ETAPE 14 : de Mondragon à Bonpas
La ville d' Orange n'est pas déviée.
La question de la traversée du centre-ville d'Orange
a longtemps posé problème car l'itinéraire actuel
emprunte le tracé d'une antique voie romaine certes rectiligne,
mais étroite et inadaptée à un trafic intense. Longtemps, l'accès à la ville depuis l'autoroute
n'a été possible que depuis l'échangeur d'Orange-centre
(sortie n°21), le seul entre Avignon et Bollène. Afin d'améliorer la situation, une nouvelle déviation
de la RN7 est projetée depuis plusieurs décennies. Elle offrira une chaussée à 2x2 voies
et de nombreux carrefours giratoires assureront le rétablissement
des échanges. Source : Wiki Sara rocades Françaises.
En route - On entre dans la ville par les quartiers nord, zone
urbaine aux supérettes discounts et aux logements sociaux des
années 1970, une zone classée sensible.. mais pas par
l'Unesco. A hauteur du stade, en levant les yeux, une publicité pour les batteries Clemco.
La société des Accumulateurs Clément
était une entreprise française qui a exploité
de1948 à 2005 une fonderie de plomb et un atelier de montage
de batteries, au lieu-dit «La Fabrique» à Piolenc
dans le Vaucluse. Pour lire l'article complet : https://fr.wikipedia.org/wiki/Accumulateurs_Clément
Nous sommes maintenant sur l'exact tracé de la voie Romaine, perspective reconnaissable à sa longue ligne droite au bout de laquelle on devine, plus que l'on ne le distingue, l'arc de Triomphe.
Retracer l'histoire de la ville d'Orange
par le menu détail occuperait le volume complet d'une bonne
encyclopédie. Sachez toutefois que le site d'Orange, aux origines, était
occupé par une tribu Gauloise, les Tricastini, membres de la
confédération des Cavares. La cité d'Arausio, nom latin d'Orange qui signifie hauteur,
fut fondée en 35 avant notre ère par les vétérans
de la deuxième légion gallique Romaine sous le nom de
Colonia Julia Secundanorum Arausio. La ville était entourée d'une enceinte longue de 3,5
km qui englobait environ 70 hectares. Au Moyen Âge, la ville devient la capitale de la principauté d'Orange et le restera jusqu'à son annexion par la France, officialisée dans les traités d'Utrecht en 1713. Le plus fameux des princes d'Orange fut Guillaume Ier de
Nassau, dit le Taciturne. Le titre de princesse d'Orange est actuellement porté par
la princesse héritière Catharina-Amalia des Pays-Bas,
de la maison d'Orange-Nassau. En route - Et voici donc le monument considéré comme le plus emblématique de la route nationale 7 : L'Arc de Triomphe d'Orange. Parisiens, vous allez être déçus,
car les proportions du monument sont loin d'approcher celles de l'Arc
de Triomphe de la place de l' Étoile. Situé sur la Via Agrippa, il sert de porte symbolique à l'entrée nord de la ville.
Construit entre l'an 10 et 27 après JC, l’Arc
commémore la Guerre des Gaules et célèbre les
victoires du général romain Germanicus sur les peuples
barbares battus dans la plaine d’Orange. Jusqu'au XIIIe siècle, l'arc est délaissé, soumis aux intempéries et aux invasions barbares, presque réduit à l'état de ruine. Raimond des Baux, prince d’Orange, décide d'en faire
une forteresse. Avec les guerres de religion, le château d'Arc se retrouve
intégré aux murailles défensives de la ville.
Vers 1720, sur demande (ordre ?) du Prince de Conty,
une restauration de l'arc est entreprise par les habitants. En 1824, Auguste Caristie, architecte spécialisé
dans la restauration de monuments historique, entreprend la réhabilitation
de l'Arc en dégageant les contreforts et les ajouts faits au
Moyen-Âge. En 2009. Il est réalisé une grande opération de nettoyage de l’arc d’Orange. En 2010 sont engagés des travaux de réaménagement du secteur de l'arc. 10 ans de travaux, abattage des arbres, création de pluvial,
éclairage nouveaux, création de parking, éloignement
de la circulation, zone piétonne, espaces verts...
Pour en savoir plus... https://lachezleswatts.com/fr/articles/26/84100-orange/orange-le-destin-etonnant-de-larc-de-triomphe https://unesco.delegfrance.org/Orange-le-theatre-antique-et-l-arc
En route - Voyez sur la droite le grand bâtiment austère....
Nous voici avenue de l'Arc, quartier plus ou moins rénové,
avec plus ou moins de succès. En bout d'avenue, vous ne pourrez manquer l'hôtel Kyriad, ancien Hôtel des Princes d'Orange, lui même ancien hôtel de la Poste.
Rendez-vous nationale 7 : vendredi 31 mars 1893, avenue de l'Arc - Orange.
Remontons le temps.... En 1893, afin de promouvoir les véhicules automobiles
construits par Panhard & Levassor, le jeune Hippolyte Panhard
(fils du célèbre constructeur) tout juste âgé
de 23 ans, L'exploit, plus que le voyage, est salué par
la presse, qui en fait les gros titres en mars 1893. Partis le 27 mars 1893 de Paris, les deux hommes roulent
en moyenne à une vitesse de 20 km/h, font étape le soir
dans de bons hôtels et ne dédaignent pas non plus les
bons restaurants, n'oubliant pas de laisser quelques prospectus publicitaires
sur leur passage. Ce Vendredi 31 mars vers 19h00, l'équipage fait
halte à l'hôtel de la Poste et des Princes à Orange,
sans toutefois être passé sous l'arc de Triomphe. Deux jours plus tard Panhard et Méric atteindront Marseille, puis feront une longue halte à Hyères avant de rejoindre Nice. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hippolyte_Panhard https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9612992h/f179.image En route - En bout de l'avenue de l'Arc, la nationale 7 bifurque à gauche,
empruntant le boulevard Edouard Daladier. Le quartier que nous traversons maintenant est un quartier
vieillot, dans son jus, avec ses immeubles aux façades noircies
et délabrées, aux boutiques moribondes, au cinéma
de quartier en ruine. Si le secteur est dans son jus, c'est qu'il a conservé les traces du passé, et pour nous c'est du tout bon, alors en chasse...
Pour une fois que la route n'est pas déviée,
il semble que rien ne soit fait pour attirer le chaland, ou du moins
conserver l'esprit N7.
On poursuit par l'avenue du maréchal Foch, un
peu plus heureuse, un peu plus vivante, un peu plus populaire que
l'avenue précédente.
Depuis les légions Romaines, Orange a accueilli plusieurs régiments, entre autres le 15e Escadron du Train, le 55e Régiment d'Artillerie, le 10e Dragon, le 7e Régiment de Spahis, ou encore le 1er Régiment de Cavalerie de la Légion Etrangère, pour la plupart dissous ou mutés suite aux multiples lois de programmation militaire engagées déjà depuis plusieurs dizaines d'années.
Nous sommes dans les faubourgs de sortie de ville, là où les centres de contrôles techniques remplacent les garages de quartier, où les boulangeries investissent les anciennes stations services, où de petits locaux en fibrociment accueillent de nouvelles enseignes, qui à peine installées semblent déjà en faillite, où les entrepôts de matériaux se transforment en magasin d'ameublement déstockés ou bien en libre service alimentaire discount...
Sur les hauteurs de l'avenue de Verdun, se dresse au loin, comme un phare guidant l'automobiliste désorienté - quoique là nous soyons sur une rectiligne - un totem de station service, sans doute à l'origine de la marque Azur, au pied duquel on retrouve l'ancien Motel Lou Coudoulet transformé aujourd'hui en bistrot.
On quitte Orange par la sempiternelle zone d'activité industrio-commerciale, bien loin du charme Provençal. En route - oui mais dans quelle direction ?? Si aujourd'hui la réponse à cette question
nous paraît quelque peu évidente et nous n'allons d'ailleurs
pas tarder à le vérifier, il n'en fut pas toujours ainsi.
La route nationale 7 dans sa traversée du Comtat Venaissin : Je synthétise un peu... parce que sinon on en a pour des siècles... non je plaisante...si quand même un peu...bref comme disait Pépin.... Premier chapitre :
Chapitre deux :
Dernier Chapitre, que l'on pourrait nommer le dénouement....
Il s'agit d'un mirage III de 1972, placé là en 2010, pour commémorer les 70 ans de la base aérienne 115. https://fr.wikipedia.org/wiki/Base_aérienne_115_Orange-Caritat Après le mirage...la route perd son appellation
de N7, pour devenir D907, mais nous restons sur la tracé de
la route des vacances qui ici, prend parfois des allures d'autoroute
avec ses 2 x 2 voies et son terre plein central. Passage devant le relais du soleil, anciennement le relais-motel des vignes.
Tout autour de nous, on aperçoit les vignes du Terroir de Beaucastel, AOC Châteauneuf du Pape et Côte du Rhône. Hmmm ça sent la dégustation ... Passage devant le Cellier des Princes, producteur de Châteauneuf du Pape depuis 1925. https://www.cellierdesprinces.fr/fr/
Le plus vieux village de France C'est ici, au cœur du vignoble, à moins d'un kilomètre de notre position, que fut découvert en 1969 le "village néolithique de plein air" le plus ancien de France, puisque daté du... Néolithique Cardial (- 6000 ans avant notre ère). Les diverses campagnes de fouilles s’échelonnant des
années 1970 jusqu'aux années 1990, permirent de mettre
au jour des installations domestiques :
Pour en savoir plus : http://www.archeologie-et-patrimoine.com/habitats-2/ Une idée du Néolithique : https://www.hominides.com/html/chronologie/neolithique.php Courthézon "la médiévale"
comme on la surnomme, est un bourg fortifié au XIIe siècle,
à l'instar de Mornas ou de Piolenc, à la différence
que le village conserve aujourd'hui une bonne partie de ses remparts. Jusqu'au XVIIIe siècle, alors que les routes
du royaume ne sont pas encore passées sous l'égide des
Ponts et Chaussées et que le brigandage est affaire courante
en nos campagnes,
Grâce aux consuls de Courthézon qui s'opposèrent
à la destruction des remparts ordonnée par Louis XIV,
la cité conserva son enceinte qui perdit toutefois de son utilité.
Il faudra attendre 1953, pour voir apparaître la véritable déviation de Courthézon, notre actuelle D 907 . Si vous souhaitez éviter Courthézon, vous
savez donc ce qu'il vous reste à faire. Préférons lui les tracés précédents, et bifurquons à gauche pour emprunter le boulevard des anciens combattants. Courthézon Km 0670 Le nom de Courthézon provient du celte : curtis
(construction) et dunum, (hauteur). Jusqu'à son annexion par Louis XIV en 1673, où
la ville rejoint définitivement le royaume de France, Courthézon
appartenait à la principauté d'Orange, Le château et ses dépendances furent finalement démolis en 1768, ses pierres servirent à la construction de la digue sur l' Ouvèze. En route - Le boulevard des anciens combattants nous mènera jusqu'au
petit rond-point d'où part sur la droite l'ancien tracé
de la route nationale 7, celui d'avant 1953.
Nous voici devant la porte nord de la ville, la porte
Aurouze, fermée à l'époque médiévale
par un lourd portail en bois. La porte a conservé ses mâchicoulis. De là, on a un bel aperçu sur les remparts du XIIe siècle, qui cernent le bourg.
Nous ne nous engagerons pas plus en avant. En ce qui nous concerne, retournons au rond-point précédent,
et bifurquons Faubourg de Luynes, en direction d'Avignon. Quartier arboré, quartier ombragé, quartier
résidentiel dans sa première partie où les arrières
cours des anciennes maisons provençales côtoient les
jardinets de maisons plus contemporaines. Au carrefour suivant plus de trace du pimpant garage Caprini.
Voici la place de la "fontaine des 4 saisons"
et de la "porte du Prince", porte Sud des remparts.
Pas moins de 15 fontaines sont alimentées par
une source située à 2 km, résurgence d’une
nappe souterraine de la rivière Ouvèze. A droite, le faubourg St Georges nous mènera jusqu'à la jonction sud de la bifurcation post 1953, où nous retrouvons notre route nationale 7, ici D907.
Et le Pont dans tout ça ???, vous savez ? le fameux " Pont de Courthézon", chanté par l'enfant du Pays , la chanteuse Michèle Torr.
En fait, si la chanteuse a bien vécu une partie de son enfance à Courthézon, le pont lui est tout à fait imaginaire.
Rendez-Vous Nationale 7 @2019 |