ETAPE 11 : de Chonas l'Amballan km 500 à Tain l'Hermitage km 550

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Serves sur Rhône - Erôme - Gervans →

 

En route -

La nationale 7, maintenant surplombée à notre gauche par la voie ferrée, épouse étroitement les sinuosités du Rhône qui affiche un calme plat, depuis l'aménagement de son cours par la Compagnie Nationale du Rhône en 1948. Par endroit, on croirait presque un lac.
Le paysage est ici, majestueux.


La vallée du Rhône, majestueuse.

Aux pieds des coteaux (qui sentent bon le côte du Rhône), et les pieds dans l'eau (pour la rime), voici le Relais Céramic, un restaurant au bord du fleuve.
Une vieille institution sur la Nationale 7, à la fois un relais routier et un potier.

Le terme "céramic" n'a rien d'étonnant ici.
Dans ce secteur de la moyenne vallée du Rhône, des fouilles révèlent une importante production céramique depuis plusieurs siècles.
La présence d'argile et les facilités de transport offertes par le Rhône, permettaient l'implantation de nombreux ateliers de poterie dans la région.

Il n'est donc pas anodin de trouver ici un atelier de céramique accolé au restaurant. Aujourd'hui ne perdure que l'activité de restauration.

Le restaurant "Au pré du Rhône" perpétue ainsi la tradition et offre au voyageur une belle terrasse sur l'eau avec vue imprenable sur le fleuve et les collines de l'Ardèche.


Une vieille connaissance du bord de route et du bord de fleuve.
Aujourd'hui le nom a changé, mais l'on peut toujours s'y restaurer. Image réactive

https://au-pre-du-rhone.fr


Hameau du Château Fontager années 60 / actuel. Image réactive.

A quelques centaines de mètres de là, sur une aire de parking, est érigée la stèle à la mémoire du lieutenant Marius Mabboux, héros de la résistance.

Le petit monument, est situé :

« .. entre la route Nationale 7, surplombée par la voie ferrée, et le Rhône.
Ce dernier longeait immédiatement la route avant les travaux d'aménagement hydroélectrique de son cours.
Profitant de ces conditions géographiques, la Résistance a mené tout le long du défilé des actions de sabotage contre la voie ferrée et monté des embuscades
contre les convois qui empruntaient une route nationale beaucoup moins large et plus sinueuse qu'elle ne l'est actuellement. »

Extrait du site : http://museedelaresistanceenligne.org/

Puis au détour d'un virage, surplombant quelques maisons, une tour crénelée fait son apparition, comme émergeant d'un bloc de granit.
Nous arrivons à Serves sur Rhône.


La tour crénelée dressée sur son rocher ajoute à la somptuosité du lieu. Image réactive

Serves sur Rhône. Km 0535

Dès l'antiquité, ce camp retranché romain, s'appelait Castrum Cerviam, que l'on peut traduire comme : le fort (Castrum) de la route de la montagne, « Cer » nom ibérique qui a donné sierra (petite montagne) et « Via » du latin qui veut dire route.
Mais il est plus probable qu'il s'agisse de la contraction latine d'une expression propre aux ingénieurs des ponts et chaussées de l'empire Romain. "Coercere Viam", qui se traduit par "resserrer la route".

Bref, ici à l'époque Gallo-Romaine, la route était très exiguë coincée entre le fleuve et le coteau.

Des vestiges de l'ancienne voie Agrippa ont été retrouvés au passage le plus étroit de la voie.

Le Castrum Cerviam, que l'on aperçoit toujours aujourd'hui, dominant la route et le fleuve, est ensuite devenu un château Delphinal.
La tour St Pierre date du XIe siècle et a été construite sur les ruines de l'ancienne tour romaine.

C'est en 1931, que la mention "sur Rhône" fût ajoutée à Serves, pour éviter les confusions postales avec Serves (Hautes-Alpes, Aude, Meurthe-et-Moselle) et Servas (Ain, Gard).


« L'éperon rocheux sur lequel a été construit le Château n'est pas le fait du hasard, cet endroit stratégique était un lieu d'observation et de refuge. 
De cette position dominante, il était aisé de surveiller la voie romaine " via agrippa " (Lyon à Narbonne) et le fleuve (Rhône). »
Serves sur Rhône 1925.

En 1327, on frappe la monnaie à Serves, un péage voit le jour en 1348 sous l'égide des Seigneurs alentours.

C'est au 19ème siècle que Serves connaît un essor important.

Côté fleuve :
Vers 1830, le vieux port est transformé pour accueillir les bateaux à vapeur. Serves devient l'un des six principaux ports du département.
Dès 1845, c'est le début du déclin de la commune de Serves. Suite à la crue millénaire de 1840, le Rhône est endigué pour diminuer le risque de crues et améliorer le tirant d'eau pour les bateaux à vapeur.
Les bateaux halés ne peuvent plus accoster dans le port de Serves. L'économie locale est mise à mal, de nombreux Servois qui vivaient grâce au fleuve, se retrouvent sans travail, et toute l'activité avec les
chevaux, les relais... est atteinte de plein fouet!

Coté rocher :
Vers 1850, pour faire passer les voies du PLM, on perce à la dynamite ce qui sera à l'époque le plus long tunnel creusé dans le granit .
En 1960, l’électrification de la ligne nécessite l'agrandissement du tunnel qui sera doublé d'un toit de béton pour éviter les eaux de ruissellement.
Mais le réseau ferré empêche désormais tout développement urbain vers l'est.
Les habitations abandonnent peu à peu le rocher ainsi que l'ancienne voie antique qui passait au plus près de l'éperon rocheux et se décalent vers le fleuve.
Des rangées de maisons s'installent le long de la route qui longe le fleuve, le village s'étend et devient un village-rue.

Sources et extraits :
http://serves-sur-rhone.com/index.php

http://serves.sur.rhone.free.fr/serves-rhone.html
Essai d'étude historique dans le contexte du mandement de Serves - 1995 Claude Boisse.
Direction Départementale des Territoires de la Drôme. Note de présentation 2013.

Bien entendu, la RN7 traversait le village de Serves.
Ce n'est qu'en 1975 que sera créée la déviation qui longe aujourd'hui la rive gauche du fleuve et qui reprend en partie l'ancien chemin de halage et la digue


- en rouge le tracé de la route Nationale 7 jusqu'en 1975.
- en bleu la déviation du village à partir de 1975.



Avant 1975, aucune question à se poser. Une unique route à suivre, elle traverse le village.


A gauche l'ancien tracé, tout droit la déviation de Serves sur Rhône.

En route -

Délaissons la déviation trop contemporaine et empruntons le tracé original sur notre gauche, qui débute par la croix de mission, rue Impériale.


La croix de mission à l'entrée nord du village, à droite le chemin de halage.

La rue principale aux maisons de pierre et de pisé n'a pratiquement pas changé.
Ce qui étonne ici, c'est que la rue ne possède pas de trottoirs.
Sans doute était-ce utile pour permettre aux véhicules encombrants de pouvoir se croiser en serrant leur droite.

Quelques façades en ruines, une place de l'église déserte et la fermeture définitive des derniers commerces nous laisse une vague impression de village assoupi,
donnant ainsi raison aux nombreux habitants qui à l'époque s'étaient opposés au contournement de la bourgade.


La rue principale lors des inondations de 1954.

La rue peut sembler étroite aujourd'hui, elle fut pourtant élargie en 1913, frappant d'alignement les maisons disposées côté Rhône.

Difficile pour nous aujourd'hui, d'imaginer l'enfer vécu par les habitants à l'époque où le village était traversé par la Nationale 7.
Bien avant la construction de la déviation et de l'autoroute A7, devant les dangers d'un trafic routier incessant, certains habitants se félicitaient de ne pas devoir traverser la chaussée,
se vantant même d'habiter du bon côté de la rue, celui où se trouvait la boulangerie et l'épicerie.

La place du village, au niveau de l'église sur notre droite, situe l'emplacement de l'ancien cimetière encore présent sur les plans du XVIIIe siècle.
L'église se situait alors de l'autre côté de la rue, au pied du rocher, et son parvis mordait sur la chaussée, créant à cet endroit un resserrement et une chicane qu'il fallait contourner.
Le tracé sera corrigé lors de la construction de la nouvelle église vers 1835.

Face à l'église actuelle, sur le rocher, la Madone protectrice de Serves veille sur le village et les automobilistes depuis 1860.

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La Madone de Serves. Image réactive.

Sur la droite, un bâtiment au auvent de tôles ondulées et de fer forgé nous indique qu'il devait y avoir autrefois une bien agréable terrasse.
Le vieil établissement avait pourtant bien réussi à traverser les siècles, mais la déviation du bourg et les conjonctures du XXe siècles, auront finalement eu raison de sa ténacité.


La Table du Roy en 1965. Tour à tour "Hôtel Moulin-Chatron", café restaurant "Chez Roger", l'établissement défunt, n'a conservé que ses fers forgés.
Image réactive

Pour parfaire l'ambiance désuète de la rue, il nous manque juste quelques publicités peintes.
Dommage qu'il n'y en ait aucune vantant les mérites des Rasoirs « Robot ».
Le premier rasoir électrique rotatif Français, inventé à St Vallier mais dont l'usine de fabrication était implantée à Serves.


http://rasoir-mania.e-monsite.com/pages/robot-systeme-rotatif/

La rue Impériale se termine et retrouve la déviation de 1975.
A la jonction des deux tracés, on remarque une petite colonne de pierre. Un écriteau indique sans plus de précision : Obélisque Romain.


En tous les cas, Les Amis du Vieux Serves ne pêchent pas par excès d'infos ! Photo Claude.K
Nous n'en saurons pas plus sur cet antique Obélisque.
Où a-t-il été trouvé ? à quoi servait-il ? est-on certain de la datation ?

Bref, une petite notice explicative aurait été la bienvenue.

Nous voici dans le quartier des Barres, considéré comme la zone industrielle de Serves.
Les « barres » font référence aux barrières misent en travers de la route durant la révolution.


Quartier des Barres, une brocante insolite assure l'ambiance.


la concession Citroën a abandonné la distribution de carburant. Image réactive.

Au passage, un coup d’œil à l'emplacement du moderne et renommé restaurant : Le Grand R, de l'initiale du nom du chef "Rolland". Mais cela c'était entre les deux guerres.


Le Grand R, établissement réputé d'entre les deux guerres. Image réactive.


En 1946, les locaux du restaurant, désormais fermé et oublié de tous, accueillent la fabrique de rasoirs Robot (rien ne se perd).
Puis après une restructuration intégrale du site, c'est la société Sarma (future SKF) qui s'installe dans ces locaux, jusqu'au début des années 1980.

En route -

Quelques plantations d'arbres fruitiers séparent le village de Serves de celui d'Erôme, l'alter ego administratif et historique de Serves sur Rhône.

Erôme Km 0538

Erôme, « un charmant village où il fait bon vivre », nous dit le site Internet de la municipalité. http://www.erome.fr

 

 

« Le voyageur qui descend ou remonte la vallée du Rhône, en suivant la route nationale, traverse Erôme sans même s'en rendre compte.
Quant à celui qui emprunte le chemin de fer, la bourgade lui échappe totalement, la voie étant en tranchée tout au long de l'agglomération.
Pour l'un et l'autre il s'agit tout au plus d'un village-rue »* .

* Essai d'étude historique dans le contexte du mandement de Serves 1995. Claude Boisse.

 

A l'époque romane, Erôme tient plus de la petite ville que du simple village. Sa population dépasse largement celle de Serves.
Une population pas seulement rurale, mais également artisanale avec la présence de nombreux potiers,
et ouvrière avec une main d’œuvre travaillant dans les carrières et dans tous les métiers liés au fleuve comme notamment les pêcheurs et les mariniers.

Au Moyen-âge, les habitants travaillent pour le seigneur. Ils y exploitent les terres.
L'on voit apparaître alors des métiers en rapport avec le travail du sol : maréchal ferrant, forgeron, tonnelier.
La ville pourtant sans remparts, mais sous la protection d'une maison forte, est une possession de la noblesse Dauphinoise. Erôme devient également un important centre spirituel.

Au XVIIe et XVIIIe siècle, Erôme possède tant d'ateliers de poterie et de faïencerie, que l'on sort du cadre artisanal pour se rapprocher de celui de la pré-industrie.
On ne trouve certes pas encore de manufacture, mais les artisans conservent leur spécificité héritée des temps romains.
A la révolution française, Érôme devient la plus peuplée des trois communes (Serves, Érôme, Gervans), qui totalisaient à cette époque environ 2000 habitants dont 900 pour la seule ville d'Érôme.

Sources et extraits  :

http://www.erome.fr/index.php
Essai d'étude historique dans le contexte du mandement de Serves 1995 Claude Boisse


Entrée nord d'Erôme, une plaque de cocher nous rappelle l'époque des malles-postes et autres Diligences.
Photo plaque Claude.K


Le genre de bâtisse dont on sent qu'il y a du vécu.

En route -

A Erôme, la N7 suit le tracé de la route royale, remaniée sous l'administration Colbert.
Du coup, pas de déviation du centre-ville, et nous restons sur le tracé historique.
D'ailleurs la municipalité ne s'y est pas trompée, puisqu'elle affiche la borne et la plaque de la Nationale 7 historique.


Promotion pour la Nationale 7 historique devant l'école.


La Route Nationale 7 de notre imaginaire. Une petite ville pas trop encombrée.
Une circulation fluide, sans ralentisseurs, ni ronds-points. Des stations-service qui jalonnent le parcours.

De pimpantes publicités murales, des bistrots et des terrasses parasols invitant à la pause.
Il suffit de se garer sur un terre plein à proximité et le tour est joué. Nous sommes en 1963. Image réactive.

Une légère côte nous amène jusqu'au centre du bourg.

Au plus fort de « l'enfer de la route », avant la mise en service de l'autoroute A7, tout le trafic routier de la vallée du Rhône passait par Erôme et Serves,
et les accidents spectaculaires avaient pris les deux villages pour cible, d'autant plus que la route était bordée de platanes de part et d'autre de son cours*.

* Essai d'étude historique dans le contexte du mandement de Serves 1995 Claude Boisse.


Le centre ville et son lot de réclames et d'enseignes. Image réactive.


Sur un pignon de mur à proximité de l'école, la pub Cinzano ne se souciait pas de la
la loi Evin. On distingue aussi l'ancienne publicité Total. (voir plus haut)


La route Nationale 7 traverse Erôme. Ici vue en direction du Sud.

Après le centre ville, la route amorce sa descente, s'en est presque fini d'Erôme.

Avant de quitter le bourg, on ne pourra manquer de jeter un œil sur l'ancienne fabrique de Pipes "Belle".

Petites histoires de Pipes sur les bords de la Nationale...

Jusqu'au XVIIe -XVIIIe siècle, la seule façon de fumer du tabac, mise à part quelques rares cigarettes étrangères, était de fumer la pipe.
Les pipes de bruyère ou de buis étaient à l'époque fort coûteuses. Mais, c'était sans compter sur le savoir faire des artisans potiers de la région.
La toute première fabrique de pipe en terre en France, fut celle de Serves.

Au XIXe siècle, les pipes de terre et de porcelaine fabriquées à Serves et à Erôme étaient mondialement renommées.
Une multitude de modèles sortaient quotidiennement des ateliers. Des plus simples, comme les pipes pour le tir forain, aux plus alambiquées comme la célèbre pipe modèle Jacob.


La fabrique de pipes de la marque Belle. Avant/après - photo Claude.K-2016

Les fabriques employaient 500 personnes et exportaient quotidiennement plus de 80 caisses de pipes à travers le monde.
Ce qui sera un des arguments clé pour que la société PLM qui implante à Serves une gare de voyageurs et de marchandises avec voie de garage.
De grands pipiers feront la renommée d' Erôme : Belle, Champion, Sauvageon, jusqu'à ce que la première guerre mondiale viennent mettre un terme à cet élan de production.

En effet, les pipes en terre s'avérèrent bien trop fragiles pour supporter les combats des tranchées, et les poilus leur préférèrent de loin les pipes en bois pratiquement incassables.
De plus, la mobilisation des ouvriers pipiers sur le front, accéléra les fermetures de fabriques, qui comme la fabrique Belle cherchèrent à se renouveler dans la fabrication de porcelaine électrique.

sources :
serves.sur.rhone.free.fr
Essai d'étude historique dans le contexte du mandement de Serves 1995 Claude Boisse.

Moins d'un kilomètre sépare la commune d' Erôme de celle de Gervans.

Gervans Km 0540

La localité de Gervans est présente dès l'antiquité.
Ancienne paroisse de la communauté de Serves et du Diocèse de Vienne, Gervans, avec Erôme et Serves constituait la "Baronie de Serves".
Ce n'est que tardivement, en 1948, que le hameau, à la suite d'une consultation de sa population par référendum, devient commune à part entière.
Après les premières élections municipales, la mairie est installée dans une très petite maison en bordure de RN7.

En route -

Le centre de la commune est un peu excentré, et se situe aux pieds des coteaux derrière la voie ferrée.
La route nationale ne traverse en fait qu'un quartier-rue constitué seulement de quelques maisons.
L'ensemble du bourg est visible sur la droite à la sortie sud du hameau.


Décembre 1970 : une marée blanche s’abat brutalement sur tout le département et en particulier sur la vallée du Rhône.
L’autoroute A7 est bloquée et des milliers de naufragés de la route sont obligés d’abandonner leurs véhicules sur place.
La neige est également tombée en plaine, paralysant toutes les activités du quotidien. On note jusqu'à un mètre de neige par endroit.
Hiver 70 - Route Nationale 7 Gervans. Image réactive même lieu aujourd'hui.


Une rare et belle publicité encore visible en 2021. Dépêchez vous, ça sent la destruction prochaine.
Image réactive.


Ancienne casse / garage abandonné.


Anciennement Grange aux Potiers, aujourd'hui caveau à vin. Rien n'a changé. Image réactive.

A la sortie de Gervans, la route glisse entres les cultures d'arbres fruitiers et les coteaux recouverts de vignes.

Des producteurs de fruits installent leurs tréteaux sur le bord de la route, et les viticulteurs, propriétaires récoltants nous proposent la dégustation du "Crozes Hermitage" , vin d'appellation d'origine contrôlée du vignoble de la vallée du Rhône septentrionale.

Après les vins du Val de Loire et ceux de Pouilly, voici que la nationale 7 nous propose à nouveau de nous perdre dans le dédale des caves...

Pourquoi pas ?

Hédonisme quand tu nous tiens !!!

 

 

 

http://www.crozes-hermitage-vin.fr/les-domaines


Ici aussi, c'est fichu pour le casse croûte.

La route longe toujours la voie ferrée protégée maintenant par une étrange construction qui n'est autre qu'une galerie contre les éventuels éboulements.
La galerie sera rehaussée au début des années 50.


Une Micheline en direction de Tain, traverse la galerie

Il n'est pas toujours évident d'observer le Rhône depuis la route.
Par endroit, le fleuve est complètement masqué par la végétation ambiante qui s'en donne à cœur joie surtout à la belle saison.

Au niveau de la borne du km 26, la végétation se fait pour un temps plus rare et permet à nouveau une vue d'ensemble sur le fleuve.
L'occasion pour nous d'observer "La Table du Roy".


La table du Roy ? mais il n'y a rien à voir ici !

Il s'agit de l'éperon rocheux qui émerge du fleuve, signalé par une balise cylindrique blanche et verte surmontée d'un cône vert.
Ce récif, fiché au milieu du Rhône, affleure la surface lors des basses eaux pour dévoiler son sommet pratiquement plat... d'où son nom de "Table".
Il s'agit en fait d'un seuil rocheux, autrefois relié au coteau par une épine granitique qui plongeait directement dans le fleuve réduisant la route à un étroit et périlleux défilé.
Au XVIIIe siècle, le passage sera miné, permettant l'élargissement de la chaussée.


La table du Roy aujourd'hui.

Plusieurs versions - certains penseront légendes - circulent quant à l'origine de ce nom et son rapport avec le Roi.

L'histoire la plus célèbre, est celle de Louis IX (St Louis), parti rejoindre la ville d'Aigues-Morte en bateau sur le Rhône, lors de son départ pour la septième croisade en l'année 1248.
Arrivé aux pieds des coteaux de l'Hermitage, attendant que son armée à cheval franchisse le périlleux passage routier, Saint Louis ordonna une halte au niveau d'un éperon rocheux plat comme une table.
Affamé, il demanda qu’on lui fasse parvenir les mets et les vins du pays afin de festoyer sur le récif.
Dès lors, en souvenir de ce repas royal, le rocher fut appelé la "Table du Roy".


La table du Roy


Photo JF Lobreau

Allez, encore quelques hectomètres (j'ai dit mètre.. pas litre) et nous voila rendu à Tain l'Hermitage.


La suite de l'étape


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Rendez-Vous Nationale 7 @2017 Mise à jour 2022