ETAPE 15 : du Pont de Bonpas (700 km) à St Cannat (750 km)

02/04

Orgon - Sénas

 

Orgon Km 0715

Situé dans le couloir séparant les Alpilles du Luberon, le territoire d'Orgon possède un riche passé historique.

Les traces d'habitat sont très anciennes sur le territoire d'Orgon. On y a retrouvé des vestiges de la période néolithique, comme la Baume Rousse, considérée comme un abri du Néolithique final au Bronze ancien.
Orgon possède aussi des sites perchés de la même période, comme Notre-Dame de Beauregard et les Calades.
Lors de la seconde partie du premier âge du Fer (VIIe –VIe siècles av. J.-C.), la population, jusqu'alors essentiellement nomade, se sédentarise et se met à construire en dur.
Le castrum se structure à la manière d'un village avec ses rues et ses maisons adossées.
Le processus d'installation permanente est à mettre en parallèle avec l'intensification des échanges économiques avec les commerçants méditerranéens.
En échange de produits de luxe, les habitants des Alpilles produisent des céréales et passent d'un état d'autarcie à une véritable économie d'échange.

Lors du second âge du fer, le territoire d'Orgon, comme l'ensemble des Alpilles, est peuplé de Ligures, de Celtes et de Celto-Ligures.
Orgon fait alors partie du territoire des Caenicenses. Il s'agit d'un peuple largement tourné vers l'agriculture.

Les oppida des Alpilles, dont ceux d'Orgon, sont démantelés lorsque les Romains entreprennent la conquête de la région en - 121 av JC.

Le lieu Urgonum est attesté dès l'année 1183.
Un bac permettant de traverser la Durance existait à l’époque gallo-romaine, puis au Moyen Âge.

Le château joua un rôle important au XIIIe siècle, place forte et prison, alors résidence des Templiers.
Puis au fil des siècles et des seigneuries qui s'y succèdent, le château d'Orgon, puis l'église sont tour à tour démolis puis reconstruits, puis redémolis malgré les fortifications.

En 1562, le baron des Adrets saccage l’église paroissiale, profane le sanctuaire de Notre-Dame-de-Beauregard et précipite la Madone vénérée dans le vide. Elle sera retrouvée intacte.

La maison des Guise Lorraine conservera la Seigneurie d'Orgon durant plus de trois siècles, jusqu'à la révolution de 1789.

Extraits Wikipédia.


Orgon bourg médiéval groupé autour de son église. A mi-hauteur sur la colline on distingue les ruines du château du Duc de Guise.
Notre Dame de Beauregard surplombe l'ensemble. La nationale 7 semi-circulaire contourne le vieux centre par l'Est.
Rectiligne le long de la Durance, on aperçoit l'autoroute A7.

En route -

Pour les vacanciers du temps des heures glorieuses de la route nationale 7, l'ancienne cité médiévale pouvait se targuer d'être une étape incontournable au cœur de la Provence.
Il faut dire qu'elle en possédait tous les atouts.

Avec ses cafés de village, ses auberges provençales, ses hôtels et stations-service disposés le long de rues ombragées, ses ruelles médiévales, son camping, mais aussi les ruines du château du Duc de Guise, le tout sous l'œil protecteur de Notre Dame de Beauregard, Orgon avait de quoi retenir les touristes en quête d'authenticité.

Et aujourd'hui ?

Orgon a perdu sa superbe d'antan. Le cliché idyllique du village à la "Pagnol" ne prend plus.
Les auberges se dépeuplent, les restaurants ferment, le village s'isole et tombe dans l'oubli général. La faute à qui ?
La faute au progrès. Au progrès mécanique des automobiles modernes qui avalent le bitume par centaines de kilomètres sans devoir s'arrêter pour contrôler les niveaux, refroidir le moteur ou faire le plein de carburant.
La faute au progrès routier. La section de l'autoroute A 7 entre Bonpas et Sénas est ouverte en 1969. Les touristes ne s'arrêtent plus à Orgon et brûlent carrément l'étape.
La faute aux touristes qui doivent tenir la cadence parce qu'ils ont réservé sur la côte.
Au prix de la réservation, pas question de manquer un jour de plage, quitte à faire le voyage d'une seule traite sans s'arrêter.

Alors vu que nous sommes de retour à Orgon, voyons comment tout ceci a réellement évolué.


On trouve encore les traces d' anciens relais routiers, ici le Resto-Grill.

Après notre passage devant quelques restaurants, parfois routiers, parfois moribonds, devant des baraquements, étalages de vente directe de fruits et légumes, voici, sur notre droite, le musée Automobiles de Provence.
Une très bonne surprise.

Le musée retrace un siècle d'histoire automobile à travers différentes époques.
Des voitures sportives et populaires, des motocyclettes et des bicyclettes de tous âges.

Mais il y a aussi le café du musée, bar à vins, tapas, salon de thé pour tous les passionnés.

A ne pas manquer !

https://www.musee-auto-provence.com

Un peu plus loin, sur la gauche cette fois-ci, nous passons devant ce qui était Le Relais Basque, un restaurant réputé, sur le bord de la route nationale 7, longtemps reconnaissable aux inscriptions rouges, peintes sur le muret de clôture.

Le relais Basque a fermé en 1992, la bâtisse a été reconstruite en 2010 pour accueillir une crèche. Il reste le muret sans les inscriptions. Tout fou l'camp !!


Jusqu'en 2010, on pouvait encore situer l'emplacement du Relais Basque. Image réactive.


Ici on déchiffre une publicité pour Perrier, à moins que ce ne soit pour Orangina, ou pour Suze. Chacun voit midi à sa porte !-)

On arrive vite au bourg, rue centrale sans commerce, où s'alignent les maisons de ville provençales d'un ou deux étages maximum, aux petites fenêtres et aux crépis colorés d'ocre, de rose ou de blanc gris.
Dans le virage, la rue semble vouloir se diviser en deux, donnant l'impression de vouloir gagner deux directions différentes.


Alors on va où ? tout droit ou à gauche ?

En examinant la carte de Cassini, on constate effectivement qu'à l'époque de la ville fortifiée, il n'y avait pas de contournement du centre bourg.
La route entrait par la porte Ouest, traversait la ville pour en ressortir par la porte Est.

Au XIIe siècle Orgon est un hameau fortifié, pas plus grand qu'un quartier, blotti au pied de son château.
A partir du XVIème siècle, Orgon se développe et de nouveaux remparts apparaissent.
Une deuxième enceinte est édifiée en 1591.


La cité fortifiée d'Orgon. Carte de Cassini. XVIIIe
La route arrive porte Ouest dite porte de Ste Anne et ressort à l' Est par la porte de la Durance.

La ville a conservé trois portes de l'époque des remparts, aujourd'hui toujours visibles.

La Porte de l'Hortet est la plus ancienne. Construite au XIIe siècle c'est la seule porte vestige de la première enceinte.

La Porte Ste Anne, localise l'entrée Ouest de la seconde enceinte, en venant d'Avignon.

La Porte de la Durance, se situe à l'est, proche de la rivière en direction d'Aix.
Un péage contrôlant la traversée de la Durance et le trafic de marchandise sur la rive gauche y était installé.
L'ensemble était dominé par une forteresse militaire surveillant l'ensemble de la vallée.

Nobles voyageurs, honorables commerçants, manants et militaires sont passés, durant des siècles par ces portes monumentales.
Sans compter quelques illustres personnages, dont les archives, pour certains, ont gardé traces.

François 1er s'en revenant d'Italie en 1516, s'arrête quelques heures à Orgon avant de poursuivre sa route vers Tarascon.
Nostradamus, mais aussi des Papes, dont le Pape Pie VII qui dans la nuit du 6 au 7 Février 1814, sera hébergé pour une nuit de repos en les murs d'Orgon.

Le 15 janvier 1660, lors de son passage à Orgon, Louis XIV, fera bénéficier la ville d’un allègement d'impôts.
Sans parler du passage de la très redoutée Chaîne, ce convoi de forçats se rendant à pied sous bonne garde, vers le bagne ou les galères du port de Toulon.

Mais le souvenir le plus marquant historiquement parlant, reste celui du passage mouvementé de Napoléon 1er se rendant à l'île d'Elbe le 26 avril 1814.


Estampe représentant Napoléon 1er à Orgon se rendant à l'île d'Elbe en 1814 (Gallica)

Plaque apposée à la porte Ste Anne

Plusieurs versions relatent ce fait avec plus ou moins d'exactitude.

J'utiliserais pour ma part la version des " Mémoires de Madame la Duchesse d'Abrantès" de 1835.
(orthographe d'époque)

" Napoléon fut prévenu, dès Montélimart, du danger qu'il courrait à Orgon et à Fréjus.

Arrivé à Orgon, il put se convaincre que ses craintes étaient fondées.
A mesure qu'il s'éloignait de Paris, et qu'il avançait dans cette Provence baignée du sang innocent, depuis que les partis ont soufflé leur venin sur sa terre embaumée, Napoléon voyait des fronts soucieux et des mains armées de couteaux... Des mères lui redemandaient leurs enfans !.... des veuves leurs époux...

L'empereur arriva à Orgon dans une de ses voitures... et le premier... il était avec le général Koller...
Mais comment échapper à des yeux qui le retrouvaient sur la plus petite pièce de monnaie !...

La maison de poste d'Orgon est comme presque toutes les maisons de poste en Provence, ayant une cour qu'on traverse pour sortir par une autre porte.
La voiture de l'empereur était donc entre ces deux parties, tandis qu'un mannequin vêtu comme lui était suspendu à une corde et volait dans l'air aux cris de toute cette troupe altérée de sang.
Car elle en voulait, du sang !!! et c'était avec le sien que ces tigres voulaient se désaltérer.

Le maître et la maîtresse de poste d'Orgon voulurent tenter de soustraire les voyageurs, quels qu'ils fussent, au danger qu'ils couraient.
En conséquence, ils firent fermer la porte donnant de ce côté de la ville, et pressèrent les postillons...
On sait comment la porte fut brisée sous les coups de ce boucher, qui lui-même était excité par un gentilhomme, soi-disant des environs, et qui depuis la veille répandait de l'argent avec profusion parmi le peuple...
Il y avait donc eu excitation parmi le peuple, déjà ami de l'agitation... les femmes surtout, s'enivraient de l'une à l'autre en s'excitant par leurs souvenirs douloureux...
- J'ai perdu mon fils à la Mojaïsk criait l'une,
- J'ai perdu mon père et mon mari à Wagram ! disait sa compagne.
- Je suis mutilé depuis l'âge de vingt ans s'écria un homme à la jambe de bois.

- A mort le Tyran !

Et ces cris prenaient de minute en minute un caractère plus alarmant....

Quel fut le sauveur de Napoléon ? on l'ignore : lui aussi n'avait pas une idée bien précise, à cette époque même, de la manière dont il fut sauvé...
Ce qui paraît certain, c'est que le déguisement qu'il prit le sauva plus que tout le reste... Il est pénible de le dire, mais c'est un fait... Napoléon a mis une redingote du général Koller !!!...

Napoléon se jeta dans sa voiture, le marchepied se releva, les postillons partirent.

Notes : A Orgon, l'empereur courut vraiment risque de la vie; il ne dut son salut qu'à l'idée heureuse qu'il eut de passer comme une des personnes de la suite des commissaires.
Il fut demeurer à l'Hôtel Royal de la poste. Il y a dans cette maison deux portes, et pendant que l'empereur parlait avec le maître de la maison, on se disposait à le faire sortir par l'une de ces portes. "

Mémoires de Madame la Duchesse d'Abrantès ou Souvenirs Historiques sur Napoléon édition 1835, Chez Mame Delauney Libraire à Paris.


Carte d'état major de 1866. Les remparts n'existent plus, le centre du Bourg est dévié vers la rive gauche de la Durance.
Le cercle blanc situe le premier relais de poste.

Contrairement à certaines villes de Provence (et d'ailleurs), Orgon n'a pas localisé précisément son Relais de la Poste aux Chevaux.
Le fil rouge de cette traversée d'Orgon, sera donc l'identification du Relais de Poste.

Quelques échanges de mail avec Marine Giltzinger, Directrice de l'action culturelle et du Pôle Culturel d'Orgon au Musée Urgonia, apportent tout de mêmes quelques éléments de réponses.

Il y eu au cours des siècles deux relais de poste à Orgon.
Le premier relais se situait au croisement de l'avenue de La Victoire / RN7 et de de la rue du Faubourg Ste Anne (ancienne route en direction de la porte Ste Anne)
Sur la carte de 1866 on constate que le bourg était moins développé qu'aujourd'hui. Que les maisons restaient principalement groupées au pied du rocher.
On peut donc légitimement penser, que le premier bloc d'immeubles situé dans le Vé formé par ces deux axes, a abrité le premier relais.
Mais aucune trace ne l'atteste officiellement aujourd'hui.


Une vue d'Orgon au début du XXe siècle.

En route -

A l'intersection, poursuivons par l'avenue de la Victoire/Rn7 sur la gauche.

Aujourd'hui, plus grand chose de remarquable dans ces faubourgs de ville.
Mais il fut une époque où trouver une station service et une petite auberge sympathique n'était pas chose impossible.


La Station Shell et l'Auberge des Trois Canards.


Ambiance route nationale 7 devant l'auberge des Trois Canards... dont il ne reste rien aujourd'hui. Image réactive.

L'avenue de La Victoire est maintenant bordée sur sa gauche par le canal des Alpines, un canal d'irrigation construit en 1772.

Nous abordons maintenant le cours, le cœur du village, là où il faut être, là où ça bouge vraiment !
La rue où descendent les touristes et où se concentrent cafés, hôtels, restaurants et stations service.

Bien entendu, vous conjuguerez toutes ces phrases au passé, parce que aujourd'hui... :-((


Le cours, nationale 7 vue en direction d'Avignon. Image réactive.


Emplacement du supposé second Relais de Poste au croisement de la rue de la Cornillière avec la route nationale 7.

Voila donc l'emplacement supposé du second Relais de Poste, situé au croisement de la rue Cornillière et de l'avenue de l'Avenir (ex RN7), selon le Pôle Culturel d'Orgon du Musée Urgonia.
Ce serait donc l'un des deux bâtiments, situés en coin. Lequel ? mystère.
Vers les années 1960, la bâtisse de droite, en rouge, était une ancienne station service (BP visible sur la carte postale du dessus)
Chronologiquement ce Relais serait vraisemblablement le second, puisque situé sur une route plus récente que celle qui passait jadis par les portes fortifiées de la ville.
Serait-ce là que Napoléon s'arrêta en 1814 ? Serait-ce ici que la foule harangua l'Empereur ?

Si l'emplacement me semble approprié, la modestie des bâtisses, l'absence de portes cochères, et disons le, une part d'intuition, me laissent perplexe quant à la localisation de ce Relais de Poste.

Le Relais de Poste de St Andiol, nous l'avons aperçu, était plus conséquent, et l'on verra que le suivant à Pont Royal, l'est tout autant.
Pourquoi n'en serait-il pas autrement à Orgon ?
N'évoque-t-on pas en note des Mémoires de la Duchesse d'Abrantès un "Hôtel Royal de la Poste" ?
S'il s'agit de ces bâtisses, ce qualificatif de Royal me semble galvaudé.

Je reste indécis.. indécis et déçu.

En Route -


Les Punks hurlaient "No Future". Est-ce le sort réservé à cet établissement plus que centenaire ?
"L'avenir" nous le dira sous peu .... Image réactive

Quelques mètres plus loin, toujours à la recherche du Relais où Napoléon s'arrêta en 1814, cet immeuble conséquent me fait de l’œil.
Il possède toutes les proportions d'un bon hôtel, avec une façade directe sur la route nationale, diverses portes et fenêtres donnant sur la ruelle de côté et sans doute sur une cour intérieure.
On le croirait aujourd'hui bricolé de bric et de broc, tant sa façade semble avoir subie de mauvaises transformations.
Mais la porte d'entrée moulurée et les matériaux de construction trahissent son ancienneté.
Avec son balcon central, aujourd'hui décalé, il a dû avoir fière allure en son temps.

Car il s'agit bien d'un ancien Hôtel.
L'hôtel de Londres et le Café du Progrès attenant, répertorié par le très célèbre guide du Touring Club de France.


L'hôtel de Londres et le café du Progrès participaient activement à l'animation du cours. Image réactive
Sur la carte de visite, on constate que l'établissement propose un garage pour les automobiles,
mais conserve toujours une remise pour les attelages hippomobiles.
Les deux moyens de locomotions cohabiteront encore quelques temps en ce début de XXe siècle..

Et de découvrir, au hasard d'une recherche, que l'hôtel de Londres portait autrefois un autre nom, mais hélas sans que la dénomination ancienne ne soit précisée.
Peut-on penser qu'il s'agissait de l'Hôtel de la Poste ? Celui devant lequel Napoléon fut harangué ?
Je serais enclin à le penser.

Mais pour l'heure, le mystère reste entier.
Découvrir le chaînon manquant entre l'hôtel de Londres et celui de l'Hôtel de La Poste serait une avancée dans la localisation de l'endroit où s'est réellement arrêté l'Empereur.


Quand je disais que c'est là que ça bouge !!! Image réactive.
Une époque où les principaux moyens de locomotion restent la bicyclette et la traction animale.
Encart sans doute fin XIXe précisant le changement de nom de l'établissement et proposant toujours des remises et des écuries.


L'Hôtel de Londres et le Café du Progrès, vue en direction de d'Avignon.

En route -

Une trouée dans la lignée d'immeubles sur notre droite, nous permet d'apercevoir la porte fortifiée de la Durance, là où se situait le péage, surplombée des ruines du Château du Duc de Guise.

Quoi ! le fameux Duc de Guise, celui là même dont on apprend à l'école qu'il est mort au château de Blois assassiné le 23 décembre 1588, sur ordre d'Henri III, durant un épisode tragique de la guerre de religion ?
Non pas vraiment ce Duc là, mais bien sa famille : la Maison de Guise.

Oppidum romain dans l'antiquité, puis forteresse médiévale au Moyen-Âge contrôlant le péage des voyageurs sur la Durance,
le château intègre la dot de Yolande d'Anjou, fille du roi René 1er d'Anjou, qui se marie en 1445 avec son cousin Ferry II De Lorraine.

C'est ainsi que la Maison De Guise, branche cadette de la Maison De Lorraine conservera la Seigneurie d'Orgon pendant trois cents ans, jusqu'à la révolution.

http://www.orgon.fr/18536


Le château fut détruit un première fois en 1481 sur les ordres de Louis XI,
puis une seconde fois, définitivement à partir de 1626 sous les règnes de Louis XIII et Richelieu qui ordonneront le démantèlement de toutes les forteresses de France.

http://www.duboysfresney.fr/index.php?page=docu4151

En route -

On quitte Orgon par un pont enjambant le canal des Alpines et la voie ferrée.
Nous voila coincé entre la montagne et la Durance, pour ne pas dire entre la montagne et l'autoroute A7.

Votre vue acérée aura tôt fait d'apercevoir au sommet de la falaise, un édifice religieux.

Il s'agit de Notre Dame de Beauregard.

Oppidum celto-ligure à l'âge de fer, puis temple Romain à la gloire des dieux Jupiter et Apollon, c'est une chapelle Chrétienne qui remplace le sanctuaire Romain.
Dédiée à la vierge, l'édifice veille sur la ville d'Orgon.
En 1562 la statue en bois de la vierge de Beauregard est précipitée au bas de la falaise par le sanguinaire baron des Adrets, alors fidèle partisan des troupes protestantes.
Retrouvée intacte au pied de la falaise, la statue fut vénérée par la population d'Orgon comme une statue miraculeuse.

Un couvent est construit en 1638, achevé en 1660.
A la révolution le lieu est réduit au pillage et à l'abandon.

En 1878 la chapelle actuelle est mise en construction, elle peut accueillir un millier de fidèle.
Le couvent restauré, de nombreuses congrégations religieuses viendront occuper le site.

En 1982, le monastère est une nouvelle fois à l'abandon.
Pendant près de 10 ans, l'association des Amis de Beauregard, va redonner vie au site, avec l'accord de la municipalité d'Orgon.

Aujourd'hui le site est sauvegardé et accueille de nombreuses manifestations culturelles.

http://www.orgon.fr/18537

On poursuit notre voyage sur une route toujours typiquement provençale, aux alignements de platanes régulièrement jalonnés de relais routiers.


Dès la sortie d'Orgon, la brasserie Bellevue, au pied de N-D de Beauregard. Image réactive

Le Relais des Fumades est annoncé.
Une bonne oasis de fraîcheur dans ce monde de routiers.

Encore un relais typique du bord de route dont la notoriété se mesure au nombre de véhicules garés sur le parking.
Ici, aux heures des repas c'est souvent complet.
A bon entendeur..

Sur le bord de route, de nouvelles bornes kilométriques font leur apparition.
Elles nous indiquent que nous parcourons la route de Jean Moulin, dont nous avions entrevu la carte sur la fresque murale à St Andiol.


La route de Jean Moulin. Photo Claude.K

Inaugurée en 1978, la " Route de Jean Moulin - Chemin de la liberté " relie Saint-Andiol à Salon de Provence, en passant par Eygalières
Elle symbolise le parcours réel en janvier 1942, en même temps que l'itinéraire en Résistance du héros, de son parachutage de 1942 à sa mort en 1943.

Source et extraits : https://fresques.ina.fr/reperes-mediterraneens/fiche-media/Repmed00361/pose-de-la-premiere-pierre-du-memorial-jean-moulin.html

Ces nouvelles bornes ont remplacé les anciennes, qui pour certaines ont tout simplement été jetées sur le bas côté de la route.


Exemple d'ancienne borne N7 oubliée de tous. Photo Claude.K

Qui se souvient des Vins Margnat, en bouteille étoilée, puis en plastique, dont la plus grosse succursale se situait à Châteauneuf les Martigues devenu pour le coup Margnat Village ?


A 52 Km Margnat Village. Et le Pinard eu enfin une origine.

Il y a des marques comme ça, allez savoir pourquoi, qui restent oubliées, tapies au fond de notre mémoire pendant des années, que dis-je ! pendant des décennies.
Je dis oubliées, pas effacées.
Et il suffit alors d'un petit déclencheur pour faire ressurgir tout un tas de souvenirs.
Margnat est dans ce cas.


Lorsque j'étais enfant, j'ai longtemps cru que le vin, au même titre que les eaux minérales, possédait sa propre source, la source Margnat.
Dans son nouvel emballage de bouteille plastique - lui attribuant au passage une certaine ressemblance avec nos actuelles bouteilles d'huile de table - légères et sans consignes comme le soulignait la pub de l'époque, il était de tous les repas et participait à tous les pique-niques.

Des panonceaux dans les cafés ou chez l'épicier, des encarts dans les journaux nous rappelaient sans cesse à son bon souvenir.
Sur la route des vacances, il n'était pas rare de croiser ces énormes camions citernes, pinardiers de la flotte Margnat Village.

Une piquette de table dont chacun se moquait faussement, mais qui n'aurait pour rien au monde manqué un repas.

 

L' histoire des Vins Margnat ... étonnant.

http://www.vinsmargnat.com


Comme quoi le vin reste indissociable de la région Provence

En route -

Allez, encore une vieille institution du bord de route, l'Auberge des Petits Pavés.
Un charme rustique, un poil suranné, qui nous plonge immédiatement dans l'ambiance de ces hôtels-restos provinciaux sans chichis.

Napoléon s'y serait arrêté le 26 avril 1814.
Nous avons vu précédemment comment il fut reçu à Orgon, harangué par une foule hostile et menaçante, l'obligeant à quitter la ville précipitamment.

Aux Petits Pavés, qui porte à l'époque de Napoléon le nom d'Auberge du Contour, on retrouve la fameuse anecdote - commune à bon nombre d'auberges ayant reçu l'Empereur - de Napoléon, qui devant la note plutôt exorbitante pour une omelette, demande à l'aubergiste si les œufs sont si rares dans la région. Et de se voir répondre que ce sont plutôt les Empereurs qui sont rares en ces contrées.

http://www.aubergeauxpetitspaves.com


Les Petits Pavés, hier et aujourd'hui. Image réactive.

Au XVIIIe siècle, la route bifurquait sur la gauche juste après l'Auberge du Contour ( d'où peut-être ce nom de Contour) pour rejoindre le centre de Sénas. (voir carte de Cassini ci-dessus).
Au siècle suivant, le tracé de la route de Paris à Antibes sera modifié, et la ligne droite adoptée. (pointillés)
De l'Auberge du Contour, devenue entre temps Les Petits Pavés, on rejoindra désormais Sénas en ligne droite.

Mais l'ancienne route existe toujours, il suffit d'emprunter la D73B sur la gauche pour une petite remontée dans le temps.
Rien de bien particulier aujourd'hui, ci ce n'est un parcours bucolique, le long d'une chaussée étroite toujours bordée de platanes.
En suivant la carte d'état major on localisera d'anciens établissements comme le Cabaret des Bœufs, ou l'Auberge de Versailles à l'entrée de Sénas.


Au XIXe siècle, la nouvelle route est tracée.
La carte d'état major fait même apparaître les arbres de chaque côté de la nouvelle chaussée.

Le Cabaret des Bœufs : déjà en 1604, il est question ici d'un logis à l'enseigne de la "Campane", cette cloche que l'on suspend au cou du bétail.
Sans doute un refuge pour bergers, muletiers et autres pastoureaux qui trouvent là un abri pour leur bêtes lors des transhumances.
En 1813, le refuge prend le nom de Cabaret des Bœufs, une "Auberge à loger bœufs et moutons".
A la fin du XIXe, les bâtiments auraient abrité une filature.


Le Cabaret des Bœufs, sur l'ancienne route Royale.

L'Auberge de Versailles : Située (à l'époque) à l'entrée du village, quartier du pont de la pierre.
Cette petite auberge ( qui tiendrait plus aujourd'hui de la chambre d'hôte que de l'hôtellerie classique), faisait état en 1811, d'un inventaire comportant 4 lits, 12 draps et 12 serviettes.

L'auberge ferma aux environs de 1843

Sources : Un village de la Basse-Provence Durancienne : Sénas, 1600-1960 De François Xavier Emmanuelli Editions l'Harmattan 2014.

Note : C'est donc ici, que la fameuse expression : "C'est pas Versailles ici ! " serait née... ;-))


En coin, l'Auberge de Versailles, à l'entrée de Sénas, au départ de la vieille route.

En route -

Après ce petit écart historico-bucolique, retrouvons maintenant le tracé rectiligne de la route nationale 7 au départ de l'Auberge des Petits Pavés.


La Savoisienne Immobilière située sur la Canebière.. la grande bleue se rapproche à grand pas !


Il ne reste ici que le nom de la société d'affichage Jacques Dauphin, le panneau d'affichage a disparu.



Et toujours la route idéale, qui nous donne envie de lever le pied pour apprécier l'instant présent.


L'hôtel restaurant Le Grillon, installé sur le bord de la nationale 7 depuis 1963. Aujourd'hui à l'abandon. Image réactive.


Le Grillon.. aujourd'hui abandonné.


La Durancette, Snack - Crêperie à 50 m sur la gauche Hmmm !


Une jolie enseigne colorée, malheureusement en partie masquée par un muret.

 

Sénas Km 0722

La ville de Sénas est un peu comme sa consœur Orgon, oubliée des automobilistes qui la traversent encore pour se rendre à Marseille, Salon de Provence ou Aix en Provence.
Il faut dire qu'aujourd'hui, le coin n'est pas très glamour.

C'est que la route n'arrive plus vraiment au cœur du bourg, comme le faisait la vieille route que nous avons suivi précédemment.
Depuis le XIXe siècle, son nouveau tracé la fait passer par de nouveaux faubourgs, moins animés, moins dignes d'intérêts, moins pittoresques que ce que l'on pourrait espérer d'un village provençal.

Difficile en tous les cas de retracer avec précision l'histoire de Sénas.
Peut-être parce que Sénas n'est pas vraiment une ville, mais plutôt un hameau sans histoire qui s'est étendu naturellement au fil des siècles, partagé entre le secteur de son château et celui de son moulin, créant ainsi autant de petits quartiers que réunit l'axe routier en partance pour l' Italie.

Certes, on trouve bien traces d'occupations préhistoriques, et même gallo-romaines, mais quid du moyen-âge ?
Un mémoire de 1749 parle "d'un terroir ni bon ni mauvais, où le vent de bise (mistral) fait souvent beaucoup de mal aux fruits et même aux plantes".

Pendant plusieurs siècles, le village a été de petite taille.
Sous Louis XVIII, on décrit une agglomération d'environ 200 maisons réparties en petits groupes, sans vraie rue, sans fontaine, pourvue de 3 puits qu'il faut régulièrement purger des immondices que l'on y jette,
avec des espaces de circulation rarement pavés, encombrés d'ordures et de fumier.

Sources et extraits : Un village de la Basse-Provence Durancienne : Sénas, 1600-1960 De François Xavier Emmanuelli Editions l'Harmattan 2014.

Mais la situation du village situé sur l'axe du Grand Chemin Royal, future route nationale 7, au carrefour des routes de Salon et Marseille contribua largement au développement des activités hôtelières, ce jusqu'à la fin des années 1970.

En Route -


Vue en direction d'Orgon, sur la droite le garage Moderne et la station service, sur la gauche la terrasse d'un café. Image réactive.
Aujourd'hui un comptoir de pièces auto, et le Sport Bar détruit en 2017.

Aujourd'hui le faubourg traversé est un mélange de vieux bâtiments faisant pour les uns office d'entrepôts, pour les autres de commerces désaffectés, de stations service, d'ancienne concession automobiles transformée en fast food asiatique et de maisons d'habitation aux pierres apparentes qui nous donnent tout de même une vague idée de l'aspect général du secteur en des temps plus glorieux.


Des établissements comme on les aime. Presque dans leur jus. Ce bâtiment à tout du relais de diligence.

Justement, des temps plus glorieux, l'hôtel restaurant du Terminus a sûrement dû en connaître.
A l'origine bergerie utilisée lors des transhumances, l'hôtellerie du Terminus ouvre en 1842.
L'emplacement de l'hôtel est stratégique puisqu'il se situe en bordure de route nationale, à proximité de la Gare ferroviaire et du carrefour des routes en direction de Marseille ou Aix.

L'établissement est aujourd'hui toujours en activité.


L'hôtel restaurant du Terminus, plus de 170 ans d'existence. Image réactive.

Nous voici à la croisée des routes.

A droite vers Salon de Provence et Marseille, tout droit la route nationale 7 vers Aix en Provence.


Belle vue d'avant guerre au croisement des routes de Marseille (RN 538) et d'Aix en Provence (RN7). Sur la droite une borne indicatrice Michelin.
Même lieu aujourd'hui. Image réactive.

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Le croisement vu dans l'autre sens, venant de Marseille (RN 538) en direction du centre ville de Sénas (tout droit). La RN7 passe dans le sens gauche / droite.
C'était l'accès principal vers le centre ville. Remarquez la station Esso en bordure de route nationale 7, juste à l'entrée du cours, baptisé en 1921 le cours Jean Jaurès.
Image réactive.

Situé à l'entrée du cours, au croisement des deux axes routiers les plus importants de la ville, l'immeuble (à gauche sur la carte postale) abritait à l'origine un commerce de vannerie.
A partir des années 1950, c'est une station essence sous la marque Esso.
A la fermeture de la station service, vers la fin des années 1970, la boutique de vannerie retrouve son emplacement d'origine avant d'être une dernière fois transformée en vidéo-club à l'aube des années 1980/90.
A l'abandon depuis une dizaine d'année, l'ensemble immobilier devrait être détruit par la municipalité, dernier propriétaire du lieu, pour laisser place à .... un rond point. (tiens donc, quelle originalité ! )

En 2008 le carrefour change d'allure et arbore les couleurs du midi au travers d'une fresque peinte par Bernard Helloua-Grimaldi.
La fresque représente les Alpilles dans un décor provençal.

https://freskart.net/2017/07/06/senas/


Les fresques, c'est un peu comme les ronds-point, chaque municipalité veut la sienne.


Non pas une plaque de cocher, mais une plaque pour le Rosé de Provence Baptistin Caracous.

On poursuit après le carrefour.

Sur la gauche, l'église St Amand.

A la fin du XIe siècle, les seigneurs de Sénas avaient fait construire 3 chapelles dont la chapelle de St Amand.
Cet évangélisateur de la Flandre, évêque de Maastricht, grand protecteur des récoltes en devint le St Patron en 1150.

La chapelle Saint Amand est offerte à l'évêque Geoffroy d'Avignon qui s'en fait confirmer la propriété par le pape Adrien IV le 24 avril 1155.

A partir de cette date, la chapelle de St Amand est érigée en église paroissiale.
En 1306 l'église est agrandie par la construction de la nef centrale et du chœur.
Au XVe siècle, c'est l'édification du collatéral nord.

Extraits de la plaquette : les visites de l'été édité par la ville de Sénas.

Mais la curiosité principale de l'église c'est son clocher de type quadrangulaire, surmonté d'une flèche décorée de rostres.
56 rostres, par groupe de 7 disposés sur les 8 arrêtes du clocher.

Ceux ci sont censés représenter les tréfonds de l'âme humaine, l'animalité, la passion... la luxure.
Si vous avez bon œil, en cherchant bien, vous devriez y trouver des rostres en forme de bec, de griffes, de tête d'homme mais aussi de phallus en érection...

Ah ! Ces bâtisseurs de cathédrales .. quels potaches !

https://monumentum.fr/eglise-paroissiale-saint-amand-pa13000018.html


L'église St Amand, son clocher et ses rostres lubriques...


RN 7, vue en direction d'Avignon. Le village typique à la Pagnol. Années 1920.
Même lieu aujourd'hui. Image réactive.
Un siècle après, la partie droite de la rue, église, immeuble et hangar existent toujours.


RN 7 toujours vue en direction d'Avignon. Même lieu actuel. image réactive.


Quelques publicités peintes. Image réactive.


Sur le pignon de cette ancienne auberge, on distingue toujours la publicité pour la Bière Marx, la bière Marseillaise.

Avant de quitter Sénas, voici les dernières traces d'un établissement aujourd'hui fermé.
Nous sommes à l'emplacement d'une des plus vieille auberge de Sénas dont la présence est attestée sur le bord du Chemin Royal depuis 1785.
Démembrée lors d'un partage successoral, revendue, puis désaffectée, l'établissement devient l'Auberge du Luberon en 1880.

A l'aube des années 2000, l'hôtel du Luberon fermera définitivement.


Le parking de l'hôtel du Luberon. Image réactive.


Un petit air de pension de famille pour ce discret hôtel de province plus de deux fois centenaire.

Nous voici à la sortie de la ville.

Il est regrettable que la municipalité ne communique pas plus sur cette chapelle qui trône timidement au bout d'un parking de la zone commerciale, à l'entrée (pour nous à la sortie) de la ville.
Elle est dédiée à Notre Dame de Bon Voyage.
Comme pour Notre Dame de la Route à Fontenay sur Loing, bon nombre d'automobilistes, aiment s'y arrêter.
Un arrêt profane pour les uns, pieux pour les autres, placé sous la protection de la Madone.
Dommage ! la chapelle est souvent (toujours ?? ) fermée.

Elle daterait du XVIIIe siècle, mais de toute évidence, celle que nous avons sous les yeux est de construction plus récente.
La chapelle originale se situait en bordure du Grand Chemin.
Elle fut détruite au milieu des années 1960, lors de l'élargissement de la chaussée et du réaménagement du carrefour.


Sur cette vue aérienne de la route vers 1964, l'ancienne chapelle est toujours visible, pour une paire d'année encore. (cercle blanc)
Sur la seconde photo, voici la chapelle originale du XVIIIe siècle, en bord de route.
Image réactive.

En route -

On quitte Sénas par une petite zone industrielle en passant sous l'autoroute A7.

Avant de poursuivre plus en avant par la RN 7 / D7N, intéressons nous à la carte de Cassini de 1778.
A cette époque il n'est pas encore question de Route Impériale ni même de route nationale, mais de grand chemin Royal de Lyon à Marseille.


Cassini : de Sénas à Pont Royal, par Mallemort - la Croisière.
En orange le chemin emprunté aujourd'hui par la N7, en violet la route principale de l'époque.

Dans son "Itinéraire complet de l'Empire Français, de l'Italie et des provinces Illyriennes" paru en 1812, Hyacinthe Langlois nous parle au sortir de Sénas de deux directions pour rejoindre Mallemort et Pont Royal.

1 - Le chemin coutumier, celui qu'utilisent les voyageurs et les véhicules hippomobiles est à l'époque celui qui se dirige vers la Péagère de Malespine, en bordure de Durance.
Il s'agit d'un péage (Péagère) où les voyageurs trouvent barques et bacs afin de pouvoir traverser la rivière s'ils le souhaitent.
Le chemin se poursuit vers La Tapie et Gardet pour rejoindre le lieu dit la Croisière puis le relais de poste de Pont Royal. (circuit violet)

2 - Le second chemin, celui qu'emprunte aujourd'hui notre nationale 7, est à l'époque désigné comme un "chemin des gens de pied".
Il s'agit d'un sentier secondaire, peut-être connu des seuls gens du coin, qui passent par le Cabaret Sec puis le détroit de Méjean, avant de rejoindre la Croisière et le relais de Pont Royal. (circuit orange)
Le guide de 1812 parle d'un sentier pour gens de pieds, peut-être parce-que cette route n'est pas encore carrossable.

En 1827 les relevés du nouveau cadastre Napoléonien, font apparaître que le tracé adopté pour la route Impériale est modifié.
Maintenant appelée Grande Route de Lyon à Marseille, (route impériale n°8, future nationale 7) elle emprunte l'ancien sentier des gens de pied. (orange)
Quant au chemin coutumier qui anciennement se dirigeait vers la Durance et la péagère de Malespine devenue au fil du temps Pugère de Malespine, il prend l'appellation de Vieille Route de Mallemort.


Après le passage sous l'autoroute A7, sur la gauche, la Vieille Route de Mallemort ou l'ancien Chemin Royal utilisé jusqu'aux environs de 1820.
Tout droit la N7, anciennement chemin piétonnier secondaire jusqu'aux environs de 1820.


Direction la Vieille Route de Mallemort. Photo Claude.K


En route pour un parcours bucolique. Photo Claude.K

Rien ne vous empêche d'emprunter l'ancienne route de Mallemort, pour rejoindre la Croisière, un parcours buissonnier mais néanmoins historique.

Pour notre part nous continuerons par la route nationale.

 


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Rendez-Vous Nationale 7 @2019