ETAPE 12 : Tain l'Hermitage km 550 au Logis Neuf km 600

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← Valence sortie sud - Portes Lès Valence - Etoile sur Rhône - La Paillasse - Fiancey →

VALENCE échangeur sortie Sud.

En Route -

Franchissons la voie ferrée.

Nous voici avenue de Marseille, au milieu d'une zone industrielle sordide où se mêlent sans aucune logique des entrepôts défraîchis, des terrains vagues, des murs écaillés aux parpaings tagués, des déchetteries sauvages, et la route aux bas côtés douteux, qui s'éloigne rectiligne au rythme de ses nids de poules et des craquelures du bitume.
Le coin porte bien son nom.
Nous sommes quartier du Gibet (les Gibets sur les cartes d'état major de 1866).
Sans doute était-ce là que se dressaient les fameuses fourches patibulaires, à l'entrée sud, hors des murs de la ville.
Sans doute est-ce là que le corps du fameux brigand de grand chemin Mandrin, fut exposé après sa mort.

Dans la nuit du 10 mai 1755, Louis Mandrin est arrêté et conduit à Valence.
La commission de Valence qui officiait à l'époque était dénommé le Tribunal du Sang. Voltaire lui même rangeait cette Commission parmi les "pires fléaux de l'humanité".

Pas de chance pour Mandrin, celui que l'on surnommait le brigand au grand cœur, le robin des bois Français.
Le 26 mai 1755, Mandrin est condamné au supplice de la roue. Devant près de 6000 curieux, le contrebandier est torturé sur la place des Clercs à Valence.
Après avoir été laissé huit minutes les membres et les reins broyés, il est étranglé par son bourreau afin d'apaiser ses souffrances.
Les restes de son cadavre furent exposés aux fourches patibulaires.
Au gibet, l'on vit durant trois jours une longue procession de quidam venu rendre un dernier hommage à leur bandit-héros.

sources : http://www.mandrin.org
https://fr.wikisource.org/wiki/Mandrin,_capitaine_général_des_contrebandiers/03


Ancienne station Shell, située un peu avant les cuves d'hydrocarbure, à hauteur des citernes d'eau.


Cuves à Hydrocarbure dans la zone du Gibet

Valence se termine au beau milieu des usines et des entrepôts.

Dans la continuité, Portes Lès Valence débute au beau milieu des entrepôts et des usines de la zone industrielle.


1958 à l'entrée de Portes Lès Valence. Univers sombre et crasseux, tout à fait l'ambiance d'un polar noir.
Même point de vue aujourd'hui. Image réactive


Photo Claude.K

Portes Lès Valence km 0572

Dans l'antiquité, l'arrivée des Romains sur l'emplacement de l'actuelle place de Valence, marque le début d'une nouvelle ère.
Tous les terrains environnants la colonie de Valentia furent cadastrés et distribués aux citoyens romains, qui cultivèrent à leur guise ces terres parfois forts éloignées de leurs domiciles.
Au sud de Valentia, à proximité de la voie d'Agrippa, s'édifièrent au IIe siècle, de vastes domaines ruraux que l'on nommait Villa.

Au Moyen-Âge, se constitua autour de ces villas en ruine, deux petits hameaux. L'un pris le nom de Fiancey, l'autre le nom latin de Portis.
Au XVe siècle une nouvelle paroisse apparaît : Notre Dame des Portes.
Après la révolution, Portes devient le chef lieu du canton de Valence, mais reste dépendante de la commune de Fiancey.

Outre son relais de poste en bordure de la voie impériale, Portes possède également une halte fluviale.
Cette auberge d'eau reçoit les équipages de halage et leurs animaux : parfois plus de 40 bœufs ou de 80 chevaux pour un convoi à la montée.
Avec l'apparition des bateaux à vapeur, après 1830, le rôle du fleuve grandit encore : il transporte 634 000 t en 1855.
Mais la halte périclite avec la ruine de la batellerie et disparaît définitivement lorsque triomphe le chemin de fer.
Au milieu du 19e siècle, environ un tiers des habitants vit des activités liées aux transports.

Avec l'arrivée de la voie ferrée, la vie paisible de la commune va être bouleversée.
Le 29 juin 1854 la ligne Avignon-Valence est ouverte à la circulation des voyageurs. La liaison Valence-Lyon est achevée en 1857.
Cette même année est créée la compagnie Paris-Lyon-Méditerranée, la célèbre PLM.

Une gare de triage et un dépôt ferroviaire pour l'entretien des locomotives sont implantés sur la commune.
Les conséquences de ces implantations sont évidemment considérables.
C'est d'abord le bouleversement du paysage, avec la mise en place de kilomètres de rails et la construction de la "Cité cheminote". En quelques années, Portes passe de 20 à 122 maisons.

Le 3 avril 1908 le Président de la République Armand Fallières signe le décret officiel de la naissance de la nouvelle commune de Portes- lès-Valence.
Elle est composée de l'ancienne commune de Fiancey, de 300 hectares retirés à la commune de Valence et de 200 hectares pris sur celle d'Etoile.


1958, entrée de Portes Lès Valence, quelques entrepôts et station-service dans une zone pas encore désignée "industrielle".
Même lieu aujourd'hui. Image réactive.

1939 - 1944 : Les années de tourmente.

C'est l'importance stratégique du dépôt ferroviaire qui amènera la commune à connaître les épreuves de la guerre.
Lors de l'invasion allemande en 1940, la Wehrmacht n'arrive pas jusqu'à Portes : elle s'arrête sur l'Isère. Le 22 juin, les voies ferrées sont bombardées et coupées, juste avant la signature de l'armistice.
En novembre 1942, l'armée allemande envahit la zone non occupée et la circulation ferroviaire y est désormais étroitement contrôlée par l'occupant.
L'axe de la vallée du Rhône représente en effet un intérêt considérable pour les Allemands, qui redoutent une attaque alliée venant d'Afrique.

Dès cette période, la Résistance commence à s'organiser.
Déraillements de trains allemands, sabotages de machines, destructions de matériels se succèdent à partir de l'été 1943 et s'intensifient durant la période de janvier à août 1944.

Les années d'après guerre seront des périodes de grandes décisions sur le plan économique.
Dans les années soixante est créée une première zone industrielle, entre la RN 7 et les voies ferrées au nord de la commune, puis en 1965 le conseil municipal décide de créer une vaste zone industrielle entre le Rhône et l'autoroute.


1 - La station Mobil vue en direction de Valence. Portes est derrière. On distingue la flêche de la station service.
2 - Vue aérienne de la station service et de son satellite de l'autre côté de la chaussée. Image réactive.


Une stèle aux pieds des tours de raffinage.
Fin 2016, la stèle sera restaurée et déplacée. (voir plus bas)

Et notre route nationale dans tout ça ?

Hé bien voici quelques petites chroniques du bord de route.

En 1910 la ville de Portes se dote d'un éclairage public à acétylène. Au total 5 lanternes sur poteau, sous l'égide d'un préposé qui n'est autre que le maire du village transformé en allumeur de réverbères.
En 1910, toujours, des platanes sont plantés le long de la route nationale. En 1957 ces arbres seront arrachés, pour l'installation du tout à l'égout.

En 1926, les ponts et chaussée décident du goudronnage de la route.
En 1928 c'est l'eau qui fait son apparition. Un puits est creusé et des bornes fontaines sont disposées dans le village.
En 1830 on dénombre un passage de 44 650 voitures tirées par 96 600 bêtes de trait.

Avec l'arrivée de l'automobile au début du XXe siècle on dénombre 60 passages journaliers en août 1913, 80 en 1920, 700 en 1928, 800 en 1934 et 10 000 / jour en 1957.

Sources :
- monographie Portes Lès Valence km 106 1958.
- monographie Portes d'hier à aujourd'hui 1991.
www.ville-portes-les-valence.fr

Bon ! on en connaît pas mal sur Portes alors maintenant voyons de plus près.

En Route -

Avant d'atteindre les premières habitations, la route est encore longue à travers la jungle d'entrepôts de la zone industrielle des années 1960.
Quelques établissements ont tout de même traversé les âges.


Le Relais Provençal, hier, La Calèche aujourd'hui. Image réactive

Le bourg débute réellement au niveau du square des fusillés Rue Jean Jaurès.
Une placette où une stèle commémore le souvenir des 33 martyrs fusillés par les Allemands.


Photo : Souvenir Français de Portes Lès Valence

Portes-lès-Valence le 8 juillet 1944 :
Trente-trois otages pris parmi les détenus de Montluc dont trois drômois raflés le 15 juin à Saint-Donat-sur-l’Herbasse, sont fusillés à Portes-lès-Valence le 8 juillet 1944,
en représailles d'un sabotage dans la gare de Portes la nuit du 6 au 7 juillet 1944.

Voir le contexte historique : http://museedelaresistanceenligne.org/media577-FusillA

Mai 2017, le square des fusillés accueille un second monument commémoratif, il s'agit de la petite stèle située autrefois au bord de la route (voir plus haut) et déplacée en fin d'année 2016.
Elle rend hommage aux maquisards Baudoin Marcel et Samuel Marcel, de la compagnie Pons, tombés le 31 août 1944 pour la Libération de Valence.

Je remercie : Le Président du Souvenir Français de Portes lès Valence et Les Amis de la Résistance ANACR comité Plaine de Valence, pour les renseignements qui figurent ci-dessus.

En route -

Comme dans bien des villes, l'ensemble des activités se sont regroupées vers le centre du bourg, laissant le reste des rues désertes, environnement aujourd'hui moralement dépressif.

Au numéro 33 de la rue Jean Jaurès, le "Rétro Bar" a depuis longtemps tiré sa révérence.
Fermée à la fin des années 2000, la bâtisse délabrée attend aujourd'hui son heure...

Mais ne passez pas si vite votre chemin !
Approchez vous discrètement, et écoutez à la porte. Chuuuttt !!!
La bicoque possède ses fantômes...

Approchez, approchez !
N'entendez vous pas le bruit des sabots qui résonnent sur les pavés de l'arrière cour ?
N'entendez vous pas les jurons du postillon, menant tant bien que mal son attelage à la remise ?

C'est qu' ici, à une époque où attelages et chariots hippomobiles menaient grand train, il y avait un relais de diligence.

L'arrière cour possède encore ses écuries et son four à pain, témoins d'une époque aujourd'hui révolue depuis deux siècles.


Peu de gens savent qu'à l'emplacement de la brasserie, aujourd'hui définitivement fermée, se tenait un Relais de diligence.


Anneau et bouteroue à la porte cochère, nous rappellent le passé du relais de diligence.
Photo Claude.K

En des temps plus proches de nous maintenant, Michel G. a passé une partie de son adolescence, ici, vers les années 1950.
L'établissement se nommait alors Le Chapon Fin.

Il se souvient : l'établissement faisait un peu restaurant mais ne proposait qu'un menu fixe aux clients.
La partie hôtel ne disposait que d'une chambre unique, une grande chambre rarement louée. A cette époque on ne cherchait pas vraiment le profit.
Les chambres du dernier étages n'étaient jamais proposées et restaient dans un état déplorable.

La principale activité du Chapon Fin c'était le Bar.
L'établissement possédait l'une des premières télévisions et le soir, tout le quartier venait voir ses émissions favorites, 36 chandelles le lundi, la piste aux étoiles le mercredi, les résultats sportifs le dimanche...
Chacun, venant en voisins, occupant toujours la même place, comme par habitude.
C'était le coup de feu, le bar tournait à plein régime.
Tout le monde se connaissait très bien dans le village ce qui facilitait les choses.
Les gamins venaient voir la télé aux heures des dessins animés, et nous leur donnions un verre de grenadine.

Le Chapon Fin était bien situé, juste au bas de la montée de l'église.
Le dimanche, comme partout dans les campagnes de France, l'heure de sortie de la messe correspondant à l'heure de l'apéritif, nous ramenait une clientèle endimanchée.
Les enterrements aussi d'ailleurs.

Un peu plus loin, c'était le royaume des boulistes. Sur les trois terrains de boules situés à proximité du Chapon Fin, les habitués s'affrontaient au cours de longues parties nocturnes.
Les joueurs venaient régulièrement au bar passer commande de boissons ou de sandwichs qu'ils se faisaient ensuite livrer sur place.
Lorsque Michel, le jeune garçon du café assistait aux parties de boules, c'est lui qui prenait directement les commandes auprès des joueurs.

 

Tranches de Vie, rue Jean Jaurès, devant le Chapon Fin.


1950 : Goudronnage de la route nationale
1961 : Travaux sur le réseau d'égout
1962 : Ramassage des ordures, à une époque où il n'est pas encore question de tri selectif.

1920 - 1951 : Plusieurs générations de propriétaires posent fièrement devant leur établissement. Michel est le jeune garçon sur le cliché de 1951.

1959 : Aujourd'hui c'est jour de fête au Chapon Fin. Comme tous les ans l'établissement se prépare à accueillir le Loto annuel de l'association de quartier.
Dans l'arrière salle du restaurant, on va mettre les petits plats dans les grands et à la devanture, histoire d'attirer le chaland, on suspend les meilleurs lots à gagner ce soir, en l'occurrence ici, de beaux lièvres tout frais tirés de la chasse du matin.

Le Chapon Fin, possédait le seul téléphone du quartier, dont le numéro était le 40.
Un vieux téléphone mural ou il fallait tourner une manivelle et dire : "allo ! pour le 40 à Portes je voudrais le ........ ! "

Plusieurs commerçants du quartier utilisaient le téléphone du Chapon Fin et de la même façon Michel courrait les chercher en cas d'appel, surtout si l'appel provenait d'une contrée reculée, à une époque ou 50 km paraissaient une distance pour le moins lointaine.
Puis le téléphone moderne est arrivé. Fini l'opératrice, on composait directement le numéro sur un cadran.
Et quand Michel, le gamin du Chapon Fin, plus par curiosité que par jeux, se mit à tester de nombreuses fois l'horloge parlante, cela lui valu une bonne engueulade à la réception de la note des PTT.

(Un grand Merci à Michel.G pour m'avoir fait partager un bon moment de nostalgie au travers de ses photos et de ses anecdotes)


Jour d'affluence sur la N7, devant le Chapon Fin.
Apparemment le ralentissement se fait dans le sens des départs vers la Méditerranée.
Les gendarmes sont à pied d’œuvre et règlent la circulation au niveau du carrefour de l'église.
Des clients attablés à la terrasse du café ont tourné leurs chaises face à la rue et assistent au défilé migratoire.

En route -

Abandonnons les fantômes du Rétro-bar et poursuivons notre route...


Généralement, lorsque la végétation commence à passer à travers la toiture et les volets...
... c'est pas bon signe... 2016


Vous reprendrez bien un petit coup de nostalgie ? Vue vers Valence. Image réactive.

Nous arrivons "place de la bourse"... Non je plaisante !
Mais tout de même la grande place concentre pas moins de six établissements bancaires (si, si, regardez bien !) et quelques restos-kebab.
Le quartier a été refait à neuf, et les programmes immobiliers apportent au vieux bourg sa nouvelle physionomie pour les décennies à venir.


Ce secteur, situé au niveau de la place, n'a pas été si touché par la refonte immobilière.
Mais c'était quand même mieux avant non ? Vue en direction de Valence. Image réactive


De ce côté, les travaux ont profondément modifiés la physionomie du quartier.
Même lieu vu en direction de Montélimar. Image réactive.


Le temps où les stations-service étaient implantées au cœur des villes est aujourd'hui bien révolu.
Même lieu aujourd'hui. Image réactive


Demandez un Lilet !

Cette publicité hélas en très mauvais état est assez rare sur la nationale 7. Sauf erreur, c'est la première fois que nous la rencontrons depuis notre départ de Paris.
Le message est simple...Demandez Un Lilet. (orthographe avec un L)
Lillet est un apéritif à base de vin, produit à Podensac, près de Bordeaux.

La société Lillet Frères (liquoristes et négociants en vins et spiritueux) a été fondée en 1872 à Podensac, en Gironde.

Le marché américain adopte Lilet dans les années 1950 comme le drink «branché» de New York. (Pour l'exportation la marque Lillet perd un L pour éviter la prononciation "Liyet")
En 1950, la duchesse de Windsor, grande amatrice de Lillet, l'introduit dans la haute société notamment chez Fauchon, puis dans certains grands hôtels parisiens comme le Georges V ou le Ritz.
Par la suite, Lillet s'implante sur la Côte d'Azur afin de répondre à la demande américaine.

Allez ! comme James Bond commandez votre cocktail Kina-Lillet-Martini !
et pourquoi pas au restaurant Bar à Vin "La Table", situé au rez de chaussée du Nouvel Hôtel, qui n'a de nouveau que son nom, car le Nouvel Hôtel existe déjà depuis plus d'un siècle.


Vue en direction du centre-ville, le Nouvel Hôtel...pas si nouveau. Image réactive.

Nous voila en direction de la sortie de ville, à la rencontre des habituelles zones commerciales et industrielles.

Le rond point marque la sortie de l'agglomération de Portes et notre entrée sur celle d'Etoile sur Rhône.


Mur peint, publicité pour carrossier


Sur ce mur-pignon aujourd'hui repeint, se cachait une publicité pour la Cave Coopérative Clairette de Die.
Il fallait passer avant. Image réactive


Surprenante station de l'Etoile, à la sortie de Portes. Une station-service BP dans son jus et encore en activité.
Pour combien de temps encore..


Cet entrepôt est reconvertit aujourd'hui.


Etoile sur Rhône. Mur peint Total. Image réactive

Etoile sur Rhône 0575 km

La ville d'Etoile est ce que l'on appelle une ville impactée par la route nationale 7, en cela qu'elle ne fait que passer sur son territoire sans jamais réellement traverser son centre-ville.
Le nom de la localité apparaît pour la première fois en 1090.
On trouve d’abord dans les textes la mention de "Ecclesia de Stella", (église d’Etoile), puis vers 1157 "castrum de Stella", évoquant un lieu fortifié.
En 1258, apparaît le terme "burgum de Stella", c’est à dire le bourg d’Etoile. Le terme "étoile" est employé ici au sens de carrefour de routes, formant étoile.

On franchit le pont sur la Véore et on arrive à La Paillasse, commune d'Etoile.

 

La Paillasse km 0577

Inutile de chercher très longtemps la signification du nom de ce hameau dépendant de la commune d'Etoile.
Situé sur la route royale, le hameau abritait un important relais de poste.

Après une journée éreintante passée à cheval ou en diligence sur les routes de France, la "paillasse" proposée par l'aubergiste aux passagers, cochers et postillons fourbus est restée gravée dans la mémoire collective.
L'histoire ne dit pas si le pucier en question était apprécié ou au contraire détesté par la clientèle du relais, en tous cas, agréable ou pas, son souvenir a traversé les âges.


A l'époque on circule à vélo, et les hôtels-restaurants proposent remises et écuries, pour chevaux et attelages.

Déjà à l'époque romaine, la route était très fréquentée.
Une borne Milliaire avec inscription Latine dédiée à Antonin Le Pieux, y fut retrouvée en 1854.
Elle indiquait la distance de 6000 pas depuis Valence. (Le pas romain était une unité de longueur)


La borne retrouvée en 1754 dans un champ à proximité de la route,
fut déplacée devant la chapelle, avant de couler des jours tranquilles sur une propriété privée.

Aujourd'hui, La Paillasse est un hameau fantôme resté dans son jus.
Il ne manque pas grand chose pour imaginer le bourg à l'époque du relais de poste.
Remplacez la route goudronnée par une chaussée de terre battue, retirez quelques panneaux ça et là, quelques antennes et fils électriques, effacez quelques tags et le tour est joué.
Bienvenue au XVIIe siècle.


La Paillasse, hameau fantôme. A gauche la Chapelle St Roch. Image réactive.

Au carrefour de la chapelle St Roch, (carrefour est un bien grand mot pour un simple croisement de chemins) deux plaques Michelin, de part et d'autre de la chaussée, indiquent la direction d'Etoile.

Que ce soit le relais de poste du XVIIe siècle, les auberges du XIXe siècle, ou les hôtels, cafés restaurants du XXe siècle, tous ces établissements ont définitivement baissé le rideau, ou plutôt fermé portes et volets.
Aujourd'hui les façades fragilisées par le temps, menacent pour certaines de s'effondrer.
Le hameau créé pour accueillir un relais de poste au XVIIe siècle, s'éteint inexorablement.


Linteaux sculptés ou gravés et volets en bois....


... portes cochères, bouteroues, pierre à anneaux, supports d'enseignes rouillés... l'héritage des siècles passés encore bien visibles aujourd'hui.

La rue du hameau est vite traversée.
A la sortie du bourg, la concession pour Harley Davidson et Moto Guzzi nous rappelle que la route est à nous... ♫ Born to be wild ... heu.. plutôt .. ♫ De toutes les routes de France d' Europe ♫ ... ;-))


Easy Rider sur la nationale 7


Sortie sud de la Paillasse.


Cimetière de poids lourds à la sortie de La Paillasse.
.

On traverse maintenant une vaste zone de cultures.
Horticulteurs et arboriculteurs proposent leurs productions en bord de route ou directement à la propriété.
Ici sur les étals, les fruits ne se négocient plus au kilo, mais directement au plateau.


Longère abandonnée.


Ce Panneau sortant à peine de la ferronnerie sera installé sur la N7 à l'entrée de Fiancey.
Il indique la Route Annibal à 1 Km, actuelle D93 reliant Fiancey à Sisteron.


Cette enseigne pour un fournisseur de pièces auto, vue ici en 2012, est aujourd'hui en partie recouverte de tags à la manière de ceux visibles au bas du mur.

Fiancey km 0578

Ne pas confondre avec la commune de Fiancey, située quelques kilomètres plus au nord et qui fut intégrée à Portes Lès Valence.

Ici nous sommes sur la commune de Livron.
Fiancey est un hameau voué à l’hôtellerie du bord de route.
Ici, contrairement à sa consœur La Paillasse, pas d'ancien relais de poste, mais des établissements de chaque côté de la route, proposant le gîte, le couvert et le carburant afin de ravitailler les forçats de la route.

Les relais ont tous deux baissé le rideau il y a déjà quelques années, Fiancey n'est plus qu'un hameau-rue fantôme, où plus personne ne s'arrête.


Dès l'entrée du hameau, la couleur était annoncée : ici on ravitaillait


De part et d'autre de la chaussée, les relais se faisaient face. Concurrence plus que centenaire.


Dans le sens Valence - Livron, au petit soin pour le ravitaillement des hommes et de leur machine.
Restaurant des Relais - Epicerie - Mercerie - Tabac. Image réactive


En face, le côté Livron - Valence n'est pas en reste. Hôtel Restaurant Garage Escoda.
Tout pour le conducteur et sa monture motorisée.
Image réactive.


Le côté Hôtel - Restaurant - Station service Total.


Ravitaillement de touristes Allemands. (photo famille Escoda)
Remarquez que le véhicule, en direction de Valence, a traversé la chaussée pour choisir la pompe Total.

La famille Escoda, fraîchement arrivée d'Espagne, fait l'acquisition de cette bâtisse en 1922, pour y ouvrir un garage agricole.

Pendant que Mr Escoda répare les machines agricoles, Mme Escoda se retrouve vite à préparer des repas pour les ouvriers qui travaillent sur la voie ferrée à proximité.
Avec l'augmentation du trafic routier le petit restaurant prend de l'ampleur, les chauffeurs routiers s'y arrêtent pour y manger et aussi pour y dormir et le garage se consacre désormais à la réparation des automobiles.
Avec le service de l'essence, l'activité de relais-resto-hôtel routier est lancée.

En 1953 le fils Escoda reprend le relais en main, ouvert tous les jours de l'année dès 5 h00 du matin afin d'attendre l'arrivée des primeurs, fermé à minuit, il en sera ainsi jusqu'en 1989.

Après 70 ans de bons et loyaux services, le relais sera finalement vendu.. Aujourd'hui il est fermé.


Le relais à ses débuts vers 1930. Photo Famille Escoda.

En quittant Fiancey sur la gauche, on passe devant l'ancien Relais du Sud-Est, rebaptisé aujourd'hui l'auberge de la Licorne.
Toujours hôtel, toujours restaurant, mais plus de station service.


Le Relais du Sud-Est. Image réactive.

 


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