ETAPE 8 : de St Martin D'Estreaux (350 km) à St Symphorien de Lay (400 km).

1/ 08

[Départ] - St Martin d'Estreaux - La Pacaudière

 

Cette nouvelle étape débute à la frontière des départements de l'Allier et de la Loire.

Voici le point kmz


On observe 3 routes en parallèle : L'actuelle RN7qui évite St Martin d'Estreaux, l'ancienne RN7 aujourd'hui D307 (flèches jaunes),
et l'ancienne Route Royale en provenance de Droiturier (flèches rouges).


Nous quittons la Région Auvergne et le département de l'Allier pour entrer dans le département de la Loire (42) en Région Rhône-Alpes.

Déclassement de la Route Nationale 7 :
Par la réforme 2005, dans le département de la Loire, l'ancienne RN 7 conserve en partie son numéro de N7, ou prend l'appellation de N2007, D207, D307 et même D18 dans les traversées de certaines bourgades.

En route -

Le ville de St Martin d'Estreaux est déviée depuis 2002. Cette section de route sur simple chaussée à 2 voies est aujourd'hui intégrée au prolongement de l'A77 sous l'appellation de RN7.
De ce fait, depuis 2002, l'ancienne Route Nationale 7 est reclassée ici en D 307, appelée également ancienne Route Nationale 7.

Mais si l'on veut rester au plus près du tracé originel, on pourra emprunter la portion de l'ancienne Route Royale en provenance de Droiturier (voir étape précédente)
qui traverse le hameau de Gathelière avant d'arriver à St Martin d'Estreaux.


Au choix : tout droit l'ancienne RN7 (D307), à droite l'ancienne Route Royale. Photo Claude.K


La Route Royale vers St Martin d'Estreaux. Photo Claude.K

Aujourd'hui, quelque soit la route empruntée, aucune borne ou panneau ne délimite plus la frontière entre la région Auvergne et la région Rhône Alpes.
On trouve pourtant sur la commune de Gathelière une croix dite "Croix de Gathelière" qui marquait la frontière, avant la révolution de 1789, entre le pays du droit coutumier (droit en usage dans la moitié Nord de la France)
et celui du droit écrit (régime juridique en vigueur dans la moitié Sud du Royaume de France).

Pour faire simple, la croix marquait la frontière entre le Pays d'Oc et le Pays d'Oil.


La croix de Gathelière. Image réactive
Photos : Claude.K.


L'ancienne Route Royale débouche sur l'ancienne Route Nationale 7. Photo Claude.K

 

St Martin d'Estreaux Km 0352

Saint Martin d'Estreaux : le nom de cette ancienne paroisse provient du Latin "Sanctus Martinus de strata".

Si Sanctus Martinus fait référence à Martin le Miséricordieux, qui deviendra par la suite évêque de Tours, la strata n'est autre que la voie romaine dont on a retrouvé la trace lors de fouilles à proximité de la Nationale 7.

(Voies romaines et vieux chemins en Bourbonnais Par Lucien Fanaud).

La commune se situe à la frontière de l’Allier, à mi-chemin entre Roanne et Vichy. Son histoire récente reste marquée par la Route Nationale 7, jusqu’à l’arrivée de la déviation en 2002.

Mais ne faites pas l'erreur de prononcer Estréaux. Le patronyme est bien Estreaux (Estro).

L’accent est apparu sur le ‘’e’’ on ne sait trop comment, nous dit la mairie, et
« Nous avons pris la décision de ne plus le faire figurer sur les panneaux du bourg »

Vous voila prévenus !

Sources et extraits : https://st-martin-destreaux.fr

En route -

"A votre service depuis plus de 40 ans" disait la publicité des établissements Gouin, dont la devanture inchangée prouve l'ancienneté de la concession.


André Gouin pilote moto : Champion de France 250 en 1975 – Pilote de Grand Prix 250 de 1980 à 1982.
André Gouin monte sur la troisième marche du podium lors du championnat d’Europe 250 en 1982
et devient champion d’Europe de l'International Classic Grand Prix 250 en 2009.

Quelques mètres plus loin, une ex station service ESSO.
Hélas fermée définitivement en 2019.
Il est de nos jours de plus en plus rare de rencontrer ce genre de petite station service en ville et qui plus est toujours en activité.


Fidèle au poste durant des décennies, aujourd'hui fermée définitivement. Image réactive.
Vue en direction de Lapalisse.

Sur le côté de la station, une petite surprise, plutôt une demi surprise bien conservée.


Demi mur peint Texaco.
Le logo Texaco semble être celui des années 1913 qui ne sera modifié qu'en 1963.

La marque Texaco, n'était pas la plus distribuée en France.
En 1934, la Société des raffineries de pétrole de la Gironde devient concessionnaire de la marque Texaco en France.
On peut dès lors supposer que dans les années qui suivent, les premières et rares stations services Texaco apparaissent sur le bord de nos routes.

En 1967, l'Union Générale de Distribution (UGD) propriétaire, entre autres, des marques Texaco et Caltex pour la distribution de ses carburants sur le territoire français, transforme tous ses points de vente sous l'unique marque ELF.
Mais en 1967, notre petite station service ne faisait déjà plus partie du groupe Texaco, puisqu'elle semble avoir adopté la marque Esso.
Peut-être ne s'agissait-il que d'une publicité peinte pour les huiles Texaco... en vente à la station-service.

En route -

On poursuit. Vous ne devriez pas être trop embêtés par la circulation.
La rue principale est aujourd'hui jalonnée de commerces ayant pour la plupart baissé définitivement le rideau.

Pour s'en rendre compte il suffit de comparer l'instant présent avec quelques vues anciennes.


Une caisse d'épargne, deux hôtels-restaurants face à face : l'hôtel du Nord et l'hôtel du Sud, une station-service (encore Esso),
un grand café sous la marquise, l'hôtel de l’Étoile Blanche dans le virage et la pharmacie.
Un concentré de commerces sur quelques mètres à peine.
Même lieu aujourd'hui où il ne reste qu'un restaurant et la pharmacie. Image réactive.


A la croisée des routes pourrait-on dire. A gauche, le premier contournement de la Route Nationale 7, indiqué par la plaque Michelin.
Tout droit, le tracé originel.

Attention, au bout de la rue ne passez pas sous l'arcade !
Nous arrivons à la bifurcation du centre bourg, reconnaissable à sa superbe fresque murale en trompe l'œil et celle-ci mérite que l'on s'y intéresse un instant.

"Située le long de la Nationale 7, dans le nord de la Loire, cette fresque joue la carte du trompe-l'œil architectural,
pour créer une ouverture sur un paysage inspiré des peintures impressionnistes du XIXe."
http://www.pascal-camacho.com


Un après / avant du mur peint, à l'emplacement de l'ancien hôtel de l’Étoile Blanche. Image réactive
Photo fresque Claude.K

Nous sommes ici à la jonction en "Y" de deux tracés de la Route Nationale 7.
Le plus récent, conçu au début des années 1930 pour désengorger le cœur de ville, emprunte la courbe et passe sur la gauche de la fresque.
Il est donc normal de retrouver à la jonction des deux itinéraires, deux plaques indicatrices chacune contemporaines de son époque respective.


Plaque de cocher et plaque Michelin. Photo Claude.K

L'emplacement de ces plaques pourrait faire preuve d'un certain anachronisme, dans la mesure où la route des diligences, indiquée par la plaque de cocher, passait par le centre du bourg au XVIIIe et XIXe siècle
alors que la déviation percée au cours des années 1930 évitait justement le centre ville.
Mais nous sommes là sur un secteur qui était commun aux deux routes.


Cadastre de l'année 1807. La route des diligences passe par la rue du Commerce et la place de l'église. Image réactive
En rouge la déviation des années 30.

En route -

Procédons par ordre chronologique.
A droite de la fresque, c'est l'antique tracé qui serpente par les ruelles et passe devant l'église. Empruntons le.
Nous sommes "Rue du Commerce" où l'on retrouve des boutiques peu nombreuses, certes, mais strictement nécessaires au maintien de la vie sociale de la commune.


La rue du commerce vue en direction de Lapalisse. Image réactive.

Le vieux tracé se poursuivait sur la gauche par la rue du commerce (sens interdit aujourd'hui), pour arriver sur la place de l'église St Martin.
Là, trône un étonnant petit monument aux morts, "La curiosité" de Saint Martin d'Estreaux.


Le monument recto/verso

La place du village, son église, son café et son monument au mort. Inscrit à l'inventaire des monuments historiques depuis 1989, ce monument se veut-être " Un farouche réquisitoire contre la guerre ".

L'histoire du monument débute par une délibération du conseil municipal en date du 8 décembre 1918.

Pierre Monot, agriculteur, maire et conseiller général radical-socialiste, veut pour son monument aux morts de la guerre 14-18 : « quelque chose de bien qui ait son originalité locale, sinon il préférerait ne rien faire du tout ».
Le monument est érigé en 1922 sur la place de l'église. Il comporte trois panneaux et une colonne.
La façade du monument liste les 64 noms des morts et chose assez rare, en représente leurs photos accompagnée de l'explication de ce singulier culte iconolâtre :
"La municipalité a voulu par la photographie, laisser aux générations futures un souvenir vivant des soldats de sa commune, morts pour la France, espérant que dans l'avenir,
elles s'efforceront par tous moyens, d'éviter le retour de pareille calamité.

Le maire : Pierre Monot


Le triptyque du monument. Œuvre du sculpteur Picaud de Roanne

Le verso du monument se veut quant à lui résolument pacifiste. Sur trois panneaux, des textes gravés invitent à la réflexion sur l'horreur de la guerre et font l'apologie de la paix.
"Maudite soit la guerre et ses auteurs", "des innocents au poteau d'exécution "...

Le monument ne fut officiellement inauguré qu'en 1947 lors de l' inscription des victimes de la guerre de 39-45.
Les textes pacifistes rédigés par le maire assisté du directeur de l'école, M. Hugenneng, firent polémiques, et le monument fut vandalisé à deux reprises en 1930 et en 1932.
On y trouvera également gravés, quelques Morts pour la France, lors de conflits militaires plus récents.
Chaque 11 novembre, des militants pacifistes se réunissent devant ce monument aux morts.

Source et extrait :

http://prisons-cherche-midi-mauzac.com/actualites/maudite-soit-la-guerre-et-ses-auteurs-15061

Quelques liens pour en savoir plus :

http://moulindelangladure.typepad.fr/monumentsauxmortspacif/2007/12/saint-martin-de.html

http://www.st-martin-destreaux.fr/Le-monument-aux-Morts

En route –

Arrivés sur la place, avant de poursuivre par la seconde partie de la rue du commerce, on passait inévitablement devant le café de l'Union, et son voisin le Relais de Poste : l'Hôtel du Lion d'Or, dont on aperçoit ici, la cour arrière.
Ce n'est pas la première fois (et pas la dernière non plus), depuis notre départ de Paris, que nous rencontrons un établissement à l'enseigne du "Lion d'Or" .
Il s'agit en fait d'un petit calembour taquin utilisé par les aubergistes pour signaler aux voyageurs, surtout aux plus illettrés, qu'ici ils trouveraient un lit pour dormir : "Au lit, On dort !".


A l'angle de la Place de l'église et de la rue du commerce, le Café de l' Union et les grilles de l' Hôtel du Lion d'Or, Relais de Poste.
Dans la cour on aperçoit les écuries et des attelages hippomobiles. Image réactive.
Même point de vue aujourd'hui. Photo Claude.K


Les grilles de la cour de l'Hôtel du Lion d'Or. Photo Claude.K

Rendez-vous Nationale 7 : St Martin d'Estreaux. Relais de Poste "Au lion d'Or", le 20 décembre 1832.

Aux premières lueurs du jour, en cette froide journée de décembre 1832, un étrange équipage se présente devant les grilles du Relais de Poste, l'Hôtel du Lion d'Or à St Martin d'Estreaux.
Jugez un peu !

Un convoi comme on en a encore jamais vu en cette contrée.
En tête, une voiture attelée transportant les voyageurs les plus importants, suivi de quelques chariots chargés de matériels hétéroclites et en queue de cortège du personnels à pied accompagnant.... un éléphant.

Il ne s'agit pas d'un cirque, mais plutôt d'un montreur d'animaux, propriétaire de l'animal, qui voyage de villes en villes avec cet éléphant aussi imposant qu'effrayant, le clou du spectacle.
En général la troupe circule de nuit pour garder toute la surprise, gagne pain nécessaire à l'équipe de bateleurs.

Après une virée qui mena la petite troupe à Bordeaux, la prochaine étape qui s'annonçait était Lyon.
Voila donc les saltimbanques en provenance de Lapalisse, arrivés à St Martin d'Estreaux au petit matin, occupant une bonne partie du Relais de Poste, seule auberge disposant de locaux assez vastes pour accueillir l'éléphant le matériel et toute la troupe.

Le convoi demeura au Lion d'Or jusqu'au 27 décembre, attendant une météo sans doute plus favorable pour poursuivre sa route.

Un éléphant ça trompe ...

Le 27 décembre, au petit matin, alors que la troupe se prépare à reprendre la route pour Lyon, le drame survient.
Pour une raison qui nous est inconnue, l'éléphant dans un accès de colère tue son cornac.
Le procès-verbal rapporte une "suite de mauvais traitements perpétrés par l'éléphant à l'égard de son soigneur, ayant entraîné la mort de ce dernier". Pour le moins étonnant !

Aujourd'hui, avec un peu de recul, il est facile de soupçonner l'inverse : les mauvais traitements infligés par le cornac auraient déclenché la colère de l'animal qui n'en était apparemment pas à son premier forfait, puisque deux personnes seraient mortes lors de la précédente exhibition à Bordeaux.

Le soigneur, Joseph Albertarie, âgé de 25 ans était d'origine italienne, nous apprend le rapport de décès.
La déclaration de décès établie en mairie de St Martin, le convoi repris la direction de Lapalisse, la dépouille de la victime transportée sur le dos de l'éléphant.
Joseph Albertarie y fut inhumé sans doute anonymement, car aucun registre paroissial ne mentionne ni l'endroit, ni le fait.

L'étrangeté de ce fait divers fut oublié de tous, même de la mémoire orale de nos anciens.

Sources :

- Alain Bouchery historien du cirque. via un article du blog de Chevaucheur Royal
- Consultation personnelle du Registre de décès, années 1832, St Martin d'Estréaux des archives départementales de la Loire.

En route -

Le tracé de la Nationale 7 se poursuit par la seconde partie de la rue du commerce.
Ici aussi, la rue n'a de commerçante que son nom.
Les boutiques ont toutes disparu, et c'est une ruelle déserte qui serpente, jusqu'à rejoindre 200 mètres plus loin la déviation d'avant guerre/ N2007.


Dans la rue du commerce, l'entrée principale de l'Hôtel du Lion d'OR, belle bâtisse du XVIe siècle, ancien Relais de Poste. Photos Claude.K.
Image réactive.


La rue du Commerce bien loin du trafic routier d'antan. Photo Claude.K.

Avant de pousser plus en avant, empruntons le parcours de la déviation des années 30.
Retour devant la fresque et partons maintenant sur la gauche.


Passage devant l'ancien garage Renault, aujourd'hui fermé. Image réactive.


La déviation par le faubourg, ici vue en provenance de Roanne. Image réactive.

Très rapidement, on retrouve la jonction Sud avec la rue du commerce, qui marque ici la fin du contournement du centre bourg post 1930.
Nous poursuivons par l'itinéraire original.


Nous sommes à la jonction sud des tracés entre la RN7 (1930-2002) et la petite rue du commerce qui passe par le centre bourg.
Image réactive.


Entrée ou sortie sud de St Martin d'Estreaux. Même lieu aujourd'hui... Je sais.. c'était mieux avant. Image réactive.

Sur la gauche, l'architecture type Art-Déco d'un bâtiment, fermé lui aussi, attire l'attention.
Il s'agit de l'ancienne usine de vêtements pour enfants "Anik", qui confectionnait entre-autres des blouses pour les écoliers.


Une bâtisse qui mériterait une sauvegarde.


Photo Claude.K


La RN7 à la sortie sud de la ville, au premier plan la fabrique de vêtement Anik, et la jonction des tracés.

700 mètres après le cimetière, au rond point, nous rejoignons la N7 post-2002 qui termine ici le contournement de St Martin d'Estreaux et retrouve ainsi le tracé original.
Tracé qui fut légèrement rectifié au début des années 40 afin d'adoucir une série de virages aux abords de la ferme Montplaisir.
Cette portion existe toujours.


La sortie de St Martin d'Estreaux. En blanc le tracé qui fut rectifié dès le début des années 1940.


Un petit détour par un délaissé. Photo Claude.K


Publicité peinte millésime années 40. Photo Claude.K. Image réactive.

Quittons notre route buissonnière pour poursuivre le voyage en direction de la Pacaudière, notre prochaine étape.

Nous attendent 4 km de route à travers la campagne Roannaise, alternance régulière de courtes lignes droites et de virages, où l'on retiendra surtout une longue descente à 6 %.


Faite chauffer les freins !!!

Puis la route se fait voie express.
La Pacaudière est annoncée, il nous faut quitter la N7 et prendre la sortie N° 59 pour suivre le tracé original qui traverse la ville, ici estampillé D307.


Ne ratez pas la sortie vers La Pacaudière. Photo Claude.K


Le petit "Petit Louvre". Photo J.F Lobreau

A l'entrée du bourg, un alignement impressionnant, que je crois être tout d'abord un rassemblement de mobil-homes, s'étend dans un champ à gauche.
En fait c'est un garage spécialisé dans la réparation et la vente de poids lourds, véhicules industriels et travaux publics.
Sous nos yeux, une incroyable diversité d'engins.


Photo Claude.K

La Pacaudière Km 0360

http://www.la-pacaudiere.fr

La Pacaudière est une bourgade campagnarde historiquement intéressante à plus d'un titre.

Mais je perçois déjà votre incrédulité ...

Attention, je n'ai pas dit que "c'était Versailles" non plus, j'ai juste dit... historiquement intéressante !


Un petit air de Far West.
Gringo.. désormais tu ne pourras plus venir te désaltérer ici !! La Taverne, route de Paris.

Description routière et géographique de l'empire Français
en 1813

Située sur la Route Royale et Impériale, La Pacaudière mérite une halte.

Halte d'ailleurs nécessaire jusqu'au XIXe siècle, du fait que l'on y trouvait un Relais de Poste.
Les voyageurs profitaient là d'une escale cosy et gourmande savourant la douceur des terrasses de cafés et la bonne cuisine des auberges réputées.

Simple hameau au XVe siècle, La Pacaudière du nom de la famille Pacaud qui y résidait, doit sa prospérité à la Route Royale et à tous les voyageurs non moins célèbres qui s'y arrêtaient.
Autour de la place centrale animée, rendez-vous des foires annuelles et autres marchés, traversée par ce qui deviendra la future Route Nationale 7, se développèrent commerces, "hostelleries" et administrations royales.

Jusqu'en 1794, la route était barrée par un guichet à péage situé dans le centre de la ville.

Aujourd'hui, l'arrêt du voyageur est toujours bienvenu car le bourg présente un beau patrimoine architectural, réminiscence de cet âge d'or de la Route Royale qui commencera à péricliter avec l'arrivée du train et la fermeture officielle des Relais de Postes en 1873.

Source :

https://www.la-pacaudiere.fr


Voila plus de dix ans que ce relais routier est à vendre. Il n'a hélas plus jamais connu de repreneur.

En route -

Le bourg débute par la bien nommée "Route de Paris" jalonnée de petites maisons de ville mitoyennes aux façades parfois crasseuses et souvent aux volets clos.
Quelques traces de commerces fermés à tout jamais, quelques pignons peints par ailleurs.
Mais l'endroit à son charme, il est conservé dans son jus, malgré quelques ravalements récents qui ne dénaturent pas le lieu.

Le délabrement des publicités peintes témoignait du déclin irrémédiable de la Route Nationale.
Le ravalement de façade est depuis passé par là, effaçant tout.

Question animation, faudra repasser, la rue est déserte.
En roulant, on a presque peur de déranger la quiétude du lieu.
Passage devant la place de l'église de l'assomption, construite en 1838 et dont l'architecture n'est pas sans rappeler celle d'un temple antique.


La Route Nationale 7, la place de l'église, son monument aux morts et son garage Renault.

Mais voila que la vie s'active à mesure que l'on se rapproche de la place du Petit Louvre, ancienne place de la bascule, au cœur même de la cité.
Nous voici en plein 16ème ! pas l'arrondissement de la cité parisienne, le XVIe siècle.

A gauche, la maison Notre Dame, avec sa porte en bois, son fronton sculpté et sa tourelle échauguette.
Bâtie vers le XVIe siècle, c'est une ancienne hôtellerie réputée sur la route de Paris à Lyon, l'Hôtel Notre Dame, qui accueillit nombre de visiteurs prestigieux au fil des siècles.


Fronton sculpté, fenêtres à meneaux, échauguette, nous remontons le temps. Photo Claude.K


La maison Notre Dame et sa tourelle poivrière. Années 40/50. Remarquez le panneau de direction N7.


En juillet 2021, une plaque Route Bleue est apposée sur la façade de cette vieille institution. Photo Claude.K


La Tour échauguette du Petit Louvre.

Face à la Maison Notre-Dame, de l'autre côté de la place, Le Petit Louvre, construction de style Gothique Renaissance bâtie dès les premières années du XVI siècle.
Tour à tour, rendez-vous de chasse pour le connétable Charles III de Bourbon, Logis pour les officiers et les courriers du Roi, hôtellerie confortable qui accueillit les rois François 1er, Henri IV, Louis XIII ou encore Louis XIV...
Le Petit Louvre devient un relais de poste important sur la Route Royale.
La bâtisse héberge la maréchaussée puis vers 1850 le presbytère.
Les premiers commerces semblent occuper le rez de chaussée dès le milieu du XIXe siècle.
Epicerie, Chapelier, Tailleur, Mercerie.
Le café tabac du Petit Louvre apparaît en 1925, à l'emplacement des anciennes écuries.

Le Petit Louvre est classé monument historique en juillet 1932.

Au milieu des années 1970, il était sans doute jugé inutile et coûteux de mettre en valeur le patrimoine historique.

De ce fait, sur cette carte postale, ni la supérette, ni le bar- tabac, ni le revêtement de pierres grises ne contribuent à la mise en valeur du "Petit Louvre".

La bâtisse est à l'époque séparée entre plusieurs copropriétaires qui exploitent les murs à leur guise.

Les affaires vont bon train. La route draine suffisamment de voyageurs participant à l'économie de la ville. Il n'y a donc pas lieu d'attirer spécifiquement le touriste par une quelconque mise en valeur du patrimoine.

Pourtant de 1971 à 2005, pas moins de six municipalités s'attèleront à la restauration du Petit Louvre, rachat des commerces, refection de toiture, ravalement de façade...

Aujourd'hui le bâtiment est rénové, et le site mis en valeur, mais les voyageurs détournés vers d'autres axes routiers, ne sont hélas pas toujours au rendez-vous.

 

Pour plus de renseignements :

http://www.lesamisdupetitlouvre.fr


Jour de la fête de la Route Nationale 7 et mise en valeur du patrimoine routier. Photo Claude.K


L'entrée ouvragée du Petit Louvre. Photo Claude.K

En route -

Jusqu'en 1949, la place centrale, ou place de la bascule, formait une large esplanade d'un seul tenant avec la route qui la traversait.
Après la guerre, la place fut surélevée et ceinte de balustrades.


Avant 1949, aucune séparation entre la place (en pente) et la Route Nationale 7.


Après les travaux de 1949, une place plus restreinte surplombe une Route Nationale mieux dessinée.

Au bout de la place : La maison Morin est la construction la plus ancienne du Bourg.
Construite vers 1420, la maison est à l'époque située à l'endroit le plus étroit de la route, ce qui permet d'en contrôler le trafic routier et d'y instaurer un guichet à péage.

La bâtisse était affectée jadis à la Poste principale et à l'accueil des chevaux. (Le Petit Louvre étant réservé au logis noble)
La maison hébergea également, un temps, la maréchaussée.


La Maison Morin, la plus ancienne maison du bourg. Photo Claude.K
Image réactive

Je vous l'avais dit, La Pacaudière ce n'est pas Versailles, mais c'est tout de même pas mal pour un si petit pays.
Si vous souhaitez prolonger le plaisir, n'hésitez pas à faire un crochet par la cité médiévale de Crozet, un joli village de caractère situé à 2 km à peine d'ici.
Vraiment une bonne surprise, et puis c'est par là que passait la toute première Route Royale avant d'être détournée vers La Pacaudière.

A la sortie Sud du bourg, sur la gauche, un parking situé à l'emplacement des anciennes forges.
On retrouve sur le pignon d'un mur une fresque en trompe l'œil, du même artiste que la fresque de St Martin d'Estréaux


Sur ce cliché, vue en direction de Lapalisse, le mur est prêt à accueillir la fresque. Image réactive.

En route -

On quitte la bourgade par la route de Lyon / D307 et l'on retrouve rapidement la campagne environnante.


Sortie La Pacaudière

 


S'ensuivent alors quelques hameaux solitaires et déserts, dont les noms ne figurent pas toujours sur les panneaux indicateurs, la Croix des Rameaux , La Valette, La Ricarde...

 

La suite de l'étape ....


Retour au sommaire

Textes et conception C@rl décembre 2014 - mise à jour 2021