|  |  
                  En route - L'avenue d'Aygu en direction d'Avignon vous mènera 
                    jusqu'au pont Roosevelt qui franchit la rivière Roubion 
                    et ses berges herbeuses.   La place Dormoy et l'avenue D'Aygu . A l'époque, 
                    pas de rond-point, mais un policier sur son îlot veille 
                    au grain !
 | 
          
          Le pont sur le Roubion, à Montélimar, 
            est construit dans le genre et d'après les dimensions de celui 
            de Livron. Il est même réputé supérieur 
            sous le rapport de l'art et des matériaux. 
            Les fondations en avaient été commencé, avant 
            la révolution, par les soins de MM. de Marmillod et Rolland, 
            successivement ingénieurs en chef à Grenoble.
            M. de Monduisant, père de l'ingénieur en chef actuel 
            du port de Toulon , en dirigea les travaux comme ingénieur 
            ordinaire. 
            Ils furent suspendus pendant la révolution, mais le gouvernement 
            impérial les fit reprendre, et le pont fut livré au 
            public en 1806.
          Extrait : statistique du département de la Drôme 
            1835
          
            Le Pont de pierre en arche sur la rivière Roubion.
          
          Nous voici avenue Jean Jaurès dans le faubourg 
            St James.
            N'y voyez aucun rapport avec un Saint Anglais, St James n'est ni plus 
            ni moins que St Jacques en langue occitane. 
            Par rapport au morne faubourg St Lazare que nous avons traversé 
            à l'entrée de la ville, le Faubourg St James est un 
            quartier plutôt populaire et vivant, qui a conservé beaucoup 
            de son âme d'antan.
            Levez la tête, ouvrez les yeux, le quartier recèle encore 
            de beaux restes de son glorieux passé.
          
            Le populaire et vivant faubourg St James lors d'une migration 
            estivale. Image réactive.
          Jusqu'au début des années 1990, il était 
            difficile d'ignorer la concession Citroën signalée de 
            loin par son totem géant qui dominait le quartier. 
            Le bâtiment aujourd'hui détruit, se situait à 
            l'exact emplacement d'un parking pour supermarché discount 
            et centre médical.
          
            Garage Citroën et station OZO. Image réactive
          
            
            Garage Citroën, Quartier St James vu en 1993, peu avant sa 
            destruction.
          
            Pour retrouver le passé, levez les yeux !
         
         
          Passons devant l'étonnant clocher de l'église 
            St Jacques. 
          Durant le Moyen Âge, le faubourg Saint-James fut 
            le siège d’un prieuré de moines bénédictins 
            dépendant de l’Ile-Barbe près de Lyon et connu 
            sous le nom de prieuré d’Aygu. 
            Ce prieuré desservait alors l’ensemble des églises 
            de Montélimar, mais il fut ruiné par des bandes de routiers 
            durant la guerre de Cent Ans .
            En 1449 le Dauphin Louis, futur Louis XI, décida le rattachement 
            de N-D d’Aygu à la collégiale Sainte Croix.
            Une Chapelle St Jacques existait déjà au XVIe siècle, 
            mais plus aucune trace n'en subsistait au XIXe.
          Avec l'achèvement du pont de pierre en 1807, 
            le quartier St James se développe rapidement. 
            Ce n'est pourtant qu'en 1922 qu'une église consacrée 
            à St Jacques est aménagée dans les bâtiments 
            d'une ancienne poterie. 
            En 1937 débuteront les travaux d'agrandissement. L'édifice 
            sera officiellement inauguré en 1949.
          
          Etape traditionnelle d’abord sur l’antique 
            voie romaine, puis sur la voie royale qui lui succéda (actuelle 
            route de St Paul), le faubourg hébergea les pèlerins 
            partant vers Jérusalem ou Rome, puis ceux se rendant à 
            St-Jacques-de-Compostelle. 
          C'est toujours le cas aujourd'hui. 
            Afin de permettre aux pèlerins du département de la 
            Drôme de rejoindre le Chemin de Saint-Jacques (GR 65) à 
            partir du Puy en Velay ou le GR 653 à partir d'Arles, un itinéraire 
            pédestre (bretelle de raccordement) a été reconnu. 
            
            Son point de départ balisé se situe ici, à l’église 
            St -James de Montélimar. 
          Sources :
          http://patrimoine.amis-st-jacques.org
            http://www.notredamedurhone.fr 
            
            http://chemins.amis-st-jacques.org/wp-uploads/telechargements/mes_pdf/2014_04_01_version_nouveau_kilometrage_livre_bretelle_montelimar.pdf 
          
          
             
              |  |  
                    Pour retrouver le passé levez les yeux !
 A partir des années 1950, le quartier 
                    va concentrer un nombre important de garages et stations-service 
                    le long de la route nationale. Cet âge d'or coïncide 
                    avec celui de la démocratisation de l'automobile. A l'époque les voitures tombent encore souvent en panne, 
                    les pneumatiques sont fragiles, les crevaisons ne sont pas 
                    rares.
 Gourmandes en huile, elles consomment également beaucoup, 
                    d'où la nécessité de multiplier les garages 
                    et les stations-service le long des axes routiers importants.
 | 
          
          
            Le quartier St James, en 1959, vue en direction de la place Dormoy. 
            Collection RDVN7
          
            A droite, en direction de Châteauneuf, l'ancienne Route 
            Royale.
          Jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, date de la 
            rectification du tracé de la Grand' Route dans la région, 
            la petite route qui part sur notre droite, n'était autre que 
            la Route Royale qui passait à l'époque par Châteauneuf.
            Désormais la nouvelle route, plus large, coupera tout droit 
            à travers le quartier St James jusqu'à rejoindre Donzère 
            par la côte de Bel air.
          
            A l'entrée de la route de Châteauneuf, un exemple de 
            garage familial qui a traversé les âges. Image réactive.
            Photo noir et blanc provenance Internet ???
          Les petits garages de quartier.
            Si on y prête attention, on remarque deux catégories 
            d'établissement. 
            Tout d'abord les vieux garages familiaux, petites bâtisses d'un 
            ou deux étages, établis le long de la rue, apparus dès 
            les années 1920, ne pouvant accueillir qu'un nombre restreint 
            de véhicules. 
            On accède à l'atelier par une large porte donnant directement 
            sur la chaussée. Le patron et sa famille résident à 
            l'étage.
            Au fil des ans, ces garages se sont adaptés aux nouveaux modes 
            de distribution de carburant. 
            Ils ont installé directement sur les trottoirs leurs bi-jaugeurs, 
            puis leurs pompes distributrices.
            L'automobiliste pour faire le plein, se garait simplement sur la chaussée, 
            devant la pompe qui le concernait, attendant la venue du pompiste.
          
            Avenue Jean Jaurès, sur la route des vacances, ici celles des 
            sports d'hivers. Remarquez les stations Shell et BP derrière. 
            Image réactive.
          
            La station Shell, garage Panhard design. Image réactive.
          Les grandes Stations services.
            A partir de 1950 apparaissent de nouvelles Stations. 
            Innovantes, leur architecture esthétique se démarque 
            par des lignes contemporaines et design.
            C'est l'ère des Stations-service modernes. 
            Elles mettent à disposition leur station de gonflage et disposent 
            de toilettes, d'un téléphone, d'une boutique et parfois 
            d'une salle de repos. 
            Elles n'empiètent plus sur la chaussée. 
            On y accède par des pistes abritées par des marquises 
            de verre et d'acier le long desquelles sont disposées les pompes 
            distributrices de carburant. 
            Un pompiste en uniforme vient faire le plein, contrôle les niveaux, 
            les feux et lave le pare-brise.
            Ces grandes stations entièrement dédiées au culte 
            de l'automobile perdureront jusqu'au premier choc pétrolier 
            des années 1970.
          
            C'est la carte de visite qui le disait !
          Au loin, un incroyable mur, haut de plusieurs étages 
            domine le quartier, façon écran de cinéma géant. 
            Un cinéma en plein air ? 
            Il s'agit d'une enseigne pour station service. 
            Celle-ci est peut-être la plus démesurée de la 
            nationale 7. 
            Un gigantesque panneau aux couleurs de BP, pour le relais St James, 
            un totem digne des stations-service de la route 66.
          
          Et de fait, ce relais construit au début des 
            années 50 adopte le concept US du tout récent relais-service, 
            avec un espace dédié uniquement à l'automobile, 
            une architecture innovante, un éclairage étudié, 
            et à bord de ce vaisseau de pierre et de lumière, tout 
            le nécessaire pour l'automobiliste.
          
            On distingue encore aujourd'hui le logo BP qui ornait cette enseigne 
            démesurée. 
          
            Un seul mot...Waow quelle classe !!!
          Attenant à l'ancienne station-service, les magasins 
            d'usine du nougat "Les trois abeilles", suivi des Nougats 
            "Diane de Poytiers".
          
          
            Concurrence entre stations-service mais également entre fabricants 
            nougatiers. 
            Apparemment il y avait de la place pour tous. Image réactive.
          Aujourd'hui, la concurrence est peut-être moins 
            rude que dans les années 60, mais le nougat de Montélimar, 
            même s'il ne réussit toujours pas à obtenir son 
            label IGP, reste une source de revenu importante pour les nougatiers 
            survivants.
            Si l'autoroute a dévié les touristes du centre-ville 
            et des échoppes urbaines, les fabricants se sont également 
            déplacés vers les aires de repos autoroutières 
            afin de continuer à proposer les confiseries renommées 
            et le succès perdure.
          Montélimar: les nougatiers adorent les 
            journées chargées sur l'autoroute A7
          Ils sont 12 à proposer leurs produits dans deux 
            boutiques sur l'aire de repos de l'autoroute A7, une dans chaque sens 
            de circulation. 
            Ils y vendent chaque année plus de 200 tonnes de nougat, dont 
            la moitié l'été. 
            Ils écoulent dans ces seuls points de vente 7% de leur production 
            annuelle. Pour certains nougatiers, ces boutiques représentent 
            le tiers de leur chiffre d'affaires.
          Les vacanciers s'arrêtent surtout sur la route des retours. 
            
            Le magasin installé dans le sens Sud/Nord de l'autoroute vend 
            de deux fois plus que celui d'en face.
          L'histoire du nougat de Montélimar a toujours été 
            liée à celle des transports.
            Au 19ème siècle, les nougatiers montiliens s'étaient 
            installés près de la gare et allaient vendre leur nougat 
            à même les quais. 
            Début 20ème siècle, ils ont pris place au bord 
            de la Nationale 7. 
            Puis en 1968, quand le tronçon de l'autoroute A7 a ouvert entre 
            la méditerranée et Valence, ils ont tout de suite voulu 
            s'y installer.
          Aujourd'hui, les nougatiers appellent l'été "la 
            saison autoroutière". 
          Par Nathalie Rodrigues, France Bleu Drôme-Ardèche. 
            2015
          
             
              |  | 
 L'hôtel de Provence. Image réactive.
 | 
          
          
            Ce garage transformé en brasserie, accueille également 
            divers commerces.
          
            Belle ambiance vers 1953. Image réactive
          
            Un petit Cognac avant de reprendre la route ? Mur peint pour Henessy. 
            Image réactive
          En route -
          Après le stade et le complexe sportif, le faubourg 
            St James se dilue peu à peu au milieu de constructions plus 
            récentes.
            Nous sommes route de Marseille, longue zone d'entrepôts commerciaux 
            de toutes sortes où les fast-food et les hôtels budgets 
            ont remplacé les hostelleries et les petits restaurants de 
            campagne. 
            Place aux magasins de surgelés, aux supermarchés, aux 
            enseignes de bricolage, aux boutiques des opérateurs de téléphonie, 
            de pièces détachées auto, d'opticiens mais aussi 
            à quelques fabriques de nougat. 
          
          
            Belle ambiance vers les années 1980, à la Gerbe 
            d'Or. Image réactive.
          Tout juste après la "Gerbe d'or", au 
            niveau du rond-point, notre route croise sur la droite "le chemin 
            des Fourches".
            Il s'agit bien entendu du lieu sinistre où se dressaient les 
            Fourches Patibulaires.
            Placé en hauteur et bien en vue de la route principale, le 
            gibet signalait le siège d'une Haute Justice.
            Les corps des condamnés à morts restaient ainsi exposés 
            à la vue des voyageurs.
            En ces temps là, il fallait donner l'exemple.
          
            Aujourd'hui reconverti en Hôtel, le restoroute de Montélimar. 
            Image réactive.
          La chaîne des premiers "Restoroutes" 
            installés le long des routes nationales, annonçait les 
            futurs relais autoroutiers.  
 
            
            Des établissements ouverts 24/24h, 7/7jours, situés 
            à proximité d'une station service, disposant d'un drugstore, 
            où l'automobiliste pourra se restaurer rapidement et à 
            moindre frais.
            Le restoroute de Montélimar, le second du genre ouvert après 
            le restoroute de Rouvray sur la RN6, est accolé à un 
            Motel, qui propose donc ici une hostellerie à la mode USA.
          
            Derrière le Restoroute, la piscine du motel.
          
            Ambiance nocturne à la station Le National 7, qui jouxtait 
            le restoroute. Image réactive.
          
          
            Parfois il faut aussi baisser les yeux pour retrouver les traces 
            du passé.
          
          
            Une dernière pause Nougat ?
          
            Bel exemple de conservation pour cette ancienne boutique de nougat 
            , aujourd'hui reconvertie en restaurant traiteur.
          Allez ! un dernier hypermarché, des fast-foods 
            en concurrence et voila le clap de fin pour Montélimar. 
          