ETAPE 7 : de Bessay sur Allier au Département de la Loire , de 0300 à 0350 km de Paris.

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Varennes sur Allier - Saint Gérand Le Puy - Périgny

 

Attention ! depuis fin 2016, la ville de Varennes sur Allier est déviée. La route nationale 7 n'y passe plus.
Elle contourne la ville par l'Ouest sur près de 5 km.
Pour suivre le tracé originel, il faut donc poursuivre tout droit, par l'avenue de Chazeuil.

En Route -

On quitte maintenant Chazeuil, pour entrer à Varennes sur Allier.

Varennes Sur Allier Km 0317

Petite chronologie historique :

Ville gallo-romaine dans l'antiquité, ville close et fortifiée par le duc Louis II au moyen-âge, Varennes sur Allier, fief de la maison de Bourbon est assiégée en 1440 par le roi Charles VII, contre lequel s'est rebellé le cinquième duc de Bourbon.
En 1591, inversement, c'est par sa fidélité au roi Henri IV que Varennes se distingue au terme des guerres de religion.
A la fin du XVIIe siècle, le bourg d'à peine 400 âmes n'est plus qu'une ville ruinée par le multiple passage des guerres.
Il faudra attendre le XVIIIe siècle pour retrouver la prospérité.
A la fin de la révolution, la ville s'unit aux paroisses voisines pour former la commune et devenir chef lieu de canton en 1790.

Source : wikipédia.

Fort de ce mini et synthétique historique, voyons plutôt ce qu'offre aujourd'hui la municipalité de 3500 habitants.

La bretelle de contournement ayant entraînée avec elle la majeure partie du trafic routier, nous voici seuls sur la route. Ce qui n'est pas pour déplaire, vous en conviendrez.
Pour le moment, avenue de Chazeuil, la ville est dans la continuité des précédents villages traversés.
D'un côté de la rue, quelques récents pavillons de banlieue, de l'autre, des maisons basses bien plus anciennes et des bas-cotés de terre battue rougeâtre.

A droite dans le virage, des bâtiments style caserne.
Il s'agit de l'ancien DA277 (détachement Air) essentiellement composé d'entrepôts de l'Armée de l'Air, rattaché à la base de Clermont Ferrand, spécialisé dans le stockage et l'entretien de matériel aéronautique.
La base implantée en 1937, était séparée en deux par la voie ferrée.

D'un côté se trouvaient les bâtiments des locaux vie, réfectoire, couchage, sécurité, infirmerie etc, de l'autre côté les entrepôts.
Pas de piste et encore moins d'avion pour cette base qui fermera définitivement ses portes le 30 juin 2015.


Les bâtiments vie de la base aérienne coincée entre la voie ferrée (à droite) et la RN7 (à gauche)

Racheté par la municipalité en 2018, la zone transformée en Ecocentre devrait accueillir un parc dédié à l'activité industrielle et artisanale, histoire de faire revenir un peu d'emploi.


Traversée de Varennes sur Allier sens Nord-Sud par l'Ouest, sens Sud-Nord par l'Est.

En tous les cas, l'entrée de ville, avenue de Chazeuil, ne respire plus l'activité à plein temps.

On arrive quartier de Vouroux qui prête également son nom à une rue et à un square.
C'est au niveau du square, sur la gauche, que l'on situe l'antique cité gallo romaine de "Vorocium" pour les latins, qui deviendra "Vouroux" pour les gaulois, puis finalement "Varennes sur Allier".
Dans la grisaille environnante de ce quartier plutôt morose aujourd'hui, seule la devanture colorée du bar restaurant du Bon Coin, tire son épingle du jeu.


Le quartier de Vouroux. Tout droit la rue de Vouroux, à gauche le square, berceau de la cité gallo romaine.

Poursuivons tout droit par la rue de Vouroux.
Une étroite rue sans commerce, où se succèdent quelques anciennes maisons cossues des XVIIIe et XIXe siècles.
La rue est aujourd'hui en sens unique en direction de Lyon.


Même point de vue de la rue de Vouroux en direction de Moulins.
90 années se sont écoulées entre ces deux clichés. image réactive.

Après la rue de Vouroux, la rue Claude Labonde , ex rue de Paris, était un quartier commerçant plus vivant, où subsistaient encore il y a quelque temps quelques désuètes boutiques, témoignage d'une autre époque.
L'ouverture de la déviation en 2016, précipitera la fermeture définitive de ces commerce surannés.


La rue Labonde et la boutique du photographe toute droit sortie des années 60.

Si vous êtes féru de mots croisés, si vous ne ratiez aucune émission du jeu télévisé "Le mot le plus long" devenu aujourd'hui "Des Chiffres et des Lettres",
alors en passant devant le numéro 7 de la rue, vous aurez une pensée émue pour Max Favalelli qui vécu dans cette maison familiale.
Son père exerçait la profession de médecin à Varennes.

Sur le trottoir d'en face, plusieurs maisons aux murs souvent décrépis, date du XVIe siècle.


Un aperçu de la rue de Paris. Image réactive.

Au numéro 22 de la rue, bien que rien ne l'indique, la jeune Gabrielle Chanel venait passer ses vacances chez une tante couturière.
C'est d'ailleurs dans les ateliers de coutures situées à deux rues de là que la jeune et délurée Gabrielle se prend de passion pour la couture.
Gabrielle Chanel plus connue sous le nom de Coco Chanel deviendra créatrice de mode et fondera la fameuse maison de haute couture que l'on connaît.

Place de l'église rien n'a changé ou presque.
A droite l'église Sainte Croix édifiée en 1881 en bordure de nationale dans un style néo-roman.


Une vue de la place Victor Hugo et de l'église Ste Croix. La route nationale passe transversalement devant l'église. Image réactive.


Il y a des commerces qui ne connaissent pas la crise, même cent ans plus tard... va comprendre !! Image réactive.

Après l'église c'est la rue Jean Jaurès, ancienne rue de Lyon.
Quelque soit l'époque, la rue a toujours été jalonnée de petits commerces de proximités, mais aujourd'hui, c'est quand même moins fun....


La physionomie du quartier n'a pas changé. Par contre côté commerce c'est une autre histoire... Image réactive


Le Bougnat, produits pétroliers et sacs de charbon.

Le bas de la rue est la partie la plus ancienne de la ville.
On y trouve un puits encore visible sur la droite, quelques anciennes maisons avec échauguette ou pigeonnier cachés, vestiges du temps où la ville était ceinte de remparts.
L'actuelle salle restaurée de la Grenette, accueille les associations, il s'agit de l'ancienne halle aux grains.
En face de l'ancienne halle aux grains, l'hôtel de la poste, point relais important du 18e siècles au temps de la malle-poste. Napoléon y fit halte le 10 juillet 1805.

En cette soirée du 10 juillet 1805, Napoléon logeant à l'hôtel de la poste, rédige un courrier destiné à Cambacérès.

Lettre signée de Napoléon à Cambacérès, datée de Varennes le 21 messidor an 13 (10 juillet 1805).

"Mon Cousin, je m’arrête ici un moment pour souper; je serai demain jeudi, à dix heures du soir, à Fontainebleau. Faites mettre l’article ci-joint dans le Moniteur.
Je recevrai vendredi les ministres qui sont à Paris, vers midi.
Le conseil d’État et la Ville de Paris, et toutes les personnes qui ont l’habitude de m’être présentées, je les recevrai dimanche, à l’heure de la messe.
Je recevrai vendredi le gouverneur de Paris, les grands dignitaires et les princes".

Extrait :
https://www.napoleon-histoire.com


Sur le mur de l'annexe de l'Hôtel de la Poste, une réclame pour la liqueur Vieille Cure. Image réactive.
Photos Claude.K - cartouche JF Lobreau.


46 km parcourus depuis notre entrée dans l'Allier. Photo Claude.K

Au carrefour suivant, la rue retrouve son double sens de circulation.
Une plaque Michelin indique aux voyageurs venant de Lyon la direction à suivre.
Apposée à l'époque où la rue était encore à double sens de circulation, elle fut camouflée sous une couche de peinture lorsque le sens fut interdit.
Au fil du temps, la peinture s'est dégradée pour laisser réapparaître petit à petit la plaque directionnelle.
Il faudra donc aujourd'hui emprunter un tracé alternatif pour traverser Varennes dans son sens Sud - Nord.


En venant de Lyon, ne vous fiez plus à la plaque Michelin.
S' il s'agit bien de la RN7, son sens est maintenant interdit.

Pas bien loin, dans le virage en contrebas, juste avant le pont sur Le Valençon, on trouvait l'Auberge du Coq Hardi, une institution réputée et étoilée sur la Nationale 7.
En 1950, Jean Boulicaut, patron du restaurant étoilé "Le Coq Hardi", décide de déménager son établissement pour une région qu'il considère sans doute plus avenante.
Il s'installe dans les locaux du Chalet Alsacien à la sortie de Pouilly Sur Loire.
Plus tard l'établissement fusionnera avec le Relais Fleuri, un autre établissement de Pouilly sur Loire, qui, comme nous avons pu le constater, est toujours en activité aujourd'hui ... comme quoi l'idée du déménagement fut bonne.

Par contre à Varennes, l'auberge abandonnée, n'a jamais retrouvé son lustre d'antan.


Il y a foule au Coq Hardy, en ces dernières années d'ouverture. Image réactive.


Aujourd'hui, le quartier semble plutôt mort. Image réactive.

On franchit le pont sur le Valençon, confluant de l'Allier, et nous voici avenue de Lyon.
Sur la droite, au pied d'une ancienne publicité murale décrépie pour "Unic", on trouve le buste en Bronze du Dr Sabatier, signé Paul Landowski et daté de 1934, édifié par le comité des amis du docteur.


Le bronze du Dr Sabatier et l'ancienne pub UNIC. Image réactive. Photo Pub UNIC Claude.K

Pendant la guerre, le buste échappa de justesse à la réquisition par les Allemands en quête de métaux à fondre.
La veille de la saisie, quelques villageois soucieux de conserver leur patrimoine et par là même trop heureux de jouer un mauvais tour aux allemands,
démontèrent la statue et l'enterrèrent jusqu'à la fin de la guerre dans le jardin du président du comité.
Le buste retrouva sa place à la libération.

Un peu plus loin sur la gauche, une porte de garage vintage photographiée de multiples fois, pour son fameux Oil Drop Man de Esso.
Aïe aïe ! la petite restauration des années 2014 n'est cependant pas une franche réussite.


Si l'intention était bonne, la main du restaurateur l'était moins. Image réactive. Photo originale Henri DG.

Au rond point de sortie d'agglomération, la nationale 7 croise la nationale 209 qui part en direction de Vichy.

Poursuivons en direction de Roanne et Lapalisse.

Derrière une rangée de peupliers, L'auberge de l'Orisse vieille étape sur la RN7 accueille toujours le voyageur.
https://aubergedelorisse.com/2017/accueil/


Même si l'auberge existe toujours aujourd'hui, ne vous fiez pas au n° de téléphone indiqué sur cette carte.

Les sources sur Varennes/A :
http://www.varennes-sur-allier.fr/
Arkéocité
Le Centre Régional de Documentation Pédagogique Clermont Ferrand.

En route -

Lapalisse est annoncé dans 20 bornes. Pour le moment c'est retour à la campagne.

On amorce bientôt la longue côte rectiligne de Bellevue en haut de laquelle nous devrions avoir une ... Belle Vue.
En tous les cas, au sommet de la côte, plus question de s'arrêter boire un verre à l'ancien café-resto routier de Bellevue.


Le Café de Bellevue. Image réactive.


L'enseigne du dernier resto routier Chez Rose.

Un peu après, au niveau des aires de stationnement, avant la descente, on trouvera un petit resto routier, façon chalet.
Après Bellevue, une succession de valons (attention au radar dans la descente) nous mènera jusqu'à St Gérand Le Puy.

En attendant on découvre encore quelques anciens murs peints.


Au recto de cette grange, une publicité pour UNIC à Clermont Ferrand.


Au verso, toujours Unic.

 


St Gérand Le Puy Km 0328

St Gérand semble aujourd'hui comme arrêté dans le temps.
Pas uniquement suspendu au temps glorieux de la route bleue, mais également dans celui plus lointain des malles-poste et des diligences.

Sentiment indescriptible de traverser un village authentique encore bien conservé, tout en sachant parfaitement que plus rien n'est tout à fait comme avant.
Depuis 2016, la déviation du bourg vient renforcer cette sensation de solitude, plongeant une nouvelle fois le village dans l'isolement qu'il connut jadis.
Car ce n'est qu'au XVIIIe siècle que St Gérand fut traversé par la route Royale, lors de la rectification de la grande route en 1757.
Auparavant, le Grand Chemin reliant Lapalisse à Moulins longeait la rivière Redan située à 700 mètres plus au sud, puis gagnait la route de Clermont à Paris.

Petit tour du propriétaire :

Le quartier de "la Demoiselle", nous accueille avec quelques publicités murales et la façade d'un antique garage.
Vient ensuite l'avenue Georges Clemenceau, du plus bel effet avec son enfilade de maisons anciennes du 19e, voir du 18e siècles.


Cordial Médoc, " La Liqueur qui réjouit le cœur".. on a connu ce mur peint beaucoup plus pimpant.


Décor suranné, insolite, mélancolique ...


En direction de Montaigu.


Garage à l'entrée de St Gérand...enfin ce qu'il en reste...

En coin, l'Hôtel De La Paix, fermé depuis 2015.
Il connut les grandes heures de la route nationale, et maintint jusqu'aux années 2000 la tradition de l’hostellerie provinciale.
C'est dans la chambre numéro 19 de ce modeste hôtel de campagne, que séjourna en 1940, le célèbre écrivain Irlandais James Joyce.
Accompagné de son épouse, l'auteur du célèbre roman Ulysse attendait d'obtenir un visa pour la Suisse. Visa qu'il obtint un an après.
Hélas, malade et presque aveugle, il mourut à Zurich 15 jours après avoir quitté St Gérand Le Puy.

https://fr.wikipedia.org/wiki/James_Joyce


Le restaurant et l'hôtel de la paix, une étape provinciale appréciée à l'époque. Image réactive.

En coin, l'Hôtel De La Paix, aujourd'hui fermé.
Voila plus d'un siècle que cet établissement, référence des guides gastronomiques, accueillait les touristes de la RN7.


Ne ratez pas les plaques de cocher, témoignage d'un autre temps, question moyens de transport. Image réactive. Photos Claude.K


Route ombragée. Image réactive.


Sur la place de la bascule aussi les véhicules ont changé. Image réactive.

Derrière un muret, un peu en retrait de route, un bon vieux garage a pris sa retraite pour de bon.
Plus question d'y glaner quelques points cadeaux pour compléter sa collec de médailles de l'épopée de l'espace...


Dernière station-service avant la sortie du village.
Récemment racheté, le lieu à pour vocation de devenir un gîte d'étape. Affaire à suivre.
Image réactive.


L'ancienne mairie et sa plaque de cocher. Image réactive.

En face, une belle bâtisse arbore une plaque de cocher.
Il s'agit de l'ancienne mairie-école, dont on devine difficilement le lettrage encore présent au dessus de la porte et sur la façade décrépie "Mairie" et "République Française".


et avant la mairie c'était l'hôtel des sports , ici vue en direction de Moulins.

La bâtisse, aujourd'hui abandonnée à son sort, pourrait passer pour un ancien relais de poste, mais celui-ci se situait à la Guédonière un peu à l'écart de St Gérand sur l'ancien Grand Chemin.

De la vieille pierre, du lierre, et la route bleue tranquille.. le coin est propice à la photographie.


Un pigeonnier en bordure de la route Bleue à la sortie de St Gérand.

Une dernière pensée au poète et romancier Irlandais James Joyce, un dernier mur peint et nous retrouvons la campagne vallonnée Bourbonnaise.


Evolution et vieillissement des peintures murales.
Méli-mélo d'anciennes publicités. Si on distingue encore facilement la pub Total (---AL),
celle pour le "Champagne Duchène - Reims, jamais deux sans toi " est plus difficile à déchiffrer.
Aujourd'hui ne cherchez plus, la grange est en partie détruite et la pub avec. Image réactive.

Quelques côtes et quelques descentes plus tard nous voici à Périgny.

Périgny Km 0331

Dans son livre "Périgny", cahiers du Bourbonnais 1991, Jean Jacques Bayle caractérise Périgny comme "une petite paroisse sur le grand chemin de Paris à Lyon".
En fait le hameau est très vite traversé.
On retiendra à l'entrée du bourg, la croquignolette "Auberge Fleurie", hélas aujourd'hui fermée, typique des auberges provinciales qui jalonnaient jadis le bord des routes nationales.
Quelques mètres plus loin sur la gauche, un autre relais routier pour y déguster une cuisine familiale à bon prix.


Le Centre de Périgny, à droite l'Auberge Fleurie.
Image réactive

Reportage sur les restos routiers de la RN 7, et sur l'Auberge Fleurie.


Cliquez sur l'image ci-dessous.


Retour vers le passé, ici le temps s'est arrêté il y a 60 ans.

Si la ville de Vichy située à quelques kilomètres de là est connue, entre autres, pour ces célèbres pastilles, Périgny n'est pas en reste.
Le Docteur en pharmacie Louis Guyot, originaire de Périgny, est l'inventeur des pastilles... Guyot.
Les pastilles de goudron, conditionnées dans la célèbre boîte de tôle rouge en forme de livre, à l'intérieure de laquelle on trouvait le portrait du Dr Guyot, soignaient "le rhume, la bronchite, les maux de gorge, et les toux opiniâtres".

Aujourd'hui les pastilles n'existent plus et les boîtes de métal s'échangent à prix respectables sur le marché des collections.


Le centre bourg de Périgny

En route -

Passage devant l'aérodrome de Périgny-Lapalisse, celui là même d'où partit le dirigeable République le 25 septembre 1909, avant sa chute fatale aux alentours de Villeneuve sur Allier. (voir étape 6 ).
A propos de chute justement ... le site de l'aérodrome est aujourd'hui entièrement dédié à la chute libre ;-)
Si l'aventure vous tente..

 


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RDV N7 @ juillet 2014 / 2020