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Attention ! depuis fin 2016,
la ville de Varennes sur Allier est déviée. La route
nationale 7 n'y passe plus.
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Petite chronologie historique :
Ville gallo-romaine dans l'antiquité,
ville close et fortifiée par le duc Louis II au moyen-âge,
Varennes sur Allier, fief de la maison de Bourbon est assiégée
en 1440 par le roi Charles VII, contre lequel s'est rebellé
le cinquième duc de Bourbon.
En 1591, inversement, c'est par sa fidélité au roi
Henri IV que Varennes se distingue au terme des guerres de religion.
A la fin du XVIIe siècle, le bourg d'à peine 400
âmes n'est plus qu'une ville ruinée par le multiple
passage des guerres.
Il faudra attendre le XVIIIe siècle
pour retrouver la prospérité.
A la fin de la révolution, la ville s'unit aux paroisses
voisines pour former la commune et devenir chef lieu de canton
en 1790.
Source : wikipédia.
Fort de ce mini et synthétique historique, voyons plutôt ce qu'offre aujourd'hui la municipalité de 3500 habitants.
La bretelle de contournement ayant entraînée
avec elle la majeure partie du trafic routier, nous voici seuls
sur la route. Ce qui n'est pas pour déplaire, vous en conviendrez.
Pour le moment, avenue de Chazeuil, la ville est dans la continuité
des précédents villages traversés.
D'un côté de la rue, quelques récents pavillons
de banlieue, de l'autre, des maisons basses bien plus anciennes
et des bas-cotés de terre battue rougeâtre.
A droite dans le virage, des bâtiments style
caserne.
Il s'agit de l'ancien DA277 (détachement Air) essentiellement
composé d'entrepôts de l'Armée de l'Air, rattaché
à la base de Clermont Ferrand, spécialisé
dans le stockage et l'entretien de matériel aéronautique.
La base implantée en 1937, était séparée
en deux par la voie ferrée.
D'un côté se trouvaient les bâtiments
des locaux vie, réfectoire, couchage, sécurité,
infirmerie etc, de l'autre côté les entrepôts.
Pas de piste et encore moins d'avion pour cette base qui fermera
définitivement ses portes le 30 juin 2015.
Les bâtiments vie de la base aérienne coincée
entre la voie ferrée (à droite) et la RN7 (à
gauche)
Racheté par la municipalité en 2018,
la zone transformée en Ecocentre devrait accueillir un
parc dédié à l'activité industrielle
et artisanale, histoire de faire revenir un peu d'emploi.
Traversée de Varennes sur Allier sens Nord-Sud par
l'Ouest, sens Sud-Nord par l'Est.
En tous les cas, l'entrée de ville, avenue
de Chazeuil, ne respire plus l'activité à plein
temps.
On arrive quartier de Vouroux qui prête également
son nom à une rue et à un square.
C'est au niveau du square, sur la gauche, que l'on situe l'antique
cité gallo romaine de "Vorocium" pour les latins,
qui deviendra "Vouroux" pour les gaulois, puis finalement
"Varennes sur Allier".
Dans la grisaille environnante de ce quartier plutôt morose
aujourd'hui, seule la devanture colorée du bar restaurant
du Bon Coin, tire son épingle du jeu.
Le quartier de Vouroux. Tout droit la rue de Vouroux, à
gauche le square, berceau de la cité gallo romaine.
Poursuivons tout droit par la rue de Vouroux.
Une étroite rue sans commerce, où se succèdent
quelques anciennes maisons cossues des XVIIIe et XIXe siècles.
La rue est aujourd'hui en sens unique en direction de Lyon.
Même point de vue de la rue de Vouroux en direction
de Moulins.
90 années se sont écoulées entre ces deux
clichés. image réactive.
Après la rue de Vouroux, la rue Claude Labonde
,
ex rue de Paris, était un quartier commerçant plus
vivant, où subsistaient encore il y a quelque temps quelques
désuètes boutiques, témoignage d'une autre
époque.
L'ouverture de la déviation en 2016, précipitera
la fermeture définitive de ces commerce surannés.
La rue Labonde et la boutique du photographe toute droit sortie
des années 60.
Si vous êtes féru de mots croisés,
si vous ne ratiez aucune émission du jeu télévisé
"Le mot le plus long" devenu aujourd'hui "Des Chiffres
et des Lettres",
alors en passant devant le numéro 7 de la rue, vous aurez
une pensée émue pour Max Favalelli qui vécu
dans cette maison familiale.
Son père exerçait la profession de médecin
à Varennes.
Sur le trottoir d'en face, plusieurs maisons aux murs souvent décrépis, date du XVIe siècle.
Un aperçu de la rue de Paris. Image réactive.
Au numéro 22 de la rue, bien que rien ne
l'indique, la jeune Gabrielle Chanel venait passer ses vacances
chez une tante couturière.
C'est d'ailleurs dans les ateliers de coutures situées
à deux rues de là que la jeune et délurée
Gabrielle se prend de passion pour la couture.
Gabrielle Chanel plus connue sous le nom de Coco Chanel deviendra
créatrice de mode et fondera la fameuse maison de haute
couture que l'on connaît.
Place de l'église rien n'a changé
ou presque.
A droite l'église Sainte Croix édifiée en
1881 en bordure de nationale dans un style néo-roman.
Une vue de la place Victor Hugo et de l'église Ste
Croix. La route nationale passe transversalement devant l'église.
Image réactive.
Après l'église c'est la rue Jean
Jaurès, ancienne rue de Lyon.
Quelque soit l'époque, la rue a toujours été
jalonnée de petits commerces de proximités, mais
aujourd'hui, c'est quand même moins fun....
La physionomie du quartier n'a pas changé. Par contre
côté commerce c'est une autre histoire... Image réactive
Le Bougnat, produits pétroliers et sacs de charbon.
Le bas de la rue est la partie la plus ancienne
de la ville.
On y trouve un puits encore visible sur la droite, quelques anciennes
maisons avec échauguette ou pigeonnier cachés, vestiges
du temps où la ville était ceinte de remparts.
L'actuelle salle restaurée de la Grenette, accueille les
associations, il s'agit de l'ancienne halle aux grains.
En face de l'ancienne halle aux grains, l'hôtel de la poste,
point relais important du 18e siècles au temps de la malle-poste.
Napoléon y fit halte le 10 juillet 1805.
En cette soirée du 10 juillet 1805, Napoléon logeant à l'hôtel de la poste, rédige un courrier destiné à Cambacérès.
Lettre signée de Napoléon à Cambacérès, datée de Varennes le 21 messidor an 13 (10 juillet 1805).
"Mon Cousin, je m’arrête ici un moment pour souper; je serai demain jeudi, à dix heures du soir, à Fontainebleau. Faites mettre l’article ci-joint dans le Moniteur.
Je recevrai vendredi les ministres qui sont à Paris, vers midi.
Le conseil d’État et la Ville de Paris, et toutes les personnes qui ont l’habitude de m’être présentées, je les recevrai dimanche, à l’heure de la messe.
Je recevrai vendredi le gouverneur de Paris, les grands dignitaires et les princes".Extrait :
https://www.napoleon-histoire.com
Sur le mur de l'annexe de l'Hôtel de la Poste, une réclame pour la liqueur Vieille Cure. Image réactive.
Photos Claude.K - cartouche JF Lobreau.
46 km parcourus depuis notre entrée dans l'Allier. Photo Claude.K
Au carrefour suivant, la rue retrouve son double sens
de circulation.
Une plaque Michelin indique aux voyageurs venant de Lyon la direction
à suivre.
Apposée à l'époque où la rue était
encore à double sens de circulation, elle fut camouflée
sous une couche de peinture lorsque le sens fut interdit.
Au fil du temps, la peinture s'est dégradée pour laisser
réapparaître petit à petit la plaque directionnelle.
Il faudra donc aujourd'hui emprunter un tracé alternatif
pour traverser Varennes dans son sens Sud - Nord.
En venant de Lyon, ne vous fiez plus à la plaque Michelin.
S' il s'agit bien de la RN7, son sens est maintenant interdit.
Pas bien loin, dans le virage en contrebas, juste
avant le pont sur Le Valençon, on trouvait l'Auberge du Coq
Hardi, une institution réputée et étoilée
sur la Nationale 7.
En 1950, Jean Boulicaut, patron du restaurant étoilé
"Le Coq Hardi", décide de déménager
son établissement pour une région qu'il considère
sans doute plus avenante.
Il s'installe dans les locaux du Chalet Alsacien à la sortie
de Pouilly Sur Loire.
Plus tard l'établissement fusionnera avec le Relais Fleuri,
un autre établissement de Pouilly sur Loire, qui, comme nous
avons pu le constater, est toujours en activité aujourd'hui
... comme quoi l'idée du déménagement fut bonne.
Par contre à Varennes, l'auberge abandonnée, n'a jamais
retrouvé son lustre d'antan.
Il y a foule au Coq Hardy, en ces dernières années
d'ouverture. Image réactive.
Aujourd'hui, le quartier semble plutôt mort. Image réactive.
On franchit le pont sur le Valençon, confluant
de l'Allier, et nous voici avenue de Lyon.
Sur la droite, au pied d'une ancienne publicité murale décrépie
pour "Unic", on trouve le buste en Bronze du Dr Sabatier,
signé Paul Landowski et daté de 1934, édifié
par le comité des amis du docteur.
Le bronze du Dr Sabatier et l'ancienne pub UNIC. Image réactive.
Photo Pub UNIC Claude.K
Pendant la guerre, le buste échappa de justesse
à la réquisition par les Allemands en quête
de métaux à fondre.
La veille de la saisie, quelques villageois soucieux de conserver
leur patrimoine et par là même trop heureux de jouer
un mauvais tour aux allemands,
démontèrent la statue et l'enterrèrent jusqu'à
la fin de la guerre dans le jardin du président du comité.
Le buste retrouva sa place à la libération.
Un peu plus loin sur la gauche, une porte de garage
vintage photographiée de multiples fois, pour son fameux
Oil Drop Man de Esso.
Aïe aïe ! la petite restauration des années 2014
n'est cependant pas une franche réussite.
Si l'intention était bonne, la main du restaurateur l'était
moins. Image réactive. Photo originale Henri DG.
Au rond point de sortie d'agglomération, la nationale 7 croise la nationale 209 qui part en direction de Vichy.
Derrière une rangée de peupliers, L'auberge de
l'Orisse vieille étape sur la RN7 accueille toujours le
voyageur.
https://aubergedelorisse.com/2017/accueil/
Même si l'auberge existe toujours aujourd'hui, ne vous fiez
pas au n° de téléphone indiqué sur cette
carte.
Les sources sur Varennes/A :
http://www.varennes-sur-allier.fr/
Arkéocité
Le Centre Régional de Documentation Pédagogique Clermont
Ferrand.
Lapalisse est annoncé dans 20 bornes. Pour le moment c'est retour à la campagne.
On amorce bientôt la longue côte rectiligne
de Bellevue en haut de laquelle nous devrions avoir une ... Belle
Vue.
En tous les cas, au sommet de la côte, plus question de s'arrêter
boire un verre à l'ancien café-resto routier de Bellevue.
Le Café de Bellevue. Image réactive.
L'enseigne du dernier resto routier Chez Rose.
Un peu après, au niveau des aires de stationnement,
avant la descente, on trouvera un petit resto routier, façon
chalet.
Après Bellevue, une succession de valons (attention au radar
dans la descente) nous mènera jusqu'à St Gérand
Le Puy.
En attendant on découvre encore quelques anciens murs peints.
Au recto de cette grange, une publicité pour UNIC à
Clermont Ferrand.
Au verso, toujours Unic.
St Gérand semble aujourd'hui comme arrêté
dans le temps.
Pas uniquement suspendu au temps glorieux de la route bleue, mais
également dans celui plus lointain des malles-poste et des
diligences.
Sentiment indescriptible de traverser un village authentique
encore bien conservé, tout en sachant parfaitement que
plus rien n'est tout à fait comme avant.
Depuis 2016, la déviation du bourg vient renforcer cette
sensation de solitude, plongeant une nouvelle fois le village
dans l'isolement qu'il connut jadis.
Car ce n'est qu'au XVIIIe siècle que St Gérand fut
traversé par la route Royale, lors de la rectification
de la grande route en 1757.
Auparavant, le Grand Chemin reliant Lapalisse à Moulins
longeait la rivière Redan située à 700 mètres
plus au sud, puis gagnait la route de Clermont à Paris.
Petit tour du propriétaire :
Le quartier de "la Demoiselle", nous accueille avec
quelques publicités murales et la façade d'un antique
garage.
Vient ensuite l'avenue Georges Clemenceau, du plus bel effet avec
son enfilade de maisons anciennes du 19e, voir du 18e siècles.
Cordial Médoc, " La Liqueur qui réjouit
le cœur".. on a connu ce mur peint beaucoup plus pimpant.
Décor suranné, insolite, mélancolique ...
En direction de Montaigu.
Garage à l'entrée de St Gérand...enfin
ce qu'il en reste...
En coin, l'Hôtel De La Paix, fermé
depuis 2015.
Il connut les grandes heures de la route nationale, et maintint
jusqu'aux années 2000 la tradition de l’hostellerie
provinciale.
C'est dans la chambre numéro 19 de ce modeste hôtel
de campagne, que séjourna en 1940, le célèbre
écrivain Irlandais James Joyce.
Accompagné de son épouse, l'auteur du célèbre
roman Ulysse attendait d'obtenir un visa pour la Suisse. Visa
qu'il obtint un an après.
Hélas, malade et presque aveugle, il mourut à Zurich
15 jours après avoir quitté St Gérand Le
Puy.
https://fr.wikipedia.org/wiki/James_Joyce
Le restaurant et l'hôtel de la paix, une étape
provinciale appréciée à l'époque.
Image réactive.
En coin, l'Hôtel De La Paix, aujourd'hui
fermé.
Voila plus d'un siècle que cet établissement, référence
des guides gastronomiques, accueillait les touristes de la RN7.
Ne ratez pas les plaques de cocher, témoignage d'un
autre temps, question moyens de transport. Image réactive.
Photos Claude.K
Route ombragée. Image réactive.
Sur la place de la bascule aussi les véhicules ont
changé. Image réactive.
Derrière un muret, un peu en retrait de route, un bon
vieux garage a pris sa retraite pour de bon.
Plus question d'y glaner quelques points cadeaux pour compléter
sa collec de médailles de l'épopée de l'espace...
Dernière station-service avant la sortie du village.
Récemment racheté, le lieu à pour vocation
de devenir un gîte d'étape. Affaire à suivre.
Image réactive.
L'ancienne mairie et sa plaque de cocher. Image réactive.
En face, une belle bâtisse arbore une plaque de cocher.
Il s'agit de l'ancienne mairie-école, dont on devine difficilement
le lettrage encore présent au dessus de la porte et sur
la façade décrépie "Mairie" et
"République Française".
et avant la mairie c'était l'hôtel des sports
, ici vue en direction de Moulins.
La bâtisse, aujourd'hui abandonnée à son sort, pourrait passer pour un ancien relais de poste, mais celui-ci se situait à la Guédonière un peu à l'écart de St Gérand sur l'ancien Grand Chemin.
De la vieille pierre, du lierre, et la route bleue tranquille.. le coin est propice à la photographie.
Un pigeonnier en bordure de la route Bleue à la sortie
de St Gérand.
Une dernière pensée au poète et romancier Irlandais James Joyce, un dernier mur peint et nous retrouvons la campagne vallonnée Bourbonnaise.
Evolution et vieillissement des peintures murales.
Méli-mélo d'anciennes publicités. Si on distingue
encore facilement la pub Total (---AL),
celle pour le "Champagne Duchène - Reims, jamais deux
sans toi " est plus difficile à déchiffrer.
Aujourd'hui ne cherchez plus, la grange est en partie détruite
et la pub avec. Image réactive.
Quelques côtes et quelques descentes plus tard nous voici à Périgny.
Périgny Km 0331Dans son livre "Périgny", cahiers du Bourbonnais
1991, Jean Jacques Bayle caractérise Périgny comme
"une petite paroisse sur le grand chemin de Paris à
Lyon".
En fait le hameau est très vite traversé.
On retiendra à l'entrée du bourg, la croquignolette
"Auberge Fleurie", hélas aujourd'hui fermée,
typique des auberges provinciales qui jalonnaient jadis le bord
des routes nationales.
Quelques mètres plus loin sur la gauche, un autre relais
routier pour y déguster une cuisine familiale à
bon prix.
Le Centre de Périgny, à droite l'Auberge Fleurie.
Image réactive
Reportage sur les restos routiers de la RN 7, et sur l'Auberge Fleurie.
Cliquez sur l'image ci-dessous.
Retour vers le passé, ici le temps s'est arrêté
il y a 60 ans.
Si la ville de Vichy située à quelques
kilomètres de là est connue, entre autres, pour
ces célèbres pastilles, Périgny n'est pas
en reste.
Le Docteur en pharmacie Louis Guyot, originaire de Périgny,
est l'inventeur des pastilles... Guyot.
Les pastilles de goudron, conditionnées dans la célèbre
boîte de tôle rouge en forme de livre, à l'intérieure
de laquelle on trouvait le portrait du Dr Guyot, soignaient "le
rhume, la bronchite, les maux de gorge, et les toux opiniâtres".
Aujourd'hui les pastilles n'existent plus et les boîtes de métal s'échangent à prix respectables sur le marché des collections.
Le centre bourg de Périgny
En route -
Passage devant l'aérodrome de Périgny-Lapalisse,
celui là même d'où partit le dirigeable République
le 25 septembre 1909, avant sa chute fatale aux alentours de Villeneuve
sur Allier. (voir étape 6 ).
A propos de chute justement ... le site de l'aérodrome
est aujourd'hui entièrement dédié à
la chute libre ;-)
Si l'aventure vous tente..
RDV N7 @ juillet 2014 / 2020