ETAPE 12 : Tain l'Hermitage km 550 au Logis Neuf km 600

06 /06
Loriol - Saulce sur Rhône - Les Reys de Saulce - Les Tourrettes [ fin de l'étape]

[ Sortie sud de Loriol ]

A la sortie de Loriol, la D104, (ex nationale 7), trace tout droit pour rejoindre la déviation post - 1970 (actuelle N7). Ci-dessus, quelques réminiscences du camp Annibal.

Ci -contre traversée de Loriol par le tracé original (flèches rouges) ou par la déviation post-1970 (flèches bleues)

Mais revenons quelque peu sur la déviation de Loriol. (flèches bleues ci-dessus)
Débutée vers les années 1970, sa construction s'échelonna grosso modo en deux temps.
De 1970 à 1973 est construite la première bretelle de contournement allant de la sortie nord jusqu'au carrefour avec l'Avenue du Général De Gaulle (D104N)
La boucle est bouclée en 1975 avec la seconde partie construite de 1973 à 1975 rejoignant la sortie sud de Loriol.

Jusqu'en 2008, sur cette déviation, au carrefour de la RN7 et de la rue Francis Poulenc, on apercevait en bordure de N7, un entrepôt désaffecté, seule construction encore visible d'une ancienne usine Poulenc.


En bordure de route nationale, l'entrepôt de l'usine Poulenc, détruit en 2008. Image réactive

Mais revenons aux origines du bâtiment.
L'usine avait été créée en 1913 par un pharmacien de Loriol, M. Albert Serre.
Rachetée en 1918 par le Groupe Poulenc, l'usine chimique fut active jusqu'en 1930, année de la fermeture définitive du site industriel.


L'usine chimique Poulenc, sur l'emplacement exact de la déviation.


Seul un bâtiment subsistera jusqu'en 2008.

Le Camp d'internement de Loriol.

Dès l’automne 1939, le régime de Vichy, commence à pratiquer une politique d’exclusion à l’égard des Juifs, des étrangers, des communistes et des Francs-maçons.
Des centaines de camps d’internement et de travail sont créés en France.
Le Préfet de la Drôme recherchant des locaux disponibles dans son département, désigne une ancienne usine de produits chimiques désaffectée située à la périphérie de Loriol, il s'agit de l'ancienne usine Poulenc fermée depuis 1930.
Un second camp sera ouvert dans la Drôme, à Montélimar.

Le camp de Loriol était en réalité une ancienne usine de produits chimiques sans fenêtre mais cernée de fils de barbelés.
Sont envoyés à Loriol, les ressortissants ennemis reconnus inaptes aux prestations pour raison de santé, et les ressortissants âgés.

De septembre 1939 à juin 1940, le camp reçoit 300 hommes au total pour des durées variables, les effectifs fluctuant de 120 à 150 personnes.
Ce furent pour la plupart des antifascistes et des juifs.
Parmi eux, on comptait des responsables politiques (députés, sénateurs, journalistes) qui appartenaient aux partis socialiste ou communiste.
D'autres sont transférés depuis le camp de Montélimar.
Des personnalités connues séjournèrent plus ou moins longtemps dans le camp de Loriol : le peintre Max Ernst, le docteur Fritz Finaly, le photographe Erwin Blumenfeld, l'écrivain David Vogel...

Devant l'avance allemande, en juin 1940, les détenus sont évacués vers d'autres camps, Les Milles, le Cheylard en Ardèche.
Ceux qui étaient considérés comme dangereux au camp de Montélimar sont transférés au camp de Loriol.
C'est le cas du jeune républicain espagnol, Robert Garcia.

Le 20 août 1940, le camp est réouvert pour y interner des ressortissants allemands, alsaciens, autrichiens, espagnols, et à partir de janvier 1941, des syndicalistes et des communistes français.

Le camp est définitivement fermé, le 5 mars 1941.

Sources : Jean Sauvageon historien du camp de Loriol, Revue municipale Loriol février 2017, Musée de la Résistance en ligne, le site "Plus qu’un nom dans une liste".

Aujourd'hui le dernier bâtiment est détruit. A l'intérieur, on pouvait encore voir sur les murs, de nombreux graffitis tracés par les prisonniers, derniers témoignages de leur passage au camp de Loriol.

Une stèle du souvenir, située en face, inaugurée en janvier 2017, rappelle ce sombre épisode de notre Histoire.


Inauguration de la Stèle à la mémoire des internés du Camp de Loriol en janvier 2017.
Photo France Bleu.

En route -

A la sortie de Loriol, nous retrouvons la Nationale 7 historique, direction Montélimar et Saulce sur Rhône.

Nous l'avons vu précédemment, au début de cette 12e étape, dans le Valentinois, le tracé de l'actuelle Nationale 7 suit celui de la via Agrippa, construite au premier siècle Av. J-C, hormis dans les zones marécageuses de confluence, où la voie romaine se détournait, préférant un passage quelques kilomètres en amont, plus pratique et plus sécurisé. (voir Pont de l'Isère)

Entre Loriol et Saulce sur Rhône, on observe une nouvelle séparation des deux tracés.
La nationale 7 adopte son tracé moyenâgeux qui dessert les hameaux et les terres hautes, contrairement à la via Agrippa, située plus à l'ouest et qui passait sur des terres fertiles mais inondables.

Cette route antique existe toujours localement sous le nom "d'ancienne route de Saulce".
Mais c'est bien autour de la future nationale 7 que les hameaux de Saulce et de Reys vont se développer au cours des siècles suivants.


La via Agrippa, ou ancienne route de Saulce.

Ci-contre la nationale 7 suit son tracé établi dès le Moyen-âge (rouge). 700 mètres à l'ouest, l'antique Via Agrippa (tracé bleu).
Les historiens situent à Banse, un relais romain dont il ne reste aucune trace visible aujourd'hui.

En route -

Si le cœur vous en dit, vous pouvez toujours rejoindre Saulce par la via Agrippa, pour une courte escapade buissonnière.

Quant à nous, poursuivons par la Route Nationale 7, direction Saulce, à travers les vastes étendues de la plaine de Loriol.


Manifestement, les producteurs et arboriculteurs de la région ne proposent plus uniquement des fruits sur leurs étales du bord de route.

" Les temps changent mon pauv' Monsieur ! Aujourd'hui faut s'adapter à la demande des touristes !! "

Estomac qui gargouille, ventre qui crie famine ? Il vous sera facile de vous restaurer dans les parages.
Vastes aires de parking et relais routiers jalonnent la route, pour notre plus grand plaisir.

Les stations service quant à elles, ont toutes disparu.


Ancienne station service au lieu dit "Les Blaches"


Graffeurs sans talent, contre artistes peintres en lettres.


Un vieux de le vieille toujours en activité.

Entre Valence et Montélimar, les restaurants routiers sont encore bien présents le long de la route nationale.

Vaste aire de parking sécurisée, station service à proximité, le Routier "Le disque Bleu" ouvert de 04h00 à minuit a tout pour plaire.
Pourquoi ne pas se laisser tenter.....


Le Disque Bleu, une vieille institution (photo n&b Christain Louis).


Le coin regorge encore de petits trésors cachés, ayez l’œil ! Publicité pour Bénédictine. Image réactive.


Et ici pour Antar. Image réactive.

Ces dernières années, l'entrée de Saulce s'est pas mal urbanisée.


Entrée nord de Saulce, avant et après 2011. L'urbanisation est en Marche ! Image réactive


Même le toponyme de l'agglomération s'est transformé en un pompeux "Saulce sur Rhône en Drôme Provençale".

Saulce sur Rhône Km 0592

L'avenue du Dauphiné, partiellement bordée de platanes, nous amène au centre de ce bourg-rue, ancien village d'étape connu pour son relais de poste.
La toponymie du lieu nous indique que le secteur devait être planté de Saules.

Le site Internet de la ville de Saulce n'est pas très disert quant à l'histoire de la commune. Extrait :

"La nationale 7 et l'autoroute du Soleil conduisent directement à Saulce. Petite ville en plein essor, Saulce est une étape confortable vers la Provence à égale distance de Lyon et Marseille, entre Valence et Montélimar.
Le territoire de la commune s'appuie sur les pentes des collines de Cliousclat et Mirmande, non loin des paysages montagneux de l'Ardèche et du Vercors.
A Saulce, vous pouvez encore hésiter entre la mer et la montagne"...

La brochure technique "Révision du PLU de Saulce. 2015" est un peu plus loquace :

Naissance de Saulce…
Saulce naît d’une loi du 19 juillet 1860 qui regroupe la partie Est de la commune appartenant à Mirmande et la partie Ouest à Baix.
Elle rassemble Saulce et les Reys. Elle comprend désormais deux zones entièrement urbanisées : le village de Saulce et les Reys de Saulce, au sud de la Commune.

L'équipement religieux, administratif, social et sanitaire de la commune se réalise progressivement : en 1876 l’église, en 1877 l’école et la Mairie.
L'électricité n'apparaîtra qu'en 1921 et l'eau potable en 1950 (des lavoirs ont été édifiés en bordure du Ruisseau du Mouillon).

Les grands projets d'infrastructures comme le canal du Rhône (1962 avec son usine hydro-électrique) et l'autoroute A7 (1963) vont modifier considérablement la physionomie de la commune.
Saulce se trouve désormais au centre des activités industrielles et commerciales de la Vallée du Rhône.



Entrée nord de Saulce. Remarquez une station Total "en ville". Image réactive


Point de vue inverse, à la précédente, sortie de Saulce en direction de Loriol. Image réactive.


Avenue du Dauphiné, entrée nord de Saulce. Image réactive.

Vous l'aurez constaté par vous même, aujourd'hui, rien ne nous retiendra vraiment à Saulce, ville de transit, ci ce n'est son ancien Relais de Poste, situé à la sortie Sud du bourg.


Eglise St Joseph, et la COOP épicerie en 1961. Image réactive.


Route Nationale 7 en direction de Loriol. Image réactive.


Publicité pour Schneider et pour la station Total.
Contrairement à Loriol, la municipalité de Saulce n'a pas fait le choix de conserver ses anciens murs peints.
Ne cherchez donc plus ces pubs ! Aujourd'hui un nouveau crépi a tout fait disparaître.


A droite, l'ancien Relais de la Poste aux Chevaux, à gauche l'ancienne chapelle du Temple.

Le Relais en quelques lignes :

Le relais situé à l’entrée sud de la commune s’appelait "Salsis", c’est à dire "les saules"car ces arbres étaient très abondants dans le secteur.
Salsis était à l'époque un carrefour rendu incontournable grâce au "Gué Vieux" (Gazavel) entre l’Ardèche et la Drôme.
On suppose que l'armée d'Hannibal et ses éléphants l'auraient emprunté avant son passage vers les Alpes.

Après les invasions barbares du Vème siècle, le relais "Salsis" disparut complètement.
Pendant des siècles il ne subsista qu’un hameau portant le nom de "Saulses".

Le relais fut reconstruit sous Louis XI.
En 1474, les courriers du Roi chargés de la Poste s’y arrêtent.
Les chalands qui circulent sur le Rhône, voie d’échanges importante pour convoyer le sel des marais du Languedoc, s’y restaurent également.

Réservé d’abord aux courriers royaux, le relais s'étendit ensuite à la "poste aux lettres".
Henri III admit, en 1576, que le messager du roi pourrait transporter des correspondances privées.
Les voyageurs en déplacement purent enfin en profiter eux-mêmes.
Le relais leur fournissait chevaux et éventuellement voitures. Puis, il leur assura des possibilités de repas, éventuellement un logement.
C’est alors que les relais prirent le nom de logis.


Avenue de Provence, à l'entrée sud de Saulce. A gauche, le relais de la poste aux chevaux, à droite le Temple. Image réactive.

Les relais étaient espacés d’une vingtaine de kilomètres.
Entre Montélimar et Valence, fonctionnaient deux relais ; l’un à Saulce, l’autre à Étoile (La Paillasse).
Autour du relais de Saulce, s’établirent à demeure de nombreux artisans : bourreliers, selliers, maréchaux-ferrants, forgerons, et aussi des commerces d’alimentation pour le ravitaillement des voyageurs.
Ce fut l’origine du village.
Pour satisfaire aux nouveaux besoins, le relais fut rebâti sous Louis XIV.
Avec l'apparition du chemin de fer en 1844, le relais perdit de son utilité.
Le Relais ferma définitivement ses portes et les bâtiments furent rachetés par la famille Rodet.

Source : brochure technique "Révision du PLU de Saulce. 2015"


Le Relais de la Poste aux Chevaux. Monument classé XVIIe et XVIIIe siècle.

Face au relais, une chapelle édifiée en 1668, fut très fréquentée par les voyageurs en transit qui profitaient d'une nuit d'étape au relais.
La chapelle jusqu'alors sous l'égide de l'église catholique sera cédée au culte protestant en 1849.
En 1905, suite à la séparation de l'église et de l'état, la chapelle devient bien communal.

Source, photo et extrait : http://huguenotsinfo.free.fr


Le temple, ancienne Chapelle du Relais de Poste.


Belle collection d'anciennes réclames peintes, indéchiffrables aujourd'hui, à part celle de droite pour Vitelloise.
Dommage pour les tags.


Sur la façade de la maison, quelques graffitis : " Vive De Gaulle et le V et Croix de Lorraine, symboles de la résistance durant la seconde guerre mondiale.

 

Les Reys de Saulce Km 0595

Après le pont sur la Teyssonne, voici Les Reys de Saulce.
Dans la droite lignée de Saulce, le hameau des Reys est une commune-rue, que l'on peut considérer comme étant la zone d'activité industrielle de Saulce sur Rhône.

L'avenue de Provence est depuis longtemps devenue moribonde.
Peu ou plus de commerces, seules quelques enseignes décrépies témoignent de l'activité qui régnait à une époque aujourd'hui oubliée.


La douceur de vivre en bordure de route nationale 7. Image réactive.
Au vu des ombres projetées, nous sommes en fin de matinée.

Imaginez : La terrasse du Café du Commerce attend les touristes du midi qui viendront casser la croûte à l'ombre des parasols;
Le "Gustave" doit être chez le coiffeur, sa deux CV garée devant la petite échoppe arborant une enseigne "Forvil";
A côté, l'épicerie Casino a abaissé son auvent pour ombrager sa devanture.
Le Citroën Tube du boucher part tranquillement ravitailler les hameaux isolés...tranche de vie en bordure de nationale 7.


Toc, toc, il y a possibilité d'emporter quelques boissons fraîches ?


Voila de quoi déprimer un peu plus, le dernier hôtel-restaurant.... Image réactive.


Les Réclames sur ce mur ont aujourd'hui disparu sous les tags. Ne les cherchez plus. Image réactive.
Reste leurs souvenirs : Shell à 4 Km, Vichy et Olida. Mais quelle était la publicité de gauche, en partie masquée par un panneau moderne ?

En route -

La sortie des Reys, est l'occasion pour nous d'effectuer une nouvelle petite escapade buissonnière, sur la piste de l'ancien tracé de la RN7.

A gauche : Vue Google actuelle / Vue satellite IGN 1952.
Image réactive.

A partir d'août 1966, la construction de l'autoroute du Soleil (A7), sur sa section Montélimar nord - Valence, bouleverse le paysage environnant.
A la sortie sud des Reys de Saulce, le lieu-dit du Pavé est impacté.
L'autoroute y coupe l'axe de la nationale 7, réduisant la route à deux délaissés désormais en cul de sac.
Le tracé de la route nationale, définitivement barré par l' A7, est dévié par un pont qui franchit l'autoroute.


A la sortie des Reys de Saulce, tout droit, l'ancienne Route Nationale 7. Photo Claude.K

Ce premier délaissé, d'une longueur d'environ 400 mètres, vous permettra de faire quelques photos de votre voiture ancienne en situation d'époque.
Vous n'êtes d'ailleurs pas les seuls à apprécier ce bout de route tranquille.
Sa situation privilégiée, en bordure d'autoroute, attire parfois les gendarmes en mal de contrôle autoroutier.... ;-))


Un beau tronçon de route historique.


La route se termine ici, interrompue par l'Autoroute A7. Photo Claude.K

En route -

Franchissons l'autoroute A7 et retrouvons,sur 800 mètres environ, la seconde partie du délaissé perdu le long des entrepôts commerciaux de la petite zone industrielle du Pavé.


Une idée de la Route Nationale 7 en 1966. Photo Claude.K


Sur la ferme du Pavé, publicité peinte pour le nougat de Montélimar Chabert & Guillot. Image réactive. Photo Claude.K

Après cette courte escapade nostalgique, et avant de reprendre la route, un coup d’œil sur l'ancien Motel Logiroute, racheté par la société des Hôtels Ibis.


Motel Logiroute, restaurant Snack et ...Nougat. Image réactive

En Route -

La fin du délaissé se situe à proximité de l'hôtel Ibis. Nous retrouvons la route originelle, maintenant sur 2x2 voies jusqu'aux Tourrettes.

 

Les Tourrettes Km 0598

Le nom des Tourettes (Turretas) vient d'un radical signifiant montagne, colline et tour.
Autour et dans le village se dévoile un patrimoine médiéval : château féodal, ancienne fontaine, chapelle Saint-Didier, ou encore lavoir et église.

Des notes de 1860 nous apprennent que le village placé sur une petite éminence, domine la Vallée du Rhône, il est entouré de vieux remparts ouverts par des portes latérales en 4 endroits différents.
Le chateau se trouve surélevé par rapport aux maisons. Il est flanqué d'une tour carrée de 64 mètres de haut avec double fenêtres ogivales et entourées de 15 à 20 meurtrières.

Il y a 3 hameaux : le Serre, St-Didier et le Logis-Neuf.
Le Hameau du Logis Neuf, voisin du Rhône, de la route nationale et du chemin de fer, a supplanté le village des Tourettes dont les maisons et l'Eglise tombaient en ruines.

Extrait du site : http://www.lestourrettes.fr


L'église des Tourrettes, et au premier plan le Logis Neuf.
Remarquez le camion arrêté en face du relais routier du Logis Neuf.

En Route -

La partie des Tourrettes que traverse la RN7, se résume à une station service à l'entrée, et à quatre ou cinq maisons tout au plus.
Dans son immédiat prolongement, le hameau du Logis Neuf, ne fait guère mieux.

Extrait magazine La Croix 2012 : "Un été dans La Croix. Le Rhône à vélo, du Léman à la mer (4/5).
Quatrième étape. De Valence (Drôme) à Avignon (Vaucluse) :

"Le paysage qui environne cet ancien hameau du village des Tourettes est un concentré de vallée du Rhône, dans sa version la moins avenante d'axe de transport majeur.
Sur un kilomètre de large s'empilent deux voies de chemin de fer, une ex-nationale (la D86), une toujours nationale (la fameuse N7 chantée par Charles Trenet) et une autoroute, celle du Soleil.
Un vrai goulet qui se remplit chaque été des millions de voyageurs filant en vacances vers le sud.
Et encore, la nouvelle ligne TGV passe plus à l'est, et on ne compte pas l'oléoduc et le gazoduc.
C'est d'ailleurs tellement étroit qu'il faut se pencher sur une carte pour échapper à l'étranglement à l'approche de Montélimar. "


Le Relais du Logis Neuf, avant / après. Image réactive.


Hiver 1970, devant le Relais du logis Neuf, un enchevêtrement de voitures et de poids lourds à l'abandon. Photo le Dauphiné Libéré.

Hiver 1970 : un des plus gros épisodes neigeux jamais connu s’est abattu sur la vallée du Rhône.
Le 29 décembre précisément de très fortes chutes de neige (60 à 80 cm) suivies d’un fort vent et d’un froid intense paralysèrent complètement la vallée du Rhône.
L’autoroute A7 fut fermée pendant quatre jours mais trop tard !
Près de 6000 automobilistes se retrouvèrent bloqués abandonnant leur véhicule pour trouver refuge dans des salles municipales notamment à Montélimar ou chez l’habitant.
Il faudra des semaines pour que la circulation puisse reprendre son cours. Des véhicules ne pouvaient redémarrer à cause du gel.

De nombreuses villes et villages ainsi que des fermes isolés furent coupés du monde pendant plusieurs jours.
Dans la Drôme, le plan ORSEC fut déclenché du 27 décembre au 4 janvier1970.
L’armée apporta aussi son soutien avec l’appui d’hélicoptères.

Extraits : Dauphiné Libéré


Entrée sud du Logis Neuf. Avant ravalement, on pouvait encore voir la publicité pour le Motel Logiroute.

Cités Ouvrières et relais routiers.

Le programme de l'Aménagement hydroélectrique du Rhône, lancé à partir de 1933, prévoit la construction d'un barrage hydroélectrique au lieu-dit "Baix - Le Logis Neuf ".
La réalisation des travaux est confiée à la Compagnie Nationale du Rhône, qui devant l’ampleur de l’œuvre à réaliser, décide de sous-traiter à plusieurs groupements d’entreprises.
Le chantier gigantesque débute en 1953. Il va mobiliser des milliers d'hommes (7000 pour le chantier de Donzere-Mondragon)
Pour loger employés, ouvriers et leurs familles, la Compagnie Nationale du Rhône, (C.N.R) investit la région des Tourrettes et la banlieue Nord de Montélimar, qui voit alors pousser de nouveaux quartiers ouvriers, véritables villes champignons.
Simples baraquements dortoirs ou logements familiaux confortables, les familles disposent d'écoles, de coopératives, de terrains de sport, de dispensaires, de services sociaux.
Naturellement, auberges, restaurants et relais routiers abondent aux abords des routes, comptant bien profiter de cette manne ouvrière, ce qui explique leur nombre important sur ce secteur.

Sources : Aménagement Hydroelectrique de Donzere-Mondragon par Arnaud Berthonnet, historien d’entreprise et éditeur docteur en histoire économique et sociale de l’université de Paris-Sorbonne (Paris IV)

Justement question relais routier, 1 km après la sortie des Tourettes, voici le Relais "Ma Campagne".
Il y a souvent pas mal de véhicules garés sur l'immense parking à l'heure des repas. C'est bon signe.
Dans un joyeux brouhaha au moment du coup de feu, (on est dans un routier, hein ! pas dans un salon de thé cosy) une ambiance sympa et conviviale et une carte aux prix imbattables.


Ma Campagne - restaurant routier - Photo Claude.K

On discute on discute, mais, l'air de rien, nous arrivons au terme de cette douzième étape.
Nous voici à 600 km du parvis de Notre Dame de Paris.
Profitons du parking du relais pour un repos bien mérité, en attendant la prochaine aventure.


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Rendez-Vous Nationale 7 @ 2017 maj : 2025