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Parigny / Le Bas de Rhins → |
Dès le début du XVIIe, la famille Cozon, s’installe sur les bords de la rivière "Le Rhins" où elle possède un pavillon au cœur de la terre de Rhins, vaste domaine de bois et de prés.
En 1755, un vaste programme de voirie est engagé sur
le plan national : la grande Route Royale de Paris à Lyon (future Nationale
7) est aménagée.
Cette voie va changer l'aspect du Coteau avec l'implantation de commerces
et d'auberges le long de cet axe.
Mais le véritable essor de la ville se fera après la vente du domaine de Rhins (en 1886) qui enserrait alors Le Coteau de toutes parts, permettant ainsi son urbanisation.
Source : http://www.mairie-lecoteau.fr/
A lire : Les voies antiques du Lyonnais, du Forez, du Beaujolais, de la Bresse, de la Dombes, du Bugey et de partie du Dauphiné déterminées par les hôpitaux du moyen-âge par M.-C. Guigue (1877)
Après le pont, la N7 bifurque sur sa droite et s'élance
rectiligne à perte de vue.
Pour rester sur le tracé historique de la N7 / Route Bleue il faut bien entendu tenir sa droite et emprunter l'Avenue de la Libération, ancienne Rue Nationale.
La rue s'étend, parfaitement rectiligne, sur pratiquement
trois kilomètres et demi.
Faubourg commerçant et populaire dans son premier tiers, elle devient
plus résidentielle en seconde partie, pour finalement se donner un
faux air de campagne - entre deux zones commerciales tout de même -
dans son dernier tiers.
Collection Roux / JM Buchet
A l'entrée de la ville, le garage Meunier comptoir pour motocyclettes
accolé à la scierie Guillet dont on aperçoit la cour.
Aujourd'hui un immeuble moderne en lieu et place de l'antique concession Harley
Davidson. Image réactive.
On bifurque et la Route Nationale s'offre à nous. A l'entrée
de la rue Nationale une station de la marque L'Economique
Filliale française de la Standard Oil (future Esso)
Même point de vue pour ces deux clichés pris à l'entrée
de l'avenue de la Libération, ex- rue Nationale . Image réactive.
Bars-tabac, charcuterie, réparateur d'appareils électro
ménager, agences bancaires, fleuristes, pâtisseries, toilettage
pour animaux, épiceries, poissonneries, salon de coiffure...
La rue dénombre encore pas mal de commerces toujours en activité.
En semaine, les étales sont de sortie et les tables des cafés
s'installent sur le trottoir, ce qui confère au quartier une petite
ambiance populaire sympathique.
Rares sont aujourd'hui les communes de provinces qui conservent ainsi un cœur
de ville pas trop moribond.
Ambiance provinciale et populaire rue de la Libération. Vue en
direction de Roanne. Image réactive.
Puis nous abordons la seconde partie de rue, moins commerçante, plus résidentielle.
Même point de vue, deux époques : La partie plus résidentielle
de l'avenue de la Libération. Image réactive
Nous l'avons vu, depuis 1997 une rocade permet d'éviter
Roanne et Le Coteau.
Avant 1997, le trafic transitait donc par l'avenue de la Libération
barrée en son milieu par le seul passage à niveau du département.
Comme la plupart des passages à niveau, celui-ci était gardé
par un garde-barrière qui n'hésitait pas à interrompre
la circulation pendant plusieurs longues minutes lors du passage des trains
express.
Si les automobilistes respectaient à contre cœur la fermeture
des barrières, ce n'était pas toujours le cas de certains piétons
ou cyclistes indisciplinés, qui franchissaient la voie ferrée
en toute impunité.
La route de Lyon à hauteur du passage à niveau. Image réactive.
Photo actuelle Claude.K
La course vélo Paris-Nice passait ici et l'arrêt du peloton, lors de la fermeture des barrières, donnait lieu à d'incroyables scènes de passage en force, au grand dam d'un gardien dépassé par les événements.
Exemple de passage en force lors du Paris Nice le 12 mars 1974, ici à
Montrond les Bains.
Le poste de transformation relooké par la maison Bonnabaud. Au moins
ça égaye un peu le cimetière juste derrière.
Photo JF Lobreau
Le Coteau prend fin au niveau de la concession Citroën.
Dans un même élan, nous longeons maintenant la N7, la D207, et
la voie ferrée.
Dans son dernier tiers, malgré une courte zone commerciale, l'avenue
de la Libération retrouve son aspect de Route Nationale 7 d'antan.
Ren' essence d'une station service
Bientôt, sur la droite, rompant l'alignement de platanes, se profile un petit édifice bien connu des amateurs de la Route Bleue. Une ancienne station-service, solitaire, abandonnée,
délabrée, dévorée par la végétation
ambiante, dont seul le totem émerge encore des amas de ronces
et d'ordures,
Une construction typique des petites stations qui jalonnaient le bord de nos routes à l'époque des trente glorieuses et des congés payés. Désaffectée, vandalisée, taguée,
squattée, "déchetterisée",
sa présence fantomatique intrigue pourtant, et bon nombre d'automobilistes
n'hésitent pas à marquer l'arrêt sur le bas côté,
Tout au long de ces dernières décennies y eu bien quelques vagues propositions de rénovations, de réhabilitation du lieu, comme en 2015, lorsque les motards du Club Seven Motor Corporate envisagent de faire revivre la station pour en faire le siège de leur association, au grand dam d'une population apeurée, n'hésitant pas à interpeller la mairie, imaginant déjà les rues du Coteau envahies par des hordes de blousons noirs à moto terrorisant la région. Les clichés ont la vie dure. (source : article Le pays.fr mars 2015.) C'est finalement du projet de
l’association "Cars et Bus et Compagnie"
que viendra le sauvetage salvateur et émotionnel de la station,
qui désormais tel le Phénix va renaître de Ancienne station service OZO dont le logo est toujours
visible sur le totem et sur les murs, elle passera sous l'emblème
Total (logo également visible) à l'aube des années
1960, jusqu'à sa fermeture.
Le bien nommé projet "Ren' essence d'une station service" voit le jour en août 2021 et suscite immédiatement, aux travers des réseaux sociaux, l'enthousiasme de milliers d'internautes nostalgiques. Propriétaire du lieu depuis 1981, l'agglomération
Roannaise et la mairie du Coteau acceptent de confier la restauration
de la station service à l'association "Cars et Bus &
Compagnie * ", qui pourra, * L'association Cars Bus et Cie – association Roannaise pour la préservation du patrimoine des bus et cars anciens. https://cars-et-bus.fr
Les idées au sujet de la réhabilitation
du site ne manquent pas et les bénévoles de l'association,
retroussent leurs manches.
Le projet séduit, on en parle sur les réseaux,
sur les ondes et dans la presse locale. . Les anciens propriétaires des lieux, où
plutôt aujourd'hui leurs descendants, se manifestent enfin. On en sait désormais plus sur cette station.
Deux familles semblent avoir occupé les lieux.
Finalement nettoyé, déblayé, aujourd'hui le site connaît un afflux de visiteurs, collectionneurs passionnés immortalisant d'une photo leurs véhicules anciens (mais pas toujours) sur les pistes de la station, ou simples curieux, tous venus soutenir les membres de l'association et se rendre compte du travail colossal déjà accompli.
L'association s'est fixée l'année 2023
pour l'inauguration officielle du site.
Débuter un projet et le maintenir à flot,
ne sera pas chose facile, malgré l'enthousiasme des militants,
des bénévols, des passionnés et des simples curieux,
les finances font vite défaut. Souhaitons leur Bonne Route pour la réussite de ce projet prometteur.
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En route -
Juste après la station OZO, et avant l'échangeur, il ne reste absolument plus aucune trace d'une autre station de marque ESSO.
Cliché satellite de 1969. Si vous ratiez la station OZO (en haut
à droite du cliché) il restait encore la station ESSO presque
mitoyenne (à gauche).
Au niveau de l'échangeur (cercle jaune ci-dessous), la
très longue avenue de la Libération prend fin et fusionne avec
la D207 qui retrouve là son tracé historique.
La nouvelle Nationale 7 quant à elle, poursuit son tracé en
contournant villes et villages.
Quelques magasins de bricolage, quelques entrepôts de meubles, c'est tout ce que nous apercevront de la commune de Parigny ou plus précisément de son hameau "Le Bas de Rhins".
Le Rhins, dont nous longeons la petite vallée parallèlement à la voie ferrée sur la gauche.
En route -
Le Bas de Rhins. A gauche la voie ferrée. A droite le
café - restaurant.
Les bâtiments sur la gauche ont disparu. On remarque une borne d'angle
au croisement du passage à niveau.
Même lieu aujourd'hui. Image réactive.
Passage devant le parc expo de la maison artisanale Grescolor, installée sur le bord de la route depuis 1950, reconnaissable à son étonnant bassin d'exposition en bordure de route..
Accolay sur la Route Nationale 6 avait ses potiers, la Nationale 7 a ses
meubles de jardin en grès cérame.
Au Pont Mordon, le café-hôtel-routier semble définitivement fermé.
Lorsque la mousse envahit le parking et la terrasse de l'hôtel...
je ne mise pas gros sur l'état de la literie....
Un dîner peut-être ?... soyons fou !
Oups, va falloir patienter un moment pour franchir le passage à
niveau !!
Textes et conception C@rl décembre 2014 - mise à jour 2021