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   Pas d'alternative à l'époque, un seul passage de 
            frontière, le poste de douane Saint Louis à gauche.
  Direction la frontière - Avant 1860, le fleuve Var constituait la frontière 
            de France. Après le rattachement du Comté sarde de Nice, les limites 
            du département du Var furent déplacées vers l’Ouest.
 En effet, il fallu agrandir le territoire du département des 
            Alpes-Maritimes (ancien Comté de Nice), alors trop petit pour 
            former une nouvelle entité administrative.
 Pour cela, comme le fit naguère la Révolution avec le 
            découpage de la Provence, le gouvernement eut l’idée 
            de lui ajouter la partie orientale du département du Var.
 C’est ainsi que Grasse (ex-préfecture du 
            Var), Cannes, Antibes et Cagnes-sur-Mer furent rattachés à 
            l’ancien comté pour constituer l’intégralité 
            des Alpes-Maritimes. La conséquence de cette manœuvre administrative fut que 
            le département varois perdit aussi le fleuve Var qui marquait 
            la frontière entre les deux départements.
 La frontière avec l’Italie fut également 
            déplacée vers un lieu difficile à franchir, là 
            où la montagne plonge dans la mer sous le village de Grimaldi. Si en 1860 cette frontière était située 
            entre deux pays amis, les difficultés, au fil des décennies 
            ne tardèrent pas à surgir. Nice devint une ville à défendre : ligne 
            Seré de Rivière (ensemble de fortifications frontalières 
            construites à partir de 1874), puis ligne Maginot Menton-Apt.Les présidents du Conseil du Royaume d'Italie, Francisco Crispi 
            puis Bénito Mussolini exprimèrent à leur tour 
            des revendications sur les terres savoyardes et Nice, créant 
            de véritables crises politiques.
 Dès 1920, un commissaire spécial fut nommé 
            dans les Alpes maritimes pour la frontière.En 1940, se déroula la bataille du Pont-Saint-Louis où 
            9 soldats français, combattirent 300 soldats italiens durant 
            une dizaine de jours.
 Sources : Traverser la frontière franco-italienne aux XIXe et XXe siècles 
            - Yvan Gastaut.
 Département du Var, métamorphose d’un territoire 
            (1790-1990) par Étienne Julliard
 En route - A hauteur de la tour de la Capitainerie, bifurquons 
            sur la gauche pour emprunter l'avenue Aristide Briand.   Le tracé historique de la RN7 vers le poste frontière 
            du Pont Saint Louis.
  La Route Nationale 7 prend fin 700 mètres plus loin au 
            poste frontière haut du Pont St Louis.
 Nous sommes en 1962, le poste frontière bas n'existe pas, ce 
            qui oblige tous les automobilistes à patienter de longues heures 
            avant leur passage en douane.
 La Fontaine Hanbury. A la jonction de la route du bord de mer et de la montée 
            Aristide Briand, trône un petit monument que beaucoup reconnaîtront 
            : la Fontaine Hanbury.  Au début du XXe siècle, La RN7 à gauche et 
            la promenade St Louis en bord de mer. Image réactive.
 120 ans plus tard, l'avenue Aristide Briand à gauche, la promenade 
            de la Reine Astrid en bord de mer.
 Au centre : la Fontaine Hanbury.
 A une époque où les aristocrates et les 
            nobles anglais aimaient séjourner sous le climat clément 
            de la Côte d'Azur, le riche homme d’affaire et botaniste 
            Thomas Hanbury fit l’acquisition d’une immense propriété 
            à la frontière italienne.Il restaura l’ancien palais du domaine et entreprit, avec l’aide 
            de son frère, d’y créer un jardin botanique unique 
            en son genre.
 Les Giardini Botanici Hanbury, situés à La Mortala, 
            dans la province d’Imperia à la frontière France-Italie 
            entre Menton et Vintimille.
 https://fr.wikipedia.org/wiki/Jardin_botanique_Hanbury. 
             En 1883, la famille Hanbury fit don à la ville 
          de Menton, d'une fontaine monumentale en marbre, disposée en 
          bordure de la Route Nationale 7 au pied de la côte,afin que les voyageurs puissent s'y reposer quelques minutes et s'y 
          désaltérer d'une eau pure et bien fraîche descendue 
          de la montagne.
  Vue de l'Avenue de la Porte de France début 1900. Les gamins 
          de Garavan ont fait de la Fontaine leur quartier général.
 On peut à l'époque jouer en bordure de route sans risquer 
          l'accident.
 Même lieu aujourd'hui. Image réactive.
 En 1964, le réalisateur de cinéma Gérard 
          Oury pose ses caméras au quartier Garavan et au poste frontière 
          St Louis, pour y tourner quelques scènes mythiques du film Le 
          Corniaud, avec Bourvil et Louis De Funès.La fontaine Hanbury est ainsi immortalisée lors de longues séquences.
 
 
 
  Magnifique cliché, de la fontaine Hanbury, et d'une Route 
          Nationale 7 déserte.
 La fontaine porte les inscriptions suivantes : Bienfaisance Internationale 
          - Fontaine de la Frontière.
 En décembre 2019, des ouvriers manœuvrant 
          une nacelle dans le but d'installer les illuminations de Noël, 
          décapitent le pinacle néoclassique du monument au cours 
          d'une mauvaise manipulation de l'engin élévateur.Après plusieurs réclamations auprès de la municipalité, 
          et surtout l'intervention de l’Aspona (l’association pour 
          la sauvegarde de la nature et des sites de Roquebrune-Cap-Martin, Menton 
          et environs),
 le pinacle enfin restauré, retrouve - deux ans plus tard - sa 
          place au sommet de la vénérable fontaine.
  Quelques changements au pied de la montée Garavan. Image 
          réactive.
  Emplacement d'une ancienne borne indiquant les derniers 600 mètres 
          de la RN7.
 A mi-hauteur, voila que nous rencontrons un passage à 
          niveau. Gageons qu'à l'époque où il n'y avait qu'un seul 
          poste douanier, la fermeture des barrières devaient créer 
          un bel embouteillage de part et d'autre de la voie ferrée.
 Le 2 février 1861, alors que le Comté de 
          Nice est depuis quelques mois annexé à la France, une 
          convention est signée avec la Principauté de Monaco pour 
          autoriser le passage de la voie ferrée sur son territoire.Il s'agit de prolonger la ligne Paris-Lyon-Méditerranée 
          jusqu’à Menton. Pour traverser la Principauté, la 
          compagnie PLM doit lui racheter des terrains. Les négociations 
          sont rudes et retardent les travaux.
 Ce n’est qu’en 1864, alors que la ligne est 
          mise en service entre Marseille et Nice, que les premiers coups de pioche 
          sont donnés.   A partir de 1871 la ligne Menton - Italie est mise en service. Même 
          lieu. Image réactive.
 Pour la petite histoire, la voie ferrée suit à quelques 
          mètres près le tracé de l'antique voie romaine.
 
 Le 18 novembre 1869, la section de 19 km reliant Monaco 
          à Menton est réceptionnée.La compagnie PLM va pouvoir commencer l’exploitation du tronçon.
 Le premier train entre finalement sur le territoire mentonnais le 6 
          décembre 1869.
 La section internationale entre Menton et l’Italie est mise en 
          service deux ans après, retardée par la guerre de 1870.
 À cette époque, la ligne est encore à voie unique.
 Le 10 mars 1886, deux convois doivent se croiser en gare 
          de Cabbé-Roquebrune. L’un vient de Menton. L’autre 
          de Monte-Carlo.« Une erreur d’interprétation du chef de gare laisse 
          partir le train de Menton, alors que l’autre arrive depuis Monte-Carlo. 
          »
 Ils se percutent à la frontière entre Cabbé-Roquebrune 
          et la Principauté, quartier de Saint-Roman.
 Cinq personnes décèdent dans l’accident, une trentaine 
          est blessée. « Deux autres personnes vont décéder 
          48 heures après. »
 À la suite de l’accident, la décision est prise 
          de doubler la voie sur l’intégralité du parcours 
          entre Nice et Vintimille.  Extraits article du 30/10/2019 Nice Matin. En route - On poursuit la montée Aristide Briand, tout en constatant l’exiguïté 
          de la route. Difficile d'imaginer ici le passage journalier de milliers 
          de véhicules.  Mais aujourd'hui, même si l'arrêt à la frontière 
          n'est plus d'actualité, la route du bas semble tout de même 
          privilégiée par les automobilistes.
 Du coup, le tracé historique, oublié, dépassé, 
          se prend un petit coup de vieux, à l'image des commerces qui 
          le jalonnaient.
 Une maison avec une marquise supportée par deux 
          piliers, la bâtisse à tout l'air d'une ancienne station 
          service.  On a tout de même conservé le auvent, seul souvenir d'une 
          ancienne Station Service.
 Il s'agit d'un ancien Relais BP, le "Relais des deux 
          Frontières", la toute première station service rencontrée 
          sur la RN7 en arrivant d'Italie.  Hier et aujourd'hui, image réactive.
 Jouxtant l'ancien Relais BP, aujourd'hui en partie cachée 
          par une végétation luxuriante, voici une autre institution 
          de la frontière : Le Mirazur...et quelle institution !Tout simplement le "Meilleur Restaurant du Monde"... de quoi 
          finir en beauté notre périple aux mille bornes.
  Derrière une végétation tropicale, se cache 
          Le Mirazur.
 Cette ancienne maison d'architecte des années 50, 
          transformée en bar-tabac-brasserie durant les Trente Glorieuses, 
          est aujourd'hui un restaurant hautement gastronomique.  Premier, ou selon, dernier établissement rencontré 
          à la frontière, le Mirazur participait à l'animation 
          du secteur autour du poste de douane française.
 
   Le Mirazur , en toute simplicité, ambiance colorée 
          des années 70.
 En 2001, Jacques Chibois, le chef étoilé 
          de la Bastide Saint-Antoine, à Grasse, reprend le Mirazur pour 
          y ouvrir une "annexe" à son restaurant de Grasse.Mais, en 2004, l'aventure tourne court.
 Après deux ans de fermeture, le lieu renaît 
          en 2006 grâce à son nouveau chef. Le restaurant Mirazur est lancé par le chef italo-argentin Mauro 
          Colagreco, formé notamment par Alain Passard et Alain Ducasse.
 Assez vite remarqué, il obtient progressivement des étoiles 
          au guide Michelin, dont une troisième étoile en janvier 
          2019.
 En 2016, il est en sixième place au classement mondial du Fifty 
          Best, et en 2019, il décroche la première place de meilleur 
          restaurant du monde.
 Aujourd'hui, on s'y presse des deux côtés 
          de la frontière. Les riverains sont heureux d'y retrouver les 
          jardins, le calme et la vue.  https://www.mirazur.fr  Le Mirazur, le poste de douane français, et les boutiques 
          de souvenirs.
 Elles étaient bien sympathiques ces boutiques à 
          la frontière. Elles permettaient d'y écouler les dernières devises en 
          achats de dernières minutes.
 Obligatoires et peu onéreuses cartes postales pour envoyer à 
          tous les amis; Cadeaux de remerciement pour les voisins : "ils 
          nous ont surveillé la maison tout de même";
 Poterie grotesque et laide d'un supposé artisan local, pour la 
          tantine restée en convalescence : " la pauvre, quand on 
          lui racontera tout ce qu'elle à raté cette année"...;
 Gadget inutiles pour le collègue de bureau : "quand même! 
          Gaston m'a ramené une boule à neige de la Sagrada Familia 
          l'année dernière, je ne peux pas revenir les mains vides"...;
 sans oublier le must du must, le sacro-saint bibelot traditionnel au 
          goût plus que douteux, qui pourtant trônera sur le dessus 
          de la télévision ou dans la vitrine du salon :
 "qu'est-ce que tu en penses ? elle est pas mal cette lampe en coquillage 
          ou ce cendrier de porcelaine aux motifs bariolés ? "
 Mille objets hétéroclites et kitsh, qui 
          permettaient de prolonger le formidable souvenir des vacances, en attendant 
          l'année prochaine.
  Les boutiques de bibelots, articles de souvenirs et autres commerces 
          de frontière, ne sont plus aujourd'hui que de lointains vestiges 
          à jamais oubliés.
 Même lieu - Image réactive.
  On trouvera bien quelque chose à ramener à la famille...
  A une époque où le Mirazur n'était encore qu'une 
          simple brasserie, l'auberge de France, à défaut de menu 
          gastronomique,
 proposait une vue panoramique.
  A la jonction du Boulevard Garavan (à droite) et de la RN7, la 
          statue "Accueil de France", visible en arrivant d'Italie.
 Enlevée depuis une vingtaine d'année au moins, elle réside 
          aujourd'hui dans les jardins du Palais Carnolès.
  Bienvenue en France.
  Belle vue sur l'esplanade des douanes. Au premier plan la statue accueil 
          de France, en face le Mirazur, et la file de voiture attendant son passage 
          en douane.
 En bas à gauche, un agent semble régler la circulation 
          au débouché du boulevard Garavan.
 
 Le poste de douane française occupe le centre de 
          l'esplanade.Le bâtiment bien tristounet aujourd'hui, semble comme abandonné. 
          Il faut dire que depuis l'ouverture des frontières suite aux 
          accords de Schengen en 1984,
 il n'est plus nécessaire de marquer l'arrêt pour montrer 
          son identité et déclarer les marchandises transportées 
          dans le coffre de sa voiture.
 Ce qui pose problème actuellement, c'est que le lieu est devenu 
          le point de passage entre l’Italie et la France pour de nombreux 
          migrants désireux de s’installer en Europe.
  Le poste de douane française, et une vue sur le pont St Louis.
 La Frontière est exactement matérialisée par la 
          pointe basse du triangle blanc adossé à la paroi rocheuse.
 Les jours d'affluence, les contrôles douaniers en direction de 
          l'Italie s'effectuaient par la droite du bâtiment, les retours 
          par la gauche.
  
          "C’est un souvenir encore vivace pour qui 
            a quitté la France l’été, en voiture : 
            les interminables processions de véhicules à l’approche 
            des frontières.Menton-Vintimille : 5 kilomètres et autant d’heures d’attente, 
            pour peu que les douaniers se penchent sur la Jaguar de Léopold 
            Saroyan... alias Louis de Funès dans le film "le Corniaud" 
            !
 Aujourd’hui, la voie est libre…
 L’Europe a tiré le rideau des postes-frontières, 
            a ouvert les routes et remercié les douaniers. Accords de Schengen, 
            traité d'Amsterdam... libre circulation des biens et des personnes…
 Aujourd’hui, Menton-Vintimille se fait en un petit quart d’heure…. 
            et sans passeport.
 L’Europe n’a plus aucune barrière 
            donc, sauf pour ceux qui viennent d’ailleurs.Les frontières n’existent soi-disant plus, mais la police 
            des frontières, si."
 Extraits reportage France Culture : Sur 
            la route... d'un ancien poste-frontière, entre Menton et Vintimille, 
            2014.  1964 - Séquence du film Le Corniaud, la Jaguar de Monsieur 
            Saroyan, alias Louis de Funès, au poste frontière de 
            Menton.
 
 
  Le poste de douane, contrôle lors de l'arrivée en France 
            en 1962 / Le poste de douane aujourd'hui. Image réactive.
  Le poste de douane, contrôle sortie de France en 1962.
 Le vallon du Rio San Luigi, petit fleuve torrentiel, marque 
          la frontière physique entre les deux pays.Le Pont San Luigi - St Louis - qui franchit le torrent se situe en Italie.
 La frontière est indiquée par un large triangle blanc, 
          visible du large, dont la tête vers le bas matérialise 
          la ligne de séparation entre la France et l'Italie.
 La limite se situe juste avant le pont.
 A l'origine la route formait un étroit défilé à 
          flan de falaise d'un côté et le vide de l'autre.
 Le secteur du Pont St Louis n'a eu de cesse de s'agrandir, de s'élargir, 
          de se transformer au fil des siècles, afin de s'adapter au mieux 
          à l'évolution grandissante du trafic routier.
  
           Panorama de la frontière au Pont St Louis. Après 
            le pont à droite, le poste de douane italien.
 A gauche avant le triangle, l'ancien poste français de police 
            des frontières.
 
  Le Poste de douane français, une simple cabane, vue ici 
            en direction de Menton. Même lieu aujourd'hui. Image réactive.
 Contrôle des attelages et des marchandises en provenance d'Italie.
 Nous sommes au début du siècle dernier, la route est 
            étroite et sinueuse, l'automobile ne s'est pas encore démocratisée.
  La Borne Frontière, juste avant le pont, datée de 1861,
 année où Menton se rattache à la France.
  Vue en direction de Menton.
 On retrouve la "cabane" du poste de douane français 
            dans le virage à droite, en plein contrôle des marchandises 
            et des attelages quittant la France.
 A gauche le pavillon de l'octroi de Menton.
 Devant le pont St Louis, la borne Frontière, Franco-Italienne
  Le poste de Douane français, reconstruit et agrandi. On note 
            déjà la présence de petits commerces frontaliers.
  Beau panorama sur le poste de douane français, l'octroi à 
            gauche. Remarquez la largeur du pont St Louis.
 Un douanier est adossé à la borne frontalière, 
            sous la pointe du triangle blanc.
  Vue vers le pont Saint Louis. Voyageurs à la recherche d'un 
            dernier souvenir avant de quitter le pays.
 A gauche le Commissariat Spécial créé en 1920, 
            ancêtre de notre actuelle police des frontières.
  Vue vers le pont Saint Louis. L'octroi (à droite) à 
            fait place aux premiers commerces de souvenirs frontaliers.
  Douanes françaises et commissariat spécial. Aujourd'hui, 
            seul subsiste le local du commissariat spécial. Image réactive.
 Les commerces à droite ont disparu, rasés lors de l'élargissement 
            de la chaussée.
 Quelques mètres avant la frontière, une 
          plaque apposée sur le rocher nous indique que nous nous situons 
          Esplanade Jojo Arnaldi.  Une plaque commémorative, tout d'abord apposée à 
          l'entrée du Pont St Louis en 1946, puis modifiée et apposée 
          à flanc de falaise en 2008,
 retrace brièvement les actions du résistant Jojo Arnaldi.
 Image réactive.
 Pour en savoir plus : https://maitron.fr/spip.php?article214747 Ce secteur de frontière, on s'en doute très 
          convoité, fut soumis à rude épreuve lors de la 
          seconde guerre mondiale. Une petite fortification dans le flanc de la falaise, à peine 
          visible aujourd'hui, témoigne des rudes combats qui se déroulèrent 
          ici lors de la bataille de Menton en 1940.
  
           Juste après le poste de douane, nous voici esplanade Jojo Arnaldi. 
            Image réactive.
 Sur la gauche le panneau Menton, pour les véhicules provenant 
            d'Italie. Déplacé, renversé, il est finalement 
            réinstallé à son emplacement d'origine.
 Sur la droite en partie cachées par le palmier, on remarque 
            deux lucarnes surplombées du pavillon français ainsi 
            qu'un petit portillon.
 
 La casemate du Pont Saint Louis, ou barrage rapide 
          du Pont St Louis. Il s'agit d'un petit blockhaus construit au début 
          des années 1930, faisant partie de la ligne Maginot alpine, servant 
          à bloquer la route littorale en cas de guerre.Cet avant-poste est surtout connu pour avoir été utilisé 
          pendant la bataille de Menton (combat du Pont-Saint-Louis) en 1940.
 En plus de la casemate, la défense du secteur se 
          composait d'une barrière antichar et d'un dispositif de mines 
          permanent situé à 20 mètres en arrière, 
          face au poste de douane français actuel. L'ouvrage est construit par une entreprise civile. Le gros œuvre est terminé en août 1932 après 
          de multiples péripéties, en particulier des problèmes 
          d'éboulement de la paroi rocheuse ainsi que des dimensions concernant 
          la trémie pour le canon de 37 mm.
 En 1934, l'ouvrage reçoit son armement définitif.
 La casemate est enfin terminée, malgré les doutes formulés 
          par le général Besson inspectant l'ouvrage en avril 1938 
          : "ce blockhaus ne tiendra pas 5 minutes... ".
 L'entrée présente la particularité de faire face 
          à la frontière. Le barrage rapide n'étant pas raccordé 
          au réseau électrique civil, ni équipé de 
          groupe électrogène, est dépourvu de toute installation 
          électrique.L'éclairage était assuré par des lampes à 
          pétrole et la ventilation par un système de ventilateur 
          à pédalier. Un filtre permettait de se prémunir 
          contre les attaques par gaz.
 Le blockhaus passe en état de guerre le 10 juin 1940, date de 
          la déclaration de guerre de l'Italie à la France.La barrière de route sera fermée ce jour à 18h30 
          et le dispositif de mines au carrefour Garavan actionné à 
          19h15
  La barrière antichar et la casemate.
 20 juin 1940 :Vers 8 heures du matin, un colonel du Génie italien et quelques 
          hommes sont aperçus dans la baraque des gendarmes près 
          du pont. L'alerte est donnée.
 A 8 h 20, un coup de mortier retentit et 200 hommes en colonne débouchent 
          face à la casemate, appuyés par le feu de deux mitrailleuses. 
          Un coup de téléphone au Cap- Martin pour faire tirer le 
          75 du bloc de barrage.
 Appuyé par la défense du Cap- Martin qui pilonne le secteur, 
          le sergent Bourgoin utilise le FM et tire 15 chargeurs. Les Italiens 
          refluent, abandonnant morts et blessés.
 A 9 h 00, un petit drapeau blanc se montre : ils reviennent chercher 
          les leurs. L'ouvrage laisse faire les brancardiers. Cap-Martin tire 
          par intermittence autour de l'ouvrage pendant la journée.
 23 juin 1940 :A 10h50, une attaque se précise par derrière, venant du 
          boulevard de Garavan. Les Italiens arrivent par les WC.
 Par le périscope fait d'une glace placée au bout d’un 
          bâton, le sous-lieutenant observe l'approche. L'ennemi lance des 
          grenades puis monte à l'escalade par les WC, par le mur de soutènement 
          et par la douane.
 Il est à 3 mètres de l'ouvrage. Nos FM tirent sans arrêt 
          et nos grenades jaillissent. En 20 minutes tout est réglé 
          : le combat prend fin.
 Désormais, les Italiens sont circonspects.
 25 Juin 1940 :Jour de l'armistice.
 A 6h00, les Italiens essaient de lever la barrière du pont. Une 
          rafale les dispersera.
 A 7h30, cinq cyclistes viennent par la route, côté France. 
          Une nouvelle rafale les couche au sol.
 A 8h15, un officier et un homme, sans casque, apparaissent au bas Aquarone. 
          L'officier s'avance vers le pont. On n'entend plus aucun bombardement. 
          Il y a donc quelque chose d'insolite.
 A 8h45, un immense drapeau blanc apparaît. 7 à 8 officiers 
          et 250 hommes armés s'avancent.
 Le sous-lieutenant Gros décide de sortir seul et interpelle le 
          chef, un colonel de Génie. Celui-ci annonce la signature de l'armistice.
 Le sous-lieutenant Gros, perplexe, l'invite à se retirer et menace 
          d'ouvrir le feu. Les Italiens finissent par céder.
 A ce moment-là, deux officiers français de liaison arrivent. 
          L'ouvrage du pont Saint-Louis est resté inviolé.
  La casemate quelques temps après l'assaut. Inscriptions italiennes.
 Et deux jours durant, la garnison montera la garde, interdisant tout 
          transit aux Italiens déjà installés dans Menton.Avant de se retirer, l'équipage emportera ses armes et fermera 
          la porte de l'ouvrage au nez des adversaires en emportant la clé.
 Le blockhaus, désormais propriété de la direction 
          centrale de la Police aux frontières, n'est plus visitable. Un mouvement de terrain a rendu l'ouverture et la fermeture de la porte 
          difficiles et les visites organisées par l'association AMICORF 
          de Menton sont désormais interdites.
 Depuis fin 2015, la porte a été réparée 
          et la façade nettoyée.
 https://wikimaginot.eu/V70_construction_detail.php?id=13150  
          https://fortifications-et-patrimoine.over-blog.com/2023/11/l-avant-poste-du-pont-saint-louis.html https://www.cheminsdememoire.gouv.fr/index.php/fr/casemate-du-pont-saint-louis
 https://www.histogames.com/HTML/chronologie/epoque_contemporaine/deuxieme_guerre_mondiale/batailles/pont-saint-louis.php
 Si vous êtes observateur, le long du mur de l'ancien 
          cabanon de la police des frontières sur la gauche, on peut toujours 
          apercevoir le logement de la barrière antichar. 
  Le logement de la barrière antichar.
  Le logement de la barrière antichar. Remarquez les pilastres 
          sculptés à droite du logement.
 Les pilastres ornés en faisceau de licteur, devaient 
          servir de soubassement à un monument sanctuaire élevé 
          à la gloire de L'Italie fasciste.Le monument ne verra jamais le jour.
  Cérémonie italienne à la frontière, 
          en l'honneur des militaires décimés au Pont Saint Louis.
 Ici devait s'élever un monument sanctuaire à la gloire 
          du gouvernement fasciste.
 Pour terminer - Alors que les tout derniers mètres de notre voyage 
          se profilent, alors que nous approchons de notre destination finale, 
          il est temps pour nous de jeter un dernier coup d’œil dans 
          le rétroviseur.  La frontière se situe juste avant de franchir le Pont Saint 
          Louis.
 Ce long voyage, dans lequel nous nous sommes lancés 
          avec une certaine frénésie, et avec l'enthousiasme d'un 
          explorateur avide de suivre les traces des vacanciers des Trente Glorieuses, 
          touche maintenant à sa fin. Les routes sinueuses, les paysages grandioses, les laides périphéries 
          urbaines et les petites pauses improvisées dans des lieux pittoresques 
          composent désormais les chapitres d'une histoire comme autant 
          de souvenirs indélébiles.
 Les heures passées sur la route, parfois bercées 
          par la musique de notre autoradio, tantôt animées par nos 
          conversations passionnées, tantôt par nos découvertes 
          grisantes ou nos silences complices, nous ont fait découvrir des lieux inattendus, des histoires étonnantes, 
          des adresses insolites, des spécialités locales, et rencontrer 
          des gens plutôt sympathiques.
  Une fois franchi le Ponte San Luigi, nous voici en Italie... Remarquez 
          le panneau Menton au fond à gauche.
 En attendant la Dolce Vita, il va falloir prendre son mal en patience 
          avant de passer les contrôles douaniers italiens. 1962.
  La fin d'un long voyage est souvent teintée d'une douce mélancolie, 
          d'une nostalgie qui s'installe progressivement au fur et à mesure 
          que l'on se rapproche de la destination finale.La fin d'une histoire tissée de complicité et de découvertes.
 Les routes empruntées, les patelins traversés, les expériences 
          partagées deviennent des instants précieux, des trésors 
          fragiles qu'on ne sait trop comment préserver, si ce n'est en 
          essayant d'en conserver le souvenir à jamais.
 
 
 Ce dernier chapitre se clôt ici, au pied du triangle blanc qui 
          marque la frontière franco-italienne.Merci de m'avoir accompagné durant ces 1000 bornes.
 Je vous dépose ici ! Ça vous convient ?N'oubliez pas votre bagage ! Et peut-être à un de ces jours 
          ! Qui sait ?
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