ETAPE 11 : de Chonas l'Amballan km 500 à Tain l'Hermitage km
550
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← Tain l'Hermitage - Fin de l'étape. |
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Tain L'Hermitage Km 0545
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Petit rappel géographique, ça ne fera pas
de mal à certains... et chacun de se sentir visé :-))
Situé en Région "Auvergne-Rhône-Alpes"
(depuis la réforme territoriale de 2015) plus précisément
dans la Vallée du Rhône - rive droite, à la limite
ouest du département de la Drôme,
Tain l'Hermitage est traversé par la mythique RN 7, la "Route
des vacances". La ville est desservie par une gare SNCF et possède
un accès direct à l'autoroute A7.
http://www.ville-tain.fr
Sur l'autre rive, côté Ardèche, face
à Tain, c'est la ville de Tournon, l'un des points de passage
permettant de franchir le Rhône et de rattraper ainsi la Nationale
7, pour ceux qui avaient choisi l'itinéraire de la Route Bleue.
Maintenant un peu d'histoire.... Oh nonnn !! … et
bien si !! :
Présente dès l’époque gallo-romaine
la station de Tegna située sur la voie Agrippa, (et non pas sur
la voie Domitienne comme l'affirme le site de la ville), dépendait
de la colonie romaine de Vienne.
La découverte, au fil des siècles, de vestiges tels que
vases antiques, médailles à effigie de César, fragments
de colonnes en marbre blanc, tombeaux, ruines d'un temple, et surtout
une pierre taurobolique (le Taurobole),
atteste d'une ville militairement et religieusement influente.
Sous la féodalité, la ville de Tain, fief
des Dauphins, est vassalisée au 12e siècle par les Seigneurs
de Tournon.
Au moyen-âge, la ville est protégée par des murailles
crénelées, des tours massives et un donjon, entourée
de profonds fossés.
Dans cette enceinte, vivaient environ 1800 habitants.
Le port construit au Xe siècle favorise l’essor
économique de la ville avec le développement du commerce
du vin, de la fabrication de draps et de cordes réputées
pour leur solidité.
Une ordonnance du roi Charles VII réglemente le transport du
sel qui est débarqué et engrangé à Tain
à destination du Dauphiné.
C'est à Tain et non plus à Valence qu'est perçu
le droit de gabelle.
Un an après la réunion du Dauphiné
à la France, l’église de Tain voit s'accomplir,
en avril 1350, le mariage du futur roi de France Charles V, alors âgé
de 12 ans, avec Jeanne de Bourbon.
Il portera le titre de « Dauphin » ainsi que, désormais,
les fils aînés des rois de France.
Sources et extraits :
http://www.ville-tain.fr
Tain-l'Hermitage (Notice historique sur la ville de), l'abbé
A. Vincent, 1863 – 2002
La chapelle de l'Hermitage et les coteaux de Tain
Bon ok, j'ai bien compris pour Tegna devenu au fil du
temps Tintum (1302), Thain (17e siècle), puis Tain et enfin Tain
l'Hermitage en 1922... mais que vient faire l'Hermitage dans tout cela
?
En fait, tout commence avec un preux chevalier, Henri
Gaspard de Sterimberg qui, au XIIIème siècle, au retour
des croisades albigeoises, décide, avec l'accord de la Régente
d'Espagne Blanche de Castille,
de vivre en ermite sur cette colline ensoleillée au pied du Rhône.
Il y construit une petite chapelle dédiée à Saint-Christophe,
sur les ruines même d'un ancien temple romain.
Puis il va réimplanter sur la colline un vignoble de Syrah qui
au fil des siècles prendra successivement l’appellation
d’Ermitage, puis d’Hermitage.
Bon allez, on verra la suite plus tard. Maintenant....
En route -
Rien de bien particulier à l'entrée de Tain,
si ce n'est la disparition de quelques garages et autres stations-service.
Le relais de la table du Roi (avec un "i") aux alentours des
années 30.
De mémoire de Tainois, il y a toujours eu à l'entrée
de la ville, une station service du nom de la Table du Roi.
Vers les années 1950 le petit relais deviendra même un
important garage, concession Berliet.
En 1979, le bâtiment est totalement détruit par un incendie...
la fin d'une époque.
La station continuera cependant à ravitailler les automobilistes
jusqu'en 2008.
Le relais de la table du Roy (avec un "y") en 1953.
La station est aujourd'hui reconvertie en boulangerie, image réactive.
Un dessin de Thierry Dubois dès l'entrée de la ville,
signale l'attachement de la municipalité à la route historique.
Nous voici avenue Gabriel Péri, entrée nord
de la ville.
Un faubourg semi-moderne, ou semi-ancien - c'est vous qui voyez - encore
ponctué de quelques rares ateliers automobiles, bien que la plupart
soient en passe de disparaître à jamais.
Fin d'activité en 2008 pour cet agent Renault .
Une nouveau ravalement en pisé ou façon pisé ?
Image réactive
Les puristes de l'ancien tracé feront ici attention
à poursuivre par l'avenue Gabriel Peri, sur la droite dès
que l'occasion s'en présentera.
En effet le tracé historique passait par là, créant
de beaux virages à 90° dans la rue Nationale.
Depuis le début des années 1960, le tracé de la
Route Nationale 7 a été rectifié évitant
désormais aux automobilistes la dangerosité mais surtout
l'exiguité de ce double virage.
Vue satellite 1950 : le tracé originel décrit un double
virage avant d'entrer dans la rue principale. (flèches rouges)
Ce tracé permetait un accès direct à la passerelle
Marc Seguin qui traversait le Rhône. (flèche bleue)
Vue satellite 1972 : la nouvelle voie est percée et permet de
rejoindre la rue principale évitant le double virage.
L'ancien tracé est oublié (flèches jaunes)
La passerelle Marc Seguin sera détruite en 1965.
Tout droit l'actuel tracé, à droite le tracé original
par l'ancienne route de Lyon.
En route par le tracé originel :
Suivons donc l'avenue Gabriel Péri (ex route de Lyon), qui s'interrompt
hélas à mi-rue, cause de sens unique dans notre sens de
circulation. (on pourra tout de même poursuivre en contournant
par le quai)
Autrefois la rue se poursuivait dans les deux sens de circulation, jusqu'à
la "place du Port", premier virage à négocier
et premier carrefour où toute l'attention de l'automobiliste
était requise.
Août 1959 - Croisement délicat dans le virage de la place
du Port, route de Lyon entre les vacanciers remontant vers Paris et
les convois de routiers descendant sur Marseille.
Aujourd'hui, plus aucune animation avenue Gabriel Péri . Image
réactive.
1957 : La place du Port au débouché de la passerelle Seguin
et Virage à 90° en direction de Valence. Image réactive.
Indéniablement un secteur accidentogène, source de ralentissement.
On distingue sur la droite le second pont Marc Seguin. (la passerelle
Seguin n'est pas visible)
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Le Pont suspendu
ou passerelle Seguin :
Réalisé en un temps record par Marc Seguin
et ses frères, en 18 mois à peine, le premier pont
suspendu entre Tournon et Tain, achevé en 1825, fut le
premier grand pont suspendu en Europe continentale à utiliser
des câbles de fil de fer et non des chaînes en fer
forgé comme il était d'usage.
Plus économiques, plus résistants, plus flexibles
et moins complexes à fabriquer, les câbles de fils
de fer offraient tous les avantages.
Après avoir connu un vif succès, ce premier pont
devint rapidement inadapté à l'augmentation du trafic
routier et aux passages fréquents des bateaux à
vapeur.
Transformé par la suite en passerelle pour piétons,
il fut finalement détruit en 1965.
Un deuxième pont, sur le même modèle
mais plus élevé et à double voie, fut donc
construit par les frères Seguin, entre 1847 et 1849, cent
mètres en aval du premier..
L'ensemble de la suspension a la forme d'un berceau, légèrement
cintré au milieu, donnant ainsi davantage de rigidité
à l'ensemble de la travée.
C'est aujourd'hui une passerelle pour piétons.
Extraits du site :
http://www.ardeche-verte.com/fr/ |
Poursuivons sur la gauche, en direction de Valence.
50 mètres plus loin, la route de Lyon (aujourd'hui avenue Jean
Jaurès) abordait ce que les habitants de Tain nommaient alors
"le Grand Virage", un autre virage sensible après celui
de la place du Port.
La Route Nationale 7 entamme son second virage, devant le perron et
le parc de l'Hôtel Monnier de La Sizeranne. Image réactive.
Même point de vue aujourd'hui : le Château de la Sizeranne
a été rasé pour laisser place à la nouvelle
Route Nationale 7.
Au cours des années 30, on parle déjà d'un
aménagement de la Route Nationale 7, afin de supprimer cette
section de rue en zigzag, source d'accidents et de ralentissements.
Il est alors question de détruire le château de la Sizeranne,
vieille bâtisse du XVIIIe siècle située sur l'axe
de la nouvelle route.
Pour protéger l'Hôtel particulier de la démolition,
les opposants au projet de déviation inscrivent la bâtisse
aux monument historiques, mettant un terme au programme de rectification
de la Route Nationale.
l'Hôtel Monnier de La Sizeranne, dans le grand virage, vue en
direction de Lyon. Image réactive.
L'Hôtel particulier, sera rasé en 1959 pour laisser place
à la déviation de la Nationale 7
A la fin des années 50, pour faire face à
l'intensité du trafic routier, le docteur Durand, maire de Tain,
décide finalement de détruire l'ancienne maison de Monier
de la Sizeranne.
En mai 1959, l'hôtel particulier est complètement rasé,
laissant la voie libre pour y construire la déviation de la RN7.
Emplacement de l'Hôtel Sizeranne après sa destruction en
1959.
En 1961 la nouvelle voie est percée, la direction vers Lyon change,
s'en est terminé des doubles virages.
En route -
Nous voici donc à la jonction des deux tracés
à l'emplacement du "Grand Virage".
La rue Jaurès dorénavant percée permet à
la Route Nationale de poursuivre tout droit par l'avenue Rhin Danube,
en évitant le quartier de l'avenue Gabriel Péri et de
la place du Port que nous venons de traverser.
L'avenue Rhin Danube en direction de Lyon, à l'époque
de son ouverture en 1960.
Même point de vue aujourd'hui Image réactive.
Entrée Nord de la ville sur la récente déviation.
Il fut une époque - pourtant contemporaine - où la ville
de Tain était ici et là agrémentée de pressoir
à vin
en guise de décoration. Un rappel omniprésent de la vocation
vinicole de la ville.
Aujourd'hui les pressoirs ont tous disparu.
Nous sommes ici au niveau du grand virage de la rue Jaurès, en
direction du centre ville durant une journée hivernale. Image
réactive.
L'hôtel de la Grappe d'Or était une vieille institution
qui avait réussi à traverser les âges.
Aujourd'hui, l'établissement semble hélas fermé.
Durant les trente glorieuses, "ça bougeait"
avenue Jean Jaurès.
Les terrasses de cafés jalonnaient les trottoirs, les marchands
de vins côtoyaient les commerces et les très nombreux hôtels
restaurants concouraient à faire de la ville de Tain une étape
indispensable sur la Route Nationale 7.
Poursuivons maintenant la ligne droite de l'avenue Jaurès
et passons devant l'ancien "Grand Hôtel de l'Hermitage",
dont il ne subsiste aujourd'hui que l'enseigne gravée.
La façade actuelle de feu l'Hôtel de l'Hermitage.
Remarquez "les coupes de glaces" très art déco,
gravées de part et d'autre de la porte du garage. Image réactive.
Au coin de la route de Lyon et de la rue du Pont, l'Hôtel Restaurant
de l'Hermitage était hautement recommandé par le
Touring Club de France. Image réactive.
Extrait du Guide "Sachons Boire" de Pierre
Andrieux 1935 :
- Hôtel de l'Hermitage , cave justement réputée.
M Voge est un des meilleurs chefs de France.
En Route -
A droite, l'ancienne rue "du pont", actuelle
rue "Joseph Peala", vous mènera au second pont sur
le Rhône construit en 1849, aujourd'hui devenu une passerelle
piétonnière.
Pour
en savoir plus sur cette passerelle.
La rue du pont et en bout de rue.. le pont forcément.
Face à la Rue du Pont, vous ne pourrez manquez
la grande place du Taurobole, anciennement "Place du Champ de Mars".
La place aujourd'hui a bien changé.
Entièrement réaménagée en 2011, faisant la
part belle au cyclistes et aux piétons, aux fontaines et aux terrasses
de café, réduisant d'autant les places de parking et bannissant
l'automobile,
le parvis affiche désormais un style urbain des plus commun.
Avec son pressoir à vin surmontant un comptoir de dégustation,
ses places de parking et ses vénérables platanes,
la place du Taurobole affichait un coté délicieusement
authentique.
A partir de 2012, la place sera entièrement réaménagée.
Image réactive.
Voulez vous bien me faire disparaître ce comptoir de dégustation,
signe de débauche, et de tous les excès !
Aujourd'hui les pressoirs qui ornaient la ville ne sont plus que souvenirs.
Erigé par les romains en l'an 184, le Taurobole
est un autel de pierre sur lequel était sacrifié un taureau
au cours des grandes cérémonies de masse célébrant
le culte de Cybèle.
Le monument fut découvert au 16e siècle sous les décombres
du temple dédié à Hercule au sommet du coteau de
l'Hermitage.
Classé Monument historique depuis 1838, cette pierre taurobolique,
restaurée, est exposée à l'office du tourisme.
Le taurobole de Tain, à l'origine exposé sur la place.
C'est donc une copie du Taurobole stylisée que
vous pourrez observer sur la place.
Depuis le réaménagement de la place, le petit monument
a même été relégué en bout d'esplanade,
insignifiant...
http://www.arretetonchar.fr/5-tain-lhermitage/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Taurobole
https://fr.wikipedia.org/wiki/Autel_taurobolique
http://www.claire-lumiere.com/t1826-le-culte-de-cybele
Rendez-vous
nationale 7 : Lundi 4 août 1969. Tain l' Hermitage, Place
du Taurobole 9h00. Episode 13.
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Cela fait plus
de trois heures maintenant que nous roulons sans discontinuer
depuis notre départ de Lapalisse.
La traversée de Lyon s'est, somme toute, très bien
déroulée, et mon père a depuis repris le
volant de la petite Opel Kadett.
Dans un silence quasi monacal, nous admirons les merveilleux
paysages de la vallée du Rhône qui défilent
sous nos yeux. Je dis "nous", mais devrais préciser
"mes parents" uniquement, car à mes côtés,
sur la banquette arrière, ma sœur ne s'est pas encore
remise du lever matinal, et moi j'essaie de rafistoler mon gadget
Pif malencontreusement désarticulé. Alors le paysage..
on s'en fiche un peu.
"Après Lyon nous sommes enfin en vacances"
nous rabâche mon père. L'ambiance détendue,
le soleil déjà haut dans le ciel et la température
estivale qui règne maintenant dans l'habitacle lui donnent
raison.
Il est temps d'ôter chandails et gilets enfilés à
la hâte, tôt ce matin, alors que nous quittions l'hôtel
de Lapalisse à la fraîche, pour laisser place aux
maillots de corps (on ne dit pas encore T-Shirt) et tuniques d'été.
J'ai également quitté chaussures et soquettes,
mais il faudra bien, lors d'un prochain arrêt, récupérer
les sandales ou les espadrilles qui doivent être remisées
au fond d'un des sacs disséminés un peu partout
dans la voiture.
Mon père, devançant les reproches quant à
son aptitude à organiser un coffre déjà plein
à craquer, nous lance que même avec la meilleure
volonté du monde, il lui est impossible de laisser tous
les bagages à portée de main et que de plus, il
ignore où se trouve le sac en question. Il sera donc inutile
de perdre son temps à rechercher une paire de claquette.
- Si tu ne veux pas garder tes chaussures, tu n'auras qu'à
aller nu-pieds, conclut-il narquois !!!
N'y voyez aucun misérabilisme de ma part, mais l'esprit
frondeur adolescent qui m'animait alors, en phase avec le mouvement
hippie qui sévissait à l'époque, me fit prendre
au mot la raillerie proférée par mon père.
Je décidais de ne plus porter de chaussures durant toute
la durée de notre séjour. Ce qui, étonnamment,
fut relativement bien accepté des parents. Comme quoi les
vacances apaisent les tensions.
Nous effectuons enfin notre première halte de la journée
à Tain l' Hermitage. Une pause petit-déjeuner bienvenue
et ensoleillée à la terrasse d'un café, place
du Taurobole.
Garés sous les arbres de ce Champ de Mars ancestral, je
m'élance donc les pieds nus sur le parvis de terre battue,
trop pressé d'essayer à nouveau mon gadget réparé.
Le billot de pierre qui trône au centre de la place me fascine
et me révulse à la fois.
Mon père m'a expliqué ce à quoi il servait...
et d'imaginer ce flot de sang frais se déversant sur les
fidèles païens.. sans parler de l'agonie du bœuf
...brrr. (à suivre..) |
Vous ne quitterez pas la place du Taurobole sans avoir
lever les yeux pour apercevoir de part et d'autre de l'esplanade, 8
panneaux illustrés par Thierry Dubois, dont le thème est
l'évolution de la ville de Tain à travers les âges.
Mais, quelle drôle d'idée de les avoir disposés
si haut.... :-(
http://thierrydubois.blogspot.fr/2012/03/tain-lhermitage-drome-2.html
En route -
Je vous l'accorde, lorsque l'on regarde d'anciennes photographies ou
d'anciennes cartes postales de la ville, on a un peu de mal à
se repérer.
Qui se souvient par exemple des arbres de la rue Jean Jaurès
?
Oui oui, c'est bien ici !! C'était mieux avant, dites-vous ?
Image réactive.
Et là sur la gauche, au numéro 49, qui se
souvient des grosses berlines garées devant Chez Chabert, Hôtel
- Restaurant des Négociants,
dont il ne subsiste aujourd'hui qu'une marquise anonyme abritant la
devanture d'un fleuriste.
Hôtel des Négociants Chez Chabert. Temple de la gastronomie
Française. Le rendez vous des vedettes et des familles aisées.
Image réactive.
"Chez Chabert" c'était jusqu'en 1966
l'une des tables réputée à Tain, à l'instar
de la maison Pic à Valence, ou encore de la Pyramide à
Vienne.
Un restaurant étoilé connu et reconnu à l'international,
où aimaient s'arrêter les vedettes de l'époque.
Fernandel ou encore le prince de Monaco y avaient leurs habitudes.
Devant la terrasse de l'hôtel, c'était le défilé
de voitures avec chauffeurs, et le rendez-vous d'une clientèle
plutôt huppée.
Au menu :
Quenelles de Brochet à ma façon, Pâté de
canard truffé avec petis oignons à la Grecque à
la mode de Chez moi,
Pintadeaux Nouveaux aux Bananes sauce Madère, Petits Chèvres
de Chantemerle, Coupe de Fraises Melba...
Le tout arrosé d'un Côtes Rôties ou
d'un St Joseph rouge...Hmmm sans modération :-))
Extrait du Guide "Sachons Boire" de Pierre Andrieux 1935
:
- Hôtel des Négociants, M Chabert garde précieusement
des Châteauneuf 1911, des Côtes-Roties, un Vin de Paille
quasi centenaire, des Hermitages, un savoureux Vieux Marc,
et une Chatreuse du temps des moines.
A quelques mètres de là, une autre institution
à la fréquentation plus populaire, l'Hôtel du Commerce,
dont la terrasse de café ne désemplissait jamais.
L'établissement a traversé les âges. Image réactive.
Même si la terrasse de café n'exite plus depuis bien longtemps,
le lieu a conservé son activité Hôtellière.
Beau panorama de l'avenue Jean Jaurès vue en direction de Lyon.
Même lieu aujourd'hui. Image réactive.
Nous voici maintenant rue du président Roosevelt
:
En 1972, la municipalité de Tain fait l'acquisition
de l'Hôtel particulier de la famille Mure de Larnage.
Le bâtiment date de 1807 et devient le nouvel Hôtel de Ville.
Hôtel de ville et la voiture de M le maire...
Quelques mètres encore et voila "L'un des
monuments de la N7", le garage Minodier.
Totem de la station service Minodier.
Le Garage de l'Hermitage, de nos jours. (Photo Claude.K).
Le garage à vu le jour en 1928, la station service
en 1950, ce qui explique la différence d'architecture entre les
deux bâtiments accolés.
Détail de la partie station-service du garage Minodier. Photo
Claude.K
Aux premières heures de la station-service, une
large marquise surplombait alors la piste des pompes, empiétant
sur la chaussée.
Lorsque le trafic routier deviendra plus important, la marquise et la
piste seront rabotées afin d'élargir la chaussée
et la station sera surélevée d'un étage tout en
préservant le totem Antar.
En 1958, la Route Nationale n'est pas encore élargie. La
Station arbore une large marquise couvrant les pompes à essence
et le trottoir.
La Station ne possède pas encore d'étage
L'ancien garage de 1928. (photo couleur Claude.K) Image réactive
Fin 2016, les bâtiments et le lettrage viennent
de subir un ravalement dans les règles de l'art et du plus bel
effet. Belle initiative.
Coup de jeune pour le garage Minodier fin 2016.
Face au garage, vous ne pourrez pas rater la cité
du Chocolat Valrhona, un ensemble pour le moins ostentatoire, dont l'ancêtre
n'est autre que la chocolaterie du Vivarais fondée en 1922 par
Albéric Guironnet.
La marque Valrhona apparaîtra en 1947. Elle est aujourd'hui considérée
par certains grands pâtissiers français comme l'excellence
du chocolat. Laissez vous tenter quoi...
La cité
du Chocolat...à découvrir.
A quelques mètres de là, face à la
cité du Chocolat, une bâtisse à l'architecture...disons...
indéfinissable, attire notre attention.
Mélange architectural improbable entre la villa Normande au courbes
alambiquées et le château-fort médiéval aux
tours crénelées, avec vitrail et statue en médaillon,
dans une pure tradition néo-gothique.
Porte cochère, colombages, balcon à l'Italienne, machicoulis,
statues .. une drôle d'architecture.
Et vous n'avez pas vu l'intérieur. Photo Claude.K
"Néo" car l'ensemble, bien entendu, ne
date pas du moyen âge.
Revenons sur l'histoire de ce célèbre établissement
dénommé le Cabaret du Vivarais
Tout commence avec la naissance d'Albéric Guironnet,
né à Tournon le 30 octobre 1895.
Baigné durant son enfance dans les odeurs qui émanaient
de la patisserie familiale de Tournon, Albéric part faire son
apprentissage chez le chocolatier Bernachon à Lyon.
Au début des années 20, il ouvre sa première chocolaterie
à proximité de la patisserie familiale, la Chocolaterie
du Vivarais à Tournon.
Mais la boutique va vite s'avérer trop petite.
Albéric achète alors une ancienne menuiserie désaffectée
à la sortie de Tain. (à l'emplacement de l'actuellle cité
du chocolat)
Il y installe son atelier de fabrication de bonbons et de tablettes
de chocolat.
Un lieu de dégustation voit le jour, construit
en face des ateliers, de l'autre côté de la Route Nationale
7.
D'abord appelé "Chez nous", le café deviendra
"Le Cabaret dégustation du Vivarais". On y deguste
des desserts, du chocolat et des vins vieux des caves Chapoutier.
C'est au sculpteur et décorateur Gaston Dintrat que serait attribuée
la décoration gothique intérieure du cabaret.
Un cabaret où l'on déguste du Chocolat et des Vins.
Improbable mélange à l'image de l'architecture extérieure
comme intérieure.
Image réactive.
Le succès est au rendez-vous et le cabaret ne désemplit
pas.
A la mort d'Albéric en 1938, sa femme revend l'entreprise qui
devient la Chocolaterie Gonnet.
La marque Valrhona est créée en 1947 et perpétue
toujours la tradition du chocolat à Tain.
Une seconde vie pour le Cabaret. Le restaurant étoilé
du Chef Emile Gras vers 1960.
Revendu, transformé en hôtel-restaurant,
le cabaret changera plusieurs fois de propriétaires.
Sous l'egide de son chef Emile Gras, la table et les vins de cet établissement
étoilé au Michelin régalerons des générations
de gourmets touristes.
Les Tainois en gardent encore un souvenir marquant.
Aujourd'hui, après une longue période d'inactivité,
l'établissement retourne dans le giron de la chocolaterie Valrhona.
En Route -
Après cette pause chocolat, pourléchons
nous les doigts, essuyons nous les commissures des lèvres et
poursuivons vers la sortie de la ville.
Chez Dutron, tout est bon disait l'enseigne du Rhodanien, au milieu
des années 40. Image réactive.
Aujourd'hui tombé dans l'oubli, il reste toujours la maison..
Vers les années 50, à l'emplacement de l'actuelle
station service Avia, trônait dans un décor pour le moins
tapageur, la concesssion Citroën et sa station-service Shell.
Décor tape à l’œil, architecture
en cintre, îlot central, coupes et colonnade en façade,
un temple dédié à l'automobile.
Banlieue pavillonnaire en sortie de ville. Pour vous situer la vue
?
La station Esso est à l'emplacement de l'actuelle station de
supermarché.
La sortie de la ville ne déroge pas à la
règle de la petite zone industrielle et commerciale bien moins
enchanteresse.
Sur un pignon de maison, à hauteur de la station service du supermarché,
le démontage d'un panneau de publicité moderne 4 x 3,
fit réaparaître, après des décennies de planque,
une ancienne publicité pour le garage Bouvier et sa station Mobil.
Hélas à peine découverte elle fut totalement éffacée
en 2018.
La défunte pub Mobil.
Et sur le pignon suivant, une publicité flambant
neuve pour Azur, une magnifique reproduction.
Après / avant la publicité Azur. Image réactive.
Car il s'agit bien ici de reproduction et non d'une restauration.
En fanatique de la route mythique, je me pose donc la
question (légitime) suivante : même si j'approuve la démarche
qui, on l'a bien compris, est de valoriser à nouveau la route
historique,
ne valait-il pas mieux restaurer la publicité Mobil précédente
(où toute autre publicité originale), plutôt que
d'en créer une nouvelle .. façon ancienne ?
J'aurais mieux compris la démarche si la publicité Azur
avait déjà été présente sur le mur
auparavant....mais il n'en est rien.
Y avait-il au moins une station Azur située à
1 km de là ?
Rien à dire par contre quant au travail effectué.
Effet très réussi. Bravo l'artiste.
http://www.mallet.fr/pages07/Livre/Les_murs_reclament_11-10.html
http://www.ledauphine.com/vaucluse/2012/07/10/il-fait-revivre-les-reclames-d-autrefois
En route -
On longe maintenant le camping municipal des Lucs, qui
se situe en bordure du Rhône.
C'est ici que se déroule, depuis quelques années déjà,
le rétro-camping de Tain, une manifestation "dans les conditions"
du camping d'autrefois.
Caravanes, automobiles, tentes et mobiliers vintage sont à l'honneur,
dans une joyeuse ambiance, très conviviale.
Une vue du camping municipal de Tain, et de la Route Nationale.
Comme à l'entrée Nord de la ville, on trouvait
à l'entrée Sud de Tain (ou selon : la sortie Sud) un pressoir
à vin sur lequel était inscrit "A Bon Taing, Bon
Vin".
Cette expression est extraite de la devise que l'on retrouve sur le
blason de la ville de Tain.
Hum !! la loi de tempérance Evin et nos élus
toujours bien-pensants ont dû passer par là entre temps,
car aujourd'hui un simple olivier remplace le pressoir.
La ville de Tain se serait-elle lancée dans la production d'huile
d'olive ?
Aujourd'hui un petit Olivier - l' arbre hein ! ... pas le gamin :-)
- remplace le pressoir.
Que cela ne vous empêche tout de même pas de goûter
aux crus locaux. Image réactive.
En route -
Rien n'indique le quartier de la Mule Blanche, ci ce n'est
quelques maisons regroupées, une esplanade de terre battue faisant
office d'immense parking pour poids lourds,
face à laquelle se trouve le petit restaurant routier de la "Mule
Blanche", du nom des animaux de trait employés dans les
vignes, bien avant la généralisation de la mécanisation.
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Le relais, restaurant routier de la Mule Blanche. Image réactive.
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Modernité oblige, la Mule Blanche à son
facebook :
https://www.facebook.com/La-mule-blanche-1380601925499177/
C'est sur le vaste parking de la Mule Blanche que cette
11em étape se termine.
L'occasion d'y faire une petite sieste en attendant la suite du voyage.
Nous sommes arrivés au km 0551.
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Rendez-Vous Nationale 7 @2017
mise à jour 2022 |