ETAPE 9 : de St Symphorien de Lay à Montcourant, de 0400 à 0454 km

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En route -

La descente s'amorce et je ne peux que partager le sourire béat qu'affichent les cyclotouristes aux mollets tétanisés, à l'idée de dévaler en roue libre près de 7 bornes d'une pente rapide qui les mènera jusqu'à Tarare presque sans un coup de pédale.

Attention tout de même aux radars discriminants installés dans la descente Roanne – Tarare. Celle-ci est limitée à 30 km/h dans certains virages.


Les virages en lacet, dans la descente vers Tarare. Gaffe au radar !

En route vers la méditerranée ? Cette vallée boisée de sapins et le paysage vallonné n'en donnent pas du tout l'impression.

Un peu plus bas voici le Barrage de Joux sur la Turdine.
Inauguré le 15 juin 1905, le barrage a été construit uniquement pour approvisionner en eau les nombreuses industries textiles installées à Tarare.


Le barrage de Joux, retenue d'eau sur la Turdine.

Arrivé au pied de la montagne de Tarare, sur la route du barrage, on passe devant le "Relais Champêtre" sur la droite, qui n'a plus de champêtre que son nom.

Ex- "Villa du Barrage" établie en bordure de route depuis le début du siècle dernier, l'établissement n'est plus aujourd'hui que l'ombre de lui même.
Si vous êtes du voyage depuis notre départ de Paris, le sort de la bâtisse ne peut que vous rappeler l'Auberge du "Poisson Doré" à Glandelles.
On sent que le relais a dû vivre des jours heureux. Terrasse, jeux de boules, calme et tranquillité.
Ce fut d'ailleurs un temps, le quartier général du club des boulistes du "Pied de la Montagne" à Tarare.


Le Relais Champêtre - la Villa du Barrage, vue en direction du col du Pin Bouchain.
Image réactive.

Le club avait son siège dans ce "clos champêtre apprécié par tous les sociétaires et amis qui pouvaient jouer tous les jours et manger sur place.
Souvent en famille avec les enfants, c'était un lieu très convivial." Extrait du "pays.fr

Quelques mètres à peine, sur la gauche cette fois, une enfilade de maisons étonnamment colorées.


Enfilade colorée. Quand le peintre en bâtiment se fait artiste...

Il s'agit de "La Mère Paul" dont on a aperçu la publicité peinte quelques kilomètres plus haut sur le mur d'une maison au col du Pin Bouchain.
Comme son voisin d'en face, l'établissement est établi là depuis le début du siècle dernier et porte tout d'abord l'enseigne "Au pied de la Montagne".

La "Mère Paul" viendra plus tard.


Un avant / après du même lieu. Image réactive.

La Mère Paul - Voilà ce qu'en disait un guide touristique de l'année 1967 :
Près de Tarare, adossée à la paroi rocheuse, une séduisante auberge aux nappes à carreaux rouge et blanc, tenue par une hôtesse, une belle femme dans la trentaine. (!)


Un avant / après de la montée vers le col. Image réactive.
A droite l'auberge "Au pied de la montagne", à gauche la "Villa du barrage".


Station service abandonnée à l'entrée de Tarare, vue vers Roanne.

Tarare Km 0422

http://ville-tarare.fr

Nous continuons de longer la rivière Turdine située sur la droite et parcourons maintenant la Rue de Paris.
Passage devant le restaurant Jean Brouilly, situé dans une belle maison de caractère construite en 1906 par un riche industriel du textile, 3 toques en 2009 au Gault et Millau, 1 étoile au Michelin en 2012.

http://www.restaurant-brouilly.com/

Puis vient le bâtiment représentant le dernier site de Bel-Air Industrie, entreprise fondée en 1765 et inventeur de la "Mousseline" qui fit les beaux jours de la ville.
La mousseline.. la matière textile.... pas la purée :-)

Car depuis la seconde moitié du XVIIIe siècle, la ville est spécialisée dans la fabrication de textile naturel.
Mousseline, produite à base de fil de coton cardé, manufacture de peluches et de velours, la ville participe notamment à l'exposition industrielle de Paris en 1855 et à celle de Londres en 1862.
Tarare se tourne ensuite vers l'industrie teinturière.

Parlons chiffon :

A partir de 1930 se développe la production d'articles à base de "rayonne" et tous les composés en viscose qui en découlent.
A partir des années 1950, un véritable renouveau s'opère avec le voile "tergal", fabriqué à partir de polyester.
Tarare devient la capitale française du rideau, assurant près de 80 % de la production nationale.

À côté du rideau, l'industrie textile est déclinée dans le tissu éponge, la confection, la teinturerie…et même le Taraflex, revêtement des sols sportifs, propriété actuel de Gerflor.


La N7 aux portes de la ville. Avant / après. Image réactive.

On l'aura compris l'industrie textile fait vivre toute la vallée de la Turdine jusque vers 1970 où la crise industrielle frappe la ville de plein fouet.
Depuis, Tarare se tourne vers une difficile et tardive diversification économique et.... j'ai envie de dire que ça se voit.

La ville semble tristounette, c'est en tout cas mon impression, mais elle a au moins gardé son charme de ville industrielle, aux nombreux quartiers encore conservés dans leur jus.


Plaque de cocher à l'entrée de Tarare


Juste avant le viaduc, visible dans le sens Lyon -Roanne deux murs peints pour un Garde meubles.
Le mur sous les arcades est encore bien protégé du soleil.

La chaussée se rétrécit sur 2 voies alternées, pas plus, pas moins, formant ainsi une étroite et étonnante arrivée en ville.
Ce rétrécissement est dû au passage sous l'arche d'un viaduc ferroviaire du réseau TER Rhône-Alpes, desservie par des trains express régionaux de la relation : Roanne - Lyon-Perrache.

Construit en pierre de taille de 1863 à 1866 pour la compagnie P.L.M, le viaduc long de 373 m et haut de 26 m, franchit la vallée de la Turdine et la route nationale 7.
Il possède 20 arches de 12 mètres d'ouverture plus une arche centrale de 29,6 m.

La RN7 passe donc sous cette arche centrale qui donne l'impression de franchir une porte de ville monumentale.
De l'autre côté du viaduc, le quartier semble aujourd'hui un rien austère.
Manque plus que quelques réverbères blafards, une nuit sombre et pluvieuse, et nous voila plongé dans l'atmosphère d'un film noir des années cinquante.


Rue Serroux / N7. Image réactive.

La nationale se poursuit par la rue Serroux , faubourg aux nombreux commerces moribonds.
Vient ensuite la Rue de la République, aujourd'hui en sens interdit dans son sens Roanne - Lyon, nous obligeant à contourner le tracé original, via un quartier sans intérêt.


La rue Serroux, un quartier dans son jus.

Poursuivons virtuellement (via Google) par la rue de la République, car son tracé à l'époque était à double sens.
Au numéro 17, face à un petit bar, un bel immeuble restauré, avec balcon central et grande porte en bois.
Aujourd'hui bâtisse anonyme, nous avons pourtant rencontré sa publicité à la sortie de Fourneaux . Elle nous invitait à passer la nuit à... l'hôtel de l'Europe.


A droite avec le balcon : l'hôtel de l'Europe, en face : l'hôtel de France. Image réactive.

Au niveau de la place de la Madeleine, la ville s'anime enfin.
Nous sommes au cœur de Tarare. On poursuit tout droit (toujours en sens interdit)
Hôtel de ville, poste, place de l'église, office du tourisme, la ville s'anime brièvement autour de la place de la Madeleine, pour retrouver rue Dollet un faubourg terne et morne.
La gendarmerie occupe le bel immeuble de la banque de France.


La place de la Madeleine et la N7.


La N7 passe devant le café Provençal, qui a sorti les parasols pour l'occasion.
Aujourd'hui les parasols sont remisés depuis des années. Image réactive.

Les "Teintureries de Tarare" sont un bel exemple architectural d'évocation industrielle.

Le projet a conservé la configuration et la volumétrie des anciennes Teintureries de la Turdine, bâtiment construit en 1905, et désaffecté à l'aube des années 2000.
Le site accueil aujourd'hui la chambre de commerce et des métiers, les locaux du journal le Progrès, une brasserie - distillerie, un restaurant, un café concert, bref une reconversion industrielle réussie.


Le site industriel des Teintureries de Tarare. Image réactive.


Waow... l'annonce vintage ne dit pas s'il s'agit de cassette audio ou vidéo... nouveautés certes mais de quelle année ?
A gauche le site réhabilité des Teintureries. Vue en direction du centre-ville.

La sortie sud de Tarare, avec ses immeubles colorés, retrouve sa seconde voie de circulation, et reprend là son tracé normal sur 2 x 1voie.


L'entrée Est de la ville en arrivant de Lyon.

En route -

La route se transforme en voie rapide sur 2 x 2 voies limitée à 110 Km/h
Sur la droite en hauteur, on aperçoit le Viaduc de Torranchin achevé en 2010, premier ouvrage d'art achevé sur ce tronçon de l'A89, trans-européenne qui relie Lyon à Bordeaux.


Stèle funéraire à St Loup.

Au niveau du Hameau de St Loup, dans la montée de Vindry, une stèle rappelle la tragique journée du 22 août 1944 où 13 civils furent victime de la barbarie nazi.
Toujours à St Loup, il est temps de faire une pause publicité...Pub ! comme dirait l'autre...


Mur peint pour Suze, l'apéritif à la Gentiane et pour la brillantine Forvil, et l'encaustique "ça va seul".


Une publicité Miko recouvre celle de Rasurel l'élégance féminine, sur un autre pignon le Prêt à porter Pascal.


Sous cet emplacement publicitaire à louer, un mur peint pour la charcuterie Olida.

Fin de notre pause publicitaire.

Gardons à l'esprit que le véritable tracé de la N7 traversait villes et villages, aussi, au rond-point, il nous faudra abandonner la N7 actuelle et prendre la direction Pontcharra sur Turdine par la D31.


Traversée de Pontcharra sur Turdine par la D31

Après le garage Renault / Station Avia qui a tout l'air d'une ancienne station BP, voici Pontcharra.


La petite rotonde trahit l'enseigne d'origine de la petite station service.

Pontcharra sur Turdine km 0427

http://www.pontcharra69.fr/index.aspx

On débute par la demi-rue Jean Moulin / D31. Demi car la rue ne possède que le côté pair. Côté impair c'est le lit de la rivière Turdine qui s'écoule.


La rue Jean Moulin, image réactive.

Pontcharra, hameau de St Loup, est une ancienne commanderie de l'ordre des Antonins, hospitaliers et moines-soldats chargés au XIIe siècle du maintien de l'ordre dans le pays en accord avec le prieur de l'abbaye de Savigny.
A partir du XVIIe siècle le hameau devient un bourg important où fleurissent de nombreux commerces de part et d'autre de la route royale, future nationale 7.
Au XIXe siècle le village vit essentiellement de l'industrie textile. Dans la seconde moitié du XIXe siècle le village est relié à la ligne de chemin de fer du P.L.M.


Au niveau de la place de l'église, vue en direction de Tarare. Image réactive.

Le bourg est agréable.

Après la place de l'église, on poursuit par la rue Michelet, l'ancienne grande rue commerçante.


Café du Siècle, sans doute du siècle passé...


Vue en direction de Tarare.

Après la station Esso à la sortie du bourg, on rejoint la N7 par un sens giratoire, mais on peut encore suivre sur une centaine de mètre environ, impasse du Grillet, l'ancien tronçon de route qui se termine en cul de sac.


L'ancienne route se termine en cul de sac.

Au lieu-dit La Croisette, on passe devant l'ancien relais de la poste aux chevaux, fameux "routier" des années 1960 et aujourd'hui toujours en activité.


La Croisette vue en direction de Pontcharra, image réactive


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