ETAPE 12 : Tain l'Hermitage km 550 au Logis Neuf km 600

04 /06
Etoile sur Rhône - La Paillasse - Fiancey →

 

 


Sur ce mur-pignon aujourd'hui repeint, se cachait une publicité pour la Cave Coopérative Clairette de Die.
Il fallait passer avant. Image réactive

Une centaine de mètres après le panneau de sortie de Portes lès Valence, sur notre gauche, retrouvons une vieille institution de la RN7, la station d’Étoile, une ancienne station service BP dans son jus et toujours en activité.


Surprenante station d’Étoile, à la sortie de Portes. Un plongeon dans le passé.

Au milieu des années 1950, Raymond Ducol et son épouse achètent un terrain dans la campagne d’Étoile-sur-Rhône, à 10 kilomètres au sud de Valence, sur la Nationale 7.
Le couple y fait construire une station-service franchisée BP en 1955.
Les artisans locaux sont à l’œuvre, notamment pour construire au centre de la façade cette rotonde si caractéristique des stations BP.
C'est que BP impose un style. Les femmes portent la blouse, les pompistes l’uniforme inspiré des GI américains.
Leur credo : “ le service avec le sourire ”.
Chaque pompiste BP met en pratique cette devise. Coquettes, propres et accueillantes, les stations BP sont partout "au service de la qualité et à la disposition des usagers de la route ".

Sources : le Dauphiné et plaquette BP au service de la qualité.


Surprenante station d’Étoile, à la sortie de Portes. Une station-service BP dans son jus et encore en activité.

La station d’Étoile est inaugurée en 1955 et régit la vie de la famille Ducol qui travaille tous les jours sur cet axe très fréquenté.
La cuisine du logis donne directement sur les pompes afin que la famille puisse garder un œil sur le passage de la clientèle à l'heure des repas.


Vue en direction de Portes lès Valence à la fin des années 50.

L'ouverture de l'autoroute A7 en 1966 (section Valence Sud - Montélimar Nord) n'aura que peu d'impact sur l'activité de l'établissement familial.
Par contre, après le choc pétrolier des années 70, la station n'est plus vraiment rentable et oblige à une plus grande diversification de ses services, vente de bois de chauffage, atelier mécanique et de carrosserie.
Les années 90 verront l'arrêt du partenariat avec l'enseigne BP.
La station reste en état et se fige dans le temps.
Les Fils de Raymond Ducol, Claude et Yves ont repris l'affaire.
Aujourd'hui, la station fonctionne et l'on peut toujours s'y ravitailler, de plus le garage s'est spécialisé dans la restauration des automobiles anciennes.
Régulièrement des rendez-vous vintage de véhicules anciens et autres événements y sont organisés.
Un petit musée retraçant le passé de la station y est ouvert.
Une belle reconversion, pour cette honorable institution du bord de route.

https://www.facebook.com/StationEtoile

https://lha.ffve.org/visit/station-d-etoile/

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En route -


Aujourd'hui, seule subsiste la lettre D sur le totem de cette ancienne concession DAF.


Mur peint pour une station service Total à 8 km.


Attention à bien suivre la direction de Livron.

Étoile sur Rhône 0575 km

La ville d’Étoile est ce que l'on appelle une ville impactée par la route nationale 7, en cela qu'elle ne fait que passer sur son territoire sans jamais réellement traverser son centre-ville.
Le nom de la localité apparaît pour la première fois en 1090.
On trouve d’abord dans les textes la mention de "Ecclesia de Stella", (église d’Etoile), puis vers 1157 "castrum de Stella", évoquant un lieu fortifié.
En 1258, apparaît le terme "burgum de Stella", c’est à dire le bourg d’Étoile. Le terme "étoile" est employé ici au sens de carrefour de routes, formant étoile.

On franchit le pont sur la Véore et on arrive à La Paillasse, commune d’Étoile.

 


Le pont sur la Véore


La Paillasse km 0577

Inutile de chercher très longtemps la signification du nom de ce hameau dépendant de la commune d’Étoile.
Situé sur la Route Royale, le hameau abritait un important Relais de Poste.

Après une journée éreintante passée à cheval ou en diligence sur les routes de France, la "paillasse" proposée par l'aubergiste aux passagers, cochers et postillons fourbus, est restée gravée dans la mémoire collective.
L'histoire ne dit pas si le pucier en question était apprécié ou au contraire détesté par la clientèle du relais.
En tout cas, agréable ou pas, confortable ou pas, le souvenir de ce matelas de paille a traversé les âges.


A l'entrée du hameau, sur notre gauche, derrière les grilles d'un parc laissé à l'abandon, se dresse le château de La Paillasse. Image réactive.

Déjà à l'époque romaine, la route était très fréquentée.
Une borne Milliaire avec inscription Latine dédiée à Antonin Le Pieux, y fut retrouvée en 1854.
Elle indiquait la distance de 6000 pas depuis Valence. (Le pas romain était une unité de longueur)


La borne retrouvée en 1754 dans un champ à proximité de la route,
fut déplacée devant la chapelle, avant de couler des jours tranquilles sur une propriété privée.

On voit à la porte de la chapelle du hameau de la Paillasse une très belle colonne milliaire trouvée en 1757 par M Terrasse dans une de ses propriétés au nord et à 800 toises environ du village.
Elle était sur l ancienne voie romaine d Arles à Vienne au couchant et non loin de la route actuelle.
Elle avait été posée en l an 147 de JC sous le règne d Antonin Pie.
En voici l inscription le sixième mille qu elle marque était compté de Valence IMP CAEST AEL HAD ANT AVG PIO PP PM TR POT X COS IIII VI C est à dire Imperatori Cæsari Tito Ælio Hadriano Antonino Augusto pio patri patriæ pontifici maximo tribunitia potestate decimùm consuli quartum Sextum milliarium A l empereur César Titus Ælius Hadrianus Antoninus Augustus pieux père de la patrie pontife souverain revêtu dix fois de la puissance tribunitienne et consul pour la quatrième fois Sixième mille
Un tronçon de la colonne qui marquait le cinquième mille a été trouvé en 1814 à 25 mètres au couchant de la route actuelle près de la maison d un particulier nommé Jacques Arlaud dit Serret où on le voit encore.

Extrait : Statistique du département de la Drôme , par M Delacroix, nouvelle édition, 1835.

 

Aujourd'hui, La Paillasse est un hameau fantôme resté dans son jus. Pas celui des années 70 ou même des années 40, non, ici on remonte vraiment le temps.
Il ne manque pas grand chose pour imaginer le bourg à l'époque du Relais de Poste et des diligences.
Remplacez la route goudronnée par une chaussée de terre battue, retirez quelques panneaux ça et là, quelques antennes et fils électriques, effacez quelques tags et le tour est joué.
Bienvenue au XVIIe siècle.


.La rue principale au début du siècle dernier. Image réactive.
A l'époque on circule à vélo, et les hôtels-restaurants proposent remises et écuries, pour chevaux et attelages.
(et l'on a tout le temps de prendre la pose devant le photographe en restant au milieu de la route)


La Chapelle St Roch faisait partie du château de La Paillasse dont on aperçoit une tourelle derrière. Image réactive.


En direction de Livron. Plaque Michelin, en bien mauvais état. Image réactive.
Tags actuels et ancienne réclame peinte pour les Nougats Canard Sauvage.

Au carrefour de la chapelle St Roch, (carrefour est un bien grand mot pour un simple croisement de chemins) deux plaques Michelin, de part et d'autre de la chaussée, indiquent la direction d’Étoile..


En direction de Valence. Plaque Michelin en meilleure état. Image réactive.

Que ce soit le relais de poste du XVIIe siècle, les auberges du XIXe siècle, ou les hôtels, cafés restaurants du XXe siècle, tous ces établissements ont définitivement baissé le rideau, ou plutôt fermé portes et volets.
Aujourd'hui les façades fragilisées par le temps, menacent pour certaines de s'effondrer.
Le hameau créé pour accueillir un relais de poste au XVIIe siècle, s'éteint inexorablement.


Linteaux sculptés, volets en bois, supports d'enseignes rouillés ....


... portes cochères, bouteroues, pierre à anneaux... l'héritage des siècles passés encore bien visibles aujourd'hui.


Une enseigne peu conventionnelle pour le hameau.

La rue du hameau est vite traversée.
A la sortie du bourg, la concession pour Harley Davidson et Moto Guzzi nous rappelle que la route est à nous... ♫ Born to be wild ... heu.. plutôt .. ♫ De toutes les routes de France d' Europe ♫ ... ;-))


Easy Rider sur la nationale 7


Sortie sud de la Paillasse.


Cimetière de poids lourds à la sortie de La Paillasse.
.

On traverse maintenant une vaste zone de cultures.
Horticulteurs et arboriculteurs proposent leurs productions en bord de route ou directement à la propriété.
Ici sur les étals, les fruits ne se négocient plus au kilo, mais directement au plateau.


Une ancienne publicité peinte indéchiffrable aujourd'hui....presque indéchiffrable...
Les gros points orange au centre de l'affiche, nous rappellent une célèbre enseigne aujourd'hui désuète. Image réactive


Longère abandonnée.


Ce Panneau sortant à peine de la ferronnerie sera installé sur la N7 à l'entrée de Fiancey.
Il indique la Route Annibal à 1 Km, actuelle D93 reliant Fiancey à Sisteron.


Cette enseigne pour un fournisseur de pièces auto, vue ici en 2012, est aujourd'hui en partie recouverte de tags à la manière de ceux visibles au bas du mur.

Fiancey km 0578

Ne pas confondre avec la commune de Fiancey, située quelques kilomètres plus au nord et qui fut intégrée à Portes Lès Valence.

Ici nous sommes sur la commune de Livron.
Fiancey est un hameau voué à l’hôtellerie du bord de route.
Ici, contrairement à sa consœur La Paillasse, pas d'ancien relais de poste, mais des établissements de chaque côté de la route, proposant le gîte, le couvert et le carburant afin de ravitailler les forçats de la route.

Les relais ont tous deux baissé le rideau il y a déjà quelques années, Fiancey n'est plus qu'un hameau-rue fantôme, où plus personne ne s'arrête.


Dès l'entrée du hameau, la couleur était annoncée : ici on ravitaillait


De part et d'autre de la chaussée, les relais se faisaient face. Concurrence plus que centenaire.


Dans le sens Valence - Livron, au petit soin pour le ravitaillement des hommes et de leur machine.
Restaurant des Relais - Epicerie - Mercerie - Tabac. Image réactive


En face, le côté Livron - Valence n'est pas en reste. Hôtel Restaurant Garage Escoda.
Tout pour le conducteur et sa monture motorisée.
Image réactive.


Le côté Hôtel - Restaurant - Station service Total.


Ravitaillement de touristes Allemands. (photo famille Escoda)
Remarquez que le véhicule, en direction de Valence, a traversé la chaussée pour choisir la pompe Total.

La famille Escoda, fraîchement arrivée d'Espagne, fait l'acquisition de cette bâtisse en 1922, pour y ouvrir un garage agricole.

Pendant que Mr Escoda répare les machines agricoles, Mme Escoda se retrouve vite à préparer des repas pour les ouvriers qui travaillent sur la voie ferrée à proximité.
Avec l'augmentation du trafic routier le petit restaurant prend de l'ampleur, les chauffeurs routiers s'y arrêtent pour y manger et aussi pour y dormir et le garage se consacre désormais à la réparation des automobiles.
Avec le service de l'essence, l'activité de relais-resto-hôtel routier est lancée.

En 1953 le fils Escoda reprend le relais en main, ouvert tous les jours de l'année dès 5 h00 du matin afin d'attendre l'arrivée des primeurs, fermé à minuit, il en sera ainsi jusqu'en 1989.

Après 70 ans de bons et loyaux services, le relais sera finalement vendu.. Aujourd'hui il est fermé.


Le relais à ses débuts vers 1930. Photo Famille Escoda.

En quittant Fiancey sur la gauche, on passe devant l'ancien Relais du Sud-Est, rebaptisé aujourd'hui l'auberge de la Licorne.
Toujours hôtel, toujours restaurant, mais plus de station service.


Le Relais du Sud-Est. Image réactive.

 


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