ETAPE 13 : du Logis Neuf (600 km) à Mondragon (650 km)

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En route -

Comme pour les agglomérations précédentes, la nationale 7 ne passe plus par le centre ville de Pierrelatte depuis 1956.

La nationale 7 contourne la ville sur 3 voies et 2 km, pas plus.

Rien de particulier sur cette portion de route qui a pour but de vous faire gagner du temps tout en réduisant le trafic dans les rues étroites du centre-ville.

 

Pas grand chose à voir sur la déviation, mais une belle pub Noilly Prat, tout de même. Image réactive.

Ci-contre, en bleu le tracé original, en rouge la déviation de 1956, actuelle nationale 7.

Pierrelatte Km 0631

La légende et l'histoire.

Loin dans le temps, on raconte que Gargantua, fatigué de ses pérégrinations à travers la France et boitillant, s'était assis un instant sur le Mont Ventoux pour souffler un peu et se libérer d'un méchant caillou dans sa botte le faisant horriblement souffrir.
C'est ainsi que serait né Pierrelatte, ou du moins son rocher, petite pierre tombée d'une botte géante au milieu d'une large plaine : insolite Rocher, première pierre d'immenses réalisations futures.

Extrait de "Pierrelatte, Pages d'Histoires"


Un caillou dans la botte de Gargantua.

Entourée de palissades montagneuses recouvertes d'immenses forêts verdoyantes et giboyeuses, la plaine tricastine débouche au sud du "Robinet" (défilé du Rhône).
A l'ouest, c'est une vaste étendue marécageuse, arrosée largement par le Rhône impétueux.
Sur la rive gauche du fleuve dominant la région, se dresse un immense rocher qui va permettre aux premiers hommes de se terrer dans ses entrailles.
Là est né PetraLatta, Pierrelatte.


Pierrelatte, vue générale.

Ligures et Celtes, apportent avec l'Empire Romain, la civilisation.
Il faut attendre le Moyen -Age pour qu'enfin s'installe un régime féodal, avec seigneurs, co-seigneurs et plus tard les consuls.
Une forteresse est construite sur le Rocher.
Au début du XIVe siècle, les Templiers développent et rénovent l'agriculture.
Au-delà des remparts, une deuxième muraille de protection permet de lutter contre les brigands et les pillards.

Dès le début du XVe siècle, le Dauphin, futur Louis XI, réunit la seigneurie de Pierrelatte au Dauphiné puis au Domaine Royal. Les guerres de religion vont alors ensanglanter toute la plaine.
Le XIXe siècle verra se succéder royauté, empire et république. En 1814, la Seigneurie sera redonnée au futur Louis XVIII et en 1852 la voie ferrée marquera le début de la prospérité.

Incontestablement, Pierrelatte se développe, grâce notamment à l’amélioration des communications.
Déjà en 1758, la route royale toute nouvelle, ancêtre de la nationale 7, passe par Pierrelatte. En 1854, le chemin de fer de Lyon à Avignon atteint la ville où une gare est construite.

Ces infrastructures favorisent l’émergence d’une industrie locale qui reste d’abord très liée à l’utilisation de l’eau. En 1883, sont recensées trois tanneries et trois filatures.

Le Rocher :

A partir de 1913, la ville débute une procédure de rachat du Rocher, se souciant de préserver son patrimoine le plus symbolique, mis à mal jusque-là, par son exploitation en tant que carrière.
Définitivement acquis en 1919, le site est classé en 1921 en tant que « site naturel de caractère artistique ». La même année, l'arène de pierre, accueille ses premiers spectacles avec des sociétaires de la Comédie Française.

De 1947 à 1952, est aménagé le canal de dérivation des eaux du Rhône dit de Donzère-Mondragon.
La Commune dans les années qui suivent se dote de véritables réseaux d’assainissement et d’eau potable.
Le Rocher est affublé d’un château d’eau en forme de mur à la fois réservoir et protection contre le Mistral. Pierrelatte entre doucement dans la « modernité ».

Extraits : http://www.ville-pierrelatte.fr/decouvrir-pierrelatte/histoire


Les nouveaux ensembles, le rocher et le château d'eau


Situé à l'entrée de Pierrelatte, l'Hôtel Azur est aujourd'hui définitivement fermé. Image réactive.

En route :

Bon point d'emblée, l'avenue du Maréchal De Lattre de Tassigny, est bordée de platanes.
Limitée à 30 km/h, elle nous balade dans un quartier pavillonnaires semi-moderne et plutôt anodin.
Ça se corse Grande Rue, car celle-ci est en sens interdit dans notre sens de circulation.
La ruelle est si étroite qu'on se demande bien comment elle a pu absorber l'intégralité du trafic routier avant 1956.
Celui-ci devait déjà être divisé en deux flux, comme aujourd'hui : un flux aller par le faubourg St Joseph à droite, et le flux retour par la Grande Rue.


Tout droit la Grande rue en sens interdit. A droite le faubourg St Joseph.


Un atelier à l'ancienne, rue Madier de Monjau

En enfilade, les boulevards St Joseph, Madier de Montjau et Chandeysson, pas très typiques, vous mèneront Faubourg de Marseille, au débouché sud de la Grande rue.


La Grande-Rue, à l'époque glorieuse où la nationale 7 traverse encore le centre ville de Pierrelatte. Image réactive.


La Grande rue (aujourd'hui en sens unique Sud-Nord ), ne présente pas non plus d'intérêts particulier.
Elle serpente dans le vieux centre, semi-piétonnières aux abords des commerces qui la jalonnent jusqu'à son débouché au Faubourg de Marseille.


Le débouché sud de la Grande Rue, Faubourg de Marseille. Image réactive.
On remarquera que le sens unique se fait du Sud vers le Nord


Le Faubourg de Marseille. Image réactive.

Le faubourg de Marseille, aujourd'hui avenue Charles de Gaulle, partiellement en sens unique sur une section, consiste en une rue un peu plus large que les précédentes, et bordée de platanes.
C'était jadis le royaume des garages, des cafés et des hôtels de tourisme, annonciateurs de la proche sortie d'agglomération.


Faubourg de Marseille 1959, la borne d'angle Michelin est remplacée par le panneau N7.

Aujourd'hui le quartier est moins fun, le garage Citroën a disparu, les commerces font grise mine et les terrasses de cafés se font de plus en plus rares sur les trottoirs.
Même la séculaire Hostellerie "Tom" a définitivement baissé le rideau.

C'est là, au n° 5 de la rue que se dressait l'auberge réputée.
A l'origine, un véritable relais de poste créé en 1796 par Jean Antoine Thibert, cuisinier à la cour du roi Louis XVI.

Durant la seconde guerre mondiale, l'ancien relais de poste devenu entre temps "l'hôtel des Voyageurs", est réquisitionné par les Allemands.
Le soir, tandis que le propriétaire des lieux Mr Boirel, s'efforce de retenir le plus longtemps possible les officiers allemands dans la salle de son restaurant au rez de chaussée, leur proposant apéritifs et digestifs,
Mme Boirel, accompagnée d'une interprète, entre dans les chambres, fouille les documents et transmet ses renseignements au réseau de resistant AGIR (axe Paris Lyon Marseille) de Michel Hollard.

Après la seconde guerre mondiale, Gabriel Bodinier dit "Tom" reprend le flambeau de cet établissement qui deviendra une adresse incontournable pour les voyageurs de la route mythique durant les trente glorieuses..


L'auberge des voyageurs avant guerre. Le porche indique "Entrée écurie"...
La physionomie de l'établissement devait être assez proche de celle du Relais de Poste initial.


Hostellerie de Pierrelatte "Chez Tom", multi recommandée si l'on en croit les panonceaux accrochés à l'entrée.
"Chez Tom, on y vient client, on y revient Ami" .. précisait la carte de visite. Image réactive


Chez Tom vous y trouverez
"Bon gîte, bonne table, sa grotte cave musée et ses portes médiévales".

En route -

Nous ne tardons pas à retrouver la déviation N7, qui termine là son contournement de Pierrelatte.


Pierrelatte entrée/sortie sud. Tout droit et arboré l'ancien tracé, à gauche, en courbe la déviation N7 post-1956.

En route -

Reprenons notre traversée de la plaine du Tricastin, en direction de Lapalud.
Aux abords de cette section de route, entre Pierrelatte et Lapalud, on découvrira nombre de bâtisses en ruine et de pistes bitumées laissées à l'abandon.
Ce sont les derniers vestiges de stations-service moribondes et d'anciens relais routiers aujourd'hui oubliés.

 


Les bas-côtés de la route recèlent les vestiges d'anciennes stations-service.


Quelques murs peints également. Image réactive.


Ici, décor de western...


Le relais des Côtes du Rhône n'existe plus aujourd'hui, seule subsiste une enseigne "Hôtel"


Les ruines du Motel de Pierrelatte, invisible de la route.


Le motel de Pierrelatte, aujourd'hui abandonné..

Au hameau des Blaches, le coin est devenu franchement glauque.
Les motels ont baissé le rideau. Les bâtiments délabrés, squattés, pillés, se laissent désormais envahir par la végétation, au point de n'être bientôt plus visibles de la route.


Enseigne du Relais des Blaches

Un Relais fait pourtant de la résistance. Le relais des Blaches, un resto routier tout droit issu de la grande époque des années 1950.


Le Relais des Blaches, à l'époque de la station-service.

Aujourd'hui, l'ambiance n'est plus vraiment la même, la station service en face est fermée, mais le relais propose toujours la possibilité d'y manger à petits prix et d'y dormir sans chichi dans un cadre qui ne triche pas avec son temps.


Carte Postale d'époque. Mais allez vous rendre compte par vous même : aujourd'hui presque rien n'a changé.

"Les Blaches" n'est pas de ces établissements design et climatisés aux mobiliers vintage signés et chinés dans des brocantes haut de gamme.
Non, ici tout est resté brut d'époque, sans aucun artifice, sans tricherie, une remontée dans le temps exceptionnelle, avec carrelage au sol dans la salle à manger, lits superposés, meubles en pin, salles de bain carrelées,Wc sur le palier pour certaines chambres, rideaux de douche en pastique, radiateurs en fonte et plantes caoutchouc tout droit sortis des années 70, et tout ça, avec en fond sonore le trafic incessant de la nationale 7.
Un univers certes désuet, mais authentique, et puis il y a une piscine alors... Génial... non ?

Quelques centaines de mètres plus loin, nous quittons le département de la Drôme, pour entrer dans celui du Vaucluse (84).
Nous voici en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.


La délimitation entre les départements se remarque à la différence de couleur de bitume. Photo Borne Thierry Dubois.
http://bornededepartement.free.fr/


Photos Claude.K

Déclassement de la route nationale 7, par la réforme 2005 : dans le département du Vaucluse, la RN 7 conserve sa numérotation jusqu'à Orange puis prend le numéro de D907 jusqu'à Avignon.
De plus, la numérotation des anciens tracés ne conserve pas toujours le chiffre 7, repère pourtant essentiel pour retrouver l'ancienne route.

Ci-dessous un exemple de disparition d'une station-service photographiée par Google Street, un peu avant Lapalud.

Un petit peu avant le rond-point de Lapalud, regardez sur la gauche, le chemin de terre et son alignement de platanes...


Sur la gauche, un alignement de platanes... pas le long de la route, mais le long d'un chemin.

Il s'agit de l'ancien tracé de la route qui à l'époque traverse encore le village.
L'apparition de la déviation actuelle en 1956 coïncide avec la construction des complexes nucléaires du Tricastin. Elle ouvrira à la circulation en 1957.

Efficace, elle contourne la ville par l'ouest, évitant ainsi la traversée typique du centre-bourg. Mais, si vous avez le temps, il serait dommage de s'en priver...
Alors, au rond-point, quittons la route nationale pour emprunter sur la gauche la D63 en direction de Lapalud centre.


A gauche une vue actuelle de l'entrée Nord de Lapalud. La flèche blanche représente l'ancienne route nationale 7 bordée de platanes.
A droite une vue de 1955 avant la construction de la déviation du bourg.

 


Photo Claude.K

LAPALUD km 0639

On situe généralement la naissance de LAPALUD aux alentours de l’an 1000.
Situé à la croisée des chemins Nord-Sud, sur une légère élévation du relief, le site présente de nombreux éléments favorables : présence de sources, proximité des marais et des cours d’eau propices à la chasse et à la pêche.

Édifiés sur les rives d’un bras du Rhône, les premiers bâtiments furent une commanderie et une église construits par des templiers ou par des Hospitaliers de St-Jean de Jérusalem qui dépendaient de la commanderie d’Artignan.
Leur bâtiment fortifié occupa exactement l’emplacement du bâtiment du Portalet.
Ces Hospitaliers étaient seigneurs de terres à Lapalud. Ils possédaient des droits de péage sur route et sur Rhône.

Les premiers habitants furent d’abord de pauvres gens qui vinrent se grouper autour d’un manoir:
Doucement le Bourg se constitua.
Vers la fin du XIIème siècle il se composait d’une centaine de maisons assez bien bâties.
Au XIVème siècle on construisit alors une ceinture de murailles. Peu à peu les murailles s’élevèrent et se transformèrent en puissants et larges remparts.

Lapalud doit son nom aux marais qui autrefois avoisinaient ses remparts.
La plaine de Lapalud était un immense Marais.
Le Rhône sortait très souvent de son lit et inondait régulièrement les alentours.
Le nom latin de marais est « palus », au pluriel : « paludis » .
L’usage et le temps en ont fait "La Palud", d’abord en 2 mots puis en un seul. Sur certaines plaques à la sortie du village il y a 20 ans, le nom était écrit en 2 mots.

Extraits : http://www.mairie-lapalud.fr


Rapide coup d’œil nostalgique sur le délaissé de route... Photo Claude.K

En Route -

Lapalud possède assez de vestiges urbains pour nous donner une idée précise de ce à quoi pouvait ressembler la route nationale 7 au milieu des années 1950.
Alors partons à la découverte de cette grande époque aujourd'hui oubliée.


Photo Claude.K

On débute par la classique et ancestrale allée de platanes qui apporte ombre et fraîcheur en été.
Là, une rare réclame murale pour Stelline, le carburant de la société "Lille Bonnières et Colombes".
On trouvait encore quelques stations Stelline à la fin des années 1950.


Image réactive


Ici il s'agit d'une station Standard Oil, future Esso. La route nationale vue en direction de Pierrelatte. Image réactive.


Détails & panorama (image réactive)


Au carrefour, deux réclames peintes. L'une est illisible aujourd'hui, la seconde concerne la manufacture de Balais Daudel. Image réactive.
Photo Claude.K

Si la spécialité de Montélimar est incontestablement le nougat, Lapalud joue sur un autre registre plutôt inattendu... la ville fut longtemps considérée comme la capitale du ... Balai.

Comment en est-on arrivé là ?

Autrefois, Lapalud était couvert de forêts de mûriers.
On y cultivait entre autres la garance pour teindre les vêtements en rouge.
A l'époque de l'ère industrielle et du modernisme, la garance fut remplacée par un colorant chimique, la soie par une fibre textile artificielle et la vigne, quant à elle, fut décimée par le phylloxéra.

C'est à la fin du XIXe siècle que débute la grande aventure du balai.
Un habitant rapporta de Caderousse, quelques centaines de graines de sorgho qu’il planta dans sa propriété.

L'idée s’avérera payante.


Étalage du savoir faire des artisans de Lapalud, Cours des platanes, le long de la nationale 7.

Les marais de Lapalud se prêtent bien à la culture du sorgho, plante qui a besoin de beaucoup d'humidité.
On en extrait une paille spéciale particulièrement souple pour fabriquer des balais.
Grâce aux balais, Lapalud petit à petit se fait un nom et une renommée.
En 1920 on dénombre 4 fabriques de balais, on en compte une dizaine à la Libération.
Sur le cours des Platanes s’installent alors des étalages multicolores.


Brosses, plumeaux, paniers,chapeaux, les fabricants multiplient les offres.

Comme à Montélimar où l'on vend aux vacanciers coincés dans les embouteillages la célèbre confiserie, les boutiquiers de Lapalud alpague le touriste de la nationale 7, pour faire l'article et l'étalage de leurs marchandises plutôt originales.

Le succès et les bouchons :

Les vacanciers sur la route du soleil achetaient un balai, une brosse, un plumeau auprès d’un des quelques trente vendeurs installés le long de l’avenue des platanes, dans une symphonie de couleurs.
" Ça a commencé par des plumeaux et des balais multicolores. Et après, il y a eu des paniers, des cache-pots, de tout !".
Environ 1000 balais sortaient chaque jour des fabriques Gilles-Père, Daudel, Roustan ou Marre.
L’effervescence est telle que " l’été, pour traverser Lapalud, vous mettiez vingt minutes ! C’était tout bouché".


Nonchalance estivale devant le café Julian, (aujourd'hui Le Pénalty). Photo mairie de Lapalud.

Plusieurs personnes célèbres de l’époque se sont arrêtées pour acheter des balais.
Henri Court a vu sur son stand Roger Lanzac (célèbre présentateur TV), Luis Mariano ou Josette Lemaire (chanteurs), Jean Nohain (animateur), Kader Firoud (entraîneur de l’équipe de France de foot)…
Pierre Gilles a aperçu Joséphine Baker, Fernand Reynaud, le Général de Gaulle, Winston Churchill, Fernandel.
Brigitte Bardot est passée dans Lapalud assise sur le capot d’une voiture mais elle ne s’est pas arrêtée.

La construction de la déviation en 1956, signe l'arrêt de mort de pratiquement tous les vendeurs.
Les fabriques d'où sortaient pas moins de 400 000 balais annuel, envoyés vers toute la France, furent également touchées par l'apparition de la fibre de nylon, du vers dévoreur de paille, et ... de l'aspirateur.

Aujourd'hui, le balai artisanal survit difficilement à cause de la rude concurrence étrangère.
A Lapalud, la société Gilles-Kerchêne perpétue cependant la tradition avec ses fameux « balais bruyère » de cantonnier et autres « balais bassine » en paille jaune de millet.

Une fête des balais est organisée au mois de juin.

Sources :
http://www.mairie-lapalud.fr
http://www.e-tribune.fr/index.php/tricastin/tricastin-la-vie-d-ici/7632-lapalud-capitale-du-balai


Photo Claude.K.

En route -

On poursuit par quelques publicités pour le nougat ou les Balais...


Nougats Canards Sauvage ou Vieille France.

La porte Nord, marque l'entrée de la Grande Rue et de la cité médiévale fortifiée.
De part et d'autre s'élevait l'enceinte qui protégeait la ville.
Quelques pans de remparts sont encore observables aujourd'hui.

Devant la porte Nord, notre route nationale oblique sur la gauche en direction du "Cours des Platanes" qui suit l'emplacement exact des profonds fossés défensifs alimentés au Moyen-âge par les eaux de source canalisées du Béal.


Douceur de vivre provençale, cours des platanes. Le café Julian, il y a cent ans. (photo Poux)


Cours des platanes, photo mairie de Lapalud.

Rendez-vous nationale 7 : Lundi 4 août 1969 - 13h00. Lapalud - Episode 15.



Nous voici attablés à l'ombre des platanes pour la pause casse croûte du midi, enfin...celle de 13 h00.
Pendant que nous commandons sandwichs, bière et diabolos menthe, les filles font le tour des échoppes bigarrées qui font la renommée du village.
Pour l'instant, il ne s'agit que d'un repérage nous ont-elles dit. Comme chaque année, c'est au retour que nous rempliront l'habitacle de balais et autres joyeusetés encombrantes et ménagères.
Mais comment échapper au pouvoir d'attraction des têtes de loup, des brosses et autres époussettes ?
"C'est la petite qui a craquée"... justifiera ma mère, nous faisant l'article de cette magnifique balayette qui ne prendra que très peu de place sous la tente et qui au passage remplacera celle que nous avons oubliée à la maison. L'argument est si gros que mon père ne pourra s'empêcher de sourire. Un plumeau coloré choisit par ma sœur termine l'emplette du jour. Plumeau dont je ne tarderais pas à extirper quelques plumes qui seront du plus bel effet sur mon chapeau de paille. (à suivre)

 

Nous voici au cœur de la ville.
C'est sur cette place Provençale, ombragée par des platanes que l'animation battait son plein lors des grandes migrations estivales des années 1950-1960.
Une multitude de stands colorés s'installaient ici, parmi les terrasses de cafés bondées et les divers commerces.


La route nationale face au Cours des Platanes. Image réactive.


La mairie, la nationale et la borne Michelin

La grande pharmacie de Lapalud, occupe l'emplacement du Relais de diligences.
Le cours des platanes sinueux suit le dessin des enceintes et fossés disparus.


Eternel Bar du Casino, à l'ombre des platanes.


Avant / après. Tout pour votre Renault - Route de Marseille

On quitte le cours des platanes et l'on poursuit par l'avenue d'Orange, faubourg de sortie de ville. qui dans sa dernière partie retrouve ses bordures de platanes.


A Lapalud tout commence par une station-service et se termine par une station-service. Nous sommes Avenue d'Orange. Image réactive


Détails - Un paradis pour le collectionneur d'aujourd'hui.


Le plein à la dernière station sur la gauche, et en route pour la Grande Bleue !


Echangeur sortie Sud de Lapalud. En jaune l'ancien tracé et
le sens unique. En rouge la N7 actuelle.

La jonction avec la déviation post-1956 /N7 s'effectue par un échangeur qui nous interdit une ancienne section N7, aujourd'hui en sens unique.
Si vous avez toutefois l'occasion de parcourir cette section de route, dans le sens Sud-Nord donc, vous pourrez vous arrêter à côté d'une petite stèle située en retrait.
Elle rend hommage à l'un des pionniers de l'automobile : Emile Levassor. 


Sur l'échangeur, on aperçoit brièvement l'ancien tracé N7 ainsi que la Stèle hommage à Levassor.

Paris-Marseille-Paris est la première course automobile organisée officiellement par l'Automobile Club de France (fondé dix mois plus tôt), le départ est donné le 24 septembre 1896.
Elle est aussi considérée rétrospectivement comme étant le IIe Grand Prix automobile de l'A.C.F. par cette institution.
Sur cinquante-deux inscriptions, on compte trente partants et onze véhicules seront officiellement chronométrés à leur retour sur Paris.
La course, d'environ 1 700 km et à hauteur d'une étape par jour, est divisée en dix étapes (cinq étapes pour aller à Marseille et cinq au retour pour Paris).
Les départs sont donnés le matin, les distance d'étapes varient de 100 à 200 km


Stèle souvenir à l’endroit où Emile Levassor eut un accident (au cours de la 1ère course automobile Paris Marseille Paris).

Le Dimanche 27 septembre 1896  : le départ de la 4e étape Lyon-Avignon est donné. La météo est exécrable.

A Lapalud, La voiture no 5, pilotée par Émile Levassor  tente d'éviter un chien sorti brusquement d'une maison.
Les deux occupants du véhicule sont éjectés contre un arbre, Levassor est blessé au visage, à la hanche et doit suspendre sa participation mais son mécanicien, Charles d'Hostingue, qui est blessé à l'épaule, prend les commandes du véhicule et termine l'étape ;

Emile Levassor, ne se remettra jamais vraiment de cet accident. Fortement commotionné, fatigué et fragilisé, il meurt subitement à sa table de dessin, terrassé par une embolie le 14 avril 1897 

Note : Le site wikipédia parle d'un accident survenu à Courthézon... et non à Lapalud...

Sources :
wikipédia, mairie de Lapalud,
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5795094s/f7.item


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