Corbeil-Essonnes Km 0028 http://www.corbeil-essonnes.com

Fondée par un boulanger parisien, à Essonnes - à l'époque située en Seine et Oise - à l'emplacement d'une ancienne briqueterie, la fabrique Exona employait pas moins de 140 ouvriers œuvrant aux spécialités de la biscuiterie :
des biscottes et autres gourmandises de régime Hummm !

Tout était produit sur place : la fabrication des pains, la déshydratation, le séchage, la découpe, le conditionnement, l'empaquetage.
Le tout "made in Essonnes " (de quoi ravir le ministre du redressement productif de l'époque).

L'ancien carrefour Exona. Deux époques. Image réactive.

En 1971 Exona ferme définitivement ses portes.
Ses locaux un temps abandonnés vont tout d'abord être occupés par une fabrique de jouet.
Puis c'est la chaîne d'ameublement Mobis qui s'installe sur l'emplacement.
De cette époque il subsiste d'ailleurs, un peu plus loin, rue de Paris, une belle publicité peinte pour le magasin d'ameublement. (voir plus loin)

Après la fermeture de Mobis, c'est l'enseigne But qui occupe le lieu.
Malheureusement, son entrepôt trop vite et très mal construit devient dangereux, menaçant de s'effondrer sur la clientèle.
L'entrepôt sera fermé en 2002 puis rasé en 2009 pour faire place à un nouvel ensemble immobilier.

Rare vue du carrefour Exona prise en direction d'Evry.

Carrefour "Exona" vu ici en direction du centre villede Corbeil. Vue actuelledu carrefour. Image réactive.

L'actuel carrefour et son ensemble immobilier.

Nous sommes maintenant boulevard Jean Jaurès.
Après la courbe et le carrefour, la route rétrécit sur trois voies, une voie descendante, et deux voies montantes.

Sur la gauche, à hauteur du passage piéton, une borne milliaire repose sur son socle en bordure de route.
Suite logique des bornes royales aperçues à Ris-Orangis et à Evry, celle-ci porte d'un côté le chiffre 15 au dessus du cartouche à la fleur de lys disparue à la révolution.
15, ce qui correspond à 15000 toises depuis Paris, soit environ 29,250 km (1.95 m x15000).
Le chiffre 30, visible sur l'autre face, est plus récent, il indique la distance en kilomètres.

La borne Romaine porte aujourd'hui l'inscription 30 sur sa face extérieure.

La ville de Corbeil-Essonnes, contrairement à Evry (Ville Nouvelle), possède un important patrimoine historique, culturel et touristique.

Un peu d'histoire :

Corbeil-Essonnes est née de la fusion en 1951 de deux communes différentes.

Corbeil d'une part, élevée sur la rive droite de la Seine, ancienne cité gallo-romaine, puis château de défense de la Seine au Moyen Âge, elle intègre le domaine royal dès 1120 à la suite de son unification au royaume par le roi Louis VI le Gros.
Son château devient de fait, celui des Rois de France.
Corbeil est une place forte, ses moulins reçoivent une grande partie des grains récoltés dans les fertiles plaines voisines.

Essonnes (avec un S), d'autre part, connut l'implantation de chasseurs au Paléolithique, puis de potiers Gaulois et devient dès le XIIe siècle une importante ville industrielle sur la route de Paris.

Dès le XVIIIe siècle, les deux cités se tournent résolument vers les industries nouvelles : Oberkampf y installe des filatures ; Louis Robert y met au point sa machine à papier en continu ; Aymé Stanislas Darblay, crée sa célèbre papeterie;
Louis Simon Crété fonde une imprimerie (aujourd'hui Hélio-Corbeil); Paul Decauville allie son nom à celui du chemin de fer naissant, et Paul Doittau à celui de la féculerie qui deviendra une usine de produits chimiques.

Corbeil-Essonnes est située au confluent des rivières de l'Essonne et de la Seine. (Le S d' Essones, permet de différencier la ville de la rivière et donc du département)
Cité industrielle importante depuis des temps reculés, la commune accueille aujourd'hui sur son territoire une partie du port fluvial de marchandises d'Évry.

Ce mode de transport historique fut rapidement connecté aux autres voies terrestres de communication.
La ville (Essonnes) se situe ainsi sur le passage de l'ancienne via Agrippa, devenue route nationale 7, qui traverse la commune du nord au sud.

L'autoroute A6 passe à l'extrême Ouest du territoire et la route nationale 104, super-périphérique d'Île-de-France passe au nord de la commune.
Corbeil-Essonnes, commune à l'histoire riche, dispose sur son territoire d'un patrimoine historique et culturel important.

Sources :

https://www.corbeil-essonnes.fr
http://fr.wikipedia.org/wiki/Corbeil-Essonnes

La RN7 : une perspective rectiligne d'un peu plus de deux kilomètres à travers la ville.

En route -

Une belle perspective rectiligne de plus de 2 km se présente à nous. Un pont franchit les voies ferrées.
Nous sommes toujours sur le boulevard Jean Jaurès et nous dévalons maintenant ce que les anciens nommait la Montagne de Paris.

Le Boulevard Jean Jaurès, le pont sur les voies ferrées.
Hier et aujourd'hui. Image réactive.

Fort ralentissement dans la descente de la montagne de Paris pour ces véhicules en provenance de la Capitale. Image réactive.

Au carrefour suivant, en bas de la descente, juste avant la rue de Paris, sur le mur de l'actuel restaurant "Aux Armes de France" on peut apercevoir une ancienne plaque de cocher restaurée, sur laquelle on lit :
Département de Seine et Oise – Essonnes, ainsi que des indications de distance vers Paris et Ris.
La Seine et Oise est un ancien département identifié par le n° 78 et supprimé depuis le 1er janvier 1968.
Quant à la ville d'Essonnes, nous venons de voir qu'elle fusionnera avec la ville de Corbeil en 1951.

Une plaque de cocher de la ville d' Essonnes - photo plaque Claude.K

Avant de poursuivre, un dernier coup d’œil en arrière en direction de Paris. Image réactive.
Sur la gauche l'Hôtel des Armes de France et un mur indicateur Michelin en coin.

Assurément la rue de Paris / RN7 est animée, commerçante, vivante, et semble très provinciale... au premier abord.
Contrairement aux autres ville traversées précédemment, aucun programme immobilier démesuré n'est venu entaché la physionomie du centre bourg que traverse notre RN7.
La chaussée conserve sa largeur d'autrefois, seuls les pavés ont aujourd'hui disparu.

Le bas de la rue de Paris. Le bar tabac en coin a changé de nom mais il existe toujours. La vue est en direction de Paris.

Rendez-vous nationale 7 : Dimanche 3 Août 1969 - 08h00 Corbeil-Essones. Episode 05.

Mon père arrête la voiture dans le bas de la rue. Nous ne sommes pas vraiment garés, mais la voiture reste à cheval sur le trottoir le long d'un petit muret juste devant la boutique d'un Tabac-presse ouvert en ce dimanche matin. " J'en ai pour deux minutes, vous restez là !" nous lance-t-il. La voiture ne gêne pas vraiment, et quand bien même, à cette heure la circulation est pratiquement inexistante. Quelques personnes endimanchées déambulent sur la place de l'autre côté de la rue. Elles s'apprêtent à aller à la messe. Mon père revient avec un paquet de cigarette et des journaux pour chacun de nous. De quoi occuper la petite famille quelque temps. Magazine de mode pour madame, coloriage pour ma sœur et, pour moi, le dernier numéro du récent magazine Pif gadget. Au programme "Le ronflon", deux plaquettes en plastique représentant les héros du journal, enfilées sur une ficelle que l'on tourne en l'air à la manière d'un lasso. Le gadget va émettre un ronflement qui en énervera plus d'un, mais qui, comme je l'avais décrété, nous accompagnera tout l'été sur la plage.

En route -

Nuançons tout de même ! Les pavés ont certes disparu, mais les commerces d'antan également.
Disparu l'épicier Familistère, la boutique du photographe, le coutelier, la crémerie, la librairie papeterie, la civette ou le serrurier.
Terminé les papis aux bérets, la baguette sous le bras, buvant le petit coup de blanc au comptoir... très cliché.

Aujourd'hui la population est cosmopolite, et les commerces se sont adaptés à ces nouveaux habitants.
Certains parleront de grand remplacement, d'autres d'évolution sociale.
Simple constat : salon de cosmétiques et produits exotiques, marchands de kebabs turques, spécialités asiatiques, spécialités turques (bis), institut de beauté indien, alimentation générale exotique,
boutique de chichas et narguilés, librairie du savoir.. livres français et arabes, qamis et jilbab...restaurant Ottoman, et boutiques de barber shop à profusion.
Au milieu de tout cela, le bar tabac PMU, la boucherie, le caviste et la pharmacie font un peu tâche...

Scène de la rue de Paris, fin des années 50 début 60, des commerces, et une rue animée. Image réactive.
Même emplacement aujourd'hui.

Un peu plus loin dans la rue sur la gauche on entrevoit l'église St Etienne sur sa placette aujourd'hui réhabilitée.

La place de l'église avant / après. Image réactive.

Quelques mètres plus loin, au niveau du pont, charmante vue sur un bras de L'Essonne.
Il faudra vous retourner pour apercevoir la publicité peinte "Mobis", (voir plus haut le carrefour Exona).

Rue de Paris, panorama sur un bras de l'Essonne, l'église et le lavoir, sensation printanière avec en prime un mur peint. Image réactive.

La supérette du coin ne manquait pas de faire référence à la route mythique. Aujourd'hui l'enseigne a disparu, le commerce fermé.

En 2010, le mur peint Mobis arborait toujours de belles et vives couleurs. Aujourd'hui, hélas la publicité s'est délavée et n'est plus aussi pimpante.

Le pont sur l'Essonne situe le point le plus bas de la rue de Paris.
La rue amorce ici une nouvelle et forte montée à travers un faubourg maintenant plus résidentiel, aux commerces plus rares.
La côte est raide jusqu'au sommet où débute le boulevard de Fontainebleau.

L'entrée de la rue de Paris vue dans le sens des retours. Hier et aujourd'hui. Image réactive.

Route nationale pavée et immeuble cossu dans la montée de l'avenue de Fontainebleau. Image réactive.

En fait, dans la montée, les deux côtés de la chaussée n'ont que très peu changé.
On retrouve nombre de bâtisses du début du siècle dernier et sans doutes quelques garages anciens camouflés sous un bardage plus contemporain.

Passons devant l'IME (institut médico Educatif), et la caserne de gendarmerie de la brigade motorisée, sur notre droite.
Dans les années quatre-vingt-dix, la gendarmerie de Corbeil-Essonnes a cessé définitivement d'exister au profit de celle d'Evry.
Toutefois, une brigade motorisée occupe toujours la caserne qui borde la RN7.

Un peu en retrait, la brigade motorisée de la gendarmerie.

Le petit oratoire dédié à ND des Champs, rappelle la présence du prieuré Notre-Dame des Champs édifié ici en bordure de route par l'abbé Suger de St Denis en 1122.
http://corbeil.essonnes.free.fr/NtreDameChamps.htm

Avenue de Fontainebleau, les nouveaux immeubles dans un style art déco. Image réactive.

Ça bouchonne dur dans le sens des retours à hauteur des immeubles de l'avenue de Fontainebleau. 1955.

Dans la côte du Boulevard de Fontainebleau, une borne N7.

Contrairement aux bornes royales, le kilométrage de la borne N7 n'indique pas la distance jusqu'à la capitale, mais la distance avec la borne limite du département de l'Essonne aperçue du côté d'Orly.

Certains commerces ont la vie dure, comme ici le long de la bucolique avenue de Fontainebleau en 1953. Image réactive
On ne soucie pas à l'époque du recyclage des pneus usagés.

Poursuivons ...

Le sommet du boulevard de Fontainebleau situe le quartier de l'Ermitage et du Pressoir-Prompt.
Le secteur de l'Ermitage défraye régulièrement la chronique des faits divers liés aux problèmes de la cité, dont on aperçoit quelques barres d'immeubles sur la droite.

Mais si il est question ici d'ermitage et de pressoirs, c'est qu'il doit y avoir à l'origine une histoire de moines.

En 1121, l'abbé Suger de St Denis (encore lui), achète des parcelles de vignes plantées sur les hauteurs de la ville d'Essonnes.
Afin de transformer le raisin en vin, Suger fait également construire des pressoirs ainsi qu'un prieuré pour y loger des moines, qui ne manqueront pas de s'atteler à la tâche.

Vue en direction de Paris. Quartier de l' Ermitage et c'est déjà la campagne. A gauche la nationale 7 à droite route de Corbeil. Même lieu aujourd'hui. L'Hôtel de l'Ermitage reste indétrônable. Image réactive.

Au croisement des deux routes nationales. Images réactives.

Après le carrefour de l'Ermitage, voici le long boulevard John Kennedy, anciennement Rue de Paris, dans le faubourg du Pressoir-Prompt.

Apposée en accotement de route, la ligne du Tacot traversait le quartier de Pressoir-Prompt. Image réactive
Aujourd'hui, c'est la piste cyclable. Le bar tabac qui pourtant avait traversé les siècles, a finalement baissé le rideau après l'épisode de la covid.

Le nom a changé au cours des décennies, mais l'établissement a perduré à travers les âges.
(Depuis 2020 ce commerce n'existe plus, remplacé par une épicerie). Image réactive.

Sources et extraits : http://corbeil.essonnes.free.fr/index.htm
Les réseaux secondaires autour de Paris : Clive Lamming

Vue en direction de Paris, le café et en arrière plan la gare de Pressoir-Prompt. Image réactive.

Dans les années 1960, Le Relais 7 et ses jardins au 94 route nationale à Corbeil.
Aujourd'hui au 108 boulevard Kennedy. Image réactive.