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En route -
C'est reparti en direction d'Avignon par une longue ligne
droite bordée sur la gauche de platanes et de champs
de cultures.
La route, ici, pourrait nous donner l'illusion d'être
en rase campagne, mais c'est hélas sans compter sur
l'omniprésence de l'autoroute du soleil à peine
cachée derrière la haie sur notre droite.
Sur la gauche, les vestiges publicitaires de la route
nationale 7. Sur la droite .. l'autoroute A7
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C'est en 1964, que cette section autoroutière
voit le jour, reliant sur 10 km, le sud de Piolenc, au nord de Courthézon,
permettant ainsi de dévier toute l'agglomération Orangeoise.
Cette portion sera intégrée en 1965 à l'autoroute
A7 et deviendra payante suite à sa concession à la SAVR
(Société de l'Autoroute de la Vallée du Rhône).
A compter de cette date, la route nationale 7 devra
dès lors partager son itinéraire bucolique avec celui
de l'autoroute, dont les chaussées sur 2 x 3 voies chevauchent
parfois intégralement le tracé original de la vieille
route, obligeant ainsi la N7 à rompre son trajet rectiligne
en d'imperceptibles et longues courbes.
Toujours sur la gauche, les traces d'une anciennes station service.
Au niveau du pont-passerelle franchissant notre route
et l'autoroute A7, on perd temporairement le tracé original
de la nationale 7.
En effet, à cet endroit la route d'avant 1963, bifurquait légèrement
sur la droite.
L'autoroute en 1963 coupera la nationale 7 en 2, et par endroit, la
chevauchera intégralement, la faisant disparaître totalement
Le tracé de la route a bien entendu été
rectifié depuis et se poursuit désormais tout droit.
Photo couleur : les 2 X 3 voies de l'autoroute A7 séparées
par une haie de la route nationale 7. Image réactive
Cliché noir &blanc 1953. 10 ans avant la construction de
l'autoroute du Soleil, la route nationale 7 passe au ras des maisons.
Les cartes anciennes permettent de mieux percevoir les
modifications afférentes à la construction de l'autoroute
en 1964.
L'occasion pour nous de découvrir un nouveau délaissé.
Empruntons la passerelle en prenant immédiatement
à gauche, et franchissons l'autoroute.
Nous sommes maintenant sur un délaissé
de la nationale 7, qui à défaut de nous restituer le
charme désuet et nostalgique d'une route abandonnée,
va nous plonger, certes avec un peu d'imagination, au cœur des
années 60.
Le seul indice repérable aujourd'hui se situe sur le mur de
pierre d'une propriété clôturée.
Une discrète mention MOTEL à peine lisible, surmontée
de deux étoiles... seul vestige de l'effervescence qui régnait
ici aux grandes heures de la route nationale 7.
Je soupçonne de votre part un léger scepticisme... si
si ! et pourtant regardez de plus près....
Effectivement, si vous passez la tête - discrètement
- par dessus la clôture, vous vous rendrez compte que l'architecture
générale du lotissement confirme que ce lieu était
bel et bien un Motel.
Le Motel 7, ouvert au début des années 1960, était
un établissement réputé le long de la nationale
7.
Idéalement situé au milieu des vignes, il proposait
un confort avant-gardiste, copié sur le modèle américain.
Rappelons que le terme motel est la contraction américaine
de Motor et Hôtel, des établissements spécialement
conçus pour les automobilistes.
Le Motel 7 ne dérogeait pas à la règle de la
mode US, proposant dans une ambiance classe et colorée les
services de son Bar-Hôtel-Restaurant et de sa Station Service
Total, avec préposés en uniforme.
De cette époque fameuse, subsiste, pour notre plus grand plaisir,
une courte séquence filmée en 1958.
Les grandes heures du Motel 7. Cliquez sur la photo pour télécharger
une courte vidéo tournée au Motel en 1958.
Malmené lors de la construction de l'autoroute
A7, le motel restera accessible de la nouvelle route nationale grâce
à une passerelle enjambant l'autoroute.
Mais cela ne suffira pas à maintenir son activité. Délaissé,
oublié, le motel fermera définitivement ses portes en
avril 1973.
En route -
Le reste du délaissé ne nous apprendra
rien de plus. Reprenons la D907 et poursuivons notre voyage jusqu'à
Bédarrides.
Bédarrides Km 0675
Bédarrides est une localité ancienne,
puisque son nom provient du Latin "Bitturritae", qui veut
dire "les deux tours".
Ces tours étaient dressées sur le territoire après
la victoire romaine sur les Allobroges lors de la bataille de VINDALIUM
en 121 avant J.C.
La conquête romaine en fit une villa (Villa Bittorita).
Devenue propriété de l'Empereur Louis l'Aveugle (Louis
III de Provence), ce dernier en fit donation à l'Evêque
Rémi en 912.
A partir de cette époque, les archevêques d'Avignon furent
Seigneurs spirituels et temporels de Bédarrides et de son territoire;
et ceci jusqu'en 1791 date à laquelle Bédarrides comme
l'ensemble du Comtat Venaissin furent rattachés à la
France.
Source :
http://www.ville-bedarrides.com
Située au centre du triangle touristique exceptionnel
formé par les villes d'Avignon, Carpentras et Orange, Bédarrides
est une petite ville du Vaucluse, à l'accent chantant, chef-lieu
de canton, bâtie au confluent de la Sorgue, de l'Ouvèze
et de la Seille, qui préserve l'esprit village, hérité
de plusieurs siècles d'histoire. La commune renferme de beaux
paysages et un patrimoine historique qui mérite une visite.
Bédarrides est située sur la route des vins et produit
du Châteauneuf et du Côte du Rhône. (extrait
du site de la mairie)
En rouge la route de Marseille à Lyon, future nationale
7 passe un peu en retrait du centre de Bédarrides.
Carte d'Etat Major 1859.
En route -
La nationale 7 n'est jamais vraiment passée par
le centre ville de Bédarrides situé un peu en retrait
sur les bords de l'Ouvèze.
La route traverse en fait le quartier St Louis, carrefour de routes
dont on trouve la trace sur les cartes d'état major sous l'appellation
l'Auberge de St Louis, signe d'une activité hôtelière
avérée, en des temps plus anciens.
Aujourd'hui, le carrefour St Louis existe toujours, mais question
hôtellerie, il faudra chercher le logis ailleurs.
Ici, autrefois, l'on y mangeait et l'on y dansait.
C'était bien, chez Laurette
Quand on faisait la fête ...
C'était bien, c'était chouette
Quand on était fauché
Elle payait pour nous, Laurette...
L'établissement dansant "Chez Laurette", a fermé
ses portes en 2009.
Clin d’œil indéniable à la chanson populaire
de Michel Delpech "Chez laurette" (1965) dont les paroles
sont de Michel Delpech et la musique de Roland Vincent, son proche
ami, célèbre compositeur de musique résidant
à Bédarrides;
Wight Is Wight, Pour un flirt, Les Divorcés, Quand j'étais
chanteur c'est Roland Vincent mais c'est aussi plus de 600 chansons
de Dalida à Reggiani, en passant par Nicole Croisille, France
Gall, Carlos ou Sacha Distel et plus de 100 musiques de films.
Au carrefour de l'ancien tracé et de sa déviation.
Ne quittons pas le quartier St Louis tout de suite...
car le coin recèle sa part d'ésotérisme.
A quelques mètres de là, au bout d'une étroite
impasse, on se retrouve devant les grilles du château du "Mont
Thabor", un domaine viticole d'appellation contrôlée
Châteauneuf du Pape et Côte du Rhône.
Jusque là rien de bien mystérieux...si ce n'est ce nom
de Mont Thabor..
Certes le Mont Thabor est situé en Israël,
mais si cette bâtisse-forte porte toujours le nom qui lui fut
donné en 1784, c'est pour d'obscures raisons attribuées
à Dom Pernety, bénédictin de la congrégation
de St Maur, moine défroqué, alchimiste et écrivain,
fondateur de la loge maçonnique des Illuminés d'Avignon,
également connue sous le nom des illuminés du Mont Thabor,
car les membres de la secte se réunissaient ici, à Bédarrides,
invités par le maître des lieux de l'époque le
marquis de Vaucroze, pour y pratiquer le rite hermétique et
l'art sacré.
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Mais remontons les siècles, jusqu'au
XVIIIe siècle, au temps de l'Illuminisme, un courant
de pensée allant à l'encontre des esprits matérialistes
des philosophes de l'époque.
Ce mouvement fondé sur l'inspiration intérieure
va influencer les organisations ésotériques,
les sociétés secrètes, et les obédiences
maçonniques.
Dom Pernety découvre l'hermétisme
en 1757, dans la bibliothèque de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés.
Extrêmement cultivé et érudit, il part
en 1762-1763, avec Bougainville pour les îles Malouines
en tant qu’aumônier et naturaliste. Revenu en
France, il renie ses vœux et se rend pour la première
fois en Avignon où il entre dans la loge des Sectateurs
de la Vérité. Pour fuir l'Inquisition il s’exile
à Berlin auprès de Frédéric II
de Prusse, qui le nomme conservateur de sa bibliothèque.
Dès lors il peut continuer ses recherches sur le Grand
Œuvre et se lance dans l’étude de vieux
grimoires afin de découvrir le secret de la pierre
philosophale. Il se passionne pour les doctrines mystiques
du suédois Emanuel Swedenborg et fonde, avec le comte
polonais Grabienka, les Illuminés de Berlin.
En 1782, Pernety accompagné du Comte
échappent à la répression prussienne.
Ils reviennent en Avignon et acceptent l'invitation du marquis
de Vaucroze, riche propriétaire terrien à Bédarrides
qui se dit prêt à les accueillir chez lui, dans
une de ses propriétés baptisée dès
lors le Temple du Mont Thabor.
La société secrète à
la fin du XVIIIe siècle se compose d'une centaine de
membres, qui sous la direction de Dom Pernety vont se vouer
à l’alchimie, à l’étude des
textes anciens et des mystères sacrés.
Au Mont Thabor on y prédit l'oracle et l'on communique
avec les anges célestes.
La révolution dispersera les membres
de la secte des Illuminés du Mont Thabor, et Pernety
arrêté puis finalement relâché,
décédera à Avignon le 16 octobre 1796.
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Sources et Extraits :
En route -
On l'a vu précédemment, la nationale 7
ne traversait pas le centre ville de Bédarrides.
Pourtant en 1968, après la construction de l'autoroute du Soleil,
la physionomie du carrefour St Louis va changer.
Une déviation verra le jour, permettant aux plus pressés
d'éviter la traversée de quartiers plutôt résidentiels
et peu encombrés.
Quelques entrepôts et entreprises artisanales viendront s' installer
le long de cette nouvelle voie, créant ainsi une petite zone
commerciale et industrielle.
En rouge la déviation post 1968.
En bleu le tracé originel.
Pour emprunter la déviation qui franchit l'autoroute
un peu plus loin, il suffit, au carrefour, de poursuivre tout droit
en direction d'Avignon par la D907.
Les moins pressés emprunteront le tracé original de
la route, celui d'avant 1968, en suivant la direction Châteauneuf
du Pape sur la droite.
Cette route originale n'est pour ainsi dire pas plus
avenante que la déviation.
L'avenue St Louis franchit également l'autoroute, mais en passant
par dessous, puis traverse alors un faubourg pavillonnaire sans grand
intérêt, avant de retrouver la jonction avec la D907.
Avant notre départ, Bédarrides nous gratifie
tout de même d'un dernier délaissé.
Court délaissé de route nationale 7, à la
sortie de Bédarrides.
Ancien atelier sur ancienne route...
On Poursuit -
Au prochain rond-point, au cœur d'une petite zone
industrielle, plus aucune trace aujourd'hui du "Relais de Chateauneuf",
le garage / Station service de la famille Catto.
Un établissement bien connu en son temps.
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Sur la droite l'ancien Relais de Châteauneuf / Aujourd'hui
tout a disparu. Image réactive.
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Le relais de Châteauneuf
Au fil de la route nationale 7. Publicité pour Cap Sud centre
commercial à Avignon.
Le resto Relais de Châteauneuf existe toujours aujourd'hui,
et puis il fait bar à vins... Image réactive.
Engrais Michel Frères, à Sorgues.
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Depuis mai 1996, la D 907 contourne sur 2 x
2 voies la ville de Sorgues par l'ouest.
Cette déviation relativement récente
qui franchit l'Ouvèze, se veut être un ensemble
architectural spécifiquement conçu pour ce site
qui l'accueille et l'intègre.
Pour les automobilistes, et surtout pour les
riverains qui voient les deux faces de la déviation,
la nature a repris ses droits : 200 arbres et 15 000 arbustes
plantés, murs anti-bruits, traitements paysagés
des talus et des giratoires.
Entre les 35 000 m2 de prairies et le ruban
qui défile, entre la déviation et l'environnement,
les limites s'estompent.
Des écrans acoustiques de 2 à
3 mètres de hauteur sur 750 m, basés sur une
alternance de séquences longues en aluminium et brèves
en cèdre rouge, baissent le son et rappellent la dynamique
du transit face à la permanence du riverain.
Enfin l'unité de style des ouvrages d'art,
le travail de la matière et des couleurs, donnent à
la déviation sa cohérence et son caractère
propre.
Extraits : https://www.archicontemporaine.org/RMA/p-1-lg8-Accueil.htm
Une première déviation
avait déjà vu le jour en 1956, entre Sorgues
et Avignon, mais celle ci avait été intégrée
à l'autoroute A7 entre1963 et 1965, devenant dès
lors payante.
Avant 1996, la route nationale 7 passait donc
par le centre de Sorgues.
Etroite artère alors régulièrement sclérosée
en été, qui longtemps malmena la vie des riverains.
C'est cet ancien itinéraire que nous
allons maintenant emprunter, délaissant le contournement
actuel, un peu trop récent, et qui n'apportera rien
de plus en matière de nostalgie.
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A hauteur du petit centre commercial visible sur notre
gauche, prenons à droite la sortie vers Sorgues.
Sorgues Km 0678
Sorgues (avec un S) ou Sorgues sur l'Ouvèze,
vient de la rivière Sorgue qui prend sa source à Fontaine
de Vaucluse, et se jette dans l'Ouvèze à Bédarrides.
En provençal, sorga, du latin surgere, "surgir, apparaître",
désigne une source importante ou une résurgence donnant
naissance à une rivière.
extrait : Wikipédia
A l'origine Sorgues s’appelle Villam Sorgam.
C’est en 1063, que la cité prend le nom de Pont-de-Sorgo
en provençal, en référence à la présence
d'un nouveau pont de pierre construit en remplacement d'un vétuste
pont de bois.
Après la révolution, le nom de la ville perd sa référence
au pont. Elle se nomme "Ville de Sorgues" ou "Sorgues"
tout court.
C'est pour empêcher les erreurs de destination que l'administration
des Postes a créé "Sorgues sur l'Ouvèze",
toponymie aujourd'hui encore peu usitée.
https://www.etudessorguaises.fr
En route -
L'entrée de Sorgues se fait par l'avenue d'Orange
qui dans sa première partie regroupe une petite zone commerciale
à taille humaine, agrémentée de quelques garages
de quartier aujourd'hui toujours en activité.
Sympa.
Un garage à l'ancienne, avenue d'Orange.
Un peu plus loin, le pont sur l'Ouvèze, situe
la véritable entrée de Sorgues.
Nous sommes quartier du Grand Pont.
Le pont actuel a été construit en 1835. Il remplace
l'antique pont de pierre de style roman surmonté d'une croix
de mission, semblable au pont roman que l'on peut toujours voir à
Bédarrides.
Aujourd'hui il ne reste aucune trace de cet ancien pont de pierre,
si ce n'est sur les armoiries de la ville et sur quelques gravures
anciennes.
Au centre du blason, le pont roman de Sorgues.
A cet endroit, le comte de Toulouse, suzerain du comté
de Provence, érige un château fort, sentinelle avancée
sur la route de France, dont le pont muni d’une vigie, de parapets
et de meurtrières surveille les abords et assure la défense
de ce passage.
Le contrôle de cet important axe de communication nord –
sud est ainsi assuré tout en générant de lucratifs
revenus car, pour franchir le pont, un péage est instauré,
le droit de barre, destiné aux voyageurs et aux marchands non
sorguais.
C'est sur l'emplacement de ce château fort que de 1318 à
1324, le pape Jean XXII fit édifier la toute première
résidence pontificale de la Papauté d'Avignon, 18 ans
avant le Palais des Papes d'Avignon.
Lorsque les Papes seront transférés à Avignon,
le Palais de Sorgues sera transformé en résidence d'été.
Le tout premier Palais des Papes est construit à l'emplacement
de l'ancien château fort.
Sur cette gravure du XVIIe siècle, on aperçoit également
le vieux pont Roman sur l'Ouvèze.
Le quartier du Pont sur l'Ouvèze en 1962. Image réactive.
La façade de cette maison située à l'entrée
de la cité, s'est prêtée de tout temps à
la publicité. Trafic routier oblige.
Arles Cité Romaine Porte de la Camargue
Stratégiquement bien située, on ne pouvait pas rater
la publicité pour l'Hôtel d'Europe, un des plus vieux
hôtel de France,
toujours en activité aujourd'hui.
Juste après le pont, la rue du Château
(sur la gauche) vous mènera jusqu'au Palais des Papes...enfin
ce qu'il en reste...
On ne rencontre pas un palais pontifical tous les jours,
qui plus est... "le tout premier palais pontifical " construit
en France, 18 ans avant le palais des Papes d'Avignon ...
Attardons nous un peu sur son histoire, vous avez bien 5 minutes non
?
Le premier des 9 Papes d'Avignon fut Clément
V.
Différentes raisons, dont l'affaire des Templiers, l'amenèrent
en 1309 à Avignon, ville vassale du Saint-Siège et voisine
du Comtat Venaissin, propriété effective de l'Eglise
depuis 1274.
Il ne séjourna à Avignon que par intermittence et logea
au couvent des Dominicains.
Pont-de-Sorgues, qui appartenait au Comtat Venaissin,
était également une propriété pontificale
de l'église
Or, il y avait nécessité pour Jean XXII, second pape
en Avignon, de frapper monnaie au nom de la papauté, ce qui
était impossible à Avignon, fief du comté de
Provence.
Pont de Sorgues accueillit donc un Palais pontifical et un atelier
monétaire, éléments essentiels de la politique
pontificale pour asseoir la prééminence de la papauté
avignonnaise.
Le pape ne se contenta pas de Pont-de-Sorgues mais installa,
tant dans le Venaissin que dans son ancien évêché
d'Avignon, d’autres châteaux, à Châteauneuf
(du Pape), Bédarrides ou encore à Noves.
Cette multiplicité, offrait à la papauté une
alternance possible de résidences et permettait surtout une
bonne maîtrise des voies menant à Avignon.
Ce qu'il reste du Palais des Papes. Encore visible aujourd'hui.
Durant près de 75 années , de nombreux
pontifes occupèrent les lieux, soit à temps plein (Jean
XXIII), soit en résidence d'été (Urbain V), soit
partiellement (Innocent VI ), ou même jamais (Clément
VI).
Le dernier pontife avignonnais à venir à Pont-de-Sorgues
fut benoit XIII.
Son premier séjour fut pour fuir la peste qui menaçait
Avignon.
Il s'installa au palais du 6 novembre 1397 au 19 janvier 1398.
Puis il y revint avec ses familiers en 1403.
La réunion des Etats Généraux du
Royaume en 1409 fut la dernière venue d'importance au palais.
Celui-ci fut délaissé et non entretenu, à tel
point que 300 mètres de ses murs s'écroulèrent
en mars 1413.
Les guerres de religion portèrent un coup fatal à l’édifice,
presque entièrement brûlé en 1562.
Au XVIIe siècle, Louis XIV, le cardinal Mazarin
et d’Artagnan, commandant des mousquetaires du Roi seront parmi
les derniers à dormir dans les ruines du château avant
d’aller assiéger Orange.
Après un nouvel incendie en 1799, les restes du Palais furent
finalement cédés à des entrepreneurs qui exploitèrent
le site comme carrière de pierres.
Aujourd'hui de nombreuses bâtisses, dont l'église,
sont en partie construites avec les pierres du Palais papal.
https://fr.wikivoyage.org/wiki/Sorgues
https://fr.wikipedia.org/wiki/Palais_des_papes_de_Sorgues
http://www.palais-des-papes.com/fr
Publicité peinte avenue d'Orange. Photo Claude.K
En route -
Le vieux Sorgues laisse parfois entrevoir à travers
ses ruelles enchevêtrées quelques pans de remparts ou
des bribes d'édifices oubliés, derniers vestiges visibles
de son riche passé Historique.
Les noms de rue permettent aussi de mieux appréhender la physionomie
du bourg comme la rue du château, la rue des remparts, la rue
du portail, la rue de la Tour, ou encore l'impasse des jardins du
château.
Abandonnons les ruelles étroites du vieux Sorgues
et poursuivons.
Les anciennes cartes d'état major l'attestent, la route impériale
longe le village en parallèle, comme le fait aujourd'hui l'avenue
d'Orange, faubourg résidentiel effacé, vite traversé.
Nous sommes sur le tracé des anciens remparts sur le côté
Ouest de la cité provençale.
Garage de quartier, transformé en dépôt de
meuble.
Sur quel genre de véhicule apprenait-on à conduire ?
Enseigne désuète pour commerce moribond...
En rouge le tracé actuel, en bleu le tracé au XIXe siècle
L'avenue d'Orange se poursuit rectiligne jusqu'au Château
St Hubert.
Mais au XIXe siècle, même si les remparts ont disparu,
la configuration des rues n'est pas tout à fait la même
qu'aujourd'hui.
La route nationale passait alors par la place du Portail, qui situait
la porte de la ville fortifiée, puis par le Cours de la Sorgue
devenus tous deux après la révolution la place de la
République et le Cours de la République.
Place de la République. Les roues à aubes rappellent
le passé industriel de Sorgues.
Au niveau du petit rond-point, bifurquons sur la gauche
pour emprunter la rue du Pontillac et déboucher sur la charmante
placette de la République, bordée par un cours d'eau
et des roues à aubes.
Dans son prolongement, le cours de la république a perdu de
son charme avec son canal recouvert et la disparition des platanes.
Le Cours de la République vers 1955 et aujourd'hui. Image
réactive.
Fin XVIIIe, début du XIXe siècle, à
l'emplacement des boutiques et des habitations qui jalonnent actuellement
le cours, s'élevait l'auberge de la Croix Blanche, un relais
de diligence situé à l'époque hors les murs de
la ville, comprenant une vaste remise flanquée d'un corps de
logis entourant une cour.
On ne sait en quelle année le relais cessa son
activité, mais en 1842, une partie de la remise de l'auberge
de la Croix Blanche fut vendue et transformée en habitation
comportant au rez de chaussée un local commercial.
S'y installeront au fil des années un atelier de tailleurs,
un café, un bazar...
Le cours de la République vers les années 1960.
Image réactive.
Sur la droite l'îlot de commerces marquant l'emplacement de
l'ancienne auberge de la Croix Blanche.
Fresque murale : Entrée d'un Pape dans la ville de Sorgues
Poursuivons en direction du rond-point du château
St Hubert, sans oublier de jeter un oeil sur la fresque murale du
restaurant en coin "la Détente".
Fresque en deux parties dont la partie basse nous rappelle le séjour
que firent Pablo Picasso et Georges Braque à Sorgues en 1912.
Séjour de Picasso et Braque à Sorgues en 1912.
A la jonction du Cours de La République et de l'Avenue
d'Orange. Image réactive.
Nous voici face au Château Saint Hubert, demeure
construite en 1782, pour un gentilhomme du roi, issu d'une grande
famille d'avocats.
Le château marque également le début de la très
longue avenue d'Avignon, qui nous dirigera jusqu'à la route
nationale 7.
Le château St Hubert.
Et maintenant notre séquence culturelle !
La fresque en trompe l’œil vue précédemment
y faisait allusion :