ETAPE 9 : de St Symphorien de Lay à Montcourant de 0400 à 0454 km

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← Bully - L'Arbresle - Lentilly - La Tour de Salvagny - Montcourant. [fin de l'étape]

De Tarare à Pontcharra, vous l'aurez sans doute remarqué, de nombreuses croix jalonnent la route.
Certaines sont anciennes, érigées au XVIIe siècles, d'autres plus récentes commémorent les combats héroïques de 1940.

Ne nous égarons pas, et suivons la direction Lyon, Bully, l'Arbresle par la N7.
La route franchit L'A89, le paysage est vallonné, nous sommes dans les Monts du Beaujolais.


Byrrh, le vin d'apéritif.

Bully Km 0435

http://www.bully.fr

Bully est un village pittoresque du Beaujolais des "Pierres Dorées".
Dominant la vallée de la Turdine, le clocher de l'église (1861) et le donjon du château du XVe siècle invitent le passant à pénétrer dans le bourg pour y découvrir de nombreuses constructions en pierre de Glay.

Extrait de la tablette Randoland.


Clichés aériens noir et blanc de 1954 et le passage de la route nationale (flèches jaunes) . Image réactive.
Cliché couleur actuel. A partir de 1955, le bourg sera dévié par une route diagonale. ( Flèches blanches)

La commune de Bully sur l'Arbresle est connue depuis l'époque Gallo-Romaine.
Des médailles et monnaies Romaines retrouvées dans le fond de bassin d'antiques stations thermales, attestent de la connaissance de sources d'eaux en cette période de domination Romaine.
Un recensement en 1880 dénombrera pas moins de 53 sources d'eaux minérales aux diverses propriétés.

On attribue au bouillonnement de ces sources l'origine du nom latin Bulliacus qui est donné à cette localité dans toutes les chartes du Moyen-Âge.
Bulliacus deviendra plus tard Bully.

Aux temps des invasions barbares, les stations thermales seront abandonnées, oubliées de tous, pour toujours.


La déviation de Bully, actuelle N 7.


Si les eaux de Bully cessèrent d'être fréquentées pendant la longue période qui s'étend du commencement du IVe siècle jusqu'à nos jours, une œuvre essentiellement Romaine continua de subsister sur le territoire de cette localité.
Il s'agit de la voie antique de Lyon à Roanne, à laquelle les plus anciens documents du Moyen-Âge donnent le nom de Via Francisca, la voie Française.
L'existence de cette route est attestée au Moyen-Âge à Bully et dans diverses localités alentours.

Sources et extraits de la Notice Historique et Archéologique par A Vachez imprimerie générale de Lyon 1884.

Dans l'antiquité la Via Francisca empruntait donc l'antique voie Romaine, actuel "chemin pavé", qui arrivait au cœur du village fortifié de Bully. (Chemin pavé, rue de la Poterne).
La route subira plusieurs déviations au fil des siècles.
Les cartes indiquent qu'au XVIIIe siècle, elle ne passe déjà plus par le centre, mais par la montée de Laval, actuelle rue de France, un peu plus à l'ouest, hors les murs et fossés.
Jusqu'au milieu des années 1950, ce sera le tracé officiel de la nationale 7.
En 1955, un nouveau contournement voit le jour, sur à peine 500 mètres, il évite définitivement le bourg.


Atlas de Trudaine XVIIIe siècle. Une première déviation du centre ville,
par la rue d'Aquitaine et la rue de France.


L'entrée de Bully, perspective sur la rue d'Aquitaine, ancien tracé de la route nationale 7.
A droite le contournement de 1955. Photo Claude.K

La déviation ne présentant pas vraiment d'intérêt, bifurquons plutôt sur la gauche par l'ancien tracé de la route nationale 7, et entrons dans Bully.

On remonte la petite rue d'Aquitaine où l'on peut encore admirer quelques belles maisons de pierres dorées spécifiques à la région.

http://www.carrieres-de-glay.fr/


Si on reconnaît d'emblée la pub Picon, celle pour le Cognac ADET est plus difficile à déchiffrer.
Cela dit, permettez moi de douter du mélange Picon Cognac !


Pierres dorées et plaque de cocher. Photo générale Claude K. Photo gros plan J.F Lobreau. Montage-Trucage Carl.
Remarquez comme à Bully on aime à faire passer les fils téléphoniques sur les plaques indicatrices.


La rue d'Aquitaine et la Place du Trève. Avant / après. Image réactive

Remontons la rue d'Aquitaine jusqu'au carrefour avec La rue de France, qui part sur la droite, à angle droit.
Au coin une agréable surprise, côté gauche quelques plaques Michelin nous rappellent le passage de l'ancienne RN7, sur la droite une vierge à l'enfant.

Collection de plaque Michelin à gauche et vierge à l'enfant sur la droite. Photo Claude.K

Comme pour la plaque de cocher aperçue précédemment, ces plaques Michelin sont hélas esthétiquement dévalorisées par le passage systématique de câbles téléphoniques ...
A croire que c'est une volonté de la Mairie ?


Peut-être sort-il encore de l'eau minérale de cette pompe. Photo Claude.K


Camion Berliet avec remorque s'engouffrant dans la rue de France et s'apprêtant à descendre la "Montée de Laval".
Cette photo illustre bien la nécessité de faire passer le trafic routier hors du centre ville.
Remarquez la borne d'angle et la plaque Michelin. Toutes deux ont disparu aujourd'hui. Photo ???

Tournons à droite et empruntons la Rue de France, autrefois appelée la montée de LAVAL... sauf que là on descend...


Autrefois La Montée de Laval, aujourd'hui la Rue de France, vu d'en bas. Image réactive.


On retrouve rapidement l'actuelle N7 en direction de Lyon.
A la jonction des deux tracés une ancienne station-service, transformée en boulangerie.


A la jonction des deux tracés, une station Mobil. Image réactive.

En route -

La route de Lyon amorce une descente de 5 km à travers les Monts du Beaujolais pour rejoindre tranquillement la ville de l'Arbresle.


Hotchkiss et Dubonnet, dans la descente vers L'Arbresle. Photo Claude.K


Dubonnet Quinquina ou Hotchkiss. Image réactive. Photo Claude.K


Votre attention à négocier les courbes de la route pourrait vous faire manquer le petit cul de sac sur la gauche.

Sur la gauche, voici le "Chemin Pavé", c'est par ici que passait la Via Francisca pour rejoindre Bully, l'ancêtre de notre route nationale 7.


Depuis l’Antiquité, les sols riches en carbonate de calcium des environs de l'Arbresle, sont exploités pour la fabrication de la chaux utilisée dans la construction ou pour l'agriculture.

A la fin du XIXe siècle, l'arrivée du train, et la concurrence de la Chaux de Bourgogne, moins chère et de meilleure qualité, précipitera la fermeture des fours à chaux de la région.
En 1936 on ne recense plus que quatre fours à Chaux dans tout le département du Rhône.
L'un de ces quatre, le Four Gaillard est la dernière fabrique de chaux à l'Arbresle.

Source : Les Amis du Vieil Arbresle.


La fabrique Gaillard, derniers des fours à chaux de l'Arbresle. Photo Claude.K


Café Gaillard et Jeux de boules. Photo Claude.K


Photo Claude.K

L'Arbresle Km 0440

http://www.mairie-larbresle.fr

Dès l'époque néolithique, le site de L'Arbresle est occupé par l'homme.
Cette occupation humaine plusieurs fois millénaire, l'Arbresle la doit à son emplacement privilégié.
Située au confluent de la Brévenne et de la Turdine, à la jonction des monts du Lyonnais et du Beaujolais, au carrefour de deux routes importantes, la route du Bourbonnais (RN 7) et la route d'Aquitaine (ex RN89), la petite ville de L'Arbresle propose dès le Haut Moyen-Âge, une halte bienvenue sur le Grand Chemin Français qui est l'itinéraire le plus court et le plus fréquenté reliant Paris à Lyon.

Pendant des siècles, marchands, soldats, pèlerins, voyageurs illustres ou anonymes s'arrêteront pour boire, manger et dormir dans les nombreuses auberges et hostelleries que propose la ville.

Essentiellement localité agricole, sa proximité avec la ville de Lyon, attire les bourgeois et les nobles Lyonnais qui y font bâtir au XVIème siècle, des maisons dans le style de l'époque Renaissance.
A partir du XIXe siècle l'essor industriel de la capitale des Gaules bénéficiera à L'Arbresle qui se spécialise dans l'industrie textile.

L'Arbresle viendrait du terme "arbre" et du suffixe féminin "elle" signifiant le petit arbre. Toponymie générale de la France

En route :

La traversée de la ville est simple : on entre tout d'abord par la "Rue de Paris", qui a conservé ses alignements de maisons aux façades colorées typiques de la région, faisant vaguement penser aux rues d'une ville italienne, le folklore en moins.


La rue de Paris avant / aujourd'hui. Image réactive.


Ce n'est certes pas un mur peint, mais ce panneau 4 x 3 possède le style désuet des réclames que l'on trouvaient dans les catalogues des années 1950.
La boutique de prêt à porter existe toujours aujourd'hui.


Enseigne Rue de Paris. Notez le n° de téléphone à 2 chiffres, la remise et les écuries pour les équipages attelés.


Aujourd'hui comme hier quartier de la porte du Beaujolais. Image réactive.
Les chasseurs se sont toujours donnés rendez-vous au café du Pont, mais le café des sports même s'il a changé de nom, existe lui aussi toujours.


Photo Claude.K

A hauteur du carrefour avec la rue Charles de Gaulle qui part sur la droite, la rue de Paris traverse le quartier de la "Porte du Beaujolais", dont le qualificatif nous rappelle que l'Arbresle est une commune viticole du vignoble du Beaujolais .
Pour l'instant, poursuivons tout droit.

Sur cette seconde partie, la Rue de Paris devient une sorte de passerelle longeant la Turdine, surplombant d'anciens quartiers et de laquelle on a une jolie vue sur l'église et sur l'ancien château médiéval .
Ce tronçon de route N7 a été créé tardivement au début des années 1980, afin de se détourner du tracé original qui traversait alors les étroites rues du centre ville.


Vue du château de L'Arbrele vers 1850.


De la passerelle Sapéon, on a un bon aperçu de la route nationale construite en encorbellement le long de la Turdine. Photo Claude.K

On quitte L'Arbresle au rond-point où l'on croise la D89, la route d'Aquitaine reliant Lyon à Bordeaux.


Sur le cliché de 1954, la RN7 arrive de la Rue de Paris (à gauche) tourne sur la droite à la porte du Beaujolais, puis emprunte l'étroite rue Charles de Gaulle
qui serpente dans le centre ville, puis quitte L'Arbresle en direction de Lyon (en haut à droite).

Image réactive.

Depuis 1980, la route contourne le centre ville. Au Carrefour de la porte du Beaujolais, la Rue de Paris poursuit désormais tout droit
et rejoint directement la direction de Lyon en évitant la rue Charles de Gaulle.

Ne quittons pas L'Arbresle sans avoir fait notre voyage nostalgique et historique par le tracé d'avant les années 1980.

Il y eu bien jadis, au temps du grand Chemin de Paris à Lyon, un tracé encore plus ancien, mais les inondations de septembre 1715 détruisirent en totalité le pont et les quartiers que la voie traversait.
Au XVIIIème siècle, une nouvelle rue dite "Centrale" fut construite, traçant ainsi pour plusieurs siècles l'itinéraire de la N7 et ce jusqu'aux années 1980.

Revenons donc à la porte du Beaujolais, et empruntons l'étroite rue Charles de Gaulle qui n'est autre que l'ancienne rue Centrale mise en service au XVIIIe siècle,


Les deux plaques de rues cohabitent. Photo Claude.K

On entre dans la Rue Charles de Gaulle par le pont sur la Turdine.
Ce pont relativement récent a été reconstruit lors de l'aménagement de la déviation de la nationale 7 en 1980.
Mais de quand datait l'ancien pont ?

Remontons quelques siècles en arrière.

Les premiers documents attestant d'un pont, datent du XVIe siècle.

En 1668, la description de l’état du Grand Chemin Royal de Paris à Lyon mentionne :

"ledit pont de la rivière Turdine est composé d’une arcade, son pavé en bon état, ses parapets par les deux faces dégradés sur dix toises de longueur".

Le 15 septembre 1715, une inondation restée célèbre sous le nom de "Déluge de Tarare", anéantit une partie de la ville de l'Arbresle.
Les eaux enflées de la Brévenne et de la Turdine, dévastent des quartiers entiers. La ville basse se retrouve entièrement submergée.
Des habitants surpris par la montée des eaux périssent noyés.
Les flots emportent tout sur leur passage, murs, maisons et animaux.
Le Pont sur la Turdine, sur lequel passe le Grand Chemin de Paris à Lyon, continuellement heurté par les débris que charrie la rivière finit par s'écrouler.
C'est à l'époque l'unique pont permettant de franchir La Turdine.

Sur ce pont, une borne Royale, installée sous le règne de Louis XIV, servait de panneau indicateur.
La borne conservée est encore visible aujourd'hui.
Elle témoigne de l’importance du trafic qui traversait alors la ville.

http://www.amis-arbresle.com/index.php

La borne était surmontée d'une croix dont il ne reste que le socle de pierre.


(Vue côté gauche) GRAND CH 


A PARIS


 EMAIN DE PARIS (Vue de face).


A LYON

Le plus ancien panneau indicateur de notre route nationale. Photos Claude.K
Ce n'est pas une borne indiquant une distance, mais bien un panneau indiquant les directions à suivre.

Aucun pont en dur ne semble avoir été reconstruit à l'emplacement du pont emporté par la crue de 1715.
Certains documents font juste état d'une passerelle en bois, remplacée par une passerelle métallique en 1870.


Le nouveau pont sur la Turdine.

Vers 1740, un nouveau pont en dur est finalement reconstruit une centaine de mètres plus en amont, à l'emplacement du pont actuel, modifiant radicalement l'itinéraire du Grand Chemin de Paris à Lyon, qui passe désormais par une nouvelle rue construite sur l'emplacement du mur d'enceinte, la rue Centrale, actuelle rue Charles de Gaulle.


La nationale 7, rue Centrale, au niveau de la place de la mairie vers les années 1950. Image réactive

La rue Charles de Gaulle, aujourd'hui en sens unique traverse un quartier commerçant, le cœur de ville qui a conservé un petit air de cité médiévale, avec ses places et ses rues tortueuses.
Notre rue Centrale, dans sa première partie est de forme circulaire.
En fait, elle suit le tracé des anciennes fortifications des faubourgs de la ville.

C'est au XIe siècle que l'Abbé Dalmace transforme la ville en place forte.
Le château construit au sommet du rocher était protégé d'une triple enceinte, alors que les faubourgs de la ville étaient clos d'un mur d'enceinte percées de portes.

Selon la légende, au XVIIIe siècle, les portes par lesquelles passait la Route Royale, furent détruites pour permettre le passage de la litière du Cardinal Richelieu alors mourant.

Source : plaquette ville de l'Arbresle.


La rue Centrale / Charles de Gaulle dans sa seconde moitié.
Point de jonction des nationales 7 et 89. Image réactive.

Au carrefour suivant, notre route nationale 7 rencontre l'ancienne route nationale 89 reliant Lyon à Bordeaux.
D'ici à Lyon, les deux routes vont donc faire tronc commun.

Attaquons maintenant la seconde partie de la rue Centrale qui absorbe ici les deux itinéraires (Paris-Lyon /Bordeaux-Lyon) et amorce une légère descente.

Pour retrouver les traces du passé, le mieux est de relever la tête.


Peut-être le siège du journal ?

Au numéro 15 de la rue, une plaque nous rappelle la naissance de Barthélemy Thimonnier (1793-1857), l'inventeur de la machine à coudre.

Barthélemy Thimonnier nait en1793 à L’Arbresle.
Ayant appris son métier de tailleur dans sa ville natale, il exerce à Amplepuis, puis à Panissières.
Déposant des brevets, il remporte de nombreux prix lors d’expositions universelles, grâce à l’invention de la machine à coudre.
Edouard Herriot dira de lui : il « libère la femme d’une de ses servitudes… » Plaquette tourisme Arbresle

Au lit on dort ! mais plus ici depuis bien longtemps.


Des chaises et des tables alignées le long d'une route nationale 7 encore peu fréquentée,
Un attelage hippomobile quittant la remise de l'Hôtel du Lion d'Or.
Une scène de la vie courante des années 1920. Image réactive.

Et voici la Brévenne, plutôt le pont sur la Brévenne, rivière dans laquelle se jette La Turdine.


Photo Claude.K

Nous sommes ici quartier de la Madeleine anciennement quartier de la "Porte de la Magdelaine" qui défendait à l'époque médiévale l'entrée Sud de la ville fortifiée.

A l'origine, nul doute que l'on trouvait ici un gué permettant le passage des populations entres deux berges soumises aux impétuosités de la rivière Brévenne.
Un premier pont fut construit à une date qui aujourd'hui nous est inconnue, mais que quelques témoignages nous décrivent comme un pont de pierre de forme gothique.


Le pont médiéval au niveau de la porte de la Magdelaine, protégée par une maison forte.

Fortement endommagé lors de l'inondation de 1715, le pont fut finalement reconstruit aux alentours de 1738 - 1740.


La Brévenne et le pont de 1740. Photo Claude.K


La Place de la Madeleine, vue en direction du pont sur la Brevenne. Image réactive.

Après le pont, une alternative s'offre à nous pour quitter la ville de l'Arbresle :

- Soit continuer tout droit par la rue de Lyon, dont le nom confirme que nous sommes dans la bonne direction, et suivre ainsi la nationale 7 jusqu' à Lentilly.
- Soit faire une petite entorse à notre itinéraire préféré en empruntant une croquignolette route de campagne.

Croquignolette mais surtout historique, puisqu'il s'agit du tracé de la Route Royale de Lyon par le Bourbonnais.
Dénommée plus tard "Route Napoléon" ou aujourd'hui D160, ce chemin buissonnier, rejoint la ville de Lentilly par le hameau du Poteau à travers 6 km de paysage de campagne, avec passage sous un viaduc de chemin de fer ou sur un petit pont de pierre aux "boute roues" encore existants.

Mais pour l'instant restons sur la nationale 7 et poursuivons tout droit.

Nous quittons l'Arbresle après avoir longé la voie ferrée qui surplombe le quartier sur toute la longueur de la rue de Lyon, et nous rejoignons le rond-point du Martinon, point de jonction des deux tracés avant/après 1980.
Le rond-point, en partie construit sur La Brévenne, est de facture récente, puisqu'il date de 1979.
Ici, on constate donc que l'évitement du centre-ville a été plutôt tardif.


En rouge le tracé jusqu'en 1980, en bleu le tracé après 1980.

Pour en savoir beaucoup plus sur l'Arbresle : http://www.amis-arbresle.com/index.php


Ce garage se situait à la sortie de l'Arbresle, au pied de la voie ferrée. Image réactive.
Même s'il a changé de propriétaire, l'activité perdure toujours aujourd'hui.

En route -

Au rond-point, prendre la direction Lyon.
Un dénivelé de 100 mètres environ nous attend tout au long des 5 km qui nous séparent de Fleurieux.

Ce tracé de route n'est pas ancestral.
Auparavant la route reliant Lyon à l'Arbresle rejoignait le hameau du Poteau par la route Royale dite de "Lyon par le Bourbonnais", (connue aujourd'hui comme route Napoléon/D160) tracé historique évoqué plus haut et que nous découvrirons par la suite.

C'est en 1836 que le conseil municipal de l'Arbresle donne son accord pour une modification du tracé de la route primitive.
La construction de la nouvelle route débute en 1838 et s'achève en 1840.
C'est donc en 1840 que ce "nouveau tracé" se substitue définitivement à la vieille route Royale.

Ce nouvel itinéraire aux nombreux lacets tortueux est en fait plus large et surtout moins pentu que l'ancienne route, évitant aux diligences de recourir aux deux chevaux complémentaires, nécessaires à l'attelage pour monter ou descendre la très rude côte pavée de la route Royale qui menait de l’Arbresle au hameau du Poteau.

Ce nouvel itinéraire sera la future route nationale 7.

Vers 1975, la route sera fortement remaniée, plusieurs sections sinueuses seront abandonnées au profit de virages lissés, mieux adaptés aux normes et à l'évolution du trafic routier actuel.
Il en résultera de nombreux délaissés, qu'il est toujours plaisant aujourd'hui de découvrir.


Un exemple de délaissé. Image réactive.
Vue de la montée actuelle de la route de Paris et de la montée en 1954.
En 1975, les virages en tête d'épingle, seront délaissés pour adopter un profil plus doux.


De l'actuelle route, on aperçoit l'ancien pont de 1840 sur lequel des générations de vacanciers sont passés jusqu'en 1975. Photo Claude.K


Sur le pont. Depuis 1975, la route des vacances s'est endormie ici pour toujours... Photo Claude.K


Sur cette section de route, la chasse aux délaissés sera excellente.
Voici une autre portion de route nationale abandonnée en 1975. Photo Claude.K


Sur cette section de route abandonnée, on trouvait une petite station service. On en distingue encore la marque. Image réactive.
Photo Claude.K


Et pour Monsieur.... ce sera comme d'habitude le plein ?
Délaissé ancienne route nationale 7. Photo Claude.K

La côte nous amène à Fleurieux, petit bourg dont nous n'apercevrons que quelques maisons alignées en bord de route, avant d'entamer notre descente jusqu'à Lentilly.


Dans la montée de Fleurieux. Photo Claude.K

Avant de poursuivre notre route, je vous propose maintenant de revenir en arrière, afin de découvrir l'ancienne route, qui menait de L'Arbresle à Lentilly.

Retour à L'Arbresle, sur le pont de la Brevenne.

Immédiatement après le pont, engageons nous sur la droite, dans la rue Piere Semard par la D19.
Passons sous les voies ferrées, et empruntons la D 160 immédiatement à gauche en direction de Lentilly.
Nous sommes sur l'ancienne route Royale, encore appelée route Napoléon.

En route par la Route Napoléon :

Vous pouvez atteler les deux chevaux supplémentaires, car la côte débute d'emblée.
Elle surplombe la voie ferrée et son vieux poste d'aiguillage désaffecté, dont l'office du tourisme nous dit que cette "tour de brique à encorbellement " à été construite à la fin du XIXe siècle et fonctionna jusqu'en 1990.


La côte de la route Napoléon et le poste d'aiguillage.

Un peu plus loin, toujours dans la côte, un petit monument nous rappelle qu'ici se déroula la bataille de l'Arbresle.
Une plaque commémore le souvenir des tirailleurs Sénégalais, qui déployèrent une défense héroïque devant la division SS Totenkopf, et où plusieurs d'entre eux trouvèrent la mort.


Photo plaque Claude.K

Quelques mètres plus loin, une Madone à l'enfant surplombe la vallée.
Cette Statue a été érigée en 1940 par la population afin de remercier la Vierge d'avoir épargné la ville après les combats de la bataille de L'Arbresle.


Note Dame de L'Arbresle, juin 1940. Photo médaillon Claude.K

Sur les hauteurs le paysage est on ne peut plus champêtre, et l'on à une belle vue sur toute la campagne environnante.


Paysage sur la route Napoléon, vue ici en direction de L'Arbresle.


Le Poteau. Photo Claude.K

Nous voici au hameau du Poteau, commune dépendante de Fleurieux.

Jusqu'en 1840, ce secteur de route, dite de Lyon par le Bourbonnais et qui passe au Poteau est très fréquenté, puisqu'il fait partie du Grand Chemin de Paris à Lyon.

Au début du XVIème siècle, y passent les escadrons de l’armée royale en partance pour l’Italie, les marchands du Nord et de Paris venant aux foires de Lyon, les cortèges royaux (Henri IV, Louis XIII …) mais aussi les convois de bagnards et…..évidemment Napoléon Bonaparte.
Sous Napoléon Bonaparte, le Poteau avec ses trois relais de postes et ses auberges voit régulièrement passer le carrosse impérial et connaîtra plus particulièrement le lent défilé de la Grande Armée partant faire la deuxième Campagne d’Italie.

Source : Mairie de Fleurieux.

Le dernier passage de l'empereur :

L'empereur abdique le 6 Avril 1814.
En route pour l'île d'Elbe, son voyage pour atteindre Lyon comporte plusieurs étapes :
Roanne, Tarare, l'Arbresle, La Tour de Salvagny, enfin Lyon.

Arrivé au "Poteau ", Napoléon descend de voiture, avec ses deux compagnons d'exil.
II fait le tour du plateau et regarde le paysage.
Puis, se tournant vers les jeunes gens qui l'ont suivi depuis l'Arbresle et auxquels il a demandé d'ôter leurs cocardes blanches, il leur dit :
" Et maintenant, mes amis, retournez à l'Arbresle et dites à vos compatriotes que l'empereur s'est arrêté ici et qu'il a regardé avec plaisir ce beau panorama ".

L'empereur remonte dans la voiture, et part en direction de Lyon.

Source : les amis de l'Arbresle


Photo Claude.K

Aujourd'hui Le Poteau regroupe quelques belles maisons en pierres dorées.
Après le hameau la route Napoléon amorce une longue descente en direction de Lentilly.


Viaduc du Buvet. Photo Claude.K

La route passe sous le viaduc ferroviaire du Buvet, sur lequel les Michelines de la ligne SNCF Lyon-Montbrison ne passent plus, remplacées par le tram-train de l'ouest Lyonnais.
Enfin un petit pont de pierre franchit Le Buvet, un ruisseau qui alimentait les tanneries, alors nombreuses dans le secteur.

Le pont de pierre avec ses bouteroues, marque la limite communale entre Fleurieux et Lentilly.
Nous voici à Lentilly.


Le pont de pierre sur le Buvet. Photo Claude.K

La fin de notre escapade, après le pont de pierre, diffère un peu du tracé original.
En effet, jusqu'en 1975, la route Napoléon rejoignait la N7 un peu avant d'arriver à Lentilly.
Après 1975, lors de l'aménagement de la route nationale 7, la route Napoléon est prolongée de 600 mètres et débouche non plus sur la N7, mais sur la D70.
Du coup, un délaissé de la route Napoléon correspondant à l'actuel chemin du Viaduc, a fait son apparition.


1954 - flèche blanche : après le viaduc ferroviaire et le pont sur le Buvet, la route Napoléon débouche directement sur la N7, juste avant Lentilly.
A partir de 1975, la route Napoléon est prolongée (flèche jaune) et débouche 600 mètres plus loin, sur la D70, créant un court délaissé
. Image réactive.

Fin de l'itinéraire par la route Napoléon.

Quelque soit l'itinéraire emprunté, route nationale 7 ou route Napoléon, nous voici arrivés quelques 6 km après l'Arbresle, au village de Lentilly.


Nous sommes en réalité au Grand Chemin, hameau de la commune de Lentilly.
Photo Claude.K


Puis voici Lentilly. Photo Claude.K


Station service à l'entrée de Lentilly

Lentilly Km 0448

http://www.mairie-lentilly.fr

La première mention attestant de l’existence de Lentilly date de l’an 975, mais la présence de vestiges Gallo-Romains, aqueduc, temple, monnaies, attestent d'une occupation bien antérieure.
Le nom de Lentilly, proviendrait de Lentulus, qui était un chef militaire.
Au XVIème siècle, Lentilly subit les guerres de religions., au XVIIe, c'est une épidémie de peste qui dévaste la région.

Au XIXe siècle, de nombreuses maisons Bourgeoises, appelées Châteaux, sont édifiées par les riches industriels Lyonnais œuvrant pour la plupart dans le textile, conférant ainsi au bourg de Lentilly son statut de grande banlieue de la capitale des gaules.
La mise en service de la ligne de chemin de fer en 1876 favorisa les échanges commerciaux avec Lyon.
Lentilly est restée une commune rurale avec une activité agricole importante jusque dans les années 1950,
Aujourd’hui la commune qui conserve son côté village de charme relève les défis économiques en évoluant vers une péri-urbanité plus marquée.

Notre route nationale se cantonnera cependant à la périphérie du centre ville et nous n'en verrons pas beaucoup plus de Lentilly.


Derrière la station, cachées par un arbre, deux publicités peintes. Photo Claude.K
Esso et une rare réclame pour le vin du Chai royal : KAKNA


Peinture datée du 12 avril 1974. Photo Claude.K


Ouvert en 1964, le Relais de la Diligence accueillait le voyageur dans un écrin de verdure plutôt coquet.


En 2011, sur la gauche, le Relais de la Diligence bien mal en point. Image réactive.
Aujourd'hui le relais a disparu.


La route nationale à l'entrée de Lentilly quartier du grand Chemin, vue en direction de l'Arbresle.
Même point de vue aujourd'hui. Image réactive.


Elle passerait presque inaperçue. Plaque de Cocher. Photo plaque J.F Lobreau


Vue en direction de Lentilly, cette perspective sur la route nationale permet d'avoir un aperçu de la modification du tracé.
A droite une section de la route laissée à l'abandon.

A la sortie de Lentilly, suivre la direction de La Tour de Salvagny.

Depuis 1986 la ville est déviée. Pour suivre le tracé original, il faut suivre la D30 qui traverse le centre du bourg.


Cliché couleur : La Tour de Salvagny et sa déviation actuelle N7.
Cliché de 1978, et la traversée du bourg par la N7. Image réactive.


Oups...collision entre deux véhicules en 1935.
Le panneau de direction Touring Club de France / Don de Dunlop, indique La Tour de Salvagny 1.5 km. Lyon 16.2 km.
(bibliothèque numérique de Lyon)


Ancienne borne de limite communale entre Lentilly et La Tour de Salvagny. Vue en direction de La Tour de Salvagny.


Ancienn borne de limite communale entre Lentilly et La Tour de Salvagny. Vue en direction de Lentilly.

La Tour de Salvagny Km 0452

La Tour de Salvigny est intégrée à la communauté urbaine de la Métropole de Lyon et au pôle économique de l'ouest Lyonnais.
A l'époque Gallo-romaine, le terme Salvagny, du latin Silvaniacus désigne une friche forestière.
En l'an 970, une tour de gué est érigée sur la place centrale, la ville devient alors " Turris Salvagniaci " .
En 1330 la tour devient église et est dédié à St Ennemond.
A la révolution le nom du village perd sa référence à La Tour et devient simplement Salvagny, pour redevenir La Tour de Salvagny sous le Consulat.

Mais, amis touristes, de Tour vous ne trouverez plus ici, elle a été détruite en 1870 pour cause de vétusté.

www.salvagny.org


La fameuse Tour : 14 m de long, 6 m de large, 20 m de haut.

En route -

Après une zone pavillonnaire, voici la Rue de Paris, anciennement Charrière Haute.
Au passage quelques maisons anciennes et quelques "portails en arc" surmontés de la corniche à la Lyonnaise (Génoise).


Même endroit à plus d'un siècle d'intervalle. Image réactive.

Relais de la Poste au chevaux 1765 – 1872

Placé sur la route du Bourbonnais, reliant Paris à Lyon, le relais de Salvagny était le dernier relais avant Lyon. ou le premier en venant de Lyon :-))
Il comprenait quatre corps de logis groupés en quadrilatère autour d'une cour, avec une façade sur rue haute de deux étages.
Ses écuries abritaient 35 chevaux et un personnel nombreux. Il cessa son activité en 1872 remplacé par le chemin de fer.

Source : plaquette 4 circuits de randonnées pédestres - www.salvagny.org

Le relais se situait au numéro 25 de la rue de Paris, si plus rien ne l'indique aujourd'hui, une partie du bâtiment existe toujours.

http://histpat.e-monsite.com


Au 25 de la rue de Paris, anciennement Charrière Haute, Le relais de la poste aux chevaux.

Rendez-Vous nationale 7, soirée du 23 avril 1814, relais de poste de Salvagny.

Le 20 avril 1814 après avoir fait ses adieux à la garde impériale dans la cour du château de Fontainebleau, Napoléon entame son voyage pour l'île d'Elbe.
Après une première étape à l'hôtel de la Poste de Briare la nuit du 20 avril, la seconde étape se déroule à Nevers et celle du surlendemain à Roanne.

Le 23 avril le convoi traverse Tarare dans l'après midi et passe par L'Arbresle.
Après un arrêt au Poteau, l'équipage met pied à terre pour souper à La Tour de Salvagny,
Alors que le convoi immobilisé encombre la totalité de la rue, Napoléon descend faire quelques pas dans la campagne environnante, préférant attendre la nuit pour entrer dans Lyon.

Vers onze heures du soir, le convoi franchissait enfin le Rhône à Lyon et parvenait à Vienne au petit matin du 24 avril 1814.


On termine ici la Rue de Paris, pour aborder la Rue de Lyon.

En route -

Après la place et le rond-point, voici la Rue de Lyon, anciennement Rue de la Charrière Basse.


Route de Lyon / Moncourant vers les années 1910 / même point de vue aujourd'hui. Image réactive


Rue de Lyon, un garage Citroën certes, mais avec des pompes à essence, ce qui est relativement rare aujourd'hui en milieu urbain.

Nous quittons La Tour de Salvagny, pour entrer au hameau de Montcourant, commune de Dardilly.


Photo Claude.K

A Montcourant, des panneaux indiquent le passage de l'ancienne route nationale.


Photo Claude.K


Le démontage du mobilier urbain a permis la réapparition de la plaque de cocher.

Groupées autour du carrefour, quelques auberges fournissaient jadis le gîte et le couverts aux voyageurs de la route.


Vue en venant de Lyon, même point de vue aujourd'hui. Image réactive.

 


Un portail rouillé, façon art déco.

A quelques mètres du carrefour, un portail rouillé nous replonge dans le passé. On peut y lire "Radio Lyon".

Radio Lyon était une station privée fondée en 1925.
En 1928, Pierre Laval, homme politique influent de la région Lyonnaise, mais également homme d'affaire, devient le principal actionnaire de la station.
En 1935 un tout nouvel émetteur est implanté sur le site de la Tour de Salvagny / Dardilly.
Un pylône de 100 mètres de haut est dressé, et deux bâtiments sont construits, l'un pour loger les techniciens, l'autre pour héberger l'émetteur.
Sa puissance est de 25 Kw ce qui augmente largement sa zone d'émission et la station peut maintenant être captée depuis l'Angleterre.

A la libération de Lyon en 1944, les Allemands dans leur retraite détruiront l'émetteur de Dardilly.
Pierre Laval, le propriétaire, mais également l'homme politique de l'Etat de Vichy sera quant à lui condamné à mort et exécuté le 15 octobre 1945.
Si Radio-Lyon a cessée définitivement d'émettre, le site servira un temps à relayer les émissions du Programme National.
Tous les bâtiments seront désaffectés en 1952.

Aujourd'hui, le bâtiment émetteur subsiste encore au fond d'un parc transformé en friche industrielle. Il appartient toujours à la famille Laval.

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Le bâtiment de l'émetteur de Radio Lyon, encore visible de la route, lorsque la végétation le permet.

Pour en savoir plus : Histoire et programmes de Radio Lyon.

http://100ansderadio.free.fr/HistoiredelaRadio/Radio-Lyon/Radio-Lyon-1935.html

http://www.lyon2024.com/?RADIO-LYON

A la sortie de Montcourant, la déviation de 1986, actuelle N7, ne tarde pas à rejoindre l'ancien tracé de la route nationale 7 (D30) dont l'appellation devient ici D307.
Qui le croirait ? Nous sommes à 10 km de Lyon, et toujours en pleine campagne.

Nous avons parcouru environ 454 km depuis notre départ de Paris, et un bon 54 km pour cette 9eme étape qui se termine donc ici à la jonction de l'ancienne nationale et de sa déviation de 1986.

Fin de la 9 ème étape.


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