![]() |
3 /3 ← Bully - L'Arbresle - [ Le poteau ] - Lentilly - La Tour de Salvagny - Montcourant. [fin de l'étape] |

Depuis Tarare, vous l'aurez sans doute remarqué, de nombreux calvaires
jalonnent la route.
Certains sont anciens, érigés au XVIIe siècles, d'autres
plus récents commémorent les combats héroïques
de 1940.

Ne nous égarons pas, et suivons la direction Lyon, Bully, l'Arbresle
par la N7.
N7, façon de parler, car ici la route est renommée en D307.
Cette portion de la Route Nationale 7 a été cédée
officiellement le 1er janvier 2024 au Département du Rhône.
La portion transférée, longue de 29,1 km, relie le rond-point
de Tarare Ouest à celui du diffuseur de Lentilly, et est donc naturellement
estampillée D307.
La route franchit L'A89, le paysage est vallonné, nous sommes dans
les Monts du Beaujolais. ![]()

Byrrh, le vin d'apéritif. La maison depuis longtemps murée
vit ces derniers instants.

La Poste des Arnas, Route de Paris, Carte d'Etat Major XIXe siècle.
Trois kilomètres environ après la Croisette,
la carte d'État Major de 1850 indique un lieu-dit : La Poste des
Arnas.
Sur la carte de Cassini du XVIIIe, La Poste était indiquée
à La Croisette (voir La Croisette précédemment),
cent ans plus tard elle semble avoir déménagé ici Aux
Arnas.
Oui mais où ?
Pas grand chose ici, à part une imposante bâtisse
sur notre droite, en bordure de route, qui pourrait parfaitement correspondre
au Relais de Poste en question, au temps des Routes Royales ou Impériales.
Un œil sur le cadastre Napoléonien de 1819, vient confirmer
qu'un Relais de Poste s'y tenait bien, et qu'il s'agit bien de la bâtisse
en question.

Cadastre Napoléonien de 1819. Remarquez les accès au Relais
de Poste. Un peu comme pour les stations-service, on entre d'un côté,
on en ressort par l'autre.

Et de fait, La Poste des Arnas figure bien en tant que Relais de Poste aux
Chevaux dans les registres d'époque.
Extrait : Description Routière et Géographique de l'Empire Français. Routes de Paris à Lyon.
Par R. V.***, INSPECTEUR DES POSTES-RELAIS, 1813.En quittant Pontcharra : Des Arnas à la Tour-Salvagny.
On ne tarde pas à retrouver la vigne : la vallée s'ouvre insensiblement jusqu'aux Arnas : les montagnes s'abaissent et se transforment en charmantes collines.
Au-delà du ruisseau* se montrent successivement diverses maisons de campagne.
Dans le nombre, on distingue le château d'Albon **, dont le seigneur possédait, en Normandie, cette singulière terre d'Yvetot, qu'une ancienne opinion, condamnée par l'histoire, a érigée en royaume.La Maison des Arnas, où est la Poste, offre aux voyageurs une jolie vue des paysages dont on vient de parler, et une bonne auberge.La montagne pyramidale qu'on voit en face est le mont Poppée, devenu fameux dans le pays, par le combat qui s'y livra entre l'armée républicaine et la colonne fugitive des Lyonnais, commandée par Précy.
Le chef fut du petit nombre de ceux qui se sauvèrent.Ndlr : * La Turdine, ** Aujourd'hui le Château d'Avauges
le Mont Poppée ou actuel Mont Popey, altitude 607 m.
.
Entrée du bourg par la rue d'Aquitaine. Photo Claude.K

la RN7 historique ne traverse plus le centre bourg de Bully.
Le projet de grande déviation ayant été abandonné,
le bourg est simplement contourné par une courte déviation
sur 2x1 voies, depuis 1955. (Wikisara)
La déviation ne présentant pas vraiment d'intérêt, bifurquons plutôt sur la gauche et empruntons le tracé de la Route Nationale 7 historique.

Vue aérienne de Bully en 1954. Au premier plan,
la nouvelle déviation encore en construction.

La déviation post 1955, actuelle RN7 vue en direction de Lyon.
Bully est un village pittoresque du Beaujolais des "Pierres Dorées".
Dominant la vallée de la Turdine, le clocher de l'église (1861)
et le donjon du château du XVe siècle invitent le passant à
pénétrer dans le bourg pour y découvrir de nombreuses
constructions en pierre de Glay.
Extrait de la tablette Randoland.
Aux Pays des Pierres Dorées. Une sympathique bourgade.
La commune de Bully sur l'Arbresle est connue depuis l'époque
Gallo-Romaine.
Des médailles et monnaies Romaines retrouvées dans le fond
de bassin d'antiques stations thermales, attestent de la connaissance de
sources d'eaux en cette période de domination Romaine.
Un recensement en 1880 dénombrera pas moins de 53 sources d'eaux
minérales aux diverses propriétés.
On attribue au bouillonnement de ces sources l'origine du
nom latin Bulliacus qui est donné à cette localité
dans toutes les chartes du Moyen-Âge.
Bulliacus deviendra plus tard Bully. (Une autre version propose Bulliacus,
un nom d'origine gallo-romaine qui signifierait "propriété
de la famille de Bullieu")
Aux temps des invasions barbares, les stations thermales seront abandonnées, oubliées de tous, pour toujours.
Si les eaux de Bully cessèrent d'être fréquentées
pendant la longue période qui s'étend du commencement du IVe
siècle jusqu'à nos jours, une œuvre essentiellement Romaine
continua de subsister sur le territoire de cette localité.
Il s'agit de la voie antique de Lyon à Roanne, à laquelle
les plus anciens documents du Moyen-Âge donnent le nom de Via Francisca,
la voie Française.
L'existence de cette route est attestée au Moyen-Âge à
Bully et dans diverses localités alentours.
Sources et extraits de la Notice Historique et Archéologique
par A Vachez imprimerie générale de Lyon 1884.
Dans l'antiquité la Via Francisca empruntait donc l'antique
voie Romaine, actuels "chemin sous Bully" puis "chemin du
pavé", qui arrivait "rue de la Poterne" au cœur
du village fortifié de Bully.
La route subira plusieurs déviations au fil des siècles.
Les cartes indiquent qu'au XVIIIe siècle, elle ne passe
déjà plus par le centre, mais par la montée de Laval,
actuelle rue de France, un peu plus à l'Ouest, hors les murs et fossés
de la cité.
Jusqu'au milieu des années 1950, ce sera le tracé officiel
de la nationale 7.
En 1955, un nouveau contournement voit le jour, sur à peine 500 mètres,
il évite définitivement le bourg.
En route -
On remonte la petite rue d'Aquitaine - bordée de quelques rares platanes - où l'on peut admirer de belles maisons en pierres dorées spécifiques à la région.
http://www.carrieres-de-glay.fr/
Si l'on reconnaît d'emblée la pub Picon, celle pour le
Cognac ADET est plus difficile à déchiffrer. Photo JF lobreau.
Cela dit, permettez moi de douter du cocktail Picon Cognac ! Aujourd'hui
la plaque Picon a disparu.
Pierres dorées et plaque de cocher. Photo Claude K. Photo gros
plan J.F Lobreau.

La rue d'Aquitaine et la Place du Trève. Avant / après.
Image réactive.
Devant l'Hôtel Durand, visible au fond, la RN7 tourne à droite.
Remontons la rue d'Aquitaine jusqu'au carrefour avec la rue
de France, qui part sur la droite, à angle droit. ![]()
Au coin une agréable surprise, côté gauche quelques
plaques Michelin nous rappellent le passage de l'ancienne RN7, sur la droite
une vierge à l'enfant.
Des plaques Michelin nous invitent à emprunter la RN7 par la
rue de France. Photo Claude K.
Peut-être sort-il encore de l'eau minérale de cette pompe
située rue de France. Photo Claude.K

Camion Berliet avec remorque s'engouffrant dans la rue de France et
s'apprêtant à descendre la "Montée de Laval"
en direction de Lyon.
Cette photo illustre bien la nécessité de faire passer
le trafic routier hors du centre ville.
Remarquez la borne d'angle et la plaque Michelin sur le mur du fond.
Toutes deux ont disparu aujourd'hui. Photo ???
Même lieu aujourd'hui. Photo Claude.K
Tournons à droite et empruntons la Rue de France, autrefois appelée la "Montée de Laval"... sauf que là nous descendons "la Montée"...

Autrefois la Montée de Laval, aujourd'hui la Rue de France, vu
d'en bas. Même point de vue aujourd'hui. Image réactive.
On retrouve rapidement l'actuelle RN7 (déviation de
1955) en direction de Lyon.
A la jonction des deux tracés une ancienne station-service, transformée
en boulangerie. ![]()

A la jonction des deux tracés, une station Mobil. Même
point de vue aujourd'hui. Image réactive.
En route -
La route de Lyon amorce une descente de 5 km à travers les Monts du Beaujolais pour rejoindre tranquillement la ville de l'Arbresle.
Hotchkiss et Dubonnet, dans la descente vers L'Arbresle. Photo Claude.K
Hotchkiss. Photo Claude.K



En bleu, le Chemin Pavé, ancienne voie Romaine / voie Francisca.

Votre attention à négocier les courbes de la route pourrait
vous faire manquer le petit cul de sac sur la gauche.
Sur la gauche, voici le "Chemin Pavé", c'est
par ici que passait la Via Francisca pour rejoindre Bully, l'ancêtre
de notre Route Nationale 7. (voir carte ci-dessus).
S'il fut autrefois pavé, comme le suggère son nom, le chemin
est aujourd'hui en partie goudronné ou simple chemin de terre.
La fabrique Gaillard, dernier des fours à chaux de l'Arbresle.
Photo Claude.K
Depuis l’Antiquité, les sols riches en carbonate
de calcium des environs de l'Arbresle, sont exploités pour la fabrication
de la chaux utilisée dans la construction ou pour l'agriculture.
A la fin du XIXe siècle, l'arrivée du train, et la concurrence
de la Chaux de Bourgogne, moins chère et de meilleure qualité,
précipitera la fermeture des fours à chaux de la région.
En 1936 on ne recense plus que quatre fours à Chaux dans tout le
département du Rhône.
L'un de ces quatre, le Four Gaillard est la dernière fabrique de
chaux à l'Arbresle.
Source : Les Amis du Vieil Arbresle.

Four à Chaux Gaillard et son café en terrasse.
Le Four Gaillard. Photo Claude.K
Café Gaillard et Jeux de boules. Photo Claude.K

Flèches rouges, le tracé historique.
Depuis le 1er janvier 2024, cette portion de route a été transférée
au département.
Le cartouche N7 est remplacé par D307. Photo Claude.K

Station service Total flambant neuve en 1966 à l'entrée
de la ville. Image réactive.
http://www.mairie-larbresle.fr
Dès l'époque néolithique, le site de L'Arbresle est
occupé par l'homme.
Cette occupation humaine plusieurs fois millénaire, l'Arbresle la
doit à son emplacement privilégié.
Située au confluent de la Brévenne et de la Turdine, à
la jonction des monts du Lyonnais et du Beaujolais, au carrefour de deux
routes importantes, la route du Bourbonnais (RN 7) et la route d'Aquitaine
(RN89),
la petite ville de L'Arbresle propose dès le Haut Moyen-Âge,
une halte bienvenue sur le Grand Chemin Français qui est l'itinéraire
le plus court et le plus fréquenté reliant Paris à
Lyon.
Pendant des siècles, marchands, soldats, pèlerins, voyageurs illustres ou anonymes s'arrêteront pour boire, manger et dormir dans les nombreuses auberges et hostelleries que propose la ville.
Essentiellement localité agricole, sa proximité avec la ville
de Lyon, attire les bourgeois et les nobles Lyonnais qui y font bâtir
au XVIème siècle, des maisons dans le style de l'époque
Renaissance.
A partir du XIXe siècle l'essor industriel de la capitale des Gaules
bénéficiera à L'Arbresle qui se spécialise dans
l'industrie textile.
Sources et extraits : https://www.amis-arbresle.com
L'Arbresle viendrait du terme "arbre" et du suffixe féminin "elle" signifiant le petit arbre. Toponymie générale de la France

Entrée du Bourg, Rue de Paris - années 30.
En route :
La traversée de la ville est simple.
Il suffit de suivre la "Rue de Paris", qui, dans sa première
partie, a conservé ses alignements de maisons aux façades
colorées typiques de la région, faisant vaguement penser aux
rues d'une ville italienne, le folklore en moins.

La rue de Paris avant / aujourd'hui. Image réactive.

Ce n'est certes pas un mur peint, mais ce panneau 4 x 3 possède
le style désuet des réclames que l'on trouvaient dans les
catalogues des années 1950.
La boutique de prêt à porter existe toujours aujourd'hui.

Enseigne Rue de Paris. Notez le n° de téléphone à
2 chiffres, les Écuries et la Remise pour les équipages attelés.

De nombreuses hostelleries s'établirent à L'Arbresle et notamment
autour du quartier de la Porte du Beaujolais.
Image réactive.
Quartier de la Porte du Beaujolais vu en 2016. Photo Claude.K
L'agréable Café des Chasseurs a définitivement baissé
le rideau en 2018.
Vous avez deux minutes de libre ?
Alors, à quelques mètres du carrefour, sur la
gauche, allez jeter un œil à l'hôtel des Trois Maures,
édifié à la fin du XVe siècle.
Plus question d'y passer une nuit, la bâtisse est aujourd'hui transformée
en habitation, mais en faire le tour vous plongera en plein Moyen-Âge.
Construit à l'extérieur de la ville fortifiée, dans
un faubourg réputé pour ses auberges, le bâtiment échappa
miraculeusement à la terrible crue de 1715.
Seuls subsistent quelques vestiges moyenâgeux, des fenêtres
à meneaux, une tourelle d'escalier, une porte cochère et l'enseigne
aux " Trois têtes de Maures" restaurée.
Rue des Trois Maures, l'hôtel des Trois Maures et son enseigne
restaurée. (en cartouche l'enseigne originale)
Au Moyen-âge, les enseignes étaient très souvent imagées
pour être mieux comprises des illettrés et des analphabètes.
Flèches rouges le tracé historique |
Quartier de la Porte du Beaujolais, dont le qualificatif nous rappelle que l'Arbresle est une commune viticole du vignoble du Beaujolais, poursuivons la Rue de Paris tout droit.
En route -

Sur cette seconde partie, la Rue de Paris devient une sorte
de passerelle longeant la Turdine, surplombant d'anciens quartiers et de
laquelle on a une jolie vue sur l'église et sur l'ancien château
médiéval .
Ce tronçon de Route N7 a été créé tardivement
au début des années 1980, afin de se détourner du tracé
originel qui traversait alors les étroites rues du centre ville.
Vue du château de L'Arbresle vers 1850.
De la passerelle Sapéon, on a un bon aperçu de la route
nationale construite en encorbellement le long de la Turdine. Image réactive.
Photos Claude.K
On quitte L'Arbresle au rond-point où l'on croise la D89, la route
d'Aquitaine reliant Lyon à Bordeaux. ![]()

A la sortie de l'Arbresle, la RN7 (D307) croise
la RN89 (D389) en direction de Clermont-Ferrand.

Sur le cliché des années 60, la RN7 arrive de la Rue de
Paris (à gauche) tourne sur la droite à la porte du Beaujolais,
emprunte l'étroite rue Charles de Gaulle
qui serpente dans le centre ville (ex rue Centrale), puis quitte L'Arbresle
en direction de Lyon (en haut à droite). Image réactive.
Depuis 1980, la route évite le centre ville.
Au Carrefour de la porte du Beaujolais, la Rue de Paris se poursuit désormais
tout droit
et rejoint directement la direction de Lyon en évitant la rue Charles
de Gaulle.
Ne quittons pas L'Arbresle sans avoir fait notre voyage nostalgique et historique par le tracé d'avant les années 1980.
Il y eu jadis, au temps du Grand Chemin de Paris à Lyon, un tracé
encore plus ancien, mais les inondations de septembre 1715 détruisirent
en totalité le pont et les quartiers que la voie traversait.
Au XVIIIe siècle, une nouvelle rue dite "Centrale" fut
construite, traçant ainsi pour plusieurs siècles l'itinéraire
de la N7 et ce jusqu'aux années 1980.
Revenons donc à la Porte du Beaujolais, et empruntons l'étroite
rue Charles de Gaulle qui n'est autre que l'ancienne rue Centrale mise en
service au XVIIIe siècle, ![]()

Bonne idée de faire cohabiter les deux plaques de rue. Ancienne
et nouvelle appellation. (photo cartouche Claude.K)
On entre dans la Rue Charles de Gaulle par le pont sur la
Turdine.
Ce pont relativement récent a été reconstruit lors
de l'aménagement de la déviation de la nationale 7 en 1980.
Mais de quand datait l'ancien pont ?
Remontons quelques siècles en arrière.
Les premiers documents attestant d'un pont, datent du XVIe siècle.
En 1668, la description de l’état du Grand Chemin Royal de Paris à Lyon mentionne :
" ledit pont de la rivière Turdine est composé d’une arcade, son pavé en bon état, ses parapets par les deux faces dégradés sur dix toises de longueur."
Le 15 septembre 1715, une inondation restée célèbre
sous le nom de "Déluge de Tarare", anéantit une
partie de la ville de l'Arbresle.
Les eaux enflées de la Brévenne et de la Turdine, dévastent
des quartiers entiers. La ville basse se retrouve entièrement submergée.
Des habitants surpris par la montée des eaux périssent noyés.
Les flots emportent tout sur leur passage, murs, maisons et animaux.
Le Pont sur la Turdine, sur lequel passe le Grand Chemin de Paris à
Lyon, continuellement heurté par les débris que charrie la
rivière finit par s'écrouler.
C'est à l'époque l'unique pont permettant de franchir La Turdine.
Sur ce pont, une borne Royale, installée sous le règne de
Louis XIV, servait de panneau indicateur.
La borne conservée est encore visible aujourd'hui.
Elle témoigne de l’importance du trafic qui traversait alors
la ville.
http://www.amis-arbresle.com/index.php
La borne était surmontée d'une croix dont il ne reste que le socle de pierre.
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Aucun pont en dur ne semble avoir été reconstruit
à l'emplacement du pont emporté par la crue de 1715.
Certains documents font juste état d'une passerelle en bois, remplacée
par une passerelle métallique en 1870.

Le pont de 1740 sur la Turdine, détruit en 1980 lors de l'aménagement
de la déviation du centre ville. Image réactive
Vers 1740, un nouveau pont en dur est finalement reconstruit une centaine
de mètres plus en amont, à l'emplacement du pont actuel, modifiant
radicalement l'itinéraire du Grand Chemin de Paris à Lyon.
Ce nouveau tracé passe désormais par une nouvelle rue construite
à l'emplacement du mur d'enceinte, la rue Centrale, actuelle rue
Charles de Gaulle.

Le coeur de l'Arbresle.
La Rue Centrale / rue Charles de Gaulle, RN7 jusqu'en 1980, épouse
le tracé circulaire des anciens remparts.

La nationale 7, rue Centrale, au niveau de la place de la mairie vers
les années 1950. Vue en direction de Tarare. Image réactive
La rue Charles de Gaulle, aujourd'hui en sens unique traverse un quartier
commerçant, le cœur de ville qui a conservé un petit air de
cité médiévale, avec ses places et ses rues tortueuses.
Notre rue Centrale, dans sa première partie est de forme circulaire.
En fait, elle suit le tracé des anciennes fortifications des faubourgs
de la ville.
C'est au XIe siècle que l'Abbé Dalmace transforme la ville en place forte.
Le château construit au sommet du rocher était protégé d'une triple enceinte, alors que les faubourgs de la ville étaient clos d'un mur d'enceinte percées de portes.Selon la légende, au XVIIIe siècle, les portes par lesquelles passait la Route Royale, furent détruites pour permettre le passage de la litière du Cardinal Richelieu alors mourant.
Source : plaquette ville de l'Arbresle.
Au carrefour suivant, notre Route Nationale 7 rencontre l'ancienne Route
Nationale 89 reliant Lyon à Bordeaux. ![]()
A partir de ce carrefour, jusqu'à Lyon, les deux routes vont donc
faire tronc commun.

La Rue Centrale vue en direction de Tarare. Image réactive.

La RN7 vient de la gauche du cliché, la RN89 vient de la
Droite.
Devant nous la seconde partie de la rue Centrale, en direction de Lyon,
tronc-commun des deux Routes Nationales. Image réactive.

Autre angle de vue, autre époque, la Rue Centrale en direction de
Lyon.
Attaquons maintenant la seconde partie de la rue Centrale
qui absorbe ici les deux itinéraires (Paris-Lyon /Bordeaux-Lyon)
et amorce une légère descente.
Pour retrouver les traces du passé, le mieux est de relever la tête.

Le Canard local.
Au numéro 15 de la rue, une plaque nous rappelle la naissance de Barthélemy Thimonnier (1793-1857), l'inventeur de la machine à coudre.

Barthélemy Thimonnier nait en 1793 à L’Arbresle.
Ayant appris son métier de tailleur dans sa ville natale, il exerce
à Amplepuis, puis à Panissières.
Déposant des brevets, il remporte de nombreux prix lors d’expositions
universelles, grâce à l’invention de la machine à
coudre.
Edouard Herriot dira de lui : il « libère la femme d’une
de ses servitudes… » Plaquette tourisme Arbresle

Au Lit On Dort ! oui, mais plus ici depuis bien longtemps.

Des chaises et des tables alignées le long d'une Route Nationale
7 encore peu fréquentée.
Une automobile avec chauffeur semble attendre un propriétaire chapeauté
sur le perron de l'Hôtel du Lion d'Or.
Une porte cochère donne accès au garage automobile, ancienne
remise à chevaux.
Et voici la Brévenne, plutôt le pont sur la Brévenne,
rivière dans laquelle se jette La Turdine. ![]()
Photo Claude.K
Nous sommes ici quartier de la Madeleine anciennement quartier de la "Porte de la Magdelaine" qui défendait à l'époque médiévale l'entrée Sud de la ville fortifiée.
A l'origine, nul doute que l'on trouvait ici un gué
permettant le passage des populations entres deux berges soumises aux impétuosités
de la rivière Brévenne.
Un premier pont fut construit à une date qui aujourd'hui nous est
inconnue, mais que quelques témoignages nous décrivent comme
un pont de pierre de forme gothique.

Le pont médiéval au niveau de la porte de la Magdelaine,
protégée par une maison forte.
Fortement endommagé lors de l'inondation de 1715, le pont fut finalement reconstruit aux alentours de 1738 - 1740.
La Brévenne et le pont de 1740. Photo Claude.K

La Place de la Madeleine, vue en direction du pont sur la Brevenne. Image
réactive.
Après le pont, une alternative s'offre à nous pour quitter la ville de l'Arbresle :
- Soit continuer tout droit par la rue de Lyon, dont le nom confirme que nous sommes dans la bonne direction, et suivre ainsi la RN 7 jusqu' à Lentilly.
- Soit faire une petite entorse à notre itinéraire préféré en empruntant une croquignolette route de campagne.
Croquignolette mais surtout historique, puisqu'il s'agit du tracé
de la Route Royale de Lyon par le Bourbonnais.
Dénommée plus tard "Route Napoléon" ou aujourd'hui
D160, ce chemin buissonnier, rejoint la ville de Lentilly par le hameau
du Poteau à travers 6 km de paysage de campagne,
avec passage sous un viaduc de chemin de fer ou sur un petit pont de pierre
aux "boute-roues" encore existants (hélas en 2020 le pont
perdra ses boute-roues après des travaux de rénovation).
Pour l'instant restons sur la nationale 7 et poursuivons tout droit.
Nous quittons l'Arbresle après avoir longé la voie ferrée
qui surplombe le quartier sur toute la longueur de la rue de Lyon, et nous
rejoignons le rond-point du Martinon, point de jonction des deux tracés
avant/après 1980.
Le rond-point, en partie construit sur La Brévenne, est de facture
récente, puisqu'il date de 1979.
Ici, on constate donc que l'évitement du centre-ville a été
plutôt tardif.

En rouge le tracé jusqu'en 1980, en bleu le tracé après
1980.
Pour en savoir beaucoup plus sur l'Arbresle : http://www.amis-arbresle.com/index.php

Ce garage se situait à la sortie de l'Arbresle, au pied de la
voie ferrée. Image réactive.
Même s'il a changé de propriétaire, l'activité
perdure toujours aujourd'hui.
Au rond-point, suivre la direction Lyon, Fleurieux, Lentilly.
![]()
Un dénivelé de 100 mètres environ nous attend tout
au long des 5 km de RN7/D307 qui nous séparent de Fleurieux.
Ce tracé de route N7/D307 n'est pas le tracé
historique.
Auparavant, la route reliant l'Arbresle à Lyon, gagnait le hameau
du Poteau par la Route Royale dite de "Lyon par le Bourbonnais"
(connue aujourd'hui comme route Napoléon/D160).
Tracé historique évoqué plus haut et que nous découvrirons
un peu plus loin.

De L'Arbresle à Fleurieux

Rond-point du Martinon. Ancien panneau où la N7 est encore indiquée.
Aujourd'hui déclassée en D307.
C'est en 1836 que le conseil municipal de l'Arbresle donne
son accord pour l'abandon de la Route Royale, lui préférant
un nouveau tracé plus aisé.
La construction de la nouvelle route débute en 1838 et s'achève
en 1840.
C'est donc en 1840 que ce "nouveau tracé" se substitue
définitivement à la vieille Route Royale.
Ce nouvel itinéraire aux nombreux lacets tortueux est en fait plus
large et surtout moins pentu que l'ancienne Route Royale, évitant
aux diligences de recourir aux deux chevaux complémentaires,
qui étaient nécessaires à l'attelage pour monter ou
descendre la très rude côte pavée qui menait de l’Arbresle
au hameau du Poteau.
Ce nouvel itinéraire sera l'actuelle Route Nationale 7 / D307.
En route -
Dés le début de la montée, sur notre
gauche, un immeuble de pierres dorées et de briques, dresse sa silhouette
plutôt insolite au milieu d'une banale zone commerciale.
Il s'agit de l'ancienne usine Fichet, ou du moins ce qu'il en reste aujourd'hui.
Construite en 1878, cette guimperie fabriquait des fils d'or,
d'argent et d'alliage pour la décoration des uniformes.
Une centaine d'ouvrières travaillaient et habitaient ici, pour la
plupart des orphelines encadrées par les soeur de St Joseph.
La production de fil était expédiée chaque soir à
Lyon, avant de partir principalement pour les Indes ou l’Orient.
La concurrence asiatique, contraint la fabrique à fermer ses portes au milieu des années 30.

Campée en bordure d'une Route Nationale 7 sur 2 X 1
voies, la guimperie Fichet. Vue ici en direction de l'Arbrele. Image réactive.
Aujourd'hui, seule la partie droite du bâtiment a été
conservée et le coin n'invite pas à la flânerie.
Vers 1975, la route sera fortement remaniée, la chaussée
élargie à 2 x 2 voies, plusieurs sections sinueuses seront
abandonnées au profit de virages lissés, mieux adaptés
aux normes et à l'évolution du trafic routier actuel.
Il en résultera de nombreux délaissés, qu'il est toujours
plaisant aujourd'hui de découvrir.

Un exemple de délaissé. Image réactive.
Vue de la montée actuelle de la route de Paris et de la montée
en 1954.
Des années 50 à 1975, les virages en tête d'épingle,
seront rectifiés pour adopter un profil plus doux, offrant ça
et là de nombreux délaissés.

En bleu, quelques sections rectifiées, des délaissés
pas toujours facile à retrouver aujourd'hui.
De l'actuelle route, dès l'automne arrivé, on aperçoit
l'ancien pont de 1840 sur lequel des générations de vacanciers
sont passés jusqu'en 1975.
Photo Claude.K
Délaissé RN7. Ici, depuis 1975, la route des
vacances s'est endormie pour toujours... Photo Claude.K
Sur cette section de route, la chasse aux délaissés sera
excellente.
Voici une autre portion de route nationale abandonnée. Photo Claude.K
Cachée et désaffectée une petite station service.
On en distingue encore la marque sur le mur. Garage Fina.
Photo Claude.K
Et pour Monsieur.... ce sera comme d'habitude le plein ?
Délaissé Route Nationale 7. Photo Claude.K
Dans la montée de Fleurieux. Image réactive. Photo Claude.K

Aux abords de Fleurieux
La côte nous amène à Fleurieux, petit
bourg dont nous n'apercevrons que quelques maisons alignées en bord
de route, avant d'entamer notre descente jusqu'à l'entrée
de Lentilly. ![]()
Entrée de Lentilly, version N7 (aujourd'hui D307) Photo Claude.K
Excursion par la Voie Romaine ou Route Royale ou Route Napoléon ou D160.
Avant de poursuivre notre route en direction de Lyon, je vous propose maintenant de revenir en arrière, afin de découvrir l'ancienne route historique, la Route Royale, qui menait de L'Arbresle à Lentilly.
Retour à L'Arbresle, sur le pont de la Brevenne. ![]()
Immédiatement après le pont, engageons nous
sur la droite, dans la rue Pierre Semard par la D19.
Passons sous les voies ferrées, et empruntons la D 160 immédiatement
à gauche en direction de Lentilly.
Nous sommes sur l'ancienne Route Royale, encore appelée Route Napoléon.

En route par la Route Napoléon :
Vous pouvez atteler les deux chevaux supplémentaires,
car la côte débute d'emblée. ![]()
Elle surplombe la voie ferrée et son vieux poste d'aiguillage désaffecté,
dont l'office du tourisme nous dit que cette "tour de brique à
encorbellement " à été construite à la
fin du XIXe siècle et fonctionna jusqu'en 1990.

La côte de la Route Napoléon et le poste d'aiguillage.

Ardue la côte, les passagers des diligences ne devaient pas en mener
large lors de la descente.
Un peu plus loin, toujours dans la côte, un petit monument
nous rappelle qu'ici se déroula la
bataille de l'Arbresle.
Une plaque commémore le souvenir des tirailleurs Sénégalais,
qui déployèrent une défense héroïque devant
la division SS Totenkopf, et où plusieurs d'entre eux trouvèrent
la mort.

Photo plaque Claude.K
Quelques mètres plus loin, une Madone à l'enfant
surplombe la vallée.
Cette Statue a été érigée en 1940 par la population,
afin de remercier la Vierge d'avoir épargné la ville après
les combats de la bataille de L'Arbresle.

Note Dame de L'Arbresle, juin 1940. Photo médaillon Claude.K
Sur les hauteurs le paysage est on ne peut plus champêtre, et l'on à une belle vue sur toute la campagne environnante.

Paysage sur la Route Napoléon.
La côte se fait moins pentue, quelques maison se profilent...
Nous voici au Poteau. ![]()

Photo Claude.K

Carte de Cassini env. 1883. Grande Route de Lyon par le Bourbonnois.
De l'Arbresle (à gauche) à Latour de Salvagny (à droite)
via Le Poteau et le Pont Buvet.
La légende de la carte indique ici une route empierrée
et bordée d'arbres.
La route, dite de Lyon par le Bourbonnais et qui passe au
Poteau est très fréquentée.
Au début du XVIème siècle, elle connaît les escadrons
de l’armée royale en partance pour l’Italie, les marchands
du Nord et de Paris venant aux foires de Lyon, les cortèges royaux
(Henri IV, Louis XIII …)
mais aussi les convois de bagnards et…..évidemment Napoléon
Bonaparte partant en exil, puisqu’elle porte son nom actuellement.
Source : https://histoireetpatrimoinefleurinois.jimdofree.com/accueil/histoire
Au cours des années qui suivent le couronnement de
Napoléon, le Poteau avec son relais de poste et ses auberges voit
régulièrement passer le carrosse impérial et connaîtra
plus particulièrement
le lent défilé de la Grande Armée partant faire la
deuxième Campagne d’Italie.
Le dernier passage de l'Empereur :
L'empereur abdique le 6 Avril 1814.
En route pour l'île d'Elbe, son voyage pour atteindre Lyon comporte
plusieurs étapes :
Roanne, Tarare, l'Arbresle, La Tour de Salvagny, enfin Lyon.
Source : les amis de l'Arbresle
Aujourd'hui le hameau du Poteau aligne de part et d'autre de la route quelques grosses bâtisses rurales en pierres dorées.

Extrait : "Ensemble là bas" , Arnaud Delatre.
Photo Claude.K

La sortie du Poteau est l'occasion de nous rendre compte de la parfaite
linéarité du tracé de route.
Nous sommes sur l'ancienne Voie Romaine, le Poteau étant le dernier
col, avant Lyon.
De là, le voyageur découvre, placée exactement
dans l’axe de la route, la basilique de Fourvière, posée
sur un premier horizon. (exactement à 16 km)
Puis en second plan, si le temps est favorable, il peut apercevoir pour
la première fois de son voyage, toutes les crêtes enneigées
de la chaîne des Alpes jusqu’au Mont Blanc.
Extrait : https://histoireetpatrimoinefleurinois.jimdofree.com/notre-patrimoine/la-route-napoléon
Après le hameau, la Route Napoléon amorce une
longue descente en direction de Lentilly.
Au fond de la vallée le viaduc du Buvet. ![]()
Viaduc du Buvet. Photo Claude.K
La route passe sous le viaduc ferroviaire du Buvet, construit en 1876, sur lequel les Michelines de la ligne SNCF Lyon-Montbrison ne passent plus depuis longtemps, remplacées par le tram-train de l'Ouest Lyonnais.

Plus loin, un petit pont de pierre franchit Le Buvet, ruisseau qui alimentait jadis les tanneries, alors nombreuses dans le secteur.
Le pont de pierre du XVIIIe siècle a conservé ses bouteroues
jusqu'en 2020. Photo Claude.K. Image réactive.
Pont actuel.
Au XVIIIe siècle, il ne faisait pas bon traîner
aux alentours du Pont du Buvet. L'endroit était alors particulièrement
propice aux embuscades.
Voyageurs détroussés, courriers postaux attaqués, chargements
pillés par des rouliers malveillants, crimes, viols....
Les bandits de l'Arbresle comme on les surnommait à l'époque
- car la moitié d’entre eux résidaient dans cette ville
ou dans la paroisse voisine de Bully - sévissaient sur ce secteur
de route entre Roanne et Lyon.
Les autres étaient essentiellement du Pays de Tarare.
Certains volaient, d’autres revendaient les marchandises sur les marchés
et les foires. L’Arbresle était devenu un village de receleurs.
Sources : Les amis de l'Arbresle
|
5 octobre 1726 Les voleurs attendaient encore une fois la malle,
au pont de Buvet près de l'Arbresle. La malle contenait : 736 livres expédiées par Mr Boutillier
à la caisse de Paris. L'agression donna lieu à une plainte devant Hugues Despinasse, Prévôst des Maréchaux. Extraits : Histoire des Postes du Rhône- Yvette Mience. |
En 2020, le pont vieillissant est consolidé, les parapets refaits, les boute-roues otés permettent d'élargir quelque peu la chaussée qui se recouvre d'un nouveau revêtement d'asphalte.
Ne nous attardons pas trop longtemps, j'entends venir quelques malandrins au devant de nous, poursuivons notre voyage....

Le pont et le viaduc sur le Buvet.
Le pont de pierre, marque la limite communale entre Fleurieux
et Lentilly.
Passé le pont nous voici donc à Lentilly.
La fin de notre escapade, après le pont de pierre,
diffère un peu du tracé original.
En effet, jusqu'en 1975, la route Napoléon rejoignait la N7 au Grand
Chemin, un peu avant d'arriver à Lentilly.
Après 1975, lors de l'aménagement de la Route Nationale 7,
la Route Napoléon est prolongée de 600 mètres et débouche
non plus sur la N7, mais sur la D70.

A gauche : avant 1975. Passé le viaduc ferroviaire et le pont
sur le Buvet, la Route Napoléon débouche directement sur la
N7, juste avant Lentilly.
A droite : à partir de 1975, la Route Napoléon est prolongée
et débouche 600 mètres plus loin, sur la D70, créant
un court délaissé.

Point rouge, jonction du tracé historique de la Route Napoléon
avec la RN7.
Fin de l'itinéraire par la route Napoléon.
Quelque soit l'itinéraire emprunté, Route Nationale 7 ou Route Napoléon, nous voici arrivés quelques 6 km après l'Arbresle, au village de Lentilly.
Nous sommes en réalité au Grand Chemin, hameau de la commune
de Lentilly.
Photo Claude.K
http://www.mairie-lentilly.fr
La première mention attestant de l’existence de Lentilly date
de l’an 975, mais la présence de vestiges Gallo-Romains, aqueduc,
temple, monnaies, attestent d'une occupation bien antérieure.
Le nom de Lentilly, proviendrait de Lentulus, qui était un chef militaire.
Au XVIème siècle, Lentilly subit les guerres de religions,
au XVIIe, c'est une épidémie de peste qui dévaste la
région.
Au XIXe siècle, de nombreuses maisons Bourgeoises, appelées
Châteaux, sont édifiées par les riches industriels Lyonnais
œuvrant pour la plupart dans le textile,
conférant ainsi au bourg de Lentilly son statut de grande banlieue
de la capitale des gaules.
La mise en service de la ligne de chemin de fer en 1876 favorisa les échanges
commerciaux avec Lyon.
Lentilly est restée une commune rurale avec une activité agricole
importante jusque dans les années 1950.
Aujourd’hui la commune qui conserve son côté village
de charme relève les défis économiques en évoluant
vers une péri-urbanité plus marquée.
Notre route nationale se cantonnera cependant à la périphérie du centre ville et nous n'en verrons pas beaucoup plus de Lentilly.

Station service à l'entrée de Lentilly.
Peu se souviennent du Garage de Paris situé juste en face, de l'autre
côté de la chaussée. (actuel bâtiment jaune)
En route -
On demarre par la station Avia à l'entrée du
bourg.
Pas toute jeune la station.
Construite en 1957, elle jouait le rôle d'annexe au Garage de Paris,
installé depuis les années 40 de l'autre côté
de la chaussée.

La RN7 entrée N-O de Lentilly. 1957.
Sur la gauche de la chaussée, le Garage de Paris, en face, la flambant
neuve annexe.

Le Garage de Paris au milieu des années 70.
L'esplanade avec parterre fleuri et jet d'eau appartient au Relais de la
Diligence venu s'installer en voisin en 1964.
Derrière la station Avia, cachées par un arbre, deux publicités
peintes. Photo Claude.K
Esso (sans doute en rapport avec la station service) et une rare réclame
pour le vin du Chai royal : KAKNA
Peinture datée du 12 avril 1974. Photo Claude.K

Ouvert en 1964, le Relais de la Diligence accueillait le voyageur
dans un écrin de verdure plutôt coquet.

En 2011, le Relais de la Diligence bien mal en point.
On reconnaît tout de même l'esplanade au jet d'eau, et la piste
du Garage de Paris (voir ci-dessus)

La route nationale à l'entrée de Lentilly quartier du
Grand Chemin, vue en direction de l'Arbresle.
Même point de vue aujourd'hui. Image réactive.

Elle passerait presque inaperçue. Mais pourquoi donc cette Plaque
de Cocher ici ? Photo plaque J.F Lobreau
A la Ferme, un établissement a traversé les
âges.
D'abord relais de diligences au XVIIe siècle, on pouvait encore voir
sur la terrasse les emplacements dédiés aux chevaux.
La bâtisse devient une ferme importante puis un marché bovins,
qui se déroulait devant l'établissement à l'emplacement
de l'actuel parking.
Transformée en auberge, le lieu devient une halte incontournable
pour les voyageurs en transit entre Roanne et Lyon (d'où la plaque).
Ces dernières années, le restaurant repris par Fabrice Beugnot,
était devenu gastronomique et proposait une cuisine de saison avec
des producteurs locaux.
La Ferme, semble définitivement fermée depuis
2023.

Hôtel, Restaurant, Café, Garage, Station service, arrêt
de cars, A la Ferme, pas le temps de chômer en ces années30.
(on aperçoit la plaque de Cocher sous l'enseigne).
Aujourd'hui, l'endroit est désert, fantomatique, même la plaque
de Cocher a été décrochée. Image réactive.

Vue en direction de Lentilly.
Cette perspective sur la route nationale, au niveau du transformateur de
Charpenay, permet d'avoir un aperçu de la modification du tracé
de route.
A droite la section de la route laissée à l'abandon depuis
2012.
A la sortie de Lentilly, suivre la direction de La Tour de Salvagny. ![]()
Depuis 1986 la ville est déviée. Pour suivre le tracé original, il faut suivre la D30 qui traverse le centre du bourg.


Oups...collision entre deux véhicules en 1935.
Le panneau de direction Touring Club de France / Don de Dunlop, indique
La Tour de Salvagny 1.5 km. Lyon 16.2 km.
(bibliothèque numérique de Lyon)

Ancienne borne de limite communale entre Lentilly et La Tour de Salvagny.
Vue en direction de La Tour de Salvagny.

Ancienne borne de limite communale entre Lentilly et La Tour de Salvagny.
Vue en direction de Lentilly.
Malgré l'apparition d'une piste cyclable sur me bas côté
de la chausséée, la borne est toujours en place.


La Tour de Salvigny est intégrée à la communauté
urbaine de la Métropole de Lyon et au pôle économique
de l'Ouest Lyonnais.
A l'époque Gallo-romaine, le terme Salvagny, du latin Silvaniacus
désigne une friche forestière.
En l'an 970, une tour de gué est érigée sur la place
centrale, la ville devient alors " Turris Salvagniaci " .
En 1330 la tour devient église et est dédié à
St Ennemond.
A la révolution le nom du village perd sa référence
à La Tour et devient simplement Salvagny, pour redevenir La Tour
de Salvagny sous le Consulat.
Mais, amis touristes, de Tour vous ne trouverez plus ici, elle a été détruite en 1870 pour cause de vétusté.

La fameuse Tour : 14 m de long, 6 m de large, 20 m de haut.
En route -
Après une zone pavillonnaire, voici la Rue de Paris, anciennement
Charrière Haute.
Au passage, quelques maisons anciennes et quelques portails en arc surmontés
de la corniche à la Lyonnaise (Génoise).

Même endroit à plus d'un siècle d'intervalle. Image
réactive.
Relais de la Poste au Chevaux 1765 – 1872
Placé sur la route du Bourbonnais, reliant Paris à Lyon,
le relais de Salvagny était le dernier relais avant Lyon, ou
le premier en venant de Lyon :-))
Il comprenait quatre corps de logis groupés en quadrilatère
autour d'une cour, avec une façade sur rue haute de deux étages.
Ses écuries abritaient 35 chevaux et un personnel nombreux. Il cessa
son activité en 1872 remplacé par le chemin de fer.
Source : plaquette 4 circuits de randonnées pédestres - www.salvagny.org
Le relais se situait au numéro 25 de la rue de Paris, si plus rien ne l'indique aujourd'hui, une partie du bâtiment existe toujours.
Les bâtiments d’importantes dimensions, abritant le relais
de poste, sont disposés autour d’une cour. Celui qui donne
sur la route sert au logement du maître de poste et du personnel.
Une fois franchi le portail, on accède à la cour, dans laquelle
un puits alimente un abreuvoir.
Tout autour sont ordonnées l’écurie surmontée
d’un fenil, la sellerie, les chambres pour loger les palefreniers
et les gens d’écurie.
A la Tour de Salvagny, il ne reste aucun vestige d’un premier relais
remontant au XVIe siècle.
Le second datant de 1780, au 25 de la rue de Paris, n’est plus identifiable
que par la poutre correspondant au linteau de la porte d’entrée
dans la cour.
Au 25 de la rue de Paris, anciennement Charrière Haute, Le relais
de la poste aux chevaux.
L’implantation d’un relais de poste favorise l’apparition
d’une petite communauté, qui vit de la route.
Outre les nombreux personnels du relais, se développent généralement
des forges, avec des maréchaux-ferrants, ainsi que des ateliers de
charrons, de bourreliers, etc.
On peut ajouter à cette liste commerçants, aubergistes et
cabaretiers.
Sur les 12 débits de boissons recensés en 1852, 11 sont installés
sur les routes de Lyon (4) et de Paris (7).
Ainsi s’est formé à faible distance du
bourg traditionnel le nouveau quartier linéaire, dit de la Charrière,
étiré sur près d’un kilomètre.
Il culmine sur une place, un temps occupée par une bascule.
Les deux rues en pente qui y convergent ont été logiquement
dénommées route de Paris à l’Ouest, et route
de Lyon vers l’Est.
Cette structure bipolaire du chef-lieu de La Tour-de-Salvagny est encore
aujourd’hui une particularité de la commune qui a survécu
avec certaines transformations à la fermeture
du relais liée à la création de la voie ferrée
de Lyon-Saul-Paul à Montbrison en 1872
Extrait Wikipédia.
Source : Ferdinand Boulot, La Tour de Salvagny, les débits de boisson
en 1852.
Rendez-Vous nationale 7, soirée du 23 avril 1814, Relais de Poste de Salvagny.
Le 20 avril 1814 après avoir fait ses adieux à la garde impériale dans la cour du château de Fontainebleau, Napoléon entame son voyage pour l'île d'Elbe.
Après une première étape à l'hôtel de la Poste de Briare la nuit du 20 avril (voir étape Briare), la seconde étape se déroule à Nevers et celle du surlendemain à Roanne.Le 23 avril le convoi traverse Tarare dans l'après midi et passe par L'Arbresle.
Après un arrêt au Poteau, l'équipage met pied à terre pour souper à La Tour de Salvagny.
Alors que le convoi immobilisé encombre la totalité de la rue, Napoléon descend faire quelques pas dans la campagne environnante, préférant attendre la nuit pour entrer dans Lyon.Vers onze heures du soir, le convoi franchissait enfin le Rhône à Lyon et parvenait à Vienne au petit matin du 24 avril 1814.
Remontons la Rue de Paris jusqu'à la place de la Halle, carrefour de routes vers Dommartin, l'autoroute A6 ou A 89, Dardilly, Tassin La Demi Lune, ou encore Marcy l'Etoile.

La Rue de Paris, vue de la place de La Halle. Image réactive.

On termine ici la Rue de Paris, pour aborder la Rue de Lyon.
En route -
Après la place et le rond-point, voici la Rue de Lyon, tout en descente, anciennement Rue de la Charrière Basse.

Rue de Lyon, vers Moncourant vers les années 1920 / même
point de vue aujourd'hui. Image réactive
Rue de Lyon, un garage Citroën certes, mais avec des pompes à
essence, ce qui est relativement rare aujourd'hui en milieu urbain.

Quittons les derniers faubourgs de La Tour de Salvagny, pour entrer au hameau de Montcourant, commune de Dardilly.
Photo Claude.K
A Montcourant, des panneaux indiquent le passage de l'ancienne route nationale.
![]()
Photo Claude.K
Le démontage du mobilier urbain a permis la réapparition de
la plaque de cocher.
Groupées autour du carrefour, quelques auberges fournissaient jadis le gîte et le couverts aux voyageurs de la route.

En venant de Lyon, vue en direction de La Tour
de Salvagny, au début du XXe siècle.
Installons nous au petit balcon à l'étage sur la droite et
observons le temps qui passe ... jusqu'à aujourd'hui...
Image réactive.
Une curiosité & de l'urbex...
Ici Radio Lyon....
A quelques mètres du carrefour, un portail rouillé nous replonge dans le passé. On pouvait y lire - il a encore quelques années - "Radio Lyon".

Un portail façon art déco.
Radio Lyon était une station privée fondée
en 1925.
En 1928, Pierre Laval, homme politique influent de la région Lyonnaise,
mais également homme d'affaire, devient le principal actionnaire
de la station.
En 1935 un tout nouvel émetteur est implanté sur le site de
la Tour de Salvagny / Dardilly.
Un pylône de 100 mètres de haut est dressé, et deux
bâtiments sont construits, l'un pour loger les techniciens, l'autre
pour héberger l'émetteur.
Dû à l'architecte lyonnais Gabriel Deveraux,
cet émetteur est installé dans un bâtiment en forme
de temple, dessiné ainsi certainement pour éviter un aspect
trop industriel.
Ce bâtiment a deux niveaux : le rez-de-chaussée est affecté
aux groupes de convertisseurs pour courant continu et l'étage aux
bureaux, à un studio et au pupitre de commande.
Un bassin décoratif devant le bâtiment faisait partie d'un
circuit d'eau, celle-ci étant utilisée pour refroidir les
lampes d'émission.
Sa puissance est de 25 Kw ce qui augmente largement sa zone d'émission et la station peut maintenant être captée depuis l'Angleterre.

A la libération de Lyon en 1944, les Allemands dans
leur retraite détruiront l'émetteur de Dardilly.
Pierre Laval, le propriétaire, mais également l'homme politique
de l'Etat de Vichy sera quant à lui condamné à mort
et exécuté le 15 octobre 1945.
Si Radio-Lyon a cessée définitivement d'émettre, le
site servira un temps à relayer les émissions du Programme
National.
Tous les bâtiments seront désaffectés en 1952.
Aujourd'hui, le bâtiment émetteur subsiste encore au fond d'un
parc transformé en friche industrielle. Il appartient toujours à
la famille Laval.
.
Le bâtiment de l'émetteur de Radio Lyon, encore visible
de la route, lorsque la végétation le permet.
Pour en savoir plus : Histoire et programmes de Radio Lyon.
http://pascalsimeon.free.fr/radioly.htm#Radio-Lyon
https://www.annuairedelaradio.fr/archives-radiophoniques/radios-disparues/#hautdepage
https://patrimoine.auvergnerhonealpes.fr/dossier/IA69001718
A la sortie de Montcourant, la déviation de 1986, actuelle D307,
ne tarde pas à rejoindre l'ancien tracé de la Route Nationale
7 (D30).
Qui le croirait ? Nous sommes à 10 km de Lyon, et toujours en pleine
campagne.
Nous avons parcouru environ 454 km depuis notre départ de Paris, et un bon 54 km pour cette 9eme étape qui se termine donc ici à la jonction de l'ancienne nationale et de sa déviation de 1986.
