ETAPE 13 : du Logis Neuf (600 km) à Mondragon (650 km)

06 /06
← La Croisière - Mondragon - Fin étape

En route -

Nous retrouvons donc notre nationale 7, ici sur 3 voies, toujours jalonnée de casses autos, de stations-service fermées et de relais routiers plus ou moins moribonds, le Fanénie, le Mistral...

La route entre Lapalud et Mondragon forme ici une belle ligne droite.
Un alignement rectiligne tracé lors des grands travaux de 1753 à 1763.


Station Antar à la sortie de Lapalud. Image réactive

Aux environs de Bollène, voici le hameau de la Croisière situé comme son nom l'indique au croisement de l'ancienne N94, aujourd'hui D994, et de la ligne ferroviaire PLM.

LA CROISIERE km 0644

La "station de Bollène-La Croisière"  est mise en service le 29 juin 1854 par la Compagnie du chemin de fer de Lyon à la Méditerranée, lorsqu'elle ouvre à l'exploitation la section d'Avignon à Valence de sa ligne de Lyon à Avignon.


A la croisière, un ancestral relais routier. Aujourd'hui "Le pénitencier".

La gare est tristement célèbre suite à la Catastrophe de Bollène, autrement appelée le déraillement du Vintimille-Paris, survenue au milieu des vacances de juillet 1957.
Ce 19 juillet 1957, à la sortie de la gare de Bollène-La Croisière, le rapide Nice-Paris, tiré par une machine à vapeur type 241 P, déraille en pleine nuit, à 1 h 15 du matin, en raison d'une erreur d'aiguillage consécutive semble-t-il à une confusion dans la transmission des ordres.
Vingt morts et 74 blessés. Plusieurs des victimes ont été ébouillantées par la vapeur, la chaudière ayant été éventrée par un rail.

https://rail-en-vaucluse.blog4ever.com/la-catastrophe-de-bollene


Mur peint, pour le motel de Pierrelatte.. aujourd'hui désaffecté.


Le carrefour de la Croisière. Photo Éditions André Poux


Superbe ambiance au Relais de la Croisière vers les années 50.
Aujourd'hui le relais s'est mis à l'heure de la route 66, façon Diner américain. Image réactive.

En Route -

Quelques kilomètres plus loin, nous croisons une nouvelle fois le Canal de Donzere - Mondragon.


Les gigantesques travaux débutent en 1947. Le canal et le barrage hydroélectrique seront fonctionnels en 1952.


Photo 01 - 1955, tout est terminé, le canal, le pont de la nationale 7 et la ligne de chemin de fer.
Photo 02 - cliché de décembre 1947, tout reste encore à faire. Image réactive.

Après un petit bonjour à nos amis pressés qui circulent sur l'Autoroute du Soleil, nous voici à Mondragon.

 



Non ce n'est pas une défaillance de votre écran..
Le panneau est vraiment tordu... c'est le souffle du Dragon.

MONDRAGON km 0646

Comme le dit le site Internet de la ville, l'origine du nom de Mondragon, comprendre par là le "Mont du Dragon", se perd dans la nuit des temps.....

Mais il y a aussi la légende traditionnelle, qui nous conte l'histoire d'un dragon qui hantait les bords du Rhône pour enlever de jeunes demoiselles et dévorer les habitants.

En tous cas l'histoire connue de Mondragon commence au Xème siècle avec l'apparition d'un premier bâtiment fortifié au sommet de la colline.

L'histoire de la Principauté de Mondragon fut successivement marquée par les Seigneurs (XII ème et XIII ème siècles), l'Archevêque d'Arles (XIV ème siècle), la Principautée d'Orange (XV ème siècle), jusqu'à son rattachement au Royaume de France en 1536, par François Ier.
En 1789, Mondragon fit d'abord partie du département des Bouches du Rhône, pour être ensuite rattaché au nouveau département du Vaucluse le 20 août 1793.
C'est cette date qui marque la fin de la petite principauté.

En route -

Après avoir franchi le pont sur le Lez, la route oblique sur la droite, mais on ne peut manquer la perspective de l'ancien tracé rectiligne qui se poursuit tout droit.
Pour le moment restons sur l'actuelle N7.


Le virage de l'actuelle N7 et tout droit son ancien tracé.


Sur l'actuelle nationale 7 une belle publicité, encore bien conservée. Image réactive.

La dernière déviation du village de Mondragon date de 1945.
Mais ce n'est pas l'unique déviation que le bourg ait connu.
Dévié une première fois en 1786, il le sera 4 fois au fil des siècles.

Depuis 1945, les arbres du bord de route ont eu le temps de pousser, et les publicités peintes d'agrémenter les pignon de maisons.
Cela nous change des contournements sur 2x2 voies traversant d'horrible zone indus. Ici la déviation reste assez plaisante mais de courte durée.
La route passe assez loin du centre de Mondragon et circule entre voie ferrée et autoroute A7, jusqu'à rejoindre rapidement la jonction avec l'ancien tracé qui lui, passait par le centre ville.


A l'entrée Nord de Mondragon, à la jonction de l'ancien tracé et de la déviation, un croquignolet Hôtel.
On se croirait presque à la campagne. Image réactive.


Les traversées successives de Mondragon

En bleu le tracé original jusqu'en 1786.
En orange le tracé avant 1945.
En rouge le tracé post-1945.

Reprenons maintenant virtuellement l'itinéraire d'avant 1945.
Je dis virtuellement, car après le pont sur le Lez, il est interdit de tourner à gauche, sauf en mode Google Street et la rue est aujourd'hui partiellement barrée.
On débute par l'avenue du Pont Neuf, typique de la route des années 50.
Bordée de platanes, elle circule dans un faubourg resté dans son jus, pour finalement être interrompue par la voie ferrée qu'elle ne franchit plus.
Aujourd'hui c'est là que s'arrête l'avenue du Pont Neuf.



De l'autre côté du passage à niveau , avenue Pagnol , vue sur l'avenue du Pont Neuf en direction de Lapalud.


Toujours vue en direction de Lapalud, la perspective de l'avenue du Pont Neuf, aujourd'hui avenue Marcel Pagnol.
Même point de vue aujourd'hui. Image réactive.

De l'autre côté de la voie ferrée, l'avenue du Pont Neuf, dans sa seconde partie, est aujourd'hui devenue l'avenue Marcel Pagnol.
Elle nous mène jusqu'à la place de la Paix pour emprunter l'antique tracé, qui passait par la médiévale et sinueuse Grande Rue, aujourd'hui la rue Jean Jaurès.


Entre hier et aujourd'hui, la Grande Rue ne s'est pas élargie. Image réactive.

Vu l'étroitesse du passage, ce tracé a dû rapidement faire les frais d'un premier contournement.


Hors nationale 7, mais située seulement à quelques mètres de là, une merveilleuse façade patinée.
Aujourd'hui garage et murs sont totalement détruits.

En tous les cas entre 1786 et 1945, le peu de vacanciers en route vers la côte d'Azur suivait alors l'itinéraire des boulevards Séraphin Perrot, Léopold Fauritte et l'avenue de la Libération, qui ceinturent la ville par l'ouest.


La traversée par les boulevards. Image réactive.


Le 8 à Mondragon... Pour retenir les numéros de téléphone à cette époque c'était facile

Typique mais sans tape à l’œil, on aura tôt fait de retrouver le débouché de la Grande Rue / rue Jaurès, pour gagner les faubourgs de sortie de ville toujours agréablement bordés de platanes, en direction de Mornas.

Passé la ligne de chemin de fer, nous retrouvons la route nationale 7 officielle.


La fin de l'étape au pont de chemin de fer.

C'est là que se termine notre 13e périple. Nous sommes maintenant à 650 km de Paris.


Le retour au sommaire

Rendez-Vous Nationale 7 @2018