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Restons au plus près des tracés initiaux.
Au rond point suivre la direction Roanne - Riorges.
Au double rond-point de la demi -lune, on abandonne l'actuelle RN7.
Après une série de rond-point, la rue Alfred de Musset / D207, plus pavillonnaire, moins dense, retrouve ici une tranquillité toute relative.
"La plus moderne, la plus commode, la plus saine, la plus économique,
La cuisine électrique."
Le terme de Cuisine Electrique, fait son apparition à l'aube des années
1930, avec l'électrification des premiers apparareils électroménagers,
réfrigérateurs, cuisinières, bouilloires, laveuses et
moulins à café.
Un très ancien mur peint donc, retrouvé par JF Mercier. (Photo
JF Mercier)
On en avait déjà rencontré une à St Germain
Lespinasse, la borne d'angle Michelin transformée en jardinière,
un grand classique !
Industrial Vehicules Corporation à la sortie de Mably. Photo JF
Lobreau.
Totem publicitaire aujourd'hui disparu, à la frontière entre
Mably et Riorges. Photo RDV N7
Il nous reste à franchir l'Oudan, pour nous retrouver à Riorges.
Dès l'antiquité, la région est occupée par
les légions romaines cantonnées à Roanne et employées
à contrôler le gué sur la Loire.
Ces légions romaines s'adonnèrent sans doute ici à
nombre d'agapes orgiaques et autres libations libertines dont le souvenir
se retrouve aujourd'hui gravé dans la toponymie latine du lieu "Riorgiarum"
ou "Heureuses Orgies".
Heureuses Orgies qui en bon français devint Riorges.
Plus question d'orgie aujourd'hui dans cette commune plutôt urbaine,
deuxième ville de l'agglomération Roannaise.
Riorges est connue pour être, entre autres, un pôle ferroviaire
important qui fut durant plus d'un demi siècle le véritable
poumon économique de la ville.
La petite ligne de Tacot, puis l'implantation du PLM (Paris, Lyon, Marseille),
le centre de triage, le dépôt des locomotives, les ateliers
de réparations et le centre d'apprentissage, feront de Riorges une
cité ouvrière prospère jusque vers 1950.
Sources diverses dont : https://www.riorges.fr
Le pont sur l'Oudan. Photo JF Lobreau
L'Oudan marque la frontière entre Riorges et Mably. Photo JF Lobreau.
Le secteur de Riorges traversé par l'ancienne Route Nationale
7 n'est pas des plus bucoliques.
C'est fou le nombre de nouvelles constructions en à peine cinq ans.
Là où il y a quelques années encore on
trouvait quelques parkings, quelques terrains vagues et autres aires plus
ou moins en friches, il n'y a plus aujourd'hui qu'entrepôts en tous
genres, sans arbres ni verdure.
Béton, béton et béton.
Sur la droite, l'architecture d'une boutique de vente de fleur
interpelle.
Tout d'abord sa localisation à l'entrée de Roanne, ensuite sa
physionomie avec son avancée sur le bord de la route, type auvent,
fait immanquablement penser à une ancienne station service.
Et qu'il était beau le "Relais de Paris" situé à
l'entrée de Roanne, l'alter ego du "Relais Bleu" qui lui
était situé à la sortie de la ville au niveau du pont
de Roanne.
Première mouture de la station Relais de Paris - TEXACO - garage
Louis Sautet (LS) courant années 30.
Image réactive.
Le Relais de Paris - Garage Louis Sautet - années 40/50 vue en
direction de Moulins.
Image réactive.
Ancien mur peint, publicité pour un concessionnaire Fiat. Image réactive.
Photo mur peint JF Lobreau.
Quelques mètres plus loin, plus aucune trace de l'Auberge
du Pontet, ci ce n'est la bâtisse abritant aujourd'hui une compagnie
d'assurance, le charme du lieu en moins.
Un établissement comme il y en avait tant aux grandes heures de la
Route Nationale.
En bordure de Nationale 7, l'Auberge du Pontet,
étape de gourmet à la sortie de Riorges. Image réactive.
Dans le prolongement de l'ancienne auberge, à quelques mètres à peine, un nouvel immeuble a poussé à l'emplacement d'une ancienne station Esso.
La Station Esso aux environs des années 60. Puis en 2011, avant
la construction d'un immeuble. Image réactive.
Avec l'aimable autorisation de Jérôme Vial
Le bistrot du carrefour, aujourd'hui entièrement rasé. La fin
d'une époque.
La D207 / avenue Charles de Gaulle, traverse maintenant le boulevard
"O" !
N'ayez pas les idées mal placées, O n'à rien à
voir avec l'histoire du même nom, ici il faut juste comprendre O comme
Ouest.
Nous sommes maintenant Avenue de Paris à Roanne.
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Roanne, n'est pas tout à fait
une ville comme on l'entend, avec un centre ville bien déterminé
regroupant administrations et commerces autour duquel se serait développé
le reste de l'agglomération. A l'époque où Cassini élabore ses
cartes (1740) ce quartier n'est encore que marais, étangs et
forêts. A la rigueur y rencontre-t-on quelques casernements,
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Ci-dessus, pléthore de logos et de recommandations dès l'entrée de ville.
Cette publicité avait pourtant bien conservé ses couleurs vives.
Tout en longueur, l'Avenue de Paris, porte d'entrée de la ville, a tout de l'ancien quartier populaire provincial, avec ses immeubles bas, ses maisons de quartier vieillissantes, ses commerces de proximités.
Quelques façades "rétro" qui au premier coup d’œil
nous replongent au cœur des années 70.
L'esprit vintage d'un garage de quartier, le Garage Jean
Paul Devaux à la fin des années 2010.
Aujourd'hui les locaux sont occupés par une célèbre franchise
de Pizzeria à domicile.
Le plein d'essence Stelline pour cette Renault NN des années 30.
Même emplacement aujourd'hui. Image réactive.
Ici, Faubourg de Paris, les anciennes bâtisses côtoient des édifices plus récents, comme autant de strates visibles du passé.
TELEAVIA, une marque à l'origine Italienne, rachetée par
Thompson qui confie au début des années 60 la construction de
ses appareils électroménager
à la Société Nationale des Constructions Aéronautiques
du Sud, plus connue sous le nom de Sud Aviation, qui construit déjà
les fameuses Caravelles.
Le faubourg de Paris vue en direction de la capitale. Même point de
vue aujourd'hui. Image réactive.
Roanne Ville de garnison
De tous temps le secteur du Faubourg de Paris abrita des campements militaires, héritage historique des cantonnements locaux des légions Romaines qui dans l'antiquité contrôlaient le gué sur la Loire.
Mais c'est véritablement au XVIIe siècle que Roanne devint une ville de garnison, lorsque Vauban conçut le projet d’édifier des constructions destinées uniquement au logement des soldats.
L’intérêt était de libérer les villes des lourdes charges que leur imposait le logement des troupes et de délivrer les habitants des vexations des soldats.Il fallut attendre la moitié du XVIIIe siècle pour que les villes soient pourvues de maisons à la Vauban ou de casernes.
Jusqu’à cette époque, les soldats utilisaient le billet de logement qui était un acte administratif, délivré par le maire de la commune, enjoignant aux habitants de loger des militaires de passage, et parfois de nourrir leurs chevaux.En attendant des constructions neuves, les dépendances du palais Ducal, l’auditoire de justice et la prison furent désignés pour accueillir les troupes permettant ainsi à des militaires d'être logés temporairement dans une ville qui ne disposait pas de caserne pour les accueillir. Cette pratique valait aussi en temps de paix ou lors des manœuvres.
La caserne Werlé. En médaillon l'actuelle université a réhabilité les bâtiments de l'ancienne caserne.Finalement vers 1740, l’administration militaire acheta un vaste terrain, situé en bordure de la grande route de Paris à Lyon et proche de l’ancienne porte de Paris.
Un mur d’enceinte fut construit tout autour et on creusa les fondations des futures casernes, mais les travaux s’arrêtèrent faute de ressources.Les futures casernes devaient rester longtemps en cet état.Le conseil municipal du 18 septembre 1824 souhaita « que l’emplacement des casernes commencées route de Paris ne soit pas vendu, que ces casernes soient construites
et qu’en attendant le bail lui en soit continué au prix de 100 francs ».
Les choses en restèrent là jusqu’en 1841. La ville continua à jouir du terrain de la route de Paris jusqu’en 1873, date de la construction des casernes actuelles.
Leur inauguration eut lieu le 27 mai 1874. L’administration militaire donna à ces nouveaux quartiers le nom de caserne Werlé.Roanne fut ville de garnison de 1873 à 1946.
En 1951, le départ définitif du 8e régiment de Chasseurs d’Afrique marqua la fin des casernes.
Depuis les bâtiments ont été soit détruits, soit attribués à d’autres fonctions.Sources et extrait : article anonyme médiathèque de Roanne 2020.
La place Louis Flandre, vue en direction de l'avenue de Paris.
- rue pavée, traction animale, vespasienne (à gauche), colonne Morris (au milieu), rail de tramway...
Même vue 100 ans plus tard. Le bâtiment de l' épicerie St Louis que l'on retrouve sur la vue moderne est aujourd'hui rasé (2021) .Image réactive
En route -
Nous voici place Louis Flandre.
Au Moyen-âge, Roanne semble être le carrefour obligé des routes du Royaume de France. En conséquence, auberges, relais et autres logis abondent dans les rues de la ville.
Il y en a pour toutes les bourses et de toutes conditions.
Les hôtels portent la plupart du temps le nom évocateur d'un fait divers géographique ou historique, ou encore de personnages ayant marqué le souvenir, jugez plutôt :
Aux trois Mares, Aux trois Moines, Au Chapeau-Cardinal, A la grâce de Dieu, Au Dauphin, Le Coq Hardi, le Saint Germain ...Au coin de la place Louis Flandre et de la rue Mably (actuelle rue Roche) la célèbre auberge "Au Loup enchaîné" y fut construite en 1590.
Nombre de grands seigneurs aimaient à s'y arrêter. "Au Loup enchaîné" on y mangeait comme un prince, on y dormait comme un empereur ! disait-on.
Lorsqu'un hôte de marque y séjournait, l'aubergiste n'hésitait pas à ôter l'enseigne de son établissement de manière à ne plus être importuné par d'autres voyageurs en quête d'un gîte.
Le faubourg de Paris se termine ici, à l'entrée de Roanne
(actuelle place Louis Flandre), à une époque où la place
n'existe pas encore.
Même lieu aujourd'hui. Image réactive.
Sur cette photographie du tout début du XXe siècle, nous sommes
dans le prolongement de la rue de Paris, la rue Mably part sur la droite en
direction du château et du centre ville.
Tout ici rappelle l'ancienne ville fortifiée : la proximité
de la "rue des fossés" construite sur l'emplacement des anciens
remparts, la présence du bureau de l'octroi, visible au premier plan,
situe l'entrée de la ville et sa porte fortifiée disparue.
A côté du bureau de l'octroi : l'auberge St Isidore sur le fronton
de laquelle on peut lire : ici on LOGE à PIED ou à CHEVAL -
ARD (jeu de mot avec le nom du propriétaire Chevalard)
Avant de poursuivre plus en avant, attardons nous sur cette auberge de St Isidore :
"A l'arrivée de la route de Paris dans Roanne, se trouve une vieille auberge qui nous reporte aux temps des diligences. C'est l'hôtel Saint Isidore, maison basse, à un seul étage, avec une enseigne peinte sur sa façade.
Les fenêtres du rez-de-chaussée en arc surbaissé, doivent dater de la fin du XVIIème siècle, mais d'autres éléments (escalier, cheminée) prouvent que le bâtiment originel doit remonter à la fin du XVIème siècle.
Il est vétuste, sa façade n'observe pas la verticalité mais il est encore solide.
Le café sur la façade est enterré de trois marches par suite de rehaussement de la chaussée.
Dans cette salle basse on voit une cheminée avec un linteau élevé soutenu par deux corbeaux; au milieu du linteau, un blason qui représente un cerf.
Dans la cour, de petits bâtiments s'enchevêtrent. Une petite tourelle contient un escalier à vis en bois qui conduit à un grenier; il doit dater de la fin du XVIe; en dessous, l'entrée d'une grande cave voûtée en plein cintre; au rez-de-chaussée, une grande pièce avec une cheminée Louis XIV encadrée de boiseries Directoire.
Une grande cour s'ouvre avec des hangars, écuries, et remises."Cette vieille et pittoresque hostellerie de St-Isidore, qui a vu passer sur la Route Royale, depuis Henri IV, tant de voyageurs, obscurs ou illustres, est menacée parce qu'elle se trouve à l'origine d'une voie rectiligne prévue par notre plan d'urbanisme, prolongeant l'avenue de Paris jusqu'au pont sur la Loire. La ligne droite est l'impératif catégorique des urbanistes.
Extraits : François DECHELETTE (Journal « Le Pays Roannais» du 2 janvier 1953)