ETAPE 16 : de St Cannat (750 km) à St Maximin la Ste Baume (800 km)

03/05

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En route -

Après les 3 Sautets, la sortie d'Aix se veut discrète, sans tape à l’œil, je veux dire par là que nous n'y rencontrerons pas de zone commerciale tentaculaire, comme souvent à la sortie des villes.
Je ne doute pourtant pas de la pression immobilière dans ce secteur, mais la physionomie du lieu doit y être pour quelque chose.
Le terrain coincé entre les gorges de l'Arc et le massif de la Sainte Victoire, ne laisse que peu de place à la route nationale, qui de plus, doit partager l'espace avec l'autoroute A8.

Certes, arrivés au hameau de Palette (commune du Tholonet), on trouve bien un supermarché et quelques commerces, mais "faut bien manger" comme diraient nos anciens.

PALETTE (Commune du Tholonet) Km 0766

La commune du Tholonet recouvre 3 lieux-dits : le vieux village de Tholonet, le hameau des Artauds et celui de Palette.
Le hameau de Palette est le plus urbain puisqu'il recueille à lui seul la moitié de la population de la commune.
Sans doute est-ce dû à la configuration du lieu qui autorise suffisamment de place de part et d'autre de la Route Nationale 7, pour y installer maisons d'habitation et commerces.
Le site du Tholonet est occupé depuis l'âge de fer, mais à l'époque, les habitants vivaient plus haut dans les massifs montagneux.
Voyons ce que nous propose le bourg de Palette.

Palette est une AOC des vins de Provence.
Vignoble aux vendanges plutôt tardives, les productions de Palette étaient autrefois réputées pour leurs vins cuits.

Le vignoble, planté sur une zone d’éboulis calcaires, englobant les communes de Meyreuil et du Tholonet, offre malgré sa petite taille une gamme très homogène de vins blancs, rosés et rouges.
Ils sont issus de plus de vingt-cinq cépages tous autorisés ici.
Cette AOC provençale consacrerait-elle l’une des vignes les plus anciennes de France car plantée à l’origine par les légionnaires romains du consul Marius, une centaine d’années avant Jésus Christ ?
Ne faudrait-il pas oublier que ce vignoble, est aussi celui dont le bon roi René appréciait tant les vins.
Au XVIe siècle, il y choisissait les vins vieux pour sa cave personnelle. Bien commode puisque les vignes de Palette étaient les plus proches de sa bonne ville d’Aix !

Extrait : https://dico-du-vin.com

Les vins de palette sont considérés par certains connaisseurs comme les meilleurs de Provence.
Vous savez donc ce qu'il vous reste à faire...

En route -

Le cœur du bourg apparaît après la zone commerciale.
Principalement constitué d'immeubles contemporains fardés aux couleurs du pays, la rue a perdu toute l'authenticité du charme Provençal.
Je ne donne pas cher des maisons subsistantes.


Ce secteur de rue est à peu près préservé aujourd'hui, facilement reconnaissable . Image réactive

Au milieu de la rue, longitudinalement parlant, parce que sinon la rue serait barrée ;-), on trouve heureusement une vieille institution.
Depuis 1950, Le Relais Bleu, et bien avant lui le "Rendez-Vous des Chasseurs", accueille le vacancier voyageur, sans chichis, dans un cadre pour le moins étonnant.
Une cuisine familiale, des pizzas, un bazar hétéroclite, le vin au pichet, des nappes en toiles cirées, un joyeux bric-à-brac.. cette taverne (d'Ali Baba) nous fait remonter le temps,
et nous fait redécouvrir des objets depuis longtemps enfouient dans la mémoire....

www.restaurant-relaisbleu.com

Adeptes des restaurants designs et chébrans... passez votre chemin.


Trente ans avant le Relais Bleu, une ambiance à la Pagnol, tout le village est là pour la photo.


Depuis 1907 la maison Vadon régalait le petit bourg. Aujourd'hui la famille a pris sa retraite, mais la boulangerie perdure.

En face de la boulangerie, une autre maison, moins colorée mais toute aussi ancienne, témoigne sur son fronton de l'année 1779.
Une plaque indique que la maison recevait souvent St Benoît Labre.


Immuable bâtisse sur le bord de la route depuis 1779. Image réactive. (photo Claude.K)

Saint Benoît Labre surnommé le "Saint Clochard", était un pèlerin mendiant, un mystique vagabond, qui parcourait les routes d'Europe.
Son absence d’hygiène était proverbiale mais il avait fait vœu de ne point se laver.
En 1769, il trouve sa vocation religieuse dans une vie de mendiant et de pèlerin, allant de sanctuaire en sanctuaire, de Rome à St Jacques de Compostelle.

Saint Benoît-Joseph Labre est passé à Palette de nombreuses fois au cours de ses périples vers la colline du Montaiguet, près d'Aix.
Le Saint est très vénéré à Palette.
Une petite chapelle lui est consacrée en 1956, pour remercier le Saint d'avoir épargné le village en août 1944, alors que des chars allemands pénétraient dans le hameau.

Sources et extraits :
https://basiliquedemarcay.com/cinquieme-etape-du-pelerinage-domer-colson-et-du-frere-alexis-sur-les-traces-de-saint-benoit-labre-tholonet-palette/
https://www.notrehistoireavecmarie.com/fr/esc/saint-benoit-joseph-labre-le-vagabond-de-dieu/


Vous étiez venu acheter du vin... le "tout bétonnage" à Palette est en marche depuis quelques années. Image réactive.
Photo destruction Claude.K


Partout ici, l'on suit les traces de Cézanne. Photos Claude.K
Un ancien panneau N7 encore en Place en 2019, collector. Image réactive.

Sur le terre-plein au carrefour, une borne colonne du XIXe siècle, apposée sous le règne de Napoléon III (1852-1870), indique sur sa face principale, côté route nationale :

BOUCHE du RHONE
ROUTE N7 de PARIS à ANTIBES

Ville d'Aix 4600 M (flèche gauche)
La Gde Pugère 18 851 M (flèche droite)


La Borne Colonne au carrefour de l'actuelle D7N et D64C, ancien chemin vers le village de Tholonet. Image réactive. Photos Claude.K


Comme sa consœur la plaque du boulevard de la République à Aix, cette borne était à l'origine gravée ROUTE IMP le 7 . (pour route impériale 7)
Après 1870 on effacera l'inscription IMP le, pour ne graver qu'un N 7 pour nationale 7.

Sur la face droite:

CHEMIN VICINAL N 1
Le THOLONET 0427


La Borne à son emplacement originel, comme a dû le connaître Paul Cézanne, lorsqu'il passait par Palette. Image réactive.

La sortie de ville est conditionnée par le relief du terrain.
La route longe toujours la vallée de l'Arc et joue parfois à cache cache avec l'autoroute A8 omniprésente.


Au détour d'un lacet, le hameau de l'Angesse... on ne s'y arrête plus depuis longtemps. Image réactive.


Dans la côte de L'Angesse, on ne remarque plus la publicité Texaco qui était faite pour être vue de loin. Image réactive.
Hélas la façade est ravalée depuis 2009. Photo Texaco Jean-François Magnac.

Juste après notre second passage sous l'autoroute A8, vous remarquerez une canalisation en forme d'arc, qui franchit justement la rivière ... Arc.

Entre les collines du Montaiguet et du Chapelier, l'Arc s'insinue dans une vallée étroite et pittoresque en trois cluses spectaculaires.
La rivière les franchit en cascades, une belle ripisylve souligne le cours d'eau.
L'autoroute franchit ce seuil avec la succession d’un tunnel et d’un viaduc.
L’arc du siphon du canal de Provence enjambe la vallée.

Extrait : plaquette le pays d’Aix et la haute vallée de l’Arc


Le siphon de l'Arc, ne passe pas inaperçu.

Depuis les réserves constituées sur le Verdon, le Canal de Provence est composé de 140 km de galeries souterraines, aqueducs et siphons,
de 68 km de canaux à ciel ouvert, et plus de 5 600 km de canalisations d’adduction et de distribution qui lui permettent de franchir les massifs provençaux jusqu’au littoral.
Le long du tracé s'intercalent des ouvrages d'art : canalisations suspendues, aqueducs, siphons et des ouvrages nécessaires au fonctionnement hydraulique : stations de pompage, régulateurs, partiteurs, réservoirs.


Construit au début des années 1950, le siphon de l’Arc comprend une conduite de plus de 2 mètres de diamètre en forme d’arc, qui permet de franchir la rivière.
Il comprend également une vidange qui est un dispositif de sécurité permettant de réguler le débit de l’eau provenant du barrage de Bimont.

Extrait plaquette : Société du canal de Provence et d’aménagement de la région provençale - Rénovation des ouvrages du siphon de l’Arc.


Vue en direction d'Aix, les gorges de l'Arc.
C 'est pas les gorges de l'Ardèche ni celles du Verdon, mais c'est joli quand même ;-)

A la sortie des gorges, le relais de Clairefontaine et sa station service, vous attendent pour une petite pause rafraîchissante.


Le Relais de Clairefontaine ouvert depuis 1973.


PONT DE BAYEUX Km 0769

Ne cherchez ici aucun rapport de jumelage avec la ville normande de Bayeux.
Aucun lien de parenté, ni même de tapisserie.
Le Bayeux ou Bayon, est le petit torrent qui se jette dans l'Arc, au hameau du pont de Bayeux.
Cézanne aimait y venir poser son chevalet pour peindre la montagne Ste Victoire.

Au rond-point, je vous engage d'ailleurs à emprunter la D58 vers la Ste Victoire, histoire de vous perdre dans les tableaux du célèbre peintre.


Autrement vous avez le restaurant du Pont de Bayeux, c'est sympa, on y mange bien.
Si vous ne voulez pas manger, l'arrêt bar est aussi possible pour se rafraîchir en terrasse.
C'est une bonne adresse, il y a toujours un monde fou....
Ça c'était avant... Image réactive.


Cortège d'estivants sur le retour des vacances devant le restaurant du Pont de Bayeux.

En route -

On franchit le Pont sur le Bayeux et l'on quitte le hameau tout en longeant la vallée de l'Arc.


On déchiffre encore un peu ce mur peint anciennement d'un beau bleu ciel : MADRID - PALACE HOTEL - HOTEL RITZ - ???

 


Grand mur peint pour le "Petit Marseillais". Cette publicité n'a hélas pas eu la même chance que celle du cours Mirabeau.
Le ravalement est passé par là en 2011 / Même publicité avant 2011. Image réactive.

LE CANET (commune de Meyreuil ) Km 0770

Le hameau du Canet est depuis toujours constitué de quelques maisons rassemblées au carrefour des routes impériales, puis nationales 7 et 96.


Au début des années 1970, le secteur est profondément modifié.
Les pelleteuses préparent l'arrivée d'une section de l'autoroute A8 et d'un raccordement à péage.
Le tracé de la route nationale 7 s'en trouvera légèrement décalé, créant aujourd'hui un court délaissé sous la forme d'une impasse. (il en sera de même pour la RN 96)


En 1972, les bulldozers commencent à dessiner l'empreinte du futur paysage autour du hameau du Canet de Meyreuil. Image réactive.


Sur la gauche l'ancien tracé, délaissé de route nationale 7 depuis 1972. Photo Claude.K

Impasse de Provence donc, anciennement RN 7, à cent lieues du bazar et de la bonne franquette du "Relais Bleu" de Palette, voici l' Auberge Provençale.
Un restaurant gastronomique réputé, ouvert depuis plus de trente ans.
L'auberge est un ancien relais de poste du XVIe siècle.

https://www.auberge-provencale.fr/index.htm


Un ancien relais de poste, sur un délaissé de la route nationale 7, l'Auberge Provençale.

Quelques mètres plus loin, le carrefour des deux nationales réserve une belle surprise.


Des restes de Peinture Valentine et d'apéritif Pikina fabriqué par Picon. Photo Claude.K


Belle publicité Igol, et îlot au carrefour des ex RN7 et RN96 . Vue en direction de la RN96. Photos Claude.K


Voici à quoi pouvait ressembler le carrefour avant le contournement de 1972. Ici au débouché de la RN96 vers la RN7.
Ne cherchez pas la borne à droite. Elle a disparu depuis l'abandon de ce secteur routier.

Jusqu'en 1973, une borne colonne du XIXe siècle en pierre, disposée à l'angle des deux routes nationales, indiquait les directions à suivre.
Lors des travaux de la nouvelle route et de la transformation des ruelles en impasses, la borne devenue inutile, fut jetée sur le bas côté du fossé par les ouvriers de la DDE.
Récupérée par un brocanteur de la région, la borne bien dégradée est aujourd'hui à vendre.
La municipalité du Cannet souhaita un temps l'acquérir pour en orner un rond-point du centre ville, mais au vu du prix réclamé par notre brocanteur mais néanmoins marchand, l'opération échoua.
Et la borne fut oubliée.

A gauche, la borne aujourd'hui. Juste devant le chiffre 7, on devine la mention IMP (Impériale) effacée, remplacée par le N de Nationale.
Côté route nationale 7 vers Aix ou La Pugère / Côté route nationale 96 vers Aix ou Roquevaire. Image réactive.
Photos Claude.K 2020


A la sortie du hameau, on retrouve la seconde partie du délaissé. Photo Claude.K

En route -

Quittons ce carrefour oublié pour reprendre notre itinéraire en passant une nouvelle fois sous les voies de l''autoroute A8, puis en nous extirpant rapidement de la petite zone industrielle.
Il y a des vignes, de la pinède et la montagne Ste Victoire, le paysage est joli, mais la route trop contemporaine ne donne pas envie de flâner.
Comment le pourrions nous d'ailleurs avec tous ces véhicules pressés, qui ne manqueront pas de vous doubler, si hélas, vous respectez un peu trop la limitation de vitesse :-(


Tracé rouge D7N / RN7 déviation de Châteauneuf le Rouge. Tracé jaune ancienne route impériale de Paris à Antibes / route nationale 7.
Cercle blanc : centre historique.

CHÂTEAUNEUF le ROUGE Km 0774

Difficile à croire, mais jusqu'en 1955, la route nationale 7 traversait encore Châteauneuf le Rouge.
Le hameau était alors composé de 2 ou 3 bâtisses, d'un château et d'une chapelle, plantés au milieu des vignes.


La route nationale 7 traverse Châteauneuf le Rouge jusqu'au milieu des années 1950. Un château, une chapelle et quelques maisons tout au plus...

C'est un "nouveau" château construit vers le XVe siècles sur les ruines d'un ancien castrum romain (le vieux château) qui donnera son nom au lieu-dit : "Château neuf "
La couleur des terres environnantes y ajoutera le qualificatif coloré "rouge".

Après la construction de la déviation vers 1955, le lieu retrouvera sa quiétude d'antan et ce pendant une bonne trentaine d'années.
En 1986, le conseil municipal de Châteauneuf-le-Rouge acquiert le château et les terrains attenants.
La physionomie du village va dès lors se transformer...et pas en bien.

Aujourd'hui, Châteauneuf le Rouge est une bourgade essentiellement pavillonnaire, banlieue huppée d'une population travaillant à Aix et souhaitant se ressourcer à la campagne.
Principalement composée d'une multitude de lotissements et d'immeubles récents, Châteauneuf a perdu tout son caractère provençal d'antan.
La mairie s'est installée dans le château.
Il n'y a pas de centre bourg, et la traversée actuelle du village, en suivant la traces de l'ancienne RN7 s'avère impossible tant les rues sont volontairement sclérosées par des bornes, des plots, des impasses et des sens interdits,
obligeant l'automobiliste à effectuer de longues circonvolutions dans les méandres des ruelles, pour finalement aboutir nulle part.
Automobilistes en quête de l'ancienne route, sachez le, à Chateauneuf le Rouge vous n'êtes plus les bienvenus.

Du coup, au rond-point marquant la jonction des deux tracés, inutile de rejoindre le centre de Châteauneuf en empruntant l'ancienne route (tracé jaune sur la carte ci-dessus).
Rien n'est d'ailleurs indiqué, et vous ne feriez que vous perdre dans le dédale des lotissements, sans pouvoir effectuer une traversée complète du village.

En route -

Poursuivons plutôt sur la D7N actuelle / RN7 1955, jusqu'à arriver à hauteur d'une zone immobilière d'envergure émergeant de la pinède.
Voici l'entrée du village, et c'est moche.

Repérez le clocher de l'église et laisser la voiture dès que vous le pourrez sur une des aires de parking, pour vous rendre à pied sur le parvis de l'hôtel de ville.
Voila, nous sommes au cœur du bourg historique, devant le château, et derrière l'église, là où passait jadis la route impériale puis la route nationale 7.


Le château (neuf) et le café du nord en bordure de route nationale 7 au début du siècle dernier. On remarquera la présence d'une plaque de cocher en coin.
Aujourd'hui la municipalité occupe le château, et l'esplanade est devenue cul de sac. même point de vue. Image réactive.


Plaque de cocher de la route Impériale avec la mention IMP. effacée (il reste le " .le" final)
Remplacée par le N de nationale.
Image réactive. Photos Claude.K


Au début du siècle dernier, Châteauneuf se réduit à un Château, une église et quelques bâtisses. Même point de vue.
Image réactive.

En route -

On quitte Châteauneuf, tout en longeant sur notre droite, l'ancien tracé de la RN7, dominé sur notre gauche par une belle perspective sur la "barre du Cengle", ces falaises dont les sommets atteignent les 500 mètres d'altitude.
L'hôtel Mercure, sur la droite, occupe les bâtiments de la Galinière, une ancienne maison templière, devenue par la suite relais de poste.

Dans le guide de 1813, Description Routière, Géographique, Historique et Pittoresque de l'Empire Français, Routes de Paris à Marseille, il est fait mention :

- Les deux relais de la Galinière et de la Grande Pugère (relais que nous verrons plus loin), sont l'un et l'autre dans une ferme isolée où l'on tient auberge.

Ces deux relais étaient d'ailleurs assez liés comme le relate "la procédure instruite contre les prévenus de brigandage" - Préfecture 1804 :

- Jean Baptiste COQUILLAT né vers 1777 à Rians, est postillon à la Galinière depuis début 1804. Il a été auparavant pendant dix ans postillon à la Grande Pugère.
Il est l'époux de Marianne SILVY employée comme servante pendant six ans à la Grande Pugère.

Les templiers en Provence : https://www.provence7.com/portails/religion/templiers-en-provence/
Procédure instruite contre les prévenus brigandage 1804


La Galinière, ancienne Maison templière et ancien Relais de Poste.

Si le voyageur actuel ne se soucie guère de sa sécurité ni de celle de sa famille lorsqu'il s'arrête dans une auberge aujourd'hui,
ce n'était pas le cas aux sombres heures de la "Terreur Blanche" période historique politiquement incertaine, située autour de 1815.

"Les guerres de la Révolution et de l'Empire avaient habitué les hommes à mépriser la mort.
Ils avaient vu couler tant de sang depuis un quart de siècle, que la vie humaine avait perdu sa valeur.
L'habitude de vivre en pays conquis avait conduit aisément à l'absence de toute discipline.
Lors des débâcles terminales, les désertions s'étaient multipliées; les fuyards emportaient avec eux leurs armes et leurs équipements."

Extraits :
La Terreur blanche: L'Épuration de 1815 De René de La Croix de Castries

En ces années troublées où tout semblait permis en matière de criminalité, la région du Sud-Est fut grandement éprouvée.
De nombreuses bandes de brigands, composées de forçats évadés de Toulon, de déserteurs, de conscrits réfractaires et autres désœuvrées royalistes, sévirent activement dans les départements du Var et des Bouches du Rhône,
occupant le maquis principalement dans la région de Châteauneuf, Pourrières, Pourcieux, Tourves et au delà.
Les écorcheurs étaient partout dans les campagnes, surveillant les routes, épiant les villages, et usaient de stratagèmes pour pénétrer dans les logis, pour monter des embuscades.
Les relais et les auberges étaient leurs repères.

On attribue à la Grande Pugère et à la Galinière, le fait d'avoir été un temps le repère de bande de brigands.
On note le 13 octobre 1800 l'assassinat de deux gendarmes de la brigade stationnée à Rousset, victimes de brigands sur la commune de Châteauneuf-le-Rouge, sur la grande route, au lieu-dit La Galinière.

En ce début de XIXe siècle, il ne fait pas bon courir la campagne.


Station service fantôme sur le bord de la route.


Grand Vin PRADEL

Les BANNETTES Km 0777

Encore un hameau rue, en proie au ravalement et au bétonnage.. bof !


l'Auberge des Bannettes. Image réactive.

Revenons un instant aux bandits de grand chemin qui sévissaient dans la région au début du XIXe siècle (voir plus haut le relais de la Galinière)

Auberge des Bannettes 10 octobre 1799.

Vers quatre heure de l'après midi, un convoi escorté de 6 personnes chemine lentement et s'apprête à atteindre les bastides-auberges de la Galinière.
L'une d'elles, connue sous le nom d'auberge des Banettes appartient à un certain Nicolas Micoureou, moitié paysan, moitié aubergiste, quelque peu brigand.
Au moment où les voyageurs se présentent au relais pour changer leurs chevaux, ils sont encerclés par 32 brigands armés, au visage noirci au charbon.
Saisis d'effroi les voyageurs n'opposent aucune résistance. Les brigands ne se doutent pas de l'importance de leur butin.
Il s'agit des bagages du général Bonaparte qui, revenant d'Egypte avait accosté à Fréjus d'où il était parti directement pour Paris en berline.
Ses bagages devaient le rejoindre escortés par son homme de confiance et de quelques équipages.
Le butin est composé de linge, de chemises, mouchoirs, couverts d'argent, salières, cafetières, chandeliers d'argent, deux ou trois paires de pistolets, un beau sabre, une montre à répétition, une pendule de prix, et une somme en monnaie d'or.

Ce trésor emporté dans les bois sera partagé entre tous les membres de la bande, divers objets seront enterrés.

source et extraits : http://saintmaximin2008.fr


On retrouve un paysage enchanteur, au loin une publicité peinte, nous sommes ne l'oublions pas sur des terres viticoles. Image réactive.

On aura plaisir de retrouver, parfois au détour d'une pinède, un relais routier solitaire.
Oh ! Certes ce ne sont plus les "routiers d'antan", mais il y a des véhicules garés sur les aires de parking, preuve s'il en est, qu'il y a toujours de quoi satisfaire notre estomac à moindre prix.


https://www.restaurant-npa.fr/restaurant-routier

Au détour d'un virage, le château de la Bégude, AOC côte de Provence. occupe une ancienne demeure templière du XIIIe siècle, ancien relais de poste sous Louis XIV et ancienne résidence des Parlementaires d’Aix-en-Provence au XIX siècle.
http://www.chateaudelabegude.com


Devant le mur de clôture du château de la Bégude et .. de l'autre côté . Image réactive.


Ce panneau d'affichage est resté longtemps exposé sur le bord de la route. Il n'y en a plus trace aujourd'hui.
Les prix étaient encore affichés en francs, vous vous souvenez ?

 

 


La suite de l'étape


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