Arrivé devant la place de l'hôtel de ville,
que l'on vienne de La Bocca ou de la Napoule, l'automobiliste n'aura
pas le choix, le voila pris au piège...
Contraint par les multiples sens interdits, les rues piétonnes,
les pistes cyclables, les couloirs de bus et autres réjouissances
municipales prises à l'encontre des vilaines automobiles polluantes,
l'ensemble du trafic routier se voit dévié vers la Croisette,
unique solution pour sortir d'une nasse qui semble devenue inextricable.
Circulez ! "Y'a rien à voir" !
Ô comme la tentation d'activer le GPS se fait
ressentir ici ! Mais gardons le moral, suivons le mouvement, non sans
avoir tout de même examiner d'un œil circonspect le plan
du secteur.
Et notre RN7 dans tout ça ?
Pas d'autre alternative que de suivre celle imposée par
la municipalité, à savoir :
longer le vieux port, emprunter la Promenade Pantiero, le Boulevard
de La Croisette, puis rejoindre la RN7 par le Boulevard Alexandre
III. (itinéraire jaune).
Dans sa traversée de Cannes, la RN7 historique
débute par la rue Félix Faure, se poursuit par la rue
d'Antibes et se termine par l'avenue du Maréchal Juin, itinéraire
accessible dans les deux sens de circulation jusqu'au milieu des années
1970.
L'ancien chemin d'Antibes urbanisé dès la fin du 18e
siècle, devint au fil des siècles la véritable
épine dorsale de cette partie contemporaine de la ville. (itinéraire
rouge)
Mais, dès les années 60 elle s'avéra bien incapable
de supporter le trafic automobile de la saison d'été.
Dès 1975, un sens unique d'Est en Ouest par la Croisette, avec
retour par la rue d'Antibes d'Ouest en Est fut instauré pour
faciliter la circulation en ville.
Bien avant la RN7 et la rue d'Antibes, la Route Royale
serpentait le long de la très étroite et très
commerçante Rue Grande, actuelle rue Meynadier. (Itinéraire
bleu)
La rue Félix Faure vue ici en direction du Suquet à
hauteur de la place de l'hôtel de ville (située à
gauche)
Le très commerçante Rue d'Antibes au milieu des
années 70. Image réactive
Les panneaux de sens interdit indiquent que la rue est déjà
à sens unique.
Durant les périodes du festival du Cinéma international
, elle devient même piétonnière et interdite à
toute circulation automobile dans les deux sens
comme cela semble être le cas sur cette photo.
La très fréquentée et populaire rue d'Antibes,
dans les deux sens de circulation, vue ici vers les années
1950. Image réactive.
Même lieu aujourd'hui aseptisé et en partie piétonnier
et à sens unique.
Nous ne pousserons pas plus loin l'exploration de la
rue d'Antibes qui ne possède plus de patrimoine routier.
Ici, ni panneaux anciens, ni plaques de cocher, murs peints ou bornes
N7, même les façades des beaux immeubles, maintes fois
ravalées en deviennent anonymes.
Nous voici devant l'Hôtel de Ville. face à
la rue Felix Faure, prolongée par la rue d'Antibes /RN97/RN7.
Image réactive.
Aujourd'hui pas d'autres choix que de nous diriger à droite.
Puisque nous y voila conviés, partons en promenade
le long de ces anciennes allées nommées tour à
tour au fil des siècles et des municipalités, Allées
Marines, Allées Impériales, Boulevards de la Mer, Allées
de la Liberté,
devenues aujourd'hui Promenade Pantiero et Boulevard de La Croisette
et ne l'oublions pas RN98 depuis 1972 jusqu'à la réforme
de 2005.
En route -
Tout au long du Second Empire, Cannes envie "La Promenade
des Anglais" qui fait la célébrité de
Nice.
Les édiles cannois savent qu'il y va de l'avenir de la ville,
car une promenade agréable est une des conditions indispensables
pour attirer et retenir les riches hivernants.
Les municipalités ont lancé les "Allées
Impériales" près du port, le boulevard Jean Hibert
sur le littoral occidental, mais rien n'y fait.
Tous les yeux se tournent sur le grand terrain vague battu par les
vagues*.... La future Croisette.
La promenade Pantiero
:
Agréable et chic ! En cela la promenade Pantiero coche toute
les cases : monument aux morts, place de l'hôtel de ville, squares
ombragés, vaste esplanade et kiosque à musique, alignement
de terrasses de café dont celle du Grand Café,
bassin, statue de Lord Brougham, cette belle allée est
délimitée d'un côté par la Route du Bord
de Mer, de l'autre par la rue Félix Faure ancienne RN7.
Splendeurs des Allées Impériales.
Le Kiosque à musique. Les pêcheurs ramendent leurs filets
qu' ils étalent sur toute la longueur de la promenade.
Les belles dames et les chics automobiles se montrent sur la promenade.
En fond : la foule profite de l'ombrage des allées pour baguenauder
à sa guise.
La place des Îles et la promenade Pantiero. Au fond, un
des premiers grands Hôtels de Cannes, Le Splendid. Image réactive.
Le Splendid Hôtel côté Promenade Pantiero.
Le Splendid Hôtel :
Dans la nuit du 1er au 2 mars 1815, une petite troupe
menée par l’empereur Napoléon 1er, en exil sur
l’île d’Elbe, débarque sur le sol français,
dans la ville voisine de Golfe Juan.
Les récits racontent que l'empereur séjourna dans l'actuelle
rue "Bivouac Napoléon" et que Pauline Bonaparte,
sa soeur, passa la nuit dans la petite auberge "Gazielle".
Lorsque Cannes devint une destination très prisée de
l'aristocratie européenne en période hivernale, l'auberge
Gazzielle fut transformée en une prestigieuse bâtisse
de trois étages le long des Allées de la Liberté,
seule face au port et à la mer.
Durant l’hiver 1874, Jacques Offenbach, le célèbre
compositeur d’opérettes, en villégiature à
Cannes, séjourne à l’auberge tout l’hiver.
L’année 1905 marque un réel tournant dans l’histoire
de l’hôtel. Deux étages sont ajoutés, donnant
alors un air majestueux et de grandeur à ce noble édifice
surplombant le Vieux port de Cannes.
Le “Splendid Hôtel” était né.
Sources et divers extraits : https://www.splendid-hotel-cannes.com
La place des Îles et le Casino vues d'une chambre du Splendid
Hôtel.
La Promenade Pantiero prend fin là où la
célèbre avenue de La Croisette débute, à
hauteur du Casino Barrière.
Le Casino, vous ne pourrez pas le rater, vilain et tape
à l’œil , l'établissement actuel n'a hélas
rien à envier à son très élégant
prédécesseur, le Casino municipal Henri Ruhl & Cie,
inauguré en grande pompe en 1907.
Le Casino, c'est ce gros bloc informe intégré au Palais
des Festivals .. ça fait un peu attraction de fête foraine
non ?
Bling Bling à souhait...
Le casino :
"Depuis la disparition du Casino des Fleurs en
1898, dans le quartier Montfleury, Cannois et hivernants désirent
la création d’un établissement pour le théâtre,
les jeux et la musique.
Le choix de la Croisette va provoquer la colère des habitants
qui voient se dresser sur leur plage, une verrue disgracieuse et déplacée.
Une pétition est lancée en vain.
L’inauguration du Casino a lieu le 28 janvier
1907 en présence de dignitaires de la colonie étrangère
dont le Grand-Duc Michel.
Opéras, opérettes, comédies y sont données
et toutes les fêtes de la saison s'y déroulent : kermesses,
expositions, remises de récompenses, bals, soirées de
bienfaisance.
Agrandi en 1911, embelli en 1919 et modernisé
en 1932, le Casino sera détruit en 1979 pour être remplacé
par le Palais des Festivals."
(extraits Site
officiel de la Ville de Cannes)
Le Casino original dans sa dernière version. Même lieu
que ci-dessus.. autrement plus classe.
En 1939, le hall du Casino municipal est transformé
pour accueillir le premier Festival International de Cinéma.
Du matériel de projection et de sonorisation et mille fauteuils
sont achetés.
La location des places est lancée, le festival est programmé
du 1er au 20 septembre, la décoration est refaite, tout est
prêt. La déclaration de guerre le 3 septembre stoppe
net les festivités.
Une seule projection est réalisée. Coût de l'opération
: 205 000 francs.
Il faudra attendre la Libération pour que le Casino municipal
voit le véritable premier Festival international du Film se
dérouler en son sein du 20 septembre au 5 octobre 1946.
Le Festival suivant se déroulera au Palais Croisette (wikipédia)
La Croisette à ses débuts conçue avec une promenade
piétons bien plus large que la route.
Vue vers le vieux port et la colline du Suquet. Nous sommes ici devant
l'ex Hôtel Gonnet et de la Reine
En route -
Nous voici donc sur la Croisette, qui n'était au
début du XIXe siècle, qu'un chemin sinueux et sableux,
emprunté par les ânes et les pèlerins.
Dès 1860, la ville compte 8 000 Cannois et plus
de 4 000 familles de villégiateurs. L'essor de la ville est
désormais lié à la saison d'hiver.
Avec l'arrivée du train à Cannes, la station doit s'équiper,
accroître ses capacités d'accueil.
L'activité du bâtiment augmente et plusieurs secteurs
à l'est, dont le boulevard de la Croisette, laissés
jusque là aux cultures, sont investis par les constructions.*
La construction du chemin de fer jusqu'à Cannes
fut un facteur déterminant de son développement.
En amenant toujours plus de villégiateurs, toujours plus vite,
avec leurs besoins, leurs goûts mondains et leurs habitudes,
l'arrivée du train imposait aux municipalités de surmonter
les difficultés,
d'aménager la ville et le rivage pour en attirer d'autres encore,
source de progrès et de richesse pour la ville.*
Dès la mise en place du train, l'affluence des
passagers est telle que trois trains journaliers dans chaque sens
sont instaurés.*
En 1869, la "Compagnie P.L.M." doit prévoir
quatre arrivées et départs journaliers.
L'année suivante on doit agrandir la gare pour accueillir voyageurs
et dépôts de marchandises.
Dès 1864, le trajet Paris Cannes s'effectue en vingt et une
heures ; en 1914, il ne faudra plus que treize heures.*
Les premiers bâtiments de la promenade sont imposés
par la nécessité d'accueillir une clientèle fortunée,
et par l'attrait du terrain encore accessible, avant la "folie"
des spéculateurs.
Le site enchanteur est de plus en plus à la mode, et c'est
à partir de 1870 que les constructions vont se multiplier.*
* Nombreux extraits de : La naissance du Boulevard
de La Croisette. Patricia Namvrine - Mémoire de maîtrise
soutenu à la Faculté des Lettres de Nice Sous la direction
de M. Ralph Schor.
Le Palais des Festivals. La montée des marches et son célèbre
tapis rouge.
Le Palais des festivals version 02 :
Le bunker sur la droite (je ne me moque pas, c'est son
surnom) c'est le palais des festivals, connu mondialement pour accueillir
entre autres, le Festival du Cinéma, depuis 1983.
Accolé au casino, sa construction a débuté en 1977
et a nécessité un remblai supplémentaire sur la
mer.
Son célèbre escalier, notamment emprunté lors de
la « montée des marches » sur le tapis rouge du Festival
de Cannes, comprend 24 marches.
Le palais abrite un vaste parking souterrain, des salles d'exposition,
de réunion et de spectacle, dont la salle à grande capacité
du festival.
Il est également le siège du Casino Barrière "Le
Croisette". (oui Le Croisette)
La Croisette :
Avez vous le portefeuille bien garni ? Je vous emmène
faire un peu de shopping.
Dior, Chanel, Rolex, Cartier, Prada, Gucci, Boucheron, Van Cleef &
Arpels, Dolce & Gabbana, Celine, Hermès, Giorgio Armani,
Versace, et Jean Noubli ;-))...
ils sont tous là, alignés aux pieds des palaces et des
immeubles cossus de La Croisette, face à la mer.
L'aspect physique du boulevard a bien changé depuis
sa création. D'abord sur une voie, le boulevard est élargi
à deux voies lors des grands travaux de 1960/1963.
La chaussée forme un encorbellement au dessus de la plage, ce
qui la protège de l'ensablement.
Les Travaux sur la Croisette en 1962. Le bord de mer recule, bientôt
le boulevard passera à deux fois deux voies.
Le boulevard de la Croisette est inscrit à l'inventaire
général du patrimoine culturel au titre du recensement
du patrimoine balnéaire de Cannes.
La même étude recense les lieux et édifices qui
ont fait l'histoire de la Croisette.
Petit tour du propriétaire. Tout de même,
on ne s'est pas coltiné fait tout ce voyage depuis Paris,
pour parcourir la Croisette au pas de course !
Sachons apprécier la douceur de vie cannoise et profitons en
aussi un peu.
En route -
Feu l'Hôtel Beau Rivage, futur Majestic.
Au numéro 10, Le Majestic.
Pied à terre traditionnel des Stars du cinéma,
le Palace Hôtel Majestic édifié en 1923 dans un
style art nouveau,
est construit à l'emplacement de l'ancien hôtel Beau Rivage
qui datait de 1863 et qui fut détruit suite à un effondrement
de la chaussée.
Agrandi, surélevé, transformé, rénové
au fil des décennies, l'Hôtel "Barrière Le
Majestic Cannes", fait aujourd'hui partie de ces lieux incontournables
qui bordent La Croisette.
L'entrée de l'hôtel Majestic.
La Croisette est à deux voies, nous sommes donc ici après
1963.
Même lieu aujourd'hui. Image réactive.
Les pensions de familles Gray et D'Albion
Au numéro 12, l'Hôtel Gray D'Albion.
Aujourd'hui hôtel de luxe, construit dans un style
plutôt contemporain, l’hôtel pension Gray voit le
jour en 1863 au milieu d’un champ de vignes et de figuiers,
entre la rue d’Antibes (RN7) et la Croisette. En 1874, le Gray
fusionne avec l'établissement voisin : l’Hôtel Albion.
Sur les plans de Laurent Vianay, ces deux simples pensions de famille
se transforment en l’un des plus beaux hôtels cannois.
A l’issue de la Grande guerre, l’hôtel
est racheté par la Société des Bas-Alpins qui le
transforme et l’agrandit pour en faire un palace.
Dans le jardin exotique de l’hôtel, des galeries marchandes
- les Galeries Fleuries - des terrasses de cafés et des promenades
sous arcades et colonnades de marbre voient le jour.
Au centre, un mini golf est créé. L’ensemble est
inauguré en 1924.
Parmi les pelouses émaillées du frais coloris des
corbeilles fleuries, sous les hauts palmiers majestueux, s'érigent
les galeries de marbre
où toutes les tentations de la mode et du luxe se trouvent réunies
pour le plus grand plaisir des belles visiteuses.
Le Gray D'Albion au cours des années 60. Même lieu
aujourd'hui. Image réactive.
En janvier 1941, l’hôtel est réquisitionné
pour abriter les réfugiés.
L’après-guerre va mettre un terme à
cette belle épopée et le Gray & Albion décline
lentement.
Devenu désuet, l'hôtel ferme ses portes le 1er octobre
1972.
Il est rasé en mars 1974 et remplacé en 1980 par un palace
moderne, des appartements privés et une galerie marchande.
Le Royal Hôtel.
A l'angle de La Croisette et de la rue du Commandant André,
le Royal Hôtel.
Première villa du boulevard de la Croisette, la
villa Saint-Honorat est transformée en immeuble dès 1883.
En 1895, la résidence devient le Royal Hôtel.
La presse de l’époque le décrit comme « hôtel
de premier ordre ouvert toute l’année, il possède
en outre le confort désiré, avec ascenseur, une remise
pour les cycles et automobiles, et 45 chambres ».
L'ancien Royal Hôtel aujourd'hui. Même lieu au début
du siècle dernier. Image réactive.
Occupé par les autorités allemandes pendant la Seconde
guerre, il est évacué en novembre 1943.
En 1952, la société anonyme Croisette Luxe l’acquiert
pour le transformer en immeuble à usage d’habitation :
la villa Royale.
Au numéro 42 , accolé au Royal
Hôtel, Le Relais de la Reine, ex Hôtel Gonnet et de la Reine.
L'hôtel Gonnet au cours des années 60 et aujourd'hui.
Image réactive.
En 1858, M. Pierre Gonnet, maître d’hôtel
de profession, fait appel à l’architecte Laurent Vianay
pour construire le premier hôtel-pension de la Croisette : l’hôtel
Gonnet.
Agrandi en 1859, l’hôtel est racheté en 1863 par
François Daumas, qui par courtoisie pour la reine du Royaume-Uni
de Grande-Bretagne, impératrice des Indes, Victoria, le nomme
« Hôtel Gonnet et de la Reine ».
Surélevé et agrandi en 1883, l’hôtel-pension
est transformé en palace avec tout le confort : ascenseur, salles
de bains, chauffage, baies vitrées sur la mer, et une magnifique
façade blanche décorée de balustrades bleues.
A la Libération, les troupes américaines s’installent
dans l’hôtel.
La famille Daumas restera propriétaire jusqu’en 1988,
année de sa démolition.
le palace, est remplacé par une résidence, le Relais de
la Reine, résidence hôtelière de grand standing.
Au numéro 45, Le Grand Hôtel.
Vue de la Croisette, Le Grand Hôtel. Image réactive.
La première pierre du Grand Hôtel est posée
le 10 juin 1863 sous la direction des architectes Charles Baron et Laurent
Vianay.
Cet hôtel est inauguré le 1er octobre 1864 par un jeune
garçon de cinq ans, le futur roi de Yougoslavie, Alexandre 1er.
« On a bâti sur le bord de mer, un hôtel presque
aussi grand que le Louvre et qui est toujours plein […] »
Le palace avait une façade de 70m de long, 6 étages,
et comprenait 150 chambres de grand confort (électricité
et eau chaude à tous les étages et mesures prises contre
l’incendie),
25 salons, diverses salles, une chambre noire pour la photographie,
un gymnase avec une salle de danse et une salle d’armes complètent
les équipements de l’hôtel.
Un grand restaurant s’ouvrait sur le parc, il pouvait accueillir
300 couverts.
Un pavillon, la Villa du Grand Hôtel, tient lieu d’annexe,
l’étage supérieur étant réservé
aux employés.
Le Grand Hôtel première version, plaque de verre de
1897. La bâtisse sera par la suite rehaussée d'un étage
supplémentaire.
Ce fut longtemps, avant le Carlton, un bâtiment qui, par ses
dimensions et sa situation, dominait la Croisette.
Hélas peu entretenu, la bâtisse vieillit mal.
Détruit en 1958, l'Hôtel laisse place en 1963 à
une construction moderne, seul subsiste l'ancien pavillon, annexe du
Grand Hôtel, connu sous le nom de Malmaison.
Sur la gauche un aperçu du Pavillon du Grand Hôtel
(La Malmaison), dont l'étage était réservé
au personnel.
Aujourd'hui c'est le seul bâtiment qui subsiste du Grand Hôtel
originel. Image réactive.
Au numéro 50, Le JW Marriott :
A deux pas de la Malmaison et du Grand Hôtel, se
dressait une vaste villa à l'Italienne édifiée
par l'architecte Charles Baron en 1864.
Ce bâtiment imposant accueillait le Cercle Nautique qui avait
pour vocation la promotion du yachting à Cannes, les régates
à cette époque étant très en vogue. (régates...vogue...
jeu de mot involontaire mais nautique :-))
L'imposant Cercle Nautique, construit en 1864 rappelle le style
des Villas Italiennes
Agrandi et surélevé en 1885, le Cercle Nautique comprend
plusieurs salons, des salles de lectures et de concert, une salle de
billard, une salle spéciale pour les galas, les soirées
mondaines et les spectacles.
Haut lieu de distractions pour l’aristocratie internationale,
ce cercle huppé et fermé n'était accessible que
sur paiement d'un droit d’inscription très élevé
et sur parrainage de deux membres.
Au premier plan, le très huppé Cercle Nautique, derrière
lui le non moins très chic Hôtel Carlton.
La salle de théâtre du Cercle nautique n’étant
plus aux normes pour des représentations théâtrales
ou cinématographiques, le bâtiment est entièrement
démoli en 1947 pour être remplacé par le premier
palais des Festivals, inauguré en septembre 1949.
Le Palais Croisette ou Palais des Festivals, construit à
l'emplacement du cercle Nautique. Vu ici au milieu des années
50.
Le Palais des festivals version 01 :
Le premier festival du film devait avoir lieu au Palm Beach en 1939,
mais la déclaration de la guerre annula l’événement.
C’est en 1946 que le Festival du film voit le jour au Casino Municipal.
En 1947, le Palais des Festivals de Cannes construit à la hâte
sur l’emplacement du Cercle Nautique, peu enfin recevoir le 2e
Festival du film.
Mais les conditions d'accueil et les projections de films sont encore
assez précaires, une simple bâche installée au-dessus
de la tête du projectionniste s'envolera avec le vent.
L’édition de 1948 est supprimée car le Palais nécessite
encore des travaux.
Inauguré en 1949, le Palais Croisette (version 01) peut enfin
recevoir l’événement mondial.
Le Palais des Festivals l'année de son inauguration en 1949.
Vont se dérouler au Palais Croisette les sessions
du festival du Cinéma de 1947 à 1982, à l'exclusion
des années 1948 et 1950 du fait d'une alternance décidée
avec la Mostra de Venise.
Entre autres manifestations, les concours Eurovision de la chanson 1959
et 1961 se déroulent également au Palais Croisette.
En 1988, la vétusté du Palais Croisette
et la nécessité de disposer d'un édifice digne
du succès du Festival International du Film contraignent à
sa démolition, au grand dam des amoureux du 7ème art.
Le Palais sera déplacé et remplacé en 1982 par
l'actuel Palais des Festival, lui-même abondamment transformé,
incessamment embelli, comme un grand vaisseau-amiral qui aurait fixé
ses amarres sur la Croisette.
La montée des marches devient un passage incontournable de la
consécration d'une carrière de star.
En 1989, construit à l'emplacement de l'ancien
Palais des festivals, c'est l'Hôtel Noga Hilton qui prend possession
du lieu.
En 1989 Le Noga Hilton remplace le premier Palais des Festivals
dont il conserve le nom sur sa façade.
Aujourd'hui, plus rien ne fait référence à
l'ancien Palais Croisette. L'hôtel Noga Hilton cède sa
place à l'hôtel JW Marriott en 2011.
L'Hôtel de la Plage :
A un pâté de maison plus loin.... plus aucune
trace de l'ancien Hôtel de la plage, qui faisait face à
l'établissement des bains de mer et d'eau douce, disparu lui
aussi.
L'hôtel de la Plage était une ancienne villa transformée
en Hôtel vers 1870. D'abord isolée, la bâtisse fut
rapidement mitoyenne avec la première partie de l'Hôtel
Carlton construit en 1911.
En 1913, une seconde aile est construite à l'emplacement de l'Hôtel
de la plage. La façade du Carlton occupe désormais toute
la place.
En 1912, derrière l'établissement des Bains sur pilotis
(au premier plan) :
la Villas St Michel, la Villa Rose Marie et L'hôtel de
La Plage accolé à un demi Hôtel Carlton.
Dès 1930, les établissements de bains précaires
laisseront place à la plage de l'hôtel établie en
contrebas de la promenade, sous le trottoir
Au numéro 58, L'hôtel Carlton
Cannes.
En 1909, alors que Cannes et la Côte d'Azur connaissent
un essor grandissant, Henri Ruhl confie la construction d'un bel hôtel
sur la Croisette à deux architectes, Charles Dalmas et Marcellin
Mayère.
L'hôtelier d'origine britannique ajoutera à son empire
le célèbre Majestic. [...]
Le Carlton est ainsi inauguré le 30 janvier 1911,
mais une aile supplémentaire est ajoutée deux ans plus
tard. Si bien que le bâtiment ne trouve son état actuel
qu'en 1913, date choisie pour fixer la "naissance" officielle
de l'hôtel.
De style Belle Epoque, l'édifice présente une façade
enduite de deux couleurs, inscrite aux Monuments historiques depuis
1984.
L'on reconnaît de loin les emblématiques rotondes, "directement
inspirées, dit-on, des seins de la Belle Otéro",
une plantureuse chanteuse et danseuse de cabaret. [...]
Le palace est rapidement fréquenté par
l'aristocratie britannique, mais aussi par de riches Russes qui découvrent
la Côte d'Azur. Parmi eux, le Grand duc Michel Mikhaïlovitch
Romanov [...]
Le Grand duc investit financièrement dans la construction de
l'hôtel, et est à l'origine de la création du
premier court de tennis en terre battue de l'histoire, installé
sur le parvis de l'établissement.
En 1922, Aristide Briand donne au Carlton l'occasion
de prendre le devant de la scène politique mondiale.
A l'époque président du Conseil et ministre des Affaires
étrangères, il réquisitionne, en effet, le palace
pour être le théâtre d'une réunion au sommet
du Conseil suprême de la Société des Nations (SDN).
En 2011, dans un tout autre contexte politique et économique,
le palace a accueilli les 25 chefs d'Etat et de gouvernement des plus
grandes puissances mondiales, venus assister au G20.
L'hôtel Carlton et ses 100 mètres de façade
en bordure de Croisette.
Si, dans les années 20, Cannes est déjà
un lieu de villégiature apprécié par l'aristocratie
européenne, la ville devient un haut lieu de la culture lorsque
la première édition du Festival International du film
s'ouvre, le 20 septembre 1946.
"Trônant au cœur de l'effervescence cannoise, le Carlton
va devenir l'un des acteurs incontournables de ce Festival, offrant
son décor d'exception aux réunions du jury"
L'histoire d'amour entre le Carlton et le cinéma
ne fait, en réalité, que commencer. Le palace devient
le lieu du tournage de nombreux films, parmi lesquels La bonne
année de Claude Lelouch en 1973, Grosse fatigue
de Michel Blanc en 1993 et French Kiss de Lawrence Kasdan
en 1995, ainsi que du clip vidéo de la chanson I'm still
standing d'Elton John.
Le tournage le plus mythique reste celui de La main
au collet, une intrigue romantique sortie en 1955.
Alfred Hitchcock y filme Cary Grant et Grace Kelly sur la plage du
Carlton et sur le perron de l'hôtel.
Le grand salon et ses célèbres colonnes accueillent
plusieurs scènes centrales du film, tout comme la suite 623,
dont Grace Kelly claque la porte au nez de Carry Grant.
La chambre a, depuis, pris le nom du maître du suspens, tandis
que l'actrice devenue princesse a laissé le sien à la
suite 750.
Racheté par InterContinental en 1982, l'hôtel
subit une rénovation de son lobby et de son septième
étage en 2009.
Aujourd'hui, le Carlton, ses 304 chambres et ses 39 suites restent
un haut lieu du Festival de Cannes.
Le palace accueille les plus grandes célébrités
et répond à leurs plus folles envies ...
Extraits : Le
Carlton, 100 ans sous les projecteurs de Cannes Publié
le 22 mai 2013 par Rouba Naaman-Beauvais.
Dès 1930, le Carlton est le premier établissement de
la Croisette a disposer d'une concession d'une parcelle de plage devant
l'Hôtel.
Les établissements de bains précaires
ont laissé place aux plages des hôtels établies
en contrebas de la promenade, sous le trottoir
Au numéro 61....
Discrète et à peine visible, écrasée
par la présence des immeubles environnant , la Villa du Drap
d'Or, anciennement Chalet Saint Hubert, a résisté aux
assauts des promoteurs immobiliers.
Cette maison au style architectural plutôt néo-gothique,
est construite en 1895, ce qui en fait l'un des édifices les
plus anciens de la Croisette, la plupart des établissements ayant
été reconstruits après la seconde guerre mondiale.
En 1946 la villa héberge le célèbre
restaurant du Camp du Drap d'Or. Aujourd'hui une agence bancaire occupe
les lieux.
La villa du Drap d'Or, sur la façade de l'agence bancaire, on
peut toujours y lire le nom de la villa.
Les plus cinéphiles d'entre vous aurons sans doute
reconnu ici l'un des lieux de tournage d'un célèbre film
français : La Bonne Année de Claude Lelouch avec Lino
Ventura, Charles Gérard et Françoise Fabian.
Tourné en 1972, l'actuelle boutique Ralph Laurens est occupée
à l'époque par le Joaillier Van Cleef & Arpels, dont
la publicité financera une partie du tournage.
Dans le film, la boutique d'antiquité tenue par Françoise
Fabian se situe à la place de l'agence bancaire.
Villa du Drap d'Or
A droite : Lino Ventura déguisé, prépare le casse
de la bijouterie.
Il n'en tombe pas moins amoureux de la charmante antiquaire à
qui il va offrir une petite table Louis XVI.
Au numéro 65 : Le Palais Miramar.
L'Hôtel Miramar courant années 50.
La première pierre de l’hôtel Miramar
est posée le 31 mars 1928, par la Société Immobilière
et Hôtelière de Cannes, créée par Pierre
Bermond.
Il compte 7 étages, avec 44 chambres par étages, disposant
d’un grand confort et 3 appartements de luxe.
Comme tous les palaces pendant la Seconde guerre, le Miramar est réquisitionné
pour les Mentonnais évacués en 1940.
En 1955, l’hôtel Miramar est transformé en résidence
par l'architecte cannois Eugène Lizero. La résidence devient
le Palais Miramar.
Le Palais Miramar. Hier et aujourd'hui. Image réactive.
La Dolce Vita des années 50 devant l'Hôtel Martinez. Image
réactive.
Au numéro 71 : Le Martinez.
Si vous suivez l'actualité du cinéma, alors
vous reconnaîtrez sans doute l'hôtel Martinez, pied à
terre régulier de l'équipe de Canal + lors du festival
de Cannes.
Emmanuel Martinez, directeur de la Société des Grands
Hôtels de Cannes, achète la villa Marie-Thérèse,
et décide de construire son palace en 1927.
L’hôtel ouvre ses portes en 1929, en plein krach boursier,
ce qui lui vaut des débuts difficiles.
Pendant la Seconde guerre, il est réquisitionné pour
les Mentonnais évacués.
Après l’occupation italienne, la Gestapo s’y installe
en 1943.
En 1947, l'hôtel est placé sous séquestre. Il est
confié aux Domaines.
L’Etat, propriétaire de l’hôtel, le vend au
groupe Concorde, avec à sa tête M. Taittinger, en 1981,
qui le rénove entièrement.
Restauré dans les années 2000, il est devenu de nos jours
le "Grand Hyatt Martinez", la haute façade blanche
de ce palace est emblématique de la Croisette.
Comme son confrère Le Carlton, l'hôtel Martinez possède
sa plage privée devant l'établissement.
Après le Martinez, s'ensuivent une série d'immeubles
résidentiels de grand standing.
Côté mer, la promenade se poursuit le long de la plage
de sable.
Côté route, des panneaux indiquent Antibes sur la gauche.
Il est temps pour nous de quitter La Croisette et de regagner le parcours
historique de notre route favorite.
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