ETAPE 19 : de Mandelieu La Napoule (900km) à St Laurent du Var (950km)

05/06
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Dès la sortie d'Antibes, la nature se rappelle à nous à la lisière du parc naturel départemental de Vaugrenier d'un côté et le long du littoral de l'autre.

Vers 1960, des fouilles archéologiques effectuées au sud-est du parc, face au littoral, ont permis la mise au jour d'une petite agglomération d'époque romaine.
Elle s'organisait de part et d'autre d'un tronçon de la via Julia Augusta (une consœur antique) fondée sous le règne d'Auguste qui traverse le parc de Vaugrenier en direction d'Antibes, parallèlement à notre Nationale 7. (Wikipédia)

Profitons de cette sylvestre accalmie avant une plongée dans le "tout béton" qui se profile à l'approche de Villeneuve Loubet.


Sur notre gauche dans le parc, parallèlement à notre ex Route N7 : la voie antique Julia Augusta. A droite la Route du Bord de Mer ex RN 559/98

Villeneuve - Loubet Km 0943 -

Villeneuve est fondée vers 1234 par Romée de Villanova, famille catalane au service des comtes de Provence de la Maison de Barcelone qui cherchent à asseoir leur pouvoir en Provence orientale. Un château est érigé à l'emplacement d'un ancien Castrum dont le nom était Castro Lobet.

En provençal les termes de loubet, loubière, loubas, lobet désignent le Loup, très présent dans ces contrées à l'époque.

Un village et une église sont attestés au début du XIe siècle.
À la mort de Romée (1250), la seigneurie de Villeneuve est rachetée par Charles Ier d'Anjou, comte de Provence.
Villeneuve-Loubet, comme l'ensemble du comté de Provence, est durement éprouvée par la peste noire et la guerre civile consécutive à l'assassinat de la reine Jeanne avant d'être réunie à la France en 1487.

Le village, situé à quelques kilomètres seulement de la frontière séparant la Provence française du comté de Nice, fief impérial, est envahi à deux reprises par les armées de Charles Quint en 1524 et 1536.
En 1538, François Ier choisit le château de Villeneuve-Loubet comme base et y séjourne plusieurs jours, le temps que soit négociée la trêve de Nice dans le but de mettre un terme aux différends opposant le roi de France à l'empereur Charles Quint dans le cadre des guerres d'Italie

C'est au XIXe siècle que naissent les prémices de la vocation touristique du site de Villeneuve-Loubet, non pas prisé pour son littoral, mais pour ses rives du Loup.
Des hôtels-restaurants et des guinguettes s'installent sur les berges de la rivière, fréquentées par les bourgeois de Nice et de Grasse.

A la fin de la seconde guerre mondiale, le littoral villeneuvois ne présente encore que de vastes exploitations d'oliviers traversées par la route nationale et le chemin de fer.
Il s'adapte donc dans un premier temps à cette situation géographique et sociale par la transformation progressive de ses nombreuses parcelles agricoles en terrains de campings.
En 1957, 29 des 128 campings du département sont situés à Villeneuve-Loubet.

Ce modèle de tourisme naturel ne va pas tarder à céder à la pression immobilière et à la densification urbaine, accentuées par la construction du tronçon Estérel Côte d'Azur de l'autoroute A8 en 1955-1957.
Durant les Trente Glorieuses, les hôtels et les restaurants, remplacent les campings.
Une zone d'activités industrielle et commerciale s'implante le long de la Route Nationale 7.

Près du village comme sur la côte, divers programmes immobiliers d'envergure voient le jour tels que les Hameaux du Soleil, le domaine Saint-Andrieu, ou les Hauts de Vaugrenier,
domaine de 130 hectares loti de plus de 1000 unités d'habitations en 1973, sur les premiers contreforts des collines qui surplombent le littoral et la forêt de Vaugrenier.

Le plus ambitieux et emblématique de ces projets résidentiels est celui de Marina-Baie des Anges, dont la construction s'est étalée de 1969 à 1992 à la suite de divers imprévus et d'une longue pause laissant le chantier inachevé pendant près d'une décennie. Cet ensemble constitué de quatre grands immeubles en forme de vagues et d'un port de plaisance est aujourd'hui l'un des plus emblématiques du littoral azuréen et est classé patrimoine architectural du XXe siècle.

Extraits Wikipédia.


Sur notre droite une ancienne station service BP désaffectée, en fond, les immeubles de la Marina.

En route -

De l'urbain donc ! Et pas du plus bel effet !
Notre Route Nationale va traverser une zone d'activité commerciale, couper au travers de friches industrielles, passer sur et sous de multiples échangeurs routiers qui s'ingénieront à nous faire perdre notre sens de l'orientation.
Une régalade en perspective.


Sur cette photographie issue des archives départementales, nous sommes ici en direction d'Antibes en 1963 lors d'une réfection de la Nationale 7.
On distingue la station BP aujourd'hui désaffectée, et le Bar de La Plaine immédiatement à gauche. Même lieu aujourd'hui. Image réactive.

Sur la gauche, une surprise nous attend.
Un monument Art Déco surgit tout à coup du passé, la Fontaine Lumineuse, ancienne station OZO.


La station est aujourd'hui préservée et devrait accueillir prochainement une chaîne de fast-food dans le style US dont s'inspire son architecture Art Déco.

La Station OZO, connue également comme "La Fontaine Lumineuse" a été implantée en 1946, à la fin de la seconde guerre mondiale.
La route est à l'époque encore peu fréquentée, et le totem lumineux, à la manière d'un phare, est la seule enseigne visible au milieu d'une plaine quasiment déserte.
Le sommet de son Totem est orné d'une cascade de d'ampoules, qui la nuit la font ressembler à une Fontaine Lumineuse.
Durant les Trente Glorieuses, la station voit défiler les vagues de touristes et vit pleinement son âge d'or.
La RN7 reste alors le seul axe routier reliant Antibes à Nice avant qu'elle ne soit doublée par la Route du Bord de Mer ou par l'autoroute.

Courant des années 60, l'établissement passe sous la bannière Total.
Charles Trenet, suite à un accident de la route devant la station, y laissera sa voiture en attendant une réparation.

Au milieu des années 60, l'ouverture de l'autoroute A8 va détourner un bonne partie des touristes qui délaissent peu à peu la RN7.
La station ferme définitivement.
Le bâtiment est resté longtemps abandonné, hébergeant parfois une boutique discount de vêtements, ou un commerce éphémère.

Une chaîne de restauration rapide devrait investir de nouveau le lieu, courant 2023.

Source : Monaco Matin article Alice David 22 mai 2022.


Carte Postale au lendemain de la seconde guerre mondiale. Un quartier relativement désert à l'époque. Image réactive.

En face de la Fontaine Lumineuse, une autre institution : La Brasserie des Touristes.
Implantée là bien avant la station OZO, puisque l'établissement est un ancien relais de diligence.
L'affaire est reprise vers 1930 par la famille Fine et devient un relais routier réputé.
Les chauffeurs s'y arrêtent pour ravitailler, y manger un morceau, et parfois même y passer la nuit.

Hélas, comme pour la station OZO, l'ouverture de l'autoroute A8, par tronçons successifs, sonnera le déclin de l'établissement séculaire.
Les camions ne s'arrêtent plus aux Touristes et l'établissement cesse son activité de restauration pour ne conserver que celle liée au Bar-Tabac et Presse.


Le quartier de la Plaine en 1957, La Station OZO face au Relais Routier des Touristes, une saine collaboration pendant des décennies.

Aujourd'hui l'établissement a repris la restauration pour devenir une brasserie toujours sous l'égide de la famille Fine, cinq générations plus tard.

Sources article Nice Matin Alice David Publié le 21/08/2022.

Laissons derrière nous ces monuments du passé et poursuivons notre route en direction des immenses barres d'immeubles qui nous barrent l'horizon.


Marina Baie des Anges vers 1971. A gauche la RN7 s'éloigne du littoral. La RN98 longe la voie ferrée et contourne les immeubles.

Marina Baie des Anges :

L'essor des vacances d'été et la politique d'aménagement du territoire des années 1960 suscitent le développement touristique de la Côte d'Azur, déjà urbanisée,
où aucune opération de grande envergure n'est programmée excepté les infrastructures liées à la voirie.
Marina-Baie des Anges fait donc figure d'exception en regard du mitage des lotissements.

Cette pièce urbaine unique, implantée entre Antibes et Nice, souleva une violente polémique due à son gigantisme et à son effet de barrière visuelle en bord de mer.
Œuvre au design d'un effet plastique indéniable, évoquant d'immenses vagues blanches, l'ensemble de l'édifice en gradins s'enroulant sur lui-même, tel une formidable escadrille de voiliers,
est le résultat d'une lente maturation défiant les normes de la réglementation.


La zone comprise entre la mer et la Route Nationale 7 bien avant l'implantation de la Marina et de la RN 98.
Remarquez la petite station service avec son auvent qui couvre les pompes, on la retrouve aujourd'hui.
Image réactive.

Sur un site relativement plat de 16 ha entre le rivage et la voie ferrée, 1300 logements s'organisent autour d'un amphithéâtre divisé en deux foyers constitués d'un port de plaisance et d'un parc,
les plages étant repoussées à l'extérieur. Un sol artificiel formé de dalles-socles couvrant les parkings est entouré de 4 pyramides de faible épaisseur à l'accroche végétalisée.

Autour du port, les équipements comprennent, outre la capitainerie et les logements de fonction, une rangée de commerces, une piscine et un centre de thalassothérapie.
L'image "sportive de villégiature estivale" voulue du lieu s'est avérée très vite en contradiction avec le mode de vie réel des habitants, en majorité des retraités en résidence permanente.


Au pied de la Marina en construction en 1971, la RN 98.

L'ensemble clos à circulation mixte, culminant à 70 m, au linéaire décuplé par la courbe serpentant à travers le terrain triangulaire, se pénètre par une discrète porte centrale liée à une voirie périphérique.
Le souci premier du concepteur se situe dans l'innovation formelle des pyramides aux lignes pures d'une grande légèreté, dont le style relève du design, faisant référence au Musée Guggenheim de F. L. Wright.
Ici prime l'esthétique, on retient surtout la stupéfiante beauté d'un port ceint d'un mur décor à l'image de collines artificielles.

La réalisation s'échelonne sur plus de 20 ans. Le premier bâtiment (Amiral) est livré en 1970, le second (Commodore) en 1972.
Après l'achèvement du troisième, Immeuble de Grande Hauteur de 22 étages (Ducal) en 1976, le rythme ralentit et le dernier immeuble (Baronnet) commencé cette année-là n'est terminé qu'en 1993,
en même temps que le centre de thalassothérapie.

Extraits de la plaquette de présentation : Les édifices labellisés patrimoine du XXe siècle par Agnès Fuzibet, drac paca crmh, 2000

Petite visite : https://youtu.be/VzjnNvTstFU

En route -

Poursuivons au milieu des entrepôts et des hangars de la zone commerciale, hélas bien loin de l'esprit pastoral des terrains maraîchers d'autrefois.


La petite station service ne sert plus de carburant depuis bien longtemps.
Difficile aujourd'hui d'imaginer le décor dans lequel elle a été implanté.


Tout au long des années 60 la station est isolée au milieu des terres maraîchères.

Nous voila donc au sein d'une zone d'activité, paysage périphérique de plus en plus souvent qualifié de France Moche.. à raison.
Jungle urbaine d'enseignes commerciales, échangeurs routiers et n'oublions pas les sempiternels alignements de ronds-points, accompagnés de leurs ralentisseurs qui participent au rabotage systématique de nos bas de caisses.

Justement, à propos de ronds-points, celui situé juste après le pont sous la D241, occupe l'emplacement de l'ancienne station du Loubet.


Le garage du Loubet, vu ici en direction de Nice. Image réactive.


En 1959, pas encore de pont au dessus de la RN7, un simple carrefour vers la D41 qui rejoint la Route du Bord de Mer.
Une station service dans le virage fait le pendant à la station du Loubet de l'autre côté de la chaussée


Le garage du Loubet, vu ici en direction d'Antibes. Image réactive.


Même vue que ci-dessus en direction d'Antibes. En 2010 le garage est rasé, pour laisser place aujourd'hui au rond-point des Maurettes.

 

La toute première section de l'autoroute A8 ou autoroute de l'Esterel mise en service au début des années 60, est la section reliant Puget sur Argens à Villeneuve-Loubet. (voir étape Puget sur Argens)

La mise en service du reste du linéaire de part et d'autre de cette section centrale, entre l'A7 et la frontière italienne, se déroulera sur une période de 10 années à partir de1970.

 

 

Suite au travaux de l'autoroute A8 dès la fin des années 50, la trajectoire de notre Route Nationale 7 subit pas mal de modifications.
Difficile ici d'en retrouver son tracé initial. Mais le rond-point orné d'une borne N7 géante, marque l'endroit exact de la jonction entre le tracé historique, et le tracé post-A8.


à la jonction des tracés


En violet le tracé originel de la RN7 avant la construction de l'A8.
Flèches rouges le tracé actuel post-A8.

Lançons nous maintenant dans un peu d'archéologie routière :

Dans l'arrière boutique d'un brocanteur, je découvre une armoire à tiroirs renfermant des cartes postales, classées par région.
Une aubaine et l'occasion, tiroir "Côte d'Azur", d'une découverte de vieilles cartes postales concernant un certain "Manoir du Loubet" réputé pour sa bonne cuisine....
Une autre carte mentionne "Manoir du Loubet - Route Nationale - Bouches du Loup".... sans autres précisions.

Route Nationale ! le mot magique est lancé ! mais quelle Route Nationale ? où se situe (situait) ce Manoir du Loubet ?


Il y a cent ans, une route bucolique et un havre champêtre pour une pause à l'ombre d'une tonnelle fleurie.
Remarquez la pompe à essence.

La bâtisse, est effectivement située en bordure d'une route étroite qui se veut être Nationale, si l'on en croit la légende de l'époque.
D' une architecture pas vraiment caractéristique de la provence (ce qui me fait douter), il s'agit d'une grosse maison bourgeoise rectangulaire à la façade chargée, surmontée d'un petit liosque et courronnée d'une balustrade.

Des automobiles sont arrêtées devant, et la présence d'une pompe à essence indique qu'il y a du passage (pour l'époque), attestant la thèse d'une Route Nationale.
Les noms de "Loubet" et des "Bouches du Loup" confirment que nous sommes bien à Villeneuve Loubet, du côté des Bouches du Loup, qui sont situées à la sortie de la ville.


Sur cette photographie plus récente, le Manoir du Loubet à laissé sa place à La Belle Meunière.

Hélas, au vu des friches industrielles et zones commerciales traversées par la RN7 à Villeneuve Loubet, tout laisse à penser que le digne établissement a disparu, noyé au milieu de la zone commerciale,
transformé en échangeur routier ou simplement inhumé sous la chaussée de l'autoroute, ou sous un ensemble immobilier.
Surtout que la sortie de Villeneuve, n'est que rond-points et bretelles d'échangeurs routiers.

En examinant les plans de l'époque, je m'aperçois qu'il me reste toutefois un secteur de route à arpenter.
Un très court délaissé de l'ancien tracé, à peine 200 mètres d'un cul de sac oublié, abandonné, cerné par les bretelles d'accès à l'autoroute A8, un endroit plutôt glauque à la tombée de la nuit.
Et là ! Emergeant tout à coup au dessus d'une haie touffue .... je fais un bon d'un siècle dans le passé.
On a retrouvé le Manoir du Loubet !


Il y a du monde aux tables en terrasse du Manoir du Loubet, au plus près de la Route Nationale .
Le Manoir du Loubet semble être à cette époque une étape appréciée entre Villeneuve et Nice.
Image réactive.

Avant de reprendre la suite de notre voyage évoquons un tragique fait divers :

A quelques mètres de là, à hauteur de la sortie de l'autoroute A8, un grave accident de la route emportait l'actrice Françoise Dorléac, la sœur de Catherine Deneuve.

Le 26 juin 1967, Françoise Dorléac quitte Saint-Tropez pour rejoindre l'aéroport de Nice où elle doit prendre une Caravelle pour Orly, puis un avion pour Londres, en vue d’assister à la projection de son dernier film, Les Demoiselles de Rochefort, en version anglaise.
Elle conduit une Renault 10 de location sur l'autoroute A8. Roulant beaucoup trop vite sur la bretelle de sortie N° 47 vers Villeneuve-Loubet, la voiture dérape et fait une violente sortie de route car la chaussée est mouillée.

La voiture percute un poteau de signalisation en béton. Elle ne parvient pas à s'extraire de son véhicule dont les portières restent bloquées et y meurt brûlée vive.
Son corps carbonisé est identifié à partir de fragments de son journal intime et de son permis de conduire retrouvés dans les restes de la voiture brûlée. (extraits Wikipédia)

https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/caf89013247/accident-mortel-de-francoise-dorleac-dans-les-alpes-maritimes

En route -

Petit rappel : Depuis 1960 l'autoroute de l'Esterel venant de Puget sur Argens arrive à Villeneuve Loubet.
Les travaux de prolongement de l'autoroute jusqu'à Nice et l'Italie se poursuivrons jusqu'en 1979.



Pendant une dizaine d'année, la Route Nationale 7 historique (à gauche) est restée ouverte conjointement avec la nouvelle bretelle de contournement qui franchit les voies de l'autoroute (à droite)

Nous sommes ici en 1974, lors de la finalisation de l'échangeur du poste de péage et de la sortie 47 de Villeneuve Loubet.
En 1974 le tracé historique en direction de Cagnes est définitivement abandonné, transformé en cul de sac. (remarquez le Manoir du Loubet bien visible)
La totalité du trafic routier est dirigé vers la bretelle de contournement en direction de Cagnes sur Mer.

/ Même lieu aujourd'hui. image réactive.

Allez, en route -

On franchit l'autoroute pour nous retrouver sur une de bretelle de dérivation qui sur environ 500 mètres, va nous faire dévier du parcours historique.
Ce secteur, du fait de la proximité du Pont du Loup - comprendre ici : le pont qui franchit le fleuve côtier Le Loup - a été fortement chamboulé au fil des décennies,
impactant aussi bien la physionomie de cette zone que les infrastructures routières.

Essayons de comprendre...

La Route Nationale 7 historique, à son origine, suit le tracé de la Route Impériale 7 (ancienne RI 8)


Image 1 - Sur cette carte d' Etat Major de 1866, on constate que la Route Impériale 7 franchit le Loup sur un pont situé
environ à 60 mètres en amont du pont de la voie ferrée. (cercle blanc) Image réactive

Image 2 - vue aérienne du Pont du Loup en 1946. Rien n'a changé.

Après la seconde guerre mondiale, le pont de la RN7 sans doute fragilisé par les bombardements d'août 1944, semble un peu étroit pour faire face à la densité du trafic routier grandissant.
Dès la fin des années 40 un nouveau pont est construit jouxtant la voie ferrée. La RN7 est également déviée afin de rejoindre ce nouveau pont.


Sur ce cliché de 1950 deux routes Nationales 7 cohabitent, l'ancienne route (jaune) et la nouvelle
déviation qui longe la voie ferrée (orange). Seule l'ancienne route reste bordée de platanes

Les archives départementales des Alpes Maritimes possèdent d'excellents clichés qui permettent d'avoir un aperçu des lieux avant et pendant les travaux de la déviation.


1 - La Route Nationale 7 au premier plan sur son tracé original, avant la construction de la déviation. Image réactive.
2- Même lieu pendant la construction de la déviation vers 1948.

 

Ci contre : vue aérienne de la jonction des Routes Nationales en 1954.
Flèche blanche : point de vue du photographe.


1 - La Route Nationale 7 sur son tracé original vue en direction de Villeneuve Loubet, avant la construction de la déviation. Image réactive.
2 - Même lieu pendant la construction de la déviation vers 1948.

Ci contre : vue aérienne de la jonction des Routes Nationales en 1954
Flèche blanche : point de vue du photographe.

En 1950, les deux routes, et les deux ponts cohabitent quelques mois. Mais un seul tracé sera conservé.
Le pont de l'ancienne route est finalement détruit, transformant la route bordée de platanes en un agréable délaissé sans issue.


Sur ce cliché de 1953, on distingue les culées de l'ancien pont détruit (cercle blanc) ainsi que les beaux jardins à la française du Logis du Loup.
Au premier plan, le nouveau pont juxtaposé à la voie ferrée.

L'arrivée de l'autoroute A8 à la fin des années 60 va une nouvelle fois modifier le tracé de notre Route Nationale 7.
Car le tracé de l'autoroute dans ce secteur, se fond avec celui de la RN7, modifiant en 1974 la traversée du pont sur Le Loup.
Conséquence... on reconstruit un pont à l'emplacement de l'ancien pont détruit, et notre RN7 une nouvelle fois déplacée, retrouve son parcours d'origine d'avant la déviation des années 50.


En 1974, le secteur du Pont du Loup est une nouvelle fois transformé.
La Route Nationale 7 retrouve son parcours originel vers l'ancien pont reconstruit.

L'ancien délaissé retrouve une issue, mais a perdu ses platanes.

En route -

Un peu avant de franchir le petit fleuve côtier Le Loup, on trouvait en bordure de RN7 une fameuse Auberge, Le Logis du Loup, qui s'enorgueillissait de "deux couverts" au Michelin.


Situé dans le virage juste à l'entrée du pont sur Le Loup, dont on aperçoit une arche, l'auberge du Logis du Loup, proposait un agréable jardin à la française
ainsi qu'une promenade fort appréciée sur la rive du fleuve côtier.
Même lieu aujourd'hui. Image réactive.


Jardins et terrasse sur la berge du Loup. Vue en direction de Villeneuve Loubet, sur l'ancienne Nationale 7. Image réactive.


Au début des années 50, la Route Nationale 7 historique (dont on aperçoit la rangée d'arbre en arrière plan) est déviée vers le
nouveau pont sur Le Loup, mieux adapté à l'augmentation du trafic routier.
Pendant quelques temps, le Logis du Loup se retrouve au centre des deux parcours de la RN7, jusqu'à la destruction du pont initial
qui transformera l'ancienne route en délaissé.

Menacé par l'arrivée de l'autoroute A8, le Logis du Loup ferme définitivement en 1970. Il sera rasé en 1974 pour laisser place à un échangeur routier.


En 1974, les derniers jours du Logis du Loup, coincé entre la route historique, à droite, qui vient de retrouver un nouveau pont,
et la route d'après guerre, à gauche, qui cède sa place à l'autoroute A8.

En route -

Franchissons le Pont sur Le Loup.

 


La suite de l'étape

 


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@2023