ETAPE 10 : de Montcourant Km 0454 à Chonas l'Amballan Km 0500.

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3e Itinéraire : la traversée de Vienne au XXe siècle :

On l'a vu précédemment, au XVIIIe siècle, seule la partie du quai correspondant à l'actuel quai Pajot est construite.
Il longe le Rhône jusqu'à l'embouchure de la Gère.
Il faut attendre le XIXe pour que soit aménagé son prolongement vers le Sud.


On retrouve une dernière fois le Rond-Point Berthelot et cette fois, on vire à droite, en direction du fleuve .


En route -
Retour Rond-Point Berthelot, point de départ de toutes les traversées de la ville.

Les quais, finalement aménagés, peuvent maintenant absorber un important trafic routier.
La RN7 emprunte donc, à partir du Rond-Point de la rue Berthelot, la rive gauche du fleuve.


Souvent cachée par des voitures garées, parfois taguée, la borne du Km 5 confirme le passage contemporain de la N7 par les quais.
Aujourd'hui le plastique remplace la pierre.
Photo cartouche Claude.K

Après passage sous le viaduc de la voie ferrée, nous voici Quai Pajot en bordure du Rhône.


La vue est dégagée. Pour traverser la ville, facile, c'est tout droit en longeant les quais !

La route est large sur 2 x 2 voies, et la vue dégagée sur les hauteurs de la ville.
Cela n'a pas toujours été ainsi.
Avant les années 1960, le quai était beaucoup moins large, sur 2 X 1 voies, puisqu'il conservait le profil du quai originel construit en 1790.


Vue aérienne du quai Pajot en 1920, qui conserve son profil originel du XVIIIe siècle.

Il faudra attendre la construction de l'autoroute du Soleil (1957-1965) pour connaître un élargissement des voies.
Car, aussi incroyable que cela puisse paraître, il est prévu, à la fin des années 1950, de faire passer l'autoroute ici même, en plein cœur de ville.


Les années 50 vu ici depuis le Pont Neuf. Chaussée sur 2 X 1 voies et embouchure de la Gère pas encore couverte.
Il n'est pas encore question d'y faire passer l'autoroute.
Même lieu aujourd'hui. Image réactive.

A partir de 1957, débutent les travaux de l'autoroute du Soleil dans la traversée de Vienne.
Le quai est élargi et l'on construit en encorbellement sur le Rhône, la chaussée destinée au passage de l'autoroute A7.


Elargissement du quai Pajot et pause de la chaussée en encorbellement sur le Rhône,
futur passage de l'autoroute du Soleil.


Sur cette vue de l''embouchure de la Gère, on voit nettement le long du Rhône les piles de soutien
de la chaussée construite en encorbellement au dessus du fleuve, permettant ainsi d'élargir les quais.
L'embouchure de la Gère est couverte, l'autopont n'existe pas encore.
En 1970, un toboggan permet d'éviter le carrefour. Image réactive.

L'autoroute du Soleil traversera la ville de 1965 à 1974.
Elle était constituée, du Nord au Sud de la ville, de 3 tronçons.
Les deux premiers tronçons se succédaient jusqu'à l'embouchure de la Gère, le troisième reprenait un kilomètre plus loin.
Une traversée urbaine avec des carrefours, ce qui, au moment des vacances, ne manquait pas de provoquer d'importants encombrements de circulation.

Afin de fluidifier le trafic, un autopont, ou toboggan fut mis en place entre le second et le troisième tronçon, le 24 décembre 1970 au carrefour de la Gère.
Il resta en activité jusqu'en 1984.


L'autopont - sens Nord-Sud, pour éviter le carrefour.

Pour éviter aux automobilistes un trop important ralentissement lors du franchissement de la Gère, le pont de la Demi-lune est détruit et l'embouchure de la rivière totalement couverte.
L'autoroute franchit le carrefour et la rivière grâce à un autopont. Celui-ci restera en fonction bien après la déviation de l'autoroute, puisqu'il perdurera jusqu'en 1984.


L'autopont sens Sud-Nord.

Inauguration de l'autoroute Lyon-Vienne document INA

http://fresques.ina.fr/rhone-alpes/fiche-media/Rhonal00144/le-nouveau-troncon-de-l-autoroute-lyon-vienne.html

En 1975, ce tronçon d'autoroute est détourné sur la rive droite du Rhône, et les quais retrouvent un semblant de quiétude.

Après la Gère, on aborde maintenant le quai Jean Jaurès construit en 1840 à la suite du Quai Pajot.
Ce nouveau quai permettait à l'époque de désengorger les Rue de Bourgogne et de Boson sclérosées par une circulation intensive et orienter désormais le trafic routier vers la rive du Rhône.

Cet itinéraire sera effectivement le moyen le plus rapide pour traverser l'agglomération.
Une vraie voie d'autoroute, mais par endroit, sans la bande d'arrêt d'urgence.

Nous retrouvons, sur la gauche, notre place du Jeu de Paume, l'occasion de découvrir la borne originale du Km 6, en pierre.


Photo Claude.K


Les traces de la Nationale 7, quai Jean Jaurès. Plaque de Cocher. Photo Claude.K


Années 40 le Quai du Rhône, vue vers le Pont Neuf et l'embouchure de la Gère.
Remarquez le garage toujours d'actualité aujourd'hui.
Image réactive.


Même garage que ci-dessus quai du Rhône années 30


Sur la gauche on retrouve la Cathédrale St Maurice.


Un peu avant la Chambre de Commerce, on trouvait la concession Simca, aujourd'hui devenue parking privé. Image réactive.

Après un dernier carrefour à feux, à hauteur des appontements pour bateaux Mouches, la route reprend sa physionomie autoroutière.
Nous parcourons le troisième tronçon d'autoroute mis en service de 1965 à 1974.
Aujourd'hui il s'agit du Boulevard Georges Pompidou.

Nous sortons maintenant le l'agglomération de Viennoise.


L'ancienne autoroute de Vienne. Aujourd'hui Bd Pompidou. Heu.. On s'arrête où si l'on est en panne ???

Le Boulevard Pompidou longe le Rhône et au bout du fleuve ... Marseille, la Méditerranée.

Attention tout de même ! A la fin du Boulevard, surveillez les directions.
Une erreur d'inattention et c'est direction l'autoroute A7 à péage.


Fin du Boulevard Georges Pompidou, suivre la N7 en direction de Valence / Reventin Vaugris.

Après l' échangeur, la Route Nationale 7 retrouve rapidement la jonction avec son tracé précédent (actuelle D1007) et prend la direction de la commune de Reventin -Vaugris.

Nous en avons terminé avec les traversées de la ville de Vienne, mais l'aventure continue. Quelques centaine de mètres plus loin voici Vaugris.

Vaugris : Km 0498

Depuis le 5 septembre 1847, par ordonnance du roi Louis-Philippe la commune de Vaugris, 302 habitants, a fusionné avec sa voisine Reventin, 784 habitants.

Reventin-Vaugris a, comme la plupart des autres communes du secteur, une très ancienne vocation rurale.
L'industrie y fait son apparition dès le XIXe siècle avec l'exploitation de la mine de zinc de la Poype (à la Balme) et l'installation d'une usine dans le quartier de Saint Christ.

Ces activités disparurent au début du XXe siècle.
Il fallu attendre la seconde partie de ce même siècle et l'entrée de la commune dans le district de Vienne pour voir se créer des zones d'activités.
Tout d'abord le long du Rhône puis par la suite dans la plaine du Saluant.
On note aussi une zone artisanale à la limite de la commune des Côtes d'Arey.


Cliché Claude.K


Au bas de la côte, La borne 11 km. Photo cartouche Claude.K

Quelques maisons longent la voie ferrée sur notre droite. Le route reprend lentement de la hauteur.
Nous arrivons au pied de la montée du Grand Pavé.

Avant le virage, il est aisé de deviner le tracé qu'empruntait la route de Provence des siècles précédents.
Elle se poursuivait tout droit dans l'axe de notre route.

Il s'agit aujourd'hui du Chemin du Vieux Pavé. Si vous avez un peu de temps devant vous, allez donc y musarder quelque peu.
Le Vieux-Pavé demeure aujourd'hui bien conservé avec son pavage en cailloux ...et puis c'est le tracé historique.


Au niveau du virage, face à nous, l'ancienne route qui empruntait le vieux chemin pavé tout droit. Photo Claude.K


Photo Claude.K

Le chemin du Vieux Pavé à Vaugris est un pavage en cailloux roulés, qui sont les vestiges du "Grand chemin de Lyon à la Provence", ancienne route de Lyon à Marseille.


Le chemin du vieux pavé avant sa restauration.

Si ce chemin dit du Vieux Pavé, visible sur la carte de Cassini et sur le cadastre napoléonien, présente les caractéristiques d'une route royale avec son revêtement en galets,
son tracé semble beaucoup plus ancien puisque cet axe se trouve dans le prolongement de la voie romaine, dite d'Agrippa, qui part de Vienne vers le sud de la province de Narbonnaise.
Certains spécialistes assurent que le chemin du Vieux Pavé reprendrait exactement le tracé de la voie romaine.


En 2017, la restauration est terminée. Le chemin est maintenant interdit à la circulation. Photo Claude.K 2017.

Reventin-Vaugris - Restauration du chemin du Vieux Pavé http://adlfi.revues.org/15110

Mais poursuivons notre itinéraire par le virage et la montée du Grand Pavé.


Ce mur était recouvert de panneaux publicitaires modernes 4 X 3.
Suite à la loi ENE (Engagement National pour l'Envirronement) du 12 juillet 2010, les panneaux furent retirés laissant apparaître cette réclame peinte (presque) flambant neuve.
Aïe Aïe, une fissure entame le mur sur toute sa hauteur. Image réactive. Photo gros plan Claude.K


En rouge le Vieux Chemin Pavé, en bleue l'actuelle montée du Grand Pavé.

Aménagée après 1825 pour faciliter le trafic croissant de la route Lyon-Marseille, cette montée du Grand-Pavé, moins raide que celle du Vieux Chemin, fut d'abord une route à péage.
En cours de montée on rencontre le panneau de fin d'agglomération de la commune de Vaugris, ainsi que quelques bornes kilométriques.


Que les choses soient claires.... Depuis 2018, toutes les bornes rencontrées sont en plastique.
Borne du Km 12 vue dans la descente du Grand Pavé. Photo Claude.K


Photo Claude.K-2016


Borne kilométrique montée du Grand Pavé. Photo Claude.K 2016.


Photo Claude.K

 

Le Grand Chemin. Km 0500

Arrivé sur les hauteurs du plateau, voici le hameau du Grand Chemin, toujours sur la commune de Reventin Vaugris.
Comme le laisse à penser le toponyme de ce village, nous nous trouvons sur la route de Lyon à la Provence, sur le tracé de la via Agrippa.


Le Grand Chemin. Image réactive.
Le Maupas, jonction du Chemin des Vieux pavés et de la Route Nationale 7.


La salle des fêtes, fanfare de la muse champêtre, et deux réclames peintes, jambon Olida et meubles Interconfort.
Image réactive. Photo Claude.K 2017


Vue dans la descente, une étonnante réclame peinte pour le célèbre Hôtel de la Cloche à Dijon.
On distingue encore bien le dessin d'une cloche. Image réactive.


Vue en direction de Vienne, on aperçoit dans le virage en bout de route, le chemin du Vieux Pavé. Image réactive.


Sur notre gauche, en contrebas, on entrevoit les structures de la barrière de péage de l'autoroute A7.

La barrière de péage de Reventin-Vaugris, avec ses 15 voies en entrée et 27 voies en sortie est actuellement la plus grande barrière de péage d'Europe.


La barrière de péage vue ici vers la fin des années 60.


Borne du Km 14, au carrefour du Grand Chemin. Photo Claude.K

Au carrefour du Grand Chemin, aujourd'hui aménagé en un petit rond-point, marquons l'arrêt quelques instants.
Nous voici au Km 14, à la croisée des routes de la RN7 et du chemin du vieux Vaugris qui part sur la droite.
Ce carrefour a subi pas mal de modifications au cours des années 60, car c'est ici que se faisait la jonction avec le tout nouveau ( à l'époque) contournement de la montée du Grand Pavé.

Avant 1960, l'intégralité du trafic routier de Vienne à Valence passait par la montée du Grand-Pavé et traversait le hameau du Grand Chemin par la Route Nationale 7 (voir ci-dessous carte 1955)
En 1960, une déviation vient soulager la sortie de Vienne Sud en évitant la montée des Grands Pavés, et débouche ici même au carrefour du Grand Chemin (voir ci-dessous carte 1959)

Après 1963, la déviation est mise aux normes autoroutières et intégrée au nouveau tracé de l'autoroute du Soleil A7, Vienne - Valence.
Le carrefour du Grand Chemin perd définitivement sa fonction de jonction entre la RN 7 et sa déviation. (voir ci-dessous carte 1963)

Au carrefour, un ancien garage attire l'attention.
Garage emblématique de la Route Nationale 7, puisque présent dès les années 1920 sous le nom de Relay Esperanto, Texaco.
Il s'agit du Garage "Patisier", mais la famille Patissier n'en est plus propriétaire depuis les années 2000.
Connue pour être une des dernières stations-service non self-service, puisqu'un (e) pompiste venait vous servir, cette petite station devenue indépendante a définitivement baissé le rideau en 2022.


La station service faisait l'objet de plusieurs reportages dans la presse écrite ou comme ici sur TF1.
Image réactive. Photo actuelle Claude.K


La station Texaco. Les maisons sur la droite, de l'autre côté de la rue, existent toujours.
Photo Relais 500 de Vienne.


La Station actuelle se reconnaissait à la voiturette qui ornait la marquise au dessus des pompes, en façade.


Une petite note humoristique et colorée sur la route enchantée. Sympa. Photo Claude.K 2017.


La Route de Marseille aujourd'hui / Même point de vue au siècle dernier, le garage n'est encore qu'un restaurant. Image réactive.


La carrefour du Grand Chemin.
A l'extrême droite, invisible ici, la station-service, puis l' Hôtel - Restaurant Roche au premier plan et l' Auberge du Veau Gris au second plan.
Une Peugeot 403 débouche du chemin du Vieux Vaugris.


La sympathique Auberge du "Veau Gris" (jeu de mot maître Capello) au carrefour du Grand Chemin.
A droite le chemin du Vieux Vaugris.


Lorsqu'ils auront débarrassé ces panneaux publicitaires modernes,
On pourra enfin admirer les Réclames Atlantic et Dubonnet...enfin ce qu'il en reste.
Photo Claude.K

La présence de nombreuses publicités peintes, d'un hôtel-restaurant, d'une station service, d'une auberge, témoignent de l'importance du trafic routier à ce carrefour,
faisant du Grand Chemin une halte indispensable pour les voyageurs.

En route -

On quitte le Grand Chemin.
La route longe maintenant la plaine de Chonas-l'Amballan où est implanté l'aérodrome de Vienne.


A gauche, la plaine et l'aérodrome de Reventin Vaugris.

Une enseigne au loin ne tarde pas à se profiler.
Connue de tous les habitués de la route nationale, c'est le relais 500, une institution sur la nationale 7.

Ce Motel, réplique d'un motel US des années 60, voit le jour en 1959, au sud de Lyon, à Chonas l'Amballan.
C'est Mr Bélanger qui importa de son Canada natal ce projet hôtelier, jugé à l'époque comme révolutionnaire en nos contrées.

Situé à mi-chemin entre Paris et la côte d'Azur, le Motel qui se nomme à l'époque le "Km 500" offre des chambres spacieuses agrémentées de salles de bains complètes, donnant un accès direct à la voiture.
Après le départ de Mr Bélanger en 1966, c'est la famille Courant qui reprend le Motel, lui ajoutant une nouvelle piscine, de nouveaux bâtiments et un restaurant.


Le Relais en 1969.

En 1978, l'enseigne du Km 500 devient le "Relais 500 de Vienne"

Source et extrait : http://relais-500-de-vienne.com/

En décembre 2024, le Relais ferme ses portes, mais il devrait néanmoins rouvrir en 2026 avec un nouveau repreneur.


Le Motel disposait d'une station service Esso

Ces 500 Km parcourus depuis Paris indiquent que nous sommes arrivés à la moitié de notre voyage sur la Nationale 7.
C'est également ici que prend fin cette 10e étape qui nous a mené de Montcourant à Reventin-Vaugris.



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