 
 
            
            Le bout du Quai Bonaparte et le virage vers l'avenue de la Porte 
            de France. 
          
          L'avenue de la Porte de France, ancien Boulevard de 
            Garavan, aligne ses conventionnels immeubles résidentiels face 
            à la baie et au port de Garavan. 
            Les grands Hôtels du début du siècle dernier ont 
            laissé place aux immeubles contemporains des années 
            70.
            Dès les années 60, l'avenue est élargie, une 
            digue et un terre-plein sont construits entre 1964 et 1966, et le 
            nouveau port dédié à la grande plaisance est 
            inauguré en 1967.
          
            Avenue Porte de France, en route pour l'Italie.
          
            La Baie de Garavan. L'avenue de la Porte de France/ RN7, la Promenade 
            et les accès à la plage.
          
            Le Boulevard de Garavan, aujourd'hui Avenue de la Porte de France, 
            était à la fin du XIXe siècle l'apanage des grands 
            Hôtels, investis par les riches 
            hivernants Anglais venus en villégiature sur la Riviéra. 
            L'Hôtel de la Paix, aujourd'hui résidence Casa Mare est 
            un des derniers témoins de cette époque.
            / même lieu vers 1900. On aperçoit derrière l'Hôtel 
            de la Paix, l'Hôtel des Anglais, aujourd'hui disparu. Image 
            réactive.
          Plus loin -
          Isolé, au milieu de ces constructions tout béton, 
            un petit édifice se démarque, préservé 
            des promoteurs. 
            Il s'agit de la chapelle St Jacques, au croisement avec la Rue St 
            Jacques.
            A l'origine oratoire pour voyageurs construit en 1688, il devient 
            la chapelle funéraire de la famille Bertrand, puis celle de 
            la famille Pretti de Sainte-Marie.
            
            Remaniée au début du XIXe siècle, de style 
            baroque, la chapelle à la façade élégante 
            a été dotée d'une plaque en 2010 la considérant 
            comme point d'étape sur un chemin conduisant vers Saint-Jacques 
            de Compostelle,
            mais aussi, pour les pèlerins venant d'Espagne ou de France, 
            en route vers la ville de Rome. 
          
            Aujourd'hui, la chapelle a été transformée en 
            salle d'expositions temporaires. 
          
            Le tramway TNL (Tramway de Nice et du Littoral) marque l'arrêt 
            devant la chapelle St Jacques, vers 1905.
            Vue en direction de la vieille ville. Image réactive.
          
            Le Grand Hôtel, une autre institution face à la mer, 
            reconverti aujourd'hui en immeuble d'habitations. Image réactive.
          
            Beaucoup moins de charme que les anciens panneaux indicateurs en béton.
            
          Toujours en activité, mais sous un nouveau nom, 
            Le Cécil Hôtel, aujourd'hui le El Paradiso.
          
            Le El Paradiso, ancien Cecil Hôtel, le long d'une route du littoral 
            relativement étroite à l'époque. Image réactive
          Un aspect méconnu de l'utilisation des Hôtels 
            et des Palaces à Menton, fut cette demande faite par l’état-major 
            américain en août 1918, de louer des hôtels sur 
            la Côte d’Azur,
            afin d’offrir un peu de repos à ses soldats durement 
            éprouvés sur le front.
          Quelques palaces fonctionnant encore pour recevoir des 
            clients, furent sélectionnés comme lieux d’hébergement 
            tel à Menton le Riviera Palace, l’hôtel des Îles 
            Britanniques, le Garavan Palace, le Beau-Rivage à Garavan.
            L’hôtel d’Orient, quant à lui, fut transformé 
            en hôpital arrière.
            Une fois opérés, les jeunes Américains étaient 
            dirigés vers des annexes pour leur convalescence : l'hôtel 
            d’Italie, l'hôtel des Anglais réservé aux 
            officiers, l'hôtel de Grande Bretagne, l'hôtel des Mouettes 
            réservé 
            aux convalescents de confession israélite, le Garavan-Palace...
          Après l'Armistice du 11 novembre, l’American 
            Expeditionary Force offrit une permission de 15 jours à chacun 
            de ses soldats avant leur retour au pays.
            Pour Menton, la demande en hébergement fut importante. 
            Ainsi, entre décembre 1918 et mai 1920 près de 20 000 
            soldats investir les Palaces, Hôtels et autres pensions de Famille 
            de la Riviéra.
            Le Cécil Hôtel fut un de ces lieux qui accueillit les 
            jeunes soldats américains en permission.
          Sources et extraits articles : Nice Matin du 22 
            juin 2019, Monaco Matin 5 novembre 2019.
          
            La RN7 devant l' Hôtel Cecil.
          Sur notre droite, face au El Paradiso, la station service 
            du Port. 
          
          La station est construite au début des années 
            1960, en même temps que les infrastructures du nouveau port 
            de plaisance et les aménagements de la route du bord de mer.
          
            Les aménagements du nouveau Port de Plaisance vers 1964. 
            La tour de la capitainerie est construite.
            Pour la station service, il faudra attendre encore un peu, le temps 
            de virer la 2cv et la Simca 1000 qui occupent l'emplacement.
          
            Le El Paradiso à gauche, la Station service et le port de plaisance.
          
             Ambiance devant l'Hôtel Cecil. Même lieu aujourd'hui. 
            Image réactive.
          
            Face à la Capitainerie, notre route bifurque à gauche.
          Attention ! juste à hauteur de la tour de la 
            Capitainerie du port, la route bifurque à gauche pour emprunter 
            la montée. 
            La tentation est grande de poursuivre tout droit, par le bord de mer, 
            surtout qu'aucun panneau n'indique vraiment la direction à 
            suivre. 
          
            Alors l'Italie ? Tout droit ou à gauche ???
          
          En fait, Menton possède deux postes frontières.
            Le poste frontière bas, connu comme le poste frontière 
            du pont Saint Ludovic, situé à 700 mètres de 
            la Capitainerie, se gagne en longeant le littoral, par la promenade 
            de la Reine Astrid (Reine des Belges).
            Le poste frontière haut, connu comme le poste frontière 
            du pont Saint Louis, se situe également à 700 mètres 
            de la Capitainerie, et se rejoint par la montée de l'avenue 
            Aristide Briand, sur la gauche.
            Il s'agit du poste frontière historique de la Route Nationale 
            7.
          Mais avant de mettre un terme final à notre long 
            périple de 1000 Km, intéressons nous au poste frontière 
            Saint Ludovic, celui de la frontière basse.
            Son histoire méconnue est pour le moins étonnante... 
            et puis les histoires du bord de route...on adore ça....
          Le poste frontalier bas, au Pont Saint Ludovic, a été 
            ouvert tardivement à la circulation routière.
            A l'origine il s'agissait d'un simple petit poste frontière 
            sur un sentier côtier en cul de sac au lieu dit des Rochers 
            Rouges.
          
            Un simple poste frontière sur un sentier côtier. 
            Au fond les Rochers Rouges et ses grottes.
            Remarquez la guérite en bois du douanier de faction. Nous sommes 
            à la fin du XIXe siècle.
          Ce petit poste frontière, sert principalement 
            à l'époque, à rejoindre le site des grottes Balzi 
            Rossi, aussi appelées Baoussé-Roussé ou grottes 
            de Grimaldi.
            Ces grottes préhistoriques occupées par l'homme au Paléolithique 
            sont nichées dans les flancs d'un haut rocher de dolomite rosée, 
            situé juste après la frontière Franco-Italienne, 
            au hameau de Grimaldi dépendant de la commune de Vintimille.
          
            La guérite en bois du douanier s'est transformée 
            en une aubette en dur. Au pied des grottes, un petit musée 
            et un restaurant voient le jour. 
            La voie ferrée, dont on aperçoit le viaduc à 
            10 arches, sépare en deux le site archéologique.
          Le site archéologique passionne les nombreux 
            estivants de la Riviéra, qui franchissent la frontière 
            pour venir admirer les grottes et les nombreux objets préhistoriques 
            exposés dans un petit musée construit au pieds de la 
            falaise.
            Un restaurant vient parfaire la visite. La route, quant à elle, 
            ne permet toujours pas d'y faire circuler le moindre véhicule 
            automobile. 
          
            Le restaurant des Grottes, le plus français des restaurants 
            italiens... à moins que cela ne soit l'inverse....
          Durant la première décennie du XXe siècle, 
            ce secteur devenu très touristique - on dénombre pas 
            moins de 7000 visites par an - va attirer l'attention d'entrepreneurs 
            anglais, qui prévoient d'y construire un Casino.
            Un restaurant existe déjà sur le site depuis une quinzaine 
            d’années et les moyens de communication avec la France 
            voisine ne manquent pas : 
         
         
          En février 1911, le Casino Balzi Rossi est inauguré.
            Le bâtiment est pensé dans un style résolument 
            Art Déco.
            La route de la frontière du bas n’existant pas encore, 
            l'unique accès au Casino se fait par le poste frontière 
            côté français.
            Pour pallier ce problème, un ascenseur relié à 
            l'hôtel Miramar situé sur la route haute en Italie, est 
            construit le long de la falaise. 
            Il est ainsi possible pour les Italiens de rejoindre le Casino directement, 
            sans passer par la France.
          
            La frontière est devenue un accès privilégié 
            pour toute la bourgeoisie qui se presse au Casino. 
            Un ascenseur à flanc de falaise rejoint l'hôtel Miramar 
            et la route haute, côté italien. 
          
            Les Anglais ont réussi leur pari. 
            Toute la haute société française et italienne 
            accourt au Casino, car les jeux d'argent sont à l'époque 
            interdits en France.
          Louis Philippe ayant interdit les jeux d'argent en France 
            depuis 1837, le Casino Italien attire un grand nombre de passionnés, 
            qui n'hésitent pas à franchir la frontière, délaissant 
            peu à peu les casinos de la Côte d'Azur, 
            convertis pour la plupart en simples salles de spectacles. Le Casino 
            Balzi Rossi connaît alors ses heures de gloire jusqu'en 1922.
           En 1922, une série ininterrompue d'éboulements 
            et d'effondrements suspects de la falaise, endommagent le Balzi Rossi.
            On attribue rapidement ces méfaits à la mafia des casinos 
            français qui considérait le Balzi Rossi comme un concurrent 
            sérieux à leurs lucratives affaires.
            Comble de malchance, la même année, le gouvernement italien 
            annule les licences des jeux à Vintimille, Bordighera et Ospedaletti, 
            au profit de la seule licence du Casino de San Remo, ouvert en 1905.
            C'en est trop pour les Anglais qui mettent un terme à leur 
            activité. Le Balzi Rossi ferme définitivement ses portes, 
            et l'on en entendra plus jamais parler.
            Seules les grottes vont continuer à être visitées.
           Au milieu des années 50, la recrudescence de 
            la circulation automobile oblige les automobilistes à de longues 
            files d'attente à l'unique passage du poste frontière 
            haut.
            Il faut dire que l'étroitesse de la route, la largeur du pont, 
            les virages et la disposition des locaux des douanes n'arrangent rien.
            Le pont St Louis, ayant déjà fait l'objet d'un élargissement 
            de son tablier en 1956, on envisage alors d'ouvrir le poste frontière 
            bas à la circulation.
            Les grands travaux débutent en 1963. 
            Élargissement de la Promenade de la Reine Astrid, plate-forme 
            gagnée sur la mer en lieu et place de l'ancien poste de douane 
            et percement d'un tunnel routier à 2 voies, long de 560 m sous 
            le site archéologique des grottes préhistoriques.
            Après 10 ans de travaux, le poste des douanes bas, St Ludovic 
            est inauguré en grandes pompes en 1973 en présence du 
            sénateur maire de Menton, Francis Palmèro.
          
          
            Le nouveau poste frontière bas, tout juste inauguré, 
            on aperçoit le tunnel sous les grottes (après le pont 
            metallique de chemin de fer, à l'extrême droite).
            En haut, le poste frontière historique sur l'étroit 
            pont Saint Louis.
          
            Affluence au tout nouveau poste frontière Saint Ludovic, design 
            et fonctionnel.
            Remarquez l'ascenseur, toujours présent, menant directement 
            du site des grottes à la route haute.
          
            Tout le charme des panneaux en béton.