
            Flèches rouges : ancienne RN7. Flèches noires : 
            actuelle RN7 /D907. Flèches bleues : RN 107 alternative au 
            tracé N7.
          La limite entre Le Pontet et Avignon se situe sous le 
            pont, sur lequel passe la rocade D907 que nous avions abandonnée 
            avant Sorgues pour découvrir le tracé original de la 
            route. 
          
          Avignon fut fondée par les Phocéens de 
            Massalia vers 539 av. J.-C.
            L'Auenion du Ier siècle av. J.-C. s'est latinisé en 
            Avennio (ou Avenio), pour s'écrire ensuite Avinhon en graphie 
            occitane classique ou Avignoun en graphie mistralienne.
            Ce thème serait un hydronyme, c'est-à-dire une appellation 
            liée au fleuve Rhône. (source wipédia)
          Nous voici donc Route de Lyon à Avignon.
          
          
          
            La capitale des Côtes du Rhône, comme elle se surnomme, 
            est pour l'instant dans la continuité directe de l'avenue du 
            Général de Gaulle au Pontet.
            Derrières d'immeubles crasseux, stations service en ruine ou 
            transformées en dépôts vente, supermarchés 
            discount et autres réjouissances visuelles, parfois dignes 
            d'un polar noir...
            J'aime assez ces décors qui nous laissent entrevoir les souvenirs 
            du passé. Tout juste ont-ils besoin d'un peu d'imagination 
            pour reprendre vie...
          
 
            
            Route de Lyon, ambiance très Polar Noir. 
            A chaque instant on s'attend à voir surgir l'ombre d'un commissaire 
            Maigret blasé, 
            ou celle d'un Gil Jourdan en planque.
          
            Ancienne entrée du site EDF/GDF. Aujourd'hui le site reconverti 
            en résidence de standing a conservé son portail d'entrée.
          
            Curiosité architecturale...
          Depuis quelques années, on assiste à un 
            renouveau des quartiers. 
            Les promoteurs sont en marche et font table rase des vielles bâtisses 
            encore pleines de fantômes.
            La municipalité se lance dans un vaste plan de renouvellement 
            urbain et utilise désormais le jargon nébuleux que seuls 
            les cabinets d'urbanistes-designers sont à même de déchiffrer. 
            
            Au programme : réflexion globale et enjeux urbains, restructuration 
            des équipements, requalification des espaces, dynamique globale 
            de territoire, espaces de centralités...blablabla aux résultats 
            hélas pas toujours convaincants. 
            Bref, à Avignon, les quartiers d'entrée de ville font 
            peau neuve !
          Après le pont SNCF, les murs de la cité 
            papale apparaissent enfin. 
          
          Voici donc Avignon intra-muros. Face à nous la 
            porte de l'université.
           Avignon Km 0689
          Si vous n'êtes jamais passé par Avignon, 
            vous en avez pourtant forcément entendu parler. 
            En partie classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, la cité 
            est dotée d'un très riche passé historique et 
            culturel, jugez plutôt : entre le pont sur lequel on danse tous 
            en rond depuis notre plus tendre enfance, le centre historique comprenant 
            le palais des Papes, les remparts du XIVe siècles et le festival 
            considéré comme la plus importante manifestation de 
            théâtre et de spectacle vivant au monde, vous l'aurez 
            compris, la ville mérite qu'on lui consacre une étape 
            à elle seule. 
          Mais ce serait nous éloigner fortement de notre 
            thème préféré, la nationale 7.
            Je vous laisse donc le soin d'organiser par vous même cette 
            étape hautement multi-culturelle, selon vos goûts et 
            vos envies.
            Contentons nous ici de survoler quelques points, histoire tout de 
            même, de ne pas paraître trop inculte lors d'une causerie 
            sur le sujet. N'est-ce pas !!!
          
 
            
            Avignon, le pont, les remparts et le palais des papes.
          Aouen ??? locution bretonne ou terrible 
            dilemme ?
          Faut-il dire "à ", ou "en" 
            Avignon, comme certains le prétendent ?
            À l’origine, la locution "en Avignon" désignait 
            l’État pontifical d’Avignon qui fut rattaché 
            à la France en 1791. 
            Jusqu’à la Révolution, on résidait donc 
            "en Avignon" comme on pouvait résider en Provence.
            l’Académie française ne condamne pas la tournure 
            "en Avignon" , mais elle en reconnaît le caractère 
            archaïque et régional.
            Elle précise que l’emploi de la préposition "en" 
            devant les noms de ville est en régression, et ne saurait s’appliquer 
            à d’autres villes. 
            Par ailleurs, la ville d’Avignon indique sur son site Internet 
            qu’il convient d’utiliser la préposition " 
            à " devant son nom. 
            
            Alors vous voyez ? question causerie vous ne serez pas à court 
            d'argument.
          
            Le Pont Saint Bénezet. Peinture d'Isidore Dagnan, musée 
            Calvet Avignon.
          Sur le pont d'Avignon, on y danse...
          Le Pont Saint Benezet, plus connu sous le nom de Pont 
            d’Avignon, est une véritable prouesse technique ! 
            Édifié à partir du 12e siècle, il reliait 
            autrefois les deux rives du Rhône. 
            Porteur de légendes, monument emblématique du territoire, 
            il ne conserve aujourd’hui que 4 arches sur les 22 d’origine.
            Cette bizarrerie architecturale qui suscite beaucoup d’interrogations 
            et d’interprétations plus fantasques les unes que les 
            autres, a accentué l’aura de ce pont, célèbre 
            dans le monde entier grâce à la chanson « sur le 
            pont d’Avignon ». 
            Bien que classé au patrimoine Mondial par l’Unesco, il 
            est réellement permis de danser dessus !
          Justement sur le pont depuis quand y danse-t-on ?
          Cette ronde mimée, remonterait au XVe siècle. 
            Mais personne n'en connaît vraiment l'origine, ni l'auteur.
            L’air de la comptine, sous sa forme actuelle, apparaît 
            en 1853 dans l’opérette d’Adolphe Adam intitulée 
            'l’Auberge Pleine'. 
            Le succès international vient quelques années après 
            avec une autre opérette, lancée en 1876, qui s’appelait 
            finalement 'Sur le Pont d’Avignon'. 
          Les danses se faisaient à l'origine sur les berges, c'est 
            pourquoi certains anciens parlent encore de la chanson en disant "sous 
            le pont d'Avignon" et non pas "sur le pont".
            Ce n'est pas une chanson finie, ce qui peut expliquer le grand nombre 
            de variantes qui existent. Ainsi, tous les métiers de l'époque 
            peuvent être représentés dans la ronde.
          Le pont n'est hélas pas sur la route nationale 7, mais il 
            est tout de même possible de s'y rendre en voiture, en empruntant 
            les boulevards qui longent les remparts de la ville.
          
          
            Le Palais des Papes, intra-muros. Aujourd'hui impossible de se 
            garer sur l'esplanade rendue intégralement aux piétons.
          Le palais des Papes
          Avant l’installation de la papauté, un patrimoine existait 
            : une centaine de maisons fortes, crénelées, dominées 
            par la cathédrale Notre-Dame des Doms, caractéristique 
            du roman provençal et enfermées dans de forts remparts, 
            avec à l’extérieur, des couvents de grands ordres 
            masculins (prêcheurs, cordeliers, carmes, augustins), et sur 
            le Rhône impétueux et violent, un pont à 22 arches, 
            le seul édifié entre Lyon et la mer, construit par le 
            petit pâtre Bénézet à la fin du XIIe siècle.
          Lorsqu’Avignon devient le centre de la Chrétienté, 
            la ville offre un lieu de séjour très commode pour les 
            pontifes successifs. 
            S’élève alors la masse imposante d’un des 
            plus beaux édifices d’Europe, "la plus forte maison 
            du monde "(Froissart), le Palais des papes : œuvre d’architectes 
            français, mais décoré en grande partie par des 
            peintres italiens, de l’illustre Ecole Siennoise du Trecento, 
            avec à leur tête, Matteo Giovannetti, de Viterbe.
            
            L’essor démographique est énorme : de 8000 âmes 
            environ, la Cité devient une ville de près de 80 000 
            habitants. 
            Cour pontificale, clergé, noblesse, banquiers et marchands 
            s’installent et construisent.
            Livrées cardinalices, églises, couvents, s’édifient 
            au gré des ruelles tortueuses, l’aspect urbain et architectural 
            se modifie. 
            De nouveaux remparts sont construits, constituant l’une des 
            plus belles lignes de fortifications médiévales d’Europe. 
          
          https://avignon-tourisme.com 
          
          http://www.avignon.fr/ma-ville/culture-et-tourisme/patrimoine/ 
          
          
 
          
          Le Festival d'Avignon
          Fondé en 1947 par Jean Vilar, le Festival d'Avignon est aujourd'hui 
            l'une des plus importantes manifestations internationales du spectacle 
            vivant contemporain. 
            Chaque année, en juillet, Avignon devient une ville-théâtre, 
            transformant son patrimoine architectural en divers lieux de représentation, 
            majestueux ou étonnants, accueillant des dizaines de milliers 
            d'amoureux du théâtre de toutes les générations. 
          
          http://www.festival-avignon.com/fr/ 
          
          
 
            
            Mal entretenus, plusieurs fois menacés de destruction par 
            les municipalités de l'époque,
            les remparts au cours du XIXe siècle furent sauvés par 
            la campagne menée par Prosper Mérimée (1847) 
            , alors inspecteur général des Monuments historiques.
            En 1860, les travaux de restauration seront confié à 
            Viollet-le-Duc.
          Les Remparts 
          Même si l'absence des fossés, des tours 
            à pont-levis, des portes de bois bardées de fer altère 
            sa physionomie initiale, ils offrent un témoignage saisissant 
            des entreprises de fortifications du XIVe siècle en France.
            Depuis l'époque romaine, au cours des années et des 
            aléas historiques, le périmètre de la ville s'est 
            progressivement étendu et ses protections furent successivement 
            modifiées.
            Avignon eut donc plusieurs remparts différents au cours de 
            son histoire.
          Avec l'arrivée des papes, l'agglomération 
            s'est rapidement agrandie et de nouveaux bourgs se formèrent 
            à l'extérieur des murs.
            Le pape Innocent VI commence en 1355 la construction d'une nouvelle 
            muraille protectrice qui englobera les nouveaux édifices. C'est 
            le rempart actuel. 
            La totalité de son périmètre est de 4.330 mètres, 
            délimitant une surface de 151 hectares 71 ares, trois fois 
            et demi supérieure à la superficie que limitait l'ancien 
            rempart. 
          Un large fossé profond de quatre mètres, 
            alimenté par les eaux de la Sorgue et de la Durançole 
            en défendait l’accès. 
            Les sept portes de la ville, munies de ventaux de bois bardés 
            de fer, que l'on fermait le soir, étaient commandées 
            par des tours précédées de pont-levis, auxquels 
            s'ajoutaient des herses par mesure de protection supplémentaire.
          https://fr.wikipedia.org/wiki/Remparts_d%27Avignon#Projets_de_démolition_au_XIXe_siècle
            https://www.avignon-et-provence.com/monuments/remparts-davignon
          https://journals.openedition.org/ceroart/2927
          Je ne voudrais pas vous presser... mais nous avons une 
            étape à terminer.
          En route -
          Notre route ne pénètre pas dans la cité 
            des Papes. 
            Elle se contente de longer une partie des remparts ouest, de la porte 
            de l'Université, anciennement porte de l’Hôpital 
            Sainte Marthe, à la porte Limbert. 
          700 mètres d'un large boulevard aujourd'hui à 
            double voies, coincé entre les remparts rénovés 
            et l'ancienne caserne Chabran, inaugurée en 1906, pour accueillir 
            à l'origine le 7em régiment de Génie.
            Aujourd'hui la caserne est réhabilitée en cité 
            administrative. Le quartier à fait peau neuve, classement UNESCO 
            oblige. 
          https://lachezleswatts.com/fr/articles/11/84000-avignon/la-prefecture-du-vaucluse-une-ancienne-caserne
          
            Vue en direction de Lyon. Le Boulevard Limbert. Image réactive.
          
            Toujours vue en direction de Lyon, le Boulevard Limbert et la caserne 
            Chabran. Image réactive.
          Juste devant la Porte Limbert, il nous faut prendre 
            la direction de Cavaillon et Aix en Provence sur la gauche, par l'avenue 
            Pierre Semard, copie conforme de la route de Lyon... faubourgs populaires 
            et cités ouvrières.
          
          Une étonnante cathédrale se dresse soudain 
            sur notre gauche. 
            Une gigantesque arène de béton, tout droit issue de 
            la révolution industrielle du XIXe siècle.
          Il s'agit de la rotonde ferroviaire d'Avignon. 
            Un dépôt, desservi par une plate-forme tournante, qui 
            permettait de remiser les locomotives sur des voies de garage, pour 
            la réparation ou simplement l'entretien des machines à 
            vapeurs.
          En 1885, deux rotondes sont construites sur le site 
            de Fontcouverte à proximité de la gare de triage de 
            la ville d'Avignon.
            Dès lors, ces installations ne vont cesser de s'agrandir.
            
            Avec ses parcs découverts, ses ponts tournants, ses places 
            de garages et ses voies de remisage, le dépôt Avignonnais, 
            devient le plus important dépôt ferroviaire du Sud Est 
            de la France.
            A son apogée, avant la guerre, le site emploie près 
            de 1500 cheminots qui s'occupent de plus de 200 machines.
          Durant la seconde guerre mondiale, 
         
        
          Après la seconde Guerre mondiale, la SNCF reconstruit 
            son patrimoine immobilier détruit. 
            La rotonde d'Avignon fait partie d'un ensemble de 19 remises à 
            locomotives reconstruites entre 1946 et 1952 par le service des bâtiments 
            de la SNCF dirigé par Paul Peirani.
          La conception de ces rotondes a été confiée 
            à Bernard Lafaille.
          
            Construction de la nouvelle rotonde d'Avignon. 1946.
          Construite en 1946, la rotonde mesure 107 mètres de diamètre.
            Depuis 1984, elle est inscrite à l’inventaire supplémentaire 
            des Monuments historiques.
          Source et extraits :
          https://rail-en-vaucluse.blog4ever.com/le-depot-d-avignon
          https://monumentum.fr/rotonde-sncf-pa00081944.html 
            
            https://autrecarnetdejimidi.wordpress.com/2015/08/16/rotonde-ferroviaire-davignon-bernard-laffaille-1947/
            https://fr.wikipedia.org/wiki/Rotonde_ferroviaire_d%27Avignon 
            
          
 
            
            La rotonde accueille aujourd'hui 3 locomotives préservées 
            par l'association pour la préservation de la CC6570. APCC
          En route -
            
            Plus loin, nous croisons une nouvelle fois la rocade D907 (également 
            repérée N7R), qui termine ici son contournement d'agglomération 
            et rejoint la N7 qui file tout droit sur 2x2 voies, au milieu des 
            complexes géants en tous genres, qu'ils soient commerciaux, 
            sportifs, cinématographiques hôteliers ou aquatiques 
            ...
          
            Par endroit, une maison ou un mur ont été préservés 
            de la frénésie des promoteurs immobiliers. Image réactive.
          
            La route nationale 7 typique, au sortir d'Avignon vers 1935.
          Une chose est sûre, ici, le décor actuel 
            n'a plus rien à voir avec la route des vacances d'autrefois.
            A partir de 1968, dès l'apparition des premiers supermarchés 
            sur les bas-côtés de la chaussée, la route va 
            s'adapter au trafic automobile devenu de plus en plus important. 
            L'élargissement nécessaire de la chaussée entre 
            Avignon et Bonpas va exiger l'arrachement de quelques 500 platanes 
            sur la Nationale 7, événement dont vont s'emparer les 
            journaux de l'époque. 
          
 
            
            1968 Provence Actualité. Cliquez sur l'image. 
          

            Château d'eau dans un style néo-gothique. Image réactive. 
            
 
             
          
Au rond-point de Cantarel, la RN7 retrouve la RN107 
            (RN7F), raccourci en provenance du Pontet, permettant d'éviter 
            le centre d'Avignon.
          
, 
          Sur la gauche, un long bâtiment que l'on devine 
            très ancien, avec son portail surmonté d'armoiries, 
            abrite aujourd'hui un restaurant mais aussi une brocante, si l'on 
            s'en réfère à l'enseigne moderne et à 
            ce qui est inscrit sur le mur.
            Il s'agit, comme il est encore gravé sur le fronton du portail, 
            de l'usine de Cantarel, la célèbre fabrique de réglisse.
          
            Même point de vue de l'usine de Cantarel. Si le bâtiment 
            n'a pas changé, ce n'est pas le cas de la route nationale 7. 
            Image réactive.
          C'est en 1854 que Paul Florent achète une fabrique 
            de jus de réglisse installée dans un local d'une petite 
            auberge située à Cantarel, tout prés d'Avignon, 
            sur la route de Marseille. 
            En 1870, il transforme complètement l'industrie de la réglisse 
            en fabriquant non plus du jus mais des pastilles parfumées 
            à la menthe, vanille, violette ou anis. 
            Pour fabriquer ces nouvelles pastilles, il fait construire une usine 
            selon ses propres plans et y installe les machines construites d'après 
            ses données personnelles. 
            La Réglisserie Florent a cessé son activité en 
            novembre 1975 suite à sa fusion avec le groupe Ricqlès-Zan. 
            
            La construction d'une cité ouvrière à l'intérieur 
            même de l'usine permettait à bon nombre de familles de 
            loger sur le lieu même de leur travail.
          https://avignon-tourisme.com/activites/ancienne-reglisserie-florent/
          
            Le portail de l'usine de Cantarel. Sur les boites de pastilles 
            on retrouvait les armoiries qui ornaient l'entrée de l'usine.
          
            En venant du Sud, l'usine était annoncée quelques mètres 
            avant. 
          
            Le Relais 
            d'Avignon est toujours en activité aujourd'hui...mais rassurez 
            vous... c'est plus la même déco.. ;-)
          
          C'est en 2001 qu'est inaugurée la ligne du TGV 
            Méditerranée, qui dessert Avignon.
            Pour faire passer ce nouveau réseau ferré grande vitesse, 
            le tracé de la route nationale 7 est réaménagé 
            dès 1998. 
            La route amorce désormais un léger décrochage 
            vers le sud, pour ensuite longer les rives de la Durance.
            Du coup, subsiste encore dans la zone située à proximité 
            de l'aérodrome, un délaissé de l'ancienne route.
            Ce délaissé n'est hélas pas praticable sur la 
            totalité de sa longueur, puisqu'il est d'une part coupé 
            par la ligne TGV, et d'autre part il traverse une partie de l'aérodrome.
            On peut cependant en parcourir certaines portions. 
          
            En 1955, la route nationale passe encore par le hameau de la Croix 
            d'Or. On distingue même une station service. Image réactive.
            A partir de 1998, le tracé de la route est dévié 
            vers le sud. Le hameau de la croix d'or devient un délaissé.
            La station service, se situe juste sur le passage des voies du TGV.
          
            Mur peint, face à la station service du hameau de La Croix 
            d'Or. Là où passent aujourd'hui les lignes du TGV.
          
            L'ancienne route, oubliée depuis 1998. Jonction Nord 
          
            Hameau de la Croix d'Or, sur l'ancienne route nationale 7.
          
            L'ancienne route, oubliée depuis 1998. Jonction Sud
          
             
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                  Bonpas Km 0700   
                    
                  Voici le hameau de Bonpas, dépendant 
                    de la commune de Caumont sur Durance.  
                    Hameau est d'ailleurs un bien grand mot pour à peine 
                    quelques maisons alignées en bordure de route, pour 
                    la plupart d'anciens hôtels-restaurants-routiers. 
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          C'est que l'emplacement est stratégique. 
            Situé juste avant, ou selon la direction, juste après 
            le pont sur la Durance, à la limite des départements 
            du Vaucluse et des Bouches du Rhône, c'est ici que se croisent 
            les routes d'Aix en Provence et de Cavaillon. 
            A la grande époque de la nationale 7, il n'était pas 
            rare à l'heure de midi, de rencontrer de longues files de camions 
            rangés sur les bas côtés de la route ou garés 
            sur les vastes aires de parking de ces restaurants routiers.
          
.
            Comment résister à la charmante terrasse de Chez Lucien, 
            en bordure de route nationale ?
            Comme il devait être agréable le pastis frais sous les 
            platanes !!
          
            Etape croquignolette, et rafraîchissante Chez Lucien.
            Les platanes abattus, une nouvelle terrasse couverte accueille les 
            touristes . Image réactive
            "Ici on mange bien pour 6 Nouveaux francs, vin compris" 
            ... 90 centimes d'euros... une autre époque....
          Rendez-vous nationale 7 : Lundi 4 août 
            1969 - 15h30. Bonpas - Episode 16.
          
             
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              "Chutttt ! Il 
                  y a comme un bruit".. nous dit mon père arborant 
                  son air soucieux. "Tous les oiseaux et tous les bateaux" 
                  chantés par Michel Polnareff à la radio en ont 
                  le sifflet coupé. 
                  Silence complet dans l'habitacle de la petite Opel. 
                  Difficile tout de même d' identifier un hypothétique 
                  cliquetis au milieu du chant strident des cigales. "Vous 
                  n'entendez pas" ??? 
                  Devant notre air dubitatif, mon père nous demande de 
                  fermer toutes les vitres de l'automobile.  
                  Au bout de quelques minutes passées l'oreille aux aguets, 
                  nous nous désolons de ne rien entendre, et manifestons 
                  notre très vif désir d'aller boire un verre, après 
                  la grosse suée que nous venons de subir. 
                  Finalement, devant notre insistance, l'Opel se range sur le 
                  bas côté de la route, face à un charmant 
                  petit café à la terrasse ombragée de laquelle, 
                  tout en sirotant notre diabolo menthe, nous pouvons observer 
                  mon père, allongé sous la voiture, toujours à 
                  la recherche de son supposé bruit. 
                  Quelques minutes suffiront pour qu'il vienne enfin nous rejoindre 
                  en terrasse, sa chemisette souillée mais exhibant joyeusement 
                  une petite vis. "On a perdu un boulon, c'est le pot qui 
                  bouge". 
                  Le patron du café, amusé par notre mésaventure, 
                  viendra lui même constater les faits de visu, et proposera 
                  à mon père quelques décimètres de 
                  fil de fer, "histoire que ça tienne le coup jusqu'à 
                  votre arrivée en vacances". 
                  Ahh !! qu'il était doux le temps où les contrôles 
                  techniques n'existaient pas... 
                  | 
            
          
          
            Tout aussi agréable que Chez Lucien, le restaurant des 
            Glycines, au tournant du Pont de Bonpas. Image réactive
          
            Sur cette autre vue des Glycines, bien antérieure à 
            la précédente, on aperçoit le pont sur la Durance.
          
             
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                  Il est temps pour nous de traverser 
                    la Durance. 
                    Si l'opération s’avère aujourd'hui d'une 
                    simplicité extrême, voir imperceptible pour peu 
                    que l'on soit distrait, ce ne fut pas toujours le cas. 
                  L'histoire du pont de Bonpas se perd dans la 
                    nuit des temps...  
                    En fait avant 1166, date des premiers documents authentiques 
                    attestant de la présence officielle du pont, il n'existe 
                    que très peu d'archives. 
                  Avant cette date, seuls quelques actes, bulles, 
                    manuscrits ou chartes y font de vagues références. 
                     
                    D'où une certaine confusion sur la nature du pont : 
                    pont de pierre, pont de bois, pont de barque, bac ? difficile 
                    d'y voir clair. 
                    Les historiens s'accordent tout de même sur le lieu 
                    du pont, qui se situait un peu plus en amont, au pied de la 
                    Chartreuse de Bonpas.  
                    Sans doute à l'emplacement de l'actuelle retenue d'eau. 
                   Dès la préhistoire, existait 
                    ici, entre les communes de Caumont et Noves, un passage praticable 
                    à pied.  
                    Un passage à gué, soumis aux eaux capricieuses 
                    et torrentielles de la Durance qui en rendaient la traversée 
                    si périlleuse, que le lieu prit le nom de "malipassus", 
                    le mauvais passage, ou "maupas".  
                  On suppose la présence d'un premier pont 
                    de pierre ou de bois dès l'antiquité, peut-être 
                    était-ce même un pont romain. 
                    Le pont détruit fut en tous cas reconstruit au XIe 
                    siècle par un ordre religieux Hospitalier, les "frères 
                    pontifes" (bâtisseurs de ponts), qui édifièrent 
                    également à proximité du pont, un relais 
                    pour les pèlerins, l'ancêtre de nos relais routiers 
                    en quelque sorte. 
                     
                    Une nouvelle fois emporté par les eaux, le pont ne 
                    sera reconstruit qu'après la révolution.  
                  En attendant, dès 1166, le pont détruit 
                    est remplacé par un bac à trail qui permet le 
                    transport des hommes et des marchandises en toute sécurité. 
                    Toujours placé sous la direction des moines qui y instaurent 
                    un péage, le passage devenu beaucoup moins dangereux 
                    devient alors "Bonipassus", le bon passage ou "bonpas". 
                  Après la révolution, en 1804, 
                    la première pierre des culées d'un nouveau pont 
                    en charpente de mélèze est posée.  
                    Un nouvel ouvrage de près de 550 mètres de long 
                    et de quarante-sept travées enjambe alors la Durance. 
                     
                    Mis en service en 1812, le pont de Bonpas est le premier d'une 
                    longue série de ponts qui, d'Avignon à Pertuis, 
                    vont permettre les liaisons interdépartementales.  
                   
                  Ci-contre, la traversée de la Durance, 
                    par le bac à trail, au pied de la chartreuse de Bonpas. 
                    | 
            
          
          
            Le pont suspendu Arnodin, inauguré en 1894 et détruit 
            en 1944.
          En 1886, une nouvelle crue arrache neuf arches du pont 
            de bois. 
            L'ingénieur entrepreneur Arnodin, qui restaure alors le pont 
            suspendu d'Avignon, remplace la section emportée par une travée 
            unique de 103,65 m de longueur, montée sur pylônes en 
            bois.
            Mais le pont en bois reste fragile face aux crues du gigantesque torrent. 
          
          La décision de faire édifier un pont suspendu 
            est adoptée. 
            Ce pont de « type Arnodin » est inauguré en 1894. 
            
            Situé une centaine de mètres en aval de l'ancien pont 
            de bois, il mesure 520 mètres de long et repose sur quatre 
            travées. 
          Le pont suspendu sera détruit en août 1944 
            par les armées allemandes en retraite.
            Reconstruit en 1954, la traversée de la rivière se fait 
            sur un nouveau pont de 500 mètres de long soutenu par douze 
            arches. 
            En 1969, le pont routier sera doublé d'un pont autoroutier 
            situé plus en amont. 
          L'entrée du pont de Bonpas marque pour nous la 
            fin de cette étape. 
            Nous voila à 700 km de Paris.
          
            Fin de l'étape