ETAPE 13 : du Logis Neuf (600 km) à Mondragon (650 km)

04 /06
← Montélimar sortie sud - Les Joannins / Malataverne - Donzère →

Nous nous retrouvons finalement à la jonction des tracés, là où la déviation retrouve son itinéraire original.

En route -

Il faudra toutefois parcourir quelques kilomètres supplémentaires pour s'extraire réellement de la zone commerciale et retrouver enfin une route un peu plus tranquille.
Ce qui sera chose faite à hauteur des quartiers du Petit et du Grand Pélican.


Holà Tavernier !! le gîte et le couvert mon brave ! Auberge du Grand Pélican


L'auberge du Grand Pélican fermée depuis plusieurs décennies.

Nous l'avons vu précédemment, l'amélioration du réseau routier et l'établissement de chemins royaux préconisé par ordonnance royale, amena dès la seconde moitié du XVIIIe siècle,
la multiplication des auberges de campagne hors des villes, comme l'indique le caractère même de leur architecture.

A la fin du XVIIIe siècle, il était de plus en plus difficile pour les rouliers, les voyageurs en diligence et autres attelages hippomobiles de circuler dans les ruelles étroites des anciennes cités fortifiées et encore plus de s'arrêter dans des hôtels aux accès malaisés, aux écuries et aux remises exiguës, aux locaux insuffisants pour loger tous les équipages des rouliers

Ceux-ci leur préféreront, peu à peu, avec juste raison, les auberges aux vastes dépendances élevées sur le bord de la Grand' Route, bien à leur portée et se prêtant infiniment mieux aux évolutions des encombrants véhicules attelés.

D'où vient ce nom étonnant de Pélican, qui désigne aujourd'hui ce quartier situé entre Montélimar et Donzère ?

Vers 1750 le tracé de la route royale fut rectifié à la sortie de Montélimar, il se détournait maintenant de Châteauneuf, en une large route rectiligne.
L'auberge du Pélican fut construite en 1780 le long de ce nouvel axe.
Le propriétaire de cette auberge possédait également une boutique à l'enseigne du "Pélican" dans la rue Bouverie à Montélimar.
La boutique côtoyait par ailleurs la bijouterie de " l' Homme sauvage" et la mercerie du "Chien enchaîné ".

Ce nom de Pélican, sans doute une mascotte, fut donc naturellement attribué à l'enseigne de cette nouvelle auberge.
Le propriétaire fit bâtir une seconde auberge à proximité qui prit le nom de Petit Pélican, dès lors la première auberge du Pélican devint l'auberge du Grand Pélican.

L'étude des plans cadastraux nous informe de l'existence de seulement trois auberges entre Montélimar et Donzère en cette fin de XVIIIe siècle :

le "Grand Pélican", le nouveau Pélican dit "Petit Pélican" et l'auberge de Pagnères au pied de la montée de Bel Air.

Source : Le Tricastin. Histoire, arts, littératures, tourisme. 1929


Le Grand Péllican vers 1949. Apparemment le peintre en lettres ne disposait pas de dictionnaire sous la main . Salle à manger du Grand Pélican.

En route -

Les alignements d'arbres réapparaissent, et quelques fermes transformées en auberges, Night-club ou hôtels ponctuent la route rectiligne.

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Camping désaffecté.


Le mélange des genres : vente de poterie et de nougat

Les relais routiers sont également de la partie. Pour la plupart, ils sont apparus dans la région vers l950.

A l'époque la Compagnie Nationale du Rhône entreprend les travaux du canal de Donzère à Mondragon dans la plaine de Tricastin.
Un canal de 28 km prévu pour dériver le Rhône et sur lequel doit être édifié un barrage hydroélectrique doté d'une écluse pour permettre son franchissement aux bateaux.

Le chantier est gigantesque, et mobilise près de 7000 ouvriers.
Pour loger cette main d’œuvre, pas moins de sept cités ouvrières sont construites, avec tout l’équipement nécessaire à la vie quotidienne et à l'accueil des familles.
Toute la région profite de cette manne financière potentielle. Hôtels et relais poussent aux bords des routes ce qui explique encore leur présence de nos jours.


Le relais des 40 chevaux. Photo Claude.K 2016


Le charme désuet d'un hôtel-restaurant tout droit sorti des années 70. Certes aujourd'hui un poil défraîchi. On aime ou pas.
www.relais-rn7-hotel-restaurant-montelimar.fr
. Image réactive

Au loin, la ligne d'horizon semble barrée par les collines du Tricastin.
La route nationale qui jusqu'à présent filait plein sud, dévie soudainement de sa trajectoire, alors que l'alignement de platanes se poursuit tout droit.
Nous sommes à la jonction du tracé original (ici D844), et de la déviation de Donzère (N7), ouverte en 1959.

Ici donc, un choix Cornélien s'offre à nous. Poursuivre par l'ancien tracé, ou s'en dévier ?


A droite le tracé original, à gauche la déviation.

La déviation de 1958, aujourd'hui classée Nationale 7, vous mènera rapidement, parfois sur 2x2 voies, 10 km plus loin, à la sortie de Donzère, utilisant au même titre que l'autoroute du Soleil tout proche, le passage par une vallée située entre deux collines du massif du Tricastin. Itinéraire sans difficultés donc, mais également sans trop de charme.


En suivant la déviation.

Le tracé par la D844 est plus original, plus intime, parfois buissonnier.
Il présente toutefois quelques difficultés, surtout si vous êtes en vélo ou bien tractez une caravane... mais suivez le guide.
Nous voici au pied de la montagne de Navon, au bas de la côte de Bel Air, que nous n'allons pas tarder à grimper.

C'est ici que l'on localise la plus ancienne des auberges de la Grand' Route entre Montélimar et Donzère, datant de la seconde moitié du XVIIIe siècle... (1750 - 1800 donc).
Nous sommes à Pagnère ou Pagnères, orthographié Panières sur les cartes d'état major, Panière sur les cartes de Cassini.


Au pied de la côte de Navon, l'ancienne auberge de Pagnères.

L'auberge de Pagnères, avec ses vastes bâtiments de grand domaine, dont la situation à plus d'une lieue et demie de Montélimar et tout au début de la raide côte de Navon, imposait tout naturellement un arrêt de rigueur.
D'ailleurs, la tradition nous apprend que c'est à la grosse ferme voisine du Mourzinas (aujourd'hui nommée le Moulinas) au couchant de la route, dépendant alors des mêmes maîtres, que les charretiers trouvaient les « renfortiers ».
Là, six fortes mules étaient uniquement affectées au service du roulage pour aider, de jour et de nuit, les lourds équipages à gravir la côte.

Source : Le Tricastin. Histoire, arts, littératures, tourisme. 1929

On débute par une rangée de platanes, un pont de pierre sur La Raille et une longue côte rectiligne, d'un dénivelé d'une centaine de mètres environ.
Cyclistes préparez vos mollets.


La pente est raide... et longue.

Si aujourd'hui votre véhicule ne semble pas plus perturbé que ça par la montée, imaginez la route avant 1958.
Sans déviation et encore moins d'autoroute pour la seconder, la nationale 7 absorbait seule l'intégralité du trafic routier de l'époque.

On assistait alors à de longues processions de cars et de camions à la queue leu leu, rétrogradant et crachant tout ce qu'ils pouvaient dans la côte, ou dans l'autre sens, dévalant la pente à vive allure.

Cortège d'automobiles, soudainement devenues poussives dans la montée et de toute manières ralenties par les caravanes tractées, presque immobilisées.
Défilé de véhicules au milieu duquel, à la belle saison, se glissait immanquablement l'engin d'un agriculteur se rendant aux labours.
Une circulation dense, une chaussée étroite aux accotements incertains, des dépassements difficiles, voir impossibles sur pratiquement 6 à 7 km, et pour finir, le passage de tout ce petit monde dans les rue étroites de Donzère.
Voila pour les élus locaux de quoi envisager le contournement de la ville, par une route plus rapide et plus sécurisée, en attendant la construction de l'autoroute qui détournera à jamais le flot des touristes se rendant sur la côte d'Azur.

Dans un virage, une étrange bâtisse blanche apparaît, solitaire et incongrue.
Au premier coup d’œil on reconnaît pourtant la façade d'une ancienne station service, mais devant cette architecture massive et austère, façon bunker, on pencherait plutôt pour l'art Roman de la station service, bien loin des stations design et élancées du quartier St-James à Montélimar.
Ici c'est du massif et du gaillard, peut-être d'ailleurs à l'image des habitants de la région.
Voici le relais Bel Air.

"Phil An Dre" a mené l'enquête et nous en apprend plus sur cette ancienne station-service :

A l'origine de cette station, il y a une famille qui vit là, un peu à l 'écart du village, dans un virage de la Nationale7.
A l'entre deux guerres la famille voit de plus en plus de véhicules passer sous leurs fenêtres et parfois certains s'arrêtent pour faire souffler la mécanique.
Les deux fils de la famille y voient là une occasion de faire des affaires et décident de construire un atelier avec distribution d'essence.
Ils voient les choses en grand : un grand local pour les réparations, une piste couverte par une terrasse qui servira de fronton publicitaire et un local commercial, bref une station moderne.

En 1938 ils réalisent tout eux même : plans, terrassement, maçonnerie.
Même si le style manque un peu de légèreté, elle a fière allure cette station au milieu de la campagne Drômoise, il y a même le téléphone : le 5 à Malataverne.
La guerre passée, les deux frères remettent en état la station. La station au début indépendante, arborera l'enseigne OZO puis deviendra TOTAL.

Les affaires sont florissantes, toujours plus de passage et la population locale se met aussi à l'automobile.
Pour protéger la piste du vent ( le lieu dit s'appelle Bel-Air) un mur est construit sur la gauche en prolongement de l'atelier, très vite recouvert par une réclame pour une spécialité locale : le nougat Chabert et Guillot.
Dans les années 50 il se murmure qu'une déviation se prépare.
En hommes d'affaires avisés, les deux frères achètent à prix d'or un terrain au bord de la futur déviation, malheureusement toute construction est interdite le long du contournement.

En 1957 c'est le début des ennuis, la déviation est ouverte, les clients disparaissent, le pétrolier TOTAL va investir sur Montélimar et Donzère, le terrain chèrement acquit ne vaut rien.
Les frères se fâchent. L'un deux reste sur place. Il se diversifie avec la vente de voitures mais rien n'y fait, la station ferme en 1970.
Sa fille hérite des bâtiments et les utilise aujourd'hui comme gîte : 3 chambres avec une vue magnifique, terrasse et piscine.

Texte reproduit avec l'aimable autorisation de Phil An Dre.

En route -

Après un long faux-plat, la montée reprend jusqu'au hameau isolé des Joannins.

Un lavoir, quelques maisons et quelques ruines tout au plus ... et l'on entame la descente vers Donzère.

Les Joannins est un hameau isolé, c'est le moins que l'on puisse dire et ce depuis l'ouverture de la déviation voila bientôt 60 ans.
Mais déjà au XVIIe siècle, cet isolement profitait aux bandits de Grands Chemins qui écumaient le secteur.

Entre 1795 et 1803, les brigands étaient évalués à une centaine dans la région. Le nom de la grotte Mandrin sur la colline de Roucoule, atteste de cette période.
Le 24 octobre 1798, on commentait la dernière attaque de la malle-poste, perpétrée à la sortie de "Donzère les Joannins" par une troupe de quarante brigands armés.
L 'escorte de dix fusiliers fut massacrée et la malle-poste délestée de l'argent qu'elle transportait.

J.Brun-Durand, Dictionnaire Topographique de la Drôme, 1884
Jean Durand, De Mandrin à Conty

 


Reprendre le commerce de cet ancien relais routier n'est pas une mince affaire. La nature avance plus vite que les clients n'arrivent !


Ici, il est déjà trop tard !


N'oublions pas le nougat toujours omniprésent

Donzère Km 0624

http://www.mairie-donzere.fr/index.aspx

Désolé pour Montélimar, mais la ville de Donzère située en bordure de Rhône, est considérée comme la "véritable Porte de la Provence".
En effet, le défilé de Donzère, dernier rétrécissement du fleuve avant que son cours ne rejoigne la mer Méditerranée, marque la limite septentrionale du véritable climat méditerranéen dans la vallée du Rhône en termes d'ensoleillement et de cultures.
Protégée du mistral par ses collines situées au nord, la ville s'ouvre sur la véritable plaine du Tricastin où naissent les cultures et l'atmosphère authentiquement méditerranéennes.

Le nom de Donzère, autrefois Dunsera, est probablement formé de deux racines : DUN : forteresse et SERA : hauteur, montagne. Ce serait la forteresse de la montagne.

Période importante dans l'histoire locale, le Moyen-Age a laissé en héritage l'église Saint-Philibert (XIIe siècle) de style roman provençal (classé monument historique), les remparts, ses portes fortifiées de l'Argentière et de la Fontaine, ses tours, ses chemins de ronde, les vieilles ruelles médiévales...
L'époque Renaissance se dévoile avec les belles façades, les fenêtres à meneaux et le château réalisé par Claude de Tournon.
Au début du XIXe siècle, la cité connaît un développement économique important, grâce à l'existence du port sur le Rhône.
Des aménagements réalisés dès le XVIIIe siècle en font un port fluvial important.
En 1846, le pont suspendu, appelé Pont de Robinet, est édifié (inventaire supplémentaire des M.H.).
A cette époque, l'emplacement et le dynamisme de Donzère attire de nombreux bâtiments industriels dont l'ancienne chocolaterie d'Aiguebelle.

Donzère possède un riche passé historique qui invite à la flânerie dans son cœur de ville et au bord de l'eau.

Extraits du site Internet de la ville.


Rue haute Bourgade.

En route -

Pour gouttez au charme provençal de la petite commune, il vous faudra tout de même sortir des sentiers battus, car si l'ancien itinéraire de la route nationale traverse bien Donzère, son tracé ne passe pas réellement par le centre du bourg et reste quelque peu excentré par rapport au centre touristique.


Rue Basse Bourgade, porte de la vieille ville.

Nous circulons rue haute Bourgade puis rue basse Bourgade, enfilade de rues pas vraiment provençales ni tout à fait médiévales.
A peine le temps d'apercevoir sur notre droite les portes de la vieille ville, que nous rejoignons rapidement le faubourg désert de sortie de ville.


Vue en direction de Montélimar. Image réactive.


Emplacement de l'ancien garage Renault-Gonnet , ex garage Sicard de la Croix Bleue. Image réactive.
Photo médaillon Phil An Dre

Le garage Sicard établit depuis les années 1920 a traversé les âges.
Garage Renault de Mr Brachet jusqu'en 1979, il est revendu à Mr Gonnet.
Après la fermeture définitive du garage, les locaux seront occupés par une coopérative agricole pendant quelques temps...
Depuis le 1er mai 2017, une boulangerie occupe le lieu. (source Phil An Dre)

En route -
Après la petite zone commerciale, notre ancien tracé (D844) rejoint la déviation post 1958 (RN7), pour prendre la direction d'Orange, Avignon ou Nîmes.


Vue vers le Nord. Route du milieu, en droite ligne, l'ancienne RN7 (D844) en provenance de Donzère.
La route à droite est la déviation de Donzère, nouvelle RN7 mise en service vers 1958-59.
A gauche la voie ferrée.
A la jonction des deux routes (bas de photo), le célèbre Relais "Le Far-West"
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A cette jonction, Le "Relais du Rond-Point", anciennement "Le Bolo" dont il ne reste qu'une partie de l'enseigne lumineuse, témoigne une nouvelle fois de ces nombreux relais implantés le long de la nationale au moment des travaux du Canal de Donzère-Mondragon au début des années 1950.
Avant Le Bolo, ce fut le Far West... pas celui des US, mais le relais du "Far West", hôtel-bar-restaurant/station-service, un établissement réputé dans la région.... jusqu'à cette sordide affaire des années 1980 :


Aujourd'hui le "Relais du Rond-Point", hier "Le Bolo" et à l'origine "Le Far West". Image réactive.

Une dangereuse recette :


Trois en septembre 1979, deux en avril 1980 : en tout, cinq personnes sont mortes dans le midi de la France pour avoir bu du pastis frelaté.
L'affaire éclate dans la Drôme lorsqu'à l'occasion d'un mariage quatorze personnes sont intoxiquées et doivent être hospitalisées au centre antipoison Édouard-Herriot à Lyon.
Deux d'entre elles vont mourir trois jours plus tard. L'enquête révèle qu'ils ont été empoisonnés par du pastis.
Quelques mois plus tard, trois autres personnes décéderont dans des circonstances analogues.
La police va alors s'efforcer de démanteler le réseau de trafiquants qui a approvisionné en pastis frelaté un certain nombre de consommateurs de la région.

Cette affaire ternira définitivement la réputation du Far West.

Source le Dauphiné, extraits : http://www.larousse.fr/archives/journaux_annee/1980

Tout s'est joué sur un axe routier. Celui de la Nationale 7, entre deux " relais " distants de 4 kilomètres : le Far West de Donzère et le restaurant Mon Relais. À côté du premier, une station-service où intervint à la fin du mois de juillet 1979 la première opération délictueuse. Un chauffeur routier, M. Edmé Brouchoud, effectue un transport de méthanol industriel. À la suite d'une transaction - dont les circonstances réelles n'ont pu être élucidées complètement après dix heures de débat, - 200 litres environ de ce véritable poison quittent les cuves de sa citerne pour être transvasés dans des bonbonnes.
La suite se devine : c'est la dispersion dans la nature grâce à deux intermédiaires au moins : MM. Yvon Giner et Robert Dupeyre.

Extrait Le Monde 02 /05 /1980.

En route -

Une centaine de mètre plus loin, le Relais de Donzère, ancien relais du Bon Accueil. Un autre relais bien connu des routiers et des routards.
Depuis plusieurs années déjà le relais a changé de livrée. Plus uniforme, moins authentique, mais il perdure toujours.


L'ancienne livrée du Relais de Donzère, plus authentique que le ravalement actuel.


Un petit air de Route 66. (source Photo Francis H)


Avant le Relais de Donzère, c'était le Bon Accueil


Les relais routiers se suivent, mais tous n'ont pas survécus.


L'endroit n'a presque pas changé aujourd'hui. Enfin presque .. Image réactive

On arrive rapidement sur le pont du canal de Donzère-Mondragon.

 


Le pont sur le canal de dérivation du Rhône entre Donzère et Mondragon.
En parallèle le pont ferroviaire.


Plaque type Michelin apposée sur le pont canal.
Aujourd'hui elle n'existe plus. Photo: www.nationale7.com


Le pont sur un canal qui n'est pas encore mis en eau.


La nationale 7 mise à rude épreuve.

A propos du Canal.

Il est des ouvrages qui marquent leur temps et les mémoires.
Ainsi, Donzère-Mondragon brille comme un phare dans cette France d’après-guerre où tout était à rebâtir.
Sa construction passionna les Français, leur insufflant l’espoir d’une vie meilleure.
Plus grand chantier et centrale la plus productive d’Europe, plus grande écluse du monde, les superlatifs ne manquèrent pas.
On parla même de Suez français.

Extrait de la brochure : 60 ans Donzère-Mondragon, Compagnie Nationale du Rhône. (je vous conseille vraiment la lecture de ce document)

 


- Avant 1950 la route nationale passait sous la voie ferrée à l'emplacement du futur canal.
- Après la construction du canal, le croisement s'effectue un peu plus au sud par un pont biais.


Croisement de la nationale 7 et de la ligne SNCF Lyon - Avignon. Image réactive.
Mars 1950 essai de résistance du pont. Photo Chemins de fer en Vaucluse

Nous avions déjà rencontré un tel pont à l'Aveyron un peu avant Tain L'Hermitage.

En route -

On traverse maintenant la plaine du Tricastin.

Le Tricastin est aujourd’hui une petite région naturelle centrée sur les collines qui dominent à l'est la plaine de Pierrelatte.
Mais en fait, ses limites, qui ne correspondent plus à une subdivision administrative particulière, sont perçues de façon relativement floue.
Ce toponyme trouve son origine dans le nom du peuple des Tricastini.
Fait exceptionnel dans le Sud de la Gaule, l’appellation de ce petit pays a gardé le souvenir du peuple protohistorique par l’intermédiaire du nom de sa capitale gallo-romaine, Augusta Tricastinorum, puis civitas Tricastinorum au Bas-Empire, et siège d’un évêché au Moyen Age. Par un glissement de sens, la forme Tricastinensis s’est altérée en Tricastrinensis, à l’origine de Trois-Châteaux

Extrait :
Thierry Odiot, Valérie Bel et Michèle Bois (dir.) D'Augusta Tricastinorum à Saint-Paul-Trois-Châteaux Drôme.


On m'a toujours dit, quand il y a du monde sur le parking .. c'est que la gamelle est bonne.
Affluence au "Mon Relais".


Par contre ici ... l'affluence escomptée n'est pas au rendez-vous....


Carte du Fer à Cheval, à une époque aujourd'hui révolue.



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