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Le tremblement de terre du 11 juin 1909.
Le 11 juin 1909, à 21h14, le séisme
le plus catastrophique qu’ait connu la France durant
le XXe siècle détruit une partie du village.
L’épicentre est situé à une vingtaine
de kilomètres au Nord de Marseille, entre Rognes, Lambesc
et Saint-Cannat.
D’une magnitude proche de 6 sur l’échelle
de Richter, il a causé la mort de 46 personnes, fait
250 blessés et de très nombreux sans abris.
Les villages de Rognes, Saint-Cannat, Lambesc,
Vernègues et Pélissanne sont ravagés,
et plusieurs quartiers de Salon-de-Provence se sont effondrés.
A Lambesc, le séisme a fait 14 victimes,
12 blessés graves, 50 constructions détruites
et 600 autres endommagées.
La nuit qui suit la secousse fut cauchemardesque pour les
habitants, isolés et privés de tout moyen de
communication suite à l’effondrement des lignes
électriques et télégraphiques. Les secours
se sont rendus sur place en fin de matinée, soit plus
de douze heures après la catastrophe.
La mobilisation de la municipalité, des
habitants ainsi que de la presse locale a permis en quelques
semaines de réunir plus de 200 000 francs-or afin de
construire environ 400 logements provisoires.
Extraits : http://www.lambesc.fr
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Après le tremblement de terre, certains villages
sinistrés feront le choix de reconstruire leurs quartiers à
l'identique.
Lambesc optera pour une réorganisation et un réaménagement
de son territoire en créant de nouvelles voies de circulation
ou de nouvelles places.
Mais en 1909, il n'est pas encore à l'ordre du jour de contourner
le centre ville.
La route nationale 7 continuera à sillonner le centre ville de
Lambesc jusqu'en 1967.
A droite le centre ville aujourd'hui contourné par une rocade
à gauche.
En 1967, une nouvelle rocade contourne la ville par le
Nord et par l'Est.
Cette rocade routière, construite à minima, emprunte le
tracé d'une ancienne voie ferrée construite en 1903 pour
relier Aix à Salon, afin de rejoindre la ligne PLM Lyon-Marseille.
Cette bretelle ferroviaire, construite et exploitée par la compagnie
PLM, restera en service jusqu'en 1938 pour les voyageurs.
Pour ce qui est des marchandises, la fermeture de la ligne s'échelonnera
par tronçons de 1941 à 1953.
https://www.lignes-oubliees.com/index.php?page=calade
http://marc-andre-dubout.org/cf/lvdc/lvdc0146/aix-salon.htm
En route -
La traversée actuelle du centre de Lambesc ne s'effectue
plus que dans un seul sens de circulation, celui allant du Sud au Nord.
Du coup, pour nous, la traversée N-S est compromise.
Je vous propose donc, pour l'instant, de poursuivre par la rocade, afin
d'effectuer ensuite notre traversée de la ville dans le sens
de circulation idoine et en vigueur.
A la jonction des deux routes, nous poursuivrons donc
par la rocade.
Aujourd'hui, l'échangeur se situe à l'emplacement exact
du croisement de la route nationale 7 avec l'ancienne voie ferrée
Aix-Salon de Provence.
Là où se trouvait la maison du garde barrière.
Nous sommes en 1954, la nationale 7 en direction de Lambesc (vers
le bas du cliché) croise la voie ferrée.
On distingue le passage à niveau et la maison du garde barrière.
Nous sommes en 1967. La voie ferrée est déposée,
la rocade déjà ouverte.
La maison du garde barrière est remplacée par un échangeur
routier.
Les arbres jalonnent toujours l'ancien tracé.
En Route -
Lorsque l'on compare des photos IGN de la voie ferrée
avec la route après 1967, on constate que la rocade a été
construite sans modification majeure de quartier.
Elle passe toujours devant les mêmes immeubles, les même
fermes, les mêmes terrains.
Le décor qui défile devant nous est celui que les voyageurs
du train voyaient à l'époque. Même la gare est toujours
là !
Après un passage devant le cimetière de
la ville, quelques entrepôts nous signalent la proximité
de la gare.
Lambesc, Lambesc, 3 minutes d'arrêt ! Son buffet
réputé, pissotières au bout du quai ! 3 minutes
d'arrêt !
La gare existe toujours, mais aujourd'hui c'est un café
- restaurant.
Le bâtiment voyageurs d'origine, celui de 1903 a été
détruit en 1944 au cours de l'explosion d'un train de munition.
Le matin du 16 août 1944, des chasseurs américains mènent
une attaque aérienne sur un train de munition de l'armée
allemande, stationné depuis quelques jours en gare de Lambesc.
L'explosion du train va ravager le quartier, faisant plusieurs morts.
Le souffle de l'explosion se fera ressentir jusqu'au centre ville, endommageant
près de 20 % des bâtiments de Lambesc.
25 ans après le tremblement de terre, il allait falloir reconstruire
de nouveau .
La gare de lambesc vers 1918. La vue est prise en direction d'Avignon.
Image réactive.
Même point de vue aujourd'hui, la rocade remplace la voie ferrée,
et la gare a été reconstruite après 1944, presque
à l'identique.
Mur de soutènement, en moellons polygonaux, typique de l'architecture
des voies de chemin de fer.
Après le quartier de la gare, la route quitte rapidement
les faubourgs de la ville, pour se retrouver en pleine nature.
Sur la gauche, dans un large virage, un établissement pour le
moins coloré propose depuis 1967 un échantillon des produits
du soleil.
Un inventaire à la Prévert car ici on vend du vin et de
l'huile d'olive, de l'ail et des calissons, du miel et de la lavande,
des melons et de la gelée royale, on peut y boire et s'y restaurer...
A l'ombre des pins et des canisses.
Bien qu'indiquée sur le mur, la boutique n'était pas
là en 1960.... puisque la route n'est apparue qu'en 1967.
Mais alors ? c'est quoi cette embrouille ???
Rendez-vous nationale 7 : Lundi 4 août
1969 - 17h15. Lambesc - Episode 17
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Tiens voilà
les attrapes pigeons ! nous lance mon père en passant devant
des étales de produits régionaux.
Surtout ne t’arrêtes pas lui rétorque ma mère
un peu sèchement.
La guérite colorée produit immuablement son effet
sur les passagers de l'Opel Kadett, mais c'est véritablement
la première fois que nous passons devant sans y marquer
notre arrêt annuel.
Une subite lubie de mon père qui aurait décidé,
sans l'accord de la famille, de remanier tout le cérémonial
des grandes vacances ?
Devant nos reproches virulents et nos vives invectives sur le
respect des décisions familiales qui doivent être
prisent démocratiquement, mon père ne peut que se
résoudre à faire un demi-tour pour se ranger sur
l'aire de repos à l'ombre des pins.
Cabas au bras, ma mère descend du véhicule bien
décidé à ramener quelques marchandises toujours
de la plus haute utilité !
- "On va encore se coller les sachets de lavande toute l'année
dans l'armoire à linge" doit penser mon père,
resté près de la voiture.
Les enfant sont aux anges. Ma sœur lorgne sur les sucettes
au miel, et moi sur un petit couteau suisse orné d'un décalcomanie
représentant une abeille.
De retour à la voiture, les questions fusent.
- Alors les paniers percés on va encore avoir droit aux
sachets de lavande ? (tiens j'avais deviné juste !)
- Non cette fois-ci ce sera encore plus utile répond ma
mère avec un petit air mystérieux, de l'essence
de citronnelle, pour les moustiques sous la tente !
- Mais pourquoi donc me suis-je embêté à remplir
toute une boite à chaussures de plaquettes Vapona ? se
désole mon père...
Les joies du camping sont impénétrables comme dirait
l'autre.. (à suivre) |
Au prochain carrefour, nous abandonnons
le tracé de la voie ferrée et récupérons
celui de l'ancienne route nationale au sortir de Lambesc, à savoir
la D 917.
Il est temps de nous diriger vers le centre de Lambesc sur notre droite.
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Rendez-vous nationale 7 : Voyage
d'Avignon à Lambesc le 13 avril 1787.
Dans ses carnets de voyage, le naturaliste
et physicien Suisse, Horace Bénédict de Saussure,
relate avec une rigueur toute scientifique, son trajet sur
les routes de Provence au XVIIIe siècle.
Le 13 avril 1787, il quitte la Cité des Papes à
07h55.
Le cabriolet arrive à Bonpas à 09h48. La traversée
de la Durance en bac durera 52 minutes.
Il arrive à Orgon à 13h10 et y fait une halte
de près de 3 heures passées à attendre
la préparation d'un repas dans une auberge médiocre,
il reprend la route à 16h04, en direction de Sénas
où il arrive à 17h10.
Après son passage à Pont Royal à 18h43,
il arrive enfin à Lambesc à 20h30.
Le physicien calcul une vitesse de pointe
d'environ 6 km à l'heure.
Il note que les chaises de poste, en 1780, avancent un peu
plus rapidement, et surtout qu'à cette allure, il
va presque aussi vite à pied.
Comme de nombreux voyageurs du XVIIIe siècle,
De Saussure déplore l'état des routes à
l'approche de Marseille.
Poussiéreuses au point d'être presque impraticables
par temps de mistral, inégales, coupées d'ornières
profondes elles s'avèrent dangereuses.
Les moyens de locomotion sont parfois imprévisibles,
les relais plus ou moins efficaces, plus ou moins hospitaliers,
les incidents ou accidents constituent pour l'essentiel
la trame de l'aventure qui attend chaque jour le voyageur.
Mais à cette époque sur les routes de Provence,
le temps ne compte pas.
Source et extraits : Lambesc sous l'ancien
régime (1692 - 1789), une principauté de Provence
oubliée. Auteur Luc Comptone aux éditions Dumont
Castells 2008.
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En rouge la déviation de Lambesc.
En bleu le tracé original de la nationale 7, (en sens
unique)
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La route d'Aix nous amène rapidement aux
abords de Lambesc.
On traverse une mini zone commerciale, mais rien de bien agressif.
La descente vers la ville reste agréablement paysagère,
parsemée de rocaille et de végétation méditerranéenne,
jusqu'aux premières habitations.
Entrée sud de Lambesc. Image réactive.
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L'entrée de la Rue Grande, aujourd'hui dans un
seul sens de circulation, et son esplanade des Héros et Martyrs,
évoquent une ville "à l'Italienne".
Les façades des immeubles homogènes oscillent entre une
architecture de style provençal et un style parfois Renaissance.
Le charme opère.
Plaque de cocher sur le mur de l'ancien couvent des pères
de la Sainte Trinité, fondé en 1512, à l'entrée
sud du village.
La route actuelle fut percée en 1803, scindant une partie de
l’enclos et du couvent en deux.
De fait, une partie du cimetière qui s'y trouvait et la chapelle
du cimetière furent arasés, pour laisser place à
la route nationale 7.
D'après le cadastre, en 1835 ce bâtiment accueillait la
Gendarmerie.
Photos Claude.K
Source : http://museelambesc.free.fr/informations_generales__133.htm
Sur la place, s'élève une fontaine datant
de 1646 surmontée d'un obélisque.
Les armoiries qui y sont gravées sont celles des ducs de Guise,
princes de Lambesc.
Les armoiries des Ducs de Guise. Photo
Claude.K |
A l'angle de la Place et de la Rue
Grande. Photo Claude.K
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L'étroite Rue Grande, à l'époque dans les deux
sens de circulation. Image réactive.
Toujours Rue Grande, nous voici devant Le Jacquemard,
construit de 1526 à 1646, aujourd'hui classé monument
historique.
Il s'agit d'un campanile à automates de 25 mètres, doublé
d'une porte fortifiée.
Cette horloge rythme la vie des habitants grâce à 4 personnages
en bois représentant la famille Jacquemard, les 2 enfants, Jaquet
et Jaqueto sonnant les quarts d’heure, et les parents Jacquemard
et Margarido sonnant les heures et demi-heures.
Lors du séisme de 1909, l'horloge ne subit que quelques dégâts.
C'est l'explosion du train de munition en 1944, qui endommagera gravement
la cloche et surtout le cadran de 1645.
Il faudra attendre 1948, pour que le Jacquemard retrouve enfin un tout
nouveau cadran.
Le quartier du Jacquemard hier et aujourd'hui. Image réactive.
Il vous faudra tout de même une bonne vue pour apercevoir la famille
Jacquemard sonnant les cloches.
Sur la gauche maintenant, face à une jolie fontaine
de 1647, ornée de vase Médicis, on trouve ce qui fut sans
nulle doute la meilleure auberge de la ville.
En tous les cas en 1564, c'est ici à l'auberge de la Croix Blanche
(aujourd'hui simple café), que les 18 et 19 octobre,
le jeune Roi Charles IX accompagné de sa mère la reine
Catherine de Médicis, du duc d’Anjou futur Henri III, du
jeune prince de Navarre futur Henri IV et des cardinaux de Bourbon et
Guise de Montmorency passèrent la nuit.
Le cortège venait de Salon de Provence où
Catherine de Médicis venait de consulter Nostradamus qui leur
avait prédit la fin des Valois, et la montée du jeune
Henri de Navarre sur le trône de France.
Bon et si on allait y boire un café en souvenir
de tout ce beau monde...
Source et extraits : plaquette touristique Lambesc
cité de caractère / visite de la ville.
L'ancienne Auberge de la Croix Blanche.
Vue vers Aix, je ne résiste pas... c'était mieux avant
non ? Image réactive.
La Rue Grande et une Suze. Photo Claude.K
L'hôtel et Café du Lion d'Or. Image réactive.
Entre le XVe et XVIIIe siècle, à Lambesc,
la profession d'aubergiste, de logeur, ou de cabaretier est l'une des
professions les plus représentées, car la ville tire avantage
du Grand Chemin Royal,
que doivent obligatoirement emprunter voyageurs, militaires ou commerçants.
Véritable ville-étape, Lambesc possédait au XVIIIe
siècle pas moins de 18 établissements, pour certains des
logis ou des auberges, pour d'autres de simples cabarets ou débits
de boisson.
Hormis la célèbre auberge de la Croix Blanche, on y trouvait
Le Lion D'or, l'Ecu de France, Le Cheval Blanc, Le Chapeau Rouge, la
Croix d'Or, Le Petit Paris, ou encore la Fleur de Lys.
Source et extraits : Lambesc sous l'ancien régime
(1692 - 1789)
Nous voici dans les faubourgs de sortie de ville, l'avenue
Badonviller tout d'abord, puis la route d'Avignon.
On pourra s'étonner d'une rue au nom d'une ville de la région
Grand-Est au cœur même de la Provence.
Mais ce serait oublier que de 1453 à 1688, la baronnie de Lambesc
appartenait à la maison de Guise, qui comme nous l'avons vu à
Orgon, était une branche de la maison Lorraine.
Ceci explique cela.
Plaque de cocher avec les distances au mètre près.
Photo Claude.K
A la sortie de la ville, la petite chapelle St Roch construite
en 1643, s'élève à l'emplacement d'une ancienne
léproserie.
Sous la Révolution, la chapelle est vendue comme Bien National.
La chapelle appartient aujourd’hui à la commune qui en
laisse la jouissance à l’église Protestante pour
la célébration du culte.
La chapelle St Roch, une vielle dame de 375 ans. Image réactive
Après l'allée de platanes, nous retrouvons
la jonction nord avec la rocade de contournement de 1967.
La boucle est bouclée.
Retour à l'embranchement Sud.
Comme entre Orgon et Sénas, ou encore entre Sénas et Pont
Royal, il y eu entre Lambesc et St Cannat un tracé de route bien
antérieur à celui de notre route nationale.
Le bien nommé vieux chemin de Lambesc se parcourt toujours aujourd'hui.
Il débute à la jonction des routes D7N / D917 au niveau
du camping et se poursuit en contrebas parallèlement à
la route nationale, à travers champs et vignes jusqu'au centre
de St Cannat.
Le vieux chemin de Lambesc à St Cannat.
Laissons là le vieux chemin, peu carrossable de
nos jours, et continuons par la RN 7
En route -
Entre Lambesc et St Cannat, la ligne de chemin de fer
ne recroisait plus la RN 7.
Les deux voies poursuivaient leur itinéraire presque côte
à côte en direction de St Cannat.
Oui oui, ça existe encore en 2018. Cette nationale 7... quelle
belle route !
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Une
belle ligne droite d'environ 3 km nous conduit vers St Cannat,
le temps pour nous de reprendre les carnets de route du Physicien
De Saussure :
Au XVIIIe siècle, le moyen de locomotion usuel reste
le cheval.
En 1780, les chevaux qui tirent le cabriolet de De Saussure
sont dételés à chaque relais de poste et
quand les circonstances le permettent.
Ils sont remplacés par des chevaux frais, ou du moins
reposés.
Mais les chevaux de rechange ne sont pas toujours au rendez-vous.
Obligeant à attendre parfois si longtemps, que l'on constate
que les anciens ont eu tout loisir de reprendre leur forces
et qu'on reparte avec eux.
Source et extraits : Lambesc sous l'ancien régime (1692
- 1789), une principauté de Provence oubliée.
Auteur Luc Comptone aux éditions Dumont Castells 2008.
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Arrivée du vieux chemin de Lambesc à St Cannat. Photo
Claude.K
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St Cannat Km 0744
Au Ve siècle, Canus Natus le fils du gouverneur Romain
d'Aix, vivait retiré en ermite, dans un lieu nommé
Sauzet.
Sollicité pour être évêque à
Marseille, il déclara n’accepter cette charge que
si le vieux roseau desséché qui lui servait de
canne reverdissait.
Le miracle s'accomplit et le vieux roseau reverdit.
Cannus Natus devint évêque de Marseille.
Il demanda à être enterré sur son lieu d'ermitage
au Sauzet.
On y édifia une chapelle autour de laquelle se regroupèrent
quelques maisons.
C'est ainsi que naquit le hameau de Saint-Cannat
|
Le tremblement de terre du 11 juin 1909 a marqué
cruellement les pierres de Saint-Cannat et de tout le canton.
A cette catastrophe, les villages voisins de Rognes et Lambesc restent
associés, ainsi que Vernègues qui garde encore les ruines
de son vieux village détruit.
A Saint-Cannat, on devine pourtant à peine ce que fut ce désastre,
puisque la ville a été entièrement rebâtie.
Mais les murailles médiévales, les châteaux, les
belles maisons de la Renaissance, les vestiges laissés par l'Ordre
du Temple, les ruelles étroites, les remparts et arcs des anciennes
portes et toutes les constructions du passé sont à jamais
perdus...
https://www.saint-cannat.fr
En route -
La première partie de St Cannat, mise à
part son cimetière est de construction plutôt contemporaine.
On notera toutefois la présence, sur notre gauche, de la maison
du garde barrière de la fameuse ligne de chemin de fer Aix -
Salon, construite en 1903, qui de Lambesc à St Cannat longeait
la route nationale 7.
Ici, le passage à niveau ne concernait donc pas la RN 7, mais
"le chemin de la maisonnette" qui passe derrière.
A l'entrée de St Cannat, la maison du garde barrière.
Après 24 ans de bons et loyaux services en bordure de nationale
7, Le Relais Fleuri change de propriétaire en 2008,
pour devenir Le Sauzet un restaurant de cuisine traditionnelle.
Nouveau changement en 2014 Les Braises Rouges propose aujourd'hui grillades
et pizzas. Image réactive.
A ses débuts, le relais Fleuri fait également station-service.
Image réactive.
Ce mur peint est aujourd'hui ré-enduit, la publicité
a totalement disparu.
Sympas et agréables, les faubourgs et le centre
ville ont conservé leurs platanes.
Si la ville a perdu beaucoup de son patrimoine bâti à la
suite du tremblement de terre de 1909, elle conserve tout de même
son petit patrimoine.
En témoignent les très nombreuses fontaines qui jalonnent
les rues et les quartiers.
Une fontaine au fond d'une cours secrète, d'une allée
cachée, ou d'un passage dérobé ? ... non ! juste
en bordure de route nationale 7.
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On arrive à l'intersection de la route nationale 7 avec
la route de Salon de Provence, où se dresse la statue
du Bailli de Suffren.
Pierre André de Suffren, Vice amiral, Bailli
et Commandeur de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem,
est né le 17 juillet 1729 à Saint-Cannat.
La statue financée par le Fond National
d'Art Contemporain est l'œuvre du sculpteur Elie-Jean Vézien.
Elle est inaugurée en 1951.
à gauche : Le Balli de Suffren, l'enfant
du pays.
http://salonpatrimoineetchemins.fr/upload/suffren.pdf
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Vue en direction d'Avignon / Lambesc (RN 7, à droite) ou
Salon et Arles ( RN572 à gauche).
Depuis1951, la statue du Bailli de Suffren se dresse à cette
intersection. Image réactive.
Nous sommes au carrefour des deux axes routiers, quelques jours
après le tremblement de terre en 1909. (vue en direction d'Avignon)
St Cannat enterre ses morts. La statue du Bailli de Suffren n'occupe
pas encore le carrefour.
On remarque à la place, la présence d'une colonne de pierre
faisant office de borne routière.
Elle est surmontée de deux plaques de cocher montées en
vé. Une pour chaque direction.
Image réactive.
Entre la colonne et la statue du Bailli en 1951, il y eu la Borne Michelin
30 mètres Calme, Hostellerie Bailli de Suffren. Trop dangereux,
l'arbre mangeur de plaque a été abattu.
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Abordons maintenant la place de la république, ancienne
place Suffren, face à la mairie.
Au XVIIème siècle, la famille Covet
de Marignane construit ici le Château-Neuf .
Appuyé contre le rempart, il s'agit d'un des premiers
édifices élevés extra-muros.
Acquise par les Bruny de la Tour d’Aigues, cette bâtisse
imposante est par la suite transmise par mariage à la
famille des Suffren.
C'est dans cette demeure que le 17 juillet 1729
naît Pierre André de Suffren, futur Amiral et Bailli
de Suffren.
Confisquée à la Révolution, la demeure
devient Bien National et sera transformée en auberge
à l'enseigne de "La Mule Blanche", puis au
"Berceau du Bailli de Suffren".
Fortement endommagée par le tremblement
de terre du 11 juin 1909 , la bâtisse natale de Suffren
est rachetée par la municipalité, pour finalement
être détruite et remplacée par le bâtiment
de la mairie actuelle.
Photo Claude.K
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La mairie de St Cannat vue de profil. Maison natale du Bailli de
Suffren. Image réactive
Vue en direction de Lambesc et Avignon. Place de la République.
Image réactive
Après la place de la république, on s'engouffre
dans l'avenue Camille Pelletan.
Peu commerçant, moins vivant, ce faubourg de sortie de ville
conserve néanmoins un beau patrimoine immobilier que l'on devine,
par endroit, très anciens.
Avec un peu d'imagination, on se croirait presque revenu au temps de
la poste aux chevaux ...
A hauteur du numéro 20 justement, une vieille bâtisse
à laquelle est accolée une charmante fontaine.
Nous sommes devant l'un des anciens relais de poste de St Cannat et
la fontaine se nomme la Fontaine de l'amandier.
Le relais de poste et la fontaine de l'amandier. Photo Claude.K
La Fontaine du Relais de Poste. Photo Claude.K
On file maintenant vers la sortie de St Cannat en direction
d'Aix.
Les vieux logis aux pierres apparentes et aux portes cochères
font maintenant place aux programmes immobiliers récents.
Les anciens logis de l'avenue Camille Pelletan.
Station moribonde à l'époque de cette photo, aujourd'hui
station fermée.
En face de la station service principale, l'antenne satellite pour l'autre
sens de circulation.
Une voie Royale aujourd'hui Buissonnière.
A n'en pas douter, en consultant les cartes et plans de
diverses époques, on s'aperçoit qu'il existait, au sortir
de St Cannat, un ancien chemin Royal dont le tracé différait
légèrement de celui de notre RN7.
Il débutait sur la gauche, au niveau du satellite de la station
service dont on distingue encore les pistes de bitume et le socle support
des pompes à essence.
Aujourd'hui impossible à suivre, sauf sur une courte portion,
il longe parallèlement la route actuelle jusqu'à rejoindre
le hameau de La Pile.
Sur ce cadastre de la région de St Cannat, la route nationale
7 existe déjà.
Parallèlement on découvre le vieux tracé, qui en
1838 porte déjà le nom "d'ancienne Grande Route".
Les deux tracés rejoignent le Hameau de La Pile.
On peut toujours suivre l'ancienne voie Royale sur quelques centaines
de mètres .
En route -
La route quitte St Cannat et longe maintenant la zone
industrielle du plateau de "La Pile".
Ce pôle d’activités, tous secteurs confondus (industries,
services, commerces, BTP…), regroupe une centaine de sociétés
pour 700 salariés.
Nous avons vu que le tracé de l'ancienne voie Royale,
ainsi que celui de la RN7, traversaient à l'époque le
hameau de La Pile, composé principalement de deux corps de logis.
Difficile de savoir réellement quand notre route actuelle se
détourna définitivement du hameau. Pour ma part je pencherai
pour le courant des années 1940.
Vue satellite du hameau de La Pile et de sa déviation. Image
réactive.
En blanc, le tracé de l'ancien Grand Chemin, en rouge celui de
la RN7 originale.
A partir du XVIIIe siècle, le hameau de La Pile
est une étape importante sur la route, puisque c'est ici que
se situe l'auberge et le Relais de Poste.
La Pile en provençal, désigne une pierre creusée
pouvant alors servir de mortier, d'évier, de réserve à
huile, ou encore d'abreuvoir.
Cadastre de 1836
Le hameau est alors composé principalement d'un
corps de logis imposant et d'une vaste bâtisse faisant office
d'écurie et de remise.
La route Royale, puis Nationale passe entre ces deux bâtiments.
L'arrière du bâtiment des écuries est toujours bien
visible de la déviation.
Les écuries du Relais de La Pile.
C'est interdit, vous voilà prévenu. Photo Claude.K
Aujourd'hui la propriété est privée,
mais ce jour là, les propriétaires ont bien voulu nous
accorder une discrète visite du lieu.
Alors Scoop !! marquons l'arrêt sur la pointe des
pieds pour ne pas déranger l'honorable domaine !
Le portail d'entrée de l'auberge, ainsi que l'abreuvoir de
pierre, la fameuse Pile provençale. Photo Claude.K
Le Relais de la Pile dans toute sa splendeur. Photo Claude.K
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La Pile - Septembre 1784 :
Au retour de sa campagne des Indes en 1784, le
Bailli de Suffren voulu revoir les lieux où il avait
passé son enfance en Provence.
Il prit la route de St Cannat accompagné des nègres
et des Indiens qu'il avait amenés pour la culture du
coton.
A cette nouvelle, la population du village, le curé
en tête, se porta en entier à la rencontre du grand
homme qui s'était arrêté à l'auberge,
autrefois si connue, de La Pile pour y dîner.
Quelle joie d'entendre parler autour de lui cette langue provençale
si harmonieuse pour ses oreilles, de revoir ces bonnes figures
de paysans sur lesquelles il cherchait à reconnaître
les compagnons de son enfance.
Sur son épaule se tenait perché un perroquet
fort irrespectueux pour l'habit de l'amiral, et rongeant sans
façon le fameux feutre gris à larges bords qui
avait vu tant de combats.
Suffren d'un embonpoint excessif, était, en effet peu
soigneux et même très négligé dans
sa toilette.
Extrait : Le Bailli de Suffren dans l'Inde par JS Roux
1862
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Entre l'auberge à droite et les écuries à gauche,
passait la Route Royale. Photo Claude.K
Les écuries. Photos Claude.K
L'ancienne route nationale 7 vue en direction de St Cannat. Photo Claude.K
En Route -
Quittons à regret ce lieu historique et poursuivons
notre route sur quelques hectomètres encore.
Sur la gauche, cachée sous les pins, une petite maisonnette aujourd'hui
abandonnée.
Les souvenirs fantômes ont à jamais déserté
ce lieu.
Approchez vous et tendez l'oreille. Chutt.. écoutez
bien !
Entendez vous le bruit des boules de pétanques qui s'entrechoquent
sous la pinède ?
Le cris des gamins qui jouent à cache cache entre les caravanes
et les tentes ?
La musique d'un transistor posé sur une table pliante ou la conversation
des femmes faisant la vaisselle au bloc sanitaires ?
Bienvenue à l'International Camping !
Un de ces petits campings franchouillards, ouvert vers
les années 50 et qui connut son heure de gloire durant les années
1960/70.
Un camping familial, sans prétention aucune, mais avec le confort
nécessaire pour une clientèle encore peu regardante à
l'époque.
En attendant la Grande Bleue, goûtons les joies du camping
sous la pinède Provençale.
L'affaire périclitera durant les dernières
décennies du XXe siècle.
Elle ne se relèvera pas de cette ère de pression fiscale,
de mise aux normes perpétuelles et des nouvelles exigences de
clients qui maintenant ne conçoivent le camping que sous le toit
d'un mobil home,
occupés par tout un tas d'activités bruyantes et remuantes.
C'en est fini du bon vieux camping à la papa.
Les campeurs d'antan ont depuis bien longtemps replié
leur toile de tente et les joueurs de pétanques ont à
jamais abandonné leur terrain de jeu favori.
A quelques mètres de là, un vieux de la
vieille sur la RN7, "Chez Panisse" a failli connaître
le même sort que son ami d'en face, le vieux camping.
Depuis 2017 la désuète Pizzeria retrouve
un nouveau souffle, sous la houlette du chef Nicolas Bottero, elle devient
même un restaurant gastronomique.
Le Mas
Bottero.
En route -
C'est pas tout ça, mais on discute, on discute
et on ne voit pas les kilomètres défiler.
Nous arrivons au terme de notre étape, à 50 km du pont
de Bonpas et à 750 km du point zéro du parvis de Notre
Dame de Paris.
Mais avant que je ne vous dépose, pourquoi ne pas
aller faire un tour au Village des automates, dont on aperçoit
quelques attractions sur la gauche, dans la pinède.
Le village des automates, à l'époque un parc encore
un peu naïf