Traversée de Lyon Second Tracé de 1957 à 1973

Distance à parcourir : 7.5 km

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Lyon Ouest : On suivra ici le tracé rouge.

Les retrouvailles place de la Pyramide, à Vaise, de la RN6 et de la RN7 déjà gonflée par la Route de Bordeaux, circulant de conserve dans les ruelles du centre ville de Lyon et véhiculant, année après année,
un trafic routier de plus en plus important, va pousser la municipalité à adopter de nouveaux tracés.

Tandis que la RN6 conservera son parcours initial, jusqu'à l'inauguration du tunnel de la Croix Rousse en 1958, c'est la RN7 qui va voir son tracé modifié.
Son tout nouvel itinéraire empruntera d'anciennes voies communales reclassées spécifiquement en N7. (dont la RN7E antenne de la N7 de Tassin à la rive droite de la Saône et la RN518 de la rive gauche du Rhône à la Route de Vienne).

Il n'est donc plus question de tronc-commun entre les deux routes mythiques. Chacune aura sa propre traversée de Lyon. Nous sommes alors en 1957.

C'est ce second tracé que je vous propose de suivre à présent.


On suivra les flèches rouges.

Comme pour le tracé initial, le départ débute à Tassin la Demi Lune : Place Pierre Auboin, rond-point de l'horloge.


Place de L'horloge.


Direction Rue de la République, tout droit.

Au carrefour de l'horloge, on file cette fois tout droit par la rue de la République.
La rue reste conforme aux faubourgs des grandes villes avec ses anciennes maisons de villes et ses immeubles plus contemporains.

Mais quelle direction suivre ? Lyon St Just, Lyon Menival, Lyon Champvert, Lyon presqu'île, Lyon Centre... qu'en sais-je ?
Au rond point du Maréchal de Lattre de Tassigny, ne nous laissons surtout pas distraire par la multitude de directions proposées, qui pour le néophyte vacancier ne font que brouiller la piste qui nous mènera jusqu'à la grande bleue.


La RN 7, comme d'habitude, C'est tout droit !

Le quartier change de physionomie et arbore maintenant un air plus contemporain dans la mouvance des années soixante dix avec ses barres d'immeubles si caractéristiques de cette époque là.
Nous voici à Lyon, avenue Barthélemy Buyer. Le panneau d'entrée d'agglomération indique D 407.

Après une passerelle recouverte, selon la saison, de vigne vierge et permettant aux élèves du groupe scolaire de traverser la rue en toute sécurité,
on circule entre les barres d'immeubles des quartiers urbanisés des années 1970, pour certains camouflés par une verdure intelligemment utilisée.


La végétalisation permet par endroit de camoufler à la vue les barres d'immeubles caractéristiques des cités des années 70.

Ici, la loi "Grenelle de l'environnement 2" concernant la pollution visuelle des panneaux d'affichage, n'a pas lieu d'être.. puisque nous sommes dans une ville supérieure à 10 000 habitants.


Quelques couleurs, des pots support de pub et tout de suite la route s'enchante... non ? :-))

Par endroit la rue se resserre et prend des airs de petite ville de province.
A l'amorce d'une montée en virage, entre deux hauts murs, passait alors au dessus de nos têtes, le réseau du FOL, un chemin de fer local (FOL pour Fourvière Ouest-Lyonnais) desservant l'ouest Lyonnais depuis la gare du quartier de St Just.


Vue dans le sens de la descente, l'avenue Barthélémy Buyer à l'époque du FOL. Même lieu. Image réactive.


Montée Barthélemy Buyer. Si vous êtes observateur, on aperçoit de part et d'autre de la rue les anciens piliers de support des rails de chemin de fer.
Même lieu aujourd'hui. Image réactive.


Le Fol passait ici

Fondé en 1886, le réseau vapeur passera au tout électrique pour devenir tramway en 1899.
La petite ligne de 23 km environ fonctionnera jusqu'en 1954. En 1955 le réseau est déclassé et démonté.

De chaque côté de la route, on aperçoit encore aujourd'hui les piles de soutènement du viaduc ferroviaire.


Une des piles support du chemin de fer

Sources :
http://folsaintjust.free.fr/
http://www.levieuxbrindas.fr/dossiers/chemin-de-fer-de-louest-lyonnais/fourviere-ouest-lyonnais-fol/


Une borne rescapée


Vue de l'avenue Barthélemy-Buyer, anciennement chemin de la Demi-Lune, en direction de Tassin. Image réactive.
Au centre un petit supermarché Casino, occupait les locaux du Café des Quatre Colonnes.
Le bâtiment sera détruit au milieu des années 70, pour laisser place à un large carrefour.


L'établissement Le Café-Concert ou la Maison des Quatre-Colonnes, à Saint-Just, bénéficiait d'une assez grande notoriété.
Source : Les rues de Lyon en 1902.

La longue avenue Barthélemy Buyer prend fin au sommet de la côte.
Nous voici Place de Trion, quartier St Just dans le 5e arrondissement.

La Place de Trion est un ancien carrefour de voies romaines.
Au temps des fortifications de la ville de Lyon, se dressait ici la porte de Trion, sur la voie du Forez.
La porte fut démantelée peu après la Révolution.
En 1845 la ville délimite les nouveaux contours du secteur afin de transformer ce qui n'était alors qu'un simple carrefour en une placette ombragée.


Le Café de la Terrasse, toujours en activité aujourd'hui, existe sous ce nom depuis le début du XIXe siècle. Image réactive.


Attente à l'arrêt de bus, face au café de La Terrasse. Même lieu. Image réactive.
La RN7 vue vers la descente en direction de Charbonnières.
Au fond, on aperçoit les motrices du FOL.

Le nom de la place de Trion viendrait du latin Trifontius, "trois fontaines", sources qui se situaient à proximité de ce carrefour de voies romaines, en des temps plus reculés où l'on portait encore toges et sandales.
A propos de fontaine, le petit square ombragé abrite la "Fontaine Claude", fontaine retrouvée lors de fouille, gravée d'un Claudius Augustus et datée de l'an 43.

Cette fontaine construite à l’époque gallo-romaine était à l’origine située au dessus des théâtres romains, dans le clos du Verbe Incarné, où elle fut découverte en 1985.
Elle fut déplacée sur la place de Trion en 1992 et remise en service à cette occasion.
Construite en pierre calcaire, elle se compose d'une cuve rectangulaire et d'un pilier surmonté d'un chapiteau portant une dédicace en l’honneur de l’empereur romain Claude, natif de Lyon.

extrait : http://luc.greliche.free.fr/Mathieu/lyon0901.html


La Fontaine Claude sur la place de Trion.

Avant de quitter la Place de Trion, livrons nous à un dernier petit rituel....
Allongez vous sur le sol et posez l'oreille contre le bitume de la route.... Si, si, Ecoutez ? Vous n'entendez rien ?

Difficile à croire, mais ici, à quelques mètres sous nos pieds, passent exactement les voies de l'autoroute A6.
Nous nous trouvons juste au dessus du fameux tunnel de Fourvière, si connu des voyageurs, et autrement plus passant que le quartier où nous nous trouvons actuellement.

Sans blague... vous vous êtres vraiment allongé par terre ??? ;-))

En route -

On emprunte maintenant le Chemin de Choulans, encore appelé "Montée de Choulans", mais dans notre cas ce sera plutôt une descente avec un dénivelé d'environ 90 mètres.
Gaffe à la caravane !!

La montée de Choulans est la principale voie d'accès à la colline de Fourvière.
Ouverte en 1858, on trouvait ici dans l'antiquité une fontaine de Cholan... qui aurait donné son nom à la côte.
Très provinciale, bordée de maisons de caractère de diverses époques, pas encore trop défigurée par les promoteurs immobiliers, la rue étroite serpente sur le flanc de la colline de Fourvière.
On se demande tout de même comment faisaient les vacanciers, lors des périodes estivales, pour se croiser à certains endroits avec les camions et les caravannes empruntant la RN7,
à une époque ou l'autoroute A6 n'existait pas.


La Montée de Choulans, vue en direction de la Place de Trion, avec une borne routière à l'angle de la rue des Macchabées.

Au croisement avec la rue des Macchabées, dans le sens de la descente, on peut admirer un ensemble architectural remarquable.
Il s'agit d'une des habitations de l'obéance du cloître de Saint-Just, une maison canoniale datant du XIIIe siècle, attribuée aux prêtres et aux Chanoines de l'église.
Si l'on en croît l'opulence de la bâtisse pour l'époque, gageons que nos moines ne faisaient pas vœu de pauvreté.


Au carrefour, à droite en coin, l'obéance du cloître de St just, par la suite l'Auberge du Taureau Couronné. Image réactive.

Vers 1623, la maison change complètement de registre et devient une Auberge à l'enseigne du " Bœuf Couronné ".
Derrière la maison, au n° 162 de la Montée, un portail datant XIXe siècle nous rappelle l'enseigne de l'auberge.


Terrasse Du Boeuf O

En route -

La descente est riche en découverte.
Sur notre droite, place Wernert, des ruines antiques sont exposées à l'ombre d'un petit square.
Il s'agit de tombeaux monumentaux datant du Ier siècle.


Vue dans le sens de la montée, la place Eugène Wernert et ses tombeaux antiques.

En 1885, lors de fouilles réalisées à l'occasion des travaux de construction de la voie de chemin de fer de Vaugneray, furent découverts pas moins de 10 mausolées, à proximité de la place de Trion.
Trois des mausolées présentant le plus d'intérêts furent démontés pierre par pierre et installés ici, place Eugène Wernert, ancien jardin de l'auberge du Bœuf Couronné.

En fait, tout ce quartier fait partie du Lugdunum antique et témoigne d'une densité d'occupation importante à l'époque Gallo-Romaine.


Les Mausolées de la Montée de Choulans. Image réactive.

Tout sur les mausolées de Trion :

https://journals.openedition.org/adlfi/175071
https://www.lyonhistorique.fr/eugene-wernert-mausolees/
https://www.flickr.com/photos/38490142@N05/24712140758


Fin de la première partie de la descente de Choulans au carrefour avec la rue Debrousse. La suite c'est à gauche.

Au carrefour avec l'avenue Debrousse, la descente se poursuit sur la gauche en empruntant cette fois une double voie d'où l'on a une vision d'ensemble sur tout l'Est Lyonnais.
La partie basse de la montée de Choulans, à 2×2 voies, forme des lacets serrés dans la zone de plus forte pente, au-dessus de l'entrée Sud-Est du tunnel de Fourvière et du pont Kitchener.


La seconde partie de la Montée de Choulans, une chaussée plus large aux virages en lacet.
Avec vue sur la tour Part-Dieu.

Il faut savoir que ce chemin de Choulans, plus proche ici du boulevard que du sentier, est en fait une percée relativement "récente" créée en 1858 pour faciliter la montée des voyageurs.
Avant 1858, l'ascension s'effectuait en empruntant d'étroits passages raides et rectilignes, comme par exemple la montée des Génovéfains ou encore celle des Tourelles.


La Montée de Choulans aux virages en lacet. Sur la gauche l'originelle montée des Génovéfains.


La montée des Génovéfains. En bas la voie de Choulans.
Cliché :
http://creditphoto.com/photos/montee-genovefains/

 

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