ETAPE 18 : de Vidauban à Mandelieu La Napoule

07/10
← Saint Raphaël - La Corniche d'Or - Boulouris - Le Dramont →


La Corniche d'Or Km 0882

Vers la fin du XIXème siècle, la fameuse compagnie ferroviaire du PLM (Paris-Lyon-Méditerranée ) entreprend l’achèvement de sa ligne Paris-Nice, qui jusque là s'interrompait à Toulon.
Le PLM a bien compris l’intérêt des nouveaux touristes pour les bords de mer et surtout l'engouement des riches industriels du nord de l’Europe pour la région Méditerranéenne.
Il lui faut rallier les prochaines grandes plages de Mandelieu et Cannes pour enfin atteindre Nice qui vient d’être rattachée à la France quelques années auparavant.

Le massif de l'Esterel impossible à franchir, la compagnie opte pour son contournement par la côte.
Un tracé plutôt périlleux et tourmenté, qui nécessitera la construction de nombreux ouvrages d'art, tunnels et viaducs impressionnants.
La section entre Toulon et Les Arc est mise en service le 1er septembre 1862.
La section entre Les Arc et Cagnes-Vence (Cagnes sur-Mer), le 10 avril 1863.
La section entre Cagnes-Vence et Nice, le 18 octobre 1864.

Au début du XXème siècle le tourisme est maintenant bien implanté et les " ladies "anglaises viennent passer l’hiver au chaud à Nice en utilisant les services somptueux de la « Compagnie Internationale des Wagons-Lits »
et de son fleuron « Le Train Bleu » qui ralliait Londres à Nice sans changer de train, tellement bien décrit par Agatha Christie.

Le Touring Club de France, tout jeune à l’époque, en association avec la compagnie du PLM, a l'idée de créer dès 1901, à l'instar de la voie ferrée, une route côtière pour contourner le massif de l’Esterel.
Il existe bien un chemin côtier alors peu praticable, effondré par endroits, qui relie difficilement St Raphaël jusqu'à Agay, ainsi que quelques tronçons épars d'anciens sentiers de pêcheurs
ou de voies antiques non carrossables vers Théoules, mais tout reste à faire.
A son origine la nouvelle route est voulue comme un chemin carrossable pour piétons et cyclistes, avec peu de dénivelé, ce qui éviterait aux usagers les cols de la RN97 dans la traversée du massif de l'Esterel.
Il faudra pour cela suivre en partie le tracé de la récente voie ferrée du PLM qui longe le littoral.

Le projet va évoluer pour finalement devenir une route en corniche d'une largeur de 6 mètres environ, dont le tracé suivra et croisera plusieurs fois celui de la voie ferrée, mais sans aucun passage à niveau.

"Cette route, ouverte à travers les roches rouges de l'Esterel, dominée par le vert sombre des forêts d'Agay et du Trayas, avec à ses pieds la mer bleue, constituera, par la nouveauté de ses aspects,
une des routes les plus pittoresques de France.

Elle mettra en valeur d'immenses terrains aujourd'hui entièrement sauvages, elle fournira à tous les touristes, voituristes, cyclistes, piétons, une promenade d'une beauté merveilleuse
et une voie de communication qui rendra les plus grands services.

Nous faisons appel à tous les concours en faveur de cette œuvre, la plus importante de toutes celles que nous ayons jamais entreprises."

Extrait Revue du Touring Club de France 1899.

Pour le financement, le Président du Touring Club de France, Mr Abel Baillif, lance une souscription locale, ainsi qu’une donation de fonds du Touring Club.
L’état, la région, les communes et la Cie de chemin de fer PLM complètent le financement.

Après trois ans de travaux, la route est inaugurée en grande pompe le 11 avril 1903.

Sources et extraits :

https://www.le-mensuel.com/la-corniche-dor-histoire/

http://www.capesterel3c.com/2019/01/histoire-de-la-corniche-d-or-27-km-de-panorama-183-virages.html

 


Revue du TCF décembre 1902.

Inauguration de la route de la Corniche de l'Esterel
11 avril 1903

- Le samedi 11, M. Maruéjouls, ministre des Travaux publics, accompagné de M. le Capitaine de Frégate Huguet, représentant M. le Président de la République, et de toutes les personnalités ayant, à titre officiel, coopéré à l'exécution de la route, inaugurait cette œuvre d'un si haut intérêt et qui livre à l'admiration des voyageurs du monde entier un coin de France incomparable : l'Estérel!


- A 2 h.25 précises, le train ministériel entrait en gare de Saint-Raphaël, dont les salles avaient été décorées et pavoisées. La musique municipale, établie sur la belle place de la Gare, exécutait la Marseillaise, et M. Basso, maire, le Conseil municipal, diverses délégations venaient saluer le ministre. Toute la population de Saint-Raphaël et des environs était massée sur la place de la Gare et dans les larges rues avoisinantes, et a acclamé le ministre. Ce n'a été d'ailleurs tout le long du chemin qu'une longue ovation, route et maisons pavoisées, témoignages de reconnaissance de toutes sortes.

- D'ailleurs, l'affluence des voitures a été vraiment extraordinaire: il en a été pointé 184 à La Napoule! Nous ne pensons pas que jamais circonstance de ce genre ait réuni un pareil nombre de véhicules et, à ce point de vue, l'inauguration de la Corniche de l'Estérel a été une manifestation automobile extraordinaire. Sur ce parcours de 43 kilomètres, pas un accroc, pas une panne, pas un arrêt, dans cette théorie de voitures se développant sur plus de 4 kilomètres de long. Nous remercions très vivement les Automobiles Clubs et en particulier leurs sympathiques présidents, du très précieux concours qu'il nous ont prêté en cette circonstance. Nous n'aurons garde d'oublier les sociétés cyclistes, le Vélo Sport Monégasque, le club La Pédale de Cannes, le Vélo Sport de Nice, dont les membres sont venus en grand nombre.

- Parmi tous nos créanciers, parmi ceux envers lesquels nous avons contracté une de ces dettes qu'on aime à rappeler toujours, sauf à ne les payer jamais, se place au premier rang M. le Ministre de l' Intérieur. La route, en effet, a été construite et classée comme chemin vicinal, et sans l'appui tout particulier de M. Waldeck-Rousseau, alors ministre, appui qu'a bien voulu nous continuer son éminent successeur, M. Combes, jamais nous n'en aurions vu la fin.
Nous étions partis pour dépenser 300,000 francs, et petit à petit nous en aurons dépensé près du double. Que M. Granet, préfet des Alpes-Maritimes, qui représente ici M. le Ministre de l'Intérieur, que M.Bruman, directeur de l'administration départementale et communale dont l'aide nous a été si précieuse, veuillent bien lui porter l'hommage de notre profonde gratitude.

- Puis viennent M. le Ministre des Travaux publics qui a exécuté et M. le Ministre des Finances qui a payé, et tous deux se sont mis d'accord pour considérer la route comme l'annexe d'une route nationale — ce qu'elle est en effet — et en proposer aux Chambres l'incorporation dans le réseau de l'Etat, assurant ainsi son pain quotidien.
Et de la sorte, on verra cette Corniche devenue comme le berceau des fiançailles des Finances et des Travaux publics. Puisse cette heureuse union, depuis si longtemps désirée, porter des fruits favorables pour l'avenir de nos routes.

Dans sa revue de mai 1903, le président du Touring Club de France, Abel Ballif, déplore le fait que les automobilistes ne prêtent que peu d'attention à la beauté des paysages traversés.
Ils utilisent la route, simplement pour joindre plus rapidement une ville à l'autre et n'observent pas les plaques indicatrices et explicatives apposées le long du trajet, ne prennent pas le temps de s'asseoir sur les bancs estampillés TCF disposés face aux points remarquables, n'examinent pas les nombreuses tables d'orientation disposées le long du parcours, n'utilisent pas les sentiers balisés et sécurisés par le TCF, l'occasion d'une découverte plus approfondie du massif de l'Esterel...

Un Pointage et un Avis

- Dans la journée des dimanche 12, lundi 13 et mardi 14, on a pointé le passage de près de 800 voitures sur la nouvelle route.
Malheureusement, nos voituristes font cela comme ils font une étape en Beauce. Ils vont de Cannes à Saint-Raphaël et vice versa. 43 kilomètres à abattre, en une heure et demie, à petite allure, juste le temps d'entrevoir le paysage, les sites, et ça y est !.

Eh ! bien, non, ça n'y est pas et vous n'avez rien vu !
Ce qu'il faut, c'est planter là l'automobile, au Trayas, par exemple, ou à Agay, et s'enfoncer dans l'Estérel, carte en main....

Extraits textes et photos des revues du Touring Club de France des mois d'avril et mai 1903.

Intégrée à la RN7 dès 1903, la Corniche d'Or s'avérera finalement mal adaptée aux normes d'une grande voie de communication.


Sur cette carte éditée en 1927, la Route Nationale 7 débute dès le centre ville de Fréjus et rejoint la Corniche d'Or sans passer par Fréjus Plage.
Le quartier de Fréjus Plage (Les sables de Fréjus) est desservi par le Boulevard de la Mer.

A partir de 1933, la RN98 récemment arrivée à Fréjus est prolongée par la Corniche d'Or entre Fréjus et Mandelieu-la-Napoule et remplace la RN7.
La RN7 remplace la RN97 par le massif de l'Esterel.

 

En Route -

Santa Lucia → La Peguière → Arène Grosse → Boulouris →

On attaque par une petite côte, mais à ce point donné, encore rien bien de sauvage.
On s'extirpe lentement de l'urbanisation ambiante, en longeant sur notre gauche la voie ferrée, et sur notre droite, ce que l'on devine être de belles propriétés en partie cachées par des palissades et de hautes haies végétales.

Santa Lucia -


Sur les hauteurs de la calanque Santa Lucia, une première pause Chez Gelou, pension bar tabac. Image réactive.


La calanque Santa Lucia.

Après les hauteurs de Santa Lucia, la route entame une légère descente, jusqu'à se retrouver au niveau de la mer.

Plage de la Péguière -

https://www.saint-raphael.com/fr/loisirs/plage-de-la-peguiere-4778909/


La plage de la Péguière.


Plage de la Péguière. Le long de la route on repère une 2cv et une Ami 6 garées le long du parapet.

Dans le demi-siècle qui s’écoule de 1864 à 1914, environ 250 villas de villégiatures sont construites à Saint-Raphaël, ainsi que des hôtels et bâtiments publics.
Chacune de ces luxueuses habitations va se démarquer de sa voisine, en adoptant différents styles architecturaux pour le moins ostentatoires.

La villa Gaïla à Boulouris en est un magnifique exemple.


En 1881, elle règne seule sur ce front de mer, véritable invitation aux rêveries orientales prisées à l’époque.
La villa Gaïla est une maison de 1881 construite pour le docteur Eugène Lagrange habitant Roquebrune. Elle se nomme alors villa Mauresque.
L’architecte Chapoulard, célèbre pour ses villas orientalistes réalise là, la plus importante villa mauresque de Saint-Raphaël.
Elle est constituée de 2 bâtiments : le Palais qui est le résultat de la transformation complète de la remise et des écuries en logement et les Jardins, pavillon initial édifié pour permettre aux dames d’être au plus près de la mer.

La création de la route de la Corniche en 1902 viendra couper l’immense parc d’origine.
En 1947, les 2 bâtiments ont été largement modifiés en accentuant le caractère mauresque et ont servi de lieu de tournage pour des films.
Ce sont maintenant des chambres d’hôtes dans le cadre des Relais et Châteaux.

Source : https://www.avbe.fr


Ci-contre illustration extrait d'un article de L'Express

Boulouris - Arène Grosse -

Boulouris petite station balnéaire, quartier résidentiel de St Raphaël.
Son ancien nom proviendrait de Boulerie pour jeu de boules... allez savoir.
Le Boulouris est, en tous les cas, un ruisseau qui passait près des carrières de porphyre exploitées par les Romains.
La pierre de porphyre fut utilisée pour la décoration de Forum Jullii (Fréjus), certains blocs de pierre servant également pour l'ornementation des monuments de Rome.


Plage d'Arène Grosse - Boulouris

Saint-Raphaël comporte dès les années 1870 deux stations annexes, Valescure et Boulouris.
Cette dernière consiste jusqu' aux années 1890 en une succession de villas construites en bord de mer, de la plage d' Arène Grosse à la plage de Boulouris.
Elle est desservie par une gare de chemin de fer un peu en retrait.
La voie de chemin de fer cloisonne le site en deux zones : le flanc de colline d'une part, et d'autre part le bord de mer où les villas sont construites au centre de parcs ayant souvent gardé un aspect sauvage.

http://www.boulouris-sur-mer.com/photos-anciennes/boulouris/boulouris.htm


Boulouris - plage. Si vous comptiez acheter quelques cartes postales, pour les écrire en terrasse, n'y pensez plus ! Image réactive.


L'ancien petit séminaire de St Raphaël : le Boccage, vu ici en direction de St Raphaël.
Aujourd'hui résidences immobilières de standing. Image réactive.


Rare ancienne borne N7, aujourd'hui disparu, côtoyant celle plus récente de la D559.

De la route, on devine l'accès aux plages, à la présence de gens en maillots - qui ne dansent pas sur Luis Mariano - mais qui quittent la voiture garée le long de la route, pour rejoindre une anse dont seuls ils ont le secret...
Le problème, c'est qu'ils connaissent tous le secret.... plage du Val Fleuri, plage de la Pescade, plage de Boulouris...

En Route -

Boulouris Plage → Aigue Bonne → Garde Vieille → Le Dramont →


Boulouris Plage


Boulouris Plage


Aiguebonne, petite plage de porphyre rouge


La plage de Garde Vieille.

Après la Garde Vieille, voici la plage de Pierre Blave située en contrebas d'un restaurant. Trois plages en une.
Une petite plage constituée de petites criques de rochers noirs, puis une partie plus classique avec du sable et à l’extrémité une plage de galets.

Nous voici Boulevard de la 36e Division du Texas.


Voila bien un curieux garage, où les ponts automobiles sont en plein air face à l'île d'Or.
On a connu moins bien comme paysage.


Derrière une architecture des années 50, un peu façon Motel, se cache l'hôtel des Roches Rouges, le luxe d'un 5 étoiles.

Au cœur de la Côte d’Azur, le bleu azur, le blanc pur et l’ocre rouge… Trois couleurs pour rendre hommage à l’hôtel Les Roches Rouges*****.
Cet hôtel de vacances, figure de l’Esterel, vit les pieds dans l’eau au rythme de la mer Méditerranée et de la lumière.
Situé à Saint-Raphaël, dans un environnement protégé face à l’île d’Or, l’hôtel Les Roches Rouges***** a posé entre les pins et les tamaris son architecture moderniste, caractéristique de la fin des années 50.


L'Hôtel Sol e Mar vers les années 1970, l'actuel Roches Rouges.
Derrière, la route de la Corniche d'Or et la voie ferrée.

Le Dramont Km 0888

Nous voici au Dramont, une aire de parking, un espace nautique et la plage de l'Île d'OR... mais pas seulement.

Le Dramont, plage du débarquement :

Une vaste esplanade, le square Dwight David Eisenhower, nous rappelle qu'ici eut lieu, le 15 août 1944, le débarquement de Provence.


La stèle au centre de l'ombre du V de la victoire en commémoration du débarquement de Provence le 15 août 1944.
En face l'île d'Or.


L'esplanade Dwight David Eisenhower. Image réactive

Le 15 août 1944, l’assaut naval a lieu sur les côtes varoises entre Toulon et Cannes et mobilise 880 navires anglo-américains,
34 français sans compter 1 370 chalands pour le débarquement des troupes.

Dans la nuit du 14 au 15 août les commandos français prennent positions sur les deux flancs de la zone pour bloquer l’arrivée de troupes allemandes à Miramar à l’Est et au Cap Nègre à l’Ouest. Des commandos américains attaquent les batteries de Port Cros et du Levant.

La force principale est divisée en trois groupes: la force Alpha débarque dans la baie de Cavalaire, la force Delta à la Nartelle (Sainte Maxime) et la force Camel sur les trois plages du Dramont, d’Antheor et de Saint Raphaël.
Un assaut aérien mobilise en parallèle 5000 parachutistes dans l’arrière pays.

A Saint-Raphaël, la plage du Dramont, seule plage non minée, est choisie pour son accessibilité du fait de la présence de galets.
Elle verra débarquer la 36e Division d’Infanterie du Texas.
Toute la journée, les combats se poursuivront et s’intensifieront mais les soldats allemands ne résisteront finalement pas à l’assaut et battront en retraite.
Au soir du 15 août, près de 100 000 hommes ont déjà débarqué et établissent désormais deux solides têtes de ponts de part et d’autre de Saint-Raphaël.

 

Sources :
http://limpact.fr/debarquement-du-dramont-70-ans-apres/

https://www.lepoint.fr/europe/provence-le-debarquement-oublie-07-08-2016-2059520_2626.php
https://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=83118_2
http://randojp.free.fr/0-Diaporamas/Steles/Steles2.html

https://imagesdefense.gouv.fr/fr/


La plage du débarquement, le sémaphore, et l'Île d'Or.

Ne partez pas tout de suite ! Le Dramont à bien d'autres secrets à nous révéler.


Les carrières de Dramont / même emplacement aujourd'hui. Image réactive.

Les carrières de Dramont

Bien avant de devenir un quartier de Saint Raphaël, Le Dramont est un village de mineurs, pour l'essentiel des travailleurs immigrés Italiens.
C'est que le secteur est exploité depuis l'Antiquité non seulement pour ses gisements de Porhyre rouge mais également pour ceux, plus rares, de porphyre bleu, une roche cristalline extrêmement dure qu'on ne trouve nulle par ailleurs.
L’exploitation des carrières de porphyre bleu débute avec construction de la ligne PLM de Toulon à Nice, lorsque la pierre est utilisée pour le ballast.
Ce n’est qu’à partir de 1883 qu’elle se développe considérablement, avec la création de la S.A. des Carrières de Porphyre de Saint-Raphaël.

En 1892, huit carrières sont exploitées des deux côtés de la voie ferrée du PLM sur près de 1 km de long.
Une neuvième carrière est exploitée au-dessus de la Plage du Pourrousset, en direction d’Agay.

La pierre est transformée en pavés et en bordures de trottoirs, qui recouvriront les rues de Paris.
Les déchets passés au concasseur servent pour le ballast des chemins de fer ou à l’empierrement des routes.
Les carrières sont le plus gros employeur de la région. Près de 8000 ouvriers y travaillent.
L’activité atteint son apogée dans les années 1920.


Les carrières sont exploitées des deux côtés de la voie ferrée. Photo Gallica.

Après la capitulation de l'Italie, le 8 septembre 1943, les Allemands réquisitionnent les carrières pour la construction du mur de la Méditerranée.
Pour des raisons de sécurité vis-à-vis de son personnel, la direction obtient que la Plage ne soit pas minée.
Cette exigence et les rejets de déchets de carrière déversés sur la plage favoriseront la réussite du débarquement allié le 15 août 1944.

Le bitume et le macadam remplaçant progressivement les pavés, l’activité cesse définitivement en 1959.
Aujourd'hui, les carrières sont noyées et servent de base nautique.

Sources et extraits :
http://www.inventaires-ferroviaires.fr/hd83/83118.1.pdf
https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Dramont
http://www.capesterel3c.com/search/dramont/

Le Mont Dramont

D'Armont en provençal c'est la colline, le petit mont sur laquelle est érigée une Tour défensive en 1550
D'Armont est devenu Dramont et la tour rebâtie en sémaphore est aujourd'hui occupée par la Marine Nationale.


L'église St Roch, et sur les hauteurs le sémaphore du Dramont. Image réactive.

L'église Saint-Roch a été construite en 1928, pour les ouvriers qui travaillaient aux carrières de porphyre du Dramont. Elle est consacrée le 19 février 1929.
Les vitraux, qui provenaient de l'abbaye Saint-Martin-de-Tours, ont été détruits lors du débarquement de Provence.

L’Île d'Or

Au XIXème siècle, l’île d’Or n’était encore qu’un îlot rocheux semblable à tant d’autres sur le littoral varois.
En 1897, l'État met en vente aux enchères ce rocher appelé l'île d'Or. Un architecte de Saint-Raphaël, Léon Sergent, l'achète alors pour la somme de 280 francs.

En 1905, lors d'une soirée et d’une partie de carte bien arrosée, Léon Sergent perd une forte somme d’argent et propose à Auguste Lutaud, son débiteur, de le rembourser en lui cédant l’Île d’Or.
Le Docteur Lutaud acquiert l’île pour 300 francs or.

En 1909 Lutaud y fait ériger une tour dite sarrasine qui témoigne bien de l'ambiance Belle Époque.

Le jour de l'inauguration de la tour, le 19 septembre 1910, devant un parterre d'invités, le docteur Lutaud se proclame Roi, Auguste 1er, souverain de l’Île d'Or.
Il crée monnaie, timbre et papier officiel aux armes de la Tour.
La tour va alors connaître de nombreuses fêtes mondaines avec des personnalités que la mode vient d'amener en villégiature sur la Côte d'Azur.

La Première Guerre mondiale met un terme aux festivités.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, se déroule devant l'île une partie du débarquement de Provence.
Un an plus tard la tour subit un incendie accidentel et ce n'est que dix-sept ans plus tard qu'elle sera restaurée.

En 1961, l'île est vendue à un ancien officier de marine, qui rénove la tour et l'habite jusqu'à son décès en 1994.
Le propriétaire se noie en faisant le tour de son île à la nage.
Aujourd'hui, l'île reste privée.

Pour en savoir beaucoup plus :
http://www.capesterel3c.com/2018/05/petite-histoire-en-images-de-l-ile-d-or.html


L'Île d'Or et la tour Sarrasine.

Pour ajouter à l'anecdote - purement touristique - sur la Tour sarrasine, la municipalité de St Raphaël aime à dire que l'Île d'Or inspira le dessinateur Belge Hergé, pour son album de Tintin, l'Île Noire, publié en 1937.
Mais tout cela reste pure spéculation, les tintinophiles avertis n'ayant jamais pu prouver un rapport quelconque entre LÎle d'Or et le célèbre auteur de BD.

https://tintinomania.com/tintin-recherche-ile-noire


Camping dans la pinède avec vue sur la tour sarrasine

En Route vers le centre ville -

Bon sang ! la rue principale et ses quelques commerces qui faisaient ressembler la bourgade à une petite station balnéaire familiale - le charme quoi ! - n'est plus que l'ombre d'elle même.
La municipalité a craqué sous la pression immobilière. Une rue principale à l'horizon barré de chaque côté par des immeubles résidentiels en forme de cubes ou de boîtes à chaussures.
Et déjà quelques restaurants intégrés à ces immeubles façon zone industrielle. Bof.

Jusqu'au milieu des années 1950, le tracé historique de la route bordait les maisons sur la gauche ( à partir du rond-point actuel), puis venait ensuite une succession de virages serrés.


Vue satellite de 1947. La rue principale de Dramont, plutôt rectiligne, se transforme en virage à la sortie. Image réactive plan actuel.


Le Restaurant Le provençal, vu ici vers 1920, qui deviendra après la seconde Guerre Mondiale l'Hôtel du Débarquement.


Le bâtiment (voir ci-dessus) est reconstruit après la guerre pour être transformé en hôtel de tourisme. Image réactive
A partir des années 50, l'hôtel se retrouvera un peu à l'écart du nouveau tracé de route.


Route vue en direction de Saint Raphaël , à droite ce qui deviendra l'hôtel du Débarquement. Image réactive.

Petit îlot de verdure, petit hôtel de famille, ça c'était avant....


Depuis quelques années Le Dramont cède à la pression immobilière et à la bétonisation massive de toute part.
Vue ici en direction de St Raphaël. S'en est terminé du petit hôtel familial Le Virevent sur la droite,
du bar tabac brasserie qui portait si bien son nom de Quartier Général et des îlots de verdure qui apportaient un peu de fraîcheur l'été.

Image réactive.


Emplacement de l'ancien hôtel le Virevent. Image réactive.

 

 


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