éléphant
à l'égard de son soigneur, ayant entraîné
la mort de ce dernier". Pour le moins étonnant
!
Aujourd'hui, avec un peu de recul, il est facile de soupçonner
l'inverse : les mauvais traitements infligés par
le cornac auraient déclenché la colère
de l'animal qui n'en était apparemment pas à
son premier forfait, puisque deux personnes seraient mortes
lors de la précédente exhibition à
Bordeaux.
Le soigneur, Joseph Albertarie, âgé de 25
ans était d'origine italienne, nous apprend le rapport
de décès.
La déclaration de décès établie
en mairie de St Martin, le convoi repris la direction de
Lapalisse, la dépouille de la victime transportée
sur le dos de l'éléphant.
Joseph Albertarie y fut inhumé sans doute anonymement,
car aucun registre paroissial ne mentionne ni l'endroit,
ni le fait.
L'étrangeté de ce fait divers fut oublié
de tous, même de la mémoire orale de nos anciens.
Sources :
- Alain Bouchery historien du cirque. via un article du
blog de Chevaucheur Royal
- Consultation personnelle du Registre de décès,
années 1832, St Martin d'Estréaux des archives
départementales de la Loire.
|
En route -
Le tracé de la Nationale 7 se poursuit par
la seconde partie de la rue du commerce.
Ici aussi, la rue n'a de commerçante que son nom.
Les boutiques ont toutes disparu, et c'est une ruelle déserte
qui serpente, jusqu'à rejoindre 200 mètres plus
loin la déviation d'avant guerre/ N2007.
Dans la rue du commerce, l'entrée principale de
l'Hôtel du Lion d'OR, belle bâtisse du XVIe siècle,
ancien Relais de Poste. Photos Claude.K.
Image réactive.
La rue du Commerce bien loin du trafic routier d'antan. Photo
Claude.K.
Avant de pousser plus en avant, empruntons le parcours
de la déviation des années 30.
Retour devant la fresque et partons maintenant sur la gauche.
Passage devant l'ancien garage Renault, aujourd'hui fermé.
Image réactive.
La déviation par le faubourg, ici vue en provenance
de Roanne. Image réactive.
Très rapidement, on retrouve la jonction
Sud avec la rue du commerce, qui marque ici la fin du contournement
du centre bourg post 1930.
Nous poursuivons par l'itinéraire original.
Nous sommes à la jonction sud des tracés
entre la RN7 (1930-2002) et la petite rue du commerce qui passe
par le centre bourg.
Image réactive.
Entrée ou sortie sud de St Martin d'Estreaux. Même
lieu aujourd'hui... Je sais.. c'était mieux avant. Image
réactive.
Sur la gauche, l'architecture type Art-Déco
d'un bâtiment, fermé lui aussi, attire l'attention.
Il s'agit de l'ancienne usine de vêtements pour enfants
"Anik", qui confectionnait entre-autres des blouses
pour les écoliers.
Une bâtisse qui mériterait une sauvegarde.
Photo Claude.K
La RN7 à la sortie sud de la ville, au premier plan
la fabrique de vêtement Anik, et la jonction des tracés.
700 mètres après le cimetière,
au rond point, nous rejoignons la N7 post-2002 qui termine ici
le contournement de St Martin d'Estreaux et retrouve ainsi le
tracé original.
Tracé qui fut légèrement rectifié
au début des années 40 afin d'adoucir une série
de virages aux abords de la ferme Montplaisir.
Cette portion existe toujours.
La sortie de St Martin d'Estreaux. En blanc le tracé
qui fut rectifié dès le début des années
1940.
Un petit détour par un délaissé. Photo
Claude.K
Publicité peinte millésime années 40. Photo
Claude.K. Image réactive.
Quittons notre route buissonnière pour poursuivre
le voyage en direction de la Pacaudière, notre prochaine
étape.
Nous attendent 4 km de route à travers la
campagne Roannaise, alternance régulière de courtes
lignes droites et de virages, où l'on retiendra surtout
une longue descente à 6 %.
Faite chauffer les freins !!!
Puis la route se fait voie express.
La Pacaudière est annoncée, il nous faut quitter
la N7 et prendre la sortie N° 59 pour suivre le tracé
original qui traverse la ville, ici estampillé D307.
Ne ratez pas la sortie vers La Pacaudière. Photo Claude.K
Le petit "Petit Louvre". Photo J.F Lobreau
A l'entrée du bourg, un alignement impressionnant,
que je crois être tout d'abord un rassemblement de mobil-homes,
s'étend dans un champ à gauche.
En fait c'est un garage spécialisé dans la réparation
et la vente de poids lourds, véhicules industriels et travaux
publics.
Sous nos yeux, une incroyable diversité d'engins.
Photo Claude.K
|
La Pacaudière Km 0360
http://www.la-pacaudiere.fr
La Pacaudière est une bourgade campagnarde historiquement
intéressante à plus d'un titre.
Mais je perçois déjà votre incrédulité
...
Attention, je n'ai pas dit que "c'était Versailles"
non plus, j'ai juste dit... historiquement intéressante
!
|
Un petit air de Far West.
Gringo.. désormais tu ne pourras plus venir te désaltérer
ici !! La Taverne, route de Paris.
Description routière
et géographique de l'empire Français
en 1813
|
Située
sur la Route Royale et Impériale, La Pacaudière
mérite une halte.
Halte d'ailleurs nécessaire jusqu'au XIXe siècle,
du fait que l'on y trouvait un Relais de Poste.
Les voyageurs profitaient là d'une escale cosy
et gourmande savourant la douceur des terrasses de cafés
et la bonne cuisine des auberges réputées.
Simple hameau au XVe siècle, La Pacaudière
du nom de la famille Pacaud qui y résidait, doit
sa prospérité à la Route Royale et
à tous les voyageurs non moins célèbres
qui s'y arrêtaient.
Autour de la place centrale animée, rendez-vous
des foires annuelles et autres marchés, traversée
par ce qui deviendra la future Route Nationale 7, se développèrent
commerces, "hostelleries" et administrations
royales.
Jusqu'en 1794, la route était barrée par
un guichet à péage situé dans le
centre de la ville.
Aujourd'hui, l'arrêt du voyageur est toujours bienvenu
car le bourg présente un beau patrimoine architectural,
réminiscence de cet âge d'or de la Route Royale
qui commencera à péricliter avec l'arrivée
du train et la fermeture officielle des Relais de Postes
en 1873.
Source :
https://www.la-pacaudiere.fr
|
Voila plus de dix ans que ce relais routier est à vendre.
Il n'a hélas plus jamais connu de repreneur.
En route -
Le bourg débute par la bien nommée
"Route de Paris" jalonnée de petites maisons
de ville mitoyennes aux façades parfois crasseuses et souvent
aux volets clos.
Quelques traces de commerces fermés à tout jamais,
quelques pignons peints par ailleurs.
Mais l'endroit à son charme, il est conservé dans
son jus, malgré quelques ravalements récents qui
ne dénaturent pas le lieu.
Le délabrement des publicités peintes témoignait
du déclin irrémédiable de la Route Nationale.
Le ravalement de façade est depuis passé par là,
effaçant tout.
Question animation, faudra repasser, la rue est
déserte.
En roulant, on a presque peur de déranger la quiétude
du lieu.
Passage devant la place de l'église de l'assomption, construite
en 1838 et dont l'architecture n'est pas sans rappeler celle d'un
temple antique.
La Route Nationale 7, la place de l'église, son monument
aux morts et son garage Renault.
Mais voila que la vie s'active à mesure que
l'on se rapproche de la place du Petit Louvre, ancienne place
de la bascule, au cœur même de la cité.
Nous voici en plein 16ème ! pas l'arrondissement de la
cité parisienne, le XVIe siècle.
A gauche, la maison Notre Dame, avec sa porte en
bois, son fronton sculpté et sa tourelle échauguette.
Bâtie vers le XVIe siècle, c'est une ancienne hôtellerie
réputée sur la route de Paris à Lyon, l'Hôtel
Notre Dame, qui accueillit nombre de visiteurs prestigieux au
fil des siècles.
Fronton sculpté, fenêtres à meneaux, échauguette,
nous remontons le temps. Photo Claude.K
La maison Notre Dame et sa tourelle poivrière. Années
40/50. Remarquez le panneau de direction N7.
En juillet 2021, une plaque Route Bleue est apposée sur
la façade de cette vieille institution. Photo Claude.K
La Tour échauguette du Petit Louvre.
Face à la Maison Notre-Dame, de l'autre côté
de la place, Le Petit Louvre, construction de style Gothique Renaissance
bâtie dès les premières années du XVI
siècle.
Tour à tour, rendez-vous de chasse pour le connétable
Charles III de Bourbon, Logis pour les officiers et les courriers
du Roi, hôtellerie confortable qui accueillit les rois François
1er, Henri IV, Louis XIII ou encore Louis XIV...
Le Petit Louvre devient un relais de poste important sur la Route
Royale.
La bâtisse héberge la maréchaussée
puis vers 1850 le presbytère.
Les premiers commerces semblent occuper le rez de chaussée
dès le milieu du XIXe siècle.
Epicerie, Chapelier, Tailleur, Mercerie.
Le café tabac du Petit Louvre apparaît en 1925, à
l'emplacement des anciennes écuries.
Le Petit Louvre est classé monument historique
en juillet 1932.
|
Au milieu des années 1970, il était sans doute
jugé inutile et coûteux de mettre en valeur
le patrimoine historique.
De ce fait, sur cette carte postale, ni la supérette,
ni le bar- tabac, ni le revêtement de pierres grises
ne contribuent à la mise en valeur du "Petit
Louvre".
La bâtisse est à l'époque séparée
entre plusieurs copropriétaires qui exploitent les
murs à leur guise.
Les affaires vont bon train. La route draine suffisamment
de voyageurs participant à l'économie de la
ville. Il n'y a donc pas lieu d'attirer spécifiquement
le touriste par une quelconque mise en valeur du patrimoine.
Pourtant de 1971 à 2005, pas moins de six municipalités
s'attèleront à la restauration du Petit Louvre,
rachat des commerces, refection de toiture, ravalement de
façade...
Aujourd'hui le bâtiment est rénové,
et le site mis en valeur, mais les voyageurs détournés
vers d'autres axes routiers, ne sont hélas pas toujours
au rendez-vous.
Pour plus de renseignements :
http://www.lesamisdupetitlouvre.fr |
Jour de la fête de la Route Nationale 7 et mise en valeur
du patrimoine routier. Photo Claude.K
L'entrée ouvragée du Petit Louvre. Photo Claude.K
En route -
Jusqu'en 1949, la place centrale, ou place de la
bascule, formait une large esplanade d'un seul tenant avec la
route qui la traversait.
Après la guerre, la place fut surélevée et
ceinte de balustrades.
Avant 1949, aucune séparation entre la place (en pente)
et la Route Nationale 7.
Après les travaux de 1949, une place plus restreinte surplombe
une Route Nationale mieux dessinée.
Au bout de la place : La maison Morin est la construction
la plus ancienne du Bourg.
Construite vers 1420, la maison est à l'époque située
à l'endroit le plus étroit de la route, ce qui permet
d'en contrôler le trafic routier et d'y instaurer un guichet
à péage.
La bâtisse était affectée jadis
à la Poste principale et à l'accueil des chevaux.
(Le Petit Louvre étant réservé au logis noble)
La maison hébergea également, un temps, la maréchaussée.
La Maison Morin, la plus ancienne maison du bourg. Photo
Claude.K
Image réactive
Je vous l'avais dit, La Pacaudière ce n'est
pas Versailles, mais c'est tout de même pas mal pour un
si petit pays.
Si vous souhaitez prolonger le plaisir, n'hésitez pas à
faire un crochet par la cité médiévale de
Crozet, un joli village de caractère situé à
2 km à peine d'ici.
Vraiment une bonne surprise, et puis c'est par là que passait
la toute première Route Royale avant d'être détournée
vers La Pacaudière.
A la sortie Sud du bourg, sur la gauche, un parking
situé à l'emplacement des anciennes forges.
On retrouve sur le pignon d'un mur une fresque en trompe l'œil,
du même artiste que la fresque de St Martin d'Estréaux
Sur ce cliché, vue en direction de Lapalisse, le
mur est prêt à accueillir la fresque. Image réactive.
En route
-
On quitte la bourgade par la route de Lyon
/ D307 et l'on retrouve rapidement la campagne environnante.
Sortie La Pacaudière
S'ensuivent alors quelques hameaux solitaires et déserts,
dont les noms ne figurent pas toujours sur les panneaux
indicateurs, la Croix des Rameaux , La Valette, La Ricarde...
|
|
La suite
de l'étape ....
Retour au sommaire
Textes et conception C@rl décembre 2014 - mise à
jour 2021