Les Trois Corniches.
Pour rejoindre Menton, au départ de Nice, tout
est histoire de corniches. Il y en a trois, chacune avec ses particularités.
La Grande Corniche.
C'est la plus ancienne des trois corniches.
Voulue par Napoléon qui souhaitait disposer d'une route carrossable
pour y faire passer ses troupes, la Grande Corniche est construite
sous le Premier Empire (entre 1804 et 1814).
Elle reprend en partie un ancien chemin de muletier et suit par endroit
le tracé de l'antique voie romaine
Elle évite tous les villages entre Nice et La Turbie et offre
des panoramas somptueux sur Nice, le Cap Ferrat, et le Cap Martin.
Son point culminant se situe à 542 m, peu après le Col
d'Eze.
En 1860, la Grande Corniche est classée RN7.
Au fil des siècles, la Grande Corniche se révélera
peu adaptée à la circulation automobile.
Étroite, conçue pour les hippomobiles et les chars à
mulets, son tracé épouse des virages serrés qui
ne répondent plus aux exigences de confort et surtout de vitesse
des voitures modernes.
Suite à la réforme de 1972, elle est finalement déclassée
de RN7 en RD 2564 en 1978.
Aujourd'hui c'est la M 2564.
La Basse Corniche.
La Corniche Inférieure longe la côte en
bordure de mer, mais reste presque intégralement en zone urbaine.
Contrairement à la Grande Corniche qui évite pratiquement
tous les villages, la Basse Corniche traverse tous les villages et
stations balnéaires du littoral.
La basse corniche était à l'origine un ancien chemin
côtier construit par les princes de Monaco pour desservir leur
territoire.
Suite au traité concernant le rattachement de Menton à
la France conclu en 1861 entre Napoléon III et le prince de
Monaco Charles III, l'Empire Français s'engage à établir
une route carrossable de Nice à Monaco par le littoral.
De lourds travaux d'élargissement et de rectification du chemin
côtier sont engagés, à charge pour chaque pays
de supporter les frais inhérents à leurs territoires
respectifs.
A la fin du second Empire, cet axe devient l'annexe de la route Impériale
7 puis sous la République une annexe de la route Nationale
7, la RN7A.
En 1933 la RN7A est déclassée pour devenir
la RN559 .. jusqu'en 1978 où elle est intégrée
à la RN98 (la Route du Bord de Mer)
Aujourd'hui c'est la M 6098.
La Moyenne Corniche.
L’aménagement de la Moyenne Corniche est
relativement tardif puisqu'il débute aussitôt après
la Première Guerre Mondiale. Ce qui en fait la plus récente
des trois Corniches.
Les travaux se font en deux temps pour des raisons financières
: en 1927, le tronçon entre Nice et l’aplomb de Monaco
est réalisé tandis que le second tronçon jusqu’à
Menton n’est achevé qu’en 1939.
Souvent sur 4 voies, avec des tunnels et de larges courbes, bien loin
des virages serrés de la Grande Corniche, la Moyenne Corniche
a été pensée pour l'automobile.
Comme sa consœur la Grande Corniche, elle évite pratiquement
toutes les traversées de villages.
Classée RN 564 en 1933, elle devient RN7 en 1978 et remplace
en cela la Grande Corniche.
Aujourd'hui c'est la M 6007
Les traversées historiques du centre-ville de
Nice. pour rejoindre les différentes corniches.
Les tracés historiques pour gagner les trois corniches
en partant de la rue de France, ou de la Promenade des Anglais.
Devant les jardins Albert 1er
- Pour rejoindre la Grande Corniche,
qui fut classée RN7 de 1860 à 1978, il fallait suivre
le tracé rouge ci-dessus :
Rue de France → Avenue de Suède / ou Promenade des
Anglais → Avenue de Verdun → Avenue Félix Faure
→ Avenue St Jean Baptiste → Traverse Garibaldi →
Place Garibaldi → Avenue de la République,
→ Place Armée du Rhin → Avenue des Diables Bleus
→ Boulevard Bischoffsheim → vers Grande Corniche.
- Il y eu également cette légère variante
dès 1860 : tracé rouge : Rue de France, Avenue de
Suède / ou Promenade des Anglais → Avenue de Verdun,
puis tracé bleu : Place Massena → Boulevard Jean Jaurès,
→ Place Garibaldi, puis tracé rouge jusqu'à
la Grande Corniche.
- Pour rejoindre la Moyenne
Corniche, qui fut classée RN7 à partir de 1978,
il fallait suivre le tracé rouge ou bleu jusqu'à la
Place Garibaldi, puis le tracé violet par la Rue Bonaparte
→ Place Max Barel → Corniche André de Joly.
Cette route fut déclassée en RD 6007 en 2006 et M 6007
en métropole de Nice depuis 2012.
- Pour rejoindre la Basse Corniche
/ Route du Bord de Mer, le tracé officiel de la RN
559 jusqu'en 1978 passait par la place Max Barel, puis tracé
vert clair en direction de la Corniche Inférieure.
En 1978 pour rejoindre la RN98 ou Route du Bord de Mer, la place Max
Barel est abandonnée au profit du tracé par le quai
des Etats Unis puis du vieux port (tracé vert foncé).
Aujourd'hui, pour rejoindre l'une
des trois Corniches à partir de la Promenade des Anglais, il
va falloir s'armer de patience et se jouer des voies de tramways, des
pistes cyclables,
des avenues autrefois à double sens de circulation et devenues
aujourd'hui à sens unique.
Bref vous l'aurez compris, avec une circulation automobile
volontairement entravée à l'extrême par la municipalité,
établir un parcours précis pour gagner l'une ou l'autre
des corniches s'avère aujourd'hui impossible,
tant les changements sont rapides et nombreux.
J'en veux pour preuve la Basse Corniche. Il suffisait,
pour la rejoindre, de suivre le bord de mer, dans le prolongement de
la Promenade des Anglais.
Tout droit, c'était simple et efficace.
En 2019, le Quai des Etats Unis devient à voie unique, obligeant
l'automobiliste à contourner, par le méandre des ruelles
étriquées du vieux Nice, tracé labyrinthique, complexe
et peu aisé, pour retrouver la direction de la Basse Corniche.
Une piste cyclable vient remplacer la voie manquante, la municipalité
veut une ville sans voitures, et des modes doux, si doux... qu'il sera
bientôt obligatoire d'emprunter une trottinette pour grimper les
Corniches ! :-)))
La Corniche Inférieure, n'ayant jamais été
officiellement classé RN7, elle en fut simplement une annexe
jusqu'en 1933 ( RN7A), nous nous contenterons de parcourir
les deux corniches restantes :
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